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Critiques de John Millington Synge (14)
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Deirdre des chagrins

Synge fait revivre le passé celtique, tout comme l’avait fait William Butler Yeats avant lui, car Deirdre ou Derdriu, dont le nom signifie « Douleur », est une jeune fille à la beauté tragique de la mythologie celtique irlandaise. Le thème principal est celui de la nature et son opposition à la culture : Deirdre est sa vie proche de la nature, loin des richesses, avec Naisi. C’est tout son bonheur, qui y réside. Mais Deirdre a sa part d’ambiguïté : pourquoi fait-elle changer Naisi d’avis ; par espoir d’une vie meilleure, d’un apaisement ? Ou alors sait-elle déjà qu’ils vont à la mort pour mourir avant de devenir vieux et de ne plus s’aimer ?
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Le baladin du monde occidental

Drôle d'histoire!

Gros succès - inespéré - pour Christy Mahon dans ce petit village irlandais où il arrive un soir d'automne et explique avoir tué son père d'un coup de bêche - une histoire du tonnerre donc, qui lui vaut d'être considéré comme un héros et qui le rend irrésistible aux yeux des femmes, qui se disputent ses faveurs, heureuses à vrai dire d'avoir enfin une attraction dans ce trou perdu « à passer hiver et été sans rien qui vaille qu'on le dise à confesse ». Le voilà donc à couler le parfait amour avec la belle Pegeen qui lui est tombée dans les bras. C'est qu'il parle bien aussi, le Baladin, des belles paroles qui ravissent et font rêver...

Mais patatras! manque de bol, voilà que son paternel, crâne certes enveloppé d'une masse de bandages et d'emplâtres mais bien vivant, débarque à son tour...



Une pièce étonnante, extravagante, avec quelque chose de sauvage et poétique, un humour, une fantaisie très particuliers, graves et profonds, qui nous rappelle que la force des mots et des histoires grandioses pourront toujours nous consoler de la vilenie des crétins qui peuplent la terre.

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Les îles Aran

L'Irlande et moi, c'est une grande histoire d'amour, et elle a commencé au lycée, quand on a étudié L'homme d'Aran de Robert Flaherty. Dans un noir et blanc âpre et romantique, une famille de pêcheurs lutte contre les éléments. Les currachs (barques typiques de la côte ouest irlandaise) accostent au pied de hautes falaises de pierre, poussés par la violence des vagues. La terre est cultivée pauvrement, les plateaux pierreux - la pierre, partout la pierre, pas un seul arbre - est recouverte de varechs ramassés sur les plages, à même l'écume bouillonnante et on y fait pousser des pommes de terre comme on peut. le soir, on joue de la musique, on danse, on raconte des histoires de fées (les fées sont masculines en irlandais) et on boit, parfois trop. Et la mer emporte régulièrement les hommes, rejetant des currachs vides sur les côtes des jours ou des semaines plus tard. La mort y est bien sûr omniprésente, inscrite dans leur sang.

Le récit de John Millington Synge rejoint ici le documentaire de Flaherty ou plutôt, le réalisateur américain a voulu retrouver cette sauvagerie dépeinte par Synge dans son oeuvre en la mettant en scène.

Peu avant de découvrir ces trois blocs de pierre aux frontières de l'Europe - Inishmore, Inishman et Inisheer - Synge est déprimé, malade aussi. Son ami William Butler Yeats lui conseille d'aller travailler son irlandais, étudié à l'école, auprès des populations d'Aran, et Synge finit par suivre son conseil. Après quelques jours sur la plus grande île, Inishmore, où il découvre les moeurs des îliens, il part sur les deux plus petites qu'il préfèrera à la grande,d éjà trop moderne et touristique (et on est à l'aube du XXème siècle).

Très vite, il s'attachera aux habitants, à leur vie rude qui les force à tout savoir maîtriser, de la pêche à l'agriculture et à l'élevage, jusqu'au saut du haut des falaises pour pouvoir monter sur les currachs sur certaines parties escarpées de l'île. Il en aimera les croyances, les légendes, les histoires, le rouge flamboyant des robes des femmes qui contrastent avec le gris du ciel et de la pierre, il acceptera les tempêtes, les nuages lourds, les embruns, les vagues grises et en acceptera la mélancolie qui en découle. Synge reviendra plusieurs années de suite, attiré par cette partie de l'Irlande si différente.

J'ai plongé dans ces pages avec délice, revivant tout au creux de mon coeur cette atmosphère de bout de monde les hivers surtout quand les éléments se déchainent et qu'on se sent si petit, quand le monde se referme sur lui-même seul face à l'océan.
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Les îles Aran

Les îles Aran sont constituées de trois ilots au large de Galway, trois ilots quasi désertiques, battus par les vents et les pluies de l’Atlantique. On y trouve cependant des traces d’habitations très anciennes et il y eut d’importants monastères ; mais, quand John M. Synge y vint pour la première fois en 1898, ses habitants semblaient encore étrangers à l’histoire, à la civilisation européenne, vivant selon des rites ancestraux. La langue, a côté d’un anglais souvent rudimentaire, était le Gaëlique, que Synge avait étudié à Dublin. Au début si tout lui parut un peu étrange, dans un climat de si grande désolation, Synge fut vite séduit par ces habitants simples et habiles, tout à la fois paysans et pêcheurs, s’embarquant au péril de leurs vies sur de frêles barques, et qui savaient en dépit de la rudesse de leurs îles se montrer si souvent joviaux. En sorte qu’il y revint à plusieurs reprises et que ces séjours, après des années difficiles, semblent l’avoir régénéré. Il y devint un observateur attentif, écoutant au coin d’un feu les contes des vieillards, sur les fées et les fantômes. Il traduisit également quelques chansons et poèmes et rendit assez bien dans ces comptes rendus qui constituent ce livre le caractère envoûtant de ces iles
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Les îles Aran

Ce n'est pas sans quelque appréhension que j'ai ouvert ce livre : John Millington Synge est un tel "monument" de la littérature irlandaise que cela avait quelque chose d'effrayant de l'aborder ainsi en novice ! Parce que je ne suis pas une bête de course pour une lecture en VO, je me suis procurée l'édition française, admirablement traduite par Pierre Leyris.



Les iles Aran (Aran Island) a été publié en 1907 et Synge y relate ses quatre voyages entre 1898 et 1905. Il est parti s'aérer l'esprit là-bas, sur les conseils de Yeats, qu'il a rencontré à Paris, pour lutter contre la mélancolie qui le ronge. Il laisse donc tout derrière lui, les amours malheureuses, les querelles littéraires, il s'en va.

Il ne s'attarde pas trop sur Inishmore, qu'il juge plutôt défigurée par le tourisme (rappelez-vous, nous sommes en 1898, que dirait Synge aujourd'hui ?). Il réside surtout sur l'île du milieu, (Inis Meain, en gaélique, Inishmaan, en anglais), mais visite aussi l'île du sud, Inisheer (ou Inis Oirr, en gaélique).



"Dans les pages qui suivent, je donne un compte-rendu direct de la vie que j'ai menée dans ces îles et de ce que j'y ai rencontré, sans rien inventer ni rien changer d'essentiel", écrit-il en introduction de son récit de voyage. Et c'est bien cette fraîcheur, cette manière de dire les choses sans embages qui m'a séduite.

Synge parvient à embarquer le lecteur avec lui et à lui faire vivre sa vie là-bas. J'ai été bluffée par son écriture très simple et ce regard d'anthropologue à qui rien n'échappe. Il y a un peu de naïveté parfois : il trouve des différences entre les femmes de ces trois îles, dans la forme de leur visage par exemple...



Il n'a aucun a priori, il parvient à approfondir son gaélique, à participer aux fêtes où l'on danse jusqu'à n'en plus pouvoir sur Le Noir Coquin. Il teste la poteen (alcool clandestin). Il vadrouille en pampooties, sandales locales, il embarque à bord des coracles (barques des îles Aran qui servent à tout : transporter du bétail, de la tourbe, ou les habitants). Il admire les tenues des femmes, vêtues de jupons rouge foncé, dans ces îles noyées de brouillard - mais parfois aussi arrassées par le soleil. Il n'y a pas un arbre ici : un arbre, pour les îliens d'Aran, c'est un buisson ! Synge est saisi par la rudesse de la vie ici, mais aussi admiratif de la simplicité des habitants qui pourtant savent faire beaucoup plus que les habitants du "continent" : pêcher, naviguer sur cet océan atlantique souvent agité, jardiner sur ces terres arides, bricoler, faire de la soude avec le varech, s'occuper des bêtes, parler deux langues (gaélique mais aussi anglais) et... raconter des histoires !



Captivée, j'ai écouté avec lui les récits de vieilles personnes sur les fairies (traduite par le mot "fées", mais le traducteur précise qu"'il faut se souvenir qu'en Irlande, fairy désigne très souvent des petits êtres masculins, des sortes de lutins") qui sont des êtres malfaisants. Elles sont omniprésentes parmi les habitants, ils vivent avec elles et les craignent.

Ils montrent à Synge leurs repères : "Vous voyez cette paroi rocheuse toute droite ? (...). C'est là que les fées jouent à la balle pendant la nuit, et on peut voir les marques de leurs talons quand on vient le matin, et trois pierres qu'elles ont pour marquer la limite, et une autre grosse pierre sur laquelle elles font rebondir la balle. C'est bien souvent que les gars ont enlevé les trois pierres, mais elles sont toujours revenues là le matin".



Autant dire que ce livre est enchanteur à bien de titres et que c'est avec un pincement au coeur que je l'ai refermé ! Je ne peux que vous conseiller l'expérience de ce voyage fabuleux !
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Les îles Aran

J'avais envie de retrouver l'univers particulier de l'Irlande sauvage, à l'Ouest de l'île. J'ai donc choisi de lire ce récit de voyage de John Millington Synge, important dramaturge et poète. L'homme ne connaissait pas le Gaélique, Yeats lui conseilla de partie en voyage du côté des îles Aran pour apprendre les rudiments de l'Irlandais.



Dans un premier temps, Synge a une écriture d'une grande finesse et d'une extrême poésie qui parvient à capter l'existence à la fois rude et simple de l'Irlande rurale et insulaire de la fin du XIXe siècle. Scènes de pêche, enterrement, récits au coin du feu, l'auteur retranscrit ce qu'il a vécu avec minutie. Les paysages prennent toute leur ampleur grâce à un sens de l'image d'une grande sensibilité.



Dans ces îles, les légendes et les contes ont une importance particulière. Synge retranscrit des histoires entières racontées par les autochtones. La traditions des conteurs est très développée dans l'Irlande traditionnelle. Les Irlandais croient réellement à ce qu'ils appelle le Petit Peuple, les fée et les sorcières. Ces croyances ne sont pas en contradiction avec le catholicisme, également profondément ancré. L'écrivain a capté cette spécificité de la culture Irlandaise traditionnelle avec bienveillance et réalisme.



En somme, Les îles Aran a été un voyage dépaysant dans une Irlande sauvage et mystique. Entre les journées de pêche et les contes centenaires, c'est la lecture idéale si vous souhaitez en savoir plus sur la mentalité de l'Erin dans ce qu'elle a de plus traditionnel et typique.
Lien : https://lageekosophe.com/
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Les îles Aran

Voici un beau documentaire sur les îles Aran à la fin du 19ème siècle. J'ai eu peur d'être déçue par un style devenu obsolète mais pas du tout.

Les descriptions de paysages, le cri des fous de Bassan, les anecdotes, contes et chansons... Tout y est ! Synge parvient à nous faire habiter les iles et dès lors, elles nous habitent pour un bon moment. J'entends de chez moi les oiseaux de là-bas, je les vois voler, je sens cette brume qui emplit tout de grisaille me traverser, je vois les jeunes femmes en robe rouge filer la laine, j'entends les chants gaéliques des vieux conteurs et en suis toute tourneboulée...

Un très très bon moment de dépaysement et de rusticité comme je les aime !
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Les îles Aran

Synge est un conteur merveilleux. Ce récit de quatre séjours dans les îles d'Aran un peu avant 1900, un véritable chef d'oeuvre que je place sur mon étagère virtuelle au près de mes chers Fermore, Chatwyn et Durrell (l'étagère est virtuelle parce que je lis en anglais, en numérique, pour profiter des dictionnaires).



Synge a séjourné à Inishmaan pour pratiquer et améliorer son Gaélique appris à Dublin. Ce n'est donc pas un touriste ordinaire mais un linguiste qui a eu pour professeurs les meilleurs conteurs des îles. Poète, il a su transcrire les récits, les histoires des fées (qui ne sont pas forcément des femmes, et qui peuvent être malveillantes).



Synge observe la vie simple sur ces îles, décrit les paysages, les costumes, la transhumance des bovins et des chevaux sur les curaghs. Fêtes et danses mais aussi naufrages et deuils. La vie est souvent à la merci des vents de l'Atlantique comme ces portes qu'on ouvre pour aérer et éclairer les maisons tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, ou comme ce médecin qui pourra venir sauver une femme ou un enfant malade, ou qui sera retenu de l'autre côté de l'océan par la tempête...



Synge a su créer des rapports d'amitié avec les habitants, susciter aussi leur curiosité. Pour que l'échange soit équitable il n'a pas oublié des photographies et son violon, ni les journaux qui donneront des nouvelles de la guerre de Cuba, il y a tant d'émigrés irlandais aux Etats Unis!
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Le baladin du monde occidental

L'auteur s'est servi que d'un ou deux mots qu'il n'a pas entendu parmi les campagnards d'Irlande. Il les a prononcé lui-même dans sa nursery avant de savoir lire les journaux. Ce récit a son importance, car dans l'imagination du peuple et la langue qu'il parle le lecteur ressent les frémissements de la vie, et, il est possible à un écrivain d'avoir un vocabulaire riche et copieux. En Irlande l'imagination populaire est enflammée, magnifique et tendre. Une belle découverte littéraire qui met en scène le caractère de l'irlandais occidental fasciné par les fables et la réalité de la vie, par des hâbleries et par des grosses bagarres. L'Irlande irrévérente naïvement amorale. Le baladin du monde occidental a été son œuvre théâtrale plus reprise provoquant une véritable émeute à sa sortie à Dublin en 1907.
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Le baladin du monde occidental

« Le baladin du monde occidental » est une pièce qui fut créée par Synge (poète irlandais) en 1907. Elle se déroule dans une région reculée de l'Irlande où il se passe peu de choses. Sauf qu'arrive un beau jour, un certain Christy Mahon. Celui-ci se vante d'avoir tué son père en lui assénant un coup de hache sur le crâne. La population locale, loin d'accuser ce nouveau venu, va admirer le courage du jeune homme. De plus, ce Christy Mahon fait fondre les jeunes femmes venues écouter son histoire. A la fête villageoise, il remporte plusieurs récompenses. Il est prêt à devenir l'icône de ces lieux, jusqu'à ...l'arrivée du père, soit disant enterré...

L'histoire est vraiment sympa, plutôt originale. Les personnages sont bien plantés, tous ce qu'ils en sont. Le texte peut paraître parfois difficile (quelques mots gaéliques parsèment les dialogues), mais avec un bon metteur en scène, cette pièce peut être rondement menée.
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Théâtre complet : Cavaliers de la mer ; L'Omb..

Un texte et des déroulements rythmés pour des intrigues surprenantes, où l'auteur parvient à mêler humour et situations tragiques. Et surtout, une langue d'une beauté incomparable pour du théâtre. La traduction de Françoise Morvan est audacieuse et ses effets sont réussis.
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Les îles Aran

Ce n'est pas un gentil récit de voyage qui s'émerveille de la beauté des îles solitaires battues par le vent.

Un siècle sépare l'ouvrage de notre escapade sur l'une des îles d'Aran mais on a aucun mal à se représenter la rudesse de la vie d'antan.

Pas un arbre dans le paysage, juste des champs verts délimités par des murets en pierres.

En ce temps-là le vapeur mettait 3 à 4 heures pour relier Galway à Aranmor puis ensuite il fallait prendre un coracle, véritable panier flottant, pour se rendre sur les autres îles. Le voyage était incertain voire mortel.

La vie est âpre à l'époque, les principales occupations sont la pêche, la collecte de varech pour faire de la soude et en temps de pluie on alterne avec le travail sur les champs de pommes de terre. Les fées sont légions, il faut prendre garde aux mauvaises rencontres. Pour autant l'auteur arpente les îles même de nuit.

Danes ces lieux tout est prodige, les tempêtes, les apparitions lointaines de navires que l'on course en vain sur des coracles, les pierres qui se déplacent la nuit, les chiens qui gémissent annonçant des drames.

Pas de division du travail, tout le monde sait brûler du varech, confectionner des pampooties (leurs chausses) tailler un cercueil...

C'est une vie de souffrances et de joies fugaces qui exacerbent les sentiments. On se lamente à grands cris lors des enterrements et on plaisante des menues drames des voisins et enfants.

La mort est familière.

Pour autant tout le monde fait bloc lors de la venue des gendarmes pour les expulsions.

L'auteur passa de nombreuses semaines, à différentes périodes, malgré la desolation des terres et l'incertitude de chaque voyage lui faisant côtoyer la mort. On frissonne en le lisant, détrempés par les embruns, on écoute avec suspicion les récits de fées et l'on frémit à chaque traversée. Cette lecture est un plaisir coupable au chaud dans le ferry du retour...



"Le coracle noir qui peinait lentement à travers ce monde gris et le doux sifflement de la pluie me valurent l'un de ces instants où nous saisissons, avec une immense détresse, quel court moment nous est laissé pour ressentir toute la merveille et toute la beauté du monde".
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Les îles Aran

Dès la première lueur de l'aube, le ciel se couvrit de nuages blancs et la tranquillité était si complète que chaque bruit semblait flotter de lui-même au loin dans le silence de la baie. Des lignes de fumée bleue montaient en spirales au-dessus du village et, plus loin, de lourds fragments de nuages chargés de pluie reposaient sur l'horizon.
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Le baladin du monde occidental

J’ai découvert le dramaturge et poète irlandais, John Millington Synge (1871-1909) en allant voir la pièce « Le Baladin du monde occidental » au Théâtre d'Ivry Antoine-Vitez, en 2011. Quel plaisir de relire ce texte.

Il semblerait qu’au cours d’un voyage, un vieil homme raconta à l’auteur l'histoire de l'homme du Connaught qui tua son père d'un coup de bêche et qu’il s'en inspira pour écrire ce conte jugé "diaboliquement immoral" à sa création, en 1907. Des nationalistes trouvèrent la pièce trop peu politique, et dégradante tant par la vulgarité de son langage que par l'image qu'elle donnait de la situation morale de l'Irlande.



L’histoire commence un soir qu’il fait nuit noire. Un jeune homme nommé Christy Mahon surgit dans un débit de boisson perdu au Nord-Ouest de l’Irlande. Pressé par les curieux, il avoue qu’il vient de tuer son père d’un coup de bêche. Son récit lui vaut l’admiration de tous. Les hommes voient en lui un héros, les femmes sont fascinées et se battent pour lui. Quand le père apparaît, le crâne fêlé mais bien vivant, tout s‘écroule pour Christy.



Ce texte à l’étoffe d’un conte cruel écrit dans une langue archaïque et raffinée. Cette langue donne un côté comique aux propos et l’humour grinçant va très bien avec le rythme endiablé de la pièce.

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