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Citations de John Dickson Carr (82)


Steven n’avait jamais vu quiconque à travers la vitrine, cernée à mi-hauteur par des rideaux de velours noir et qui n’offrait aux regards que deux de ces petites auges de marbre où l’on dispose des fleurs sur les tombes. Bien entendu, on ne s’attend pas à ce qu’il y ait, où que ce soit, un va-et-vient continuel de chalands dans un magasin de pompes funèbres.
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Il trouva le commutateur principal près de la porte et, en le manoeuvrant, entendit un très léger déclic qui mit soudain son esprit en mouvement. Un souvenir harcelait son cerveau avec la même insistance qu'un pivert frappant du bec une branche d'arbre.
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Au numéro 2 de la rue, la maison abritant le marchand de tabac paraissait aussi branlante qu'un décor de comédie musicale, tout en étant sinistre, sombre et pleine de moisissures, à l'image de la boutique. Une cloche actionnée avec énergie finit par faire apparaître James Dolberman, marchand de tabac et de journaux, qui prit forme très lentement au fur et à mesure qu'il sortait des profondeurs de son arrière-boutique. C'était un petit vieillard aux lèvres serrées et aux jointures saillantes, vêtu d'une blouse de calicot noir luisant comme une armure, dans une grotte emplie de magazines à deux sous défraîchis et de pastilles de menthe pétrifiées. Et ce qu'il pensait de toute cette affaire, c'est qu'elle ne le regardait pas.
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- Attention ! cria-t-il.
Son exclamation me fit retrouver mes esprits. Je sautai en arrière et faillis tomber. Contrairement aux autres, une voiture n’avait pas tenu compte du signal de l’agent et débouchait sans bruit de Jermyn Street. Déformée par le brouillard, elle avait un aspect infernal et ses phares bondirent sur moi comme je reculai. J’entendis le hurlement du sifflet du policier, puis la longue limousine verte me rasa à toute vitesse en s’engageant dans Haymarket.
Mais ce n’est pas ce qui me cloua sur place, tremblant d’horreur. Au moment où la voiture était passée devant moi, j’avais eu le temps d’entrevoir le visage du chauffeur.
Et le chauffeur de cette voiture était mort.
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Nous étions alors à l’angle de Jermyn Street, à proximité de Piccadilly. Il y avait peu de piétons – heureusement d’ailleurs, car je ne regardais pas où je mettais les pieds. Un policier avait arrêté la circulation et je vis mes compagnons traverser la rue. J’allais juste les suivre quand, dans la lueur d’un réverbère, j’aperçus sir John qui se retournait en agitant sa canne :
- Attention ! cria-t-il.
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Auguste nous débarrassa de nos manteaux mouillés, sauf le dernier arrivant qui, tout de noir vêtu, se tenait raide, à côté du feu.
- Je vous remercie, monsieur, de nous offrir l’hospitalité, déclara-t-il à d’Andrieu, mais la situation est épouvantable. ‘Il s’exprimait d’un ton saccadé, pianotant nerveusement sur sa serviette et redressant le torse à chaque phrase.) Le pilote dit que nous ne pourrons pas repartir avant demain…
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Alors que s’élevait un concert de protestations, notre hôte, imperturbable, nous guida à travers le hall. La pâle lueur des lampes électriques accentuait les ombres, on aurait dit que des formes palpitaient. Je jetai un coup d’œil nerveux par-dessus mon épaule, puis me reprenant, je regardai à nouveau d’Andrieu. Il nous indiqua une porte sur la gauche et nous introduisit dans une vaste pièce où flambait un énorme feu bienvenu. C’était une sorte de salon, garni de meubles blancs et or de style Empire. Dans l’air flottait ce mélange d’odeurs de café, de cire et de rideaux qui imprègne toutes les maisons françaises, mais les murs étaient noircis par l’humidité comme si la pièce avait été condamnée pendant des années. De toute évidence, il ne s’agissait pas là du bureau qu’occupait habituellement d’Andrieu. L’éclairage était dispensé par des appliques en globes de cristal, et sous les fenêtres, rugissait le fleuve. Seul détail incongru : une tête de léopard de Sumatra accrochée au-dessus de la cheminée.
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Mes gestes produisirent précisément l’effet inverse de celui espéré. Le chauffeur dut les interpréter comme un avertissement, ou alors il remarqua le vide au dernier moment. Je ne sais pas exactement ce qui se passa car j’étais ébloui par les phares. Il y eu un crissement de pneus ; une colonne de lumière monta presque à la verticale dans le ciel puis tournoya et une vague vint nous lécher les mollets. La boue immobilisa le véhicule à quelques centimètres du fleuve, près de nous. J’eus le temps de voir, à son profil, qu’il s’agissait d’un taxi Citroën avec deux personnes à bord – ni l’une ni l’autre ne ressemblait à nous poursuivants. Quelqu’un paraissait tempêter sur la banquette arrière. Puis la vitre se baissa dans un bruit sec.
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Personnellement, je ne saisissais pas la différence entre tuer des policiers par balle et les noyers. Mais l’heure n’était pas aux subtiles distinctions. Il fallait agir selon son instinct. Je me hissai donc sur le siège en appelant de la voix et de la main, et l’ennemi arriva.
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Il laissa retomber ses épaules puissantes. Son visage aimable semblait soudain las et vieilli.
- Il doit exister un passage, monsieur, poursuivit-il d’un ton bourru, dans le sol ou dans le plafond. Nous allons examiner la pièce pouce par pouce. Peut-être qu’un des grillages de la fenêtre peut s’enlever. Peut-être que… Je ne sais pas. Mais il doit y avoir… Restez dehors, s’il vous plaît !
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- Masters, dis-je, cette affaire est invraisemblable…
Il se retourna avec une expression farouche.
- Ah ! nous y voilà ! Je sais ce que vous allez me dire maintenant. Personne n’a pu entrer par les fenêtres ou les portes, et ressortir. Je vous affirme, moi, que tout cela est arrivé par des moyens ordinaires. Aidez-moi et je ne tarderai pas à les découvrir !
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- Quel tour m’as-tu joué ? Pourquoi m’as-tu poussé ?
Elle poussa un soupir.
- Es-tu blessé ? Peux-tu te mettre debout ?
- Je ne suis pas blessé. Un peu sonné tout de même. Qu’est-ce qui est arrivé ?
- Chut !
Vacillant, il se mit à quatre pattes. Sa voix semblait normale bien qu’un peu incertaine.
Penchée sur lui, Eve s’efforçait de l’aider à se relever. Lui ayant passé la main sur le visage et dans les cheveux, elle la retira vivement. Elle avait touché du sang.
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Elle n’avait eu aucune mauvaise intention mais sa conscience la tourmentait. Elle était convaincue qu’elle devait avoir tué Ned Atwood. Le hall d’entrée était si noir qu’elle trébucha sur son corps. C’était la fin possible du cauchemar, le moment où elle pourrait aussi bien appeler la police pour en finir. Quand le pseudo-cadavre se mit à parler et à bouger, elle aurait pleuré de soulagement.
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Un corps humain dégringolant seize marches d’un escalier particulièrement raide et arrivant la tête la première dans un mur, ça doit faire un boucan capable de secouer la maison.
Pourtant, plus tard, Eve ne se rappela avoir entendu que peu de bruit. Ce fut peut-être à cause du choc qu’elle reçut alors, ou parce qu’elle s’attendit à un vacarme énorme. Pour elle, il ne sembla pas y avoir de coupure entre l’instant où Neb tomba et celui où elle se pencha sur lui, haletante, au pied de l’escalier.
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Elle s’offrait alors à Dick Markham dans toute cette opulence dont elle était fière, un ou deux ans avant la guerre d’Hitler. Mais le mot « opulent » convient-il bien au domaine de George Converse, dernier baron Ashe ? Quoi qu’il en soit, Dick Markham, un grand jeune homme doué d’une imagination quelque peu excessive, regardait à peine le paysage.
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Un vent frais, qui contrastait avec la chaleur de l’après-midi, s’éleva et balaya soudain les pelouses avec violence. Il attrapa le chapeau de Lesley, une capeline au grand bord souple et transparent, comme on en voit sur les gravures, et la jeune fille dut le saisir à deux mains, vite, pour l’empêcher de s’envoler. Le ciel était aussi sombre qu’au crépuscule ; d’épais nuages gris se déplaçaient lentement.
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Il la regarda. Elle était encore un peu essoufflée et riait, tenant toujours à deux mains le bord de son chapeau. Il remarqua l’expression si profondément sérieuse de ses yeux et le contraste de sa bouche qui souriait. Toutes les pensées et les émotions de Lesley semblaient concentrées dans ses yeux, des yeux bruns, et ces yeux redisaient ce qu’elle lui avait dit la veille au soir.
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À l’est, le tonnerre grondait dans le lointain. Dick saisit étroitement le bras de la jeune fille et la conduisit par l’allée de gravier vers les baraques disséminées sur les pelouses. Personne ne s’était avisé d’établir un ordre quelconque, régulier ou systématique. Tous les comptoirs, depuis celui des noix de coco jusqu’à l’étang en miniature où l’on pêchait des bouteilles, étaient placés suivant le goût artistique personnel du propriétaire. On reconnaissait facilement la tente du diseur de bonne aventure.
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Je n'ai aucune honte à vous avouer que j'ai eu peur. L'espace de quelques secondes, j'ai été incapable de bouger
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Rappelez-vous ce que je vous ai dit : cette pièce est quasiment vide. Je la voyais donc parfaitement et puis affirmer qu'il n'y avait personne d'autre. Il y a trois portes dans cette pièce : une au fond, dans le prolongement de la fenêtre, et deux autres qui se font face sur chacun des murs de côté. Si l'une ou l'autre de ces portes s'était entrouverte, ne fût-ce que de quelques centimètres, je m'en serai rendu compte. Elles sont restées fermées.
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