Citations de Johan Heliot (457)
Un simple au revoir aurait suffi, songea Jon, mais
il promit sans faire de commentaire – les adultes se
comportent parfois bizarrement, c’est connu !
Jon attrapa sa tablette, qui traînait par terre sur la
moquette, et la fourra dans une poche de son sac,
plein à craquer de vêtements roulés en boule à la
hâte, peu après son réveil.
Puis il sortit sans se retourner, la gorge serrée,
mécontent de devoir quitter la maison, un peu
angoissé aussi. Il aurait aimé que ses parents le
retiennent au dernier moment, lui avouent que cette
histoire de camp n’était qu’une mauvaise blague.
Sauf que non. Rien ne se passa ainsi. Jon attei-
gnit la porte du vestibule, hésita quelques secondes,
l’ouvrit et mit le nez dehors en soupirant.
Il partait vraiment dans ces fichues montagnes,
loin de son environnement familier !
Je suis la solution. Vous êtes le problème.
Les escales se succedaient , toutes semblables et différentes . Partout brillaient les feux d'une harpe , partout l'hégémonie diffuse du maître des mailles rappelait au Nomade sa condition de paria .
"Nous sommes programmés à l'obsolescence au niveau le plus intime. Pour une raison évidente : sans cela, nous n'aurions pas développé le désir de progrès, nous serions demeurés les créatures béates du Jardin tel que les imaginaient les Pères de l’Église, dans un état de stase intellectuelle absolument déplorable.
Voilà le sens du véritable enfer, une éternité sans espoir d'évolution. La mort est un formidable cadeau niché dans la structure même de chacune de nos cellules, car elle nous a forcé à développer notre génie dans le temps limité qui nous est imparti."
"Chez les peuples vraiment libres, les femmes sont libres et adorées".
Saint Just
"La peau est un organe fascinant, commenta Maser, suspendant son geste. Car c'est bien d'un organe qu'il s'agit, au même titre que le cœur, le foie ou bien les reins. Mais c'est beaucoup plus que ça. Une interface entre le monde et l'individu. Un rempart entre la réalité et son appréhension. La véritable conscience du corps. […]
- Elle vit, elle meurt et abandonne des milliers de fragments minuscules chaque jour, et se régénère sans cesse. Elle est en première ligne pour subir la douleur."
- Il se trouve que mes fonctions auprès du Roi m'amènent à impliquer certains de mes collaborateurs dans des situations dommageables pour leur intégrité physique. (Obrasian)
- Ouais. Vous tirez les ficelles des complots de la Cour et vous envoyez vos braves petits soldats au casse-pipe. Dans votre langage, ça s'appelle la diplomatie, non ?
(Lil)
Le résultat est que j'étais né pour ça. Mais prendre une vie n'est pas très difficile, chacun de nous peut s'improviser tueur. Ce qu'il me restait à découvrir, c'est que j'étais de plus un authentique sharpshooter, de ceux qui ne laissent aucune chance à leurs adversaires, tellement ils sont rapides. (William Harrignton Bonney alias Billy The Kid)
Tout a commencé avec la peur.
« Dans le silence infini de l’Ether, personne ne vous entendait crier. » (p. 5)
Un seul défendra les autres, les autres défendront celui-là.
Un halo flavescent nimbait la ramure du géant plusieurs fois centenaire. Ses racines devaient plonger loin dans la mémoire de la terre, qui était aussi celle des hommes, bien qu'ils l'eussent oublié. A sa manière, l'arbre était l'Histoire, plus solide et moins ostentatoire qu'un monument élevé par la main de l'homme.
La rumeur enflamme les têtes, se répand comme une traînée de poudre. La veuve Winchester est disposée à embaucher.
On lui avait patiemment expliqué le fonctionnement de l'impitoyable mécanique, les rouages cachés de la machine à broyer les espoirs (ndr : milieu de l'édition).
D'abord, les bonnes critiques et les prix n'y faisaient rien, si on n'avait pas derrière soi le soutien d'un pool commercial efficace, d'un(e) attaché(e) de presse infiltré(e) dans les bons réseaux, et, en la matière, le top consistait en quelques apparitions judicieuses dans l'étrange lucarne - si en plus on avait une belle gueule ou qu'on savait prendre des poses, ça facilitait évidemment le travail.
J'étais maintenant un fugitif. Les gens de la ville croient qu'il est romantique d'avoir la loi à ses trousses, ils ne connaissent pas le prix à payer pour être libre. C'est une somme dont il faut s'acquitter au quotidien, parce que chaque jour qui se lève voit renaître les mêmes préoccupations. Trouver à manger, un coin pour se cacher en attendant la nuit, et même pisser contre un buisson exige qu'on ait son revolver.
On n’a jamais vu, et on ne verra jamais, une porteuse de jupons manier l’épée ou le mousquet.
Il peut paraître étrange qu'un groupe d'adultes s'en remette ainsi à une fille de mon âge. Mais ils ont passé toute leur vie à obéir aux ordres des Hauts, conditionnés pour ne jamais discuter et encore moins réfléchir. La plupart n'osent toujours pas user de la liberté de penser par eux-mêmes. (p.31)
[Cyrano à d'Artagnan]
- Vous connaissez ma propension aux discours, le goût que j’ai toujours eu à l’argumentation, et, ma foi, je le confesse, mon penchant à l’embellissement des choses les plus vils. Bref, le Roi m’a écouté lui vanter les mérites et beautés de la Terre et du royaume de France pendant des lustres, et il a fini par concevoir qu’en comparaison, son modeste empire faisait pâle figure.
- La jalousie serait le motif ?
- Plutôt l’envie d’accaparer ce qui fait le bonheur d’autrui.
- Soit. Nos princes œuvrent souvent pour de semblables raisons, après tout.
Pacifisme et révolution ne font pas bon ménage, et ne le feront jamais. Soit on refusait de prendre les armes et on acceptait de se soumettre, toujours écrasé sous la botte de l'ennemi, soit on faisait taire ses scrupules et on n'hésitait pas à tuer. Voilà à quoi se réduisait la dialectique des révolutionnaires : une insupportable alternative, que la réalisation de l'utopie pourrait supprimer.
Courir avec le ressac en fond sonore lui permettait d’évacuer les mauvais souvenirs rapportés d’Afrique ou du Moyen-Orient. Oublier serait trop exiger de sa conscience.