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Critiques de Jón Kalman Stefánsson (1146)
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Ásta

J'avoue avoir eu une forte appréhension après la lecture des premières lignes d'Ásta.

Le style de l'auteur me paraissait alors cru et l'intrigue compliquée.

Je me suis toutefois laissé portée et j'ai été finalement conquise par la beauté brute et la sensualité de l'écriture de Jón Kalman Stefánsson.



La particularité de ce roman tient en sa construction narrative complexe mais bien ficelée.

C'est en effet à travers les récits de divers personnages mêlant passé et présent que nous découvrons l'histoire tragique de cette famille islandaise.

L'intrigue se présente au lecteur sans précipitation, lui demandant confiance et patience.

L'auteur donne la voix à deux générations, permettant de comprendre les conflits, les rancoeurs, qui ont gangrené cette famille au fil des ans. Un vrai roman de vie.



L'Islande, pays des fjords sauvages, est la merveilleuse toile de fond de cette fresque familiale touchante de réalisme et de violence.

La violence des sentiments, l'auteur sait la décrire, il nous l'expose toujours avec sagesse, parfois avec humour ou sarcasme.

Les relations humaines sont complexes, les individus uniques, les destins aussi, mais l'amour est universel. Amour filial, amitié ou passion amoureuse, ce sentiment humain qui peut élever comme anéantir est le sujet central du roman.



Une lecture envoûtante qui offre aux lecteurs de belles réflexions sur la vie, l'amour, la famille.
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Ásta

Roman d'une belle sensibilité, d' une écriture personnelle et adaptée à la narration sous forme de souvenirs, d'anecdotes, de lettres.

La quatrième de couverture parle très bien du sujet, je passe sur ce dernier.

Ce roman m'a fait penser par moments aux "racontars" de Jorn Riel, pour le côté poétique et amusant de certaines descriptions et personnages, mais aussi à "nympheas noirs" de Bussi, lorsque l'auteur laisse en un mot ou deux une info capitale sur laquelle on va rebondir et en savoirdavantage plus tard dans la lecture.

L'histoire, ou plutôt les histoires, sont superbement relatées et transmettent aussi bien la tristesse que la quête éperdue du bonheur par les personnages. On en apprend beaucoup sur les Islandais, et l'écriture est belle, sans nul doute un très beau travail du traducteur.

Un livre qui dépayse, un beau roman sur la quête d'amour et de s personnages inoubliables.

Merci aux éditions Grasset et à NetGalley pour cette belle lecture.

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Ásta

J'avais ADORE "entre ciel et terre" pour sa magnifique écriture poétique et son histoire.

Cette fois, en raison de la narration complexe , j'ai eu plus de difficulté à entrer dans l'histoire malgré l'écriture toujours aussi sublime et envoutante.

Ce choix d'alterner plusieurs histoires sur plusieurs époques nécessite un effort de concentration et je comprends que certains ont été déroutés.

Il y l'histoire d'Ásta (sublime femme libre) personnage éponyme, la retranscription de ses lettres d'amour( d'une beauté à pleurer); l'histoire de ses parents Sigvaldi et Helga( couple déchirant ); les souvenirs que voit défiler Sigvaldi au seuil de sa vie, l'histoire d'un écrivain ( l'auteur?) qui analyse son choix de roman , évoque ses doutes, nous parle de la société Islandaise ,de politique et de l'influence de Trump sur le monde, ...

La vie s'engouffre dans ce roman tel un tourbillon dévastateur et nous laisse comme un goût de bonheur perdu
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Ásta

Sigvalid a fait une mauvaise chute. Tombé du haut de son échelle, le voilà étendu sur le trottoir dur et froid. Désemparé face à cette situation incongrue. Il regarde le ciel débordant d'été. Se demande qui est cette femme penchée sur lui. Il ferme les yeux et se retrouve des années en arrière... Sigvaldi et Helga s'aiment d'un amour fou et passionnel. Déjà parents d'une petite fille, Ásta, un prénom dérivé du mot amour, ne tarde pas à pointer le bout de son nez. Ásta que l'on retrouve des années plus tard à Vienne...



Ásta s'appréhende et s'apprivoise en douceur. Partant de la chute Sigvaldi du haut de son échelle, Jón Kalman Stefánsson déroule la vie d'Ásta, dépeint ses rencontres amoureuses et amicales, ses relations avec ses parents et sa nourrice, son enfance et son adolescence, son travail et la femme et la mère qu'elle est devenue aujourd'hui. Il s'attarde également sur le passé de Sigvaldi et sa première femme, Helga ; sa vie avec Sigrid, sa seconde épouse ; sa relation avec sa petite-fille qui vit à ses côtés. Sans linéarité, traversant les époques, alternant les narrateurs, ce roman singulier et surprenant se révèle tout aussi envoûtant, mystérieux que capricieux. Il faut s'armer de patience, laisser défiler le temps au fil des pages, savourer ces instants de la vie et tendre l'oreille vers cette écriture si harmonieuse et poétique. Jón Kalman Stefánsson dépeint, au cœur de ce roman, lyrique, lumineux et empli de vie, et de ces destins entremêlés, l'amour et ses tourments.
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Ásta

Direction donc l'Islande cette fois pour une grande fresque romanesque!

L'amour, décliné sous toutes ses coutures, au sein du couple mais aussi les rapports parents-enfants, l'amour fraternel, ... sur plusieurs générations sur fond d'évolution de la société, d'abandons, d'alcool et de grands espaces!



Tout commence à Reykjavik, au début des années 50 quand Sigvaldi et Helga décident de nommer leur deuxième fille Ásta, d’après une héroïne de la littérature islandaise (dans Gens indépendants, de Halldór Laxnes) , prénom signifiant – à une lettre près – amour.

Va-t-il lui porter chance ? Pas vraiment...

On comprend très vite qu'Asta a été abandonnée, élevée par une nourrice, puis envoyée au fin fond du pays...



La narration de ce roman est assez complexe : souvenirs du père qui se revoit le fil de sa vie au moment de la quitter, lettres, alternance des époques, des personnages... je n'ai pas été aussi séduite que d'autres par le procédé, j'ai trouvé des passages plutôt longuets, et au final une certaine frustration en ayant refermé ce pavé que je n'ai pas l'impression d'avoir apprécié comme d'autres l'ont fait, plutôt l'impression d'être restée totalement en dehors!



Et en même temps, je me suis prise au jeu du puzzle en ayant peut-être finalement trop voulu comprendre trop tôt de qui - quoi il était question au lieu de lâcher prise et me laisser porter par cette narration...



Bref, d'autres ont aimé sans réserve, à vous de voir!
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Ásta

En 2017, l'auteur islandais Jón Kalman Stefánsson publie Ásta, une histoire familiale où les voix s'enchevêtrent pour faire jaillir les secrets et les peines.

Ásta, c'est le nom que donnent à leur fille Helga et Sigvaldi, parce que dans ce mot se cache celui de l'amour. Le roman commence par une scène de sexe passionnée entre eux deux, moment que se remémore le vieux Sigvaldi tombé d'une échelle alors qu'il est au travail. Les quelques secondes qui le séparent de la mort sont le contenu du roman : il se souvient de son amour pour Helga, qui était si belle mais qui l'a abandonné en même temps que ses deux filles. La voix d'Ásta nous fait parcourir aussi les époques de la vie, de son adolescence à aujourd'hui, d'une manière jamais linéaire : Jón Kalman Stefánsson a vraiment une façon bien à lui de mener les récits, de nous perdre, de nous faire nous interroger jusqu'au dévoilement des réponses.

Les vies sont faites, chez lui, de renoncements, d'absences, de silences, d'amour qu'on aurait voulu voir durer ou naître. Comme dans Ton absence n'est que ténèbres, l'auteur a le goût de la formule, souvent mise en exergue pour débuter les chapitres ; la musique, sous forme de chansons de variété, est aussi présente dans la vie de ses personnages. Il nous conduit dans les fjords de l'Ouest, crée des personnages que l'existence brime ou qui, sous des airs simples, cachent certains secrets.



La suite sur Le Manoir des lettres
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Ásta

Titre complet : "ÁSTA", "Où se réfugier quand aucun chemin ne mène hors du monde ?"



Premières phrases :

"Les pages qui suivent renferment le récit de la vie d'Ásta, qui a jadis été jeune, mais qui est nettement plus âgée au moment où ces lignes sont écrites ou, disons plutôt, hâtivement griffonnées, puisqu'ici tout advient à grande vitesse, y compris quand l'histoire avance si lentement que le temps semble presque immobile.

D'ici peu, je vous expliquerai pourquoi ses parents l'ont appelée Ásta."



Le début est donc tout à fait raisonnable et nous retrouvons avec émotion et plaisir le style inimitable et poétique de J. K. Stefansson. Et puis très vite, on ne sait plus très bien où on en est : Helga et Sigvaldi sont les parents d'Ásta, ils sont très amoureux malgré les dix ans d'âge qui les séparent. Ils ont déjà une petite fille un peu plus grande qu'Ásta, ils habitent Reykjavík et Sigvaldi est peintre en bâtiment.

Puis l'écrivain islandais nous prévient, on est trente ans plus tard... Sigvaldi vient de tomber d'une grande échelle, par terre, sur un sol très froid, et il se souvient de façon désordonnée : son père qui meurt, sa mère et ses soeurs, et un petit frère qui réapparaîtra régulièrement ; son mariage qui deviendra vite très difficile avec Helga malgré la naissance des deux enfants, sa rencontre plus tard avec Sigrid, sa vie en Norvège avec elle et Sesselja, la fille d'Ásta. Que penser de cette existence ?



Le va-et-vient entre différents passés et le présent se met en place ; Sigvaldi remarié en Norvège et vivant avec sa petite fille... qu'est devenue Helga, le grand amour de sa vie ? Pourquoi Ásta ne vit-elle pas avec sa fille ? Que s'est-il passé enfin dans cette famille ?



Et en fil rouge, régulièrement tout au long du récit, un téléphone qui sonne... Et les lettres d'Ásta à son amour, son amant... Et des interventions du narrateur.



J.K. Stefánsoson est passé maître dans l'art des narrations que l'on pourrait croire un temps décousues ; mais pas du tout ! Quand le livre se termine, le lecteur a l'histoire toute entière dans la tête. Une histoire qui, si les personnages sont parfois tellement heureux et enthousiastes que c'en est contagieux, peut nous entraîner, un peu comme les romans québecois - serait-ce un problème de froid et d'obscurité ? - vers une certaine désespérance...



Ásta a été élevée par une nourrice aimante ; très bonne élève mais adolescente à problème, elle fut envoyée dans une ferme éloignée, chez un paysan taciturne dans les fjords de l'Ouest. C'est là qu'elle a rencontré un garçon nommé Jósef, le seul avec lequel elle a "le courage de s'ouvrir vraiment".



Premières phrases de l'épilogue (p 463) : "Il est impossible de raconter une histoire sans s'égarer, sans emprunter des chemins incertains, sans avancer et reculer, non seulement une fois, mais au moins trois - car nous vivons en même temps à toutes les époques. J'ai commencé à vous raconter l'histoire de Helga et de Sigvaldi quand ils étaient jeunes, heureux et qu'ils avaient une table massive et solide dans leur cuisine. Puis des choses sont arrivées."



La beauté des aurores boréales, les difficultés de vivre, le hasard et le destin, l'amour et ses tumultes, le désir charnel et le passé qui hante les existences...



Magnifique ! Comme toujours avec cet auteur...
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Ásta

Beau roman ,bien construit ,envoûtant.

J ai préféré celui ci au précédent roman de l auteur (les poissons n ont pas de pieds :titre bizarre se voulant peut être accrocheur ou racoleur et reprenant(je sais ) une phrase du livre)

Nous suivons une famille islandaise sur plusieurs générations,le personnage central étant Asta, femme passionnée,brûlante,égoïste ,préférant -o scandale -les amants et les mondanités au train-train d une vie de famille ,clairement une mère et épouse pas compétente ,femme que les psychiatres qualifieraient probablement de « borderline » et il y a qq dizaines d'années d « hystérique « .

Roman touchant , en particulier les scènes finales ,quand Asta la mère fantasque et indigne décédée ,sa fille retrouve ,en rangeant les effets personnels de la défunte , des photos d elle même ,sa fille ,et ses diplômes que sa mère avait précieusement conservés ....ainsi l aimait elle tout de même?

Interprétation personnelle et cruelle:le fait d'avoir voir conservé cela ,ce n était pas forcément une preuve d amour mais encore une manière pour ce genre de personnalité égocentrique ,de se mettre en valeur :regardez ce Ma fille a réussi ,regardez comme Ma fille ,que J ai faite était jolie..et intelligente

Mais effacez tout cele,la première interprétation ,l'amour malgré toutes les frasques ,les manques et les maladresses ,est plus touchante ,plus élégante ,plus généreuse ,plus réconfortante ..

Je crois que je vais me jeter sur les auteurs romans de l auteur!



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Ásta

Deuxième lecture pour cet auteur qui m'agrippe à chaque fois ! J'ai retrouvé cette trame déstabilisante, qui semble être la marque de fabrique de Jon Kalman Stefansson.



Une lecture addictive comme de ces rencontres que l'on espère vivement, que l'on vit intensément et que l'on garde longtemps en tête dans ses souvenirs et que l'on prend plaisir à se remémorer ...



Il faut lâcher prise avec ce livre qui peut paraitre parfois un peu exigeant, il ne se donne pas facilement . On passe d'époque en époque, on glisse d'un personnage à un autre dans les souvenirs de Sigvaldi qui victime d'un accident d'échelle vit sans doute ses dernières heures ...



On jongle entre passé, présent et futur tout ce qui construit les âmes et les corps des gens.



Astà est la fille de Sigvaldi et Helga et l'auteur va décrire dans son livre l'histoire entre ces deux là mais aussi les histoires d'amour d'Astà.



Astà c'est la fougue, c'est la beauté à l'état brut, c'est aussi la commissure de ses lèvres qui en ferra fondre plus d'un.



Car Astà va se définir par tous les hommes qui traverseront sa vie. Femme avant d'être mère, elle avancera dans la vie en trébuchant souvent mais en allant haut également... Les hommes papillonnent autour de cette étoile et s'y brûlent souvent.



Dans ce livre j'ai senti comme une inversion des responsabilités qui se distribuent entre hommes et femmes. Comme si l'auteur voulait nous montrer que les hommes et les femmes pouvaient assumer ou du moins essayer d'assumer des rôles différents que ceux prédéfinis dans notre société.



L'écriture de Jon Kalman Stefansson est lyrique et charnelle. On a de la poésie et du sexe aussi et tout ça se mélange avec une belle fantaisie lubrique. Je trouve ça bien délicieux.



Et l'amour la liberté sont au centre de tout. Ce livre porte bien son nom car Astà c'est l'amour à une lettre près.



De beaux portraits se dégagent de ce livre aussi bien féminins que masculins, ainsi que de magnifiques rencontres.



Mon seul petit regret est de ne pas en avoir su assez sur l'amour qui a rapproché puis éloigné Astà et Josef... Oui, monsieur l'écrivain, j'aurais vraiment aimé lire vos mots sur ces deux là !



Je suis sûre que votre texte aurait été beau sauvage et poétique et que je l'aurais aimé. En attendant, c'est ici le lecteur qui doit composer au gré des pages et aux travers des souvenirs subjectifs des deux protagonistes les lignes délicieuses de cet amour.



J'ai lu ce livre en temps et en heure avec le prêt sur la médiathèque numérique de la Loire mais j'ai aussi prolongé ce prêt pour revenir sur les nombreux marque pages envahissant mon livre numérique.



Un réel plaisir de lecture comme un coup de foudre

qui vous déstabilise mais vous fait allez plus loin, plus haut !



Merci Monsieur Stefansson, je vous retrouve très vite dans vos mots si délicieux car il me reste encore d'autres livres à découvrir, j'en suis ravie ♥
Lien : https://imagimots.blogspot.c..
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Ásta

Sigvaldi est tombé de son échelle alors qu'il repeignait des fenêtres. Agonisant sur le trottoir, des souvenirs affleurent qu'il confie à la jeune femme venue lui porter secours. Il déroule ainsi dans la belle et sauvage Islande des bribes de vies. Celle d'Ásta, sa fille, celles d'Helga et de Sigrid, ses épouses, celle de son frère, et d'autres encore.



Il est des moments où il est délicieux d'exister. Des moments qu'on aurait préféré ne pas connaître. Des moments de routine où rien ne se passe. Tout cela forme la vie, des vies. En Islande comme ailleurs, il est des choses qu'on ne saurait fuir, la fuite du temps en est une. Remarquable conteur et poète, Jón Kalman Stefánsson construit un puzzle du temps avec des instants de vie de ses personnages. De la jeunesse à la maturité, de la vieillesse à la mort, différents pour chacun, des temps pour aimer, regretter, pleurer, chanter ou même... espérer.
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Ásta

On pourrait résumer ce livre ainsi : la vie n'a pas tenu ses promesses de bonheur ... Ni pour le père, ni pour sa fille Asta. Mais que s'est-il passé alors que tout se présentait plutôt bien et que chacun avait autant de rêves que d'espoirs et probablement la capacité à en réaliser quelques uns ? Et bien, la réponse est simple : nous sommes en perpétuelle quête d'amour et cela brouille nos relations au point d'en perdre le fil.

Les personnages de ce beau roman nous ressemblent. le lecteur y trouve un écho et peut-être même quelques messages personnels glissés çà et là.

Et puis, il y a l'Islande, ses paysages incroyables, cette dureté absolument magnifique, qui donne le sentiment d'une immensité, un décor de nostalgie.
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Ásta

J’ai eu du mal à entrer dans ce roman, car l’auteur fait des allers et retours sans arrêt entre les époques, Ásta vient de naître, quelques pages plus loin, elle est adolescente dans les fjords de l’Ouest où elle a été envoyée un été, après avoir casser le nez d’un camarade de classe, puis on la retrouve adulte, perdue, et ça continue encore et encore…



J’ai compris que l’auteur faisait raconter l’histoire d’Ásta par son père, Sigvali qui est tombé d’une échelle, donc les images lui reviennent forcément dans le désordre, un peu comme si toute sa vie défilait aux portes de la mort. Donc, je me suis accrochée…



Comment parler d’Ásta ? tout d’abord en expliquant pourquoi ses parents ont choisi de lui attribuer ce prénom : il s’agit en fait d’un hommage à un personnage de roman de Halldor Laxness ! et l’amour est au centre de ce roman :



« En retirant la dernière lettre du prénom, il reste le mot àst qui signifie amour en islandais. »



L’histoire de cette famille est belle, l’auteur pose notamment une question : hérite-t-on de la « folie » de sa mère, ou n’est-ce qu’une répétition du scénario : on abandonne alors qu’on a été abandonné. Et en poussant plus loin la réflexion : peut-on envisager même l’idée d’être aimée après un abandon ?



Et Ásta fuit tout ce qui pourrait l’aider, tous ceux qui l’aiment vraiment pour tomber sur des êtres négatifs. On la suit à Vienne où elle part faire des études, abandonnant sa fille à ses parents. Elle fuit l’amour, elle fuit dans l’alcool, laisse partir son amour de jeunesse, Josef, comme si le bonheur ne pouvait que s’abimer, sans se donner une chance d’y avoir droit.



Jón Kalman Stefánsson évoque aussi et de fort belle manière, le passage de l’adolescence à l’âge adulte : se fait-il en douceur ou un évènement peut-il qui faire basculer brutalement dans le monde des grands, devenir mature avant l’heure ?



On retient l’omniprésence de l’alcool dans ce roman : le père de Sigvali avait des phases d’imprégnation massive, « il était beaucoup moins drôle quand il sombrait dans le trou noir de l’alcool. Ses beuveries duraient en général deux à trois semaines, et aucune puissance terrestre ni céleste ne semblait pourvoir l’arrêter. »



Outre l’alcoolisation massive, on note aussi au passage l’importance de la sexualité : une première scène torride entre Helga et Sigvali, bien sûr, mais parfois on a droit à des scènes de sexe toutes les trois ou quatre pages et cela finit par devenir lassant.



La littérature est omniprésente dans ce roman, Jón Kalman Stefánsson rend hommage aux écrivains de son pays, surtout aux poètes, un des personnages, le frère de Sigvali, est un écrivain, ou du moins tente d’écrire, car l’inspiration n’est pas au rendez-vous, alors il choisit d’écrire une autobiographie, cela lui permet de parler de lui !



« L’écriture libère des choses en moi. Ça te semblera peut-être étrange, mais quand j’écris, je deviens plus grand que l’homme que je suis. Oui, je me transforme en une corde sensible qui tremble entre le visible et l’invisible. »



L’Islande est un pays qui me fascine car tout prend un aspect gigantesque dans ce pays… on retrouve la magie des grands espaces, des éléments déchaînés, la précarité, la vie qui s’apparente parfois à une simple survie et, outre les poèmes, l’auteur évoque comme pour adoucir la rigueur, la musique; on croise notamment Nina Simone ou les nocturnes de Chopin selon l’humeur… sans oublier les prénoms islandais compliqués me font rêver : Sigvali, Helga et Sigrid, Sesselja, Gudmundur…



J’ai aimé l’histoire de cette famille mais le mode de narration choisi par l’auteur m’a dérangée, parfois même irritée et je ne suis pas sûre qu’elle apporte quelque chose de plus au roman.




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Ásta

Avec Ásta, le lecteur touche un peu du doigt, l’Islande, une terre et une culture assez proche mais qui recèle quelques différences que Jón Kalman Stefánsson laisse transparaitre à travers son style. Quand je dis que la terre islandaise est proche, en fait, la proximité n’est que géographique car pour le reste, la rudesse du pays, sa rigueur, sa géologie sont d’une incroyable unicité. Et ça déteint forcement sur le peuple qui y vit.



Ce qui m’a séduit en premier lieu, c’est la narration de Jon, une narration éclatée, troublante, pas évidente de prime abord mais qui stimule ces portraits d’hommes et de femmes. En premier lieu Ásta me dirait vous? Et bien non. À mon avis, c’est son père, Sigvaldi, le personnage central du roman.



Pas spécialement féru de contemporain (je trouve souvent peu d’intérêt à lire le quotidien, le normal), j’aurais pu trouver Ásta peu intéressant si ce n’était que le style de Jón Kalman Stefánsson, empreint de sa culture, se montre libre dans ses propos là où une prude autocensure touche la France et autre pays européens. Et cela transforme ces romans contemporains en moins réel que le réel. je vais être plus clair. Le résumé dit « charnel ». Autant dire, le sexe. S’il y en a dans Ásta, c’est sans appuyer dessus, des scènes qui viennent comme les autres, naturellement et pour moi, ça c’est le réel, le normal.

La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/asta-jo..
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Ásta

Une construction habile mais un peu déstabilisante en début de lecture. Il peut y avoir dans un même chapitre, des paragraphes qui sont dans un espace-temps différent avec des personnages dont on parle dans les chapitres antérieurs et c’est perturbant, on ne sait jamais avec qui on est (je ne suis pas certaine d’être bien explicite, désolée).

Mais doucement on rentre dans le récit et c’est du bonheur. C’est un roman qui parle d’amours et de la difficulté de vivre, une vie beaucoup plus difficile si l’on n’a pas était enlevé par les extraterrestres comme Helga (p.296-297).

Les histoires d’amour sont multiples et finissent mal en général : Kristin et sa sœur, Sigridur et l’indien, Helga et Sigvaldi, Sigvaldi et Sigrid, Asta et sa nourrice, Asta et le biographe …. Il y beaucoup de poésies et des phrases magnifiques. J’aime beaucoup.

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Ásta

J'aime particulièrement la plume de Jón Kalman Stefánsson, une plume poétique qui me transporte toujours, en imagination dans ce pays d'Islande que je rêve de découvrir.



Qu'elle est belle et triste, l'histoire d'Asta, cette vie qui avait si bien commencé, sous les signes de l'amour, comme le veut son prénom... cette vie cependant marquée par d'irréversibles cicatrices. La tristesse, la folie, la désillusion, l'amour marquent chaque personnage de ce roman, personnages malmenés par une existence qui aurait pu tourner autrement.



L'auteur porte ici un regard à la fois rude et mélancolique sur l'existence, s'interrogeant sur son sens. La construction du livre, qui oscille entre différentes époques, différents personnages, est aussi déroutante, chaotique et "biscornue" que la manière dont tournent les vies.



Ce n'est pas le livre que j'ai préféré de cet auteur et pourtant, immanquablement, il a encore su me transporter. Je résiste difficilement à cette écriture presque envoûtante qui sait si bien nous décrire les lieux et les histoires de ses protagonistes (même si, cette fois ci, il m'a semblé trouvé moins de belles descriptions que dans ses précédents romans). Encore une fois, Jón Kalman Stefánsson m'a offert un beau moment de lecture.
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Ásta

C'est beau, poétique et sans doute à cause de ça j'ai eu du mal au départ à ne pas m'échapper involontairement du roman. Mon esprit, sans cesse, voulait vagabonder.



Cependant j'ai beaucoup aimé, et certains passages parlaient directement à mon enfance, et finalement aussi à l'adolescente puis à la jeune adulte que j'ai été.



C'était tellement beau que par moments j'ai failli croire que la mort est belle.

Il y a tant de profondeur dans ce texte !..

En fait, ça parle de la vie, du temps qui passe, de la famille et de l'amour aussi, et ça m'a ramenée sans cesse à ma propre histoire, d'où mon vagabondage quasi-permanent dans mes souvenirs. C'est LE sujet universel, la vie en somme, et finalement il faut croire que nous ne sommes pas si différents les uns des autres.



Au fond je pense que c'est un livre qui doit parler à tout un chacun, pour peu qu'on soit taraudé par des questions existentielles !



J'y ai pourtant trouvé des longueurs, un moment où je me suis traînée comme une âme en peine et où j'ai eu du mal à trouver de l'intérêt. Heureusement ça n'a pas duré longtemps.

Les allers-retours fréquents dans le passé m'ont un peu perdue par moments sans que ça ne gêne vraiment l'histoire.



J'ai envie de conclure par une phrase de Jean d'Ormesson, qui selon moi résume bien ce roman : ''La vie est une vallée de larmes. Elle est aussi une vallée de roses.''
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Ásta

Asta, c'est l'héroïne de cette épopée nordiste. Cependant, il serait plus juste de la voir comme le centre gravitationnel de l'histoire. Une histoire aux milles facettes...

La narration n'a rien de linéaire, l'auteur prend le parti de rédiger son récit d'une façon qui peut sembler décousue. Ni vraiment par le début, ni vraiment par la fin. C'est déstabilisant au début, il faut un peu de temps pour comprendre qui est qui, où on est et quand. Mais cela en vaut plus que la peine! Ensuite, on est pris dans ce récit magnifiquement écrit, aux échos poétiques. Chaque titre de chapitre, de paragraphes mérite de s'y attarder.

Asta, sa famille, ses amis, ses amours, nous bouleversent, nous transportent, nous touchent, sans jamais être larmoyant ni pathétique. Et plus le récit avance, plus les pièces du puzzle s'emboîtent. C'est un récit très dense, l'auteur aborde de très nombreux thèmes. Il faut parfois se remémorer les événements pour bien reprendre le fil du livre.

Des récits de vie de femmes comme celui-ci je n'en avais jamais lu. Il a quelque chose de vraiment original, presque indescriptible.

Cela me donne réellement envie de lire d'autres romans de cet auteur, qui parait être d'une grande sensibilité.



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Ásta

La superbe trilogie de J. K. Stefansson découverte précédemment décrivait le combat de l’homme face à une nature plus forte que lui.

Asta relate le combat d’hommes et de femmes face à leurs démons intérieurs, le combat pour une vie simple et digne, sur une terre qu’il faut apprivoiser. Ici, les rêves n’ont pas leur place. Et quand on les laisse s’infiltrer dans l’esprit comme la brume qui avance pas à pas, il reste peu de choix sinon partir ou se noyer dans l’alcool. Ou chercher l’amour libérateur.



Un très beau roman qui se lit et se délit comme des pelotes de laine toutes mélangées mais qui, au final, dévoilent des vies entières. Les livres et la poésie viennent en toile de fond comme si les mots, qu’ils soient lus ou écrits, faisaient parti d’eux et leur apporte force ou désespoir.



Quelques passages m’ont frappé dans ce roman. Lorsque, dans des conversations, il est question du touriste prêt à payer une fortune pour goûter pendant quelques jours à la vie rude que la terre et le ciel réunis engendrent. Incompréhension de leur part... L’Islandais serait-il devenu une bête curieuse que l’on paie pour s’en approcher ? S’en suit évidemment la joie du profit.



Et je m’interroge.

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Ásta

Deuxième livre de cet auteur islandais ( après les poissons n'ont pas de pied )

Et à nouveau ce même sentiment de construction complexe , avec beaucoup d'aller retour et l'impression d'avoir le tournis temporel mais aussi de perdre le fil parfois des personnages.

Pourtant, cet exercice de style manipule à merveille le lecteur et nous ballade entre les époques de la vie d'Asta . Il le fait à travers les souvenirs du père qui vient de tomber d'une échelle en Norvège où il vit désormais , un narrateur...

Asta est la fille d'Helga , pulpeuse version nordique d'Elizabeth Taylor, et de Sigvaldi, pêcheur et peintre, sans doute moins pulpeux. Très vite , On comprend que le couple se déchire , se sépare et confie Asta à une nourrice. Il est difficile d'en dire plus , les aller retours dans ce puzzle géant laissant planer beaucoup d’énigmes.

On s'attache forcément à Asta, à son exil dans les fjords de l'Ouest, à la construction de sa personnalité, à ses relations compliquées avec ses parents. Très vite , sa fille apparait mais pas le père.Toujours ce jeu avec le lecteur.

Jeu qui malgré quelques longueurs vaut la lecture.

On regrettera cependant que l'auteur nous balance de gros poncifs , du style "La vie c'est bien" (ce n'est qu'une image). Il doit être coutumier du fait , il l'avait déjà fait dans les poissons.

On se ballade en Islande où il semblerait que le dernier des habitants est féru de poésie et où les touristes passent pour des gros nazes en payant le prix fort pour vivre des expériences de vie que l'on ne souhaite pas à son pire ennemi.Islande, où l'eau, la pêche , la nature ...et le manque de clarté semblent poser les fondements de la vie avec la gnôle.
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Ásta

Comme un miroir brisé

Que l'on veut recréer

Voilà au fil des pages Asta

Et toute sa vie en éclats...



L'auteur nous le dit clairement, il ne veut pas raconter de façon chronologique, même s'il commence par la conception d'Asta...

Le texte , éclaté, parcellaire, prend pour nous la forme d'une enquête, avec ses pistes, ses investigations du présent, du passé. Exigeant la pleine attention du lecteur.



Une enquête bien particulière, qui nous mène de la capitale islandaise aux fjords de l'Ouest.



Une enquête intime sur Asta, sensuelle, sauvage et tourmentée, imprévisible, en quête d'elle-même . Et sur ses parents, sa famille, ses amours. Universelle aussi car touchant chacun d'entre nous. Révélant les erreurs, la beauté des personnages.



Un tourbillon de vie, un élan lyrique intense, charnel, une réflexion sur l'existence et ses hasards curieux, ses mystères, un pont vertigineux entre la naissance et la mort.



Toujours ce souffle unique de l'auteur, qui s'immisce dans l'histoire, pour mieux nous perdre...et nous trouver. Superbe voyage au coeur de l'âme humaine!

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