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Critiques de Josephine Tey (95)
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La fille du temps

Pour distraire de son ennui l'inspecteur Grant cloué sur un lit d'hôpital, une amie comédienne lui apporte une série de portraits historiques dignes d'intérêt. L'un d'entre eux attire l'oeil exercé du criminologue passé maître dans l'interprétation des physionomies : il s'agit de Richard III, roi d'Angleterre.

[à suivre]
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Elle n'en pense pas un mot

Amateurs de romans gothiques, ce livre est pour vous ! Dès les premières pages on voit se mettre en place une intrigue qui va s’avérer courte et efficace. Le roman ayant été écrit au milieu du 20ème siècle, certaines choses (nombreuses) pourront vous faire lever les yeux au ciel, notamment sur la place de la femme dans la société. Remettez les choses dans leur contexte et respirez un grand coup ! On va suivre l’histoire d’une jeune femme et de sa mère, isolées dans un vieux manoir, accusées d’avoir séquestré et violenté une adolescente. Cette histoire nous est racontée du point de vue de l’avocat et ami des deux accusées, on ne doutera donc jamais de la sincérité des deux femmes. J’ai trouvé cela un peu dommage, j’aurais aimé remettre leur parole en doute à un moment de l’histoire. Or, l’intrigue repose uniquement sur la certitude que l’adolescente ment : « pourquoi ? Comment ? », c’est ce que l’on va chercher à savoir. J’ai beaucoup apprécié l’atmosphère du roman et le style très fluide de l’auteur.
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Elle n'en pense pas un mot

⚖️🏘Troisième enquête de la série Allan Grant cependant, chacune des enquêtes peuvent être lues indépendamment les unes des autres. 🏘⚖️





Milford est une petite bourgade tranquille et sans histoire. Le temps s'y écoule tranquillement au gré des habitudes prises par chacun. Dans le cabinet d'avocats de la ville, Robert Blair rêvasse devant son thé quotidien accompagné de petits sablés lorsque le téléphone résonne dans son bureau. À l'autre bout du fil, Marion Sharpe le pris instamment de se rendre chez sa mère et elle dans leur maison nommée The Franchise. Arrivé sur place, Robert Blair est saisi d'étonnement par la présence d'autres personnes dans le salon dont l'inspecteur Allan Grant. Ce dernier accuse les dames Sharpe d'avoir séquestré et roué de coups Betty Kane, jeune demoiselle d'à peine 16 ans pendant près de 15 jours. Le témoignage de la petite est saisissant de détails...

Robert Blair décide de prendre sa tache de défenseur à coeur et de mener l'enquête afin de rétablir l'honneur des dames Sharpe....





Ce troisième opus est un peu spécial. D'une part, le personnage d'enquêteur principal n'est pas l'inspecteur Allan Grant mais l'avocat, Robert Blair. L'inspecteur quant à lui ne fait que de rares apparitions pour donner quelques répliques et apporter au récit la sphère administration policière. Ensuite, cette histoire est basée sur une histoire vraie survenue après la Seconde Guerre mondiale où Elizabeth Canning, jeune servante aurait été enlevée puis séquestrée par des femmes. Cette enquête avait déchainé le public à l'époque provoquant la scission de la population en deux clans opposés.





Pour en revenir au récit, j'avoue être quelque peu déçue par l'ensemble. L'absence de l'inspecteur d'une part gâche un peu l'effet stimulant que ses réparties et son humour apportent au récit. Dans cette nouvelle intrigue, le récit est essentiellement centré sur le personnage de Robert Blair décidé à mener son enquête au bout.



Ensuite, soyons francs, ce récit manque de point de vue. Dès le début, l'auteur nous donne la déposition de Betty Kane, la jeune fille puis, nous suivons la manière dont l'avocat aidé de quelques amis s'échine à démonter les détails point par point. Ici, il n'est pas question de doutes possibles, de jeu de révélation ou autre pour dynamiser le récit. Joséphine Tey se contente de prendre parti pour les Sharpe et de nous mener sur les pistes permettant de le prouver.



Cet angle de vue rend le récit fade et tant attendu. J'aurai aimé une révélation à la Anne Perry où l'auteur nous promène sur diverses pistes avant de nous asséner brutalement une autre piste insoupçonnée. Dommage...





Concernant les personnages, ils sont assez caricaturaux. Entre les dames Sharpe mère et fille, vivant en recluse dans leur maison et ne parlant à personne ; Robert Blair comme sauveur de la situation au grand coeur prêt à tout pour sauver Miss Sharpe par amour ; son cousin Nevil, doux rêveur qui d'un coup de réveille un matin avec l'envie de prouver l'innocence des dames ; le garagiste extrêmement disponible qui accepte de rendre de nombreux services... Bref, une belle panoplie de personnages stéréotypés.

L'auteur aurait pu apporter une dimension encore plus palpitante au récit en mettant plus en avant le personnage de Betty Kane, accusatrice qui ne joue un rôle qu'au début et à la fin du récit sans plus. C'est dommage de voir ce personnage si important être relégué à une place si statique alors qu'il aurait pu apporter tant.





Dans l'ensemble, ce roman s'inscrit dans le policier typiquement anglais des années 30. Certes, ce n'est pas mon préféré de l'auteur pour les raisons citées plus haut mais j'ai cependant passé un agréable moment de lecture. A vous de vous faire une opinion.😊

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Jeune et innocent

🏊‍♀️🧩Second volet des enquêtes de l'inspecteur Alan Grant.🧩🏊‍♀️





À Wescote, les journées se déroulent paisiblement et lascivement. Certes, à la période des impôts, quelques hommes se jettent des falaises au lieu de subir le déshonneur. Alors, retrouver le corps d'une baigneuse en plein automne n'a rien d'extraordinaire. Encore une question d'inconscience, de stupidité pour le sergent Potticary qui la découvre.

Seulement, un bouton arraché retrouvé mêlé à ses cheveux fait pencher la balance pour un meurtre. Et pour couronner le tout, la baigneuse n'est autre que Christine Clay, star de cinéma internationalement connue. Les autorités du coin décident de faire appel à Scotland Yard qui envoie sur place l'inspecteur Alan Grant. Ce dernier, focalise immédiatement ses investigations sur Robert Tisdall, un homme résidant chez la victime sans la connaître... Du louche tout cela non ?





Quel plaisir de se replonger dans l'univers littéraire de Joséphine Tey et de retrouver l'inspecteur Alan Grant rencontré lors de la lecture du précédent tome, à savoir Le monogramme de perle. À titre indicatif, ces livres peuvent être lus dans l'ordre désiré. J'apprécie juste de les lire dans leur ordre de parution afin de voir (ou pas) l'évolution des personnages dans le temps.





Cette nouvelle enquête est assez classique avec un meurtre, des suspects, un inspecteur vedette, de nombreuses pistes et une résolution inattendue. Une recette qui paie puisque le récit est réussi, l'intrigue passionnante, les personnages captivants et l'ensemble sympathique.

Sorti dans les années 30, ce roman a été publié aux prémisses des romans policiers et y forgeant les codes connus et utilisés pas tous.





Personnellement, ce n'est pas tant l'enquête qui m'a captivée, mais l'ambiance désuète d'antan avec les télégrammes pour communiquer, les cartes de visite pour se présenter chez un tiers, le respect des classes sociales dans les interrogatoires où un riche est traité avec douceur et indulgence alors qu'un simple humain est accusé et jeté en prison. Une vraie plongée dans l'ambiance d'avant-guerre assez sympathique.





Côté enquête, nous avons une investigation en deux temps. La première partie est à charge contre Robert Tisdall avant qu'un élément ne vienne remettre en question les investigations de l'inspecteur. La seconde partie est plus classique avec une enquête menée de zéro et pléthore de suspects possibles à innocenter.





Un classique à découvrir ou à lire.🥰

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Le monogramme de perles

🎭🗡Première enquête de l'inspecteur Allan Grant.🗡🎭





Devant le théâtre Woflington, comme tous les soirs, le public fait la queue afin d'assister à la représentation de Didn't You Know ?, pièce dont la star, Ray Marcable est la vedette pour la dernière fois avant de prendre un paquebot pour l'Amérique. Mais un soir, le spectaculaire n'a pas lieu sur la scène, mais dans la file d'attente. Un des spectateurs est en effet assassiné à l'aide d'un poignard. L'inspecteur Grant n'a que peu d'éléments pour mener son enquête...





Cette auteur m'a été conseillée par mon libraire (Mathieu). 😘 Aimant lire de temps à autre des policiers à l'ancienne où l'hémoglobine n'est pas mise en avant, où la surenchère d'horreur n'est pas le fil conducteur du récit, je me suis laissé convaincre. Le ressenti est plutôt positif même si l'enquête de ce roman m'a fait à plusieurs fois tiquer par sa nonchalance.





Le monogramme de perle a été écrit à la fin des années 20. Les éditions 10/18 comme toujours, ont eu l'excellente idée de le publier dans leur collection Grands Détectives. Ce roman policier s'inscrit dans le genre de l'époque avec un roman à énigmes avec un inspecteur utilisant son instinct, son ressenti pour mener l'enquête. Cela amène d'ailleurs des scènes farfelues qui peuvent choquer de nos jours les lecteurs avec des analyses scientifiques "au pif" où l'enquête est menée sur des stéréotypes raciaux, sociaux, ethniques ; les preuves sont interprétées comme elles viennent. C'est choquant, mais drôle aujourd'hui.





Dans tous les cas, Joséphine Tey est une valeur sûre. Cette première enquête est bâtie sur une intrigue percutante et posée avec intelligence. Le final n'est pas abrupt comme dans certaines enquêtes, mais méticuleusement posé, ce qui apporte une crédibilité au récit.





Enfin, le personnage de l'inspecteur Grant est plutôt sympathique. Cet inspecteur aimant son travail au sein de la police, très critique vis à vis de lui même. Il base ses enquêtes sur son flair, ce qui apporte aux enquêtes une vision toute personnelle, aux antipodes parfois de l'opinion de la majorité. Cette intuition est cependant à double tranchant, car bien qu'il puisse résoudre des crimes, sa conscience ne le lâche pas tant que chaque élément ne coïncide pas avec tous les indices.





Pour conclure, une superbe découverte ! Tant par la qualité du récit que l'ambiance retranscrite.❤️❤️

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Le monogramme de perles

Au-delà de l’intrigue en elle-même, il est assez divertissant de déambuler dans l’Angleterre, quelques années seulement après la Grande Guerre. Pas de téléphone mobile, peu de voiture… Dépaysant au plus haut point.
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La fille du temps

Écrit en 1951, ce roman part d'une idée très originale. L'inspecteur Grant est sur un lit d'hôpital, pour éviter qu'il meure d'ennui, son amie lui apporte des photographies de personnages historiques liés à de grandes énigmes. Grant s'arrête sur les traits d'un homme, qu'il trouve intéressant et commence à tirer les ficelles et remonte grande et petite histoire. Ce visage inconnu celui est Richard III d'Angleterre, roi accusé d'avoir tué ses neveux.

Ces histoires de famille entremêlées me font parfois perdre mon latin, mais je retiens que les faits relatés dans les livres d'histoire ne sont pas toujours parole d'évangile. Les historiens en prennent pour leur grade d'ailleurs dans ce roman. J'ai regardé les photos sur le net, vérifié livres et faits. C'est une merveilleuse façon de découvrir la généalogie des rois d'Angleterre. J'ai bien aimé la pirouette finale.

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Retour au bercail

Surtout lorsque les informations déposées sur certains sites, genre Wikipédia, ou les notules rédigées dans des encyclopédies de référence s’avèrent erronées. Ainsi, concernant ce roman, sur Wiki, le rédacteur de la notule spécifie que ce roman, En trompe l’œil dans la collection Panique N°6, chez Gallimard en 1963, a été réédité dans une traduction tronquée sous le titre Retour au bercail, Paris, Éditions Mondiales, coll. « Intimité » no398, 1979.



Une vérification s’imposait et comme je possède les deux versions, celle de la collection Intimité et celle du Masque, qui est une reprise de la version de la collection Panique, il ne subsiste aucun doute. C’est bien la version Intimité qui n’est pas tronquée ! Quant au Dilipo, le résumé précise que Simon vient d’hériter du domaine de ses parents, ce qui est justement le contraire car s’il avait hérité, l’histoire n’aurait plus lieu d’être. En réalité il est en passe d’hériter !



Juste pour la bonne bouche, avant de présenter l’intrigue, deux extraits prélevé dans la première page du livre version Masque/Panique :



Non, mais sérieusement, lequel était le plus intelligent ? Insista-t-elle, car elle n’abandonnait jamais son idée. Noé ou Ulysse ?



Ulysse, affirma son frère sans lever les yeux de son journal.



Ruth demanda à son tour :



Dis donc, Simon, fêter ses vingt et un ans, ça doit faire un peu comme un mariage, non ?



Non, à tout prendre, c’est mieux que de se marier.



Ah, tu trouves ?



Le soir de sa majorité, on peut danser aussi tard qu’on veut. Pas le soir de son mariage.







Voyons maintenant la version Intimité :



Dis, Tantie ? Reprit Jane qui ne se décourageait jamais. Quelle histoire préfères-tu, celle de Noé ou celle d’Ulysse ?



Puis, comme sa tante ne répondait pas, elle se tourna vers Simon, son frère aîné.



Et toi, Simon ?



Celle d’Ulysse, répondit le jeune homme sans lever les yeux de son journal.



Il n’y a que Simon, pensa Tantie, pour pouvoir répondre à une question, tout en continuant à parcourir la liste des chevaux engagés dans le Grand Prix et à manger sa soupe.



Pourquoi préfères-tu Ulysse ? Questionna Jane.



Parce qu’il buvait moins que Noé, répondit tranquillement Simon, qui ajouta aussitôt : C’est curieux, je ne trouve pas le nom de Firelight dans cette liste ?



Dans le fond, murmura pensivement Ruth, devenir majeur, c’est presqu’aussi important que de se marier !



Beaucoup plus ! s’exclama son frère en riant. Une fois majeur, on peut faire ce que l’on veut, tandis qu’une fois marié, c’est est fini.







Edifiant, non ?! Comme quoi, il faut se méfier des à-priori et des informations qui se révèlent erronées.







Mais revenons à notre intrigue :



Depuis huit ans, Tantie Béatrice élève Simon, Nelly et les jumelles de dix ans, Jane et Ruth. Dans quelques semaines, Simon sera majeur et il héritera de ses parents décédés huit ans auparavant dans un accident d’avion. Il héritera seul du domaine des Ashby selon la loi anglaise. Et Tantie Béatrice se fait du souci. Que deviendront le domaine Lachett, Nelly et ses deux sœurs. Elle ne pense guère à elle, malgré le dévouement qu’elle a prodigué durant ces huit années.



Soudain, sans que rien le laissa présager, Patrick, le frère jumeau de Simon et considéré comme l’aîné refait son apparition. Il avait disparu bien des années auparavant, laissant juste un mot dans lequel il déclarait : Désolé, mais je ne peux plus continuer à vivre ainsi. Ne m’en veuillez pas. Patrick. Ce petit mot avait été retrouvé près de ses vêtements, et tout le monde avait conclu à un suicide, près d’une falaise.



Or Patrick refait surface et c’est lui qui va hériter du domaine. Mais il s’agit d’un faux, d’un sosie, du nom de Rick Farrar, enfant abandonné à sa naissance, élevé dans un orphelinat puis une pension, et enfin ayant parcouru la France et les Etats-Unis, travaillant également sur des navires effectuant la liaison entre l’Europe et l’Amérique.



Rick, de retour des USA, déambulait dans Londres lorsqu’il avait été abordé dans la rue par un jeune homme, un acteur natif des environs de Westover, la grande ville portuaire près de laquelle est sis le domaine de ses parents et celui des Ashby. C’est dire s’il connait bien la famille Ashby et grâce à la ressemblance frappante entre Patrick et Rick, il imagine aussitôt faire passer l’un pour l’autre. Malgré les réticences premières de Rick Farrar, durant quelques petites semaines il va « éduquer » son protégé, lui offrant de nombreux souvenirs, lui expliquant tout ce qu’il devra connaître afin de se comporter en tant que Patrick sans fausse note. Contre rémunération bien sûr, car son statut d’acteur de seconds rôles ne lui fournit guère de subsides.



Rick débarque donc au domaine au grand étonnement de Tantie Béatrice et de ses sœurs, et de son frère naturellement. Pour Simon, il s’agit d’un intrus venu le spolier. Si tout le monde se tient sur la réserve, Rick, qui se fait appeler ainsi prétextant un diminutif de Patrick, tient son rôle à la perfection d’autant qu’il possède de sérieux atouts dans sa manche. Outre qu’il connait parfaitement le domaine, les lieux et les habitants de la région, grâce aux conseils avisés d’Alec son mentor, il est un amoureux des chevaux.



En effet lors de son séjour aux USA, il a travaillé dans un élevage équin. Et donc il n’est pas dépaysé au domaine de Lachett qui est réputé comme centre équestre, accumulant les succès, selon les années dans les divers concours hippiques auxquels participent Nelly et Simon.







Dès le début du roman, le lecteur sait qu’il va lire une histoire d’imposture. Et il est le témoin privilégié, assistant aux coups bas concoctés par Simon à l’encontre de ce frère arrivé inopinément et qui va lui souffler son héritage. Il partage également les interrogations, les réserves de la famille Ashby et de leurs amis.



Mais cette intrigue prenant sa source dans une fausse gémellité se mue en enquête de la part de Rick. Patrick est-il vraiment décédé, d’un accident ou d’un suicide, s’est-il enfui, tout autant de questions qui le turlupinent tout en essayant de s’attirer les bonnes grâces de ses proches. Parfois il se demande s’il ne s’est pas embarqué dans une histoire qui pourrait causer sa perte, mais en même temps il désire rester, car outre cette enquête qu’il compte bien mener à bon terme, il se prend d’une amitié amoureuse envers sa prétendue sœur Nelly. Un drame cornélien et comment cela va-t-il se terminer ?



Un roman d’énigme et de suspense psychologique particulièrement prenant, surtout dans la version Intimité.







Quant à cette collection Intimité, ainsi que celles de Nous Deux et Modes de Paris qui paraissaient dans les années 1950à 1970, il serait bon de vérifier si les publications sont véritablement tronquées ou non par rapport à d’autres éditions antérieures ou postérieures


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La fille du temps

Ce n'est pas réellement un polar (même si le personnage principal est un officier de police), ni un livre d'histoire (la rigueur de Brent laisse un peu à désirer). Néanmoins une bonne porte d'entrée à ces périodes troubles et romanesques de la guerre des deux roses et du règne des Tudor (trop galvaudé à la télévision).
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La fille du temps

Si :

- Vous pensez que le Richard III de Shakespeare n'est au fond pas un mauvais bougre.

- La Guerre des deux roses n'a - quasiment - pas de secrets pour vous.

- Si vous percevez immédiatement l'évidence de la ponctuation d'une phrase comme : "Ce que Stillington, évêque de Bath, apprit au Conseil le 8 juin 1483, c'est qu'il avait marié Edouard IV à Lady Eleanor Butler, fille du comte de Shrewsbury, avant qu'Edouard n'épousât Elisabeth Woodville!".

- Si, après les si émouvantes images du récent mariage princier, vous aimez penser que "Lady Stanley eut une place d'honneur au couronnement de Richard.".

- Si vous trouvez que "Polydore Vergil" (historien officiel d'Henri VII) est un aussi joli nom que "Benedict Cumberbatch".



Alors, ce livre est pour vous.

Dans tous les autres cas, à moins que vous n'accordiez une crédibilité absolue aux affirmations de 4è de couverture ("chef d'oeuvre du genre" [policier]), la lecture de ce court roman mérite réflexion préalable.

Pour ma part, j'absous sans hésitation Shakespeare pour son parti pris et m'incline devant son magnifique et terrible héros.
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La fille du temps

Pour expliquer ma motivation pour lire ce livre, il me faut dire qu'on m'avait annoncé qu'il est considéré comme le meilleur roman policier de tous les temps. N'étant pas une spécialiste en la matière, je voulais consolider mes références. De ce point de vue, j'ai été très déçue même si ce livre se lit vraiment très facilement. En effet, il s'agit d'une enquête historique menée par un policier (l'inspecteur Grant) cloué sur un lit d'hôpital. Après avoir vu, sans le reconnaître, le portrait de Richard III et lui avoir trouvé un air honnête et droit, l'inspecteur Grant se demande comment il peut s'agir du plus terrible des rois d'Angleterre. A partir de différentes sources historiques, il s'efforce de démontrer que la détestable réputation de Richard III n'est due qu'à la manipulation de l'histoire officielle opérée par ses ennemis et successeurs sur le trône : les Tudor.

S'il s'agit bien d'une enquête, on est loin des classiques du genre. Je reconnais cependant qu'on se prend vite au jeu de la recherche de la vérité, exaltation habituelle quand on fait de la recherche documentaire et qu'on a l'impression de lever un lièvre !

En fin de compte, les trouvailles de l'inspecteur Grant proviennent d'un livre de 1906, Richard III: his life and character par Clements Markham (j'ai commencé à le lire en anglais mais j'avoue avoir abandonné par manque de persévérance due à mes lacunes de langage ...). Tout comme l'inspecteur Grant, il semble que Markham ait sous-estimé certaines sources et pris beaucoup de libertés d'interprétation. Bref, s'il n'était pas l'odieux intrigant décrit par Shakespeare, Richard III n'était pas non plus la victime accablée d'opprobre par l'histoire tel que présenté par Josephine Tey et Clements Markham.

Ce roman "policier" est donc bien plaisant à lire si on oublie la rigueur de la recherche historique (voir aussi La gloire de l'Empire de Jean d'Ormesson où histoire réelle et pures inventions sont mélangées avec brio).
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Le monogramme de perles

Les éditions 10 18 et leur excellente (fabuleuse, merveilleuse….) collection Grands Détectives ont eu la très bonne idée de nous faire redécouvrir Josephine Tey (1896-1952), une romancière écossaise qui a écrit de nombreux livres sous différents pseudonymes masculins, car à l’époque il était sans doute difficile pour une femme d’écrire des romans policiers.



Nous sommes en 1929, à Londres, et la chanteuse Ray Marcable donne un dernier spectacle en Angleterre avant de partir aux USA où elle a décroché un gros contrat. C’est une vedette très appréciée et ce dernier concert attire la foule, qui fait la queue à l’entrée de la salle. Un homme s’effondre dans la file d’attente, on croit d’abord qu’il est victime d’un malaise, mais on s’aperçoit vite qu’il a été poignardé.



C’est ainsi que débute la première enquête de l’inspecteur Alan Grant de Scotland Yard et elle s’annonce difficile. Même si le meurtre a eu lieu en public, personne n’a rien vu ou ne se souvient de rien. La première difficulté consiste à établir l’identité du mort qui semble un un parfait inconnu. Grant enquête tous azimuts, rencontre Ray Marcable dont il est un admirateur, mais la chanteuse ne sait rien de la victime. L’arme du crime étant un poignard espagnol, le policier soupçonne un Italien, puis un serveur français et quelques autres. Grant nous balade ainsi dans le Londres pittoresque des années vingt, époque encore insouciante, mais déjà marquée par la crise économique et aussi par le souvenir de la Grande guerre. Grant remonte plusieurs fausses pistes avant de trouver la bonne. Il arrive malheureusement trop tard, le suspect s’est enfui et il ne lui reste plus qu’à se lancer à sa poursuite jusqu’en Ecosse où il continue son enquête avec l’aide d’un policier local. J’ai beaucoup aimé cette excursion en Ecosse, qui doit être le pays des polars, avec l’ambiance qui va avec, cela donne vraiment envie de visiter cette région.



L’enquête se dénouera finalement à Londres avec une fin époustouflante et surprenante.



On est dans un roman d’énigmes, mais Grant est un personnage moderne pour son époque. La police scientifique, même si elle est loin des résultats actuels, se développe rapidement et les supérieurs de Grant veulent des faits et des preuves. Mais l’inspecteur pense que la science n’explique pas tout et il veut avant tout comprendre les motivations des suspects et des coupables. Il essaie de se mettre dans la tête du meurtrier et fait du profilage avant l’heure, il n’hésite pas non plus à se déguiser en colporteur pour glaner des informations.



C’est un roman palpitant, avec beaucoup de suspense, des rebondissements incessants, des fausses pistes et une fin surprenante, donc tout ce qu’il faut pour appâter l’amateur de polars, sans oublier un voyage en Ecosse, que demander de plus? Il aurait vraiment été dommage de ne pas faire sortir cette romancière de l’ombre. Son style est aussi très agréable à lire.




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La fille du temps

J’ai découvert ce roman de Josephine Tey, auteure anglaise (1896-1952) qui avait plus d’une corde à son arc. Elle a d’abord publié sous pseudonyme masculin de la poésie et du théâtre avant d’écrire six romans, dont le deuxième voit apparaître le personnage de l’inspecteur Grant. Cet opus n’est pas le premier de la série mais cela importe peu.



Le théâtre est présent ici aussi puisque c’est une de ses amies, Marta Hallard, actrice élégante, qui lui apporte une série de portraits alors qu’il est cloué sur son lit d’hôpital. Leur point commun ? Tous les personnages portent une énigme à résoudre. Parmi eux, celui de Richard III, le roi le plus cruel de l’Angleterre, à la fin du 15è siècle, en pleine guerre des Deux Roses. C’est Shakespeare (et après lui de nombreux historiens et manuels scolaires) qui l’a dit : Richard a été jusqu’à assassiner ses neveux enfermés à la Tour de Londres (les fils d’Edouard IV) pôur accéder au trône avant de mourir trois ans plus tard à la bataille de Bosworth (non loin de Leicester) après un règne réputé épouvantable.



Avec l’aide d’un jeune Américain, l’inspecteur Grant va se lancer le défi de démonter cette réputation et même de rétablir la vérité historique. Grant pilote l’enquête depuis son lit d’hôpital tandis que Brent Carradine mène les recherches au British Museum. Ils n’examinent que les faits, les documents historiques, les témoins directs et se demandent sans cesse à qui a profité le crime (le meurtre des deux petits princes). Honnêtement, je suis parfaitement incapable de vous retracer le cours de cette enquête à travers les siècles (une chatte n’y retrouverait pas ses jeunes dans ce fouillis de cousins, enfants légitimes ou bâtards, descendants de Tudor, York ou Lancastre) mais je vous assure que c’était assez passionnant à suivre (en seulement 218 pages).



Josephine Tey a été saluée mais aussi très fortement critiquée pour ce roman assez audacieux. Difficile de déboulonner des convictions si profondément ancrées dans « l’imaginaire » national anglais ! Elle le fait avec le flegme et l’humour typiquement britanniques. Après cette lecture, vous ne lirez plus vos livres d’histoire avec autant de confiance !
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La fille du temps

Un policier de Scotland Yard qui enquête depuis son lit sur une affaire vieille de 500 ans, voilà qui est original.

Et quand, en plus, la personne à réhabiliter est un roi, haï par tous les anglais, nous sommes entraînés dans la complexe histoire de Grande Bretagne. Je reconnais m'être un peu perdu dans ces familles royales.

On voit aussi que les historiens (particulièrement égratignés dans ce roman) n'ont pas toujours été très scrupuleux voire ont défendu les thèses qu'on leur a demandé de défendre montrant que l'on a pas eu à attendre les journalistes et twitter pour pouvoir lire des bêtises ...
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Elle n'en pense pas un mot

Elle est jeune, belle, on lui aurait donné le bon dieu sans confession. Ainsi quand elle accuse deux femmes de l’avoir séquestré pendant un mois, on ne pourrait que la croire. Seulement voilà : les deux accusées nient tout. Un avocat enquête.

Démêler le vrai du faux, en plein milieu du XXè siècle, avec une bonne ambiance campagne anglaise, des personnages typiques/basiques pour une histoire (vraie?) un peu simpliste. Mais la curiosité l’emporte qui arrivera (sans grand étonnement) dans le twist final.
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Le monogramme de perles

L'inspecteur Grant se retrouve avec un meurtre commis au milieu d'une file d'attente et il n'a rien comme piste !!!

Il va lui faloir se creuser les méninges, se transformer en pêcheur pour retrouver un suspect en Ecosse, suspect qui finalement n'en n'est pas un, bref, une intrigue compliqué à souhait et dont le dénouement est un vrai coup de théâtre !!!!

Toute l'enquête de Grant se passe avec son impression qu'il a laissé passé quelque chose mais quoi ????

Les pistes se multiplient mais mènent à des culs-de- sac , et quand il y a des indices ils font avancer un peu mais pas forcément dans la bonne direction !!!

En résumé un roman qui ne se lâche pas comme ça !!!
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La fille du temps

To be or not to be, that's the question ...dans ce cas précis la question serait plutôt "Murderer or not murderer ?".

c'est la question que se pose l'inspecteur Grant immobilisé sur son lit d'hôpital, à propos du roi le plus honni d'Angleterre, Richard III. Il mène une véritable enquête policière du fond de son lit, pour démontrer que le roi n'est pas l'assassin de ses deux neveux dans la tour de Londres, mais plutôt son successeur.

Ce livre je l'ai lu, après que l'on ait retrouvé les reste du roi Richard et que l'on lui ait offert des funérailles royales dans l'abbaye des rois.

Peu férue de l'histoire anglaise, j'ai pris un immense plaisir à dévorer ce livre, et en prime j'en ai appris des choses sur la monarchie de l'époque !!!

Un régal, tout simplement !!!
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Jeune et innocent

Je suis tombée sur ce livre dans une brocante. La couverture et le résumé m’ont plu mais ce qui m’a réellement intriguée c’est de lire que ce livre avait été adapté au cinéma par Hitchcock lui même, le maître du suspense et du mystère! Je me suis alors automatiquement dit que ce roman devait avoir une ambiance bien particulière. L’intrigue se déroule sur les côtes anglaises et commence dès les premières pages avec la découverte du cadavre d’une belle blonde, vedette hollywoodienne. Aussitôt, paparazzis, journalistes et fans hystériques se bousculent, suivis de près par une série de suspects potentiels motivés par la jalousie, l’appât du gain, la soif de gloire et de reconnaissance.

Parmi ce tohubohu, se détache l’inspecteur Grant (inspecteur un peu cliché) et Elisa (jeune fille loufoque ayant soif d’aventures) qui, grâce à son courage et sa voiture branlante, va aider Grant dans son enquête. J’ai trouvé dommage que le personnage d’Elisa ne soit pas plus présent, car j’ai trouvé que c’était le plus intéressant et il aurait mérité une place à part.

L’univers est plein de théâtralité. Ceci dit, j’ai trouvé le rythme de lecture assez étrange, un peu plat. Il m’a donné la sensation de lire un fait divers et j’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire.

Il y a, certes, de l’action, mais la chute est tout de même assez attendue…

En bref : Un avis assez mitigé. Vous pouvez toujours voir le film pour vous faire un avis!
Lien : https://thecosmicsam.com
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La fille du temps

Un roman policier original où l'enquête d'un crime historique se fait à partir de références écrites. Un bon exercice de style mais peu convaincant car l'auteur nous noie dans des arbres généalogiques des familles Lancastre, Tudor, et autres prétendants au trône d'angleterre au temps de Richard III.
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La fille du temps

Bon polar historique, qui se lit avec plaisir et sans ennui.



Je n'ai pas vraiment compris le titre, par contre, je dois bien avouer...



A conseiller à tous les amateurs d'histoire, d'autant qu'ici, je trouve que l'on s'y retrouve assez bien, alors que les Lancastre-York puis Tudor... ça en fait un sacré bazar !!
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