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Critiques de Jenni Fagan (145)
Les buveurs de lumière

Le style littéraire est loin d'être mauvais, mais je n'ai pas accroché à cette histoire, se ce n'est au travers de la descriptions des paysages écossais et de cette neige qui tombe en même temps que la température. Les personnages par contre n'ont pas présenté à mes yeux grand intérêt. Ces marginaux qui vivent dans des caravanes et l'histoire de cette jeune trans m'ont laissé de glace (sans vilain jeu de mot). Bref, ce roman n'était pas fait pour moi et j'ai dû me forcer un peu pour le finir.
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Les buveurs de lumière

Une dystopie dans laquelle il fait jusqu’à -56 degrés suite au dérèglement climatique... je me suis dit que ça pouvait être une bonne idée en pleine canicule !

Et en effet Jennifer Fagan nous décrit avec talent et poésie un monde qui se refroidit jour après jour, qui gèle, blanchit et où même les bruits n’ont plus leur place, étouffés par la neige.

Face aux éléments déchainés, une petite communauté installée au nord de l’Ecosse dans un camp de caravanes tente de survivre.

J’ai été peu embarquée par les personnages qui constituent ce groupe à l’exception de Stella. Cette jeune fille de 13 ans, née garçon et qui décide que si fille elle se sent, comme fille elle doit vivre, malgré les hormones, le regard des autres... elle est terriblement crédible et profondément touchante.

Le reste de la troupe (la mère de Stella, Dylan son amoureux...) m’ont semblé manquer de matière. Dommage !

Un manifeste lyrique en faveur de l’écologie et de la tolérance réussi donc mais un roman par ailleurs inégal et que j’oublierais vite.

Traduction Céline Schwaller
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Les buveurs de lumière

Nouvelle lecture pour le prix de lecteur Le Point.

Une nouvelle période glacière ? Dylan, Constance, Stella, vont vite le savoir. Les températures ne cessent de baisser, et supporter du -20 en pleine journée est difficile quand on habite dans des caravanes...

J’ai mis un temps fou à rentrer dans ce bouquin. Mon avis est donc très mitigé. J’ai préféré la deuxième moitié , mais j’ai quand même de grands doutes sur la crédibilité de l’histoire. Même si c’est un roman et non une analyse scientifique, réussir à vivre dans une caravane avec des températures aussi négatives me semblent être un gros mensonge... Ce qui m’en a fait oublier l’histoire des personnages. Il y a quelque chose de dérangeant dans ce livre. Mais bizarrement ce n’est pas le froid, la vie n’a pas l’air si compliquée ni dangereuse même à -50 degré... Bref... Mitigée...
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Les buveurs de lumière

Lu dans le cadre du Prix du Meilleur Roman Points (jurée)



Novembre 2020, - 6° C

Dylan, un grand gaillard tatoué et barbu, projectionniste, quitte Londres après la faillite de son cinéma d'art et d'essai, Le Babylon, afin de se réfugier à 900 km de là, en Ecosse, dans une vieille caravane qu'il a hérité de sa mère, à Clachan Fells, un village près d'une zone commerciale au pied des montagnes du Nord. Il emporte avec lui les urnes funéraires de sa grand-mère Gunn et de Vivienne, sa mère, décédées à 6 mois d'intervalle.

Armé de sa recette de gin artisanal, il va y rencontrer une bande de marginaux qui s'organisent pour résister au froid polaire, Constance Fairbairn, dont il va tomber amoureux aussitôt, la femme-louve bricoleuse aux deux amants, femme libre et indépendante critiquée par la petite communauté, ainsi que sa fille Stella, 13 ans, née Cael dans un corps de garçon et qui se bat avec ses hormones, mais aussi le voisin Bernache, Alistair, le père de Stella qu'elle déteste, Lewis, Vito... Pêle-mêle, on y trouve une cireuse de lune, un taxidermiste, une ancienne star du porno...

Si l'atmosphère post-apocalyptique (période glaciaire) ne m'emballe pas plus que ça, je dois avouer que beaucoup de poésie se dégage de ces paysages figés dans une lumière irréelle, que les pèlerins "boivent" pour survivre à l'obscurité qui tombe après le déjeuner jusqu'au lendemain midi... C'est aussi un drame social qui est dépeint à travers ces personnages paumés qui gravitent dans le parc à caravanes de Ash Lane ("la route des cendres"), et tentent de résister à l'engourdissement en fabriquant du gin, en superposant les couches de vêtements et en s'aimant tant bien que mal non loin des poêles bricolés, en se racontant la légende des 70 moines qui ont sauté d'une falaise, de fantômes errants et de bien d'autres choses encore... tout ça en redoutant la dérivation d'un énorme iceberg, surgi de l'hiver le plus froid depuis deux siècles... Une belle découverte, mais il faut un peu s'accrocher (et relire le début après avoir tout lu) !

Mars 2021, - 70° C
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Les buveurs de lumière

Les buveurs de lumière

Jenni Fagan

trad. de l'anglais (Ecosse) par Céline Schwaller

Métaillié, 303p, 2017





Le titre est magnifique. Les buveurs de lumière viennent d'une île, mouvante, accessible aux belles saisons, des Orcades, au nord de l'Ecosse ; ils boivent l'énergie du soleil, et résistent ainsi à l'obscurité. Le soleil garde en bonne santé. C'est Gunn qui raconte la légende de ces pèlerins qui, n'en pouvant plus de l'isolement, du froid, et de manger des fous de Bassans, se sont jetés du haut de la falaise, sauf un, aux yeux brillant comme des lasers, à qui le soleil donnait tout ce qu'il fallait. Sans doute était-il un ancêtre de Gunn.

Gunn, c'est la grand-mère. A dix-sept ans, elle a été chassée de sa famille parce qu'elle aurait été enceinte des œuvres de son frère, le père d'Alistair, pour qui Dylan, dont la forme des yeux est semblable à la sienne, a une aversion immédiate. Pour l'heure, ses cendres se trouvent dans un pot de crème glacée, parce que son petit-fils n'avait pas de place pour l'urne dans ses valises. Elle distillait aussi le gin. Le distillateur revient au petit-fils. Elle est venue dans la caravane.

Le petit-fils, c'est Dylan, un géant tatoué de trente-huit ans, qui perd coup sur coup sa grand-mère, sa mère, pour qui l'état le plus pur de l'eau était le gin, et les cendres de celle-ci, dispersées pour bien faire devant sa caravane- son cinéma d'art et d'essai à Londres, dans le quartier de Soho, dans lequel il vivait depuis sa naissance. Il trouve un titre de propriété d'une caravane parquée au Nord de l'Ecosse, terre natale de Gunn, sur laquelle il jettera les cendres de l'aïeule.

On est en 2020. Le monde entier entre dans l'âge de glace. Les températures descendront rapidement de moins 6 à moins 56. Un énorme iceberg dérive le long des côtes. Les caravanes se trouvent à Clachan Fells, bande de terre entre la mer et des surfaces agricoles, encerclée de montagnes. Grands espaces gelés et étoilés, devant lesquels se réveillent chaque matin une communauté de marginaux, un couple de satanistes, une star du porno, un vieil alcoolique ruiné, mais aussi Constance et Stella, la mère et la fille.

Dylan flashe immédiatement sur Constance, la bien-nommée, qui lui apparaît cirant la lune. Pourtant elle est bien concrète, cette femme libre qui a deux amants en même temps, bricole à la perfection, se prépare à une catastrophe imminente comme une survivaliste, sent les changements de temps, en connaît un rayon en géologie, astronomie, anatomie humaine, élève seule en femme louve une adolescente, Stella, de douze ans qui, il y a un peu plus d'un an, était encore un garçon, Cael. Son père, Alistair, un des deux amants, n'accepte pas cette « transition », difficile pour tout le monde et pour Stella la gothique surtout - mais elle vient de recevoir ses bloqueurs d'hormones- une championne de luge qui aime un ancien camarade de jeux masculins, et qui ressemble à Gunn. La situation est difficile aussi pour Dylan, qui vient d'un monde protégé par un écran, et qui a du mal à accepter l'histoire d'un secret de famille révélé par un dessin de sa mère. Se sera-t-il sorti de cela à la venue du printemps, ou tout cela aura-t-il été balayé avec l'extinction de toutes les espèces ?



Beaucoup de bonnes choses dans ce livre, écrit par une auteure qui a publié de la poésie, ce qui reste quand rien ne va, dit Jenni Fagan. Elle offre des fleurs de glace, des stalactites surdimensionnées, des pénitents, silhouettes gelées qui échelonnent la falaise, trois soleils en un -un parhélie- une aurore boréale contemplée par des gens aimants depuis le toit d'une caravane, un espace grandiose où se débrouille grâce à l'entraide et à la solidarité une communauté tenue à l'écart -qui se ravitaille quand même à Ikéa, refuge fréquenté de chaleur et de nourriture, même si elle n'est franchement pas bonne!- mais qui peut donner des exemples d'amour, qui réchauffe et rassemble et rayonne.

Pourtant le livre manque d'unité. Ce n'est pas un roman sur la nature, à peine un roman d'anticipation, c'est un roman sur des gens, ceux que la société bien-pensante laisse sur les marges- et leurs sentiments compliqués, comme souvent chez les humains.

Le personnage central de ce roman me semble être celui de la femme, à commencer par le ciel, l'épouse splendide du vieil alcoolique avec qui il s'unit dans sa dernière nuit, la femme qu'on chasse, l'incestueuse, et qui lutte, la femme libre à qui on n'adresse presque pas la parole parce qu'elle mène une vie hors-cadre, la femme qu'on choisit d'être malgré tous les obstacles, la mère qui n'a pas su montrer son amour et qui a profondément aimé.



Bref, un livre qui retient le lecteur, un bon livre. Mais, pour moi, pas le grand livre espéré.













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Les buveurs de lumière

La quatrième de couverture ne m'a pas du tout donné envie, contrairement à la présentation faite dans Le Monde Diplomatique.



Le thème qui me rappelle "Le Dernier Jour" ne m'attirait pas du tout mais les personnages et le point de vue pour traiter ce thème étaient très intrigants.



Les dix premières pages me laissaient fantasmer un roman passionnant mais finalement il ne fut pas à la hauteur du début.



Beaucoup de sujets sont effleurés, que ce soit la transsexualité ou l'héritage implicite, mais ne sont, à mon goût bien sûr pas assez développés.



J'aurais bien aimé que la poésie des dix premières pages apparaissent davantage dans les 300 autres.



Malgré ces déceptions dues à un début tonitruant, le livre n'en reste pas moins fort sympathique mais pas aussi indispensable qu'il n'en avait l'air.
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Les buveurs de lumière

Au delà du réchauffement climatique et de ses conséquences sur la population, plusieurs histoires se jouent.

Dylan, qui dès le début est attiré par Constance, la cireuse de Lune, mais qui découvre en parallèle ses origines.

Constance qui vit les choses telles qu'elles se présentent, avec ses deux amants en arrière plan et des secrets qu'elle tait.

Stella (ex Cael), personnage intéressant, qui découvre qu'elle se sent femme, bien que ses amis ne le comprennent pas, ni son père d'ailleurs... Et Lewis?

Bernache et les autres...

Le tout, sur un fond apocalyptique, les températures ne semblant jamais vouloir s'arrêter de baisser.

Ne pas se laisser dérouter par les premières pages, on s'attache très rapidement aux personnages.
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Les buveurs de lumière

Avec ce roman, on parvient à aimer l'hiver pour les paysages qu'ils nous offre, fleurs de glace, aurores boréales, trois soleils... même si cette nouvelle ère glaciaire débouche sur une apocalypse.

On s'attache aux quatre personnages : Stella adolescente en pleine transition, sa mère Constance, aux deux amants, cireuse de lune, Dylan, géant en deuil de sa mère et de sa grand-mère et Bernache, tellement courbé qu'on doit installer "trois vieux rétroviseurs comme ça, lorsqu'il a trop mal au cou pour lever la tête il peut voir tout le monde en baissant les yeux".

C'est beau !

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La sauvage

Des bras cassés, des vies cabossées, un premier roman fort, âpre, beau. Les phrases sont courtes et incisives. Les pages, incarnées, palpitent. Les mots sont habités par la fureur et par le goût pour la liberté.



Jenni Fagan entre dans l'intime en injectant au langage parlé un style résolument littéraire. Elle manipule le lecteur avec brio. Peut-on vraiment faire confiance à Anaïs pour nous raconter son histoire ? Pas de réponses pour autant, heureusement.



Anaïs est une jeune fille au haut potentiel qui oscille constamment entre la violence de son quotidien et son esprit brillant, résilient. Balancement continuel entre le Panopticon, système totalitaire et les pensées foisonnantes de ce petit bout de femme qui a tout d'une grande. Personnage terriblement attachant, on a envie de connaître Anaïs, d'apprendre d'elle car on sait que le contraire est illusion. On a envie de la suivre dans ses délires poétiques et de visiter Paris avec elle sur un chat volant.



Et puis s'il y a un livre à acheter rien que pour sa couverture, c'est bien celui-ci.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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La sauvage

Il est terrible, terrifiant, et il est magnifique ce roman. Il ne vous tend pas la main, il vous (r)attrape, prend aux tripes et frappe au cœur.



Il nous raconte quelques mois de la vie d’Anaïs dans un centre d’accueil pour adolescents délinquants. Elle a quinze ans. Et ses seize ans ne font pas partie de son horizon. Anaïs est placée sous haute surveillance dans ce centre dominée par une tour après avoir été à nouveau arrêtée. Cette fois, pour agression sur une femme policier, dans le coma. Persuadée de son innocence sans avoir de souvenirs de cette journée là parce que encore sous l’emprise d’une drogue, elle attend le résultat de l’enquête. Son dossier pèse lourd. Plusieurs volumes de rapports d’infractions entre vols, fugues, vandalismes, prise et détention de drogue, des fiches et des fiches couvrant son parcours d’abandon et de violences.

Dans ce centre, ces jeunes, il sont paumés, dépouillés et sacrifiés, pas forcément perdus, pas tous. La » sauvagerie » d’Anaïs n’est pas suicidaire. Au contraire. C’est une évasion, pas une fuite. Elle est une survivante en sursis, une combattante. Elle brise pour ne pas être brisée. Pas une furie, une fureur. Oui, elle défonce, elle est défoncée, elle est flippée et flippante. Et elle sait. Elle sait tout ce qu’on peut quant même prendre à une » moins que rien « , elle connait les pièges, les dangers, la haine et l’hypocrisie du système, du social. Elle porte un regard averti sur sa société, celle, sombre, souterraine, dans laquelle elle évolue. Et c’est elle qui condamne celle qu’on lui refuse, celle des gens normaux qui jettent ces regards de travers ou se donnent une mission, qui tous renvoient toujours l’image de la marginalité de ces perturbés-perturbateurs.



La progression de ce premier roman, à la première personne, est impeccable. L’art du portrait y est parfaitement maîtrisé, par touches saisissantes. Le récit est nourri des souvenirs en flash, des rêves éveillés, des trips. La force mentale, ses ruses. La seule force mentale. Anaïs joue au jeu de l’anniversaire pour s’inventer une origine; elle peuple ses cauchemars de l’expérience, qui explique tout, qui dit qu’il faut résister, s’échapper de la cage.

Cru et cruel, brutal, il est pourtant si vivant ce récit, si sensible, malgré le ton plus que familier d’Anaïs, à l’ironie, à la provocation. Il y a sa franchise et son honnêteté aussi, ses fulgurances.



Il est féroce ce roman, il déploie une noirceur sans concession, il se lit sous tension et pourtant quelle lumière.
Lien : http://www.lire-et-merveille..
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Les buveurs de lumière

Un autre confinement. Dans ce livre écrit en 2017 Jenni Fagan imagine une nouvelle ère glacière frappant plusieurs coins du globe en même temps et débutant à l'hiver 2020-2021. On assiste à un presque huis clos au sein d'une petite bourgade écossaise. Quelques personnages hauts en couleurs vont tenter de survivre à ce temps apocalyptique pendant plusieurs mois. Passionnant.
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Les buveurs de lumière

Dylan quitte le Babylon, petit cinéma familial londonien qu’il tenait avec sa mère et sa grand-mère. Elles sont mortes à quelques mois d’intervalle. Sa mère lui a légué un mobil-home dans le nord de l’Ecosse. Sans ressources et alors qu’une période glaciaire n’annonce, il part se réfugier à Clachan Fells. Il y rencontre Stella et sa mère Constance et la communauté de cette petite ville qui se prépare au pire. Mais la mère de Dylan n’a pas choisi ce lieu par hasard…

Malgré l’arrière plan pré catastrophique, Les buveurs de lumière est un roman tendre, drôle, et juste malgré les personnages décalés et la situation quasi désespérée. Jenni Fagan s’attache plus aux relations humaines qu’à la survenue du désastre à venir. Malin et réussi.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Les buveurs de lumière

je ne me souviens pas avoir lu de roman qui ressemble à celui-ci… Et en cela il mérite vraiment pour moi en tout cas l’étoile de l’originalité ! Original oui mais finalement l’est-il tant que cela ? Jenni Fagan nous conte une histoire qui flirte avec la réalité: en Écosse et partout dans le monde en fin d’année 2020, une vague de froid polaire déferle sur la terre et sur les humains, funeste conséquence du dérèglement climatique tant annoncé et si peu pris en compte… Mais ce récit n’est pas un récit d’apocalypse. Il est même extrêmement poétique, onirique.

Dylan, projectionniste Londonien, se retrouve sans travail et sans logement au décès de sa mère et sa grand-mère. Alors que le froid commence à s’abattre sur l’Europe, il part vivre dans une caravane que sa mère avait achetée au nord de l’Écosse. Il va y rencontrer deux femmes extraordinaires , la mère et la fille, Constance et Stella, ainsi que toute la galerie de personnages atypiques qui vivent dans le parc de caravanes.

Plein de sujets sont abordés, suggérés, avec délicatesse : les adolescents transgenre, le féminisme, le changement climatique, la recherche de ses origines… La plume de l’autrice nous fait savourer des paysages beaux à couper le souffle, grandioses, impressionnants, et assister à des phénomènes climatiques incroyables… Tout cela a un air de fin du monde… ou de renaissance qui sait ?
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La fille du diable

En découvrant le titre de ce livre, j'ai pensé à « La Jeune fille et la mort » de Schubert. Mais ce n'est pas la bonne analogie. Celle du titre anglais est plus parlante, puisque le titre original est Luckenbooth. Les Luckenbooths étaient, entre le XVème et XIXème siècles, le nom des immeubles d'Edimbourg, habités par plusieurs familles de classes sociales diverses. Parce que des joailleries étaient situées dans ces Luckenbooths, c'est aussi le nom d'une broche traditionnellement offerte par le marié à sa promise le jour de leurs noces, en gage d'amour et de fidélité. Luckenbooth est donc un mot qui renvoie à la fois à la construction de la ville d'Edimbourg et à l'amour.

Comme ce livre. Il couvre l'ensemble du XXème siècle, avec une unité de lieu, un immeuble, situé au 10 Luckenbooth Close, et une multitude de personnages. Neuf personnages au total, pour couvrir neuf décennies. le livre est très structuré, puisqu'il se découpe en trois parties, qui présentent chacune trois personnages que l'on suit en alternance, sur trois chapitres à chaque fois. (Il y a bien quelques exceptions à cette construction, mais on sent l'importance qu'elle a pour l'autrice). Les neuf personnages habitent donc le même immeuble, ils vont parfois se croiser, mais leurs histoires restent largement indépendantes les unes des autres. L'unité du roman se fait autour de la seconde signification de Luckenbooth (il y a d'ailleurs à un moment une référence à la broche) : l'amour, ou peut-être plutôt le manque d'amour. Tous les personnages sont en effet en manque d'amour, en manque d'une place dans la société. Chacun pour des raisons différentes, ils sont en marge : sorcellerie, sexualité non conforme à la norme, couleur de peau…



Le projet est ambitieux mais manque de cohérence pour un roman. C'est une charge contre l'Edimbourg bien pensant, contre sa bourgeoisie sclérosée. C'est un livre qui certes revendique une plus grande liberté et moins de violence sociale. Mais cela fait trop pour un seul livre. Si l'on y rajoute les scènes crues (que ce soit de sexe ou de violence), le côté fantastique (on croise bien la fille du diable en personne dans le livre), on ne sait plus où donner de la tête.

Mais la forme un peu sclérosée ne fait pas tout et ne rachète pas à mes yeux un fond qui manque d'unité et de direction. Je suis ressortie de ce livre un peu étourdie, contente d'en avoir fini avec cette plongée dans ces eaux malsaines. Pour ma part, c'est donc un livre qui me laisse un étrange sentiment de malaise et une rencontre ratée avec cette autrice.



Merci aux éditions Métailié de m'avoir permis de lire ce livre, via netgalley.
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La fille du diable

Une jeune femme arrive à Edimbourg, vendue par son père pour porter l'enfant d'un couple très riche. Sur la tête cette jeune fille porte de petites cornes étincelantes.Rien ne va se passer comme prévu. De chapitre en chapitre, à différentes époques, la vie des locataires de cet immeuble va nous être narrée. C'est curieux, bizarre, ces histoires d'amour, de simples anecdotes ou de grands évènements. On est dans le domaine du merveilleux, de l'étrange et du fantastique. Les personnages sont déroutants comme la drôle d'envie d'un conservateur de musée qui veut, à tout prix, recréer un squelette de sirène. Et toute une cohorte de femmes avec de fortes personnalités : une médium sexagénaire, la chef d'un gang, une espionne et la fille du Diable en personne. Au sein de cet immeuble , à chaque étage se mêlent magie et noirceur, c'est un mélange particulier, avec des sauts dans le temps et dans les étages. Il y est fait la part belle aux femmes. L'ensemble peut, parfois, paraître décousu mais comment cela pourrait-il être autrement dans un univers peuplé de sorcières, de poètes , de fantômes.
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Les buveurs de lumière

Le livre nous fait boire des pages de lumière pour mieux la stocker avant que la glace nous pénètre totalement.

La planète entière est touchée par l’effondrement de systèmes météorologiques complexes essentiels à la survie des protagonistes. Ils vivent presque normalement, fatalistes, dans un esprit qui n’est pas si gelé que cela.

Le livre nous bascule dans quatre grandes parties : -6° de novembre 2020; - 19° ; -38° ; jusqu’à - 56° en mars 2021.

La vision de Jenni FAGAN (livre écrit en 2015) ne sonne pas faux, puisqu’on n’arrête pas de nous marteler les conditions climatiques, mais le roman futuriste – même bien écrit -, n’est pas captivant. Pas d’émotion ressentie, pas d’attendrissement spécifique pour les personnages, dommage !

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Les buveurs de lumière

Roman poétique rempli de personnages originaux dans un futur proche : 2020.

La planète vit une situation de glaciation, les températures baissent partout dans le monde de façon spectaculaire : chutes de neige exceptionnelles, coupures électriques et accidents en masse.

Le roman se déroule dans la communauté de Clachan Fells : un parc de caravanes dans une région montagneuse au Nord de L’Écosse.

Dylan a du vendre le Cinéma de quartier familial à Londres suite au décès de sa mère et il part vivre dans la caravane écossaise qui est dans son héritage.

Il va faire la rencontre de Constance et de sa fille adolescente Stella qui jusqu'à l'année précédente était encore un petit garçon. Elles vivent de la restauration de vieux meubles . Dylan tombe petit à petit amoureux de Constance, mais celle-ci n’est pas complètement sortie d’une double relation avec deux hommes dont le père de Stella.

Pendant que la neige s'installe et que la température chute, ces trois personnages et les quelques autres marginaux du camping, pas très bien acceptés par les habitants bien-pensants, préparent la résistance au froid. On calfeutre les caravanes, on superpose les couches de vêtements, on empile les couvertures, on fabrique du gin. Parfois on part randonner dans la montagne, rouler à vélo sur la neige, ou on passe la nuit sur le toit à regarder les étoiles.

Ils essaient de se réchauffer avec du Gin artisanal et autour des poêles à bois.

La description des paysages de montagne et de grand froid avec des icebergs et aurores boréales est superbe et inquiétante à la fois. Le récit est ponctué de points sur l’actualité climatique catastrophique mondiale.

C’est une belle fin du monde !
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Les buveurs de lumière

Bon, oui je sais, encore un roman que j'ai abandonné...

Le titre m'a carrément emballé ; la 4ème aussi. C'est au style que je n'ai pas accroché. Et je suis incapable de savoir pourquoi, parce qu'indubitablement, c'est bien écrit, un texte au présent, avec une belle alternance de description et de dialogue (un peu lent, hein, quand même!!!), des personnages un peu mystérieux et intéressants, mais un décor que je n'ai pas vraiment réussi à visualiser, une immersion dont je n'ai pas été capable... Etrangère au roman, étrangère à ma lecture, ennuyée, ... et donc stop. Et pourtant je suis persuadée que ce roman recèle une belle force et un contenu dont on ne sort pas indemne.
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Les buveurs de lumière

Une écriture riche, vivante, des personnages gorgés de cette lumière issue de plus ou moins gros cataclysmes intérieurs, des enfants du soleil, qui redécouvrent leur destin de buveur de lumière dans l'enfer blanc d'une fin du monde qui prend des allures de recommencement. Génial, stupéfiant, lyrique. Jenni Fagan est une cireuse de lune, de celles qui s'assurent que la Terre et ses habitants se voient bien tels qu'ils sont dans ce reflet obsédant.
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Les buveurs de lumière

« Une personne que j’ai rencontrée un jour m’a dit qu’on pouvait boire l’énergie du soleil, la stocker dans ses cellules pour devenir fort. Elle a dit qu’on devrait tous faire ça. C’est comme une réserve d’énergie à l’intérieur de nos cellules ; elle a dit qu’il y des pèlerins buveurs de lumière qui le font tout le temps : c’est comme ça qu’ils résistent à l’obscurité, en stockant le plus de lumière possible ».

Nord de l’Europe. Année 2020. Le dérèglement climatique provoque la dérive d’icebergs et le monde entre dans une période glaciation où il neige en Israël et sur les côtes africaines. L’Europe grelotte, gèle, congèle. Et l’Ecosse s’apprête à vivre la fin du monde.



Tout commence avec l’un des protagonistes de ce nouveau roman de Jenni Fagan , Dylan, un géant tatoué qui quitte Londres et Soho après le décès de sa mère et sa grand-mère. Il atterrit dans la petite communauté de Clachan Fells peuplée d’étranges personnages au premier abord. Il va se lier avec deux femmes, Constance qui fait briller la lune et sa fille Stella (Cael auparavant ). Au fur et à mesure il va découvrir des secrets de famille, entre rires et larmes. Et beaucoup de tendresse aussi. Des instants de vie, ces petites choses qui forment un tout, d’un simple bonjour à une promenade en vélo sur la glace.



Ce n’est pas l’écriture de Jenni Fagan qui surprend le plus mais ses descriptions. Il y a des livres solaires, celui-ci est lunaire, parce que dans l’irréel surgit le réel, parce que dans le chimérique se décrypte la réalité. Quant aux étoiles, elles sont omniprésentes. Dans le ciel, mais aussi dans le cœur des protagonistes, ces petites étincelles qui font avancer, rarement reculer.

Un roman que l’on pourrait orienter comme une tendance apocalyptique mais qui est loin d’être un crépuscule. Au contraire c’est une aurore boréale aux couleurs de la poésie et qui s’achève par un espoir, celui d’un printemps en dépit de la catastrophe humaine qui se produit. Un printemps qui à travers la fiction de l’auteure ne sera possible si les peuples prennent conscience de l’importance de l’environnement et de la nécessité d’ouvrir les yeux, tendre la main, comprendre les personnes qui sont différentes. Ne pas juger mais tolérer. Ne pas détruire mais construire.


Lien : http://squirelito.blogspot.f..
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