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Citations de Johan Heliot (457)


Je marchai longtemps dans les rues de Maillami au milieu d’une foule d’anonymes hébétés, encore trop choqués pour penser à la vengeance, mais j’étais bien placé pour savoir que celle-ci attendait patiemment son heure, couvant sous la braise des sentiments patriotiques et de l’incrédulité, et qu’une fois attisée par la colère, elle jaillirait dans un hurlement de harpie. Il serait alors trop tard pour tenter de l’apaiser. La vengeance ne penserait plus qu’à détruire, jusqu’à l’assouvissement, qu’elle confond avec la justice.
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À bout de force, incapable de résister au ballottement des flots, il ne savait pas dans quelle direction nager. Mourir pour la cause ne le consolait pas vraiment. Comme tout en chacun, il aurait préféré mourir pour rien, mais vieux et bien au chaud, au fond de son lit. On ne choisit pas ces choses-là, philosopha-t-il, au moment de sombrer.
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- J'ai hâte. Tu me manques.

- Tu me manques aussi. Chaque jour, chaque heure, chaque minute...

- Chaque seconde, je parie?

J'ai eu du mal à rire. Où puisait-elle la force de plaisanter? Sa résistance et son courage ne cessait de m'étonner. Je me demandais souvent comment j'aurais réagi si la situation avait été inversée, si je m'étais trouvé là bas à sa place, dans l'enfer de l'UA31. Je préférais ne pas connaître la réponse.

- Chaque instant, ai-je confirmé. Pour l'éternité...
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Les Homo sapiens vivront jusqu'à ce que la mort, par vieillesse ou par maladie, les emporte, enchaina-t-elle. J'ai réduit de façon drastique les risques d'accident en supprimant la circulation automobile. J'ai même augmenté l'espérance de vie en bonne santé de la population occidentale en lui imposant de l'exercice et une nourriture adaptée à ses justes besoins. J'obéis en tous points à mes commandements. Je suis au service du bien-être général, je n'ai pas d'autre objectif que la préservation de l'intérêt global.
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Quand votre propre survie est en jeu, il n'est plus question de grands principes. Chacun se bat pour les siens [...] ou pour lui-même.
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Les temps avaient changé. Le collège Franju beaucoup moins. Malgré quelques ripolinages, les bâtiments conservaient la triste apparence de leur début. D'un manque de fantaisie flagrant, ils évoquaient au mieux d'énormes boites à chaussures, reliées entre elles par des allées de béton couvertes d'une dérisoire protection en tôle, au pire de hideux bunkers nés de l'esprit torturé d'un architecte détestant l'école et ses usagers.
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- L’heure est grave messieurs. La disparition de nombreux membres du gouvernement, dans des conditions tragiques que l’on sait, implique une volonté évidente de frapper notre République en plein cœur…
- Épargnez-nous les discours de sous-préfecture, coupa Pompidou. Qu’est-ce que vos services ont pu découvrir au sujet des terroristes ?
- Il encore trop tôt, hélas…
- Bref, vous pataugez lamentablement. Une regrettable habitude policière.
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Cela faisait presque un quart de siècle que Napoléon Bonaparte avait posé le pied sur le sable du désert mexicain, du côté de Veracruz. Il n'était pas seul car six cents soldats de sa Vieille Garde l'accompagnaient. Ces hommes avaient juré fidélité à leur empereur jusqu'à la mort. L'abdication forcée de 1814 n'y avait rien changé, pas plus que l'exil sur l'île d'Elbe, au large des côtes italiennes. Ils suivaient Napoléon au combat depuis la fin du XVIIIème siècle et la Révolution française. Avec lui, ils avaient conquis l'Europe. Puis ils l'avaient perdue quand les ennemis de Napoléon s'étaient ligués contre lui pour démanteler son empire. Mais qu'est-ce qu'un empire perdu quand la terre est aussi vaste et qu'on a sous ses ordres les meilleurs soldats du monde?
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- L’Empereur souhaite votre présence à ses côtés , dans les délais les plus brefs.
- Comme c'est joliment dit. Le toqué veut me voir ? Et si moi je ne souhaitais pas l'écouter pérorer, si je ne souhaitais pas contempler sa sale gueule, moi, si je ne souhaitais pas faire semblant d’approuver sa folie ?
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Parfois, quand un coureur des bois s'avise qu'il possède des balles en argent, Nicholas est pris à partie :
«Dame, les Suceux te les achèteront un bon prix !
— Je ne souhaite pas les vendre.
— Pourquoi ?
— Je les leur logerai pour rien dans le crâne.»
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Le pasteur se reprend :
«Veuillez m'excuser, révérend, ce sont des choses pénibles à admettre. Notre petite Elisabeth a dégorgé une bave blanche et abondante. Elle s'est couchée entre les bancs, a relevé ses jupes et exhibé son intimité.
— S'est-elle caressée ? demande le chasseur.
Marjorie Parris ouvre la bouche sans pouvoir proférer un mot.
«Non, répond le pasteur, rien de la sorte.
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Plusieurs guerriers se sont portés à leur rencontre. Il faut savoir qu'un Mohican ne devient homme que s'il tue un ours à l'âge de treize ans. Ils ont le coup pour abattre la bête. On attend que le grizzly écarte ses pattes pour plonger et le frapper au coeur. Le garçon n'a droit qu'à un seul essai. Cela pour dire que les braves n'ont pas hésité.
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Nicholas a beau avoir déjà vu des Suceux en action, il ne s'habitue pas à leur force. Si d'une seule main celui-ci a projeté la mule, qu'a fait le meurtrier de Catherine ? Son aimée n'avait aucune chance.
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Qui sait quelles exactions le peuple commettra tôt ou tard s’il s’empare du pouvoir ? Croyez ma longue expérience autant civile que militaire : un despote éclairé vaut mieux qu’une multitude soumise à son instinct !
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Le problème avec les imbéciles, monsieur, c’est qu’ils ont toujours beaucoup d’amis !
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Jamais aucune machine, fût-elle aussi sophistiquée que Big Bug, ne pourrait jamais rivaliser avec cette faculté typiquement humaine : rire confronté au pire, et s’en moquer pour mieux le conjurer.
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- Je suis absolument enchanté qu'un véritable fantôme ait élu domicile dans mon parc ! s'écria le directeur en se tapant la cuisse.
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La science n'a pas de dimension morale. Elle est comme un couteau : qu'on en donne un à un chirurgien et un autre à un assassin et chacun l'utilisera à sa manière.
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La population accepterait-elle de se soulever si elle recommençait à manger à sa faim ? Thomas se montrait sceptique. Les gens, avait-il remarqué, s’habituaient aux bouleversements de société dès lors qu’ils n’avaient pas trop à en souffrir personnellement.
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L’homme au gilet rayé inclina le cadre. Un pan entier de rayonnages bascula alors, dévoilant une porte secrète. Elle donnait sur un escalier de pierre qui s’enfonçait en spirale dans les ténèbres. »

« L’adolescent sursauta : c’était celui de son père, du moins tel qu’il l’imaginait.

- David, si tu regardes ces images, c’est que James a été obligé de t’arracher à ta chère pension pour te ramener au Manoir de Fer. Aie toute confiance en lui, car il est plus qu’un simple majordome ; il est avant tout mon ami.
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