AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Grand Siècle tome 3 sur 3
EAN : 9782354087319
304 pages
Mnémos (16/05/2019)
3.6/5   15 notes
Résumé :
Entre la Terre et l’espace, la révolution et le voyage vers Mars, nous retrouvons le destin de la famille Caron dans une aventure uchronique où la machine et la technologie viennent accélérer le destin de la France pour la conduire vers des horizons meurtriers et grandioses.

Johan Heliot nous entraîne dans un final époustouflant, terminant ainsi cette grande fresque uchronique et historique passionnante.
Que lire après Grand Siècle, livre 3 : La conquête de la sphèreVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
« La conquête de la sphère » met fin à la dernière série en date de Johan Héliot qui, comme c'était déjà le cas dans « La trilogie de la Lune », s'est plu à imaginer une conquête spatiale anticipée. Très anticipée, même, puisque nous sommes au XVIIe siècle, sous le règne de Louis XIV qui a décidé de mobiliser toutes les ressources de la France dans un projet absolument fou : envoyer des hommes dans l'espace. Drôle de lubie pour un roi de cette époque, il faut l'admettre. L'idée ne vient d'ailleurs pas vraiment de lui, mais plutôt de « l'unité d'exploration conscientisée » qui s'est écrasée sur Terre au début du règne du souverain et qui s'est greffé à l'esprit de ce dernier. Qui de plus influent en effet que le roi de France de l'époque pour tout mettre en oeuvre pour la renvoyer chez elle ? Malgré les difficultés rencontrées et l'hostilité à peine voilée des nobles et d'une partie du peuple pour le projet, Louis XIV parvient progressivement à mettre tout le monde au pas et à concentrer tous les efforts du royaume sur cet objectif de voyage spatiale. Cela n'est évidemment pas sans conséquences sur le déroulement de l'histoire tel que nous le connaissons : Mazarin et la reine-mère sont par exemple écartés du pouvoir bien plus tôt que prévus, et le château de Versailles n'est évidemment pas construit (puisque tout l'argent de l'état passe dans la construction du vaisseau et du matériel qui transporteront les premiers astronautes). le destin de beaucoup de personnages s'en trouve également fort changé, et ce pour le plus grand plaisir du lecteur qui ne peut qu'apprécier l'ironie de voir certaines des figures emblématiques de l'époque adopter des rôles à contre-emploi : Monsieur le frère du roi n'a plus rien du courtisan frivole se vautrant dans le luxe et le scandale, La Fontaine devient la première star du petit écran, réputé pour sa servilité à l'égard du pouvoir en place, quant à Blaise Pascal, il prend la tête de la toute nouvelle Académie des sciences créée par le roi pour répondre aux besoins de son projet de conquête spatiale.

Comme dans les précédents tomes, le principal attrait de cet ultime volume réside dans l'originalité de l'uchronie imaginée par l'auteur. La France de Johan Héliot connaît en effet des transformations totalement inattendues, non seulement en raison de la nouvelle orientation de la politique intérieure et extérieure menée par Louis XIV, mais aussi à cause de l'apparition de toute une série d'innovations technologiques en lien avec cette lubie royale. Si l'essentiel des progrès sont réalisés dans le domaine très fermé de l'aéronautique, plusieurs inventions « grand public » voient également le jour et entraînent de nombreux bouleversements dans le Paris du XVIIe. Imaginez par exemple les conséquences de l'apparition de la télévision dans la France de cette époque : quelle serait la réaction du peuple ? et de quelle manière le pouvoir investirait-il ce formidable outil ? Cette succession d'anachronismes mis en scène par l'auteur permet de créer un décalage amusant qui titille efficacement la curiosité du lecteur. L'effet de surprise s'est malgré tout légèrement atténué dans ce troisième tome qui peine davantage à surprendre dans la mesure où, en dépit des nombreux rebondissements que comporte l'intrigue, on devine désormais aisément où veut nous emmener l'auteur. En dépit de son originalité, et quant bien même on ne s'ennuie pas une seconde au cours de la lecture, ce troisième opus se fait ainsi un peu moins passionnant que les précédents. La faute notamment aux nombreuses scènes se déroulant dans l'espace qui, bien que nécessaires pour résoudre l'intrigue d'origine, semblent totalement en décalage avec les événements qui se déroulent sur Terre et finissent par prendre le pas sur ces derniers. Davantage que le sort de la première expédition spatiale de l'histoire, c'est pourtant avant tout celui des Parisiens qui interroge le lecteur, et on peut regretter que l'auteur passe aussi rapidement sur les bouleversements rencontrés par la capitale.

En ce qui concerne les personnages, on retrouve évidemment tous les acteurs des précédents volumes, qu'il s'agisse des « grands » de ce monde ou encore des membres de la famille Caron dont on suit le destin depuis le premier volume. Et c'est qu'elle en aura parcouru du chemin, cette fratrie, depuis son départ de leurs terres de Lorraine pour trouver refuge dans la capitale ! Il ne faut en effet pas oublier que l'originalité de la trilogie de Johan Héliot ne tient pas seulement à l'uchronie proposée mais aussi à l'habile façon dont elle mêle petite et grande histoire. Avant d'être celle d'une conquête spatiale anticipée, l'histoire de « Grand siècle » est ainsi avant tout celle d'une famille issue des classes populaires qui tente tant bien que mal de survivre dans un monde qui n'a que faire des plus vulnérables. Comme dans les précédents tomes, le principal reproche que l'on peut formuler provient du trop grand empressement dans lequel s'enchaînent les événements. Or, si cela ne pose pas de réel problème en ce qui concerne les transformations se déroulant à l'échelle du royaume, cela devient beaucoup plus gênant lorsque cela concerne la vie des membres de cette petite famille. Difficile en effet de s'impliquer émotionnellement lorsqu'on a l'impression non pas de vivre avec les personnages, mais plutôt de découvrir leur vie par petits flashs qui, certes, mettent en scène les événements les plus déterminants de la vie de chacun, mais ne nous permettent d'assister à leur évolution. le lecteur doit se résoudre à constater les changements, mais la transformation en elle-même se fait toujours en coulisse. Cela se traduit notamment par de nombreuses ellipses temporelles qui s'avèrent toujours aussi perturbantes dans la mesure où on ne les voit bien souvent pas venir : c'est généralement au détour d'une phrase anodine qu'on nous apprend que tant d'années ont passé entre telle scène et la précédente, ce qui peut se révéler un peu rude.

Dernière trilogie en date de Johan Héliot, « Grand siècle » propose au lecteur une saga familiale sur fond d'uchronie originale mettant en scène les étapes d'une conquête spatiale anticipée se déroulant sous le règne de Louis XIV. L'auteur ne manque pas de bonnes idées et multiplie clins d'oeil et anachronismes pour le plus grand plaisir du lecteur qui ne peut qu'apprécier le caractère pour le moins farfelu de cette histoire alternative. On peut également saluer la volonté de l'auteur de mêler petite et grande histoire, même si la première pâtit d'un rythme beaucoup trop rapide qui ne permet pas de tisser de véritables liens avec les personnages. Une série sympathique qui vaut le détour.
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
Commenter  J’apprécie          181
Sur l'orbite terrestre où on l'a envoyé, l'équipage du Soleil parachève les modifications nécessaires au colossal engin spatial pour voguer dans l'immensité de la Sphère. Martin Caron fait partie de l'élite procédant aux derniers ajustements, mais la pression de l'isolement se fait sentir et lui vaut d'être consigné dans l'enfer des soutes. Sur Terre, Louis XIV poursuit sa politique de conquête avec l'aide de son frère. C'en est trop pour le Saint-Empire Germanique voisin qui, avec l'appui papal, entreprend de s'opposer à la puissance de feu effluvique française. Jeanne et Pierre emboîtent le pas à l'armée contestataire dans l'espoir de témoigner de la chute de Louis et de mettre fin à leur exil. Car à Paris, Marie et Estienne demeurent. L'ancienne courtisane du roi vit aujourd'hui dans la misère avec sa fille Jeannette qu'elle peine à nourrir, et Estienne croupit dans les geôles de la Bastille, dévasté par la mort de Petit Pierre lors de l'attentat de l'Arsenal. L'Histoire emporte une fois de plus les Carons dans sa trame, mais quelle issue pour cette famille ... et pour l'Europe à jamais transfigurée par les avancées françaises prodigieuses ?

L'Europe, la France : parlons-en ! ... et d'autant plus en priorité qu'ici j'ai généralement coutume de causer du positif d'abord. Ce troisième tome, c'est l'occasion pour Johan Héliot de faire un grand bond dans le temps : pas loin de dix ans se sont écoulés depuis les évènements de L'envol du Soleil, et si la France d'alors avait déjà été sacrément secouée par les découvertes effluviques de feu Blaise Pascal, c'est rien en comparaison du quotidien des Français en ce début de tome. Bien qu'on leur donne d'autres noms, les postes de radio et de télévision sont monnaie courante et servent à la populace une propagande savamment étudiée : la Sphère recèle des montagnes de richesses dont il faut être les premiers à s'emparer (surtout sur Mars, paraît-il), et la Couronne remercie chacun d'endurer les privations nécessaires à la réalisation de ce grand projet national. Car les Français ont faim et se font littéralement écraser par l'impôt principalement employé à deux fins : d'une l'affrètement du Soleil, et de deux l'entretient des armées royales en pleine conquête (visant elle-même, on insiste là dessus, à récolter de la thune sur les dos des peuples conquis). Difficile dans ce contexte pour ceux qui crèvent la misère de lever les yeux vers les étoiles pour trouver quelque réconfort - parce que c'est justement par là que l'argent du royaume s'envole. Bref en dépit des avancées qui ont de la gueule et qui relookent entièrement le seizième siècle (les voitures, la radio, la télé et les armes de destruction de masse), le peuple est toujours le grand perdant ...

... et la couronne la grande gagnante. Sauf que derrière la couronne de ce brave Louis XIV, on trouve une entité extra-terrestre qui ne fait plus qu'un avec le souverain. Elle s'est échouée sur Terre suite à une attaque ennemie surprise (qui, quoi, comment : il y aura des réponses dans ce tome, promis) et manipule l'homme le plus puissant du monde pour regagner son vaisseau. Ses plans aboutissent enfin puisque le Soleil est bientôt fin prêt à partir pour Mars, alors qu'à des kilomètres par en bas, l'Europe prend un virage aussi serré que la France. Les nations qui ont refusé de se soumettre à Louis sont décimées et agglomérées en un Royaume toujours plus vaste qui fait des jaloux. le Pape poursuit donc ses manigances et envoie donc le Saint-Empire à la rescousse, et l'Europe devient un gigantesque champ de bataille alors que l'heure de la première guerre mondiale n'a même pas encore sonné. Sans m'étaler plus que nécessaire, vous aurez compris que dans Grand Siècle, la France et l'Europe ont droit à un super lifting uchronique et ça en jette ! le monde est très réussi (et surtout, quelle originalité !) et je ne vous cache pas que c'est pour ça que je me suis obstinée à connaître le fin mot de l'histoire - quoique la fin soit relativement ouverte, ce qui ne me gêne pas particulièrement.

Le positif, c'est fait. On peut donc s'attaquer à ce qui a (encore) gâché pour moi le plaisir de renouer avec cet univers : la fratrie Caron. Trois frères et deux soeurs remontés sur Paris au tome un, et disséminés dans ce tome à gauche à droite. Ils sont à quelques exceptions près le prisme à travers lequel on vit toute l'histoire ... et quel ennui ! Contrairement aux deux premiers volumes, ici on peut passer sans trop rechigner sur le fait que chacun occupe une position super influente (ce qui selon moi manquait vachement de crédibilité) : la plupart ont ici été démis de leurs fonctions où ont dû quitter la ville pour leur salut. Mon problème avec eux dans ce tome, c'est l'instance de Johan Héliot pour nous faire prendre les pauvrets en pitié quand l'entièreté du peuple s'en prend plein la face, et pas seulement eux. On insiste à de très nombreuses reprises sur la pseudo malédiction qui leur pourrit la vie, alors qu'une ou deux décisions judicieuses de leur part auraient réglé pas mal de problèmes. En quelques mots on peut résumer ça comme ça : trop de lamentations autour de personnages pour lesquels j'ai jamais réussi à développer la moindre affinité.

Pour aller plus loin, je pense que la raison de ce gros manque d'empathie vient de la narration du récit ... et pas de mon insensibilité naturelle (même si j'avoue que ça a dû jouer un peu, okay). Elle est hyper froide et instaure une très grande distance avec les personnages, c'est pas nouveau comparé aux tomes qui précèdent, mais je rêvais d'un changement alors je suis pas trop contente. La façon dont Grand Siècle est écrit (avec notamment un forfait virgules impressionnant) m'a plutôt donné l'impression de lire une succession de faits. « Marie fait ci, Estienne fait ça ; Jeanne dit ceci, Pierre dit cela » c'est bien, mais jamais on ne m'a fait sauter la distance pour atterrir dans les bottes des protagonistes et vivre Grand Siècle avec un minium d'émotion. Les trop nombreuses ellipses sans aucun repère temporel pour s'y retrouver rendent la chose encore plus difficile : il m'a semblé qu'on me trimballait sans trop d'égards d'un évènement clé à un autre, alors que j'aurais justement apprécié que l'auteur prenne son temps pour me laisser faire copains-copains avec les Carons. En gros selon moi, on peut dire que la saga manque globalement de vie. Les trois volumes souffrent de ce problème, et je vous avoue que les autres romans uchroniques de Johan Héliot m'attirent bien moins maintenant que je sais que c'est ainsi que le bougre écrit.

Je suis toutefois satisfaite d'être allée au bout, et malgré tout ce que j'ai pu en dire (le bon comme le mauvais) j'ai bien l'intention de garder cette saga dans un coin de ma (future) bibliothèque - actuellement tout est toujours sous cartons, la misère quoi. Je vous laisse le soin de débattre avec vous-même et de décider si Grand Siècle vaut la peine d'alléger votre porte-monnaie.
Lien : https://la-choupaille-lit.bl..
Commenter  J’apprécie          00
Troisième et dernier tome des aventures des Caron, de l'Intelligence Artificielle et des ambitions de Louis XIV pour la conquête de l'espace.
Ce troisième tome nous éclaire sur les intentions de l'IA qui prends une place plus importante dans le récit. Ce troisième tome est bien plus intense que les précédents avec notamment le voyage du Soleil vers Mars et la ceinture d'Astéroïdes et la guerre qui couve et qui se déclenche en Europe.
Cette trilogie fut plutôt très intéressante avec de nombreuses péripéties, quelques clins d'oeil à l'histoire et un récit palpitant. Une uchronie maîtrisée de la part de Johan Heliot même si j'aurai un peu moins misé sur l'histoire des «  Caron » et plus insisté sur l'aspect scientifique - notamment cette énergie « effluvique » à base d'électricité ? de nucléaire ? Tout comme le vaisseau et son voyage dans l'espace dont j'aurai aimé que l'auteur propose plus de détails dans son déroulement.
C'est en tout cas une trilogie où on ne s'ennuie pas une seconde, sans temps mort et qui propose une relecture de l'histoire intéressante mais sur une courte période, celle du règne de Louis XIV.
Le travail sur la psychologie des personnages est elle aussi maîtrisée par Johan Heliot qui joue assez bien entre le destin historique des personnages célèbres et celui des personnages fictifs comme les Caron - chacun des membres de cette famille ayant une histoire propre et prenante.
Une uchronie réussie même si il manque encore quelque chose pour en faire une oeuvre inoubliable.
Commenter  J’apprécie          40
En conclusion, bien que j'ai un peu moins aimé ce dernier tome pour les raisons suivantes (fin rapide, ellipses temporelles, etc...), Grand Siècle de Johan Héliot reste une excellente trilogie pour laquelle j'ai pris beaucoup de plaisir à lire. La plume agréable et fluide de l'auteur, son inventivité et son originalité pour la construction de l'univers ainsi que sa documentation pour donner de la crédibilité à ses personnages et au contexte historique font que je vais probablement m'intéresser de près à ses autres publications, notamment Reconquérants ou La trilogie de la Lune sortie récemment en intégral.

Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          130
Déjà la fin ... j'aurais bien vu un petit tome de plus avec les premières retransmissions télévisées sous Louis XIV, les taxis et tous ces progrès fantastiques. A un moment aussi avec le destin de Marie on croirait retrouver certains personnages des misérables... il se passe tant de choses .. vraiment génial en tous cas et à lire sans hésiter
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Qui sait quelles exactions le peuple commettra tôt ou tard s’il s’empare du pouvoir ? Croyez ma longue expérience autant civile que militaire : un despote éclairé vaut mieux qu’une multitude soumise à son instinct !
Commenter  J’apprécie          30
« Dans le silence infini de l’Ether, personne ne vous entendait crier. » (p. 5)
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Johan Heliot (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Johan Heliot
Interview de Johan Heliot par Estelle Hamelin pour Actusf aux Imaginales 2019.
autres livres classés : uchronieVoir plus
Les plus populaires : Imaginaire Voir plus


Lecteurs (24) Voir plus




{* *}