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Critiques de Jenni Fagan (145)
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Les buveurs de lumière

Bon, autant le dire d'emblée, je suis allé au bout mais ne suis jamais vraiment entré dans ce livre que j'ai "traversé".



Cette histoire mêlant anticipation, glaciation, origines, quête d'identité et histoire d'amour peu crédible m'a semblé manquer de corps, et partir un peu dans tous les sens, c'est-à-dire dans aucun.



Mais au vu des excellentes critiques lues ci-et-là, ce n'était probablement pas un livre pour moi, tout simplement.
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Les buveurs de lumière

Dylan arrive avec sa valise contenant les cendres de sa mère et de sa grand'mère dans un pot de crème glacée et un tupperware, dans une bande de terre, entre la mer et les terres agricoles entourées par de vastes montagnes.

Des caravanes réparties de part et d'autre d'une allée, dont celle que sa mère lui a léguée. Disperser les cendres, vendre la caravane, une boite de conserve au milieu des montagnes, et partir dans un endroit chaud.



Constance,sa voisine, souffre de somnambulisme, la nuit elle passe l'aspirateur sur la route et avec un chiffon elle lustre la lune. Elle a eu deux amants en même temps et maintenant elle a une fille alors qu'avant elle avait un garçon. Stella une fille avec un sexe de garçon, elle regarde le soleil juste en dessous, elle boit la lumière et après elle rayonne comme un ange.



Un roman dans un cadre apocalyptique, un parc de caravanes où vivent un groupe hétéroclite de personnages en marge de la société, un géant tatoué, une adolescente transgenre,sa mère une survivaliste, un vieil astronome, une prostituée,un sataniste, un autre qui essaye de communiquer avec les extra terrestres. Des naufragés qui vont s'entraider pour survivre. Un livre sur l'intolérance, la haine de tout ce qui est différent. La force de ce récit est de situer ce cataclysme climatique à une période anxieusement proche de nous. le désastre naturel se mêle avec les drames de la vie ordinaire. Une écriture poétique voir lyrique à certains moments qui tranche avec la situation de fin du monde avec des descriptions des paysages gelés. Beau et réaliste, un roman envoûtant.

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La sauvage

Anaïs n’a pas seize ans et déjà une vie mal remplie : elle dérive depuis sa naissance de foyers en familles d’accueil, elle flotte dans cette existence qui ne lui appartient pas. Dans le centre pour adolescents difficiles où elle est conduite, après l’agression d’une agent de police qui se trouve depuis dans le coma, la jeune fille est en stand-by de sa vie. Diagnostique des éducateurs : borderline.



Le titre anglais du roman « The Panopticon » nous ramène à Michel Foucault et son travail sur l’enfermement : surveiller et punir. Un panoptique est une prison, modèle et expérimentale, une tour centrale s’élève avec au sommet une immense pièce vitrée qui permet au surveillant de voir l’intérieur de toutes les cellules sans être vu.



Poétesse reconnue au Royaume Uni, Jenni Fagan dans son premier roman affronte une réalité sociale avec courage, son écriture, crue et brutale est impressionnante. Cette plongée dans un monde d’adolescents en manques de repères est traités frontalement, poétique et très visuelle le roman évoque cinéma britannique dans ce qu’il a de meilleur, on pense forcément a Ken Loach, mais aussi à Allan Clarke et son film « Scum » qu’il tourna pour la BBC au siècle dernier, et Anaïs, pourrait être la petite sœur de Mia l’ado rebelle de « Fish Tank » le film d’Andrea Arnold.



Surveiller et punir, « La sauvage » c’est le constat d’un échec, c’est le cri du manque d’amour.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La sauvage

J’ai été placée à ma naissance, je suis passée par vingt-quatre familles d’accueil avant l’âge de sept ans, j’ai été adoptée, je suis partie à onze ans, et j’ai changé encore vingt-sept fois au cours des quatre dernières années. » Anaïs a quinze ans. Soupçonnée d’avoir agressé une policière, elle est emmenée pour la énième fois dans un foyer pour ados. Au cas où la victime, dans le coma, venait à décéder, Anaïs serait envoyée dans un centre fermé jusqu’à sa majorité, en attendant la prison. Mais si les forces de l’ordre l’accusent, elle est persuadée d’être innocente. A vrai dire, elle ne se souvient de rien.



Au foyer, elle rencontre des gamines de son âge et des garçons un peu plus jeunes. Taciturne, provocatrice, en butte à toute forme d’autorité, Anaïs va peu à peu se rapprocher d’Isla, anorexique et séropositive et de son amoureuse Tash qui se prostitue pour qu’elles puissent louer un appart en sortant du foyer. Mais elle va aussi découvrir Shortie, Dylan, John et quelques autres, enfants en perdition marqués au fer rouge par un passé des plus douloureux. Et si la nouvelle pensionnaire a une réputation sulfureuse à entretenir, elle n’a pas besoin de se forcer pour montrer aux autres qu’il vaudrait mieux éviter de la chercher : « Je déteste dire s’il vous plait, ça me donne l’impression de me rabaisser. Je déteste dire merci. Je déteste dire que j’ai besoin de quelque chose. S’il fallait se lever et demander de l’air tous les jours, je serais déjà morte, putain. »



Sauvage est roman coup de poing, cru, abrasif. Un récit dur, vulgaire, violent qui met en scène des gamins cabossés. Anaïs est la narratrice. On plonge dans son esprit torturé, ravagé par les psychotropes qu’elle consomme sans retenu. Évoluant constamment à la limite de la schizophrénie, ne cessant de se questionner sur ses origines, elle est persuadée d’être le fruit d’une expérience menée par un laboratoire secret. Totalement insoumise, elle est aussi particulièrement intelligente et lucide. Surtout, elle n’a pas encore tiré un trait sur ses rêves d’avenir.



En filigrane, l’auteur, écossaise, dénonce la façon dont les services sociaux traitent les enfants en souffrance. Elle dresse quelques portraits d’adultes qui frôlent parfois la caricature : il y a forcément un éduc plus compréhensif et humain que les autres, forcément une juge pour enfants incapable d’imaginer que les jeunes délinquants pourront un jour s’en sortir et forcément des forces de police totalement abruties. Mais à la limite peu importe. Le sel du roman tient dans la puissance de l’écriture ultra réaliste, dans la force des dialogues parfaitement crédibles et dans une construction imparable pleine de souffle et de colère contenue.



Un grand premier roman qui secoue furieusement et ne pourra laisser personne insensible. Nul doute que longtemps après avoir tourné la dernière page, la voix d’Anaïs continuera à vous hanter. On prend les paris ?
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Les buveurs de lumière

Un joli titre et c’est à peu près tout

Je n’ai pas du tout accroché à ce roman quasi apocalyptique . Le monde est plongé dans le grand froid .Nous suivons la tentative de survie d’un petit groupe marginal , paumé mais sympathique

J’ai tout de suite pensé à Vongozero de Yana Vagner où un groupe fuyait une pandémie mortelle dans le grand froid de la Russie. Palpitant.

Ici, tout tombe un peu à plat.

Le style, déjà

Je cite: «  il n’y a rien de pire que de voir les larmes dans les yeux de sa mère en sachant qu’on en est la cause »

Banal et un peu lourdingue

Jenni Fagan invente des personnages assez caricaturaux mais je n’ai pas été passionné par leur histoire. Manque de charisme. Situations trop prévisibles, beaucoup de clichés , quelques approximations compte tenu des situations climatiques

Vous l’aurez compris: je ne suis pas allé au bout de ce livre fastidieux, pas très bien écrit ,et loin d’ être palpitant

Si l’aventure apocalyptique et les températures glaciaires vous tentent, lisez plutôt Yana Vagner qui a , je crois, écrit une suite à Vongozero

Vous vous ennuierez bien moins
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Les buveurs de lumière

Mais qu'avait Vivienne en tête pour lui avoir caché que la fin approchait et ne lui avoir laissé, comme fil d'Ariane à suivre, que le titre de propriété d'une caravane perdue dans un petit bourg d'Ecosse ? Elle savait que sitôt sa fin, et celle de Gunn sa mère, consommées, les créanciers fondraient sur le petit cinéma d'Art et Essai familial, laissant son fils Dylan à la rue.

Une dernière cuite, un transfert de cendres en bac plastique, et Dylan prend la route pour Clachan Fells, bien décidé à n'y rester que le strict nécessaire avant de prendre un vol pour Hanoï. L'Europe s'apprête à sombrer dans le plus terrible hiver qu'elle ait connu depuis des siècles, le Gulf Stream ayant décidé de cesser de réchauffer ces bipèdes écocides. Pourtant, dans ce trou absolument paumé et glacial, Dylan va rester.

Ce géant au coeur tendre s'éprend, dès son arrivée au parc de caravanes, d'une étrange et belle cireuse de lune. Et lorsqu'au matin il rencontre la presque fille Stella de la belle Constance, un fort lien d'amitié et de confiance pend germe.

Alors, ces trois atypiques, sauvages et épris de liberté, tissent jour après jour une toile de tendresse et de vie qui pourrait leur permettre de survivre aux temps glaciaires qui avancent. Dylan n'a jamais été autant vivant que maintenant. Et amoureux.

Alors, il va suivre le fil d'Ariane laissé par sa mère et comprendre que ce qui le relie à sa belle cireuse de lune dont la presque fille est si pétulante, est d'une toute autre nature que ce qu'il avait initialement perçu. Mais peu importe. Ils vont se nourrir de beauté et d'affection à l'image de la légende du moine qui buvait la lumière.

Et ce roman, il l'est vraiment, lumineux, bien que les thèmes abordés soient d'un grand sérieux, voire dramatiques ; et d'une fraicheur telle que je vais me mettre sans délai en quête du précédent roman de Jenni Fagan.

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Les buveurs de lumière

Voici un bien jolie fin du monde, originale et quasi onirique.

Originale car je n'avais encore jamais vécu la fin du monde dans une caravane, en pleine glaciation, en Ecosse.

J'avais eu la pluie (Rain), l'accident nucléaire (Le Mur invisible), la fin de presque toute la vie (Le Monde enfin), pour ne citer qu'eux.

Et les températures chutent inexorablement, alors que les humains se rapprochent plus ou moins inexorablement. Comme s'ils cherchaient leurs voisins d'hibernation, pour se carapater dans le cocon-caravane.

Les personnages sont un peu cabossés, un peu hors norme.

C'est tout de même un roman un peu particulier, pas réussi à 100%. On a l'impression que l'auteur a un peu hésité entre plusieurs chemins et n'a pas réussi à se décider vraiment d'une direction nette et franche, d'un cap à conserver. Ce n'est donc pas tout à fait abouti à mon humble avis.



Alors, faut-il le lire ? Mouai. Pourquoi pas. Je n'ai pas été totalement convaincue, mais un jour de canicule, cela peut être une lecture rafraichissante.

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Les buveurs de lumière

Parfois les limites entre SFF et roman tout court sont un peu difficile à délimiter, semble-t-il, et alors que "le mur invisible" de Marlen Haushofer ou "la route" de Cormac McCarthy se retrouvent section "romans", j'ai trouvé celui-ci au petit rayon SFFF de ma bibliothèque municipale.   Peut-être auraient-il mieux fait de les laisser mélangés en un seul rayon trié par l'alphabet, comme c'était le cas auparavant, et à chaque lecteur de se faire son opinion en lisant la 4ème de couv, non?

  Car à vouloir absolument créer des séparations,des cases, mues par les genres, on peut aussi créer quelques confusions; quand justement le livre ne rentre ni vraiment dans une case, ni dans l'autre (la/le bibliothécaire se complique vraiment la vie, faut-il commander deux exemplaires, un pour chaque rayon??). 

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   Et me voilà en train de dévorer la 4ème de couv, de "les buveurs de lumière", le titre me transporte et le sujet tout autant, cette ère glacière qui s'abat sur la Terre, car les hommes ont scié la branche sur laquelle ils sont assis, les abrutis d'égoïstes passifs et inconscients, et ont déréglé le climat jusqu'au point de non retour. Je pense souvent, à travers cette thématique, à cette fable de la grenouille qui nage dans une casserole sous laquelle on a mis le feu, et qui se trouve si bien dans une eau tiède, au début...Nous voici donc, comme cette pauvre grenouille à un stade critique, sauf qu'on ne brûle pas, on gèle. What else? On met des couches très impressionnantes de vêtements, en particuliers pour dormir, on se fabrique une chaudière, on déblaie de la neige encore et encore, et quand on met le nez dehors, de moins en moins souvent, et de de moins en moins longtemps, la neige "crisse" sous nos pas (cette expression revient tellement souvent dans le livre...).

   Et puis on va s'interresser de près aux dénommés Dylan, Stella, et Constance, les trois personnages principaux du livre. Alors biensûr, je n'ai rien contre une galerie de portraits intimistes, l'un faisant son deuil, l'autre souhaitant changer de sexe, et enfin la dernière en proie aux qu'en dira-t-on sur sa vie sexuelle débordante, c'est juste que j'avais envie d'autre chose, avec ce livre ayant la petite pastille verte SF et se trouvant désormais à un rayon particuliers de ma bibliothèque. J'ai attendu, oui attendu mais ce n'est jamais venu, que l'on prenne de la hauteur par rapport à la destinée de ces personnages pour aborder quelque chose de plus vaste, du genre l'Humanité dans son ensemble...Mais j'ai dû admettre que le livre en resterait là et que la SF n'est ici qu'un cadre, un décor de montagnes et de neiges et de froid (on remonte bien la couette sur le livre, jusque sous les bras!), et que l'histoire aurait pu tout aussi bien se dérouler de nos jours et dans des circonstances tout à fait banales.  La forme ne s'harmonise pas du tout avec le fond. Même sans cette ère glaciaire qui lui pend au nez, Dylan serait parti faire son deuil dans sa caravane, Stella aurait voulu être une fille etc. A aucun moment la forme SF ne joue dans l'interaction des personnages et leurs choix. Un peu comme un collage, alors qu'un livre réussi ressemblerait pour moi davantage à un tissage de divers éléments subtils. Je n'ai pas adoré "la ballade de Lila K" par exemple mais j'ai trouvé que l'interaction dystopie-force dramatique du personnage était réussie.

  Restent tout de même, çà et là , de belles scènes oniriques, les pénitents de glace, les plumes de glace, l'aurore boréale, le parhélie...Ainsi, qu'une invitation à la réflexion et à l'empathie sur ce jeune homme qui se se sent pas à sa juste place dans son corps. Ce n'est pas ce que j'attendais, voilà tout. 

  Quant au superbe titre, n'attendez pas d'onirisme plus que ça...à vrai dire on peut compter les mots assemblés "buveurs de lumière" sur les doigts d'un main dans tout le roman. J'ai cru parfois qu'on allait aborder, au travers ces termes, le sujet de l'âme après la mort avec un personnage revenu "hanter" Ash Lane (ben non, pas développé en tout cas) ou que ce serait une ouverture sur une extraordinaire immersion dans un autre monde, capable de contrer l'ère glaciaire. Que nenni; on reste bel et bien sur la Terre ferme. Passant de l'attachement du début pour les personnages au désenchantement.
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La fille du diable

Comparer La fille du diable à Une vie mode d'emploi ou à L'immeuble Yacoubian n'est évidemment vrai que sur le point de départ de Jenni Fagan avec l'unité de lieu choisie par la romancière, et rapidement démenti par le contenu, dans ce livre punk, gothique, féministe et fantastique, aucune mention n'étant à rayer. Certains livres vous prennent par la main, La fille du diable vous harponne sauvagement et a bien l'intention de ne plus vous lâcher avec une multitude de personnages qui défilent au fil du XXe siècle, dans cet immeuble maudit d’Édimbourg. Sauf que tout est "trop" dans ce roman et que la volonté de l'auteure de choquer, sexe et violence à la clé, a de quoi décourager, d'autant plus que le livre abonde en anachronismes et que son style peu orthodoxe semble se dégrader peu à peu, au même rythme que le délabrement de l'immeuble écossais. Le problème avec La fille du diable est que, si l'on n'accroche pas dès le départ à ce qui ressemble plus à un recueil de nouvelles qu'à un véritable roman structuré, eh bien, l'intérêt va aller en s'effilochant, faute de s'attacher à un quelconque protagoniste, pas même à cette jeune femme dotée d'une seyante paire de cornes. C'est triste de passer à côté d'un livre, sauf s'il est clair et compris assez vite, qu'il n'est pas fait pour vous. Une erreur qui se produit parfois, en dépit d'une quatrième de couverture qui pouvait laisser espérer l'inverse. Chapitre refermé, lecture enfin terminée, tentons notre chance avec des créatures plus aimables que cette satanique jeune femme.
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Les buveurs de lumière

Novembre 2020, l'hiver est en avance, les températures sont froides et les prévisions alarmantes : une période glaciaire s'annonce ! C'est dans ces conditions que Dylan est contraint de quitter Soho après les décès successifs de sa grand-mère et de sa mère. Celles-ci lui ont caché leurs difficultés financières et il se doit de quitter le cinéma d'art et d'essai dans lequel toute la famille vivait depuis des décennies. Il se rend à Clachan Fells, où sa mère avait acheté une petite caravane qui lui servira de refuge. Niché au Nord de l'Ecosse ce village regroupe une communauté de gens plus ou moins paumés dont Constance une bricoleuse aux multiples ressources et sa fille Stella qui était jusqu'à peu un petit garçon...



La Nature est au cœur de ce roman, cette nature hostile et merveilleuse. Sur fond de bouleversement climatique Jenni Fagan dépeint avec justesse ces paysages sublimés par le froid et la glace, à la fois effrayant et magnifique. L'auteur décrit avec une certaine poésie la chute des températures et la catastrophe annoncée.



Les trois protagonistes principaux sont des écorchés de la vie qui ont comme point commun un certain optimiste et une forte envie de s'en sortir. Autour d'eux gravitent des personnages plus ou moins loufoques mais tous paumés... Il n'y a pas réellement d'intrigue, juste la vie au jour le jour dans des conditions dantesques, où les histoires de familles et les histoires d'amour se disputent aux quêtes d'identité. Ode au courage et à la tolérance, on ne ressort pas indemne de ce récit qui aborde avec justesse et sans voyeurisme la transidentité.



La première moitié du roman est la plus intéressante, les descriptions sont justes sublimes, la présentation des personnages touchantes et l'on ressent le froid s'insinuer au travers des pages. Il y malheureusement une baisse de rythme dans la seconde partie, la recherche des liens familiaux couplée à la baisse des températures n'est pas suffisante pour enthousiasmer le lecteur sur la longueur. Dommage !



Pour conclure, Les buveurs de lumière (je n'en ai pas parlé, je vous laisse découvrir qui ils sont) est un bon roman, étonnant, dépaysant voire glaçant. Glaçant par les températures atteintes et par l'intolérance que certains hommes peuvent avoir à l'égard de leurs semblables. Un roman à découvrir pour sa galerie de personnages et pour le positivisme qui en ressort. C'est dans les situations les plus dramatiques que la solidarité peut s'organiser, en oubliant les préjugés et en acceptant les différences. Pudeur et humanité sont les maîtres mots de ce roman.




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La fille du diable

Je vais tenter de vous résumer de manière intelligible ce joyeux bordel littéraire que j'ai terminé hier soir, totalement immergé dans un récit qui m'a tellement fait passer du coq à l'âne que tenir une discussion avec un patient en pleine bouffée délirante aiguë serait, en comparaison, plus reposant !



En gros, tout se passe dans un immeuble d'Édimbourg, au 10 Luckenbooth Close. Cet immeuble est la colonne vertébrale du récit, qui s'étale sur un peu plus d'un siècle. Au départ, il y a Jessie la fille du diable (paf, t'as compris le titre) qui vient de tuer son père, le diable donc, débarque par la mer dans un cercueil et décide d'honorer le contrat que son père avait passé avec un homme aussi richissime que détestable, à savoir lui servir de mère porteuse.



Je vous ménage (un peu) de suspens, mais l'histoire tourne au vinaigre et ce cher M. Udnam zigouille sa fiancée Élise, la jeune Jessie et la petite Hope qu'ils avaient eu ensemble. Ensuite, et bien on navigue dans le temps et dans les appartements, on traverse la vie de plusieurs personnages dont certains sont célèbres, on passe d'une orgie libertine à un assassinat par les triades à la Kill Bill. On peut le dire, c'est un sacré bordel, ça baise à tout va, c'est aussi cru que violent, ça ne respecte aucune morale mais c'est la vie du 10 Luckenbooth Close !



Au tout départ je me suis dit "mais bordel dans quoi j'ai mis les pieds ?", je ne comprenais pas tout, je n'avais bien saisi la petite touche fantastique, et ces changements intempestifs de personnages et d'époques me perdaient un peu. Une fois que j'ai trouvé mon rythme de croisière, j'ai adoré cet aspect truculent et inattendu, c'est effectivement le bazar mais c'est joyeusement délicieux, je n'ai pas réussi à m'arrêter de lire avant d'arriver à la dernière page. Tentez l'expérience, ne baissez pas les bras : c'est rock'n'roll mais ça peut vous plaire !



🔗 Service de presse numérique obtenu via NetGalley.
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Les buveurs de lumière

Je craignais que le contexte apocalyptique de ce roman ne fasse trop ton sur ton avec l’ambiance de ce novembre de re-confinement au cours duquel je l’ai lu.

Je craignais que cette histoire me plombe le moral.

Je craignais clairement de plonger en dépression.

Et j’ai finalement plongé dans un roman aussi lumineux que son titre, d’une lumière claire et douce, une lumière hivernale qui semble étouffer les bruits, exalter les sentiments et faire battre le cœur. Cette fameuse clarté froide du cœur de l’hiver, lorsque l’on profite d’un rayon de soleil pour tendre son visage vers le ciel en fermant les yeux, lorsque l’on se sent heureux de profiter de cet air vif, en sachant qu’il va falloir se dépêcher de rentrer avant que le froid ne morde davantage.

Je suis tombée amoureuse de chacun de ces trois personnages, de ces paysages, de cette ambiance de fin du monde, des trois soleils, de ces légendes et de cette lumière.

J’ai aimé Dylan et ses fantômes, ses films, ses souvenirs d’enfance entre deux femmes excentriques, son amour silencieux, sa force aussi grande que ses faiblesses…

J’ai aimé Constance et sa beauté lunaire, son pragmatisme, sa débrouillardise, son inconditionnel dévouement maternel, son émancipation et ses amours tortueuses…

J’ai aimé Stella et son courage, sa ténacité face à la violence adolescente, ses remises en question, ses peurs légitimes, ses battements de cœur, son impulsivité…

J’ai aimé que cette fin du monde soit si douce, ouatée, qu’elle nous fasse battre le cœur et permette de tomber amoureux, encore un peu.



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Les buveurs de lumière

Voilà un roman enthousiasmant tant pour son ambiance, que pour ces personnages.



Novembre 2020 : L’action se passe en Ecosse où un hiver digne des régions les plus reculées de Russie s’installe. L’Ecosse n’est pas la seule touchée, Israël et le Maroc ne tardent pas à être recouverts de neige. Des rumeurs font état de périodes de glaciation et d’iceberg se dirigeant vers les rives européennes.



Au niveau des personnages, nous faisons d’abord connaissance avec Dylan, 38 ans. Il vient de perdre tour à tour sa grand mère et sa mère (mortes de vieillesse et de maladie). Il est obligé quitter Londres et le cinéma qu’il exploitait avec elles (les actes de Dylan partant de Londres pour le nord m’ont beaucoup fait rire)

Après un long voyage en bus, il parvient à Clahan Fells en Ecosse où vivent Constance (as de la récupération et pédagogue invétérée) et sa fille Stella.



La survie dans cet hiver polaire s’organise. La communauté est à la fois soudée mais aussi intolérante vis à vis tous les êtres un tant soit peu différents.

J’ai eu un coup de coeur pour les trois personnages principaux (Stella 12 ans est convaincante de franchise et de réflexion), Dylan touchant dans son deuil et son amour tout neuf pour Constance, celle-ci, esprit libre, défend les choix de sa fille.

La part grandissante et menaçante de la nature et de l’hiver qui envahit tout est magnifiquement décrite... on tremble pour cette communauté isolée...

Un huis clos sous la neige à la fois solidaire et oppressant...
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Les buveurs de lumière

J'ai adoré ce livre. Les personnages sont tous plus attachant les uns que les autres. Tous farfelus, excentriques mais qui profitent au mieux de ce que la vie, la nature, leur apporte. J'ai été charmé par le texte poétique, j'ai ris des pensés ou actions de certains personnages. Dans un contexte apocalyptique il est rare de se sentir autant apaisé tellement le lieu et les personnes qui y vivent sont lumineux. Je n'avais vraiment pas envie d'arriver à la fin de ce roman et c'est avec tristesse que je quitte tout ce petit monde.
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Les buveurs de lumière

C'est le titre qui m'a accrochée en premier : "Les buveurs de lumière" ! Poétique et énigmatique, ce titre était en plus illustré d'une magnifique image, dans son édition Points !

La rencontre avec cette auteure ne pouvait être que de bonne augure. Elle a été interstellaire !



Jenni Fagan nous transporte dans un tourbillon, un tourbillon de neige où la température annonce une ère glaciaire. Les bulletins météorologiques sont catastrophiques : la Terre va vivre des mois dans un froid polaire où la température va descendre et voisiner les -70 degrés. Les habitants s'organisent et s'immobilisent dans un silence de torpeur. Un énorme Iceberg flirte avec les côtes écossaises. Des aurores boréales, des paysages magnifiques se déclinent malgré tout, dans une ambiance pré-apocalyptique. Nous faisons également connaissance de personnages attachants, plus ou moins poétiques, qui dévoilent progressivement leur secret, leur intimité. Jenni Fagan nous transporte dans une fin du monde enchanteresse, sous une plume lumineuse ! Un vrai coup de coeur !
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Les buveurs de lumière

Attention, coup de coeur. Mais alors vraiment, quel plaisir, ce roman ! Je crois bien que j’ai tout aimé, dedans… Ah non, sauf sa longueur : 304 pages, c’est trop court. Je me suis tellement attachée aux personnages… Quel talent, Jenni Fagan (et la traductrice, aussi). Les Buveurs de lumière est son deuxième roman.



Un futur proche, avec des airs de fin du monde. La terre en a marre, le climat a été trop déséquilibré, le monde semble prêt à basculer dans une nouvelle ère glaciaire. En tous cas, même si l’hiver qui se profile a une fin, il promet d’être le plus rude que l’humanité ait connu depuis… pfiou. On ne sait pas depuis quand, mais ça craint vraiment.



Alors que la neige se pointe sur les pyramides et que le Londres où il a grandi dans un cinéma d’art et d’essai est au bord de la rupture, Dylan embarque pour le nord de l’Ecosse avec dans son maigre bagage les cendres de sa mère et de sa grand-mère, décédées il y a peu. Le géant tatoué a dans l’idée de revendre la caravane dont il vient d’hériter. Il ne sait pas encore que Clachan Fells va devenir le centre de son nouveau monde. Stella, la jeune fille coincée dans un corps de garçon, sa mère Constance, survivaliste, et leurs voisins marginaux, tous plus barrés – et plus humains – les uns que les autres.



Les Buveurs de Lumière est un roman férocement poétique, humaniste, déjanté. Beau. Plein d’humour, celui un peu noir, que j’adore. La plume de Jenni Fagan est aussi brillante pour capter la beauté somptueuse d’un paysage, pour détailler la manière de bricoler un poêle maison pour ne pas geler, que pour dévoiler les méandres complexes des personnalités. Sans en faire jamais trop ; un mélange de pudeur et d’extravagance. Surtout, cette fantastique tendresse, qui éclaire tout… et ce que je ne vous dit pas ! Un coup de coeur, tellement. A en parler des heures durant.
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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La fille du diable

La fille du diable dissimule ses cornes sous un bonnet et, après des événements dramatiques, se rend à Edimbourg où elle devient mère porteuse pour un propriétaire d'immeuble, homme violent et malfaisant. Nous sommes en 1910 . De cette date à 1999, nous suivrons la vie de cette bâtisse (et en parallèle de la ville d’Édimbourg) via certains de ses occupants, des outsiders qui n'ont pas leur place dans l'Histoire.

Il faut s'accrocher pour ne pas être dérouté par les changements de temporalité et de personnages car à chaque fois nous entrons de plain-pied dans leurs vies de manière abrupte.

L'autrice nous emporte dans un flot tumultueux, plein de sexe et de violence, baroque en diable, à mille lieues de son précédent roman, ce qui n'a pas , je l'avoue, joué en sa faveur. Je suis sortie un peu sonnée et désorientée de ce roman sans avoir pu en apprécier toute les qualités.
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Les buveurs de lumière

Je suis heureuse de cette rencontre avec Jenni Fagan et ses "buveurs de lumière". Le titre anglais du livre est "The Sunlight Pilgrims", titre qui une fois le livre refermé, me semble encore mieux convenir.

Vraiment, une belle, douce et riche lecture. J'ai aimé ces personnages qui osent mener la vie qui leur correspond, qui incarnent leur originalité sans fard, en accord avec une nature extrême.

Tout est féérique, précieux, généreux, entier et intègre dans ce roman. Un cocktail qui me fait penser au vin chaud partagé dans la nuit glacée et enchantée, voie lactée et aurores boréales. On en redemande!
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La sauvage

Qualifiée de « personnalité borderline », Anais Hendricks ne cesse de passer d’un foyer à un autre, s’endurcissant au fil des rencontres et des dérives. A seulement 15 ans, la jeune fille est déjà connue des services de police et détient un véritable palmarès d’infractions et d’arrestations, la drogue étant l’un des principaux facteurs de ces dévoiements…

Cependant, sa situation va empirer suite à un incident particulièrement dramatique à l’issue duquel Anais est soupçonnée d’être impliquée dans une agression qui a valu à un agent de police d’être plongé dans le coma. L’adolescente à problèmes va alors être placée au Panopticon, un centre spécialisé dans les cas difficiles et hautement surveillé, qui recueille les mineurs délinquants, représentant pour eux la dernière chance avant la prison. C’est là qu’Anais va attendre que l’on prouve son innocence ou sa culpabilité. Parmi ces jeunes endurcis par les galères, l’adolescente va devoir lutter pour sa survie, pour s’imposer et se faire respecter, quitte à avoir recours à la violence, son principal moyen de communication…

Avec « La Sauvage », Jenni Fagan nous offre un roman coup de poing, gouverné par une tension croissante qui tient le lecteur en haleine et le laisse vidé, à bout de souffle. Un texte extrêmement fort, qui nous livre le témoignage d’une adolescente qui lutte pour exister dans un monde hostile, où la violence est son quotidien. Une jeune fille qui se bat pour se trouver une place, une identité et pour laisser derrière elle un passé envahissant, oppressant. Une gamine attachante au final, débrouillarde, qui veut s’en sortir et tente de trouver elle-même des solutions à ses problèmes. Un livre percutant, placé sous le signe du combat, de la violence, mais aussi de l’espoir. L’amitié, l’entraide et l’humour sont aussi très présents et illuminent véritablement ce texte pourtant plein de haine et de colère. Un gros coup de cœur pour ce roman qui secoue et touche le lecteur sensible à cette jeunesse désabusée et marginale. A découvrir !

Un gros merci à Babelio et aux éditions Métailié pour ce partenariat Masse Critique qui m’a permis de faire cette belle découverte !
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La fille du diable

Un excellent roman fantastique où magie, sorcellerie, humour décalé, féminisme se côtoient au fil des années et des étages de cet immeuble au n°10 de l'allée Luckenbooth. Un grand merci à Emilie, j'ai eu beaucoup de plaisir à jeter un œil au travers de chaque appartements, chaque occupants de ce lieu atypique, extravagant, avec la fille du diable.



Jessie a 21 ans en 1910 lors de son entrée au 10 allée Luckenbooth à Edimbourg. Du sous-sol au dernier étage et jusqu'en 1999, chacun des chapitres nous entrainent sur différentes années, avec des personnages variés, sur 5 étages. L'histoire commence donc avec Jessie, que son père a vendu au propriétaire, homme riche dont la femme est stérile. Devinerez-vous la suite?



"L'arrivée - Le corps de mon père fixe les houles de l'Atlantique Nord. Yeux gris. Cils ornés de perles de pluie. Des globes minuscules pour refléter notre monde tout entier. Des primevères et des scilles maritimes dansent à ses pieds. Son corps est coincé dans une crevasse. La grève est jonchée de débris laissés par la tempête…"



Le style est très riche, les personnages hors norme, le lien ténus en sera le drame que Jessie a supporté et qui perdurera. Les thèmes en sont la luxure, la drogue, l'Histoire de l'Ecosse, la malédiction, la sorcellerie, l'amour et bien sûr les femmes. L'imagination débordante de l'autrice m'a beaucoup amusée et captivée. Je n'ai pas mis longtemps à lire ce récit imaginaire et fantastique où même l'immeuble à sa part entière de charme sournois.



Un roman original, mystérieux, diablement intéressant où l'ennui n'existe pas! Le résumé nous donne certaines informations sur les occupants du lieu, peut-être un peu trop!


Lien : https://passionlectureannick..
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