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Citations de Joe R. Lansdale (461)


J’étais trop fatigué et trop vieux pour casser la gueule aux gens. Quelqu’un en âge de porter des lunettes de lecture méritait un boulot tranquille dans un bureau climatisé et son activité la plus violente aurait dû consister à ouvrir sa braguette.
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— T’es assis là, tout triste…
— C’est exactement comme ça que je me sens, reconnus-je.
— Des fois, on fait des choses parce qu’il le faut, pas parce que c’est le pied.
— Sauf que, justement, je ne suis pas certain que ce coup-ci il le fallait…
— T’es bien trop sentimental, Hap.
— Sans doute.
— Regarde les choses en face, frangin. Moi aussi j’ai des sentiments, mais je les réserve aux personnes qui le méritent. Il y a des gens qui n’en ont pas, et donc qui ne sont pas dignes des nôtres. Le seul genre de sentiments qu’on doit leur accorder, c’est la douleur et la peur.
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On s’échappa par-derrière, on lança nos battes vers le terrain de base-ball, puis on regagna notre bagnole.
— T’as remercié cette nénette ? Et tu lui as donné des conseils diététiques ? ricana Leonard.
— Ça m’a échappé, dis-je.
— Sauf que ça a foutu en l’air mes remarques sarcastiques.
— Désolé…
— Bon, grommela-t-il. Tu ne changeras jamais. Et si on faisait un tour chez Wal-Mart pour acheter des cookies, de la glace et des gaufres à la vanille pour les tremper dedans ?
— Rien de mieux qu’un cassage de jambes et un petit dessert, persiflai-je.
— Je lui ai pété la main, à ce fils de pute, et je pense que je lui ai aussi niqué une côte, fit remarquer Leonard. C’est toi qui lui as bousillé une jambe, mon vieux. Une rotule, pour être précis.
— Ouais, je l’entends encore craquer, avouai-je.
— Peut-être qu’on va s’offrir deux pots de glace, frangin.
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Le type ne moufta pas. Dans la pièce, le silence était tel qu’on aurait entendu leurs QI s’effondrer. Et bien sûr, ils ne tomberaient pas de bien haut.
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Leonard avait coincé quelqu’un par terre. Il frappa avec sa batte. Le type hurla. Je sentis quelque chose derrière moi. Je me retournai juste à temps pour voir un géant noir en caleçon boucher l’embrasure de la porte et entrer dans la piaule, un coupe-coupe à la main. Son visage, éclairé par la lune, arborait une expression qui n’avait rien de la bonne humeur.
Au moment où il brandissait son arme, je lui décochai un coup de batte qui le toucha au menton. Il poussa une espèce d’aboiement et trébucha. Je le frappai à nouveau — dans les côtes, cette fois. Il grogna et laissa tomber son coupe-coupe. Du pied, je l’envoyai valser dans l’ombre.
La batte de Leonard frappa encore et mon pote ricana :
— T’aimes bien ça ?
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— Gaffe !
Leonard pivota sur lui-même et un coup de feu éclaira la scène un bref instant. J’entendis une balle siffler à travers la pièce avant d’aller se ficher dans le mur en face. Je vis Leonard bondir et traverser les lieux comme une flèche en plein vol. Sa batte de base-ball fendit l’air. Un revolver cracha de nouveau dans l’obscurité et je me précipitai à l’intérieur, moi aussi, même si c’était la dernière chose dont j’avais envie.
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— J’aime bien connaître le nom des gens auxquels je m’attaque.
— C’est Tomas Traney qui a piqué l’argent. Le balèze s’appelle Chunk, c’est tout ce que je sais. Je te l’ai déjà dit.
— Ouais, mais j’avais pas bien écouté. J’pensais pas qu’on allait vraiment faire ça. Après, on va se retrouver à taper sur les doigts des gamins de maternelle pour savoir qui a volé les sous de la cantine. Ou alors, c’est nous qui leur piquerons le fric de la cantine, vu qu’on est des gros durs, et tout et tout.
— T’as fini de pleurnicher ? ricana Leonard en enfilant des gants avant de m’en tendre une paire identique.
Je fis oui de la tête, je mis les gants, je me penchai entre les sièges pour récupérer les deux battes et j’en passai une à Leonard.
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— Il paraît que ce pote-là est carrément une armoire à glace, dis-je.
— Ça te mettrait de meilleure humeur si c’était toi qui écrasais la main du petit con pendant que moi je surveille Gros Lard ?
— Non.
— Putain, mec. Je te laisse le choix. Qu’est-ce que tu décides ?
Je soupirai.
— C’est toi qui cognes, dis-je.
— Alors, on y va ?
— Ouais. Mais quand on sera en cabane au pénitencier de Huntsville, tu te souviendras que je n’aimais pas ce plan.
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— Je me fais l’impression d’être un gros bras payé pour casser des guibolles, grommelai-je.
— C’est exactement ça, dit Leonard.
— C’est vraiment crado, comme situation.
— Ce salopard a passé une vieille à tabac, Hap. Il lui a piqué son fric. C’est tellement crado qu’on pourrait lui refiler la médaille de la craditude.
— La médaille de la craditude ? répétai-je.
— C’est une expression, mon garçon.
— Ah bon ?
— D’accord. Je viens juste de l’inventer.
— J’en étais sûr.
— Le truc, ajouta Leonard, c’est que les flics n’ont pas remué le petit doigt.
— Ils ont emmené le type au commissariat pour l’interroger.
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Le quartier n’était pas vraiment un lieu idéal pour flâner. S’il vous prenait l’envie de vous y balader, il y avait des chances qu’on vous retrouve le lendemain matin dans un fossé, la gorge tranchée, les poches retournées et le cul dégoulinant de sperme, voire un instrument tranchant planté dedans. C’était le genre d’endroit où même les souris appartenaient à des gangs.
Et pourtant, on était là. Victimes expiatoires du destin.
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On était dans la voiture de Leonard garée le long du trottoir, près d’un lampadaire vandalisé. On surveillait un bâtiment situé un peu plus loin. C’était une maison sombre, dans une rue sombre, à côté d’une autre maison sombre ; plus loin, des herbes folles brûlées par le soleil de l’été envahissaient un terrain de base-ball à l’abandon ; elles étaient mortes depuis deux bons mois, mais elles tenaient encore le coup avec leurs grandes tiges qui se penchaient comme des pointes recourbées de cimeterre. Une petite bise d’automne faisait danser quelques feuilles mortes. On avait baissé les vitres de la bagnole et l’air était frais et apaisant. Au-delà du terrain de base-ball, tout était obscur aussi.
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J'entendais la pluie qui s'écrasais sur le toit de la maison. Dans le salon, je savais que Leonard, Clinton et Leon regardaient la télé en pensant probablement à ce qu'on fabriquait dans la chambre, à tout un tas de trucs hardos - et, bien sûr, ils avaient raison.
On avait rué comme des poulains, on s'était tortillés comme des serpents, on avait roulé comme des phoques et on avait fait en prime quelques machins dégoûtants qui nous avaient rendus heureux.
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On aligna quelques canettes sur un tronc pourri et on les descendit au revolver tout en discutant, sous un ciel sans nuage et d'un bleu lumineux. (...) Tout en parlant, il me tendit le revolver et je commençai à le recharger. J'avais déjà placé quatre balles dans le barillet lorsqu'un écureuil déchaîné sortit soudain des bois en bondissant comme s'il était monté sur un bâton sauteur. Si vous n'avez jamais vu un écureuil en colère, vous n'avez pas vu grand-chose, et vous n'avez rien entendu non plus - car le vacarme qu'il fait, ça ne s'oublie pas. C'est suffisamment aigu et strident pour vous retourner le slip dans la raie du cul. (...) J'ouvris le feu sur le salopard. Trois coups très rapides, mais à la façon dont il bougeait - toutes ces tactiques de champ de bataille, ces zigzags et le reste -, je réussis seulement à dégommer quelques mottes de terre du pâturage. (...) cette petite saleté montra clairement que c'était moi, sa cible, et ce, depuis le début. Il mordit mon avant-bras droit et il ne me lâcha plus, et laissez-moi vous dire que les écureuils ont de foutues dents! Ça n'a peut-être rien à voir avec les crocs d'un lion ou d'un tigre, mais quand il vous les plantent dans le lard, la différence semble minime. (...) Léonard dut le finir à coups de bâton et de talon. Tandis qu'il m'emmenait chez le docteur, et que mon sang dégoulinait dans la Rambler, il demanda:
-Je m'interroge, Hap. Tu connaissais personnellement cet écureuil?
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-En fait, la nuit, ce qui me réjouit, c'est de penser à ce connard tombant dans le puit. J'aurais bien voulu être là pour entendre ses os se briser.
-Ton humanité m'éblouit, Léonard.
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- Pas ce soi, Nub. Couché !
J’entrouvris la porte, puis, me retournai pour lui jeter un coup d’œil. Il s’était rallongé et me lança ce genre de regard triste ont seuls les chiens ont le secret.
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Une poussée adrénaline me traversa comme le pétrole brut jailli d'un forage.
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J'avais déjà passé un certain temps en prison, et je n'avais aucune envie d'y retourner. Même l'idée d'une simple contravention ne m'éclatait plus.
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C'était pas non plus le genre d'endroit où on défendait les droits des non-fumeurs. La fumée des cigarettes et des cigares était assez épaisse pour dissimuler votre verre.
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Quand ils l’eurent descendu au fond du trou, ils firent signe au prêtre, et celui-ci vint se poster à côté de la fosse, ouvrit sa Bible et lut quelques lignes. Une dizaine, pas plus. Après quoi, il prononça quelques paroles, histoire de ne pas être venu pour rien, et boucla le out par un amen. Avec la même conviction qu’une pute qui écarte les jambes.
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La lumière du soleil, posée sur elle comme une fine couche de fromage, ne la mettait pas en valeur. On aurait dit qu'on l'avait fait bouillir dans une lessiveuse, avant de l'essorer et de l'étendre sur un fil...De la sueur dégoulinait le long des profondes rides qui creusaient son visage.
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le 1e, Savage Season (1990), est paru en France en 2014 sous le titre :

Les Mécanos de la Lune
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