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Citations de John Muir (107)


Nous tous ,arbres comme êtres humains ,parcourons la Voie lactée; pour autant ,jamais jusqu'à ce jour de tempête ,il ne m'était venu à l'esprit que les arbres, ballottés par le vent ,sont des voyageurs ,dans le sens ordinaire du terme.
Ils entreprennent de nombreux voyages ,pas très longs ,il est vrai ;cependant les nôtres ,nos petits aller-retours, ne sont guère plus que des balancements d'arbre - et nombre d'entre eux bien moins.
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Je suis bien content de ne pas être assez éminent pour que l'on ait ainsi besoin de moi dans la bousculade du monde.
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...absorbé que je suis dans la bienheureuse Nature ,je ne me suis jamais intéressé ,même enfant, aux esprits frappeurs ,à la seconde vue ,aux histoires de fantômes ni à tout ce genre de choses ,car tout cela me semblait relativement inutile et infiniment moins merveilleux que la beauté quotidienne de la Nature ,évidente ,harmonieuse, mélodieuse et ensoleillée.
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On s'imagine qu'un cœur semblable au nôtre doit sûrement battre au fond de tous les cristaux ,de toutes les cellules ,et on a envie de s'arrêter pour parler aux plantes et aux animaux ,comme on parlerait à d'autres montagnards amicaux.
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Aussi longtemps que je vivrai, j’entendrai les chutes d’eau, le chant des oiseaux et du vent, j’apprendrai le langage des roches, le grondement des orages et des avalanches et je resterai aussi près que possible du cœur du monde.
Et qu’importe la faim, le froid, les travaux difficiles, la pauvreté !
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Nous passâmes la nuit sous son toit , la première que je passai avec des Indiens ,mais jamais je ne me sentis plus pleinement chez moi. L'amour que l'on y portait aux enfants illuminait toute la demeure.
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On ne croirait pas que les myriades de fleurs qui teintent le haut de la montagne sont sorties des graviers secs et rugueux de la désagrégation, mais plutôt qu’il s’agit d’une nuée de visiteuses venues témoigner de l’amour de la Nature pour ce que nous, dans notre ignorance timorée et notre incroyance, appelons un désert absolu.
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Je leur fis quitter la vallée par les cascades de Vernal Fall et Nevada Fall, puis en suivant l’arête principale de partage des eaux jusqu’aux grandes prairies du Tuolumne, par l’ancienne piste de Mono, et, de là, le long du Tuolumne jusqu’à sa source. C’était la première excursion de mes compagnons dans la Grande Sierra et comme ordinairement j’étais presque toujours tout seul dans mes expéditions, la manière dont cette beauté nouvelle se reflétait sur leurs visages était pour moi un sujet d’étude inédit et intéressant. Naturellement, ils étaient surtout sensibles aux couleurs – l’azur intense du ciel, le gris violacé du granite, le rouge et le brun des prés desséchés, le pourpre et le cramoisi translucide des marais à myrtilles, le jaune flamboyant des bois de trembles, le miroitement argenté des cours d’eau, le vert et le bleu vifs des lacs glaciaires. Pourtant, l’expression d’ensemble du site, rocailleux et sauvage, leur semblait extrêmement décevante, et comme ils parcouraient la forêt d’une crête à l’autre, scrutant intensément les paysages au fur et à mesure qu’ils se déroulaient devant eux : « Certes, tout cela est immense et sublime, me dirent-ils, mais nous n’avons encore rien vu qui puisse faire l’objet d’un tableau. L’art est long. L’art est limité, vous savez; voici des premiers plans, des seconds plans, des arrière-plans, mais tous pareils : des moutonnements de rochers nus, des bois, des bouquets d’arbres, de légères mouchetures de prairies et des bandes d’eau scintillante.
– Ne vous en faites pas, répondis-je. Un peu de patience et vous allez voir quelque chose qui vous plaira. »
De fait, vers la fin du deuxième jour, la crête de la Sierra commença à se découvrir, et quand nous eûmes contourné complètement le promontoire dont j’ai parlé, le tableau tout entier apparut dans l’éclat radieux du couchant. Leur enthousiasme alors ne connut point de bornes et le plus impulsif des deux, un jeune Ecossais, s’élança droit devant lui, en criant, en gesticulant et en levant les bras au ciel comme un dément. Enfin un paysage alpin bien typique !
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De bonne heure, par un beau matin du milieu de l’été indien, alors que les prairies glaciaires craquetaient encore de cristaux de givre, je partis du pied du mont Lyell pour la vallée de Yosemite, afin de reconstituer mes réserves de pain et de thé. J’avais passé l’été, comme bien des précédents, à explorer les glaciers qui sont à la source des fleuves San Joaquin, Tuolumne, Merced et Owens, à mesurer et étudier leur direction, leurs mouvements, leurs crevasses, moraines, etc., et le rôle qu’ils avaient joué, au cours de la période de leur plus grande extension, depuis la création et le développement des paysages alpins de ce merveilleux pays. L’époque propice à ce genre de travail était presque achevée pour cette année-là et je me régalais d’avance de l’hiver qui venait avec ses prodigieux orages, où je serais bloqué bien au chaud par la neige dans ma cabane de Yosemite, avec une bonne provision de pain et de livres; une pointe de regret me vint pourtant lorsque je me dis que, peut-être, je ne reverrais plus avant l’été prochain cette région bien-aimée, hormis de loin, des hauteurs proches des murailles de Yosemite.
Pour les artistes, peu d’endroits de la Grande Sierra sont, strictement parlant, pittoresques. L’ensemble de la chaîne forme un seul grand tableau, qu’il est difficile de diviser en panneaux plus petits – bien différente, de ce point de vue, des montagnes plus anciennes et, pourrait-on dire, plus matures de la chaîne côtière. Tous les paysages de la Grande Sierra, nous l’avons vu, ont connu une nouvelle naissance et ont été remodelés de la base au sommet par les déferlements de glace du dernier âge glaciaire. Mais tous ces nouveaux paysages n’ont pas vu le jour simultanément : certains des plus élevés, où la glace a duré plus longtemps, ont des dizaines de siècle de moins que ceux des régions inférieures, plus chaudes. En général, plus les paysages de montagne sont jeunes – par rapport à l’époque où ils ont émergés des glaces de l’ère glaciaire j’entends –, moins on peut les décomposer en éléments artistiques capables de donner des tableaux chaleureux, aimables et sympathiques, et renfermant une humanité respectable.

Ici pourtant, sur le haut bassin du Tuolumne, se trouve un groupe de pics sauvages, sur lesquels un géologue pourrait dire que le soleil vient à peine de commencer à briller, mais qui est néanmoins hautement pittoresque, et, dans ses grandes lignes, si régulier, si bien équilibré, qu’il en apparaît presque conventionnel – un groupe de pitons noirs couverts de neige, avec, parquant sa base, des mamelons de granit gris bordés de pins, le tout dressé librement vers le ciel, au fond d’une vallée superbes, dont les imposantes murailles s’avancent en biseau des deux côtés pour embrasser l’ensemble sans renfermer le moindre élément étranger. L’avant-plan flamboyait des couleurs de l’automne, marron, violet et or, enrichies encore par le clair soleil, contrastant violemment avec le bleu profond du ciel comme avec le noir, le gris, le blanc pur, spirituel, des roches et des glaciers. Vers le bas, à travers la brume, on pouvait voir le jeune Tuolumne jaillir de ses fontaines cristallines, tantôt étalé en calmes vitreux comme s’il retournait à l’état de glace, tantôt bondissant en blanches cascades pour se changer en neige; se glisser à droite et à gauche entre des éminences de granite, puis traverser le fond plat et herbeux de la vallée en divaguant rêveusement d’un côté à l’autre avec des mouvements calmes et solennels, près des saules et des laîches qui s’y baigner les pieds et autour de bosquets de pins effilés. Et tout au long de ce cours si varié, parfois rapide et parfois lent, on l’entendait chanter à pleine ou à mi-voix, remplissant constamment le paysage d’une animation spirituelle et manifestant constamment à travers chacun de ses mouvements, chacune de ses intonations, la grandeur de ses origines.

Poursuivant mon chemin solitaire vers le bas de la vallée je me retournais constamment pour contempler ce somptueux tableau, en élevant les bras afin de l’enfermer comme dans un cadre. Après des siècles de développement dans le noir, sous les glaciers, après avoir connu le grand soleil et les tempêtes, il semblait être prêt et attendre l’artiste élu, comme le blé mûr attend le moissonneur. Que j’aurais aimé pouvoir emporter couleur et pinceaux durant mes voyages et apprendre à peindre ! En attendant, il me fallait me contenter de photographies dans ma tête et de croquis dans mon carnet. Lorsque j’eus contourné un promontoire à pic formant saillie sur la muraille occidentale de la vallée, les sommets disparurent et je pressai le pas à travers les prairies gelées, le long de la ligne de partage entre les eaux de la Merced et du Tuolumne, puis au sein des forêts qui recouvrent les pentes de Cloud’s Rest, arrivant au Yosemite au bon moment – car pour moi, c’est toujours le moment. Curieusement, parmi les premières personnes que j’y rencontrai, se trouvaient deux artistes, qui, munis de lettres de recommandation, attendaient mon retour. Ils me demandèrent si, au cours de mes explorations dans les montagnes environnantes, je n’avais pas trouvé un paysage qui se prêtât à une peinture de grande dimension – sur quoi je me mis à décrire celui qui venait justement de susciter mon admiration. Au fur et à mesure que je donnais plus de détails, je vis leur visage s’illuminer, si bien que je m’offris pour les guider et qu’ils me dirent que, près ou loin, ils me suivraient avec joie si je pouvais prendre le temps de les conduire.
Comme des orages pouvaient à tout instant venir à éclater dans le beau temps, ensevelissant les couleurs sous la neige et coupant la retraite des artistes, je leur conseillai de se préparer séance tenante.
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Aussi longtemps que je vivrai, j’entendrai les chutes d'eau, le chant des oiseaux et du vent, j’apprendrai le langage des roches, le grondement des orages et des avalanches et je resterai aussi près que possible du cœur du monde. Et qu’importe la faim, le froid, les travaux difficiles, la pauvreté !
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Baigner dans une pareille beauté, étudier les expressions qui varient sans cesse sur le visage des montagnes, contempler les étoiles, qui possèdent ici un éclat dont l’habitant des plaines ne peut même pas rêver, surveiller le cycle des saisons, écouter les chansons des eaux, du vent et des oiseaux, tout cela serait un infini plaisir.
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Dans cette cataracte - l’une des plus merveilleuses du monde -, l’eau ne paraît pas être soumise aux lois ordinaires, mais semble plutôt une créature vivante, pleine de la force des montagnes et de leur joie immense et indomptée.
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De même que le soleil, avant d’être levé, peint parfois son image au firmament, il arrive aussi que les ombres des événements précèdent ceux-ci, et dans aujourd’hui marche déjà demain.

Samuel Taylor Coleridge.
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Mais la Nature est le seul jardinier capable d’un travail aussi raffiné.
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Les rochers, l’air ambiant, tout me parle d’une voix audible ou silencieuse ; tout est joyeux, merveilleux, enchanteur, tout bannit la lassitude et le sentiment du temps qui passe. Lorsqu’on s’enfonce ainsi au cœur de la montagne, on n’éprouve plus aucun désir de quoi que ce soit, ni maintenant ni plus tard.
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Il est étrange et admirable de constater que plus les montagnes sont sauvages, glaciales, meurtries par les orages, plus leur surface paraît éclatante et plus les plantes qu’elles hébergent sont belles.
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Les âmes comme la sienne sont endormies, j’imagine, ou étouffées et embrumées sous les plaisirs et les soucis mesquins.
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Tous les matins, en sortant de la mort du sommeil, les plantes bien-heureuses, tous nos cousins du royaume animal, grands et petits, et les rochers eux-mêmes paraissaient crier : « Debout, debout, réjouis-toi, réjouis-toi, viens nous aimer et te joindre à notre chant. Viens ! Viens ! »
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Encore une de ces magnifiques journées de la Sierra, au cours desquelles on a l’impression de se dissoudre et d’être absorbé, puis envoyé tout palpitant on ne sait trop où. La vie ne semble ni longue ni courte, et nous ne songeons pas plus à gagner du temps ou à nous dépêcher que les arbres et les étoiles. Voilà la véritable liberté, voilà une excellente et pratique sorte d’immortalité.
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 Comme bien des choses qui ne sont apparemment d’aucune utilité à l’homme, il n’a guère d’amis, et la question bornée « Pourquoi a-t-il été créé ? » revient inlassablement, sans que personne songe à s’aviser qu’il a peut-être été créé en premier lieu pour lui-même. 
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