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Critiques de Jón Kalman Stefánsson (1136)
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Ásta

L ’Islande des années 50 ,la lumière, les paysages ,le climat, les aurores boréales, les conditions de vie de ses habitants constituent la toile de fond du roman .

C’est une saga familiale nous suivons le personnage d’Asta jeune femme à la vie tourmentée, elle a des difficultés à rentrer dans le rang ,impossible de se contenter du quotidien .Son passé, sa naissance , son enfance explique il ce fait ?

Roman bien écrit les sentiments ,les sensations sont bien transcrits mais je déplore la construction du roman avec des retours en arrière, des narrateurs différents à chaque chapitre ,une chronologie non respectée rend la lecture non fluide .
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Ásta

deuxième livre que je lis de Stefansson et toujours le même plaisir .

l’histoire dAsta se déroule avec des allers retours qui nous déstabilisent au départ et qui nous révèlent peu à peu la complexité de sa vie et de sa relation avec ses parents .

un livre bien fait
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Ásta

C'est de la très belle littérature... Mais alors perso je me suis quand même bien fait chier !

J'aurais même du mal à résumer l'histoire à quelqu'un tellement on y raconte pas grand chose d'intéressant.

Je conseille quand même de s'y jeter. J'imagine que ça peut devenir un classique de la littérature islandaise dans les années à venir ; parce qu'on va pas se mentir, le mec a quand même une belle plume.

Et bravo au traducteur Éric Boury aussi pour son travail.
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Ásta

Traduit de l'islandais par Eric Boury



J'ai rencontré Jon Kalman Steffanson en lisant « Ton absence n'est que ténèbres ». J'avais beaucoup aimé.

Mais lire cet auteur n'est pas de tout repos. Il passe du coq à l'âne, nous ballote d'une époque à une autre, saute d'un personnage à l'autre, le tout sans transition. Les mots déferlent comme un torrent et je me laisse emporter, car comment faire autrement pour rentrer dans les histoires qu'il veut nous conter.

Un roman foisonnant, poétique, sensuel, philosophique.

A ne pas rater.
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Ásta

J'avoue que ce livre m'est tombé des mains, j'ai pourtant tenu jusqu'à la page 200. J'ai eu la chance de faire le tour de l'Islande en fourgon il y a qq années et ce fut l'un de mes plus beaux voyages, alors je m'étais plongée dans le livre avec enthousiasme...mais je n'ai pas pu m'accrocher à un style aussi décousu et qui m'a laissé une impression de superficiel, je n'y ai trouvé aucun intérêt tellement j'ai perdu le fil.
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Ásta

Lire un livre de Jòn Kalmann Stefansson est toujours un voyage merveilleux dans les brumes du nord, sa langue est poétique et dépouillée, on s'attache à ses personnages qui font de leur mieux de leur vie pour le temps sur Terre qui leur est accordé, l'alcool aide beaucoup les Islandais à tenir le coup ,l'amour aussi. Les scènes d'amour sont tout simplement exceptionnelles.
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Ásta

C’est le sixième livre de Jon Kalman Stefansson que je lis, et, pour la première fois, j’ai été déçue. J’ai même été tentée d’abandonner la lecture, mais c’est un auteur que j’ai tellement aimé jusqu’à présent que j’ai tenu bon, sans beaucoup de plaisir.

Alors, pourquoi ce livre ne m’a-t-il pas emballée ? Oui, la narration est décousue, mais Stefansson m’a habituée à cela, ce n’est pas un problème. En fait, je n’ai pas ressenti d’empathie vis-à-vis des personnages, j’ai observé ce qui leur arrivait sans vraiment arriver à m’y intéresser. Et pourtant, il y a de belles descriptions, mais je n’ai pas trouvé ici la profondeur que j’ai tant aimé chez cet auteur, jusqu’à présent.

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Ásta

La narration est originale, le fait que cela se déroule en Islande est très intéressant, d'un point de vue culturel. Cependant le style n'est pas très agréable, plutôt vulgaire, et l'ensemble du roman est emprunt de misogynie : les femmes sont des objets sexuels, capricieux, impétueux. Une femme qui désire plus qu'élever ses enfants est une ingrate difficile.
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Ásta

Roman d'atmosphère sans véritable histoire. Lecture ardue non linéaire et pleine de états d'âme de l'auteur.

Un point positif pour l'Islande dont on comprend la beauté et la dureté à travers la vie des personnages et la description des paysages.
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Ásta

difficile de faire une critique sur un livre si ce n'est poétique mais qui m'a perdu... 60 pages a tenir bon puis comme une amertume a ne plus vraiment comprendre ou l'auteur veut nous mener...



Comprendre l'histoire d 'amour d'un couple fusionnel qui donne la vie a une fille au doux prénom de l'amour... Alors je dis oui .... puis non car les fils joliment tissés finissent en pelote...

Retenir la poésie de l'Islande de l'auteur qui semble grand je dois cependant l'avouer... Que lire de lui pour me faire réellement adhérer et me convaincre ? ...
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Ásta

Roman d'une belle sensibilité, d' une écriture personnelle et adaptée à la narration sous forme de souvenirs, d'anecdotes, de lettres.

La quatrième de couverture parle très bien du sujet, je passe sur ce dernier.

Ce roman m'a fait penser par moments aux "racontars" de Jorn Riel, pour le côté poétique et amusant de certaines descriptions et personnages, mais aussi à "nympheas noirs" de Bussi, lorsque l'auteur laisse en un mot ou deux une info capitale sur laquelle on va rebondir et en savoirdavantage plus tard dans la lecture.

L'histoire, ou plutôt les histoires, sont superbement relatées et transmettent aussi bien la tristesse que la quête éperdue du bonheur par les personnages. On en apprend beaucoup sur les Islandais, et l'écriture est belle, sans nul doute un très beau travail du traducteur.

Un livre qui dépayse, un beau roman sur la quête d'amour et de s personnages inoubliables.

Merci aux éditions Grasset et à NetGalley pour cette belle lecture.

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Ásta

Le long de flashbacks et d'anecdotes on découvre la vie d'Asta et de sa famille, dans un désordre chronologique qui appelle l'énigme du malheur à résoudre. On nous dit leur quête de bonheur, d'amour et leur impossibilité à dire l'amour, ou à le dire à temps.

Il y a dans ce roman des descriptions de paysages absolument magnifiques, qui donnent la sensation du froid, de l'immensité, de la solitude. On ressent l'Homme face au monde et c'est dans ces passages qu'on ressent une sensibilité toute islandaise.

Le reste n'est que pathos et manque de subtilité. Les personnages sont, dès le début du roman, annoncé presque comme maudits : folie, mort, maladie, abandon, rien ne les épargne et tout ce malheur apparaît sans contraste. Les questions que se pose les personnages sont toutes posées, jamais le sens n'éclot de lui-même, l'auteur passe son temps à nous répéter qu'ici on parle de choses importantes, on s'interroge sur l'amour, le bonheur et le sens de la vie.

C'est, il me semble, un problème récurrent dans l"écriture de Stefansson, il nous dit tout, il postule en permanence, les émotions, les questions, les doutes, avant même d'avoir pu formuler quoique ce soit en soi-même, comme un amant étouffant qui vous aime trop.
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Ásta

On pourrait résumer ce livre ainsi : la vie n'a pas tenu ses promesses de bonheur ... Ni pour le père, ni pour sa fille Asta. Mais que s'est-il passé alors que tout se présentait plutôt bien et que chacun avait autant de rêves que d'espoirs et probablement la capacité à en réaliser quelques uns ? Et bien, la réponse est simple : nous sommes en perpétuelle quête d'amour et cela brouille nos relations au point d'en perdre le fil.

Les personnages de ce beau roman nous ressemblent. le lecteur y trouve un écho et peut-être même quelques messages personnels glissés çà et là.

Et puis, il y a l'Islande, ses paysages incroyables, cette dureté absolument magnifique, qui donne le sentiment d'une immensité, un décor de nostalgie.
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Ásta

« Asta », le titre de ce nouveau roman fait référence à l’héroïne du roman de Jon Kalman Stefansson. Un prénom, qui, à une lettre près, donne le mot amour en islandais.



L’histoire début par une chute d’échelle de Sigvaldi : cloué au sol, impossible de se relever, il rentre dans une profonde nostalgie et se remémore sa vie… Le roman est entrecoupé du récit de la vie de Sigvaldi mais aussi de lettres d’Asta, sa fille. Dans les années 50, Sigvaldi tombe éperdument amoureux d’Helga. Cet amour donne naissance à deux magnifiques filles : Sesselja et Asta.



Hélas, la vie ne pas les épargner, on découvre au fil de la lecture, qu’Asta est plutôt une femme battante, optimiste, confiante en elle et pour son futur malgré les démons qui persistent dans sa mémoire. Effectivement, l’abandon de sa mère à cause de l’alcool, de son père, incapable de faire face au malheur à cause de l’amour destructeur qu’il voue à son épouse, sont bien présents en elle : lors de sa jeunesse, Asta est placée chez une femme qui va l’aimer comme sa propre fille. L’adolescence arrivant, elle doit partir vivre dans une ferme au milieu des fjords. A son retour, Asta apprend le décès de sa nourrice et doit retourner vivre chez son père : sa vie s’effondre en un instant.



Jon Kalma Stefansson décrit avec une plume extrêmement poétique que nous sommes en perpétuelle quête d’amour, de bonheur, de passion, de sentiment. Les personnages sont proches de notre réalité et nous ressemblent un peu ; on peut trouver dans certains passages comme un écho à notre propre vie. Les histoires sont décrites avec délicatesse, brutes quand il le faut. On peut ressentir le bonheur comme la tristesse au travers des mots de Jon Kalma Stefansson.



Mais, le plus réussi dans ce roman, c’est sans nul doute les descriptions incroyables des paysages islandais, absolument magiques, qui donnent encore plus vie au récit. L’Islande offre par sa géographie, son atmosphère, une immensité à différents thèmes abordés comme la solitude, la peur, le doute. Le côté sauvage, isolé, froid donne une grande dimension à Asta.



De plus, la construction du roman est parfaitement menée et originale ; avec je suppose un énorme travail de traduction de la part du traducteur Eric Boury !



Une belle découverte pour ma part car je ne connaissais pas du tout Jon Kalma Stefansson ; cet auteur islandais qu’on sent animé par son pays et c’est beau à lire. »

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Ásta

Comment résumer tant de vies en quelques lignes ? Grasset l’a très bien fait sur la quatrième de couverture, et pourtant ce petit texte récapitulatif est loin d’exprimer la complexité de ce qui se raconte dans ces pages. C’est l’histoire d’une famille entière, née d’un amour passionné, détruite par la folie d’une mère, puis reconstruite différemment, comme ils ont pu, pour trouver un peu de bonheur après la tempête. Tout ça au milieu des fjords et des aurores boréales, de la littérature islandaise et des éléments déchaînés.



Vous n’avez pas tout compris à mon résumé de l’histoire ? Lisez donc le livre, il en vaut la peine. Une grande fresque islandaise où de nombreux personnages aux passés troublés et inavoués s’entremêlent pour nous donner de grandes leçons sur le sens de la vie, l’importance de la famille et de l’amitié, et les dangers d’un amour trop grand. Il y a certes Sigvaldi, Helga, Ásta et Jósef, mais il y a aussi les autres, ceux qui croisent leur chemin et qui enrichissent leur parcours de leur présence. Tous recherchent un bonheur simple et inatteignable, tous prennent des décisions qui les en détourne, bien malgré eux. En quelques 490 pages, Jón Kalman Stefánsson nous raconte l’essentiel de la vie, tout ce qu’elle peut nous apporter, toutes les interrogations qu’elle suscite et tout ce que l’on peut manquer si on ne fait pas bien attention.



Ici, l’auteur n’est pas ce marionnettiste jouant avec ses personnages à son gré. Sous ses yeux ébahis, les personnages prennent la parole pour lire leurs lettres, raconter leur histoire, intervenir dans le récit à un moment où ça n’est pas vraiment cohérent. On assiste autant à la construction du roman qu’à son déroulé. L’auteur nous raconte ses moments d’écriture interrompus par des voisins bavards, ses résistances face au besoin d’expression de ses personnages, ses doutes et ses questionnements, inhérents à l’écriture d’un roman si ambitieux. Il intervient partout pour nous donner à réfléchir sur les évènements racontés, sur les décisions prises, sur les concours de circonstances décrits. Il alterne les styles, joue avec les titres, délaisse la chronologie, autant de procédés littéraires qui nous happent, nous entraînent et nous laissent longtemps dans le sillage de cette histoire passionnante. Pour vous dire, je n’arrive pas à me remettre dans un livre depuis presque une semaine, j’aurais voulu continuer mon chemin avec Ásta.
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Ásta

Asta Jon Kalman Stefansson Grasset 29/O8/2018.

Comment résister? Lire un roman de Jon Kalman Stefansson c'est pour moi embarquer dans un univers différent . L'Islande une fois de plus sert d'écrin à ce roman existentiel. Deux générations; Années 1950 Sigvaldi et Helga vivent un amour passionné et fusionnel. Une seconde fille nait Asta , prénom d'une héroïne de la littérature islandaise. Asta à une lettre près signifie amour en islandais , tout un programme.

Asta sera t'elle l'héroïne romantique attendue?

Asta est une femme âgée, fatiguée et elle se souvient. Sigvaldi tombe de son échelle de peintre et se souvient. Un narrateur écrivain retrace leur histoire.La narration n'est pas linéaire mais peut-on raconter une vie de façon chronologique? A travers les souvenirs de l'un , de l'autre c'est aussi à une quête du bonheur que nous convie Jon Kalman Stefansson. Un roman foisonnant, sensuel, des personnages enlisés dans un quotidien qui le plus souvent ne leur convient pas, avec au bout du compte le sentiment de n'avoir pas su ou pas pu agir comme il l'aurait fallu. Bien sur nous sommes en terre d'Islande, bien sur la lumière du soleil se fait souvent rare, bien sur la mélancolie est omniprésente, mais qu'importe la tempête quand la plume de l'auteur nous emporte loin du rivage!

Jon Kalman Stefansson continue d'imprimer sa marque dans la littérature contemporaine. Si vous ne le connaissez pas encore n'hésitez pas à découvrir son univers le chemin parfois escarpé vaut le détour.

Un très grand merci aux éditions Grasset via NetGalley pour ce partage.#Ásta #NetGalleyFrance
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Ásta

Asta est-elle vraiment le personnage central de ce roman ? Elle en est évidemment un protagoniste principal mais c’est surtout son père Sigvaldi qui mène la danse des souvenirs. Depuis le trottoir sur lequel il vient de tomber du haut de son échelle, gisant sur le dos, incapable de se relever, le voila qui plonge dans son passé. Les années de bonheur avec Helga, la mère d’Ásta, avant qu’elle ne sombre dans un état proche de la folie et finisse par traîner sa carcasse d’alcoolique dans les rues de Reykjavik. L’enfance avec ce petit frère qu’il n’aura cessé de protéger, sa seconde épouse Sigrid, ses deux filles, dont l’une est morte et l’autre qu’il n’a pas eu le courage d’élever, l’exil d’Islande vers la Norvège et cette certitude au moment de faire le bilan : il n’aura donc pas assez aimé.



Ásta de son côté a grandi auprès d’une nourrice affectueuse. Après avoir cassé le nez d’un camarade de classe elle est condamnée à passer un été dans une ferme des fjords de l’ouest. Un été à la dure, en milieu hostile, où elle fera des rencontres inoubliables. Plus tard nous la retrouvons à Vienne, où elle étudie l’art. Tentative de suicide, internement en psychiatrie, Ásta navigue à vue, seule, livrée à elle-même, perdue.



Un roman de Stefansson est un breuvage au goût unique, un élixir magique porté par la fabuleuse traduction d’Éric Boury. Avec lui on sait d’avance qu’entre les pages, les époques, les pays, les destins, les petits bonheurs et les grandes tragédies vont s’entremêlées. On sait qu’avec ses personnages on va partager des méditations « qui ne font qu’alourdir le voyage à travers la vie », que le récit sera charnel, âpre, poétique, lyrique. On sais que l'on va naviguer entre l’ombre et la lumière, que rien d’extraordinaire ne va se passer, que l’ampleur romanesque tiendra dans des petites choses du quotidien.



La fresque familiale de Sigvaldi, d’Ásta et d’Helga ne cesse de jouer avec les sentiments, ne cesse de s’interroger sur le sens de l’existence, ne cesse de nous démontrer qu’ « au bout du compte, nous finissons par perdre tout ce que nous avons gagné ». Une lucidité, un regard mélancolique sur le monde, une route sinueuse tracée par chacun dans un environnement rude, une nature sans pitié pour rappeller à quel point le chemin d’une vie peut être laborieux et finit toujours dans une impasse. Tout simplement magnifique.






Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Ásta

Voilà la phrase qui pourrait résumer le livre :



Sans erreurs il n’y a pas de vie. (p36)



Il y a  Sigvaldi, le père d'Asta, immobilisé par sa chute et qui raconte à une femme venue lui porter secours sa vie, sa fille, sa première femme Helga. Ensuite le récit est entrecoupé des lettres d'Asta, pleines d'amour, de solitude, d'attente et de mélancolie. Mais à qui les adresse-t-elle ? Et puis comme si cela ne suffisait pas, il y a un narrateur qui ressemble à l'auteur du livre : qui est-il ? Lui aussi prend la parole, parle de son travail d'écrivain, loin de tout, dans un coin d'Islande où il donne quelques informations sur sa vie, son environnement, sa solitude recherchée, sur notre monde et sur sa prise de position sur les hommes, leurs actions.



Mais n’oublions pas non plus que certains (écrivains) forcent l’admiration, s’attirent la renommée, parce qu’ils n’hésitent pas à affronter les tempêtes du monde, alors qu’en réalité, ils s’y réfugient. On peut même aller jusqu’à dire qu’ils se jettent à corps perdu dans ces tempêtes afin de ne pas avoir à se débattre avec leurs démons personnels. A regarder en face leurs sentiments les plus intimes et les plus embarrassants.(p164)



La vie n'est pas pour Asta un long fleuve tranquille : cette femme au caractère déterminé, curieuse des choses de la vie, confiante en l'avenir, qui devra se faire une place mais conservera des séquelles dues au manque d'une mère, d'un père, d'un cocon familial. Quelques bribes dispersées ça et là dans le texte laissent présager des zones d'ombre. C'est parfois un peu long à venir, on a hâte de découvrir la vie d'Asta, le pourquoi de son abandon par sa mère, Josef (qui est-il, d'où vient-il ?), sa nourrice. Les époques se mélangent au gré des souvenirs de Sigvaldi qui vont et viennent suivant son état de conscience. Et lui, quel rôle a-t-il joué sur le destin de sa fille ? Ne devient-il pas le personnage central du livre finalement ?



Elle s’efforce de comprendre plutôt que de juger . Ce qui n’est pas si fréquent dans les sociétés humaines. Il est plus facile de juger les autres que d’essayer de les comprendre. La vie est plus simple ainsi. (p253)



Encore un auteur et une littérature que je ne connaissais pas du tout et attention, dans cette lecture vous embarquez avant tout pour un voyage dans un pays assez mystérieux, isolé, sauvage, l'Islande, dont l'auteur est amoureux, malgré ses vastes étendues, malgré son climat, malgré la rudesse des gens qui y vivent. Car il y a plusieurs sujets dans ce livre, en dehors d'une histoire familiale, il y a l'Islande l'éloignement, le thème de l'abandon et la recherche du bonheur. J'ai apprécié le côté philosophique de l'auteur qui, à travers une histoire romanesque, il transmet ses constations, ses idées sur le monde et l'humanité.  Ce livre est aussi un plaidoyer sur notre monde, ses bouleversements, sur un retour à des valeurs de respect, d'écoute et une prise de conscience des dangers qui nous guettent : politique, écologique, sociétal.



Celui qui ne peut pas travailler ne saurait s’enfuir (…) car certains travaillent pour se fuir eux-mêmes. (p361)



Pas facile au début de bien se situer au milieu de tout cela, une certaine impatience me gagnait de démêler les fils du récit qui se disperse avec les nombreux intervenants, les époques, mais grâce à un subtil découpage fait de chapitres, de phrases, d'enchaînements on en comprend peu à peu la construction mais beaucoup de mystères planent sans réponse jusqu'aux pages finales. J'ai trouvé que la lecture avançait peu par moment. L'écriture est fluide et belle mais manque un peu de chaleur, mais l'auteur maîtrise son récit  et lui sait où il veut nous emmener. Comme les pièces d'un puzzle, tout s'emboîte parfaitement, chaque chose prend sa place et les émotions sont là. Comme le contexte du pays, tout est en retenue, en non-dit, en silence.



Si cela ne vous semble pas raisonnable, c’est parce que justement il n’y a rien qui soit raisonnable dans la raison (p368)



Mais on garde malgré tout une certaine distance par rapport aux personnages et c'est dommage : j’ai eu peu d’émotions, d’empathie peut-être parce que les ressentis ne sont pas assez exprimés même quand il s’agit d’événements durs, difficiles.



Ce livre est aussi un plaidoyer sur notre monde, ses bouleversements, sur un retour à des valeurs de respect, d’écoute et une prise de conscience des dangers qui nous guettent : politique, écologique, sociétal.



1er malheur :Il est plus facile de décrire le monde que de parler de soi.



2ème malheur : Ecrire en parlant trop de soi même, et pas assez du monde (p173)



Je pense découvrir plus cet auteur à l'écriture magnifique, au style particulier propre peut être à cette aride, désertique, aux conditions climatiques extrêmes, un pays de caractères forgés par leur environnement.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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Ásta

Le nouveau livre de Jón Kalman Stefánsson est absolument magnifique !



Il nous raconte la vie d'Ásta et de ses parents dans l'Islande des années 50. Alors qu'il pourrait se contenter de nous raconter ces vies dans un style naturaliste qu'il maîtrise parfaitement, il prend le parti d'exploser la narration en mélangeant au sein d'un même chapitre, parfois d'une même phrase, les temps et les époques, les personnages, les espoirs et les désillusions. Le tour de force de Stefánsson est que cela ne rend pas le livre difficile à lire. Au contraire, la lecture reste d'une fluidité stupéfiante, alors que l'écriture de Stefánsson gagne en profondeur et en subtilité. "Il est impossible de raconter une histoire sans s'égarer, sans emprunter des chemins incertains, sans avancer et reculer, car nous vivons en même temps à toutes les époques. (P463) "Il n'est désormais plus possible de raconter l'histoire d'une personne de manière linéaire, ou comme on dit, du berceau à la tombe. Personne ne vit comme ça." (P35)



Le livre de Stefánsson est un hommage à la vie, à l'amour, à ses désillusions, aux regrets, à la folie et à la douleur de vivre. Ses personnages aimeraient aimer comme il faut, mais ils n'y arrivent pas. Ils sont à contretemps, n'arrivent pas à dominer leurs instincts. Ils sont sans méchanceté ni malice, mais il est difficile d'affronter la vie et il est parfois plus simple de fuir face à elle (à l'étranger, dans l'alcool, dans l'écriture...). Et tout cela se transmet et se reproduit de générations en générations, sur fond d'Islande qui elle-même se transforme (modernité, tourisme de masse...). Car le plus grand tallent de Stefánsson, c'est évidement de nous faire vivre en Islande le temps d'un livre. On ressent la fragilité des hommes qui essaient de survivre dans cette nature hostile. On ressent le froid, la solitude, l'âpreté de la nature, avec cette langue poétique et admirablement rendue par la traduction d'Eric Boury.
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Ásta

Ce roman islandais est superbe, sa conception a du demander du temps et de la méthode à l’auteur, et au traducteur Eric Boury, exceptionnel, parce qu’il s’agit d’un puzzle qui se met en place à la lecture sans effort.

Un homme tombé d’une échelle va mourir, et sa vie ainsi que celle de tous les êtres aimés défile, il pense raconter tout cela à une passante qui le réconforte.

Asta est avant tout une histoire d’amour, de grand amour, d’abord de cet homme, Sigvaldi et de sa première épouse Helga, femme trop excessive qui l’abandonnera ainsi que leurs deux petites filles Sesselja et Asta(qui veut dire amour).

Puis changement de rythme, c’est Asta, qui après avoir aimé sa nourrice la quitte pour « une cession de rééducation » et une histoire d’amour qui aurait pu être belle et qu’elle n’oubliera jamais. Une enfant confiée à son père et sa belle-mère.

Une vie chaotique qui mène Asta pour des études à Vienne entre autres.

Les fjords de Norvège et Reykjavik font partie de ce roman tellement maîtrisé, où s’enjambent les époques sans chronologie, on y trouve des lettres, on en devine l’auteur, se mêle aussi la voix de l’écrivain. C’est un roman curieux, charnel, politique, et aussi il parle d’amour paternel par le récit conscient ou inconscient de Sigvaldi au moment de mourir.

Ce livre, qui ne s’oubliera pas est une performance réaliste et poétique.

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