AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de John Morris Roberts (27)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Histoire du monde, tome 1 : Les âges anciens

Il y a tromperie sur la marchandise, je crois. L'acheteur qui croira se procurer un ouvrage d'histoire globale et planétaire comme il commence à s'en écrire aujourd'hui doit savoir que le livre date de 1976, et que cet ancien succès de librairie anglo-saxon paraît en France en 2015. D'autre part, l'auteur se contente de réécrire et de répéter sous forme filandreuse et ennuyeuse ce que l'on trouvera exposé brillamment, clairement et avec les bonnes questions, dans des ouvrages plus spécialisés, mais toujours destinés au grand public, sur les époques et les eres de l'histoire qui l'intéressent. Mieux vaut lire Nicolas Grimal sur l'Egypte ancienne, Jean Bottéro sur la Mésopotamie, Pierre Briant sur la Perse, ou Paul Petit sur la Rome antique, etc ..., que de parcourir ces chapitres vagues et superficiels qui couvrent beaucoup de matière, de temps et d'espace, pour n'en dire, finalement, que ce que l'on trouve déjà dit partout ailleurs, et souvent dans une perspective plus rigoureuse. L'histoire globale, qui parlera des grands ensembles et des époques dans leur interconnexion, reste encore à écrire ou à traduire (dans quarante ans peut-être ?).
Commenter  J’apprécie          270
Histoire du monde, tome 2 : Du Moyen Age au..

Ce deuxième de trois tômes parcourt le monde du moyen âge au siècle des lumières.



On se rend compte de la petite place de l'Europe Occidentale  face à la Perse ou l'Eurasie au début du moyen âge.

Montée de l'Islam, croisades, invasion mongole aliés aux chrétiens!, puis chute de Bysance en 1452 et montée des Ottomans et de la Perse.

Inde, Chine, Japon, Amérique Latine, un tour du monde qui n'est pas sans intérêt.



L'après moyen âge, expansion démographique, épidémies, famines, émigration, guerres de religion, développement économique et  l'esclavage, montée du capitalisme, expansion européenne, siècle des lumières.



Est-ce le style scolaire ou la structure touffue examinant chaque période par pays et par  thème qui ne m'ont suscité que peu d'intéret?
Commenter  J’apprécie          230
Histoire du monde, tome 3 : L'âge des révolutions

Bien que déçu par les deux premiers tômes, je termine la trilogie en retrouvant ce style un peu déplorable, aucun désir de rendre le texte accessible et attrayant, longues phrases générales, structure en un zigzagant méli-mélo, papillonnage, redondances, dont j'ai difficile de faire une synthèse.



Encensement de la constitution anglaise mais dont se séparent bientôt les colonies des Etats Unis, conséquences de la révolution française pour l'est de l'Europe, expansions coloniales pas souvent rentables, marxisme, rivalité Chine Japon, écroulement de l'empire Ottoman, découvertes et conquêtes de la science du 20 et 21e siècle, mais les deux guerre sont assez bien expliquées.

Commenter  J’apprécie          220
Histoire du monde, tome 1 : Les âges anciens

Fragilité de l'espèce humaine, condamnée, à l'instar de l'homo Erectus ou de Néanderthal?



Etonnante civilisation sumérienne  relatant déjà le déluge, la création du monde à partir de la mer, l'homme issu de l'argile....



Fabuleux voyage des origines au moyen âge, parfois un peu trop exhaustif pour moi,  traitant de philosophie, droit des femmes, origine de l'écriture, des sciences au coeur des civilisations sumeriennes, hindoues, chinoise,  grecque...
Commenter  J’apprécie          190
Histoire du Monde

De l'histoire du monde en général et de certains aspects en particulier (1)





Nous recevons une communication qui nous semble d'un intérêt tel que nous souhaitons vous la faire partager; elle reprend un article du Professeur Hafen Slawkenbergius, publié le 31 juin(1) de l'année 1916 dans la revue 'Annales Historico-religieuses' publiée par l'université de Nuuk.



'C'était en l'an 322(2),

c'était en l'an 3761 avant Jésus Christ

en l'an 3129 avant Mahomet,

en ces temps-là se réunissait encore régulièrement l'assemblée générale des dieux(3),

présidée par Enil, puis par un autre, modestement appelé Dieu, avant d'autres encore...

Furieux, ils étaient, les dieux...

Les hommes qu'ils avaient fabriqués, d'un peu de terre et de salive (divine)

étaient bruyants,

- aucune reconnaissance vraiment -

ne leur permettant pas de goûter au juste repos que réclamait leur oisiveté,

au moins après 22 heures ;

aussi décidèrent-ils de les noyer,

tous,

excepté un couple de tous les animaux,

et une famille,

celle de Ziusudra, aussi appelé Outa-Napishtim, Atrahasis, ou Noé ;

les documents hésitent sur le nom -

retenons le plus court, Noé,

pour la facilité de la lecture de ces documents passionnants.

Noé embarqua dans le bateau (aussi appelé arche) qu'il avait construit.

Avec lui, outre les animaux, il y avait sa femme,

Japhet, Sem et Cham (celui qui matait la nudité de son père), ses enfants légitimes,

ainsi que ses enfants nés d'amours autant ancillaires qu'adultérines,

Conch et Hamar.

Après une longue période de navigation,

selon les textes comprise entre 40 et 150 jours,

Noé envoya des oiseaux explorer les alentours; après de nombreux vols improductifs de toutes sortes d'oiseau, ce fut, par une belle soirée de printemps, une colombe qui revint et dit :

'j'ai vu une terre, certes il n'y a pas d'hommes, pas plus que d'animaux, en revanche il y des arbres, des champs, mais pas de vigne.'

Noé dirigea le bateau vers cette terre et décida de l'appeler Nivigne,

nom qui lui est resté jusqu'à ce jour. (3)



Pendant cette Odyssée,

la coque du bateau s'était couverte de mollusques

qui cherchèrent, dés l'amarrage, des massifs rocheux sous-marins,

plus adaptés à leur mode de vie,

Ils trouvèrent très près de ce mont Nivigne des parois qui leur convenaient parfaitement, et c'est là que Conch - un des fils adultérins de Noé -  développa l'élevage des moules, à qui - par la suite - l'on donna le nom de conchyliculture, en hommage au génial inventeur.

Une stèle, puis une statue et enfin une chapelle furent édifiées en ce premier emplacement, et l'on peut encore se recueillir dans la chapelle, là, en ce lieu, à qui l'on donna le nom de Les Conches.



C'est ainsi, que - foin de toutes les fantaisies inventées comme justifications à leurs croyances par quelques pseudo-érudits qui imaginaient que les terres où aborda Noé se situaient dans un orient aussi obscur que désert – l'on sait maintenant avec certitude que les bases de la civilisation humaine se situent bien en France et plus précisément dans le massif du Revermont.



Ce n'est pas un hasard si à peu de distance s’élevait le château d'Olifernes, d'où, selon des écrits – dont l'authenticité est mise en doute par certains – Judith présenta la tête d'Holophernes aux foules apeurées...

Notre rigueur scientifique nous empêche d'accorder une foi totale à ces textes, mais qui sait?'





Notes



1 Cette date du 31 Juin peut surprendre, mais n'oublions pas que le pays de Nuuk avait jusqu'en 1752, un calendrier différent. Certains esprits chagrins diront que 1916 se situe après 1752, c'est exact, et alors...?



2 les dates proposées sont approximatives et varient selon les sources entre l'an 322 et l'an 1227 (après la création)



3 Pour les très rares qui l'ignoreraient encore le Mont Nivigne est le point culminant du Revermont à 768 mètres, bien plus vraisemblable comme point d'accostage de l'arche de Noé que les 5165 mètres du mont Ararat, surtout quand on sait que le premier alpiniste de l' histoire à se hisser à plus de 1000 mètres fut Pétrarque qui arriva au sommet du Mont Ventoux (1909 mètres) le 26 Avril 1336. On retrouve bien là cette fâcheuse – et hélas – trop répandue volonté de travestir la vérité historique, ainsi que l'ont fait – par exemple – ceux qui ont voulu situer la bataille d'Alésia à Alise-Sainte-Reine . Il suffit dans l'un et l'autre cas de lire les écrits de ceux qui ont fait l'histoire : le carnet de bord de Outa-Napishtim (que l'on retrouve en annexe de Gilgamesh) ou le livre 7 de la guerre des Gaules de Jules C.





4 'Dieu se tient dans l'assemblée divine ; il juge au milieu des dieux.' (Psaume 82)

Et Enkil, rouvrant la bouche, S’adressa aux dieux, ses frères]: « Pourquoi voulez-vous me lier d’un serment ? Puis-je porter la main contre mes créatures? (Poème du Supersage)







à suivre,

l'article suivant traitera de sujets tout aussi passionnants voire davantage...



© Mermed
Lien : http://holophernes.over-blog..
Commenter  J’apprécie          120
Histoire du monde, tome 1 : Les âges anciens

Les ages anciens de l'histoire du monde : ... vaste programme. Et de fait, le contenu est complet.

Sur le contenu, justement, je ne m'étendrai pas. Je pense que l'auteur original connait mieux le sujet que moi et que son bouquin est largement documenté.



Sur la façon dont est agencée ce bouquin : ça c'est un peu déconcertant puisqu'on ne voyage pas d'années en années mais de régions en régions.

Du coup, j'étais souvent perdue car je m'attendais à une histoire chronologique.

Je n'ai donc pas su, tout le temps, faire les liens qui m'auraient permis une compréhension complète du livre. Certains éléments, certains enjeux des uns et des autres me sont totalement passés au dessus de la tete car les époques étaient, pour moi, trop alambiquées.



Sur le style de cette version, je sais que c'est un livre traduit. Je pense que la traduction est bien faite car le livre est tout de meme passionnant à lire. Il est fastidieux parfois mais sur l'ensemble des pages il reste captivant.

Ce n'est pas un livre à découvrir en vacances au soleil sur la plage. C'est plutot un ouvrage qui demande une certaine concentration et réflexion.

Commenter  J’apprécie          110
Histoire du monde, tome 1 : Les âges anciens

Depuis ces temps où ceux qui nous ont précédé sur la planète terre, ont déterminé notre forme de vie animale dans la direction du développement de la vie symbolique, avons-nous beaucoup évolué ?



Dans cette histoire de notre passé lointain, John M Roberts et Odd Arne Westad, racontent les mouvements migratoires et les réalisations des âges anciens. C'est époustouflant !



Soudain, ce passé est si proche et si loin. Une claque à nos représentations "spatio-centrée" et "culturo-centrée". Mais aussi la confirmation de ce que nous savions déjà : pillages, guerres, massacres et génocides jalonnent la marche de notre espèce. Et si, malgré tout, c'est un bonheur de lire l’épopée du jaillissement de notre forme de vie, il est aussi stupéfiant de découvrir le grand silence des morts, le grand silence des vaincus, de ceux dont les traces ont disparu. Au fil du récit, les auteurs pointent les limites de l'historiographie ancienne et l'on se prend à concevoir qu’il y eut bien des formes d’organisations sociales dont nous n’avons aucunes mémoires. Et, mystère des mystères, , des cultures qui, du jour au lendemain, se sont évaporées sans que la terre ne nous délivre plus aucunes traces de leur vitalité. Bref, vous l’aurez compris, c'est un livre stimulant qui apporte des éléments à notre réflexion sur la réalité complexe que nous nommons « humanité ». Une humanité si jeune et si fragile… (Pierre)
Lien : http://www.bnfa.fr/livre?bib..
Commenter  J’apprécie          90
Histoire du monde, tome 1 : Les âges anciens

Lire le premier tome d’Histoire du monde intitulé Les âges anciens (on va garder l’accent circonflexe pour le moment), c’est plonger dans l’Histoire de l’Homme. C’est se rappeler quelque chose que nous avons tendance à oublier, se rappeler que nous faisons partie d’un tout, d’une évolution. Se rappeler que tout seul, l’homme n’est rien. Ou alors pas grand-chose...



Les éditions Perrin publient en trois tomes, Histoire du monde de J. M Roberts et O.A Westad. Il s’agit de la sixième édition actualisée et de la première traduction en français. Et le moins que l’on puisse dire est qu’il était temps ! Pour qu’un livre d’histoire se vende à plus d’un million d’exemplaires dans le monde, il faut qu’il y ait une raison à cela. En fait, elles sont multiples !



Le style est dynamique, la traduction semble excellente, le livre se comprend, se dévore. On est loin d’une écriture universitaire alambiquée,mais cela ne l’empêche pas d’être précise.



Ce premier tome revient sur les débuts de l’humanité et nous passons sans nous en rendre compte de la préhistoire à l’éclosion des premières civilisations pour finir à l’âge classique. Tout y est fluide et semble tellement logique. C’est comme de regarder une naissance, la Terre a enfanté de l’Homme et nous le regardons grandir. Qu’il est bon de prendre de temps en temps ce recul !



La suite sur : www.actualitte.com
Lien : https://www.actualitte.com/a..
Commenter  J’apprécie          90
Histoire du monde, tome 2 : Du Moyen Age au..

Dans la continuation du premier tome, ce second nous narre avec beaucoup plus de précisions (normal, l'évolution humaine laisse des traces), les grands faits qui ont révolutionné notre Histoire les reliant les uns aux autres, avec causes et effets qui remettent les pendules à l'heure de notre ignorance ou superficialité (Bravo les programmes scolaires!). Par exemple, la domination des peuples nomades sur les peuples sédentaires ( tout le contraire d'aujourd'hui) marquera la séparation de l'histoire classique de l'histoire moderne. Le saviez-vous, sous la dynastie des Omeyyades (sunnites), on parlait le grec, dont ils s'inspiraient de cette culture; lorsqu'ils furent convertis à l'islam, "y adhérer permet de réduire le montant des impôts", clairvoyants ces arabes! On y trouve tant de pépites, sot sur notre vieux continent avec sa genèse, sur l'Inde, La Chine etc.

Aux férus d'histoire, je ne peux que le recommander, le style est agréable, il se lit comme un roman
Commenter  J’apprécie          40
Histoire du monde, tome 2 : Du Moyen Age au..

Il y a peu, nous vous parlions du premier tome d’Histoire du Monde de John M. Roberts et d’Odd Arne Westad, publié chez Perrin et merveilleusement traduit, pour la première fois en français, par Martine Devillers-Argouarc’h qui collabore régulièrement au magazine Historia. Nous quittons, avec le deuxième tome, les âges anciens, pour nous consacrer à une période qui va du Moyen Âge aux temps modernes.



Durant cette période, toutes les civilisations « chinoise, du Sud-est asiatique, indienne, occidentale et musulmane, vivent en toute indépendance pendant un laps de temps assez long pour laisser des marques indélébiles dans le plan d’ensemble du monde actuel. »



Si ce livre aborde l’histoire de l’Inde, de la Chine impériale et du Japon, il y est surtout question des civilisations occidentales et du Moyen-Orient ainsi que de leurs religions.



Et c’est ainsi que dans cette épopée nous découvrons, par exemple, dans le chapitre La genèse de l’Europe, l’histoire des francs. Cette histoire c’est aussi celle de Charles Martel qui repoussa les invasions arabes, de Pépin le Bref, son fils, élu roi de France en 751 et qui fut à l’origine de la création des futurs États pontificaux, de Charlemagne, son petit-fils, qui sera sacré empereur à Rome en 800 et qui fondera la dynastie des Carolingiens. C’est ce même Charlemagne qui saura se mettre à la tête d’« un royaume plus grand que tout ce que l’Europe a connu depuis Rome. »



Mais si l’Histoire nous a bien enseigné quelque chose, c’est que l’unité ne dure jamais vraiment et à la mort de celui-ci, l’empire sera morcelé. Division qui sera à l’origine de la création de deux grandes puissances européennes : la France et l’Allemagne. Nous y découvrons également un peuple de voyageurs venu du nord, les Vikings.



La suite sur www.actualitte.com
Lien : https://www.actualitte.com/a..
Commenter  J’apprécie          40
Histoire du monde, tome 1 : Les âges anciens

La série Histoire du monde a l'ambition de traiter toute l'histoire des civilisations en trois volumes. Il faut trouver le juste équilibre entre le choix de conserver l'information essentielle et le choix de faire l'impasse sur l'histoire plus anecdotique. C'est le principal reproche que je peux faire sur le premier volume. L'histoire des royaumes d'Afriques, que nous ne connaissons pas, la civilisation Bantou par exemple, n'est pas abordée. Les auteurs ont sans doute jugé bon de ne pas en apporter la description puisqu'elle n'aide pas à la compréhension globale du monde d'aujourd'hui, mais cela aurait toutefois renforcé la diversité des civilisations abordées. Peut être un peu moins de grec et plus d'Afrique et de Mesoamérique...En outre, la première partie sur l'histoire des Homininés est très sujette à l'interprétation personnelle, et pas assez factuelle à mon sens. Globalement la lecture est agréable, surtout le chapitre moyen-orient, et permet de recadrer ses idées sur le socle civilisationnel sur lequel repose le monde d'aujourd'hui.
Commenter  J’apprécie          30
Histoire du monde, tome 1 : Les âges anciens

Un souffle continu de l'HISTOIRE qui déferle comme un vrai tsunami de savoir. Oubliez ce que vous pensiez connaître, et plongez-vous dans cette grande épopée humaine. Nous commençons par la préhistoire telle que l'on ne vous l'a jamais décrite, avec une chronologie prudente qui prend son temps (des milliers d'années) où l'homme pas à pas franchit une marche de l'évolution après l'autre. Il y a un moment perdu dans le temps où les hommes prennent conscience de ce qui les entoure, et comment juguler la peur vers la nature qui les domine, une idée se forme, quelque force invisible à qui on adresse sa requête de protection, et puis l'avènement de l'agriculture va favoriser la sédentarité des hommes. Le point de départ de l'histoire des civilisations commence au IV millénaire avant J.-C. avec la Mésopotamie, puis l'Egypte et puis celle qui nait en Méditerranée (minoenne). Ce qui frappe c'est l'interaction déjà présente entre ces civilisations, les flux migratoires qui ne cesseront de modeler les mondes antiques. Aujourd'hui, nous sommes stupéfaits de ces migrations qui nous touchent, mais en lisant cette oeuvre, on ne peut que comprendre que l'histoire continue, ce qui a été, les Grandes civilisations, ne sont plus et nous devons en prendre acte également pour la notre.
Commenter  J’apprécie          30
Histoire du monde, tome 1 : Les âges anciens

Raconter l'histoire du monde est peut être une ambition démesurée d'historien mégalomane mais ce genre d'ambition est tout le sel de cette belle activité humaine qu'est la science historique : non pas la description par le menu des détails de la vie des hommes en tel temps et en tel lieu (description bien évidemment nécessaire, parfois également passionnante, parfois ennuyeuse d'érudition stérile), mais la mise en mouvement sous nos yeux des hommes du passé pour mieux comprendre non seulement les raisons et les causes qui les ont poussés à agir ainsi qu'ils l'ont fait et surtout ce que nous leur devons et ce en quoi ils ont forgé notre monde, nos vies et nos idées...



Dans ces "seulement" 450 pages consacrées à l'apparition des humains et à la naissance des premières civilisations jusqu'au VI ème siècle, les auteurs tentent de comprendre pourquoi et comment sont apparues les premières grandes civilisations ; celles qui ont laissé des traces matérielles, mais surtout des traces majeures dans les sociétés contemporaines. L'un et l'autre étant probablement liés d'ailleurs. Peut être d'autres sociétés de ces temps anciens (évoquées en marge et dont l'existence est avérée principalement par leurs contact avec ces civilisations) ont su développer des cultures riches et complexes mais fautes de traces nous n'avons hérité de rien. Ou nous n'en savons rien.



Les auteurs se centrent sur trois aires géographiques principales où sont nées les premières civilisations : la Mésopotamie et puis plus largement le pourtour méditerranéen, l'Inde et la Chine. Dans ces univers, la néolithisation et l'apparition de l’agriculture ont débouché sur des sociétés complexes, organisées, disposant d'États puissants, des sociétés qui ont inventé l'écriture, développé des techniques sophistiquées, des religions élaborées et parfois très abstraites. Ils s'attachent à montrer les liens, les rapports entre ces civilisations à la fois dans le temps et dans l'espace.



Des contacts ont probablement existé dès les temps anciens entre le monde indien et le monde mésopotamien. La multiplication et l'élargissement des contacts est certainement la cause de l'accélération des évolutions à partir de foyers de civilisation distincts au départ. Dans le même temps ces foyers se sont construits sur des fondements très différents dont les principes et les valeurs sont restées toujours présents aujourd'hui dans une continuité millénaire. Les auteurs présentent une vision de très longue durée des civilisations indienne et chinoise. La présentation n'est pas tout à fait la même pour notre aire culturelle qui occupe plus de pages et dont nous maitrisons mieux les étapes (un peu d'ethnocentrisme?). Mais les ruptures et les changements y paraissent plus marqués.



Et les autres me direz vous ? l’Amérique, l'Afrique et l'Europe, voire l’Océanie. De cette dernière, rien n'est dit. l’Amérique est bien plus récemment humanisée (l'auteur évoque un peuplement humain il y a 20 000 ans seulement ) et un essor de l’agriculture bien plus récent ; environ 2700 avant JC. Les civilisations précolombiennes ne sont que brièvement évoquées ici. L’Afrique reste à part : berceau de l’humanité, lieu de développement d'une très brillante civilisation égyptienne (dont l'auteur souligne qu'elle a laissé peu de postérité, est morte d'épuisement et d'incapacité à s'adapter et a eu peu d'influence culturelle sur le reste du monde), le reste de son territoire est resté pour l'essentiel aux marges des grands courants jusqu'à une époque récente. L'Europe est également à cette époque un territoire isolé où agriculture se développe ainsi que des techniques de travail de la pierre et la métallurgie mais sans donner lieu à une civilisation comparable aux empires de Mésopotamie ou de la Chine ancienne à la même époque.



L'auteur émet une hypothèse : la civilisation est née là où les conditions matérielles favorisaient l'agriculture (vallée du Nil, de l'Indus, Croissant fertile, Fleuve Jaune et Yangzi ) mais nécessitaient que les hommes collaborent pour maitriser les forces de la nature. "Dans les grandes vallées fluviales il fallait, si l'on voulait survivre, travailler collectivement pour contrôler l'irrigation et exploiter la terre, alors que, dans la plus grande partie de l'Europe, une famille pouvait grappiller seule de quoi subsister. Il n'est pas besoin de disserter à perdre haleine sur les origines de l'individualisme occidental pour reconnaitre là un véritable trait distinctif d'une grande importance pour l'avenir" (page 217).



Les auteurs s’intéressent ensuite aux périodes dites "classiques" : antiquité grecque et romaine et transition chrétienne, dynastie Han et empire Maurya, ; soit globalement les siècles qui précédent et suivent la naissance de JC. Nous sommes ici en terrain de plus en plus connu.

l'importance du monde grec est particulièrement mis en exergue et semble particulièrement fasciner l'auteur : la culture grecque a apporté la raison au monde des hommes, les a aidé à sortir de l'obscurantisme et de la superstition par la réflexion rationnelle . " la civilisation grecque représenta tout simplement l'effort le pus important que l'homme ait accompli jusqu'alors pour devenir maitre de sa destinée. En l'espace de quatre siècles, la Grèce avait inventé la philosophie, la politique, l’essentiel de l'arithmétique et de la géométrie, ainsi que les grandes catégories de l'art occidental" (pages 283).



La transition chrétienne est l'autre moment central dans la présentation des auteurs : le moment du passage de l'empire romain vers ce que seront l’Europe et l'Orient médiévaux. Réunis par l'empire, ils deviendront deux pôles de civilisations différents. Le rôle de l'église catholique se glissant dans les structures de l'empire, en Occident, est essentiel.

Cette période est, d'ailleurs, depuis longtemps pour moi un sujet de fascination et d'émotion historiques : moments indéfinissables où ce qui était n'est plus tout à fait et ce qui adviendra n'est pas encore là. Tout est changement dans l'histoire, sinon il ne s'agit pas d'histoire mais il s'agit là d'un moment particulier où les hommes ont pu vivre à l'échelle d'une vie ou de la mémoire de quelques générations le passage de la grandeur, même affaiblie, d'un empire qui apportait la culture, la paix et la stabilité aux troubles et à l'incertitude d'un monde éclaté qu'il fallait reconstruire ou tout au moins dans lequel il fallait réussir à vivre. Ma lecture de Boece m'a beaucoup marqué.

.

Mais revenons-en à nos auteurs : finalement une lecture passionnante que l'on a du mal à lâcher, un souffle historique, une hauteur de vue et une force d'évocation certaine qui tente de donner à sens au chaos de l'histoire humaine en retenant ce qui leur apparait fondateur. Les spécialistes de telle ou telle période peuvent y trouver des oublis ou des simplifications. J'ai moi même parfois été étonnée de l'importance donnée à certaines étapes comme par exemple le long passage sur Saint Augustin. Mais tenter de s'extirper des sables mouvants des détails pour tisser une vue d'ensemble est plus important et plus enrichissant.



Commenter  J’apprécie          20
Histoire du monde, tome 1 : Les âges anciens

Raconter l'histoire du monde est peut être une ambition démesurée d'historien mégalomane mais ce genre d'ambition est tout le sel de cette belle activité humaine qu'est la science historique : non pas la description par le menu des détails de la vie des hommes en tel temps et en tel lieu (description bien évidemment nécessaire, parfois également passionnante, parfois ennuyeuse d'érudition stérile), mais la mise en mouvement sous nos yeux des hommes du passé pour mieux comprendre non seulement les raisons et les causes qui les ont poussés à agir ainsi qu'ils l'ont fait et surtout ce que nous leur devons et ce en quoi ils ont forgé notre monde, nos vies et nos idées...



Dans ces "seulement" 450 pages consacrées à l'apparition des humains et à la naissance des premières civilisations jusqu'au VI ème siècle, les auteurs tentent de comprendre pourquoi et comment sont apparues les premières grandes civilisations ; celles qui ont laissé des traces matérielles, mais surtout des traces majeures dans les sociétés contemporaines. L'un et l'autre étant probablement liés d'ailleurs. Peut être d'autres sociétés de ces temps anciens (évoquées en marge et dont l'existence est avérée principalement par leurs contact avec ces civilisations) ont su développer des cultures riches et complexes mais fautes de traces nous n'avons hérité de rien. Ou nous n'en savons rien.



Les auteurs se centrent sur trois aires géographiques principales où sont nées les premières civilisations : la Mésopotamie et puis plus largement le pourtour méditerranéen, l'Inde et la Chine. Dans ces univers, la néolithisation et l'apparition de l’agriculture ont débouché sur des sociétés complexes, organisées, disposant d'États puissants, des sociétés qui ont inventé l'écriture, développé des techniques sophistiquées, des religions élaborées et parfois très abstraites. Ils s'attachent à montrer les liens, les rapports entre ces civilisations à la fois dans le temps et dans l'espace.



Des contacts ont probablement existé dès les temps anciens entre le monde indien et le monde mésopotamien. La multiplication et l'élargissement des contacts est certainement la cause de l'accélération des évolutions à partir de foyers de civilisation distincts au départ. Dans le même temps ces foyers se sont construits sur des fondements très différents dont les principes et les valeurs sont restées toujours présents aujourd'hui dans une continuité millénaire. Les auteurs présentent une vision de très longue durée des civilisations indienne et chinoise. La présentation n'est pas tout à fait la même pour notre aire culturelle qui occupe plus de pages et dont nous maitrisons mieux les étapes (un peu d'ethnocentrisme?). Mais les ruptures et les changements y paraissent plus marqués.



Et les autres me direz vous ? l’Amérique, l'Afrique et l'Europe, voire l’Océanie. De cette dernière, rien n'est dit. l’Amérique est bien plus récemment humanisée (l'auteur évoque un peuplement humain il y a 20 000 ans seulement ) et un essor de l’agriculture bien plus récent ; environ 2700 avant JC. Les civilisations précolombiennes ne sont que brièvement évoquées ici. L’Afrique reste à part : berceau de l’humanité, lieu de développement d'une très brillante civilisation égyptienne (dont l'auteur souligne qu'elle a laissé peu de postérité, est morte d'épuisement et d'incapacité à s'adapter et a eu peu d'influence culturelle sur le reste du monde), le reste de son territoire est resté pour l'essentiel aux marges des grands courants jusqu'à une époque récente. L'Europe est également à cette époque un territoire isolé où agriculture se développe ainsi que des techniques de travail de la pierre et la métallurgie mais sans donner lieu à une civilisation comparable aux empires de Mésopotamie ou de la Chine ancienne à la même époque.



L'auteur émet une hypothèse : la civilisation est née là où les conditions matérielles favorisaient l'agriculture (vallée du Nil, de l'Indus, Croissant fertile, Fleuve Jaune et Yangzi ) mais nécessitaient que les hommes collaborent pour maitriser les forces de la nature. "Dans les grandes vallées fluviales il fallait, si l'on voulait survivre, travailler collectivement pour contrôler l'irrigation et exploiter la terre, alors que, dans la plus grande partie de l'Europe, une famille pouvait grappiller seule de quoi subsister. Il n'est pas besoin de disserter à perdre haleine sur les origines de l'individualisme occidental pour reconnaitre là un véritable trait distinctif d'une grande importance pour l'avenir" (page 217).
Lien : http://maryclaudef.free.fr/d..
Commenter  J’apprécie          20
Histoire du monde, tome 1 : Les âges anciens

Cet ouvrage est une référence en matière d'histoire grâce à son étonnante fluidité, par conséquent il donne l'impression d'être absorbé par le texte.

On pourrait penser que ce livre qui compte approximativement 500 pages pourrait être rébarbatif, au contraire le style utilisé pour aborder L Histoire est à la portée de tous.

L'aspect particulièrement intéressant de cet ouvrage, est qu'il parle de l'Histoire du monde. En effet, il passe en revue tous les continents. Cela permet au lecteur de se faire une idée de toutes les civilisations de part le monde pour une même période, et les interconnections entre elles pour leur développement.

A recommander pour tous les passionnés d'histoire et de découverte du monde.
Commenter  J’apprécie          20
Histoire du monde, tome 1 : Les âges anciens

Très bon livre où on apprend pleins de choses mais un peu rébarbatif sur le long terme. C'est pas le livre qui donne envie d'être lu d'une seule fois, pour ma part je le lis petit à petit car il y a beaucoup de choses à retenir. Cependant il est très complet et enrichissant. Je le recommande
Commenter  J’apprécie          10
Histoire du monde, tome 1 : Les âges anciens

Un ouvrage essentiel pour appréhender l'ensemble de l'histoire de l'humanité, de la préhistoire à la chute des empires romain, en Europe et Han, en Chine, en passant par la Mésopotamie et l'Egypte.

Les auteurs tentent, avec du recul et des choix nécessairement partiaux, de dégager les lignes de forces, les causes qui peuvent expliquer l'évolution de l'humanité, les grandes influences culturelles, les progrès techniques, les interactions entre les peuples.

Une lecture exigeante, si enrichissante parce qu'elle incite à ouvrir d'autres livres pour en savoir plus.
Commenter  J’apprécie          10
Histoire du monde, tome 1 : Les âges anciens

Une somme bien construite, qui ne sort pas du style ni du cadre.
Commenter  J’apprécie          10
Histoire du Monde

J'ai acheté ce livre sur l'histoire du monde espérant faire un peu le ménage entre tous ces homos de la préhistoire... L'intro était prometteuse. 6ème édition de l'ouvrage initial de J.M. Roberts (histoire acclamée par la critique et plébiscitée dès sa première parution) actualisée en 2012 par l'un de ses admirateurs, O.A. Westad, historien norvégien, traduite en français en 2016.

Mais depuis, nous avons fait de nouvelles découvertes sans oublier que tout est conjecture !

1er bilan : bof... à première vue, ce tome I n'est qu'une redite de l'histoire de Jacques Attali, L'homme nomade (côté surprenant d'Attali, comme sa fiction La vie éternelle) en soi pas si claire... et principalement la même soupe enseignée sur l'évolution humaine et les différentes civilisations traversées par la vision de ces hommes.

Ecrite pour le grand public, elle conserve néanmoins, tout comme le livre d'Attali, cet atout majeur.
Lien : https://zoegilles.net/blog/
Commenter  J’apprécie          00
Histoire du monde, tome 3 : L'âge des révolutions

Trois tomes, des milliers de page. Il y a de quoi en rebuter beaucoup. Pourtant ce travail remarquable mérite le détour.

Tout d'abord parce qu'il aborde l'Histoire de façon non événementielle ou saucissonnée : l'évolution de l'humanité nous est proposée ici, tel un puzzle dont chacune des pièces est nécessaire à la compréhension de l'ensemble.

Ensuite, parce que, remise en perspective, on se rend que l'homme a toujours réagi aux mêmes besoins, de la même façon, quelle que soit la spatio-temporalité dans laquelle il s'inscrivait. C'est mon avis personnel, à la lecture de l'ouvrage et bien sûr que chacun se fera sa propre opinion; c'est le but - aussi - de pareille lecture.

Seul bémol : l'absence d'illustrations et - surtout ! - de cartes.
Commenter  J’apprécie          00




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de John Morris Roberts (200)Voir plus

Quiz Voir plus

Morales de La Fontaine (1)

Dans quelle fable de J. de La Fontaine trouve-t-on cette morale: « Rien ne sert de courir, il faut partir à point » ?

Le renard et le bouc
Le laboureur et ses enfants
Le lièvre et la tortue
L’ours et l’amateur des jardins

8 questions
222 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie françaiseCréer un quiz sur cet auteur

{* *}