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Critiques de Jeanine Cummins (321)
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American Dirt

Quel magnifique roman!

Un vrai road movie à travers le Mexique, ce livre raconte l'histoire de Lydia et Luc fuyant vers el Norte - les USA - aux cotés des migrants venant du Guatemala, Honduras, etc.

Jeanine Cummins dresse ici le portrait d'un pays ravagé par le pouvoir des cartels des narcotrafiquants et la violence que ceux-ci font régner non seulement à Acapulco mais également dans toute la nation.

Les personnages sont attachants, le duo fils-mère se trouve rapidement complété par deux sœurs adolescentes car, si ce n'est déjà pas simple d'être sur la route, cela l'est encore d'autant plus quand on est une femme et les rencontres ne sont pas toujours sympathiques.

Un roman bourré de tendresse, d'amour, de courage, d'obstination et écrit de superbe manière, truffée de références littéraires hispanophones. Je vous le recommande vivement.
Lien : https://letempslibredenath.w..
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American Dirt

16 morts, assassinés lors d’une fête familiale par des narcotrafiquants mexicains.

Reste Lydia et son jeune fils Luca ...



Un roman pétri de violence et de réalisme, qui s’ouvre sur une scène de carnage vécue dans l’urgence de la fuite des deux survivants. Lydia était épouse de journaliste, mais aussi amie d’un lecteur de sa librairie, sans savoir qu’il est un puissant chef de cartel.



Commence alors un éprouvant road trip vers les États Unis, dans les pas des centaines de migrants de tous pays sud-américains et de toutes conditions sociales, tentant l’aventure au péril de leur vie. Des histoires de souffrance, de peur, de fatigue, sur le toit des trains de marchandises. Des expériences partagées où se glissent autant la violence que l’entraide, et où se dévoile une tragédie humaine face à un système d’immigration déshumanisé.



Un roman d’une grande puissance évocatrice, qui épuise le lecteur par le stress et la tension, dans les dangers du voyage et l’éprouvante traversée des régions frontalières. L’auteure s’appuie sur une solide documentation et montre une remarquable capacité à mettre en mots les traumatismes, sans surenchère et rebondissements.



Un roman qui, mieux que tout sujet d’actualité, induit un regard différent, plus humain, sur les flux migratoires

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American Dirt

Jeanine Cummins orchestre la fuite d’une mère et de son fils, d’Acapulco à la frontière américaine. Haletant.


Lien : https://www.lalibre.be/cultu..
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American Dirt

Jeanine Cummins raconte comment, pour fuir la violence, une Mexicaine et son fils cherchent à rejoindre les États-Unis.


Lien : https://www.ledevoir.com/lir..
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American Dirt

Une histoire qui vous poursuivra longtemps après avoir refermé ce roman époustouflant.
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American Dirt

L’histoire de la fuite d’une mère et de son jeune fils de 8 ans après le massacre de sa famille par un cartel de la drogue.

C’est une histoire forte, bouleversante par moment mais pourtant...

Pourtant, ce n’est pas l’emballement pour une raison que je parviens cependant pas à objectiver. Pas vraiment un roman noir, pas simplement un roman, ce livre oscille entre ces genres, mais c’est pourtant pas un problème en soi... alors ? Les longueurs ? Des rebondissements multiples (trop ? ), certains vraiment un peu gros et une fin trop attendue....bref je ne sais pas trop. Mais ça reste néanmoins une lecture intéressante car manifestement précédée d’une analyse fouillée de la situation de ces migrants..
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American Dirt

« American dirt » est un livre qu’une de mes cousines m’avait fortement conseillé. J’avais lu bien sûr le résumé de l’histoire et cela m’avait semblé intéressant effectivement. J’ai donc débuté ma lecture, confiante et j’ai été « fauchée » par une violence à laquelle je ne m’attendais pas. Je ne suis pas naïve, je savais qu’une histoire de migrants ne serait pas un roman à l’eau de rose mais l’histoire démarre par l’anéantissement d’une famille de seize personnes… Et je vous assure que ça prend aux tripes. J’ai failli abandonner ma lecture. Rare chez moi, ce genre de réaction. Ce que je n’ai pas fait et bien m’en a pris car c’est un roman instructif, humainement fort et finalement passionnant. Evidemment on s’attache à Lydia et son fils Luca ainsi qu’aux personnes qu’ils rencontrent sur leur chemin, et on aimerait bien savoir s’ils vont enfin arriver à el-norte après toutes ces souffrances. Et je trouve que ce livre nous remet bien en tête si des fois on l’avait un peu oublié, que les migrants sont des êtres humains tout comme nous et qu’ils sont sur les routes, non pas pour leur plaisir et l’envie de nous envahir, nous ennuyer mais plus surement pour une question de survie. L’histoire démarre donc le jour de la fête du quinzième anniversaire de la nièce de Lydia. Toute la famille est réunie chez l’abuela, la grand-mère de Luca, le fils de huit ans de Lydia et de Sebastián, son mari. Il est un journaliste indépendant qui enquête notamment sur les narcos qui ont de plus en plus de pouvoir au Mexique et aussi à Acapulco où ils résident, ville touristique un temps épargnée mais dorénavant sous la coupe sanglante des Jardineros, un cartel de narcos. La violence est quotidienne. Jusqu’à présent, Lydia et sa famille avaient été épargnés malgré le dangereux métier de Sebastián. Lydia tient une librairie où elle a fait connaissance avec un client érudit et une amitié s’est nouée entre eux. Ce que ne sait pas Lydia, c’est que cet « ami » est en fait le chef des Jardineros. Et quand Sebastián publie un article qui révèle l’identité de La Lechuza, le chef du cartel Los Jardinero, cela déclenche quelques jours plus tard le massacre de sa famille, seize personnes. Seuls Lydia et Luca survivent et sont obligés de s’enfuir le plus loin possible car ils sont toujours en danger de mort. Comme tous les migrants, ils partent vers el-norte. Commence alors une aventure incroyable sur les routes, avec le danger constant des narcos, de la police de la migration et de tous les bandits de grand chemin. Lydia et Luca apprennent à survivre, à monter sur les toits des trains de marchandise, la bestia, pour aller de plus en plus loin. Ils rencontrent deux sœurs honduriennes qui fuient les horreurs de leur pays et une grande amitié se lient entre eux quatre. Le récit alterne entre des moments avant le massacre et surtout leur fuite vers les Etats-Unis. Je ne peux vous parler de toutes les personnes rencontrées sur leur chemin, des bienveillantes mais aussi beaucoup de cruelles. Le chemin est vraiment très dur mais leur volonté est grande. De toute façon, ils n’ont pas le choix. J’ai été vraiment très touchée par cette histoire incroyable et difficile. Je vous conseille de lire à la fin ce que l’auteure nous dit de son histoire personnelle qui l’a amenée à écrire ce roman. Une grand-mère portoricaine, elle a épousé un migrant sans la fameuse carte verte indispensable aux Etats-Unis… Lisez, vous verrez. Un livre dur mais paradoxalement avec beaucoup d’humanité, qui éclaire sur la situation au Mexique et sur le quotidien des migrants. Merci pour le conseil.
Lien : https://wordpress.com/view/m..
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American Dirt

Très bon roman qui raconte la fuite de Lydia et de son jeune fils Luca après qu'un chef de cartel à Acapulco ait fait tuer toute sa famille.On suit son départ de Mexique jusqu'aux Etats Unis avec toute les étapes que doivent franchir les migrants..On imagine le film qu'on pourrait réaliser à partir d'une telle histoire.Belle écriture et récit passionnant.
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American Dirt

Bonsoir,



Suite au meurtre de son époux, journaliste à Acapulco, par un cartel de la drogue, Lydia est obligée de fuir avec son jeune fils Luca. Son objectif: atteindre les États-Unis via la route que prennent les migrants. Mais le cartel n'en a pas fini avec elle et la cherche toujours.



Présent dans de nombreuses listes (Medicis étranger, Femina étranger, Grand Prix de littérature américaine), American Dirt est un très beau roman qui nous permet de comprendre ce qui attend tous ceux qui espèrent une vie meilleure et n'hésitent pas à mettre leur vie en danger.



Jeanine Cummins crée une galerie de personnages magnifiques, dont Luca n'est pas le moins attachant.



Un vrai coup de cœur que je vous recommande, publié aux éditions Philippe Rey (qui publient Joyce Carol Oates)!

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American Dirt

Un roman époustouflant !!!
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American Dirt

Américain Dirt de Jeanine Cummins, Philippe Rey, 2020



Pour qualifier ce roman, l’auteur américain Don Winslow le compare à un chef-d’œuvre : Les raisins de la colère de John Steinbeck. Pas moins...

Jeanine Cummins est une auteure new-yorkaise et ce livre est son premier traduit en français.

Nous entrons dès la première ligne dans l’action de ce roman et jusqu’à la dernière l’auteure nous mène à une cadence frénétique à travers le Mexique vers ce qui semble représenter la liberté, les États-Unis.

Lydia est libraire à Acapulco, ville riche et touristique du sud, elle est mariée à Sebastian, ils ont un petit garçon, Luca. Sebastian est journaliste, et il s’est intéressé d’un peu trop près au chef du Cartel qui met la ville en coupe réglée depuis quelques années. Seize personnes de la famille sont assassinées lors d’un repas d’anniversaire. Lydia et son fils sont les deux seuls survivants. Lydia n’a plus dés lors qu’une seule pensée, échapper au cartel et sauver la vie de son enfant. Ils vont fuir devant les tueurs, se cachant, se méfiant de tous, policiers, amis, vagabonds rencontrés sur la route. Ils vont croiser des migrants venant d’autres pays encore plus au sud, des mexicains comme eux, et tous n’ont qu’une idée passer la frontière vers la liberté. Et pour cela sauter, au péril de leur vie, dans le train qui traverse le continent, la Bestia.

Hymne à l’amour maternel, ce roman est un reflet de notre époque, l’histoire d’un pays où la corruption est l’organisation presque légitime de la société, où la violence et la cruauté sont monnaies courantes et où la seule façon de sauver sa peau est de fuir. Toute l’Amérique centrale semble vouloir passer de l’autre côté, de l’autre côté du mur. Et, comme pour les migrants arrivant au sud de l’Europe, on peut se demander si la liberté tant vantée, de l’autre côté, n’est pas surtout imaginée.

A lire absolument.
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American Dirt

Un des livres les plus fascinants que j'ai lus dans toute ma vie. Extraordinaire, saisissant, inspirant. Le parcours d'une mère qui fuit le Mexique et les cartels avec son fils de huit ans. Mélange de terreur, d'espoir et d'humanité. Rarement un auteur aura su nous faire vivre ainsi les sentiments de ces personnages qui luttent pour survivre, fuir, avancer. Vous ne regarderez plus jamais un migrant de la même façon.
Lien : Https://latetelibre.com
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American Dirt

Histoire d’un livre. Une Mexicaine et son fils fuient la mort qui leur est promise par les cartels. Ecrit par une Américaine, ce roman n’est pas passé inaperçu en plein débat sur l’appropriation culturelle.
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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American Dirt

Récit terriblement haletant !

L'avis de King est tout à fait juste ; fermer le livre avant son dénouement est un crève cœur.

Le style d'écriture est assez simple et le procédé narratif fonctionne parfaitement.

Une plongée dans l'horreur de la migration qui vous prend aux tripes.
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American Dirt

Quand les touristes occidentaux s’extasient devant la carte postale de rêve qu’offre Acapulco, la plupart d’entre eux passent à côté de la face cachée de ce paradis artificiel : une ville et un comté qui se vident peu à peu, sous la coupe de Los Jardineros, cartel de la drogue dirigé par El Jefe Javier. Et pendant que les uns trempent et s’extasient, les autres rançonnent, corrompent, menacent, violent, mutilent et assassinent.



Il reste bien la presse… Mais pour avoir commis l’article de trop, Sebastian et 15 autres membres de sa famille sont sauvagement mitraillés par les sicarios du gang, ne laissant vivants que Lydia, la femme de Sebastian et Luca, leur fils de 8 ans. Malgré la douleur et l’horreur du massacre, la fuite s’impose comme une évidence. Car Javier ne les lâchera plus désormais, sauf à s’enfuir loin, très loin. Aux USA. D’un car de nuit aux sauts sur les toits de La Bestia, des montagnes au désert, des barrages des Jardineros au mur de Donald, commence alors une fuite épique, dantesque, inhumaine.



Autrefois privilégiés, Lydia et Luca sont devenus de simples migrants comme des milliers d’autres, mexicains ou honduriens, salvadoriens, guatémaltèques… Le courage, l’argent, la foi, la résistance, sont des atouts nécessaires mais pas suffisants ; les rencontres ajoutent parfois à la peur quand elles sont marquées du tatouage du gang, ou à l’humanité quand les désespoirs se rejoignent et Soledad, Rebeca, Beto ou El Chacal vont tour à tour changer le cours de la fuite de Lydia et Luca.



Encensé par Winslow, Grisham ou King, American Dirt de Jeanine Cummins – traduit par Françoise Adelstain et Christine Auché – est assurément un grand livre, porté par une écriture brute et sans concession, où souffle cependant un vent de bienveillance sur ces abandonnés de tous. Quand Winslow décortique ces cartels de l’intérieur dans son exceptionnelle trilogie, Cummins choisit de nous montrer le côté face de ceux qui les subissent et tentent d’y échapper.



D’aucuns remirent en cause la légitimité de cette blanche new-yorkaise à écrire sur ces migrants hispaniques, comme s’il fallait disposer des mêmes origines ou de la même couleur de peau pour entrer en humanité avec l’autre. Dans quelle époque étrange vivons-nous… Cummins a tenu bon, permettant à son livre d’arriver jusqu’à nous. Alors précipitez-vous !

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American Dirt

Quel roman ! Impossible à lâcher. Je suis d'accord avec Stephen King. Le commencer, c'est l'adopter. J'ai lu avec enthousiasme et beaucoup de passion cette course poursuite dans le Mexique des cartels et de la violence ; Cette fuite en avant de Lydia et son fils pour échapper à la mafia qui vient de décimer leur famille ; Cette plongée terrible dans le monde des migrants.

Lydia, libraire tranquille, a en effet choisi de tout quitter en une poignée de secondes. Pour une vie meilleure. Pour échapper à la mort, aux viols, à la misère. Et ce, malgré le danger et le terrible périple qui l'attend pour accéder au possible eldorado que sont les Etats-Unis.

Sa route va être parsemée de rencontres, de jeunes filles perdues, d'hommes violents, d'enfants en quête de sécurité et d'avenir meilleur. De tragédies aussi.

Un roman qu'on lit comme on regarde un film d'action. En apnée. Sans temps mort, sous tension et avec horreur. Un texte passionnant et nécessaire. Le récit d'une amitié improbable. Un roman qu'on oublie pas.

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American Dirt

Ce roman vous projette au Mexique, à Acapulco, ancienne riche cité balnéaire devenue la proie du cartel des Jardineros.



Lydia est libraire est mène mène une vie calme avec son mari journaliste Sebastián et leur famille, jusqu’au jour où Sebastián, s’apprêtant à révéler dans la presse l’identité du chef du principal cartel, apprend à Lydia que celui-ci n’est autre que Javier, un client érudit et délicat avec qui elle s’est liée dans sa librairie…



La parution de son article, quelques jours plus tard, bouleverse leur destin à tous.



Contrainte de prendre la fuite avec son fils de huit ans, Luca, Lydia se sait suivie par les hommes de Javier.



Ils vont alors rejoindre le flot de migrants en provenance du sud du continent, en route vers les États-Unis, devront voyager clandestinement à bord de la redoutable Bestia, le train qui fonce vers le nord, seront dépouillés par des policiers corrompus, et menacés par les tueurs du cartel…



En chemin, ils rencontreront Soledad et Rebecca, honduriennes dont la beauté leur a créé des ennuis.



S’ajouteront Beto, garçon asthmatique sans ventoline, et le problématique Lorenzo, ex-narcos des Jardineros qui déclare fuir le cartel, mais rattrape toujours Lydia et son fils.



Nous fuyons avec eux dans les rues d’Acapulco, nous cachons dans les rues, montons sur la Bestia au péril de notre vie, trouvons refuge dans des asiles pour migrants le long de la route, sommes rançonnés par des policiers (mais est-ce qu’ils sont vraiment policiers ou à la solde d’un cartel ?).



Nous sommes effrayés avec eux lorsqu’ils n’arrivent pas à monter à bord de la Bestia, certains mutilés pour toujours, nous avons peur avec eux lorsque les policiers emmènent les deux jeunes filles, nous angoissons avec eux dans l’attente du coyote qui les fera franchir la frontière, nous sommes perdus en plein Mexique, sans carte pour se repérer, nous nous fions aux rumeurs sur les destinations des trains.



J’ai aimé Lydia, sa fureur de vivre, son attachement viscéral à son fils.



J’ai aimé son fils, Luca, passionné de géographie, de façon encyclopédique.



Les morts de la famille de Lydia sont toujours présents avec eux.



Un roman dans lequel tout le monde va vers l’avant, ils n’ont pas d’autre choix.



Un roman qui parle des femmes et des enfants dans cette terrible épreuve vers un pays moins violent.



L’image que je retiendrai :



Celle de la casquette rouge de Luca qu’il ne quitte jamais, dernier souvenir de son papa.
Lien : https://alexmotamots.fr/amer..
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American Dirt

Une épopée moderne dans une société de clivage et de domination de l'argent. Le Mexique trône en pays harcelé par le cartel, par cette carte postale de vacances et ses habitants tiraillé par l'intégrité et la facilité de l'argent, celui de la drogue et ce cartel qui de sa toile d'araignée corrompt tout le monde dans toutes les couches sociales. Jeanine Cummins avec ce roman de plus de 500 pages, nous entraine dans les profondeurs perverses de l’être humain à travers cette chevauchée tumultueuse de ces deux héros malgré eux, une mexicaine Libraire de 38 ans et son enfant de huit ans, happés par la férocité de leur pays gangréné par les gangs, appelés cartels, Lydia et Luca s’échappent de cet enfer, laissant derrière eux 16 morts tués par le Cartel, ancre le roman dès les premières pages dans celui de la vérité de la mort qui rode , présente, et celle que nous sommes insignifiant face à cette société où l'homme est un loup pour l'homme!

American Dirt ce titre « saleté américaine » dans sa traduction est un isthme vers une Amérique eldorado qui derrière son drapeau trône une façade d’illusion que Jeanine Cummins démasque avec beaucoup d’émotions, avec cette traversé dramatique de ces migrants, qui au fil du roman s’agrandit tel un fleuve avec ces rivières comme affluent, d’Acapulco à « al norte », 4260 kilomètres de fuite pour vivre une vie de liberté. L’écho de ce titre résonne à la page 424, une manière de se le rappeler, dans la bouche d’une migrante Soledad, son regard se perd au loin vers cette terre promise puis elle crache pour y laisser une trace, une métaphore de dégout !

La narration est attractive, il y a du suspens, tel un thriller, de l’aventure, de l'émotion, Jeanine Cummins entremêle avec beaucoup de facilité les émotions diverses qui assaillent notre lecture. D’ailleurs outre-Atlantique, American Dirt est plébiscité par de grands noms littéraires comme Don Winslow écrivant « les raisins de la colère de notre temps », puis aussi Stephen King ou Oprah Winfrey, mais une polémique c’est installée sur ce roman par de nombreux auteurs, lancée par l'autrice mexicano-américaine Myriam Gurba, voulant une légitimité plus importante des auteurs latinos, considérant Jeanine Cummins comme une voleuse de culture…

La trame est magnétique par cette écriture électrique, à travers ces personnages traversant ce Mexique à l’aide involontaire de la Bestia, nom du train de marchandise, ce sésame transportant les migrants vers al norte, tous jonchés sur le toit harnachés pour ne pas tomber. Les scènes décrites sont très réalistes, cette course pour attraper au vol ce train, ou sauter d’un pont pour atterrir sur le toit sans tomber, car beaucoup chutent et meurent ou deviennent estropiés.

Cette fuite débute dès les premières pages, Lydia et Lucas viennent de perdre leurs proches, 16 personnes, dont le Papi de Lucas son père Sébastien, journaliste, mais aussi sa grand-mère, sa cousine et les autres invités de la petite fête organisée, cette tuerie est le fruit d’un cartel en représailles de l’article de Sébastien sur le jefe, le patron de ce cartel. Mais ce cache derrière ce massacre des phases souterraines où Lydia est la seule responsable sans l’être.

On découvre un Mexique torturé, les routes sont continuellement menacées de barrages payant, contrôlées par les cartels, qui aussi à la main mise sur le flux des migrants, avec « les coyotes » , les passeurs, c’est comme la traite des êtres humains, un peu d’argent pour se rendre vers cette Amérique, mais beaucoup de ces migrants meurent, à travers ce roman, des personnages comme les deux sœurs adolescentes hondurienne fuyant l’horreur de leur pays et la progression de la criminalité, comme leur village natale perdu dans la montagne, laissant aux mains des narcotrafiquants, kidnappant les jeunes filles, puis en ville, ces filles sont souvent soumises à des viols, comme sur leur trajet avec des policiers mexicains corrompus, ces deux gamines violées par cinq hommes en uniformes, traumatisant la plus jeune, Rebecca ; 14 ans, encore dans l’innocence de l’âge, son autre sœur Soledad 15 ans, déjà violée en Honduras par un jeune merdeux, lui faisant du chantage, la mettant enceinte, le perdant avec une fausse couche lors de leur fuite sur les terres mexicaines, American Dirt est un roman sur la misère humaine de notre époque, sur le flux humain de pays en pays, cette immigration entre le Mexique et les États-Unis, celle condamnée par Trump, émergent des fils barbelés le long de la ligne de chemin de fer où circule la Bestia, ce train libérateur, ce train de la mort, Jeanine Cummins donne vit à des personnages secondaires attachants comme le jeune gamin Beto asthmatique, Marisol, une veuve , mére de deux filles, expulsée des États-Unis, malgré son intégration depuis des années et sa bonne conduite, El Chacal, le coyote, ce passeur intransigeant, et tous ces autres que rencontrent Lydia et Luca…

Jeanine Cummins de son expérience, de ces racines et de son enquête, place ce roman comme le cri moderne d’un Émile Zola avec son Germinal, dénonçant l’horreur de ces migrants du monde entiers, avec cette femme de 38 ans, qui du jour au lendemain perd tout, ses repères, sa vie, son statut sociale, pour devenir une bête traquée par la folie humaine qui existe dans ce monde moderne, il faut sentir la détresse de ces êtres humains arrachés de leur terre, comme ces deux sœurs, le pourrissement de certains comme le jeune Lorenzo , broyé par la vie, El Chacal , vivant de la misère des autres et tous les autres que notre auteurs n’a pas pu parler.

Ce petit rayon de soleil reste le petit garçon de huit ans, Luca, surprenant tout le long du roman, attirant à lui toute la bonté humaine, il cristallise à lui tout seul, l’espoir. D’autres personnages sont aussi la bonté, venez-vous perdre dans ces 500 pages qui se dévorent facilement, entre fluidité et haletant ce roman plaira à beaucoup.

C'est souvent des lectures difficiles, le contexte est peut-être porteur, l'immigration entre le Mexique et les États-Unis, et le cartel, la drogue, mais nous en débordant de ces romans; je me lasse car même si la recherche pour écrire ce livre est profonde, il manque cette identité d'authenticité, les personnages principaux sont touchants mais il y a au fond une forme de caricature induite...Cela n’enlève à rien au plaisir que j’ai eu à lire ce roman, qui en deux jours fut dévoré, c’est un roman à lire une fois dans sa vie pour vivre cette migration forcée, car l’homme restera un loup pour l’homme.

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American Dirt

Ce livre est absolument remarquable.

En tous points et sans réserve.



Tout d'abord pour l'histoire, qui nous plonge dans la terrible réalité des migrants mexicains et d'Amérique centrale qui, aspirant à une vie meilleure, tentent désespérément d'atteindre les Etats-Unis pour fuir les cartels de la drogue et la pauvreté.



Egalement pour la galerie de personnages que décrit l'auteure: Lydia, la libraire d'Acapulco, qui, avec son jeune fils, fuit après que toute sa famille a été décimée par un baron de la drogue.

Mais également toutes les autres personnes, attachantes ou menaçantes, qu'elle va croiser lors de sa longue quête pour atteindre Denver dans le Colorado.

L'auteure par ce roman fleuve donne un visage et une identité à des individus qui sont généralement dans les médias réduits à des statistiques et informations impersonnelles et anonymes.

C'est remarquable et salutaire.



Et enfin, Jeanine Cummins, dont c'est le troisième roman, fait preuve d'une maitrise impressionnante dans la narration.

C'est touchant, humain, sensible, sans jamais verser dans le sensationnalisme ou le pathos.



Une lecture et un livre véritablement marquants!

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American Dirt

Découvert dans les pages du magazine O d’Oprah Winfrey de février et surtout très curieuse de me faire une opinion sur ce très controversé roman, j’ai lu ce livre avec beaucoup d’attention. Et je dois dire que de mon côté, j’ai adoré, et en refermant les dernières pages j’ai beaucoup aimé regarder le débat et les discussions très animées du book club d’Oprah sur Apple TV.



On suit Lydia et son fils de huit ans à travers le Mexique qu’il fuit pour entrer clandestinement aux États-Unis. Ils partent du jour au lendemain après que Javier, chef de cartel, est assassiné 16 membres de leur famille lors d’une fête d’anniversaire. Ils doivent sauver leur peau et n’ont d’autres choix que de partir au péril de leur vie.



J’ai rarement lu un livre qui éveillé tant d’émotions en moi : il m’a touché, j’ai eu la chair de poule, des pics d’adrénaline et parfois peur pour tous les personnages que j’ai croisé. Et il s’agit bien là, d’un roman purement fictif, pendant que chaque jour, toutes ses péripéties sont le sort de migrants a la recherche d’une vie meilleure. Et pour ça, je tire mon chapeau à l’auteure qui grâce à ce livre permet de nous ouvrir les yeux sur toute cette misère.



Lydia est terriblement touchante, son combat est incroyable, sa force indestructible pour sauver son fils. Luca est mignon et courageux. Du haut de ses huit ans, il est tellement mature et vit des choses qu’un enfant ne devrait jamais vivre. Les autres migrants sont tous aussi attachants notamment Soledad et Rebecca entre autres. On aperçoit Javier, et même s’il est attachant lors des visites a la librairie de Lydia, on ne peut que condamner ses actes et sa violence.



Le suspense est omniprésent, le récit souffre à la manière d’un thriller et le lecteur est absorbé immédiatement dans l’histoire. L’alternance entre passé et présent permet de comprendre cette monté de violence et comment Lydia a perdu tous les membres de sa famille.



Enfin le Mexique que nous fait découvrir l’auteure est incroyable. Pays magnifique, ses plages, sa nourriture qui fait saliver, son histoire, mais d’un autre côté, elle ne nous épargne rien la violence, de la drogue, de la corruption….



Je comprends aussi beaucoup mieux la polémique suite à l’émission et au débat :

- Très peu d’auteurs latino-américains sont publiés surtout lorsqu’il s’agit de parler d’émigration et pourtant Jeanine Cummins a touché une avance à 7 chiffres pour ce livre. J’espère que les consciences changeront autour de cela : l’envie d’élargir son horizon littéraire en lisant d’avantage d’auteurs latino-américain, forcer les éditeurs à revoir leur publication et les personnalités influentes comme Oprah de choisir plus de livres des communautés minoritaires.

- On l’accuse d’imprécisions, de stéréotype et de maladresses, certes c’est fort probable mais pourtant je trouve courageux sa démarche d’écrire sur un tel sujet, d’avoir fait des recherches pendant plus de 5 ans. Et puis comment résumé la vie mexicaine, l’émigration, la clandestinité et tous ce qui tourne autour en seulement 400 pages. Je pense que le sujet dépasse bien plus qu’un simple livre.

- On sort de son contexte une phrase d’une interview qu’elle a donné en revendiquant qu’elle était blanche et on l’accuse aujourd’hui de revendiquer que sa grand-mère était porto-ricaine. Je pense qu’ici encore c’est une grosse maladresse, mais je me pose toujours la question : un auteur doit-il se restreindre à son univers et ne parler que de ce qu’il connait ? Un blanc n’aurait donc pas le droit d’écrire sur les noirs et le racisme ou encore un homme ne pourrait pas se mettre dans la peau d’une femme ? Je suis totalement en désaccord avec cette idée et je pense que chaque écrivain doit pouvoir être libre d’écrire sur un sujet qui lui tient à cœur.

- Enfin on lui reproche le manque de contexte politique et sur ce point je dois dire que je suis assez d’accord. Cummins dénonce sans jamais le dire la politique de Trump : les reconduites à la frontière, la séparation des mères et des enfants… Pourtant il manque un peu de contexte : on ne voit absolument rien de la bureaucratie américaine pour les demandes d’asile et leurs complexités, on ne parle pas de l’implication des américains dans la violence et le trafic de drogue au Mexique. Ce point aurait pu être approfondi mais encore une fois le sujet est si vaste qu’il dépasse le livre.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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