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Critiques de Jérôme Ferrari (751)
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À son image

Tout démarre avec la mort d’Antonia, et faire mourir son personnage principal est une curieuse manière de commencer un livre. Mais cela donne à l’auteur l’occasion de nous entraîner dans une série de flashbacks : sur la vie d’Antonia bien sûr, mais aussi du point de vue de son parrain, qui est aussi le prêtre qui célèbre la messe de son enterrement et celui qui lui a offert son premier appareil photo.



Car l’image est au centre du livre. Parfois au sens figuré (quelle image donne-t-on et va-t-on laisser aux autres?) mais surtout au sens propre. Antonia est confrontée par sa passion à des « vols » de moment de joie, de souffrance, d’humiliation. D’abord dans son village natal de Corse, où son hobby se transformera en travail pour un journal local, puis comme photographe de guerre en Yougoslavie.



Le roman nous offre une multitude de petits moments de réflexion sur la photo, la Corse, l’issue sans espoir de son nationalisme parfois sanglant, la pertinence et l’obscénité de prendre des photographies de massacres et sur les limites à poser, pour soi-même et les futurs spectateurs, la religion et la foi ; parfois de manière un peu décousue, les transitions entre les thèmes et les différents personnages qui prennent la parole étant parfois dures à suivre.
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Le sermon sur la chute de Rome

C'est un livre qui malgré toutes ses qualités m'a laissé perplexe. D'habitude la complexité ne me fait pas peur, bien au contraire. Que ce soit dans l'intrigue, dans les personnages, le style, les descriptions, j'en raffole. A une seule condition cependant, qu'elle soit pertinente, qu'elle nous permette de regarder le monde d'un nouvel oeil comme à l'intérieur d'un kaléidoscope. Ma récente lecture par exemple de Jardins d'exil de Yanis Al-Taïr en est l'exemple parfait. Mais malheureusement ici, la complexité sert un récit long, lent, tortueux dans l'unique but de perdre le lecteur. Et c'est réussi, j'avoue humblement m'être perdue sur les routes sinueuses de Corse. Je me suis accroché jusqu'à la dernière page mais même la fin ne m'a permis de recoller les morceaux.
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Où j'ai laissé mon âme

Lu l'an dernier. Mon 4ème roman de l'auteur et philosophe, dont j'apprécie grandement l'écriture.

La guerre d'Algérie et ses fantômes macabres, ses traumatismes universels et indélébiles. Un récit à trois voix qui nous plonge dans les tréfonds de l'âme humaine, de la conscience et de la responsabilité, individuelle comme collective. Qui sont les bourreaux, qui sont les victimes ?... Ni les uns ni les autres, ou chacun, en partie, car il n'y a aucune réponse admissible à ces questions !
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Où j'ai laissé mon âme

Dans "Où j'ai laissé mon âme", Jérôme Ferrari plonge le lecteur au cœur de l'horreur de la guerre d'Algérie, à travers le destin de trois hommes marqués par la violence et la souffrance. Le roman dépeint une réalité brutale et insoutenable, où la frontière entre victime et bourreau devient floue, et où l'humanité semble se perdre dans la folie meurtrière des combats et des tortures.



Au centre du récit, on retrouve le capitaine Degorce, en proie à un terrible sentiment de culpabilité et de désespoir après avoir été contraint de devenir bourreau à son tour. Son parcours est celui d'un homme brisé par la barbarie de la guerre, qui cherche désespérément un sens à sa vie et à ses actes. Sa relation ambiguë avec Tahar, le commandant de l'ALN, reflète la complexité des rapports entre les hommes, même dans les situations les plus extrêmes.



Le lieutenant Andreani incarne quant à lui la figure du tortionnaire assumé, qui trouve une forme de pouvoir et de satisfaction dans la violence qu'il inflige aux autres. Son personnage soulève des questionnements sur la nature humaine et sur les limites de la conscience face à l'horreur.



À travers une écriture incisive et poignante, Jérôme Ferrari explore les méandres de l'âme humaine et interroge notre rapport à la violence et à la barbarie. Le roman met en lumière les contradictions et les tourments intérieurs des personnages, confrontés à des choix impossibles et à des situations inextricables.



"Où j'ai laissé mon âme" est un roman bouleversant qui met en lumière la complexité de l'être humain face à la guerre et à la cruauté. À travers le destin tragique de ses personnages, Jérôme Ferrari livre une méditation profonde sur la nature de l'homme et sur les ravages de la violence sur l'âme humaine. Ce livre te force à réfléchir sur les conséquences dévastatrices de la guerre et sur la nécessité de préserver notre humanité en toutes circonstances.
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Un dieu un animal

Lu en 2020. Je n'avais pas été entièrement convaincue par cet ouvrage publié en 2009, moi qui suis pourtant une adepte de la plume affûtée de l'auteur.

Un homme rentre chez lui, complètement traumatisé par son expérience de "mercenaire" à la solde de l'armée (conflit en Afghanistan, suite aux attentats de septembre 2001). Il recherche désespérément une consolation sous les traits d'une jeune femme qu'il a aimé adolescent... Une lecture qui m'avait paru complexe à décortiquer et également un peu sombre.
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À son image

Lu en 2019. Un roman exigeant, à l'image de la plume de l'auteur, exigeante. Une écriture imposante dans sa force, comme un bien nécessaire. Comme pour le "Le sermon sur la chute de Rome", j'étais sortie de ma lecture subjuguée, envahie par tant de sentiments mêlés.

C'est un récit qui parle d'identité, de tradition, de combat, d'abandon, de culpabilité, de liberté et de mort. L'image, comme un "reflet de soi", est au coeur de ce roman, au centre de nos questionnements humains, intimes et universels : foi, doutes, justice, impunité, résignation, impuissance...
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Le sermon sur la chute de Rome

Lu en 2017. Je découvrais alors un auteur indéniablement brillant. Un récit philosophique construit sur une intrigue plutôt simpliste à la base, mais dont la force émotionnelle repose sur une réflexion intimiste et universelle.



La décadence et la périclité du monde, son inexorabilité, la fragilité des hommes, leur impuissance face à un impossible mythe et un insondable abîme : l'homme, maître de sa destinée mais également responsable de son bonheur, est l'artisan depuis son origine de sa propre destruction, en "péchant" par excès, d'orgueil, d'égoïsme et de corruption...

Un texte prégnant qui raconte un exemple de notre tragédie humaine, sous fond de prédiction / malédiction divine (sermon de Saint Augustin) et d'héritage (familial, historique, sociétal).

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Un dieu un animal

Titre : Un dieu un animal

Auteur : Jérôme Ferrari

Genre : Nouvelle

Bonjour, je viens de lire ce livre, une nouvelle plus qu'un roman de 109 pages. Je suis perplexe ; le livre est entièrement écrit à la 2ᵉ personne du singulier (tu / toi) c'est la première fois que je lis un livre écrit de cette manière. De plus, la découpe est suffocante ; pas de chapitre, des « paragraphes » de plusieurs pages avant d'avoir une « pause » ce live si vous le démarrez, prévoir de « l'avaler » d'une traite.

En ce qui concerne l'histoire, elle est très triste avec une bonne dose de violence et fini encore plus triste.

Je n'ai pas particulièrement aimé cette histoire, trop lourde avec des passages assez compliqués à comprendre. Des allusions à dieu un peu maladroites, la façon don c'est écrit, on pourrait penser que le narrateur est dieu, mais ça reste confus. Bref pas mon dada.
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Le sermon sur la chute de Rome

Rome, ville éternelle ?

Comme souvent, avant de démarrer une lecture, je ne savais rien de l'œuvre mis à part le fait que ce roman avait reçu le prix Goncourt. Je pensais donc partir dans la Rome antique et je me suis retrouvé en Corse.

Je ne l'ai pas regretté, bien au contraire. Ça n'arrive pas si souvent de rencontrer des livres qui vous captivent, celui là en est un, dès les premières phrases j'ai été happé et ne l'ai plus lâché.

Cela tient surtout à l'écriture de Jérôme Ferrari, envoûtante. Je suis rentré de plain-pied dans l'histoire de cette famille avec cette photo prise en 1918 mais où ceux qui compte ne sont pas les présents mais les absents.

Suivants les chapitres, soit on déroule le siècle avec Marcel soit l'on est ancré de nos jours dans ce petit village.

Les passages sur Marcel sont ceux les mieux écrits, les plus émouvants, une vie rongée d'espérance, une vie à ses yeux inutile, gâchée, il reste avec ses morts et attend à son tour la fin.

Pour son petit-fils Matthieu et son ami Libero, après des désillusions universitaires, ils se construisent un autre rêve en reprenant un bar. La majeure partie de ce roman se déroule dans ce bar, microcosme des passions et des relations humaines.

Espoirs déçus, rêves se terminant en cauchemars, est-ce que rien de ce qu'on bâtit ne résiste ?

Que reste t'il à part la pensée de ces moments ?

Quand une personne âgée meurt, elle emporte avec elle le souvenir de ceux déjà disparus qui ne vivaient plus que dans sa mémoire, ils disparaissent à jamais sans plus personne pour se rappeler leurs existences sauf à travers quelques photos, des visages des générations précédentes où l'on ne peut le plus souvent même mettre un nom.

Ce roman a résonné en moi sans même que je puisse vraiment l'expliquer. Il invite à la réflexion. J'espère vous avoir donné envie de le découvrir à votre tour, il le mérite.
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Le sermon sur la chute de Rome

J'ai trouvé ce livre un peu long en longueur même si le livre est court. On retrouve plusieurs personnages de la même famille qui s'imbriquent dans un destin assez fataliste.

On s'aperçoit quand même que de vivre dans un village de Corse et de te tenir un bar. Cette vie ressemble plus à une maison close.

On a vécu le déclin de plusieurs vie pas uniquement celle de Rome.



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Le sermon sur la chute de Rome

J'ai trouvé cette lecture superbe. J'ai pris grand plaisir à la lire. Tout était vraiment bien.

Pourquoi cette note alors ? Parce que malheureusement, quelques semaines après avoir refermé ce livre, je ne m'en souviens presque plus. C'était plaisant, mais finalement je n'ai pas été marqué, ni par l'histoire, ni par l'écriture.



Un peu dommage pour un Goncourt, non ?
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Où j'ai laissé mon âme

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Le sermon sur la chute de Rome

En panne de lecture, j'ai sorti ce roman (récupéré de prime abord dans une boîte à livres) de ma PAL où il traînait depuis longtemps. J'ai rarement de bonnes relations avec tout ce qui est Prix Littéraires Officiels, en particulier le Goncourt... A priori, hélas, confirmé. Jérôme Ferrari est un auteur très érudit qui ne s'adresse sans doute pas à moi, lectrice lambda.



En tout premier lieu, j'ai été rebutée par ses phrases et ses chapitres qui n'en finissent pas. L'écriture est exigeante pour certains, pour moi, elle est carrément indigeste. Heureusement que le livre est court car j'aurais jeté l'éponge sans complexe. Les premiers chapitres, pourtant, avec le défilé des différents gérants de ce bar corse, sont assez drôle. J'ai lu le reste en travers jusqu'à me retrouver dans une tragédie avec la fin dramatique de ce pauvre Virgile. Je n'ai ni compris comment on était passé d'un genre à l'autre, ni les liens familiaux entre les personnages, ni la portée philosophique du texte, ni le rapport avec la chute de Rome (j'ai zappé le dernier chapitre). Il est vrai que je n'ai pas réellement fait d'effort non plus...



Mon inculture est sûrement impardonnable aux yeux de ceux qui ont encensé ce titre, mais je n'accorde que 3/20 à ce qui fût pour moi, dans sa plus grande partie, que verbiage pompeux.
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Le sermon sur la chute de Rome

L'ambiance de ce livre nous transporte dans les petits villages de la Corse. Il ne faut pas grand chose : un village dans la montagne, un bar, des habitués, des jeunes avec des rêves et une arme. Un cocktail explosif entre tradition, préjugé, fratrie etc. Ce livre permet de nous évader dans la réalité de la vie le temps d'un instant.
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Le sermon sur la chute de Rome

"Chaque monde repose ainsi sur des centres de gravité dérisoires dont dépend secrètement tout son équilibre". Cette phrase de la page 162 pourrait s'appliquer aisément au livre dans son ensemble. Voici un roman reposant sur des centres de gravité simples, voire simplistes diront les plus critiques: un village corse, un bar, une famille déchirée par les deux guerres mondiales et les guerres coloniales, deux copains, des filles légères, des femmes responsables, les mirages du pouvoir, l'illusion du bonheur, la croyance absurde de croire pouvoir changer les personnes, les choses, la jalousie, la violence, l'alcool, l'amour, la mort. Jérôme Ferrari convoque dans son roman tous ces "centres de gravité" pour nous offrir une vision assez désenchantée de nos existences. Il y a une fatalité constante dans ce livre. C'est, car ce devait être, aurait pu être son titre. Pour cela l'auteur montre, avec le renfort de la parabole d'Augustin d'Hippone dans son sermon sur la chute de Rome en 410, que les biens terrestres ne sont qu'illusions, moments, joies et plaisirs éphémères. Leur perte, leur évanescence ou leur disparition brutale ne doivent pas effrayer celui qui croit en Dieu. Bien sûr, d'aucuns trouveront que l'auteur a joué au philosophe en convoquant également Leibnitz et son meilleur des mondes.

J'ai préféré demeurer sur le plan littéraire. Et là vraiment, je crois nécessaire de saluer le style, l'écriture, le ton. Oui cette histoire de famille en Corse, autour d'un bar et de ses avanies, est divinement bien écrite. Il y a des passages proprement proustiens, des phrases belles comme des cris de révolte : "...., car il ne s'agissait ici que d'exercer avec une délectation répugnante un pouvoir qui ne se manifestait que dans les caprices de son arbitraire, le pouvoir des minables et des faibles, dont ce type en chemisette était le représentant parfait, avec le sourire idiot et suffisant qu'il lui adressait du haut de la citadelle imprenable de sa bêtise".

Tout le roman est ainsi, une authentique fête du langage, une syntaxe puissante, une lecture quasi hypnotisante.

Oui, pour moi ce livre est un vrai chef d'œuvre littéraire que je ne peux que recommander chaudement.
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Le sermon sur la chute de Rome

Je suis assez mitigée : l intrigue est assez intéressante mais le propos philosophique qui tend à donner du sens à la narration et à prouver qq chose n est pas véritablement clair et connecté au reste. C est dommage car c est vraiment bien écrit.

Xx
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Le sermon sur la chute de Rome

Marcel a un fils Jacques u'il confie à sa soeur ( car la maman décède). Elevé avec sa cousine, Jacques l'épouse. Mathieu né de ce mariage. Au fil des vacances en Corse, il se lie d'amitié avec Libéro. Après leurs études, ils décident de reprendre un bar dans un petit village. Au bout de quelques mois, ils arrivent à en faire une certaine renommée. Tout se passe pour le mieux, une routine s'installe, le bar devient le lieu de vie de Mathieu et de Libéro.

Mais les choses changent. La responsable des serveuses vole directement dans la caisse, elle est virée sur le champs. Ce n'est pas l'ordre des choses mais le père de Mathieu meurt, plus tard Marcel. Les choses se dégradent encore au bar, Mathieu reste dans sa bulle. Une des serveuses tombe amoureuse d'un client, habitué des lieux, habitant du village. Ce client se moque d'un autre, ami de Mathieu et de Libéro. A la sortie du bar, Libéro pète un cable et poignarde le client moqueur. Il est condamné et emprisonné. Mathieu quitte la Corse et n'y retrounera pas.

Selon le sermon d'Augustin en 410 sur la chute de Rome, ce que l'homme construit, l'homme le détruit. Tout dans ce monde nait, vit et meurt.

Mais pour illustrer ce sermon d'Augustin, un bar dans un petit village Corse est-il un bon exemple ?

Néanmoins ce roman a valu le Prix Goncourt 2012 pour son auteur.
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À son image

Il y a les guerres, il y a la Corse, il y a la photographie et tout cela s’organise aux accents de l’office funèbre que le parrain de la jeune photographe célèbre à la mort de celle-ci.



Antonia est morte bêtement, si jeune encore, dans un accident de voiture, elle qui a traversé plusieurs guerres en tant que reporter, au plus près des conflits, immergée dans ces luttes sanglantes, stériles, incompréhensibles souvent tant leur fureur accable les populations.



Antonia est devenue photographe grâce au cadeau que son parrain lui a offert dans sa prime jeunesse. Il est ainsi devenu celui qui la comprenait le mieux, et tandis qu’ils évoluent chacun dans des sphères radicalement différentes, il demeurera toujours son point de repère, surtout au plus fort de leurs oppositions, quand les tragédies des pays, qu’elle s’obstine à découvrir par le prisme des guerres fratricides, occupent toutes ses pensées, sous-tendent sa réflexion politique, lui permettent de se construire.



Bien sûr, il y a aussi la Corse, ses luttes sanglantes, meurtrières, intestines où des factions rivales s’opposent tragiquement, où les amis de jeunesse se retrouvent ennemis, où son amoureux lui-même se laisse corrompre par l’escalade de la violence. Alors un jour, parce qu’elle ne sait rien faire d’autre que photographier, Antonia choisit de revenir s’installer en Corse et de s’immerger dans les photos de famille, mariage, et autres événements familiaux pour oublier ce que la mort instille de fascination.



Toute la vie d’Antonia va défiler pour le lecteur tout au long d’un requiem, chanté en polyphonie, dont la liturgie est imposée par son parrain, devenu prêtre, qui doit célébrer les funérailles et les paroles des séquences de cette messe des morts s’imposent pour magnifier cette mort tragique, en contrepoint de cette vie fauchée, reflet de toutes celles qu’Antonia restituaient dans ses photographies. L’image, la mort, l’ambiguïté du regard sur l’indicible, l’innommable, l’impact de ces photographies où l’esthétique éloigne du réel du fait du talent du photographe, toutes ces questions sont au centre de ce roman impressionnant, fascinant. L’écriture de Jérôme Ferrari est dense, vivante, profonde, d’une technicité hallucinante, et ses phrases belles, puissantes, longues et rythmées sont comme le ressac de notre époque si déchirée.
Lien : https://camusdiffusion.wordp..
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Le sermon sur la chute de Rome

Le sermon sur la chute de Rome/Jérôme Ferrari

Parvenu fatigué au terme de ce Goncourt 2012, une drôle de cuvée assez indigeste, mon sentiment final est mitigé.

Je suis toujours gêné par cette écriture sans alinéa ni paragraphe, cette longue suite de longues phrases dont la ponctuation est des plus sommaire. On a parfois l’impression d’un récit sans structure, décousu. N’était la qualité du style et du vocabulaire, je serais plus critique pour affirmer que c’est n’importe quoi.

Par intermittence, les choses s’améliorent avec quelques dialogues et l’histoire prend forme. En fait il faut comprendre que Marcel Antonetti qui s’interrogeait tant devant la photo de ses ascendants et collatéraux, va se marier avec Claudie, la fille de sa sœur Jeanne-Marie, avoir un fils Jacques dont le fils Matthieu entre en scène dans le deuxième chapitre. Muni de cette clef, on va mieux comprendre. Mais enfin, l’histoire, même si c’est un conte philosophique, manque de consistance. Les personnages itou. Je les trouve sans âme.

Comparer la fin de ce bar corse au sac de Rome par Alaric en 410 : c’est osé.

Est-ce de la littérature ? Je me pose la question et n’ai pas trouvé la réponse.

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Où j'ai laissé mon âme

Le lieutenant Andreani s'adresse au début du roman à son capitaine, André Degorce. Nous apprenons que le capitaine a été résistant et déporté. Du côté de l'armée française lors de la guerre d'Algérie, ils torturent des hommes et des femmes. Un prisonnier, Tahar, est détenu par André Degorce. Ce dernier décide se confier à Tahar.



J'ai beaucoup aimé ce roman qui bien que court, est très riche. En effet, les phrases sont incisives et la vision de la violence est explorée.



Très tôt dans Où j'ai laissé mon âme, on relève des descriptions des sévisses et tortures infligées aux Algériens. Le style d'écriture y est détaché, rendant compte de la distance des bourreaux vis-à-vis de leurs victimes. La lectrice que je suis a d'autant plus été choqué.



Aussi, j'ai trouvé la vision des soldats français de leurs prisonniers assez paradoxale. A plusieurs reprises, ceux-ci vantent à la fois la force et la valeur de leurs ennemis et en même temps, vont leurs infliger toutes sortes de traitements violents. La "déshumanisation" des ennemis côtoie celle d'en faire des martyrs. Nous voyons jusqu'où vont ces hommes pour se donner bonne conscience et fermer les yeux sur leurs propres actions.



Finalement, j'ai trouvé intéressant le fait d'inclure la presse dans le récit. Nous remarquons de nouvelles guerres, aussi médiatiques, qui ne transcrivent pas toute la réalité vécue. Les questions sont choisies par la presse française qui interroge Tahar.

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