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Critiques de Joseph O`Connor (304)
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A l'irlandaise

A l’irlandaise était le titre choisi pour le Book Club de février organisé par Charlotte Parlotte.

Je l’ai lu en mars à l’occasion de The Irish Readathon et je n’en parle ici qu'en juillet. Normal.



Toute remplie de préjugés en tournant la première page, j’étais persuadée que Joseph O’Connor avait un style difficile et que la lecture serait ardue. En plus, c’est quand même un petit pavé… Mais quelle fausse idée j’avais là !



Billy assiste au procès des agresseurs de sa fille aujourd’hui dans le coma. L’un d’eux – Quinn – parvient à s’enfuir et la police semble incapable de le rattraper et de le juger pour ses actes. Alors Billy le fera. Il traque le jeune homme et l’accule. Mais la confrontation entre les deux hommes n’est pas si évidente, les rôles se renversent, aucun des deux ne recule, chacun fait preuve d’une immense cruauté envers l’autre.



C’est une lecture violente, percutante.

La souffrance de ce père impuissant au tribunal m’a happée dès les premières pages. J’ai ensuite été particulièrement émue par les souvenirs qu’il invoque, heureux – ou pas – alors qu’il écrit cette très longue lettre (ce roman) à sa fille inconsciente. Il dit la rencontre avec celle qui devient la mère de ses enfants, sa découverte de la paternité, la descente dans les affres de l’alcool… Passé et présent s’entremêlent dans son récit.

Arrive ensuite la seconde partie de l’histoire, totalement différente de la précédente. Et c’est là que certains lecteurs peuvent décrocher ou être particulièrement mal à l’aise. Parce que c’est dérangeant, puissant. On sent vraiment le passage à autre chose. De victime passive, l’homme devient bourreau.



A l’irlandaise c’est un roman hyper réaliste dans lequel Joseph O’Connor aborde évidemment le thème de la paternité à travers le portrait de cet irlandais fou amoureux de sa femme, perdu ensuite dans la boisson ; mais aussi celui du pardon, celui d’un père endeuillé qui fait face à l’agresseur de son enfant adoré. Billy pardonnera-t-il à Quinn ? Et se pardonnera-t-il à lui même pour les choix qu’il a pu faire ?



Je ne sais pas si mon esprit est perturbé par les thrillers et les faits divers que je peux lire/écouter mais je n’ai pas tellement eu envie d’accepter la fin de ce roman, de cette confrontation, au premier degré. Pour moi, Billy nous raconte ce que son esprit pense être la réalité (la réapparition et le rôle de Sheehan à la fin) mais celle-ci est en fait bien différente (bien que le résultat soit le même)… Mais j’extrapole peut-être. Si vous avez lu A l’irlandaise, dites-moi ce que vous en pensez !



Malgré les très nombreuses semaines qui séparent ma lecture de la rédaction de cette chronique, j’ai toujours en tête des scènes et émotions marquantes ce qui est, pour moi, gage d’histoire forte et percutante. Bref, une lecture qui compte.
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Le bal des ombres

Le voilà le livre que je n'avais pas eu le temps d'acheter avant le confinement (et nous parlons là du premier confinement, celui où le PQ était devenu un bien rare...), le livre que je me suis empressée de m'offrir dès que les librairies ont rouvert.



Dès les premières lignes, j'ai été sous le charme de cette écriture très imagée, extraordinairement visuelle, de ces descriptions propres à créer une ambiance inquiétante ou envoûtante.

Mais l'enchantement n'a pas duré et très vite, je me suis rendue compte que lorsque je reposais mon livre, les personnages ne me manquaient pas, je n'étais pas si pressée de les retrouver.



Roman basé sur des faits réels, Le bal des ombres nous parle de Bram Stoker, aspirant écrivain qui ne connaitra malheureusement jamais la gloire de son vivant, et du trio qu'il formait avec Henry Irving et Ellen Terry, célèbres comédiens.

Les moments que j'ai préférés sont ceux où l'on perçoit les références à Dracula, l'œuvre qui rendra Stoker célèbre mais de façon posthume.



J'aurais aimé être plus emballée que ça car ce roman a tout pour me plaire, mais je n'ai jamais réussi à entrer dans l'histoire.
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Le bal des ombres

Joseph O’Connor nous offre, avec Le Bal des Ombres (Rivages/Payot 2020), une petite perle : une biographie romancée de Bram Stoker, joliment écrite et superbement traduite. Le récit commence au début de le vie professionnelle de l’auteur, obscur employé dans une administration dublinoise, alors que sa véritable passion est le théâtre et l’écriture. Et de courir les salles de spectacles après son travail, pour s’abreuver des productions de passage dont il tire des petits billets critiques pour la presse. Et c’est suite à une notule enthousiaste qu’il rencontrera Henry Irving, le célèbre tragédien shakespearien anglais. Sa vie va alors totalement basculer, et malgré le manque d’enthousiasme de sa jeune femme, il décide de suivre à Londres cet acteur hors du commun qui lui confiera la gestion de son théâtre, le Lyceum. C’est l’occasion de découvrir un Londres victorien, entre splendeur et décadence. On y devine la voix d’Oscar Wilde, celle de George Bernard Shaw, et on sent la menace de Jack l’Éventreur planer dans le brouillard.

Le personnage est à la fois bourru et tendre, travailleur forcené et manager hors pair. Il est littéralement fasciné par le maître des lieux, qui est pourtant souvent odieux avec lui, et par la diva de l’époque, Ellen Terry, qui n’en finit pas de ne pas flirter avec lui. On devine chez Stoker une sexualité trouble, bien mise en relief dans la biographie d’Alain Pozzuoli, mais qui ne le pousse jamais à l’acte. On le voit un soir aller dans un bar homosexuel, mais les clients étaient soit trop jeunes, soit trop libidineux…

Le besoin d’écrire continue de le ronger et il s’est installé un petit refuge secret dans les combles du théâtre où il noircit des nouvelles qu’il arrive difficilement à placer, et qui seront systématiquement vilipendées par Irving. On le voit, et c’est fort intéressant, mûrir dans sa tête le projet de ce qui deviendra son roman culte. Il s’intéresse aux vampires et s’inspire de Account of the Principalities of Wallachia and Moldavia de Wilkinson (1820) et de Varney le Vampire de Ryner (1845). Le récit est du reste truffé de clins d’œil : il remarque sur le cou de sa jeune femme des égratignures bizarres ; Mina est le fantôme de l’Opéra ; il embauche pour les décors un jeune artiste du nom de Jonathan Harker mais qui est en réalité une femme travestie ; il rencontre dans un hospice un fou très distingué qui mange des créatures vivantes comme le fera Renfield….

Le roman paraîtra en 1897 ; il n’aura aucun succès. Bram Stoker le fera jouer au théâtre devant une salle vide. Il recevra dans un rêve une lettre de Dracula l’injuriant pour l’avoir ridiculisé dans son livre… Puis ce sera la fermeture du théâtre, la mort d’Irving et la solitude du vieil homme dans un hospice pour handicapés. On lâche le livre avec un sentiment de tristesse, en se disant : que de ratages dans de si beaux décors…



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Le bal des ombres

Confinement jour 16, le doux soleil de mars a laissé place à un ciel fuligineux et à quelques flocons épars... Quoi de plus savoureux qu'une tendre monotonie pour terminer un roman.

Le bal des ombres de Joseph O'Connor est un de ces romans qui vous happent, vous dématérialisent et vous plongent dans une atmosphère d'un autre temps. Un temps où, dans un Londres terrifié par les crimes de Jack l'éventreur, on pouvait se rendre au théâtre du Lyceum, y admirer Ellen Terry et Henry Irving au sommet de leur art. Un temps où, dans les coulisses de ce même théâtre, on pouvait y croiser Bram Stocker rêvant d'écrire un chef-d'oeuvre et glanant les ingrédients qui construiront son Dracula. Un temps où Oscar Wilde illuminait le public de sa présence, avant sa chute. Un temps où Londres résonnait au rythme des fiacres, des crieurs de journaux, des affiches de théâtre et se pelotonnait dans la brume... Cette fiction basée sur la vie de Bram Stocker est belle comme une étoile filante, comme un reflet d'émeraude sur la robe d'Ellen Terry. Elle est triste comme l'eau de la Tamise et le regard de Bram Stocker. Elle est cruelle comme la lame du couteau de l'Eventreur, comme une colère d'Henry Irving.

S'il faut, d'abord, s'habituer au style du roman (changements brusques de narrateur, méandres de la chronologie, entrelacs de rêves et de pensées ;  phrases courtes sans verbe, mots esseulés s'insinuant dans de longues descriptions...), très vite le lecteur ne peut que se laisser emporter par ce bal des ombres et découvrir ainsi avec intérêt l'étrange trio que formaient Bram Stocker, Henry Irving et Ellen Terry.

De plus, c'est avec délice qu'apparaissent, au fil des pages, les touches délicates qui ramènent invariablement à la genèse de Dracula.

Un très beau moment de lecture!
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Le bal des ombres

Le bal des ombres... étrange titre qu'enveloppe cette époque victorienne, les mystères de Dublin et la brume londonienne. Trois personnages principaux font faire revivre le théâtre du Lyceum: Henry Irving grand dramaturge anglais se révélant très capricieux et colérique, Abraham Stoker l'écrivain que nous connaissons tous notamment pour son célèbre Dracula, et l'actrice Ellen Terry.

Ce roman donne la parole à Stoker, administrateur dévoué du Lyceum pendant de nombreuses années, il nous parle de l'écriture, de son ami Irving, d'Ellen et du théâtre, des petites vies des ruelles de Londres, de son amour difficile avec Florence et de son fils Noel. Les relations entre ces trois personnages sont passionnées et passionnantes, le roman fait référence à une sexualité différente notamment en faisant intervenir dans le récit un certain Wilde et la terreur que provoque les crimes de Jack.



La création artistique n'est pas de tout repos, elle grignote tout sur son passage, dévie l'esprit vers la folie ou sépare des couples. L'inspiration de Bram lui vient en observant Irving qui lui-même observe la nature humaine pour s'imprégner de leurs douleurs ou de leurs joies. L'un possédé qu'il était par tous ces personnages joués sur scène, l'autre par les contes, les légendes et le fantôme de Mina.



La structure du roman est très particulière puisque l'on retrouve récit, témoignages des différents protagonistes, lettres, pour mieux nous représenter le décors ou pour nous perdre dans ses méandres... entre rêve et réalité, passé et présent, vie réelle ou fantasmée. J'avoue m'y être perdue à certains moments. Cette immersion dans le monde artistique et gothique n'est pas pour déplaire, ce roman aux plus de 450 pages regorge de détails sur Londres, les espoirs, l'amour et l'amitié, la séparation, le temps qui passe et les rêves envolés; ça peut paraître long mais c'est l'histoire d'une vie offerte à l'art: le théâtre ou l'écriture peut importe, c'est cet abandon qui font les grands acteurs et écrivains.



Passionnant et envoûtant même si la tristesse et la mélancolie surpassent de loin le bonheur.
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Shadowplay

Dracula, qui ne connaît pas Dracula ? Mais que savez-vous de son "papa", l'Irlandais Bram Stocker ? Pas grand chose, même pas qu'il était irlandais, peut-être - sauf si vous allez en Irlande où l'on ne manquera pas de vous rappeler que Dracula est irlandais ! :)  Mais on ne vous dira rien de plus. Et pour cause. On ne sait que peu de chose sur la vie de cet homme. Il y a bien eu quelques tentatives de biographie etc, mais ça reste assez peu finalement, au regard de tous les écrits suscités par Dracula. (Bram Stocker - Dans l'ombre de Dracula d'Alain Pozzuoli ;   From the Shadow of Dracula - A life of Bram Stocker, Paul Murray). C'est donc une aubaine pour un écrivain d'en faire la matière d'un roman ! A la réflexion, je suis même assez surprise que personne n'y ait pensé avant. Mais en fait, je suis assez ignare sur le sujet. En tout cas, si un roman existe déjà, il n'a pas dû marquer les esprits



Bram Stocker est né le 8 novembre 1847 à Clontarf et mort à Londres le 20 avril 1912.

Bien heureusement, Joseph O'Connor ne nous raconte pas sa vie de sa naissance à sa mort : ce serait cruellement ennuyeux. De même qu'il n'entreprend pas de faire la biographie de Bram Stocker. Il mélange faits réels et fiction. Le roman n'est pas purement chronologique. C'est quelque chose d'assez baroque dans sa composition. Il se découpe comme une tragédie en trois actes ("Eternal Love"; "Do We Not Bleed ?"; "Arriving at Bradford"), mais en prose sans didascalies, incluant lettres, coupures de journaux, voix, changement de point de vue  et un épilogue sur les derniers jours de la vie de Bram Stocker. Les trois protagonistes de la "pièce" sont présentés en quelques lignes :

"Abraham "Bram" Stocker, clerk, later a theatre manager, part-time writer (...) never known literary successs" ;

Henry Irving, "the greatest Shakespearian actor of his era" ;

Ellen Terry, "the highest pay actress in England, much beloved by the public. Her gost is said to haun the Lyceum Theatre".

Puis quelques lignes du fils d'Ellen Terry en préambule finissent de vous mettre en appétit : "In every being lives, there is a second self very little known to anyone. You who read this have a real person hidden under your better known personnality, and hardly anyone knows it (...). It is your secret self".



Joseph O'Connor commence l'histoire en 1908 où Bram Stocker écrit une lettre à sa très chère amie Ellen Terry pour s'excuser du retard de sa réponse, lui expliquant qu'il ne va pas très fort, des soucis d'argent, qu'il a rêvé de qui elle sait... Nous, lecteur, ne comprenons pas d'emblée les propos. Peu importe, l'auteur nous fait remonter le temps. Bram Stocker est fonctionnaire au château de Dublin. Il s'intéresse au monde du théâtre, et pendant son temps libre, écrit des chroniques sur les pièces qu'il voit, (à défaut d'écrire lui-même pour le théâtre, son rêve) jusqu'au jour où il assiste à la représentation de Hamlet, par le fameux acteur shakespearien Henry Irving, chef de la troupe du Lyceum Theatre  à Londres. Il ignore encore que cela va chambouler sa vie. Irving lui écrit pour lui fixer rendez-vous. Il lui propose de devenir l'administrateur du Lyceum Theatre. Florence, sa fiancée et presque épouse voit cela d'un très mauvais oeil : est-ce bien raisonnable de quitter son emploi stable de fonctionnaire pour accepter un job à temps partiel à Londres ? C'est bien trop tentant pour Bram (on le comprend !) et il accepte.

La famille déménage donc de Dublin à Londres. Première surprise pour Bram : le théâtre est dans un sale état. Le quartier n'est pas génial. Il a du pain sur la planche ! Et puis, quelques temps plus tard, il a vent d'atroces meurtres perpétrés dans l'East End. Celui qu'on appellera Jack the Ripper est à l'oeuvre  (je raccourcis beaucoup) ! Florence lui reproche d'être trop absent, de la négliger elle et son fils qui a à présent 9 ans. L'ambiance à la maison devient trop lourde et Bram décide d'aller vivre un temps au Lyceum. Enfin, Henry Irving s'avère être un boss autoritaire, alcoolique, imbu de lui-même, toujours prêt à rabaisser les autres. Et puis il y a belle Ellen Terry, l'actrice la mieux payée d'Angleterre, qu'Irving a embauché alors que le Lyceum a déjà tant de mal à s'en sortir. Enfin, il y a Mina. Mina est l'âme errante du théâtre. Celle qui voit un type squatter son grenier la nuit, parfois pleurer, déchirer des feuilles, observer la nuit par la lucarne. Devinez qui c'est ? :)



Je ne peux pas vous dévoiler toutes les surprises contenues dans ce roman mais c'est jubilatoire. J'ai adoré Bram dont Joseph O'Connor brosse un portrait tendre, celui d'un homme tourmenté, malheureux, mais qui "encaisse". Du moins, on croit. Il entretien un relation qu'on dirait aujourd'hui "toxique" avec Henry Irving, même si celui-ci l'interpelle en l'appelant "old thing", "Auntie".   Un jour Ellen l'emmène visiter un asile où un type a pour habitude de mordre jusqu'au sang...( LOL). Je ne vous dirai pas comment s'appelle le type, c'est trop drôle !

La nuit,  Bram arpente Londres.



Londres qui est également un personnage du roman. Une Londres inquiétante, gothique à souhait où il ne fait pas bon porter sur scène Docteur Jeckyll & Mister Hide. Qui vous dit qu'elle n'inspire pas Jack the Ripper qui est peut-être parmi le public ? Peut-être même que Bram est lui-même l'éventreur de ses dames ? C'est ce que soupçonne un policier qui le surprend en train de suivre une femme à la sortie d'une librairie (moment d'anthologie pour le lecteur, surtout quand il découvre ensuite le nom de cette femme !). Il est bizarre notre Bram : il se planque derrière des lunettes et une casquette ni vu ni connu et se fait passer pour un lecteur qui voudrait lire un roman de Bram Stocker ! Et ensuite il suit la femme qui a dit adorer un de ses livres (Le ver blanc, je crois). Et il se fait tauper par un flic. Jubilatoire ! Il faut bien être romancier irlandais pour avoir une blague littéraire pareille à faire !



Enfin, j'ai aimé Mina, qui hante les pages : "Mina was a maidservant what was murdered there (...). Scottish girl, in service, felle in with a viscount and then a baby come along and he strangled the both of them and walled'em up in the cellar. Bad luck to distrub her."

Croyez-vous aux fantômes et à leurs pouvoirs inspirants ?

"She screams her name at him nineteen times, a black magical number. He thinks it's just the wind in the eaves.



Mina

Mina

Mina

Mina

Mina

Mina

Mina

Mina

Mina Mina Mina Mina

Mina Mina Mina Mina

Mina

Mina



(Notez que Mina sera l'un des personnage de Dracula.)



J'ai détesté Henry Irving. Même si la fin pourrait faire changer le lecteur d'avis sur son compte (même s'il dit que le Lyceum était sa vie et sa famille). C'était peut-être un acteur génial, mais manipulateur, finalement. En tout cas sous la plume de l'écrivain. Quant à Ellen Terry, dont Joseph O'Connor  prend le parti de supposer, à l'instar d'autres, qu'elle a entretenu davantage que des relations professionnelles avec Henry Irving, cette femme faite personnage est aussi belle que sympathique et généreuse. Mais ce n'est pas elle qui a retenu le plus mon attention. Ce roman est bien davantage qu'une histoire d'amour.

Enfin, on croise notre cher Oscar Wilde au détour de quelques pages !



C'est avec regret que je me suis séparé des personnages, après tant de semaines passé en leur compagnie. On en oublie qu'ils ont vraiment existé.

Joseph brouille à merveille fiction et réalité dans une prose enchanteresse, à la fois sombre et lumineuse, drôle et triste, dramatique et tendre.



Une histoire qui donne envie de (re)découvrir l'oeuvre du papa de Dracula.



Un très beau roman gothique, qui a reçu le Prix du Roman de l'année 2019 en Irlande en novembre. En lice pour le Costa Novel Award. Fingers crossed !
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A l'irlandaise

Ce roman! Quelle claque! Je ne laisse aucun doute sur mon enthousiasme et mon admiration vis à vis de ce livre fort et poignant qui m’a pris aux tripes.



Le livre se découpe en trois parties. Dans la première partie, le lecteur fait la connaissance de Billy Sweeney. Il a entrepris de tenir une sorte de journal intime dans lequel il relate les journées de procès suite au viol de sa fille dans une station service par quatre types qui l’ont laissée dans le coma. Billy Sweeney est un homme bien seul. Sa fille aînée vit en Australie. Son ex-femme est morte. Dans ce journal, il s’adresse donc à Maeve, sa fille dans le coma. Il veut garder une trace de ces jours passés loin d’elle où les espoirs les plus fous sont permis. Puis il lui fait une promesse : retrouver Quinn, un des types qui a réussi à s’enfuir pendant le procès et le tuer.



Dans ce journal, Billy raconte sa solitude quotidienne. Son existence misérable à Dublin dans une grande maison qui se délabre de jour en jour. Il raconte à Maeve son enfance, la rencontre avec sa mère, Grace. Il évoque le Dublin des années 60: sa folle jeunesse, le poids de l’Église, l’alcoolisme de son père. Et puis son alcoolisme à lui, sa descente aux enfers, le divorce, les journées passées à son chevet et enfin la traque. Car Billy l’a promis: il retrouvera ce salaud de Quinn et le tuera comme un chien.



Les deuxième et troisième parties concernent la traque de Quinn et la confrontation entre les deux hommes. Cette dernière va prendre un tour totalement inattendu. Le talent de Joseph O’Connor se révèle ici. Il nous livre un texte d’une puissance incroyable en se livrant à un véritable tour de force. Qui devient bourreau? Qui devient victime? Certaines pages sont très dures. On souffre aux côtés de Billy mais aussi de Quinn et c’est là le vrai talent de l’auteur: perdre son lecteur qui ne sait plus vraiment pour quel personnage prendre parti. La vengeance du père se meut en drame psychologique, en thriller palpitant.



Joseph O’Connor nous donne à lire des personnages forts, imprégnés d’alcool, de rancœur, de violence. Pas de folklore irlandais bon marché ici mais des hommes blessés, traqués, bousillés par la société. Avec « A l’irlandaise », Joseph O’Connor livre un roman magistral.
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Muse

Quatrième de couverture de Muse : "A Londres, une actrice déchue hante les rues noyées dans le brouillard. Peu à peu, les souvenirs resurgissent, comme le désir pour celui qu'elle n'a jamais réussi à oublier (Synge, célèbre dramaturge irlandais du début du XXe siècle). Joseph O'Connor fait revivre deux êtres d'exception dans ce roman forgé de lumière et d'airain."

Postface de l'auteur à destination du lecteur : "La situation de Molly, à la fin de sa vie, bien que difficile ne fut jamais telle qu'elle est décrite ici. La plupart des faits racontés dans ce livre ne se sont jamais produits."

Bien, alors ce n'est pas une biographie, c'est une fiction ? Oui, il y a même indiqué roman sur la couverture, gros nigaud. Avouez qu'elle est ambigüe quand même cette affaire : une histoire réelle, mais réécrite, et qui laisse libre cours à l'imagination de l'écrivain. O'Connor n'est pas le premier à agir de la sorte et, vu la qualité de ses livres précédents (A l'irlandaise, par exemple), pourquoi ne pas se laisser aller et voguer sur les ailes d'un récit "presque"vrai ? Certains s'abandonneront sans doute, mais pas tout le monde. Après un début plutôt réussi où l'actrice décatie à l'allure d'épouvantail erre dans Londres en faisant peur aux oiseaux, on s'attend à un flashback, 50 ans plus tôt, quand Molly, la muse, et Synge, son Pygmalion, vivaient d'amour et de poésie. Il arrive bien ce retour en arrière, mais rapidement la chronologie s'affole et les époques s'entrechoquent dans un chaos savamment désorganisé. Au secours, s'écrie le lecteur perdu dans cet embrouillamini, alors que O'Connor fait un peu le malin, passant d'un style à un autre, spirituel ou trivial, avec une aisance déconcertante, mais sans se soucier de tendre la main à ceux qui tentent de le suivre. Comme s'il avait la crainte de ne pas être à la hauteur de Synge ou de Yeats (très présent). Alors, on se lasse, un peu, beaucoup, définitivement. D'autant plus regrettable que certaines scènes valent le détour et que le romancier a de la moelle. Il y a enfin cette impression, peut-être est-elle fausse, que la traduction française ne rend pas toutes les subtilités de la langue originelle. Tout n'est pas négatif, cependant. Par bribes, Muse parvient à retenir l'attention, voire à toucher, mais pas sur l'intégralité du roman. Impression subjective, cela va sans dire, mais cela va mieux en le disant.
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Muse

Ce livre débute sur l’image d’une vieille femme imbibée d’alcool ressassant ses souvenirs d’une époque révolue. Nous sommes à Londres en 1952 face à Molly Allgood ou Maire O’Neill, ancienne actrice qui connu le succès et muse du célèbre dramaturge John Millington Synge.



Dans ce roman, nous suivons l’actrice déchue durant une journée dans les rues de Londres mais aussi dans les ruelles de son passé, évoquant son amour pour Synge et ses rêves. Leur amour sera bref, les différences trop importantes pour cette époque aux mœurs fragiles : différence d’âge, religieuse et sociale, tout pour déplaire à la famille Synge si à cheval sur les conventions. Aucune union entre les deux amants, le sacrifice d’une séparation et la mort de l’homme de sa vie rongé par la maladie auront raison de la fragilité de Molly, noyant son chagrin dans l’alcool.







Un voyage entre les époques qui finit tout de même par être un peu lourd s’y ajoute également trop de platitude à mon goût, l’histoire en elle-même est passionnante à n’en pas douter mais je persiste sur le fait que les nombreuses métaphores et descriptions trop longues ont alourdi le récit de détails inutiles.







Roman nostalgique et belle ballade irlandaise autour d’un amour perdu et de la solitude.
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Muse

Que je suis contente d’avoir terminé ce livre, non sans mal. S’il est indéniablement bien écrit, il est d’un abord difficile, voire parfois très difficile. Même lu à petites doses, ce livre ne parviendra pas à me séduire

C’est surtout le changement de narration qui m’a mis mal à l’aise ; non pas que je n’aime pas cela ; bon nombre d’ouvrage fonctionne de cette manière-là. Mais en ce qui concerne ce roman, l’auteur en use et en abuse sans que cela soit clair au départ.

En toute simplicité : je me suis ennuyée.

O’Connor s’inspire des amours passionnelles entre une comédienne et un dramaturge de 18 ans son ainé pour bâtir, de manière assez brouillonne pour moi, une fiction très libre, puisque lui-même l’explique au terme de son ouvrage.

Tout commence à la fin, alors que Molly erre dans Londres, imbibée d’alcool, à recherche du cachet pour survivre. Son grand amour n’est plus depuis longtemps, elle se souvient…..grand retour à ses débuts de comédienne. C’est sous la forme du « tu » qu’elle s’exprime, se parlant à elle-même….. C’est lourd D’autant plus lourd, que cela change souvent.

Que retirer d’une telle histoire ? Que cette histoire d’amour était vouée à l’échec : Synge, protestant bien né, dans une famille attachée à ses principes ; Molly , catholique moins bien lotie. Tous deux sont obligés de se cacher, et sont l’objet d’un rejet de leur famille et de leurs amis comédiens ? Le monde un peu spécial des comédiens ? En réalité, je me sens assez démunie, et à court d’argument à propos d’une lecture souhaitée, attirante sur le papier, et décevante à l’arrivée.

Un grand merci aux éditions Phébus et à Babélio pour m’avoir permis de lire ce livre dans le cadre de la masse critique.





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Dans la maison de mon père

Coup de cœur pour ce roman réunissant action, aventure, suspense, humour, histoire... oeuvre d'un écrivain irlandais majuscule, et magnifiquement traduit.



Un style superbe. Des dialogues d'anthologie.



Une immersion dans Rome occupée, on s'y croirait, on en frissonne de peur, on comprend intimement ce que veut dire "avoir peur de son ombre" dans ces circonstances, on ressent également la jouissance particulière des Résistants qui affrontent le mal incarné.



Magnifique. Émouvant. Édifiant.
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Dans la maison de mon père



Une balade irlandaise dans les rues de Rome où l'ennemi allemand rôde...



Nous sommes en pleine deuxième guerre mondiale, à Rome, au Vatican, en compagnie de Hugh O'Flaherty, prête irlandais qui va organiser un réseau d'évasion pour les prisonniers alliés et tous les persécutés. La ville est sous l'autorité de Paul Hauptmann, le chef de la Gestapo qui veut briller aux yeux d'Himmler qu'il craint. Monseigneur (Hugh O'Flaherty), bravant l'interdiction de ses supérieurs et risquant sa vie, va ruser et faire preuve de courage pour apporter de l'humanité dans cette période sombre. Il créera le chœur (chorale d'amateurs) et avec l'aide de personnages dévoués et déterminés, il sauvera des livres (prisonniers de guerre) qui rejoindront des étagères (cachettes).



Une fiction historique sous forme d'enquête qui est menée de main de maître. Un roman addictif qui rappelle une fois de plus que l'homme par sa compassion, son courage, son intelligence, sa solidarité, son amour et son sacrifice peut de grandes choses, même dans les moments les plus extrêmes.



Une lecture pleine de suspens, d'intervenants différents et qui, même s'il s'agit d'une fiction, nous approche d'un personnage bien réel dont on peut imaginer le courage et le rôle qu'il a pu tenir dans cette guerre.

J'ai été happée par cette histoire qui pourrait être le scénario d'un très bon film avec Rome et le Vatican en décor. Avis aux réalisateurs, producteurs et scénaristes !
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Dans la maison de mon père

Italie. Seconde guerre mondiale.



A Rome, la guerre fait planer sa menace constante.



Dans cette atmosphère angoissante, faite de délation, de traque des Juifs et de restrictions, le prêtre irlandais Hugh O'Flaherty décide de contrevenir aux ordres de sa hiérarchie et organise un réseau chargé de mettre en sécurité les Juifs et tous ceux qui sont menacés par les Nazis.

Or le Vatican est le seul endroit où les Nazis n'ont pas la main.

Problème : il se veut État neutre.



Mais le prêtre va en décider autrement.



Lorsque le chef de la Gestapo, Paul Hauptmann, comprend ce qui se joue, la traque s'intensifie et le filet se resserre autour du groupe créé par le prêtre. Un groupe qui va devoir faire preuve de prudence et d'un grand courage.



J'étais heureuse de découvrir ce roman basé sur une histoire vraie. L'auteur en fait une histoire romancée à plusieurs voix. Celle du prêtre mais aussi celles des autres membres de ce réseau : 7 au total.



J'ai particulièrement aimé découvrir l'existence de ce réseau et le renvoi de l'auteur à la question de la position du Vatican pendant la guerre.

( D'ailleurs, cela m'a donné envie de lire un essai de ma pal consacré aux espions du Vatican qui aborde, entre autres, la question complexe de la position du Vatican pendant cette période.)



En revanche, j'ai été surprise par la plume de l'auteur. Le style est acéré mais il y a pour moi une part de "froideur" qui m'a maintenue à distance. Je ne suis pas parvenue à totalement m'attacher aux personnages par exemple.

Il y a également une alternance des voix qui m'a parfois un peu perdue et embrouillée dans le récit.



Pour conclure, ce fut une jolie découverte sur le fond et mais une petite déception sur la forme.



Collaboration non rémunérée. Livre offert
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Le bal des ombres

D'après la dernière de couverture le Bal des ombres avait de nombreux éléments pour me plaire : le théâtre, l'époque victorienne, Bram Stoker, Londres, Jack l'éventreur, Oscar Wilde, un côté gothique. Je connaissais déjà l'auteur, Joseph O'Connor, dont j'avais lu et apprécié Muse , sur une thématique presque semblable.



Et puis, cette fois-ci l'alchimie n'a pas fonctionné. Je n'ai pas du tout accroché au roman. J'ai mis un temps fou à le lire. Les personnages ne m'ont procuré aucune émotion particulière, sinon un ennui profond. Et pourtant je voulais y croire ! Et je me suis efforcée d'aller au bout de ma lecture. Mais, malgré certains passages qui me laissaient espérer un regain d'intérêt, en particulier les vagabondages nocturnes de l'écrivain dans Londres et ses soirées dans les combles du théâtre, je suis restée sur ma faim.



C'est vraiment dommage, car l'histoire était intéressante : une biographie romancée de Bram Stoker, l'auteur de Dracula et de La Dame au linceul, entre autres. Le récit se concentre essentiellement sur sa vie à Londres, alors qu'il est engagé par Henry Irving, grand acteur victorien, pour administrer le Lyceum Theatre. On le voit se détacher peu à peu de son épouse pour mener à bien sa mission. En parallèle, il tente de se faire connaître comme écrivain. Comme dans Muse, Joseph O'Connor brosse un très beau portrait de comédienne avec Ellen Terry. J'ai même beaucoup aimé le final de cette histoire, un peu trop longue à mon goût.
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Le bal des ombres

Joseph O'Connor nous mène dans l'Angleterre victorienne avec Ellen Terry, comédienne adulée, Henry Irving, tragédien vivant pour son art, et Bram Stocker, le future auteur de Dracula. Leurs vies, leurs destins se lient, se séparent (pas tout à fait) tout au long des années jusqu'au seuil de leur vie. Londres, le théâtre, les affres de la création, l'amour, l'alcool, le succès, les échecs, les non-dits sexuels sont magistralement mélées dans ce roman que très vite on ne lâche plus. C'est assez magistral et irrésistible.
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Le bal des ombres

La couverture m'a plu. Le livre plus encore. Deux acteurs shakespeariens, Henry Irving et Ellen Terry, stars de leur époque, Bram Stoker, en écrivain non reconnu de son vivant, administrateur du théâtre Lyceum à Londres, ami des deux premiers. Oscar Wilde, Jack l'Eventreur et un fantôme en guest stars. C'est brumeux, gothique, poétique, mélancolique, fou comme un acteur génial et tyrannique, beau comme le théâtre.







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Le bal des ombres

Je suis tombée dans ce livre à cause de l'époque et des personnages évoqués : Henry Irving et Ellen Terry, acteurs, Bram Stoker et Oscar Wilde, écrivains et au passage Jack the Ripper ...

Si Oscar Wilde fut un auteur reconnu et adulé avant d'être descendu en flammes à son époque, Stoker ne connut jamais le destin fantastique de son Dracula. Agent administratif à Dublin, admirateur d'Irving et fan/critique de théâtre, il est propulsé administrateur du Lyceum, fastueux lieu de représentations.

Ce roman parle de la création, de l'exigence de l'écrivain, d'une époque à l'esprit corseté, de l'arrivée de l'électricité et surtout d'amour et de liberté. Un roman splendide, à l'écriture presque poétique.
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Maintenant ou jamais

Joseph O'Connor possède un talent tout particulier pour mêler la noirceur et la lumière, le sordide et la grâce, l'humour et l'émotion, l'intelligence et le cœur. Pour créer des personnages complexes et touchants, fracassés, fracassants, dont les tribulations ont un pouvoir de fascination irrésistible.

Ce superbe roman sur la musique et l'amitié - leur magie, leurs dysfonctionnements, leurs brisures, leur pouvoir - plein de la folle énergie de la jeunesse aventureuse, de la non moins folle nostalgie des années enfuies, s'impose comme mon plus grand coup de cœur de cette année pourtant déjà riche en belles découvertes.
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Inishowen

Un de mes livres préférés, lu il y a longtemps donc je ne ferais pas de critique précise ni étendue, mais ce livre m'a marquée. La beauté de l'histoire, des paysages et de l'écriture de Joseph O'connor qui narre magnifiquement la rencontre de deux âmes esseulées et meurtries. à lire
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Le bal des ombres

C'est l'histoire de trois amis à la vie particulière ; Ellen Terry, Henry Irving et Bram Stoker. Deux comédiens et un écrivain ; trois artistes du 19e siècle. Le livre nous plonge à l'époque victorienne. Irlande, Londres, États-Unis... Mais surtout le Lyceum, le théâtre qui a les a vu essayer, se planter, recommencer. Le théâtre qui a vu leur amitié si particulière évoluer. Le théâtre qui a abrité Mina, témoin des échecs littéraires de Bram...

"Le bal des ombres" dégage une ambiance particulière et difficile à définir. À un moment, nous assistons à une scène de ménage, puis nous passons à l'ambiance chaleureuse de la famille du théâtre, et nous faisons un tour de nuit dans les rues de Londres menacée par la présence de Jack l'Éventreur.



Même si j'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire au début, je n'ai pas regretter la lecture de ce livre qui ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire auparavant.
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