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Citations de Jérôme Baschet (111)


Il est impossible de s'attaquer radicalement aux cause de la catastrophe en cours je sans éliminer la matrice productiviste du capitalisme – donc le capitalisme lui-même.
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Dans un mode débarrassé du productivisme capitaliste, ce qui est pertinent de produire n’est rien d’autre que ce qui est collectivement défini comme tel, à travers les décisions assumées par les assemblées concernées.
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Le zapatisme est la guérilla de la fin de la guérilla.
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« C’est pas parce qu’on est né dans un pays qu’on n’a pas le droit d’aller dans un autre, parce que la terre elle appartient à tout le monde. C’est pas parce qu’on est né à un endroit que cet endroit nous appartient à nous et pas aux autres. »

Lila. Le racisme vu par les enfants de Mantes-la-Jolie.
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Jérôme Baschet
Nous savons désormais que nous préférons n’être rien aux yeux d’un Macron plutôt que de réussir dans son monde cynique et hors-sol. Voilà bien ce qui pourrait arriver de plus merveilleux : que plus personne ne veuille réussir dans ce monde-là et, par la même occasion, que plus personne ne veuille de ce monde-là. Ce monde où, pour que quelques uns réussissent, il faut que des millions ne soient rien, rien que des populations à gérer, des surplus qu’on balade au gré des indices économiques, des déchets que l’on jette après les avoir pressé jusqu’à la moelle.
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Jérôme Baschet
Le virus qui nous afflige est l’envoyé du vivant, venu nous présenter la facture de la tourmente que nous avons nous-mêmes provoquée. Anthropocène oblige : dans ce qui nous arrive, la responsabilité humaine est engagée. Mais responsabilité de qui exactement ? Les trois temporalités mentionnées permettent d’être plus précis. À l’horizon le plus immédiat, notre attention est accaparée par la sidérante affaire de l’évaporation des stocks de masques depuis 2009 et par l’indolence qui manque à les reconstituer en urgence à l’approche de l’épidémie. Encore n’est-ce là qu’un aspect de l’accablante impréparation européenne et cette incapacité à anticiper témoigne d’une autre maladie du temps : le présentisme, par quoi tout ce qui déborde l’immédiat s’évanouit. Le mode de gestion néolibéral de l’hôpital, froidement comptable, a fait le reste. Manque de moyens, réduction du nombre de lits, personnels en sous-effectif et déjà épuisés en temps normal : les soignants ont longuement crié leur désespoir, sans être entendus. Aujourd’hui, le caractère irresponsable des politiques menées de longue date est avéré aux yeux de tous.
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Extrait d'une chronique parue dans " Zones subversives " :

La démocraties n'est qu'une imposture qui s'appuie sur le contrôle de la population par l'Etat . Aucune forme d'émancipation ne peut passer par les institutions . Il semble au contraire important de développer des analyses de la politique et de l'état .........

Différents courants intellectuels alimentent une pensée émancipatrice et anticapitaliste , en rupture avec le fétichisme de l'état .

La critique de la société marchande doit s'accompagner d'un rejet des institutions politiques et juridiques . Le livre collectif " Misère de la politique " ( J . Baschet , Oreste Scalzone , Léon de Mattis et Clément Homs ) donne la voix à ces diverses sensibilités critiques ......

" Des libéraux de gauche , du centre et de droite , à leurs adversaires Keynésiens-étatistes de gauche " radicale " comme d'extrême-droite , on partage l'amour du travail , de la croissance économique , et du capital national " observe le CER

Les gouvernements se contentent de gérer le capitalisme , voire même les politiques d'austérité , et le désastre écologique .

La gauche participe à l’institutionnalisation et à la répression des mouvements sociaux .
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Il est clair que la délimitation entre les formes de délégation dissociatives et non dissociatives n'est jamais tout à fait assurée, mais cette distinction n’en est pas pour autant moins décisive. Elle est même au cœur de la différentiation entre une politique étatique, fondée sur une capture méthodique de la puissance collective et sa condensation en pouvoir-sur, et une politique non étatique, qui lutte sans trêve pour que l'exercice des tâches politiques ne soit rien d'autre qu'un pouvoir-faire, c'est-à-dire une manifestation de la puissance collective d’agir. 
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Jérôme Baschet
De fait, la diffusion du coronavirus correspond très exactement à la carte de densité du trafic aérien mondial: il s’est répandu en quelques semaines de la Chine et des principales puissances voisines vers l’Europe et l’Amérique du Nord, tandis que l’Amérique latine venait un peu plus tard et que l’Afrique restait longtemps en retrait. Ce sont bien les zones les plus interconnectées et les plus «centrales» du capitalisme globalisé qui ont été d’abord touchées. On n’avait jamais vu une épidémie qui se répande aussi amplement et aussi rapidement à l’échelle du globe. ( Qu'est-ce qu'il nous arrive ? - avril 2020 )
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Une école où l’histoire accorderait plus de place aux progrès humains qu’aux progrès techniques. Mieux vaut connaître ceux qui ont aidé les hommes à vivre plutôt que ces rois, ces généraux, ces hommes d’État, ces chefs politiques, responsables des guerres et de la misère des peuples.

Le traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations, Raoul Vaneigem
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Jérôme Baschet
Voilà ce que le soulèvement en cours a déjà démontré : celles et ceux qui ne sont rien ont su réaffirmer leur dignité et, par la même occasion, leur liberté et leur intelligence collective. Et surtout, ils savent désormais – nous savons désormais – que nous préférons n’être rien aux yeux d’un Macron plutôt que de réussir dans son monde cynique et hors-sol.
(Lettre à celles et ceux « qui ne sont rien »)
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Les cours dans la cour.

Pakistan. « Ici, il n’y a souvent pas de mur. […] Les classes sont généralement bondées et il est souvent nécessaire de faire cours à l’extérieur.
Ce matin, tous les garçons de l’école sont assis dehors pour un examen de mathématiques. Les enfants cogitent. Alignés comme des idées […]
Ici, il y a des gens qui donnent le moyen de devenir un peu plus libre. »

Olivier Culmann, photographe.
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Un examen approfondi, qu'on ne peut détailler ici, permet d'estimer qu'environ la moitié des activités économiques actuellement réalisées sous l'emprise du productivisme capitaliste et des formes de gouvernance qu'il requiert répondent aux seules exigences d'auto-entretien de la logique de valorisation de la valeur, tout en s'avérant humainement dépourvues de toute pertinence et nuisibles pour le vivant.
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Quand mes pensées retournent à cette lente agonie de ma jeunesse, je me demande jusqu'à quel point les histoires que j'inventais alors pour ces gens-là baignent comme d'un brouillard fantastique les faits réels bien attestés par ma mémoire ! Quand je foule de nouveau ces mêmes lieux, je ne m'étonne pas de voir marcher devant moi un enfant innocent que je suis d'un regard apitoyé, un enfant romanesque qui, de ces étranges aventures et de ces choses sordides, se crée un monde imaginaire.

David Copperfield, Charles Dickens.
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Sortir de l’économie rend obsolète la plupart de ses notions constitutives. Faudrait-il alors renoncer à parler de « production », comme on l’a fait ici ? Le terme n’est certes pas dépourvu d’inconvénients, car il charrie l’imaginaire prométhéen d’un humain qui produit par sa seule puissance, à l’image sans doute du dieu biblique. Cependant, il n’implique nullement, par lui-même, le productivisme propre au capitalisme et il paraît donc possible de le repenser en le débarrassant de ses connotations gênantes. C’est dans cette optique qu’on adopte ici ce terme, pour désigner « ce qui reste » quand l’économie a disparu : des hommes et des femmes qui interagissent avec la matière du monde vivant et non vivant pour s’alimenter, se vêtir, créer des lieux habitables, se rencontrer et déployer la suffisance intensive du bien-vivre. En revanche, c’est plutôt la notion de travail, si centrale dans le monde de l’Économie, qu’il conviendrait d’écarter. Cela implique de cesser de définir comme travailleuses et travailleurs celles et ceux qui se livrent à une activité productive (ou reproductive) car, dans un univers postcapitaliste, celle-ci ne saurait être ce qui fonde un quelconque statut social. De fait, s’identifier comme travailleur ou travailleuse, c’était se laisser happer par les catégories du capitalisme, même lorsqu’on s’opposait à lui, comme l’a fait le mouvement ouvrier. Le travailleur est celui qui accepte une activité subie, qui se dessaisit de ses capacités manuelles ou intellectuelles et les engage dans un projet dont la maîtrise revient à d’autres – bref, celui qui reste étranger aux fins de son activité. C’est pourquoi il ne peut y avoir de sortie du capitalisme sans abolition du travail salarié, mais aussi de la notion même de travail. C’est la condition pour restaurer l’unité du faire humain dans tous les domaines, qu’il s’agisse de la production, des activités d’organisation collective ou des tâches domestiques (ainsi, plutôt que de revendiquer la reconnaissance de ces dernières comme travail, c’est l’ensemble des activités qui devraient cesser d’être tenues pour du travail). En finir avec le travail, c’est aussi faire passer au premier plan l’essentiel, le temps disponible, et c’est libérer le goût des activités libres et multiples. C’est inaugurer l’âge du faire.
Il ne s’agit ici que de commencer à réveiller nos imaginaires postcapitalistes, car, à l’évidence, les choix productifs et les options d’organisation seront ceux des collectifs concernés, le moment venu. En réalité, ce chapitre n’a qu’un seul enjeu : prendre la mesure de ce que signifie la fin du monde de l’Économie et saisir l’ampleur des possibles concrets qui s’ouvriraient alors. En finir avec le capitalisme, ce n’est ni encadrer le marché ni abolir la propriété privée des moyens de production. C’est briser la logique de la valeur, qui ramène tout à de pures quantités et exige que l’argent investi se transforme en davantage d’argent. Ce point est crucial, car là se situe le moteur de la compulsion productiviste qui est à l’origine du chaos climatique, de l’effondrement de la biodiversité et de la dévastation des milieux vivants auxquels tous les habitants de la planète Terre sont désormais confrontés.
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On en conclura que l’adémie, autrement dit l'absence du peuple, est consubstantielle à l'état, fût-il démocratique (au sens éminemment restreint de la désignation par élection des gouvernants et des représentants). On peut alors considérer l'État comme à mon appareil de capture de la puissance collective – laquelle n'est dénommée “souveraineté“est située en principe dans le peuple que pour mieux garantir que ce dernier en soit pratiquement dépossédé. C'est opération de dissociation et de capture aboutit à l'exercice d'une souveraineté cette fois bien réelle : celle de l'état lui-même. 
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Au total, le choix est assez simple, du moins à énoncer : la croissance ou le climat. Mais la croissance n’est elle-même que l’expression d’un impératif constitutif du capitalisme ; et tant que celui-ci continuera de prévaloir, la catastrophe climatique et biosphérique ne pourra que s’approfondir.
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Poème au Jour à l'envers.

Je ne dors pas la nuit.
Je m'endors au matin.
Je me sens mieux la nuit
c'est comme ça. [...]
Le jour je suis un enfant des rues.
La nuit je suis un enfant dans la nuit . [...]
Le jour on nous engueule,
on nous insulte,
ou ce qui est pire encore
on nous fait la morale.
Les regards se posent sur nous
comme sur des rats. [...]
Nos fringues nulles,
notre crasse, nos plaies
tout ça
nous fait mal
par les yeux. [...]
La nuit
c'est la revanche gaie
c'est le jour à l'envers.
Comme ma vie.

Ibrahima Konaté, faxxman à Dakar.
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La balance des inégalités semble vraiment folle : d’un côté un milliard d’enfants pauvres, dont les familles comptent les dollars par dizaines ; de l’autre, quelques dizaines de familles richissimes les accumulent par milliards !
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Il n'y avait guère de différence de richesse entre eux : selon un proverbe mohave, "un homme ne peut être riche que s'il refuse d'aider ceux qui sont dans le besoin."

Les Indiens Mohave du Colorado.
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