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Citations de Jon Fosse (57)


LA FEMME
Je crois
Je
oui
oui je crois que oui
mais
L'HOMME
Oui
LA FEMME
Mais peut-être
L'HOMME
Tu ne veux pas
(Il s'interrompt)
oui
tu veux qu'on
(Il s'interrompt)
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Johannes va voir le jour car dans l'obscurité du ventre de Marta il a grandi et pris des forces de presque rien il est devenu un petit être humain un beau petit gaillard des doigts lui ont poussé aux mains et aux pieds il a déjà un visage des yeux et un cerveau (....) il va arriver dans le froid de ce monde où il sera seul séparé de Marta séparé des autres seul il sera toujours seul et puis quand tout sera fini quand son heure sera venue il se dissoudra et retournera au néant, il retournera d'où il est venu du néant au néant, ainsi va la vie
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L'HOMME
Tout est un jeu
LA FEMME
Et tout est sérieux
L'HOMME
Tout est un jeu sérieux
LA FEMME
La tu te surpasses
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(...) il ne peut pas s'endormir maintenant, et pourtant il ferme les yeux et alors il voit que le fjord est calme et d'un bleu éblouissant, et la mer est là-bas tout aussi bleue, et le bateau se balance doucement dans la crique et les collines qui entourent la remise à bateaux sont vertes, et il est assis sur le banc et dans sa main il tient le violon et il met son violon à l'épaule et il joue et là, au loin, près de Brotet, il y a Alida qui accourt, et on dirait que sa musique à lui et ses mouvements à elle se fondent dans la clarté verte du jour, et son bonheur est si grand que sa musique se fond dans tout ce qui pousse et qui respire, et l'amour pour Alida l'inonde et l'inonde et l'amour inonde sa musique et l'amour inonde tout ce qui pousse et qui respire et Alida le rejoint (...)
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Je ne sais pas si j’aime l’amour
Je crois que je suis contre l’amour
L’amour
qui pousse les pères à abandonner leurs enfants
Je suis contre
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LA FILLE
Et il avait fabriqué un si joli cadre
LA MÈRE
Oui
LA FILLE
Avec des paquets de cigarettes vides
LA MÈRE
Oui
LA FILLE
Qui encadre maintenant votre photo de mariage
LA MÈRE
Eh oui
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C'est cet été que j'ai revu Knut, il s'était marié, il avait deux filles. Il y a cette inquiétude, je ne sais pas, mais il y a cette inquiétude. J'ai crié pour appeler Knut, mais il n'a pas répondu, il s'est contenté de s'en aller. Depuis, je ne l'ai pas vu. Il faut éloigner l'inquiétude, c'est pour ça que j'écris. C'est cet été que l'inquiétude m'a envahi. Je ne sors plus. Je n'ai pas touché à ma guitare depuis que l'inquiétude m'a envahi. (page 33)
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des hommes sont disséminés de part et d’autre de l’établissement, assis seuls à leur table, en solitaire, totalement seuls avec leur pinte de bière en face d’eux et leur paquet de tabac à côté d’eux, un ici et un autre là, ils se roulent une cigarette, ils s’allument leur cigarette, ils tirent une longue bouffée de leur cigarette, ils recrachent la fumée de leur cigarette, ils lèvent leur pinte de bière, ils boivent une grande gorgée de bière, désespérément seuls à leur table, un ici et un autre là, en solitaire, ils ne semblent même pas remarquer la présence des autres clients dans l’établissement, ni même que nous sommes entrés dans l’établissement, ils sont assis tout seuls à leur table, un ici et un autre là, en solitaire, plongés dans leur monde, enfermés en eux-mêmes, je pense
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Je ne sors plus, une inquiétude m'a envahi et je ne sors pas. C'est cet été que l'inquiétude m'a envahi. J'ai revu Knut ça faisait bien dix ans que je ne l'avais vu. Knut et moi on était toujours ensemble. Une inquiétude m'a envahi. Je ne sais pas ce que c'est, mais l'inquiétude me fait mal dans le bras gauche, dans les doigts. Je ne sors plus. Je ne sais pas pourquoi, mais ça fait plusieurs mois que je n'ai pas mis les pieds dehors. Il n'y a plus que cette inquiétude. C'est pour ça que j'ai décidé d'écrire, je vais écrire un roman. Je suis obligé de faire quelque chose. Je ne supporte plus cette inquiétude. Peut-être qu'écrire, ça m'aidera. C'est cet été que l'inquiétude m'a envahi. J'ai revu Knut. Il s'était marié, il avait deux filles. Quand on était enfants on était toujours ensemble, Knut et moi. Et puis Knut s'en est allé. J'ai crié pour l'appeler, mais Knut s'est contenté de s'en aller. Une inquiétude m'a envahi. (Page 9)
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Le Jeune Homme
Est-ce parce que j'avais l'air trop misérable
que vous ne vouliez pas venir avec moi

La Femme
Non
c'était
Elle s'interrompt. Elle baisse le regard
Non ce n'était pas pour ça
Je n'y pensais même pas
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La Femme
Mais où allons nous

Le Jeune Homme
Où vous voulez
vraiment où vous voulez

La Femme
C'est si ennuyeux
d'avoir a décider
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|...] comme elle n’avait ni enfants ni héritiers, et comme nous n’avions pas de toit au-dessus de notre tête, ou plutôt comme nous vivions dans la maison en ruine marron et mal chauffée, oui, dans l’allée de celle où je me suis arrêté plus tôt dans la journée, nous nous sommes installés dans la vieille maison à Dylgja, oui, il y a des années de cela, je pense, et nous y sommes restés, Ales et moi, et, non, je ne veux pas y penser, pas maintenant, je pense, et je roule vers le nord, et je pense que j’aime faire de la voiture, tant que je n’ai pas la peine de conduire en ville, car je n’aime pas ça, je deviens aussitôt inquiet et désorienté, tant que je n’ai pas la peine de conduire en ville je ne le fais sinon jamais, mais Beyer, le galeriste, m’a appris quelle route emprunter pour rejoindre la Galleri Beyer puis en repartir, sa galerie est située dans le centre de Bjørgvin, en face d’un grand parking où je gare ma voiture, donc là-bas, dans la ville de Bjørgvin, je n’ai pas de peine à conduire, je pense, et je suis arrivé à l’Instefjord, et je continue de rouler vers le nord, et je roule le long du Sygnefjord, et je suis tellement fatigué, [...]
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LA FEMME
Mais je trouve que ce n'est pas bien
D'avoir des enfants quand on est si jeune
LA MÈRE
Non ce n'est pas bien
C'est ce que je pense
Moi aussi
Bref silence
Mais elle a su faire face
Gey
Et elle s'est bien occupée de Gaute
Elle regarde la femme
Oui ça on peut le dire
LA FEMME
Oui
Silence
LA MÈRE
Ils ont réussi à s'en sortir
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[Chantonnant, en bercant le coussin qu'elle serre contre
sa poitrine]
Il faut qu'il vienne maintenant
Il faut qu'il vienne maintenant
Et maintenant il va bientôt venir
[Se moquant d'elle-même]
Je suis forte et grande et belle
Et alors il faut qu'il vienne
Car je suis si forte et si grande et si belle
Et alors il devrait venir
Il faut qu'il vienne maintenant
Il faut qu'il vienne
Qu`il vienne auprès de son amie
Qu'il vienne qu'il vienne qu'il vienne
Qu'il vienne auprès de son amie
Qu'il vienne qu'il vienne
Qu'il vienne maintenant
Qu'il vienne auprès de son amie
Qu'il vienne
[elle s`interrompt. Elle regarde le plafond, tend l'oreille.
Puis elle baisse les yeux, et regarde ensuite l'autre coin
du canapé. Elle pose le coussin. Elle sourit de tout son
visage]
Mais tu es là
Seulement je ne te voyais pas
Tu es là
Dire que je ne te voyais pas
Car tu es là
Tu vas bien
Tu
[elle hésite]
Réponds-moi enfin
Tu as passé une bonne journée

p. 17.
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Qui prend plaisir à regarder des animaux en cage
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Le mieux avec la bière c'est quand on la pisse
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Il y a beaucoup de fruits chez Svein. Plein de poiriers, des pommes délicieuses. On goûterait bien une pomme, peut-être une poire. Une poire, plutôt. On regarde vers la ferme. Les arbres les plus proches sont des poiriers. Alors on goûterait bien une poire. On se regarde brièvement et on se décide tout de suite. On remonte jusqu'à l'endroit où la grève cède la place aux champs de la ferme, puis on file aussi vite qu'on peut, on quitte la grève et on file à travers les champs de Svein, on se recroqueville et on fonce vers l'arbre le plus proche, on se redresse, on regarde attentivement autour de nous, on tend les bras, et on attrape chacun une poire, puis une autre, on fourre des poires dans nos poches, autant de poires qu'on peut y fourrer puis on se recroqueville de nouveau, on rentre la tête dans les épaules, on courbe le dos et on court à petites foulées jusqu'à la grève. On choisit chacun une pierre un peu à l'écart de l'eau, on s'assied chacun sur une pierre et on commence à croquer les poires. Une poire, puis une autre. On croque les poires.
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