Citations de Jennifer Johnston (106)
Si je devais conserver des rêves dans une boite, ce serait dans une boite en argent incrustée de pierres voyantes.
Il y a en moi un penchant à la méchanceté. Je ne cherche pas à m'en excuser. peut-être existe-t-il en chacun de nous
J'ai besoin de vivre près de la mer ; je ne veux pas être dedans ni dessus, mais il m'est difficile de vivre sans son bruit, son odeur, sans les reflets du ciel, des nuages, de la nuit, des gris, des bleus, et j'aime le tumulte des tempêtes.
L'histoire de ce texte me trottait dans la tete depuis un certain temps, et cherchait résolument comment s'en échapper, tel un oiseau enfermé dans une pièce qui volette, bat des ailes, fiente ça et là sur la moquette.
Je me redressai et allumai la radio. Des voix graves parlaient de la guerre.Il me sembla qu'il y avait toujours eu quelqu'un qui parlait d'une guerre, de la fin d'une guerre, des conséquences d'une guerre.
Lorsque les adultes parlaient entre eux, j'apprenais à disparaître, à devenir invisible, à ne pas agiter le moindre brin d'air autour de moi.
Je m'étonne toujours que, des l'instant où l'on commence à puiser dans les eaux de la mémoire, les choses les plus étranges se prennent dans le filet.
Je n'ai jamais compris pourquoi les hommes préfèrent la guerre à la paix. Les gens sourient lorsque je pose pareilles questions et me traitent comme si j'avais l'esprit troublé.
Nous ne pouvons rien faire d’autre. Nous sauver du naufrage.
Se souvenir avec joie est le mieux que l’on puisse faire, mais ensuite, il faut vivre.
- Vous voulez enchaîner la douleur et la garder au fond de vous, la nourrir, la laisser grandir jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de place pour autre chose ?
- C’est mon affaire.
- Pas vraiment. Mon avis est que nous devons conserver notre santé morale et physique afin de remplir nos obligations envers le reste du monde -enfin, envers les gens qui nous aiment et nous font confiance.
« C’est une telle splendeur. Tu ne crois pas, Lar, que c’est terriblement dangereux d’être aussi heureux ? »
« C’est une pensée qui ne m’effleure pas, avait-il dit,. Je prends ce qui m’est offert. Jour après jour. Que veux tu que je fasse d’autre ?
- peur, avait-elle dit. J’ai peur ».
Nous sommes tous des fanatiques quand on nous pousse à bout.
Je pense pouvoir dire sans fausse modestie que grâce à moi, grâce à mon apparente dévotion et conviction, quantité d'âmes indécises se sont rapprochées du Seigneur.
Qu'est-ce que cela fait de moi ?
Un hypocrite ?
Certainement, mais le monde en est rempli. Les prêtres ne sont pas seuls à être hypocrites. Il y a les politiciens, les hommes de loi, les puissants hommes d'affaires.
- Je ne boirai qu'un petit verre, dis-je, je conduis.
- Les ecclésiastiques ont la réputation de consommer du bon vin. Il sourit à nouveau d'un sourire bref. Certains ecclésiastiques, en vérité. Hélas, la pauvreté empêche les autres de se faire plaisir.
Lorsque les adultes parlaient entre eux, j'apprenais à disparaître, à devenir invisible, à ne pas agiter le moindre brin d'air autour de moi.
Je crois à toutes ces chansons et ces danses au bord de la tombe, aux banquets funéraires, à tout ça. Sinon, vous ne pouvez pas croire que la mort est survenue.
Tout avait été dit. L'air autour de nous était rempli de mots d'amertume ; nos têtes étaient emplies de mots d'amertume. Haine, colère, reproche, mépris, reproche.
Leurs mots sont comme des poignées de cailloux jetés dans une rivière, ils tombent avec un ploc, se répandent un instant à la surface de l'eau, et disparaissent à jamais.
Si l'on veut arriver à quelque chose dans la vie, il faut savoir qu'elle n'est pas faite que de douceur et de clarté et de messieurs qui se lèvent des qu'entre une femme dans la pièce.