AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Joseph O`Connor (304)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Dans la maison de mon père

C’est un roman à la langue et à la traduction (Carine Chichereau) magnifiques, et c’est devenu si rare que ça mérite d’être souligné. Un livre dont un des personnages principaux est la ville de Rome, ses ruelles, ses cimetières, son fleuve.



Comment aurais-je pu résister à cette description d’ailleurs : « Pour moi, Rome est une palette de peintre, un clair-obscur de roses lustrés, de cuivre vieilli, de brou de noix, de miel, d’ivoire, de moka. »



Joseph O’Connor s'inspire du destin d’un homme qui a réellement existé, le Père irlandais Hugh O’Flaherty, en poste au Vatican, qui ne supportant pas l’invasion de Rome par les nazis, le sort des prisonniers anglais et américains, ni encore celui des Juifs, fera tout pour les sauver, se mettant lui-même en danger. Pour cela il fonde un chœur, fait de sympathisants à sa cause, d’hommes et de femmes à la conscience en alerte et au cœur immense.



C’est aussi un roman choral où les participants à ce chœur et notamment à une opération qui a lieu à Noël 1943, font entendre leur voix. Et c’est sous ce biais là que l’histoire, que l’on apprend par bribes, se recompose.



Enfin, c’est passionnant, Dans la maison de mon père repose sur une grande tension dramatique, mais plus que cela encore, ce livre, qui m’a beaucoup émue, a été un vrai coup de foudre, mon premier parmi la rentrée littéraire de 2024.



Joseph O’Connor, Dans la maison de mon père, Rivages @editionsrivages
Lien : https://www.instagram.com/bc..
Commenter  J’apprécie          72
Le bal des ombres





J'ai tellement aimé Dracula, je me suis un peu fourvoyée en pensant que j'allais accrocher directement à ce roman.

Malheureusement je n'y parviens pas. Je n'aime pas trop la construction que je trouve trop décousue et brouillonne. Je ne suis pas convaincue et je me rends compte que finalement ce roman n'est pas pour moi. J'abandonne à la page 140.



Comme toujours, il s'agit d'un avis totalement personnel et j'ai envie de vous dire que si la quatrième de couverture vous attire, lisez-le ! Ne vous laissez pas influencer par mon abandon. A chaque livre son lecteur !











Commenter  J’apprécie          70
Le bal des ombres

Au fil des pages, le lecteur découvrira un roman à trois voix, même si le personnage principal est bien Bram Stoker, où les formes narratives varient, du récit à la troisième personne à la lettre de l'un à l'autre, offrant un récit diversifié. Les personnages, il faut le reconnaître, sont complexes, et la présence courte mais néanmoins récurrente d'Oscar Wilde vient poser la question des relations homosexuelles à l'époque en Angleterre.



Au final, je reste sur ma faim avec cette histoire. Les références à l'œuvre de Stoker, et notamment à Dracula, sont multiples pour qui l'a lu, mais une fois de plus, j'en arrive à la déduction que je dois me méfier des romans mettant en scène des personnages historiques, surtout s'ils ont pour vocation de n'être que des romans...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
Commenter  J’apprécie          70
Le bal des ombres

Le Bal des Ombres nous raconte, de façon tout à fait romancée, le destin de Bram Stoker, l'auteur de Dracula, qui ne connut jamais le succès littéraire de son vivant, sa vie au théâtre et son amitié avec les grands acteurs qu'étaient Henry Irving et Ellen Terry...

J'ai eu du mal à m'imprégner au début du roman car je trouvais long à démarrer, malgré que je m'attendais à plus de details sur le développement de son œuvre Dracula mais ce roman parlait plus de l'homme qui peinait à devenir romancier, son investissement en tant qu'administrateur au théâtre Lynceum avec Irving, ses déboires etc...

Le roman ne m'a pas plus emballé que ça, je l'aii même trouvé trop long malgré que certains passages étaient intéressants car finalement on s'attache aux personnages. Une lecture mitigée, je devrais le relire plus tard pour mieux me rendre compte.
Commenter  J’apprécie          70
Le bal des ombres

Pas facile d’entrer dans ce récit, au début, je ne comprends pas qui raconte et la construction du roman ne m’aide guère avec ce foisonnement épistolaire, d'enregistrements et d'extraits. Bref, je m’embrouille, il y a également beaucoup trop de digressions. Et, puis petit à petit, j’accroche à l’histoire, à cette jolie écriture et à cette belle érudition. J’aime l’époque et ce théâtre à faire revivre, avec Jack l'éventreur en toile de fond.

Les personnages sont forts et ont existé. Je ne connaissais pour ma part que Bram Stocker et Oscar Wilde, bien évidemment. Ces personnages anti-conformistes me ravissent et la passion de leurs métiers est un bonheur. Ce sont également de magnifiques histoires d’amitié indéfectibles. Finalement, après une dizaine de jours, ces personnages m’ont fortement marqué et sont toujours présents.

Commenter  J’apprécie          70
Le bal des ombres

Dans la famille O'Connor, j'avais la soeur que j'adore. Je demande aujourd'hui le frère, pour ce Bal des Ombres, que je viens de découvrir avec délectation et qui a le bon gout d'unir deux de mes marottes: le théâtre et le XIX°siècle.

Au bal, on se promène en Irlande d'abord, dans les brumes de Londres ensuite, et sous la pluie. C'est la valse de l'Angleterre victorienne qui se danse dans ce roman qui met en scène l'amitié trouble et parfois torturée qui unissait Bram Stocker, le très shakespearien Henry Irving et Ellen Terry, la Sarah Bernhardt d'outre Manche. Construit sur des faits et des liens réel , le roman s'attache à nous présenter trois personnalités hors du commun liés par l'amour de l'art, par un théâtre et par la connaissance respective de leurs tourments, de leurs secrets, de leurs échecs et de leurs fêlures... Jonglant avec les points de vue, les narrations et les procédés romanesques, le récit mêle les époques passant de 1878 à 1905 en faisant une escale en 1888 alors que Jack l'éventreur hantait les rues sordides de Londres et Oscar Wilde les théâtres. C'est un roman qui restitue avec talent et subtilité les charmes et les mystères d'une époque; c'est un roman d'amour et d'amitié qui laisse la part belle à l'Art et qui explique à sa manière la naissance du célèbre Dracula... Ouvrage feutré, somptueux et tourmenté, le Bal des Ombres est aussi une plongée dans la psychée de ses personnages... Si Henry est possédé parfois, c'est Bram qui demeure le plus hanté et ses angoisses autant que ses doutes et ses hallucinations offrent sans doute les plus belles pages de ce roman gothique.

Commenter  J’apprécie          70
Le bal des ombres

Mon tout premier roman par Joseph O'Connor : il était absolument gé-nial !

Au départ, je l'ai emprunté à la bibliothèque parce qu'il parlait de Bram Stoker (j'ai lu son Dracula récemment), à cause de l'atmosphère gothique 19ème avec Jack l'Eventreur en arrière-plan et une poignée de fantômes, à cause du théâtre, que j'aime, et parce que je n'avais jamais rien lu de Joseph O'Connor, dont je connais beaucoup mieux la soeur.

C'est un gros bouquin de presque 500 pages, mais je l'ai rapidement dévoré, accrochée dès le départ.

J'ai aimé les personnages, bien sûr, formidablement écrits, il y avait des dialogues brillants et plein d'esprit, et la profondeur de l'histoire. Il y a plusieurs références à Dracula, dans la façon dont le roman est écrit (lettres, enregistrements, documents en sténo), mais également la coupure sur le cou de Bram (il s'est coupé en se rasant !).

J'ai adoré m'immiscer dans l'intimité de ces trois personnages, Bram, Irving et Ellen, cet étrange triangle amoureux, étrange mais empli d'affection l'un pour l'autre, qu'ils le montrent ou pas. Regarder Bram et Irving discuter revenait à voir un vieux couple se disputer, ils étaient adorables. Pauvre Bram, tout de même, qui voulait être reconnu comme auteur mais n'y est parvenu qu'une fois mort... et en attendant, n'a jamais reçu le moindre soutien d'Henry, bien au contraire !

Ce roman était émouvant mais non dénué d'humour et revenait toujours ici et là à l'Irlande.

Je l'ai emprunté à la bibliothèque, certes, mais il faut que je me l'achète et que je puisse m'y replonger quand l'envie me prendra.

Génial, j'ai dit, vous attendez quoi au juste ? Filez le ire tout de suite !!
Commenter  J’apprécie          70
Le bal des ombres

Attirée tout d’abord par l’univers intrigant de cette couverture, le résumé a achevé de me convaincre de lire ce Bal des ombres : le monde du théâtre de l’Angleterre victorienne, la vie de l’auteur de Dracula… allons-y!



Et en effet, j’ai été tout à fait séduite par le cadre de ce roman!



Nous suivons en fait les traces de trois personnages principaux, tous bien réels : Bram Stoker, l’auteur de Dracula, dont le succès ne se révélera véritablement qu’après sa mort, Sir Henry Irving, acteur vedette, premier comédien à être anobli, qui voulait rendre « respectable » le théâtre et pour lequel Stoker travailla de 1876 à 1902 au Lyceum Theater comme intendant , et l’actrice Ellen Terry, tout aussi célèbre alors.



Le choix narratif un peu complexe de Joseph O’Connor fait alterner lettres, souvenirs… pour mieux recomposer leurs destins croisés. Une plus simple linéarité, et un plus grand resserrement aurait été peut-être tout aussi efficace? Je me suis parfois un peu perdue dans cette narration.



Mais cela n’enlève rien à l’intérêt porté à cette lecture! Les coulisses de la création, littéraire ou théâtrale; les gouffres financiers et multiples coups durs sont aussi passionnants pour le lecteur que tragiques pour les protagonistes !
Lien : https://toursetculture.com/?..
Commenter  J’apprécie          70
Desperados

L'Irlande et le Nicaragua certes mais tous les autres personnages sont aussi incarnés avec une finesse rare .



Ce livre est un bijou . Nous avons là un merveilleux chef d'orchestre qui nous délivre une splendide partition . Ce livre déborde de vie, de sensualité, d'émotion oui, jusqu'aux larmes sans problèmes . Bref, une tranche d'humanité narrée par un grand écrivain .



Je ne sais pas le dire en Gaélique mais, merci Joseph, cela faisait longtemps que je n'avais pas autant vibré à la lecture d'un livre.
Commenter  J’apprécie          70
Muse

Comme plusieurs, je n'ai pas réussi à "entrer" réellement dans ce livre.

Ceci a surement été en partie dû à une lecture un peu hachée (j'ai éprouvé le besoin de "respirer" d'autres livres de ma PAL) d'un roman qui ne s'y prête pas: de par ses nombreux allers retours passé/ présent, et la difficulté à identifier le narrateur lorsque l'on reprend la lecture.



Mais j'ai apprécié de belles pages de beaux descriptifs (et pas uniquement "la mer qui avale les galets" ou la bourrasque qui glousse en balayant la rue).

Bien sûr l'essentiel est l'amour impossible de Molly. Mais je retiens surtout l'impression légèrement acide de pudeur, de retenue, de lucidité triste... et de sentiments intenses, souvent camouflés par l'ironie, mais qui, parfois, parviennent à s'exprimer.
Commenter  J’apprécie          70
Maintenant ou jamais

Fran Mulvey et Robbie Goulding se rencontrent dans une université de la banlieue de Londres dans les années 80. Tous les deux sont irlandais. Fran est un orphelin viêtnamien, il a connu la maltraitance. Fran et Robbie vivent à Luton, une ville où "quand tu branch[es] ta bouilloire, ça diminu[e] l'éclairage des lampadaires, dans la rue". Ambiance ! Robbie, bien que né Dublin, "enfant du milieu d'une fratrie de trois" considère que sa ville d'origine est Luton, depuis que ses parents en 1972, sont "partis vivre en Angleterre à la suite d'une tragédie familiale". Tout de suite, Robbie est fasciné par l'énergumène excentrique qu'est Fran, avec ses fringues flashy et abracadabrantes, son maquillage, sa contestation permanente de tout, des artistes et écrivains connus et reconnus, son rejet de l'ordre établi, quel qu'il soit, sans parler de ses frasques sexuelles. Après s'être fait viré de la fac pour outrage, entraînant dans son sillage Robbie, les deux larrons décident de monter un groupe, The Ships in the Night. Ils auditionnent plusieurs musiciens amateurs et ce sont les jumeaux Trez et Sean qui les rejoignent dans le groupe. Robbie est immédiatement attirée par la belle Trez, violoniste de talent doublée d'une tête bien pleine aussi.



Le livre que nous tenons entre nos mains, ce sont les mémoires écrites par Robbie en 2012, où il tente de raconter ces cinq ans qui ont fait prendre un virage inattendu à sa vie et l'ont changé à tout jamais. Ces cinq ans où il a été le guitariste des Ships, groupe amateur sorti de l'ombre comme un éclair après un acte manqué qui a failli le faire mourir, adulé du jour au lendemain, ayant connu un succès aussi inattendu que phénoménal, avant de se désintégrer comme une météorite. L'histoire d'un drame aussi.

Robbie est aujourd'hui un cinquantenaire, père de Molly, divorcé de Michelle, son ex-femme américaine, avec qui il reste malgré tout en bons termes. Il n'a jamais revu Fran depuis le drame. Un jour il reçoit un message de Trez qui lui avoue qu'elle va remonter sur scène à Londres et qu'il faut qu'il se joigne à elle. Ils se revoient à Paris. Trez use de tout son charme pour convaincre celui qui est encore, toutes ses années après son amoureux transi n'ayant jamais avoué ses sentiments (mais elle sait tout, évidemment!)... le groupe se reforme, mais sans Fran. Mais... (je ne vais pas en dire plus parce que la fin de ce roman est aussi ce qui en fait sa force).



J'ai tenté de lire ce livre dans les transports mais j'ai vite arrêté. Ce Joseph O'Connor là a besoin de toute votre attention : le récit est dense. Robbie intègre dans ses mémoires de bribes de la dernière interview de Fran, le point de vue de sa fille Molly, des extraits de son journal intime à lui dans les années 80. Il donne aussi la parole à Trez et à Sean. Des parenthèses s'invitent aussi dans le texte pour donner des précisions.

Ce roman est aussi à lui seul un vrai jukebox : on a de la musique en fond sonore tout le temps de la lecture. le titre original est d'ailleurs The Thrill of it All, titre à succès de Roxy Music. J'aurais bien aimé qu'il y ait un glossaire de tous les groupes et chanteurs cités parce que c'est tout simplement phénoménal ! Je n'en connais pas un tiers mais ils existent ou ont tous existé. Il y a même un clin d'oeil à Sinead O'Connor (qui est la petite soeur de Joseph). Bref, il y a le son ! :)

Pourtant, qu'on ne s'y trompe pas : ce n'est pas un roman sur la musique ou sur l'histoire de la musique. J'ai lu ça dans un article des Frères James des Inrockuptibles. Ce n'est pas mon ressenti et d'ailleurs, puisque j'ai assisté à la présentation du roman par Joseph O'Connor himself, je me souviens qu'il l'avait dit.

C'est un roman sur l'amitié, sur la trahison, sur la rivalité, sur l'insouciance, sur le tourbillon de la vie. Mais aussi sur les blessures d'enfance et les drames familiaux (Fran a été un enfant abandonné doublé d'un enfant maltraité, Robbie a perdu sa soeur) et la manière dont tout cela ressurgit dans la vie adulte. Et sur la création artistique.

Je me suis beaucoup attaché au personnage de Robbie, celui qui a le plus souffert du drame qui verra la disparition du groupe. J'ai eu plus de mal avec Fran que j'ai trouvé arrogant, sans gêne, dominateur, le type qui se la raconte en écrasant les autres. Je lui en ai voulu pour son égoïsme. Mais la fin est un coup de théâtre...

Trez est un femme libre qui mène sa vie comme elle l'entend, avec talent.



C'est un roman qui abolit les frontières, baladant le lecteur de l'Angleterre à l'Irlande, de l'Amérique à la France en passant par le Vietnam. Fran et Robbie sont chez eux partout. Joseph O'Connor dit qu'il se considère avant tout comme un écrivain de langue anglaise plutôt que comme un écrivain irlandais. Pourtant ce roman est terriblement et irrésistiblement irlandais par son humour :



"(...) en Angleterre, quand on a de la dignité, il faut se montrer très prudent, car les gens peuvent croire que vous vous prenez au sérieux".



"J'ai déjà remarqué ce curieux entêtement chez beaucoup de personnes de culture irlandaise. Nous aimons conserver la preuve de ce que nous avons raté : des photos de mariage, une médaille miraculeuse, un passeport."



"Quand une personne refuse de chanter, c'est qu'elle se dissimule."



"Le contraire de non, ce n'est pas oui, c'est peut-être."



"Chanter, ça change les choses. Ca permet d'effacer les frontières."



"Je ne sais pas si vous avez jamais tenté de fumer une substance destinée à préparer des sauces et des bouillons mais je vous le déconseille. Non seulement vous en retirerez une honte éternelle, mais en plus votre urine sentira la cuisine pendant une semaine."



"Parce que moi, mon père, je l'aime, c'est vraiment un mec admirable. C'est le genre Irlandais hypersensible, avec une imagination débordante, qui se sent insulté de partout."



J'ai refermé ce livre en me disant que j'allais sûrement m'ennuyer dans mes prochaines lectures. Je ne l'ai pas lu, je l'ai dégusté ! Un roman drôle et émouvant à la fois qui vous tire une petite larme à la fin. Aussi sympathique que son auteur, qui nous a offert un bel après-midi au Centre culturel irlandais de Paris, en toute simplicité !
Lien : http://milleetunelecturesdem..
Commenter  J’apprécie          70
Inishowen

La magie du roman: des personnages qui prennent vie. C'est le cas dans Inishowen, Martin Aitken, policier, Ellen Amery, professeur new-yorkaise à la recherche de ses origines, Milton, son époux, chirurgien esthétique, leurs enfants. Tout se passe entre l'Irlande et New-York: Ellen a disparu. Elle est un Irlande, pour retrouver sa mère biologique. Son seul lien: un échange de correspondance avec sa mère, qui souhaite garder l'anonymat, par l'intermédiaire d'une religieuse. Très vite pourtant, cette quête n'est plus qu'un fil conducteur, d'un improbable road-movie, entre Dublin et la péninsule d'Inishowen. Les troubles entre l'Irlande du Nord et la République d'Irlande, la vie de Martin, celle d'Ellen: itinéraire aussi cahotique qu'une route irlandaise un soir de Noël, entre pluie, froid et neige, entre barrages routiers et hôtels complets.

Un vrai régal, jusqu'aux scènes qui précipitent le dénouement: mais que viennent faire ces scènes invraisemblables dans un roman si délicat?
Commenter  J’apprécie          70
Muse

excellent résumé de la fin de vie dramatique de certaines actrices.

trop de digressions. j'ai pris la diagonale

Un amour patient, inconditionnel comme parfois, une grande passion

Joseph O'Connor nous y entraîne facilement.
Commenter  J’apprécie          70
L'étoile des mers

Joseph O'CONNOR est un auteur que j'adore et qui me surprend à chaque fois par la diversité de ses thèmes et de son style. Avec L'Etoile des mers j'étais plus réticente, j'avais peur d'être rebutée par l'aspect historique. Mais bien sûr le talent d'O'CONNOR m'a convaincue dès les premières pages. Des extraits de journal intime, le livre de bord du capitaine du bateau, des articles de journaux inventés par l'auteur alternent avec de vraies lettres d'immigrés et des chansons populaires de l'époque; le tout pour raconter l'histoire d'un groupe d'hommes et de femmes partis en 1847 vers l'Amérique. Qu'ils soient riches et voyagent dans le luxe de la première classe ou pauvres dans la cale ils fuient tous la grande famine qui ravage l'Irlande.

C'est le XIXème siécle et pourtant peu de choses ont changé...Les pauvres sont acculés à la misère par de riches propriétaires prêts à tout pour s'enrichir d'avantage. Mais tout n'est pas noir ou blanc et Joseph O'CONNOR parle aussi de certains propriétaires touchés par la crise et qui, ruinés et honteux, quittent également le pays.

Un livre riche d'enseignements sur l'Histoire de l'Irlande mais qui n'est pas didactique pour autant. C'est avant tout un roman, on y croise aussi l'amour, la trahison, les remords, des êtres touchants, des monstres d'égoisme, des paysans, des aristocrates....
Commenter  J’apprécie          70
Dans la maison de mon père

C’est un roman, et il faut insister sur ce terme, inspiré de faits réels. Livre foisonnant de personnages savoureux, on se promène dans Rome, on sent la menace de l’occupant, mais aussi la détermination de ce réseau d’aide à ceux qui sont persécutés en 1943, 1944. Il y a de l’humour, de la culture. Bref, un excellent livre à mon avis, même si au début on se perd un peu dans les rôles de chacun. Plusieurs portraits vraiment intéressants, y compris celui du terrible Hauptmann, le gradé nazi dirigeant les occupants.
Commenter  J’apprécie          60
Dans la maison de mon père

1943, Hugh O'Flaherty, prêtre irlandais rattaché au Vatican, lutte contre l’invasion nazie. À la tête d’un réseau de résistants hétéroclites, il organise des collectes de fonds secrètes destinées à assurer la survie et la fuite de condamnés à mort, Juifs, soldats alliés et opposants. Il leur trouve des logements, leur offre sa protection. Le soir de Noël 1943, Hugh O'Flaherty et les siens s’apprêtent à mener une mission d’envergure – un Rendimento –, alors que Paul Hauptmann, commandant de la Gestapo à Rome, mis en difficulté par les évasions de prisonniers, fait régner la terreur dans la ville.



Dans son nouveau roman, Joseph O'Connor propose une fiction historique sur la ligne de crête où les personnages réels côtoient les inventions littéraires, où la chronologie est modifiée, mais où les événements contés correspondent bien aux véritables actes de résistance. Le portrait qu’il dresse d’Hugh O'Flaherty est d’une justesse que seul un grand auteur peut atteindre, tandis que sa némésis, l’infâme Hauptmann est une création qui se substitue à Herbert Kappler, le SS-Obersturmbannführer, que le vrai Hugh O'Flaherty a combattu dans la réalité. L’effet provoqué est sidérant, faisant de « Dans la maison de mon père » un objet étrange, entre le documentaire fictionnel et la fiction ultra documentée. S’il faut bien considérer le livre comme une fiction – Joseph O'Connor s’en explique dans les avertissements à la fin du livre –, le roman ouvre énormément de pistes sur la manière de raconter l’histoire, en altérant celle-ci, sans jamais la trahir.



Le réel ne cesse de surgir. Rome et ses églises, les odeurs et les sons, le contexte politique : tout est décrit avec une minute d’orfèvre – seule l’horreur nazie est explicitée factuellement sans s’appesantir dessus, sans envelopper celle-ci de jolies phrases. Un réel qui se transforme en épopée quand Joseph O'Connor se focalise sur le chœur, nom de la coalition dirigée par Hugh O'Flaherty.



Ce « chœur » est le sujet du roman, mais aussi sa forme et son âme. Sa forme, parce qu’il s’agit toujours de valoriser le collectif, de mettre en avant, à travers toutes ses voix et toutes ses actions, les rouages de la résistance. Chaque voix est unique, retranscrite par différents moyens : incluse dans la narration principale, issue de lettres et courriers, ou en provenance d'entretiens (fictifs) donnés après la guerre. Le style d’écriture et le niveau de langue évoluent en fonction des personnages, permettant à Sir D’Arcy Osborne, l’ambassadeur britannique au Vatican, au colonel Sam Derry, à la contessa Giovanna Landini ou encore au garde du corps John May d’être criant de vérité. « Dans la maison de mon père » raconte l’alliance entre la bourgeoisie et les rebelles des bas-fonds, entre les croyants et ceux qui se méfient des dogmes, assemblage iconoclaste de personnes qui font front commun contre le nazisme. Un alliage puissant d’unicités.



Le « chœur » est également son âme, parce que, traité au sens musical du terme, il innerve le récit de ses chansons. Face à l’horreur de l’invasion allemande, Joseph O'Connor oppose l’art et la croyance, la gastronomie et le sport, tout ce qui dégorge de vie et de beauté, et s’avère à même d'expulser la haine nazie, en dehors du roman et donc en dehors de la vie.



Entre la quantité de travail qui soutient le récit, la manière dont ce dernier saisit la lumière dans l’obscurité, et la langue belle, précise et mutante déployée par Joseph O'Connor, « Dans la maison de mon père » est une réussite époustouflante, aux vertus historiques et épiques, portée par une traduction exceptionnelle de Carine Chichereau.


Lien : https://www.playlistsociety...
Commenter  J’apprécie          60
Dans la maison de mon père

Rome, en 1943, est occupée par l’Allemagne nazie et la ville est sous domination du chef de la Gestapo, Paul Hauptmann qui réprime sans pitié tout acte, toute vélléité de résistance.



Le Vatican, drapé dans sa neutralité, échappe à son pouvoir. Là, un prêtre d’origine irlandaise affecté à la Cité, Hugh O’Flaherty, organise la fuite de nombre de Juifs. Sous couvert des répétitions d’un Chœur, il prépare méticuleusement des actes de résistance avec l'aide de sept hommes et femmes d'un courage extraordinaire.



Le cœur du récit est l’organisation d’un événement d’ampleur, articulé autour d’une narration chorale : celle du Père au moment des événements, et celle des différents protagonistes au cours d’entretiens ou témoignages donnés une dizaine d’années plus tard.

J’ai tiqué au départ car chacun des protagonistes s’exprime à la 1ère personne et l’utilisation de ce « je » m’a un peu brouillée et forcée à retourner en tête de chapitre pour voir qui racontait. Cette gêne s’est dissipée rapidement puisque - et c’est le grand talent de l’auteur ! - chaque personnage a son style de narration propre faisant ressortir tour à tour l’humour, le flegme ou la sensibilité de chacun. Impossible de s’y tromper en fait !

Ce roman est inspiré de l’histoire vraie de Hugh O’Flaherty dont je ne connaissais rien. Je n’ai pas décelé ce qui relevait de la fiction ou de la réalité (mais j’ai bien envie d’approfondir la question depuis la fin de ma lecture !). Peu importe en vrai, j’ai beaucoup aimé la richesse des détails, la proximité du danger et ces formidables personnages !

Commenter  J’apprécie          60
Dans la maison de mon père

Roman historique trépidant sur l’organisation d’une filière de fuite via le Vatican, roman polyphonique, dans son sens le plus musical, sur le sens de la lutte et du devoir, sur la mémoire et, comme souvent chez Joseph O’Connor, sur la façon, entêtée et irrationnelle, d’être irlandais. Dans la maison de mon père se lit comme un thriller, mais où chaque notation psychologique serait juste, chaque personnage incarné et où, surtout, le décor --- Rome et ses églises --- serait part de l’intrigue et de l’atmosphère admirable de ce roman. Par la reconstitution de la vie de Hugh O’Flaherty, Joseph O’Connor interroge les choix éthiques qui décident d’une vie.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
Commenter  J’apprécie          60
Le bal des ombres

Il m’a fallu quelques chapitres avant d’entrer réellement dans le théâtre de Londres évoqué par Joseph O’Connor.

Sur scène, les décors changent à toute vitesse : le Fog londonien ; les rues ensanglantées par les meurtres du fameux Jack ; la pauvreté et les ors des restaurants. Quant aux acteurs, ils endossent leurs rôles et maîtrisent leurs dialogues à la perfection : le magistral Henry Irving, despote autoritaire, amoureux et faible ; la grande Ellen Terry, actrice si perfectionniste que, même seule, elle joue toujours.

Et au milieu de tout cela, Bram Stocker, futur auteur à succès qui, pour l’instant, tire le diable par la queue et tente d’administrer le théâtre, entre les contingences bassement matérielles et l’amour de l’Art.

J’ai eu l’impression d’assister à une pièce, mais en étant mal placée : trop près, les acteurs m’ont semblé surjouer et déclamer trop fort, bien trop accentuer leurs postures afin qu’au poulailler, les spectateurs en profitent aussi.

Mais une fois accepté ce constat, je me suis laissée entraîner par les dialogues cinglants et subtils, les personnages réels romancés et la quête effrénée de la création - théâtrale ou littéraire -, entourée de magie, de croyances et de fantômes.

Joseph O’Connor aborde avec toujours autant de talent le thème des apparences, celles imposées par la société, celles de l’artiste, celles à porter pour faire dévier le cours de la vie. Si les protagonistes sont parfois pesants, les mentions à la liberté sexuelle et à la condition féminine sont effectuées, quant à elles, avec finesse, comme une évidence.

J’ai tourné la dernière page du Bal des ombres avec quelques regrets, mais globalement satisfaite, et avec évidemment l’envie furieuse de relire Dracula.

Commenter  J’apprécie          60
Desperados

C'est le premier roman de Joseph O'Connor (1994), l'un de mes chouchous irlandais. Desperados alterne la jeunesse de Frank en son Irlande natale et un voyage très mouvementé dans le Nicaragua de quelques paumés années 80 en pleine révolution sandiniste, à la recherche de son fils Johnny plus ou moins porté disparu. Frank retrouve Eleonor, la mère de Johnny dont il est séparé depuis pas mal de temps. Sur place ils font la connaissance de quelques amis de leur fils, membres d'un groupe de rock, Desperadoes au nom prémonitoire, semble-t-il. On finit par leur présenter ce qui pourrait être le cadavre de John, inidentifiable. S'en suit alors leur propre enquête dans les bas-fonds de Managua entre Contras et Sandinistes, souvent imprévisibles. Les geôles d'Amérique Centrale, particulièrement sympathiques, accueillent volontiers ces chercheurs de noises, et il faut pas mal d'argent. Arrosant ici et là l'un et l'autre ils finissent par trouver trace éventuelle.



A bord de Claudette la bringuebalante camionnette d'un de ces héros piedsnickelesques nous effectuons une sorte de road-movie dans un pays en pleine déconfiture où seul Dieu, mais alors un Dieu sud-américain, et encore, reconnaitra les siens. En même temps qu'une quête du destin filial c'est aussi un peu la tournée des Desperadoes dans des salles souvent miteuses où les reprises de standards du rock déchaînent les passions, du moins quand il y a un peu d'électricité. Se déchaînent souvent aussi cuites et bagarres. Le Nicaragua est déliquescent, c'est dans ses statuts. Beaucoup d'humour dans ce roman, les tribulations de notre poignée de personnages s'avèrent aussi plus graves, pointant évidemment l'Oncle Sam entre autres, ceci étant inhérent à tout roman ou film se déroulant entre Ciudad Juarez et la Terre de Feu. Ca c'est d'accord et c'est convenu.



Il y a autre chose, un peu plus rude. O'Connor est pour le moins critique avec les révolutionnaires de salon, européens, se prenant d'engouement pour le prétendu romantisme des guerilleros hispanophones, pléonasme. Bon, tant qu'ils restent au salon...Mais Johnny, à première vue, se serait mêlé de...Pas trop bien vu ici, ni du côté oppresseur ni du côté oppressé et vice-versa. Mais l'auteur le fait avec verve, cascades et bonne humeur.



Enfin, et l'irlandophile invétéré que vous voulez bien lire de temps en temps dirait et surtout, quelques chapitres de ci de là s'intercalent, sur les rapports père-fils de Frank et Johnny dans leur Irlande verte et parfois bien grise encore en ces années. Et ces rapports ont été virils mais corrects, comme on dit en rugby. La tendresse qui les a unis fut bien réelle. Réelles aussi les nombreuses altercations et la dureté maternelle n'eut rien à envier à la poigne paternelle. Pas loin d'être bouleversant. Modeste chauffeur de taxi à Dublin, Frank Little, son ex-femme Eleonor et leurs comparses vous attendent pour un périple qui vaut le déplacement. Je vous mets un petit riff littéraire très binaire mais vous aurez compris que Desperados vise plus haut et plus large.



-Uno, dos, tres, cuatro, vamos a bailar.-Il donna un coup sur les cymbales: Whaouh! lança-t-il dans le micro.



Il écrasa la pédale basse et attaqua un tythme endiablé. La foule enthousiaste se mit à danser, applaudissant en mesure.



Smokes martela son morceau en quelques minutes. Guapo bondit en scène et brancha son ampli. Il se déchaîna dans un bref solo en dansant sur place. Des cris d'enthousiasme éclatèrent de nouveau pour saluer l'arrivée nonchalante de Lorenzo, cigarette aux lèvres et guitare en bandoulière. Il salua le public d'un geste et plaqua vigoureusement quelques accords. Il s'approcha des baffles provoquant un effet Larsen. Puis Cherry fit son apparition en saluant. On lui jeta un bouquet de roses. Elle envoya un baiser, remonta ses manches, se pencha sur son synthé qu'elle se mit à frapper avec entrain.



Les jeunes se déchaînèrent. Ils se prirent par l'épaule et sautèrent en cadence. Le parquet tremblait. Smokes fit rouler ses baguettes sur la grosse caisse. Lorenzo bondit, se saisit du micro et interpréta Jailhouse Rock.
Commenter  J’apprécie          60




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Joseph O`Connor (1005)Voir plus

Quiz Voir plus

Ça va être leur fête, aux pères !! 😄 😂

Ça commence bien ! Alors il faudrait "Tuer le père" ? 🎩

marie sizun
honoré de balzac
amélie nothomb
didier van cauwlaert

8 questions
21 lecteurs ont répondu
Thèmes : titres , littérature , humour noir , fête des pères , historiettes , baba yagaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}