Citations de Jérémie Moreau (147)
Être orphelin en Islande, je ne souhaiterais pas ça, même à mon pire ennemi.
Et si la meilleure solution était de se remettre en mouvement ?
Se réinsérer dans le courant qui fait tourner le soleil, avancer les troupeaux, et qui nous mène des plateaux aux vallées et inversement ?
Car je suis à présent convaincu qu'il y a dans cette grande danse...le secret du dépliement le plus harmonieux et durable.
Quelle force pour t'extirper du poids du monde !
Penss n'a jamais ramené un bout de viande ou même quoi que ce soit. Ce garçon ne donne rien du tout d'ailleurs. Ni bonjour, ni merci, ni même aucun geste d'affection pour l'un d'entre nous. Tant qu'il voguera seul avec lui-même, je ne vois pas pourquoi il mangerait la viande pour laquelle je risque ma vie.
Au XVIIIe siècle, l'Islande vit la période la plus sombre de son histoire. Elle s'est enfoncée progressivement dans une misère totale., à la suite d'une incroyable série de catastrophes naturelles (famines, hécatombes de bétail, épidémies, éruptions volcaniques). Sous le joug danois depuis 1380, elle est totalement négligée et isolée, entièrement dépendante commercialement du Danemark, qui lui extorque ses seules ressources importantes.
Être père est une fête ! La plus belle de toutes ! (p. 175)
Regarde mes yeux, y vois-tu une once d'humanité? Je ne suis plus qu'un fantôme en errance.
N'oublie pas, Max, le tennis est une conversation.
Votre "homme" a marché sur la lune, mais il ne sait pas habiter la terre.
Ceux qui savent, ce sont les animaux. C'est eux les savants de la nature.
Quand il va faire froid, les ondatras construisent très vite leur maison.
Quand les hirondelles s'affairent autour de leur nid, il va pleuvoir.
Quand les taons apparaissent, l'arrivée des saumons est imminente.
Les animaux sont notre boussole.
Enfin, ils l'étaient...
Considérer l'animal que je mange comme une personne, c'est très différent de la considérer comme un objet, ou une chose, comme on le fait en France, dans les supermarchés.
Quand je mange ce porc-épic, je suis consciente que je mange une vie.
(...)
Notre culture nous enseigne le respect. Nous ne jetons pas les restes, et nous utilisons tout ce qui est possible dans l'animal.
Ce n'est qu'en respectant sont âme que nous aurons peut-être la chance de le rencontrer à nouveau.
Un rocher mort ? Moi, je ne vois que muscle ! Ce rocher se déplie, gigantesque, magnifique et arborescent. Regarde Craie ! Il n'y a qu'à ouvrir les yeux. Le monde entier est là, plié sous nos yeux. Les plus grands massifs à venir préparent ici leur entrée fracassante dans le monde. Les plus belles promesses de monts, de falaises, de gouffres, de grottes sont là sous nos yeux, tout en plis. Les plus grandes forêts se disputent les meilleures terres. Les animaux se répartissent les plaines, les crêtes, les airs. Les océans travaillent à leur visage. Les étoiles prennent ici leur élan pour aller se loger dans le ciel. Nous sommes dans l'œuf du monde.
Et que faites-vous maintenant si le monde vous roule dessus ? Si la lave réduit votre ferme en cendres ? Si le destin décapite votre nom et emporte vos amis les plus chers ? Si les lois d'Islande enfilent l'habit de l'escroc et vous arrachent à l'amour ?
Je descends d'une grande lignée de scaldes. Après tous ces malheurs, je me suis décidé à renouer avec mes racines. Je me rends au Thing à la recherche d'un homme au grand destin. Je veux passer le temps qu'il me reste à vivre à écrire une saga.
Le jour où l'on sortira les corps de la chaîne du vivant, où l'on bâtira des palais aux morts glorieux, où l'on vengera les morts auxquels on s'identifie, où l'on cachera les morts gênants...le monde sera perdu.
Manager seulement pour le profit revient à jouer au tennis en regardant le tableau des résultats plutôt que la balle.
En pays cannibale, le cannibalisme est moral.
De mauvais oiseaux apportent rarement le beau temps.
Ô monde, tu glisses, danses, frappes, siffles, scintilles, éblouis...
et je me crois bien le seul à voir ta beauté.
Car les autres, tous les autres passent leur vie à courir.
Les montagnes sont repliées à l'horizon, comme une unique ligne, et elles se déplient à mesure qu'on avance.