J’avais découvert Jeanne-Marie avec son premier roman « Le printemps des femmes », et depuis je la suis fidèlement. Elle a participé deux fois à mon salon du livre, et c’est une personne charmante. « Cueilleuse de thé » était enfoui dans ma PAL depuis un moment, j’ai honte !
Ce livre est une ode au voyage. En quelques chapitres, Jeanne-Marie nous transporte au Sri Lanka, au milieu des effluves de poulet au curry et d’oignons frits, on revêt un sari coloré et on plonge dans l’exotisme. La vie et la condition sociale des cueilleuses de thé n’auront plus de secrets pour nous.
Je me suis prise d’affection pour Shemla et son envie de se sortir de cet avenir tout tracé. Elle cache un terrible secret, et mue par une volonté de fer, elle va réussir son projet fou de se rendre en Angleterre pour étudier et apprendre, malgré le déracinement et sa peine d’abandonner son amie, Mohanty.
L’Angleterre va lui offrir sa liberté, ainsi qu’un certain confort social. Peu à peu, Shemla va se construire, tenter de gagner sa vie, malgré le fait qu’à des milliers de kilomètres du kangani de la plantation de thé, elle se fait exploiter quand même par une riche famille londonienne.
Sa rencontre avec Twinny, qui sera son ange gardien, va l’enrichir à tous les points de vue. En s’occupant de cette vieille dame encore dynamique malgré la maladie d’Alzheimer, elle va s’ouvrir des portes vers un peu plus de connaissance et d’autonomie.
La condition des femmes est une valeur qui tient à cœur à l’auteur, et le contraste entre la vie au Sri Lanka et celle en Angleterre est saisissant. Shemla aura d’ailleurs du mal à s’adapter à cette légèreté et cette liberté, vestimentaire notamment. Tout au cours de la lecture, nous avons le comparatif entre Shemla et sa nouvelle vie anglaise, et Pokonaruga et Mohanty, et leur calvaire sri lankais. La plume de Jeanne-Marie sait être tantôt poétique, légère, mais aussi dure et claquante.
J’ai passé un excellent moment de lecture, à la fois dépaysant et instructif, mais aussi addictif, le genre de roman dont on a besoin pour se vider la tête et penser à autre chose. Sur fond de divertissement, Jeanne-Marie nous ouvre les yeux sur la condition de ces femmes, du coup, je serai plus vigilante dans mes choix de thé, et j’aurai dorénavant une pensée pour la jeune fille qui a cueilli les feuilles que je fais infuser.
Un roman qui se lit avec un bon thé parfumé, forcément !
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