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Critiques de Jón Kalman Stefánsson (1146)
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Ásta

C'est bien de terminer l'année sur un coup de cœur. Encore mieux, par un roman dont j'attendais beaucoup et qui a fait plus que combler mes attentes. Je l'avais choisi depuis longtemps pour cette période particulière entre Noël et le Jour de l'an, ces quelques jours propices à l'introspection, aux bilans, aux envies aussi. Entre regrets, mélancolie et ces étincelles de vie qui jaillissent devant la nouvelle page à écrire. Ce moment où l'on a envie d'enrober ses chagrins d'un voile de joie, pour qu'ils nous accompagnent sans nous plomber, parce qu'ils font partie de nous et que peut-être, parce qu'ils sont là, ils nous permettront d'être encore plus heureux.



Asta, c'est tout ça. Un grand roman sur la fragilité de l'être, la force des liens, la beauté du désespoir, l'immensité d'un monde dans lequel chaque individu cherche sa place et son droit à l'amour. Asta, c'est le chaos. Chaos d'un esprit dont la mémoire fouille dans les instants qui ont compté, marqué, ébloui ou détruit. Chaos de personnages qui imposent leurs mots à la plume de l'écrivain. Chaos d'une narration sans chronologie, dans laquelle on se perd avant de mieux se retrouver. Chaos de la vie.



"Avons-nous un autre but dans la vie que celui de naître, de tousser une ou deux fois, puis de mourir ?"



Sigvaldi est tombé d'une échelle et sa mémoire le ballote sans crier gare dans les méandres de ses souvenirs ; Asta, dont le prénom signifie, à une lettre près "amour", Asta, la fille de Sigvaldi écrit à son amant parti depuis six mois, le manque de lui. Dans chaque vie, au cours de multiples décennies s'écrivent les moments gravés par la force des sentiments. Sur cette terre islandaise dont la nature volcanique déteint sur ses occupants. Cette terre qui produit un nombre considérable d'écrivains comme pour tenter d'enfermer, par les mots couchés sur le papier, ces sentiments qui s'échappent au détour d'un malentendu.



"Jamais je n'aurais imaginé qu'un canapé puisse pleurer. Où que tu sois sache que je t'aime. Je t'ai aimé toutes les années que nous avons passées ensemble. Je sais qu'il t'est arrivé d'en douter, à moi aussi, peut-être, mais c'est uniquement parce que je suis stupide. Est-ce pour ça que tu es parti ? Mon gros ourson, qu'est-ce que l'amour - et comment l'évaluer autrement que par la douleur de l'absence ?"



Asta est une magnifique histoire d'amour, déstructurée, chaotique, douloureuse. Aucune tiédeur, ni dans les sentiments, ni dans les comportements. Un souffle volcanique, celui de l'origine de la vie, qui fait vibrer les corps et les âmes. L'écriture de Stefansson (et de son fantastique traducteur) est magnétique, poétique, hypnotique, ancrée dans l'atmosphère que l'on imagine de l'Islande. Il faut accepter de s'y perdre, de lâcher prise, de s'éloigner de ses repères, un peu comme lorsqu'on vous fait tourner sur vous-même avec un bandeau sur les yeux. Laisser la magie opérer. Celle des mots d'un très grand écrivain.



"Comment survivent ceux qui jamais ne peuvent parler de leur amour ? Et comment s'y prend-on pour consoler les morts ?"
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Ásta

Le roman s’ouvre sur la passion fougueuse qu’irradie le foyer du jeune couple formé d’Helga et de Sigvaldi, futurs parents d’Ásta, dont le prénom -inspiré de celui d’une héroïne d’un roman de Halldór Laxness- signifie, à une lettre près, amour.

Un bond de trente ans en avant (quoique l’emploi, ici, d’un adverbe de temps ne soit pas vraiment indiqué, comme on le verra par la suite) montre Sigvaldi gisant sur un trottoir suite à sa chute d’un échafaudage ; dans un état de semi-inconscience, son esprit divague et nous avec, faisant se succéder les souvenirs d’enfance marqués par la douloureuse agonie de son père, ceux de sa propre paternité ou de son parcours d’homme deux fois marié.



Puis Ásta écrit une lettre, qui sera suivie d’autres, à celui qui l’a conquise trente ans auparavant, exprimant le désespoir et la solitude provoqués par son départ. On la retrouve aussi à Vienne, alors étudiante, suivant un traitement psychiatrique suite à une tentative de suicide, marquée par la culpabilité d’avoir laissé sa petite fille à son père et à sa belle-mère, ou suscitant la concupiscence d’un professeur d’université à l’haleine nauséabonde. D’autres enjambées nous emmènent entre autres dans les fjords de l’Ouest où l’adolescente "difficile" qu’est Ásta a été envoyée pour l’été, pour travailler dans une ferme isolée sous l’égide d’un fermier rustre et taiseux, dont la mère, Kristin, perd la boule.



C’est donc un roman à la narration vagabonde. Jón Kalman Stefánsson y annihile la linéarité chronologique des existences, transcende les notions de jeunesse ou de vieillesse, d’avant ou d’après, dans une volonté de faire portrait en captant la densité intrinsèque et irréfragable des êtres, refusant de hiérarchiser les événements qui participent du tout qu’ils constituent, puisque comme il le souligne lui-même : "personne ne vit de manière linéaire, ne perçoit le monde selon une logique chronologique, nous vivons tout autant dans les événements passés que présents".



En entremêlant ainsi les étapes de vie de ses personnages, l’auteur fait s’entrechoquer joies et traumatismes, ravale au même plan le bénin et l’existentiel -la dérision et l’humour s’invitant dans la tragédie, l’anodin dans le drame- et sublime la moindre des agitations de ses personnages.



"Cette planète serait-elle habitable si les pantalons n’avaient pas de poches ?"



Les histoires s’imbriquent naturellement par le seul lien de la narration, traversées par l’intime conviction de la vacuité d’existences balayées dans le grand mouvement du monde et du temps, et pourtant, malgré cette conscience, "on laisse les jours passer en oubliant de vivre la vie qui nous est offerte". L’écriture, énergique, semble se faire le symbole d’une fougue islandaise que le froid et les coups de vent incessants, et la faible densité démographique rendraient indispensables : "on serait mort d’ennui et de froid si on ne passait pas son temps à se quereller entre voisins".



Fougueuses aussi sont Helga et Ásta, mémorables personnages féminins autour desquels tourne le roman, femmes extraordinairement belles, impétueuses et passionnées, comme habitées d’un trop plein de vie brimé par la banalité et les compromissions qu’imposent le quotidien et la "normalité".



Un roman mélancolique mais aussi d’une grande vitalité, impeccablement construit, coloré d’une poésie et d’un humour aussi subtils que profonds qui parle de perte et d’amour(s), de filiation et d’abandon(s), de révolte et de capitulation…



"Mais il n’y a pas grand-chose à faire, si ce n’est rester debout. Ceux qui courbent l’échine ne voient pas l’horizon."



Bref, un incontournable.


Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Ásta

COUP DE COEUR POUR CE ROMAN VENU DU FROID ISLANDAIS…

A Stavanger en Norvège, Sigvaldi tombe d’un échafaudage sur lequel il était perché pour peindre une façade. Il fait froid, c’est un après-midi gris du Nord de l’Europe. Une femme se penche sur lui, à terre, et on plonge dans les souvenirs de sa vie...



Ásta est la fille qu’il a eu avec Helga, la plus belle jeune femme de Reykjavik qui passera une vie de errance rongée par ses angoisses. Au fil des aller-retours avec le passé qui commence dans les années 50, des lettres d’amour d’Ásta ponctue le récit, fait par un écrivain qui s’isole au bord des fjords pour écrire de nos jours.



Magnifique, poignant, puissant, épuré, ce roman de l’islandais Stefánsson est sublime. J’adore les ambiances des pays Nordiques, leur pudeur mais aussi le feu sous la glace dès qu’on rentre dans les maisons réchauffées...



Comme partout ailleurs, les personnages se questionnent sur leurs amours, leurs choix, leurs regrets. Une vie qui promet le meilleur pour finalement encaisser le destin.



A LIRE SI : Vous aimez les paysages de fjords, le poétique et les histoires de vie !
Lien : https://www.estellereads.com..
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Ásta

J'ai découvert l'auteur avec "Ton absence n'est que ténèbres", une découverte totale, que j'avais appréciée du début à la fin.

J'ai donc voulu continuer à découvrir sa bibliographie. J'ai emprunté "Asta" dans ma bibliothèque préférée.

Cet auteur a une musique propre à lui que l'on retrouve dans les deux livres. Musique surprenante et prenante, que j'apprécie vivement....

Ici nous suivons Asta, de son enfance à l'âge adulte (bien tassé). Ce récit est entrecoupé de l'histoire de ses parents et de lettres qu'elle écrit à l'homme qu'elle aime.

Un roman qui parle d'amour, de désir, de sexe.... Le tout avec tendresse.

Un roman qui parle aussi, de façon plus surprenante, de son auteur.



J'ai aimé ce roman même si il n'est pas le coup de coeur qu'avait été "Ton absence n'est que ténèbres". Ce qui est sûr, c'est que je vais continuer à chercher les romans de cet auteur !
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Ásta

Le récit d'une vie, celle d'Ásta, de sa naissance dans les années 50 à ses vieux jours, et l'auteur nous convie « dans l'univers qui la voit naître, [...] cette atmosphère, cet air du temps qui retient le ciel [...] ».



Ásta sans sa lettre a finale signifie amour en islandais, et dans l'esprit de la maman d'Ásta, Helga, il « était censé leur rappeler et signaler au monde à quel point l'amour est toujours à porter de main toujours ».

Un doux et beau voyage comme sait nous les proposer Jón Kalman Stefánsson. Une plume qui m'a conquise depuis un moment déjà, et qui me ravit encore aujourd'hui.

Une construction originale et l'auteur lui-même nous rappelle qu'il « est impossible de raconter une histoire sans s'égarer, sans emprunter des chemins incertains, sans avancer et reculer , non seulement une fois mais au moins trois--- ---car nous vivons en même temps à toutes les époques ».



🎶🎶 Quand va et vient

Le paradis des uns et des autres

Quand va et vient

Le courant qui nous mène jusqu'à l'autre 🎶🎶

Stéfi Celma



J'ai regardé ces vies au creux des vagues qui s'enroulent, au travers d'un œilleton brillamment manipulé par Jón Kalman Stefánsson. J'étais la Norvégienne aux côtés de Sigvaldi, et je l'ai écouté me raconter toutes les petites choses de la vie, les souvenirs, les émotions, les sentiments, les relations fraternelles, les fuites, la mort, la joie, le bonheur de vivre, des réflexions sur le rôle de la littérature, de la poésie, sur la politique de l'Islande, sur l'environnement, la mélancolie, la tristesse, la découverte de l'amour, l'amour dans toute son ivresse charnelle et psychologique, l'aventure de l'amour, ses premiers émois, ses désillusions, ses tourments, ses difficultés, ses peurs, ses joies et ses tristesses quand l'amour perd de sa tiédeur, qu'il s'affadit, qu'il s'égare ...



« Face au jour qui, véloce, décline, les tourments t'enseigneront que les hommes connaissent amour, deuil, larmes et douleur. »



J'aime définitivement sa plume, et celle du traducteur.



« On dirait parfois qu'un seul et même chemin

mène au bonheur et au désespoir

- mais à part ça, tout va bien, non ? »



Les histoires contées par Jón Kalman Stefánsson, empreintes de sagesse et de philosophie, sont « trop puissantes pour sombrer dans l'oubli. Ou peut-être trop vraies ? Trop douloureuses ? »



« Souvent, nous ne voyons que ce qui est grand et saillant parmi une foule de détails, nous oublions de regarder ou d'écouter l'infime. [...] Peu de choses sur terre sont plus belles que la discrétion, quand elle s'accompagne de douceur et non de soumission. »
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Ásta

Je suis réellement heureuse que ce livre de Jón Kalman Stefánsson fasse parler de lui et qu'un mois après sa sortie, il soit déjà autant commenté. Je ré-affirme ici que Jón Kalman Stefánsson est actuellement le plus novateur des écrivains islandais. La constance de la qualité et de l'exigence de son écriture sont remarquables et on ne soulignera jamais assez la chance qu'ont les lecteurs français que Jón Kalman Stefánsson soit traduit par Eric Boury.

Comme il l'avait fait dans son précédent diptyque, Jón Kalman Stefánsson multiplie les sauts dans le temps à partir des derniers instants de Sigvaldi, le père d'Ásta. Si bien que je me suis demandé pourquoi le roman ne s'appelait Sigvaldi plutôt qu'Ásta ... Mais Jón Kalman Stefánsson entremêle cette fois fiction et réalité et se met en scène en toute humilité. Il brouille la frontière entre l'auteur et son oeuvre qui déborde sur sa vie et qui lui permet d'y pénétrer, aux côtés d'Helga, Sigvaldi et Ásta. Et c'est bien pour ça que le roman porte ce dernier prénom ; Ásta est le liant entre le roman et la vie réelle ; elle porte toutes ces vies qui se sont éteintes et celle qui brillent encore, y compris celle de l'auteur. L'écriture de Jón Kalman Stefánsson est comme toujours poétique, sensible, sensuelle. Je n'arrive pas à lui faire de meilleur compliment que de dire que ses romans sont infiniment humains. Il ne transige pas avec l'humanité, il l'a prend telle qu'elle est, quelque part entre le néant et les étoiles, peut-être un peu plus près des étoiles en Islande qu'ailleurs. Oui, la vie est une garce qui nous enlève les êtres chers avant qu'on leur ait dit notre amour, qui transforme la beauté divine en naufrage alcoolique et qui noie les cueilleurs d'infini sous l'étrave d'un bateau mais il n'y a pas le choix, la vie est unique et Jón Kalman Stefánsson, une fois de plus, nous le raconte mieux que personne.
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Ásta

ASTA comme amour en islandais (à une lettre près), prénom inspiré d’une héroïne de la littérature islandaise, un chemin de vie qui s’annonce formidable pour cette enfant qui naît à Reykjavik dans les années 50. Asta est la deuxième fille de Sigvaldi et Helga qui s’aiment d’un amour passionné.

Pourtant, bien des années plus tard, lorsque Sigvaldi chute d’une échelle et qu’il se retrouve allongé au sol sans bouger, ses souvenirs jaillissent par bribes. Il dresse le bilan de sa vie, pressentant que sa fin approche ; il n’a pas été à la hauteur, son existence a pris des chemins inattendus, « sans erreurs il n’y a pas de vie » constate-t-il.

Le texte est entrecoupé par des lettres qu’Asta, devenue une femme tourmentée, envoie à un amour perdu ; d’autres personnages viendront compléter ce puzzle au fil des pages, prendront naturellement leur place avec cette caractéristique d’être tous terriblement humains.

Le récit fragmenté se construit et s’emboite alors au fil des pages, j’ai été vraiment émue et éblouie par ces destins, retardant le plus possible ma lecture pour mieux la savourer.

Si la construction peut déconcerter certains lecteurs, je l’ai trouvé habile car le lecteur est réellement mobilisé par ces destins bousculés, tiraillé entre les uns et les autres, jamais dans le jugement. D’ailleurs qui peut faire le constat d’un chemin de vie linéaire ? Chacun avance avec ses doutes, contradictions, aspirations. L’auteur explore la vie, l’amour, la filiation, la mort. Pourtant, ce n’est pas un texte triste car l’humour est aussi présent.

Ajoutez à ce texte éblouissant le décor Islandais, au climat rude, aux paysages saisissants, aux aurores boréales magiques.

Une mention spéciale à la couverture, belle illustration du texte qui invite encore, une fois le livre terminé, à une nostalgie heureuse.

Voilà mon avis bien modeste au regard des émotions ressenties à la lecture de ce récit d’une portée universelle. Il restera longtemps dans ma mémoire ; j’espère qu’il sera accueilli et reconnu par le plus grand nombre.

Merci aux marraines des Matchs de la rentrée littéraire #MRL18#RAKUTEN pour cette belle sélection !



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Ásta

Nous sommes à Reykjavik dans les années 50. Sigvaldi et Helga s'aiment passionnément. Ils décident de nommer leur deuxième fille "Ásta" qui signifie "amour" si on enlève la dernière lettre. Cela lui portera chance, pensent-ils...Mais rien ne se passera comme prévu pour le jeune couple : la vie est cruelle et l'Islande un pays rude, où le bonheur n'a pas de place.

Le roman se déroule de la conception de la petite fille à la mort de son père, pêcheur mais peintre en bâtiment saisonnier, tombé d'une échelle.

Le lecteur sait tout de suite qu'il va mourir et tandis que celui-ci raconte sa vie à une vielle dame qui l'a vu tomber et s'est penchée sur lui pour le rassurer, ses souvenirs affluent dans le désordre, et il revoit sa vie défiler devant ses yeux, son enfance et l'amour qu'il porte à son petit frère, devenu poète, les moments forts où il a été heureux, ceux où le destin s'est acharné contre lui et en particulier les erreurs qu'il a commises avec sa plus jeune fille, Ásta.

Il n'a pas été un père exemplaire, et avant ça un mari assez compréhensif. Il n'a pas senti que la vie qu'il proposait à Helga était trop étriquée pour elle, ou tout du moins, quand il l'a compris, c'était bien trop tard. Aussi lorsque, rentré de plusieurs jours en mer, il a retrouvé la maison, vide, Helga étant partie en abandonnant ses deux filles, il n'a pas réussi à s'en remettre et il a laissé à la vieille nourrice, la charge d'Ásta et à un autre couple celle de sa fille aînée. A partir de ce moment-là rien n'a plus été comme avant, même lorsqu'il a refait sa vie avec Sigrid...

Ásta vivra une adolescente difficile. Elle partira tout un été dans l'Ouest de l'Islande, dans une ferme située au bord des fjords, où Árni, le rustre fermier, accueille des adolescents en difficulté pour l'aider aux travaux d'été et aussi, garder Kristin, sa mère, qui perd la tête et se sauve parfois dans la lande et à qui il voue une tendresse sans borne. C'est là-bas, que la jeune fille rencontrera Josef et connaîtra enfin l'amour...mais comme la vie n'est pas simple c'est des années après, une fois la maturité arrivée, qu'elle le comprendra...bien trop tard elle-aussi.



Voilà un roman terriblement poignant...



Lire mon avis complet sur mon blog...
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Ásta

Ce livre est dépaysant car l’action se passe en Islande, pays européen mais lointain et unique par sa position et sa géographie. C’est un livre fort avec des personnages attachants, inoubliables, complexes et si humains complètement emportés par leur histoire, leur environnement rude et solitaire comme leur pays avec ses jours d'été et ses nuits d'hiver sans fin.

Le livre commence à la conception d'Asta, amour en islandais et retrace l’histoire de cette femme jusqu’à ses 60 ans environ ainsi que celle de ses parents

Le style de l'auteur est à la fois poétique et personnel puisqu'il se place dans la tête du narrateur qui écrit son roman au bout du monde, près d’un phare en Islande mais néanmoins dérangé par les touristes qui sont partout à notre époque. On pourrait reprocher quelques scènes inutiles mais l’ambiance est vraiment prenante.

L'histoire est aussi vue par les différents personnages clés du roman via des lettres, des retours en arrière, un flash-back du type de celui du film « les choses de la vie » où l’un des personnages revoit les scènes clés de son existence et de celle d’Asta juste avant de mourir.

On pourrait se perdre au début mais pourtant tout finira par se dessiner et les morceaux du puzzle se rejoindront.

Très beau livre, beau pays, belle histoire, Merci au Grand Prix des lectrices ELLE 2019 pour cette belle découverte

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Ásta

Ce roman islandais est superbe, sa conception a du demander du temps et de la méthode à l’auteur, et au traducteur Eric Boury, exceptionnel, parce qu’il s’agit d’un puzzle qui se met en place à la lecture sans effort.

Un homme tombé d’une échelle va mourir, et sa vie ainsi que celle de tous les êtres aimés défile, il pense raconter tout cela à une passante qui le réconforte.

Asta est avant tout une histoire d’amour, de grand amour, d’abord de cet homme, Sigvaldi et de sa première épouse Helga, femme trop excessive qui l’abandonnera ainsi que leurs deux petites filles Sesselja et Asta(qui veut dire amour).

Puis changement de rythme, c’est Asta, qui après avoir aimé sa nourrice la quitte pour « une cession de rééducation » et une histoire d’amour qui aurait pu être belle et qu’elle n’oubliera jamais. Une enfant confiée à son père et sa belle-mère.

Une vie chaotique qui mène Asta pour des études à Vienne entre autres.

Les fjords de Norvège et Reykjavik font partie de ce roman tellement maîtrisé, où s’enjambent les époques sans chronologie, on y trouve des lettres, on en devine l’auteur, se mêle aussi la voix de l’écrivain. C’est un roman curieux, charnel, politique, et aussi il parle d’amour paternel par le récit conscient ou inconscient de Sigvaldi au moment de mourir.

Ce livre, qui ne s’oubliera pas est une performance réaliste et poétique.

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Ásta

Il m’est difficile de trouver les mots pour vous parler de cette lecture, tant Ásta m’a émue aux larmes ! C’est un livre si déconcertant qu’il m’a fallu plusieurs chapitres avant d’être totalement absorbée par l’intrigue ; mais passée la première centaine de pages, je ne pouvais plus quitter les fjords islandais.



Ásta, c’est un roman qui se mérite et dont l’intrigue, pourtant assez simple, se dévoile à travers les voix entremêlées des personnages. C’est au lecteur de reconstituer l’histoire au gré des époques qui s’entrecroisent. C’est lui, qui doit démêler le fil de la narration et assembler les fragments afin de percevoir toute la subtilité de ce récit. Raconter l’histoire de façon chronologique aurait probablement tout gâché, puisque comme le dit l’auteur, « si tant est que ça l’ait été un jour, il n’est plus possible de raconter l’histoire d’une personne de manière linéaire, ou comme on dit, du berceau à la tombe. Personne ne vit comme ça. » Rassurez-vous, si le livre ne dévoile tous ses secrets qu’à la fin, cela ne vous empêchera pas de comprendre l’intrigue et d’en apprécier toute la poésie mélancolique.



L’histoire d’Ásta commence lors de l’union d’Helga et Sigvaldi. Débordants d’un amour passionné, ils décident de donner à leur deuxième fille un prénom signifiant « amour ». Pourtant, jamais une jeune fille n’a semblé si mal nommée. Sans cesse confrontée à la fugacité des sentiments, l’héroïne passe son existence à approcher l’amour du bout des doigts, avant de le voir s’enfuir. Roman de l’ombre et de la lumière, dans lequel l’existence la plus banale se mue en véritable tragédie, Ásta est sans cesse confrontée à des choix qui l’éloignent de son bonheur. Entre descriptions hypnotiques des paysages islandais et récits d’une tendre intensité, Jón Kalman Stefánsson nous captive à chaque page. Il parvient même à magnifier une intrigue pourtant simple, grâce à une habile construction dans laquelle chaque page nous rappelle la douleur de l’absence. C’est à la fois si beau et si triste, qu’il aurait été dommage de passer à côté.
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Ásta

Il vous est déjà arrivé de tomber sur ces livres si beau, si intense, si dense, que vous vous retrouvez dans l’impossibilité d’en parler, de le résumer, de le chroniquer tel que vous en avez l’habitude ?

Vous mourrez d’envie de le conseiller à votre famille, vos amis, de partager toute cette beauté, tout ces mots.

« Mais, ça parle de quoi ? »

Et là, blocage. Ça parle de quoi ? De tout, de la vie, des amours qu’elle nous offre et des peines qu’elle nous inflige. 💙🎣



Astà, c’est une invitation. Un voyage. Si vous l’acceptez, couvrez vous bien. Là-bas, le froid n’épargne rien ni personne. Vous allez embarquer dans ces contrées nordiques où le corps ne se réchauffent que par le cœur. 💙🎣



Astà, à une lettre près amour en islandais.

Une jeune femme dont on suit la vie, et celle de sa famille.

Le livre s’ouvre sur la chute de Sigvaldi, le père, d’une échelle.

Allongé par terre, les souvenirs viennent, reviennent, se mélangent, se complètement.

La vie d’Astà aura t-elle tenu cette promesse de bonheur ? 💙🎣



L’écriture, si particulière, unique, s’accapare les mots de manière magique.

L’histoire n’est pas raconté de manière chronologique, et là réside toute la beauté. C’est un roman que j’ai lu doucement, parce qu’entre ces pages, on a envie d’y rester.

💙🎣



Vous l’aurez compris, Astà c’est un énorme coup de cœur que je vous invite à lire ABSOLUMENT.

Il est publié aux éditions @editionsgrasset !
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Ásta

Cette saga islandaise d’une famille de Reykjavik nous entraîne dans une histoire passionnante qui mêle, avec beaucoup de talent, la vie du père Sigvaldi, à celle de sa fille Asta, plusieurs décennies après.

Un roman sensible et sensuel qui parle de passion, de poésie, de « la beauté qui accompagne » et « du temps qui passe et efface tout ». Les superbes décors de l’Islande, habillent ce roman au fil des saisons, où le vent, la pluie, le froid et les aurores boréales font vibrer la nature.

Des personnages ordinaires que leurs passions rendent extraordinaires. Exigeants et excessifs, ils sont en quête permanente du bonheur mais vivent dans la mélancolie et le regret de ne pas avoir atteint leurs rêves.

Un style littéraire assez complexe qui passe d’une époque à l’autre, de la ville aux fjords de l’Ouest, du récit du père à la correspondance de la fille, et dans lequel, malgré tout, on se laisse peu à peu entraîner, au fil des pages.

Jon Kalman Stefansson nous fait découvrir, avec ce récit romanesque, la culture poétique de ce magnifique pays du Nord et nous emporte dans un tourbillon de sentiments, pour notre plus grand plaisir.
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Ásta

Ásta — Où se réfugier quand aucun chemin ne mène hors du monde ? est un livre envoûtant grâce à son écriture qui compense la difficulté à entrer dans l’histoire, un voyage magique en Islande sur plusieurs décennies.



Le roman commence à la conception d’Ásta qui porte ce prénom que ses parents ont trouvé dans un livre de l’écrivain islandais Halldór Laxness, Gens indépendants. À une lettre près, Ásta signifie amour en Islandais.



Le roman raconte la vie d’Ásta, mais pas seulement, celle de son père, Sigvaldi, et de sa mère, Helga. Il parle d’amour, de littérature islandaise et de musique.



L’histoire est racontée sous forme de puzzle, avec des sauts dans le temps ou dans l’espace. Ce n’est qu’à la fin que le tableau est complet. Il faut donc s’accrocher pour entrer dans le livre. J’ai été captivée par certaines histoires et hop, l’auteur passe à autre chose. L’émotion, en ce qui me concerne, est arrivée à la fin du livre, quand le puzzle est achevé, une émotion forte qui avait fait défaut jusque-là. Il y avait pourtant d’autres évènements dramatiques. Les passages prenants sont nombreux : la rencontre de Josef et Ásta dans le Strönd, la mort de Sigvaldi, mais ils sont entrecoupés de fragments que j’avais du mal à situer dans le temps.


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Ásta

J'ai voulu prendre Ásta en photo chez elle, où la délicate danse des embruns vient embrasser la neige. J'ai déposé le livre sur la plage de sable noir, dans la tempête. Puis je me suis postée là face à l'immensité d'une mer déchaînée, éternel cri de rage. Ásta s'incarnait ici. Elle était la colère séculaire des vagues scélérates. Cette hypnotique beauté qui vous happe malgré l'interdiction de s'approcher. Ce va-et-vient déconstruit comme la plume de Stefánsson éclatant le temps linéaire des destins croisés.



Lecture lente et contemplative avec laquelle on traîne, médite et rêve.

Pour décrypter le souffle insaisissable de nos vies, l'auteur a choisi l'écriture. Il raconte Ásta, la beauté, l'amour absolu, les pulsions charnelles, les blessures familiales, les illusions tenaces, toutes ces banalités qui font et défont nos parcours. Il les sublime de sa prose lyrique et sème les instants de grâce. Ásta raconte aussi l'Islande et ses paysages lunaires. Sa tendre poésie laisse des images plein la tête, comme si on y était.



Le réel passé au tamis de Stefánsson.



Afin de saisir notre réalité, Stefánsson repense notre rapport au temps et lui préfère l'émotion et la fragilité de nos vies. Lorsque l'on s'apprête à tirer sa révérence comme le père d'Ásta en début de roman, le temps divague d’un souvenir à l’autre. Stefánsson tient de cet événement initial la non-chronologie de son roman. Ce choix peut être déroutant mais il occupe un rôle central. Nos repères temporels nous rassurent en rationalisant ce qui nous échappe. Or je trouve intéressant d'explorer d'autres réalités peut-être plus floues. Nous sommes faits de sentiments irrationnels, trop intenses pour être contenus dans la linéarité du temps. S'éloigner des repères pour raviver nos âmes et toucher l’éternité. J'aime aussi penser qu'il s'agit d'un auteur islandais pour qui le jour et la nuit se confondent, parfois.



Je voudrais tout dire et ne rien dire tellement c'est beau. Rien ne sera à la hauteur de la mélancolie de ce texte. Si vous l'avez lu vous savez, sinon lisez-le. Alors nous pourrons en discuter ensemble, en silence.
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Ásta

Asta

Un excellent écrivain que j’adore et dont j’ai lu tous les livres mais, le roman est-il un moyen de régler ses comptes avec Trump et les Américains quand il y a plein de dirigeants politiques qui mériteraient d’être eux aussi dénoncés…?



D’ailleurs ce Premier ministre n’est-il pas un malfrat ? Et ce Trump… enfin… bon… p.339



Notre châtiment à court terme est Donald Trump. p359



Lumière d’été, puis vient la nuit

Mathias a su s’y prendre pour nous amener à envisager ce en quoi nous voyons des évidences du quotidien comme de ridicules chimères. Des fantômes, dit-il, pourquoi pas, il y a bien des choses plus absurdes que ça, permettez-moi de vous en offrir un exemple frappant : des millions, et même des dizaines de millions de gens sont persuadés que les quinquagénaires américains blancs sont une bénédiction pour les nations de ce monde – des hommes conservateurs, bornés et belliqueux, aveugles à la fibre délicate qui constitue la vie, dangereux pour l’équilibre fragile de notre planète. P.222

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Ásta

Merveilleux ! Décidément, les auteurs islandais ont du talent pour décortiquer les relations humaines.

Ásta, dont le prénom est celui d'une héroïne tragique de Laxness et est aussi très proche du mot amour, ast en islandais, est le personnage principal de ce roman où l'amour tient le premier rôle, souvent tragique. Autour d'elle gravitent toute une constellation de personnages : ses parents, Helga et Sigvaldi, Josèf, Arni et Raquel, Kristin et sa sœur Sigurdur, sa nourrice, son oncle poète... Même les personnages secondaires ont une histoire à nous raconter qui montre combien les êtres sont interdépendants et combien la bienveillance est importante.

J'ai adoré ce roman, ces personnages et sa construction qui multiplie les points de vue et mêle les époques.

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Ásta

Asta – Jon Kalman Stefansson



Reykjavik, début des années 50. Sigvaldi et Helga décident de nommer leur fille Asta, d’après une grande héroïne de littérature islandaise. Un prénom signifiant – à une lettre près – amour et qui, croient-ils, ne peut que porter chance à leur fille…



Ce roman lyrique et charnel raconte l’urgence autant que la difficulté d’aimer, malgré notre quête inlassable du bonheur. Voilà pour la 4ème de couverture.



Ce livre à une forme originale puisqu’il est composé de lettres d’Asta à différentes périodes avec des parties entrecoupées, pas toujours faciles à suivre, mais l’auteur délivre dans l’épilogue qu’il est impossible de raconter une histoire sans s’égarer, sans emprunter des chemins incertains, sans avancer et reculer, non seulement une fois, mais au moins trois, car nous vivons en même temps à toutes les époques. Cela dit, il est difficile d’en sortir indemne de ce roman si touchant. Florence Noiville, Le monde des livres précise que c’est un roman aussi superbe qu’envoûtant. La vie s’engouffre dans ses pages, avec tout ce qu’elle charrie d’incompréhensible, de torrentiel et de dévastateur ».



Je ne peux rien ajouter d’aussi beau si n’est que de découvrir cet auteur et vous y reviendrez !
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Ásta

« Ásta (…) qui traverse cette journée de printemps (…), les fjords qui s'ouvrent comme autant de cris face à l'océan glacial et ses abîmes, certains sont une fureur, une haine muette, d'autres un soupir d'apaisement, la plus part peut-être tout cela à la fois. Inutile de décrire les montagnes qui s'élèvent, si abruptes et vertigineuses, que certaines semblent vouloir entrainer la terre vers le ciel. Et … non Ásta ne pense pas à tout ça, ça ne l'intéresse pas, à peine âgée de quinze ans, elle n'est qu'un trait de crayon, fin et désemparé, perdu dans le temps, elle vient dans ce coin paumé, ce trou du cul du monde (…) »





Nous voilà, dès les premiers instants, dans un univers terrible et formidable d'êtres, de paysages et de mots. Ici, comme il se doit, nous cessons de percevoir et de penser linéairement le monde, nous vivons autant dans les évènements passés que dans le présent d' Ásta. Ici, dans un désordre construit avec une prodigieuse virtuosité, s'enchevêtrent les destinées et se révèlent les trajectoires fracassées des personnages. Dans un savant désordre qui convoque narrateur, écrivains, poètes et où la culture est partout illuminant la misère islandaise, le récit est fait de pièces et de morceaux, d'époques et d'ombres. Les femmes, Ásta elle-même, dans ce dernier roman de Stefánsson, face à leurs hommes, de pures machines désirantes, déchoient le plus souvent malgré (ou à cause de ?) leur extrême beauté.





L'écriture parait libérer des choses en Stefánsson. Le poète lorsqu'il écrit, comme il le fait dire à un de ses personnages, se transforme en corde sensible qui tremble entre le visible et l'invisible. Car il semble exister au moins deux mondes pour lui, celui que nous voyons tous et que l'on dit à voix haute et l'univers secret que l'on tait et que l'on refuse de reconnaitre. C'est pour l'auteur là que résident nos peurs, mais aussi que demeurent nos espoirs déçus, espoirs que nous n'avons pas eu le courage de conquérir. La poésie dans ces pages cerne l'existence telle qu'elle est vraiment, elle transforme en splendeur lyrique émotionnelle la tristesse infinie de la réalité communément vécue et surtout héroïquement, désespérément, elle rend justice à chacun de des personnages.

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Ásta

Sigvaldi, la trentaine, tombe amoureux de la splendide Helga, jeune femme qui ressemble à Elizabeth Taylor, elle a dix ans de moins que lui.



Ils sont heureux, ils ont deux filles, Sesselja et Asta. Tout pourrait leur sourire... sauf que Helga ne s'épanouit pas dans le rôle de femme au foyer. La fissure aura lieu lors d'une soirée chez son père où elle chante et subjugue l'assemblée de fêtards.



Quelques semaines plus tard, le mariage part à vau-l'eau, Helga abandonne son foyer et ses filles alors que Sigvaldi est au travail.



Les filles sont recueillies chacune de leur côté, leur père ne pouvant pas s'en occuper. Pour Asta ce devait être l'affaire de deux ans, elle restera jusqu'à l'année de ses seize ans avec sa vieille nourrice.



Asta est aussi belle que sa mère, elle est admirée, regardée et convoitée. Jusqu'au jour où elle refuse d'aller plus loin avec son petit ami et le gifle. Dans les années soixante, les adolescents dits « difficiles » sont envoyés à la campagne, autrement dit au fin fond du monde islandais, pour réapprendre les règles sociales. C'est ainsi qu'Asta se retrouve dans la ferme d'Arni et sa mère Kristin dont l'esprit bat la campagne régulièrement. Il y a déjà Josef, un adolescent de son âge.



Asta, ou « amour » en islandais si on enlève le -a- final, est une héroïne sensuelle, avide de vivre et de trouver sa place dans le monde. D'ailleurs tout tourne autour de l'amour, l'antienne du roman de Jon Kalman Stefansson.







L'amour et ses multiples formes sont autant de pièces du puzzle littéraire concocté par l'auteur.



Aime-t-on follement plusieurs fois au cours d'une vie ? Sans doute mais pas avec le même schéma.



Ce qui est certain c'est que l'amour, comme la souffrance, son pendant, apportent à l'existence humaine son intensité, ce qui lui confère sa réalité. On aime, on souffre donc on est, on vit, on existe.



L'amour donne à l'être humain sa place dans un tout. « Où se réfugier quand aucun chemin ne mène hors du monde ? » Dans l'amour, dans toute sa globalité et sur toutes ses gammes. Il nous grandit, il nous construit au fil des désillusions, des échecs, des regrets, des remords et des doux souvenirs. Il nous montre combien brève est la vie et que chaque instant passé auprès de ceux qui comptent est un cadeau plus précieux que le plus pur des diamants.



C'est cette quête que le lecteur suit avec Asta du cœur de l'Islande battue par les vents incessants, perdue sous la neige ou les brouillards à couper au couteau, isolée dans la nuit boréale au milieu d'un océan immense ; au centre de Vienne ou de Prague, là où bat le cœur de la culture théâtrale de l'Europe.



L'Islande, petite île au milieu d'une immensité liquide, engendre des femmes et de hommes au caractère trempé et fantasque parce que la nuit polaire ne peut que donner corps à une fête permanente pour oublier que trop de sombre tue la lumière. Ils peuvent se perdre dans l'immensité d'une bouteille de vin ou de vodka.



Jon Kalman Stefansson nous conte l'histoire croisée de l'Islande moderne et d'une famille en utilisant tous les ressorts qui tissent la trame d'un roman extraordinaire malgré l'arythmie des récits enchâssés. Peu à peu les pièces du puzzle s'agencent pour offrir une fresque romanesque qui touche à l'universel.



Il y a de la poésie, de l'épique, du tragique et du bonheur ce qui est délectable.



J'avais beaucoup apprécié « D'ailleurs, les poissons n'ont pas de pieds », j'ai adoré « Asta » roman vibrant et envoûtant.
Lien : https://chatperlipopette.blo..
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