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Critiques de Josephine Tey (94)
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La fille du temps

Aïe, j'ai cru sur parole nos amis critiques anglo-saxons ! Je me suis lancée dans la lecture de ce "chef-d'oeuvre" de roman policier.



Il commence pourtant bien : un policier bougon, coincé sur un lit d'hopital, s'ennuie et va enquêter sur une gravure représentant Edouard III, le roi honni assassin de ses neveux.



L'idée est séduisante, d'autant que j'ai toujours été intriguée et émue par le tableau de Paul Delaroche (lien ci-dessous).



Mais hélas, je ne connais pas grand-chose à l'histoire de l'Angleterre (voire rien), et j'ai été perdue dans ce tourbillon de connaissances, de personnages, de conflits...

Je n'ai pas été aidée par la prose - ou par la traduction - et j'ai été anéantie par des phrases comme "Ce que Stillington, évêque de Bath, apprit au Conseil le 8 juin 1483, c'est qu'il avait marié Edouard IV à Lady Eleanor Butler, fille du comte de Shrewsbury, avant qu'Edouard n'épousât Elisabeth Woodville!".



J'ai donc survolé pas mal de passages et perdu certainement le sel de ce récit.



Je pense qu'il faut être baigné de culture anglo-saxonne et féru d'histoire pour apprécier ce roman à sa juste valeur.



Je laisse 3 étoiles pour le travail et l'idée de base, mais on ne m'y reprendra plus.
Lien : https://fr.wikipedia.org/wik..
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La fille du temps

Je sors de cette lecture assez perplexe. Je me suis lancée dans ce roman surtout pour son aspect historique et en raison de mon intérêt pour l'Angleterre des XVe et XVIe siècles. En cela ma lecture a été satisfaisante, l'"enquête" m'ayant paru assez documentée et bien expliquée.



Mais quand on sait que La Fille du temps est souvent classé parmi les meilleurs polars de tous les temps, on ne peut que s'étonner ! Je n'ai pas été séduite par le style (peut-être affecté par une traduction un peu datée) ni n'ai trouvé d'intérêt aux personnages. Il faut dire cependant que c'est le 5e tome d'une série mettant en scène le même inspecteur, si on a lu les précédents on est peut-être plus investi... Quant au suspense, il est limité si on s'est un minimum renseigné sur le personnage de Richard III. A sa sortie, le livre avait sans doute néanmoins davantage impressionné les Anglais qui ont apparemment tous appris à l'école la vision shakespearienne du personnage. Cela explique peut-être la reconnaissance donnée à cette œuvre ?



Bref, je ne suis pas mécontente d'avoir découvert ce roman mais n'en recommande pas particulièrement la lecture.
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La fille du temps

J'ai adoré le début, j'ai adoré la fin, mais le milieu m'a paru vraiment long, avec ces dialogues qu'on aurait dit tirés d'une conversation entre une élève et ses livres d'étude. En revanche, dès que les personnages parlent d'autre chose que l'intrigue autour de Richard III, c'est très drôle ! Je me suis retrouvée souvent dans les personnages de Grant et Carradine, qui se rendent compte qu'on leur a appris n'importe quoi dans leur enfance et que les boucliers se lèvent dès qu'ils ont le malheur de remettre en doute l'Histoire !
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La fille du temps

L'inspecteur Grant de Scotland Yard se retrouve avec une jambe cassée après avoir couru après un malfrat sur un toit. Pour lui faire passer le temps, une de ses amies comédienne de théâtre, lui apporte des photos de portraits historiques. Notre inspecteur jettera son dévolu sur Richard III dont le visage l'intrigue, et à qui il ne trouve pas une si vilaine tête que cela...



Je connaissais l'histoire d'Angleterre via notre histoire de France et surtout grâce à la série La Reine Blanche que j'avais appréciée. Je n'étais donc pas trop perdue parmi les nombreux personnages cités, et ce fut une lecture assez plaisante, car j'ai découvert mille autres détails, très nombreux...



Donc, avec l'aide de Brent Carradine, un jeune Américain qui a ses entrées au British Museum, l'inspecteur Grant tente de remonter le temps pour défaire la réputation de roi ignoble et cruel attribuée à Richard III, le monarque le plus détesté de l'Angleterre, et peut-être de rétablir par là quelques vérités historiques du temps de la guerre des Deux Roses, entre les Lancastre et les York, sans oublier les Tudor...

Les deux enquêteurs épluchent les faits, et non les ragots rapportés dans les livres, ainsi que les documents historiques afin de savoir si oui ou non, Richard III a bien fait tuer ses deux neveux, les fils d'Edouard IV, pour fomenter son coup d'Etat de 1483, et régner à la place du jeune Edouard V. Cinq siècle plus tard, les doutes subsistent...

Comment peut-on enquêter sur une affaire à cinq cent ans de distance ? Les preuves découvertes sont néanmoins troublantes, et amènent à réfléchir sur L'Histoire qui reste écrite par les vainqueurs...

Ce roman se lit très vite, car le lecteur devient aussi curieux que l'inspecteur Grant !
Lien : https://lecturesdartlubie.bl..
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La fille du temps

"La Vérité est fille du Temps".....(*)

Bon, je me suis encore une fois laissé embarquer dans une lecture, encensée par des critiques dithyrambiques  anglo americaines, qui le classent parmis les meilleurs polars actuels. _ voir les classements dans Wikipedia _ c'est impressionnant ! _



L'histoire : un enquêteur, de sa chambre d'hopital enquête sur la vie et les moeurs du roi Edouard III, dernier des York et Lancaster _famille des Plantagenets _. Physionomiste, ce policier lui trouve une bonne tête, et non celle d'un assassin. Puis, toujours de sa chambre, avec l'aide d'un étudiant historien, "le mouton frisé" , en mal de publication, démontre son innocence! Fortiche ! Plus de 400 ans apres les faits !

J'aime bien l'Histoire, grande ou petite, mais là, j'ai eu du mal _ à suivre l'intrigue_ à croire en la véracité des faits, extraits de pseudo-documents d'archives _ démonstrations tordues et compliquées.

J'ai recherché (Wikip. encore), et découvert que les plantagenets ne descendent pas du "batard de Normandie" Guillaume le conquérant, mais d'un mariage entre une fille de roi d'Angleterre- Comte de Bretagne-et- Duc de Normandie avec un Comte d'Anjou et du Maine.

Ceci posé :je n'ai qu'une seule certitude :la jambe de notre enquêteur lui permet de quitter le milieu hospitalier après avoir convaincu une infirmière de l'innocence de ce roi maudit.

Innocence contredite par Winston Churchill lui même. C'est dire l'impact de cette publication chez nos voisins !

Bien écrit , bien présenté,de l'humour, mais sans une page pour nous faire rêver et avoir cette sensation de "Pourquoi pas ?"....

Donc 2+1/2/5 pour ce prétentieux polar qui a eu le malheur d'être placé sur un sommet littéraire ... qui n'est pas le mien.



(*)... et "Chronos c'est de l'argent"!.... Non ?
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La fille du temps

Je me suis beaucoup amusé à lire ce roman policier relatant une enquête historique : mais qui a bien pu tuer les deux petits princes tristement célèbres de la tour de Londres? Est ce leur oncle Richard III, comme tous semblent le croire ou leur beau frère Henri VII?



Du fond de son lit, où il est cloué, Grant mène cette enquête, aidé de Brent, jeune historien qui adore retrouver des chroniques ou des archives médiévales. J’ai beaucoup aimé la construction du roman, même si c’est assez invraisemblable de trouver dans des archives autant de faits en seulement quelques jours. Et j’ai beaucoup aimé l’humour, très présent qui est assez caractéristique des livres de cette période je trouve (un peu comme celui d’Ellery Queen ou de Patricia Wentworth).



C'est dommage de ne pas avoir une postface qui explique si tout ce qui est raconté est vrai ou pas (vu que le sujet du livre est sur l'inexactitude de l'histoire et le manque de sérieux des historiens dans la vérification des sources).



Un bon moment de lecture.

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La fille du temps

J’ai jeté mon dévolue sur ce livre pour une unique raison. Il est en tête du classement des meilleurs romans policier de tous les temps établi en 1990 par la crime writer’s association. Ça vaut ce que ça vaut  évidemment ! La liste datant de plus de trente ans et ne comprenant que des romans anglophones. Mais cela a eu le don de titiller mon envie car si je connais Raymond Chandler, John Le Carré, Agatha Christie, Daphné du Maurier (les suivants sur la liste), je ne connaissais pas Joséphine Tey qui place deux livres dans le top eleven.

La fille du temps est une oeuvre qui se lit très vite. Un peu plus de 200 pages pour une intrigue somme toute assez originale. L’inspecteur Grant est cloué sur son lit d’hôpital et ce policier hors pair (évidemment!) dispose d’un don pour déceler le caractère des gens d’après leurs portraits. Et, pour tromper l’ennui, sa (future) petite amie lui a apporté des livres d’histoire. Devant un portrait de Richard III, il s’étonne ? Son flair lui suggère que ce personnage est un bon gars. Or, ce « bon gars » a fait assassiner ses neveux dans la Tour de Londres pour s’emparer du trône. Les historiens et Shakespeare en ont fait un des pires rois de tous les temps. Sûr de son flair, l’inspecteur mène l’enquête depuis son lit aidé de son amie qui vadrouille à droite et à gauche à la recherche des documents et des informations. Qui était Richard ? Qui en a fait un monstre ? Pourquoi ? Qui a tué ses neveux si ce n’est pas lui ? ...

Joséphine Tey réalise une enquête historique déguisée en intrigue policière. Et on ne peut même pas lui faire le reproche de fleurter avec un genre très à la mode (le polar historique), son œuvre datant de 1951. Ne serait-ce pas elle, d’ailleurs, qui pourrait se targuer d’être à l’origine de ce genre littéraire dont, j’avoue, je suis assez friand !

Toujours est-il qu’après 2 à 3 heures de lecture, on sort plutôt ravie en refermant le livre. Le rythme de l’histoire, comme souvent les romans policiers de cette époque, est rapide, dynamique, sans digression, concentré sur l’essentiel, à la Agatha Christie. Pas de course poursuite, pas de suspense véritable, mais une enquête et des « preuves » assez troublantes qui ont le mérite de réfléchir sur ce qu’est l’histoire. Et de se rappeler que ce n’est pas une science exacte et qu’elle est écrite par les vainqueurs pour leur propre intérêt.

Si vous aimez l’histoire et les cosy mysteries, ce livre est donc fait pour vous. Maintenant, de là à le classer numéro un des meilleurs romans policiers de tous les temps !
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La fille du temps

La Fille du temps met en vedette Alan Grant, un inspecteur de Scotland Yard qui est également la figure centrale de plusieurs romans antérieurs de Tey. Contrairement à ceux-ci, cependant, La Fille du temps n'implique pas un crime actuel. Grant est à l'hôpital avec: une jambe en miette et une colonne vertébrale commotionnée (conséquences d'une chute alors qu'il poursuivait un criminel).



Grant s'ennuie. La pile de livres à son chevet n'offre pas le genre de soulagement qu'il recherche ; tout est trop familier et prévisible.



Grant vise alors depuis son lit d'hôpital un crime vieux de plusieurs siècles : l'affaire des Princes dans la Tour de la fin du XVe siècle, dont le meurtre est attribué depuis des siècles à Richard III.



Grant connait un peu l'histoire anglaise et la pièce de Shakespeare (celle-là où il dit « My kingdom for a horse » ) et pas grand-chose d'autre. Comme nous tous, Grant a juste une vague idée très négative de l'homme Richard III: bossu, monstre pour faire peur aux enfants, destructeur d'innocence, synonyme de méchanceté.



Grant essaie d'en savoir plus sur les faits de l'affaire et sur cette époque, en commençant par les livres d'histoire les plus élémentaires, puis en approfondissant de plus en plus - avec l'aide d'un assistant de recherche américain, qui s'implique dans l'affaire. Parmi les livres évidents vers lesquels Grant se tourne lorsqu'il commence son enquête, il y a l'histoire de Richard III de Thomas More: « Ce livre était la Bible de tout le monde au sujet de Richard III - c'est de ce récit que Holinshed avait tiré son matériel, et à partir de ces éléments que Shakespeare avait écrit sa pièce »



Grant se rend vite compte, cependant, qu'il y a de bonnes raisons pour douter de son exactitude – parce que More n'avait pas une connaissance directe de l'époque, et encore moins des événements. le policier Grant ne veut pas se fier aux ouï-dire :

« Je ne peux pas me contenter de ce que quelqu'un a entendu dire sur des événements qui se sont produits quand il avait cinq ans, et sous un tout autre régime. »



"Je me sens comme un policier. Je pense comme un policier". Il veut creuser beaucoup plus profondément - non pas dans les récits historiques après coup des vainqueurs, mais dans les archives contemporaines réelles :

« Donnez-moi des recherches. Après tout, la vérité de quoi que ce soit ne réside pas dans le récit que quelqu'un en fait. Elle réside dans tous les petits faits de l'époque. Une annonce dans un journal. La vente d'une maison. le prix d'une bague. »



Plus il examine l'affirmation selon laquelle Richard III aurait été le responsable de ce crime odieux, plus il pense que : "C'est une histoire hautement improbable".



Les faits ne sont pas si faciles à découvrir – mais avec un peu de travail de recherche, une image plus claire (et plus convaincante) se dessine, jetant le doute sur celle qui a captivé l'imagination populaire. Un portrait de Richard III bien différent de celui que nous connaissons si bien se dessine.



Tey demande à Grant d'examiner méthodiquement une grande partie des preuves et explique pourquoi on devrait avoir des doutes sur la version officielle des événements - en expliquant également comment et par qui l'histoire est écrite et ses conséquences possibles. Il se demande également comment les "faits alternatifs" peuvent devenir communément acceptés - une leçon utile à notre époque également. Grant note également, par les mots de Joséphine:

« C'est une chose étrange, mais lorsque vous racontez à quelqu'un les faits réels d'un conte mythique, il ne s'indigne pas contre le conteur mais contre vous. Ils ne veulent pas voir leurs idées bouleversées. Cela suscite en eux un vague malaise, je pense, et ils s'en offusquent. Alors ils le rejettent et refusent d'y penser. S'ils étaient simplement indifférents, ce serait naturel et compréhensible. Mais c'est beaucoup plus fort que cela, beaucoup plus positif. Ils sont agacés. »



Très étrange, n'est-ce pas ?



La fille du temps est classé meilleur roman policier de tous les temps dans toutes les revues anglo-saxonnes,



croyez- les,



c'est remarquablement intelligent...



et très convaincant.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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La fille du temps

L'inspecteur Grant s'ennuie. Voilà des semaines qu'il est alité dans un hôpital déprimant, il a regardé le plafond sous tous les angles, les infirmières lui tapent sur les nerfs, et il n'a même pas envie de lire les romans à la mode qu'on lui a offert.

Fort heureusement, son amie Marta a une idée originale : un beau jour, elle dépose sur le lit de l'inspecteur une enveloppe contenant des images, des portraits plus précisément. Chacun d'entre eux représente un personnage célèbre de l'histoire, lié à un mystère, un crime, un secret. Sans trop d'efforts, Grant parvient à identifier les visages et à résumer les "affaires" qui y sont liées, mais un visage attire son attention. Son expression est indéfinissable: est-il mauvais, las de tout, malade, désespéré ou tout simplement philosophe ?

Ce visage, c'est celui du roi Richard III. Celui que les livres d'Histoire présentent comme le roi le plus cruel de tous, celui dont Shakespeare a fait un monstre contrefait, celui qui aurait assassiné ses neveux pour accéder au trône.

Mais Grant a des doutes. Il a l'habitude des physionomies de criminels, et ce portrait ne cadre pas avec ce que son expérience lui a appris.

Commence alors une enquête menée tambour battant, avec l'aide d'un jeune historien américain, pour démêler le vrai du faux dans l'histoire de la maison d'York...



Un roman que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire, tout en apprenant quantité de choses sur l'histoire du Royaume-Uni. Certes, il faut vraiment apprécier le Moyen-Âge pour se lancer dans cette lecture, mais l'auteur parvient à intéresser le plus réticent des lecteurs grâce à des personnages attachants, des scènes qui font sourire, et c'est au final une véritable enquête policière en même temps qu'une approche intéressante de la façon dont l'Histoire est écrite ...
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En trompe l'oeil

Je m'attendais à un whodunit dans la plus pure forme: le jumeau de Simon revient d'entre les morts à quelques jours de leurs 21ème anniversaire synonyme d'entrée en possession de l'héritage maternelle.



Que NENNI. Dès le début l'on est dans la tête de l'imposteur et on sait qui, comment, pourquoi. En gros on est dans Colombo et bon j'étais prête à passer l'éponge.



Seulement voilà, de façon illogique PERSONNE à part Simon (et un obscur gars) ne le soupçonne de mentir malgre son histoire bancale (j'attends encore comment un gars peut apprendre 13 ans de vie et toute une histoire familiale en 2 semaines mais ok), pire la famille en veut même à Simon de ne pas l'accueillir à bras ouverts. Un jumeau suicidé revenu d'entre les morts après 8 ans pour lui voler son héritage on se demande bien pourquoi il n'est pas plus ravi.



De plus, alors que j'avais adoré 'La fille du temps' je pleure ici devant la pauvreté des situations et des tournures de phrases. C'est NUL, tout est telephoné, caricatural et les personnages disent/font des choses improbables.



Je ne veux pas spoilé mais une révélation concernant Simon tombe à plat tant il est exécrable depuis le début, et l'imposteur devient victime alors que cela aurait dû être LE moment du livre, sans parler du lien de famille sorti de la cuisse de Jupiter parce que bin HEY il est quand meme vachement sympa ce menteur.



À la fin je me suis juste dit "de qui se moque-t-on ?!"



Bref, une grosse déception tant je sais que Tey est capable de bien mieux et que le pitch de base promettait lui aussi tellement plus, et que je voulais un bon policier...

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Jeune et innocent

Adapté par Hitchcock en 1937; jeune et innocent est le second volet de la série Inspecteur Grant écrit par Joséphine Tey.

Ce roman figure avec raison dans la liste Cosy Crime établie par GabySensei. C'est un pur bijou de la littérature policière de l'entre deux-guerres et l'auteure manie habilement intrigue, étude de la société anglaise, humour bien sûr et d'innombrables péripéties qui tiennent en haleine le lecteur.

Une fort jolie femme est retrouvée noyée non loin de la maison dans laquelle elle s'est installée pour quelques jours, la présence d'un bouton dans sa chevelure atteste qu'il y a eu lutte et donc que cette mort est suspecte.

L'inspecteur Grant a beaucoup à faire, ne compte pas ses heures, arrête un suspect mais est-ce le bon?

Mêlant astucieusement l'enquête policière, la course au scoop de la presse people, le monde artistique, cinéma, théâtre en quête de reconnaissance et la gentry campée sur ses privilèges acquis de longue date , Joséphine Tey capte son lecteur. Une enquête cosy mais pas que... à découvrir bien sur
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La fille du temps

Je ne connaissais absolument pas cette autrice, j'avais juste entendu parler de cet ouvrage à cause de son sujet: la réhabilitation du roi anglais Richard III durant la Guerre des Deux Roses.



Quelle originalité ! L'inspecteur phare de Tey est bloqué sur un lit d'hôpital et par hasard il décide d'enquêter sur le vieux mystère des Princes de la Tour.



Le fait que l'on enquête des siècles après évite les écueils des romans historiques qui sont parfois trop modernes ou trop dans le parti pris.



L'enquête permet de prendre du recul loin de l'image de Shakespeare et autres.

Comme dit Cicéron Cui Bono? Et force est de constater que la seule personne qui ne profite pas de la disparition des garçons est bien le principal accusé.



C'est ce qui m'a toujours fasciné avec cette histoire présenté comme simple avec Richard comme seul accusé. Il est arrivé au pouvoir grâce à son extrême intelligence et un petit coté retors or cette disparition guère intelligente ne fait que soulever ses soutiens contre lui et arrange doublement son adversaire Tudor car Richard est le dernier représentant mâle de la branche York ce qui est bien pratique.

Ajoutons que Tudor a une mère qui a toujours cru en sa destiné royale et a toujours tout fait pour l'assurer et on obtient les ingrédients d'une enquête pas si simple.



Un roman court, sympathique et documenté qui évite de se noyer sous les informations historiques et a le mérite de donner un nouvel éclairage sur une affaire étrange et intrigante.

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La fille du temps

Comment fait-on lorsque l'on se trouve dans un pays non francophone et que l'on n'a plus rien à lire ? Damned ! J'ai fini par trouver dans l'hôtel un petit salon où se trouvaient plusieurs livres laissés par les clients, dans différentes langues, dont le français. A vrai dire, un seul livre en français : celui-là. Alors je me suis précipité dessus, heureux, car je fais partie de ces lecteurs invétérés que l'angoisse tenaille dès qu'ils sont sans livre à portée de main.

Donc, un roman policier par une auteure que je ne connais pas. Tout d'abord fortement intéressé par l'intrigue, ma curiosité s'amenuisait au fil des démêlés de ce pauvre inspecteur Grant avec les turpitudes de l'histoire anglaise du 16e siècle entre Richard III et Édouard VII. Richard III a-t-il vraiment fait tuer ses deux jeunes neveux ? Ayant encore l'esprit embrumé par la visite des vestiges monumentaux de la reconquête espagnole par les rois catholiques sur les Maures, j'ai eu bien du mal à m'y retrouver. L'intrigue piétine sans réellement me convaincre, ni accaparer mon intention. Je l'ai donc lu en diagonale, en attendant de me précipiter dans la première librairie sur mon chemin à mon retour en France.
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La fille du temps

j'ai adoré. Un livre qui sort un peu de l'ordinaire qui parle d'Histoire mais pas que car on décortique une partie de l'Histoire de l'Angleterre. J'ai trouvé très intéressant et surtout passionnant. Une très belle découverte. je redécouvre par ce livre l'Angleterre qui me passionne tant
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Elle n'en pense pas un mot

Les accusations graves, lorsqu’elles sont proférées par une jeune fille qui a tout d’une Bernadette Soubirous, sont les plus difficiles à réfuter, surtout lorsque, face à cette innocente jeune fille, se trouvent deux dames vivant seules et que tout le monde appellent "sorcières".



Nous sommes en 1948, Internet n’existe pas, les réseaux sociaux tels que nous les connaissons non plus, et pourtant, il existe des armes aussi puissantes : les journaux à ragots, les cafés du commerce, la médisance, radio "langues de vipères" et effet de meute. Oui, certaines existent toujours.



Comme se défendre face à des accusations graves de kidnapping et de mauvais traitements ? Que faire face à une jeune fille qui a tout d’une innocente, orpheline de guerre, à qui on donnerait le bon Dieu sans confession ?



Comment arriver à vivre normalement lorsque la presse de caniveau vous fait un procès à charge ? Comment prouver votre bonne foi, votre innocence, lorsque tout semble se liguer contre vous ?



Si vous êtes à la recherche d’un polar qui pulse, il faudra lire autre chose. Ce polar va à son rythme, il est assez lent, puisque l’enquêteur sera Robert Blair, l’avoué de miss Marion Sharpe, un avocat qui ne s’est jamais occupé de droit criminel et qui va, patiemment, tenter de trouver où se trouve la couille dans le potage.



Pour lui, Betty Kane, l’accusatrice, ment comme un arracheur de dents, mais comment le prouver ?



L’écriture de l’autrice est vieillotte (roman paru en V.O en 1948), contrairement à celle d’Agatha Christie (ceci n’est que mon avis perso), malgré tout, bien que j’aie été tentée de sauter des pages à un moment donné (on avançait encore moins vite), je ne l’ai pas fait, afin de ne rien rater de la campagne de misères et calomnies que la petite ville de Milford (où vivaient les dames Sharpe), a fait.



L’effet de meute, les ragots, les gens qui jugent et condamnent sans savoir… Tout cela est vieux comme le Monde et toujours contemporain. On se dit que même si ces dames sont acquittées par le tribunal, leur vie sera irrémédiablement fichue.



Le côté psychologique est bien traité, on se demande tout de même qui ment dans cette affaire, même si, sans trop se forcer, notre sympathie va tout de suite à la fille Sharpe et à sa mère, les deux accusées. L’autrice ne laisse planer aucun doute, tout son récit est tourné vers le fait qu’il faut innocenter les Sharpe.



Le procès n’est pas long et bien mené (je le signale pour les allergiques à la chose), une fois un détail capital porté à la connaissance d’une des parties.



L’inspecteur Allan Grant n’est pas l’enquêteur principal, comme dans les autres romans de cette série, mais j’ai apprécié le personnage de Robert Blair, bien qu’il soit un peu caricatural dans le rôle du chevalier au grand cœur, volant au secours de deux dames dont le seul tort est de vivre recluses. Il n’est pas le seul à être stéréotypés, malgré tout, dans l’ensemble, cela passe tout seul.



Vous l’aurez compris, rien de transcendantal dans ce policier, rien de trépidant et pourtant, cela reste un moment de lecture agréable, sans prise de tête, à lire entre deux romans plus puissants.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Jeune et innocent

Je vous parle d'un temps que les moins de 80 ans ne peuvent pas connaître car A shilling for candles est paru en 1936, adapté au cinéma en 1937 par Alfred Hitchcock. Avant la seconde guerre mondiale, les journaux quotidiens perdent peu à peu de leur importance, face à l'irruption de la radio, les femmes portent un costume de bain intégral et lorsque deux personnes souhaitent partager une information, elles n'échangent pas 3 682 messages journaliers via facebook ou sms, mais s'adressent un télégramme (oui, j'ai bien dit un télégramme), remis à domicile par le préposé de la poste. Une époque où les empreintes digitales se comparent à l'oeil nu, où le travail du graphologue se borne, en regardant une enveloppe ou un courrier, à décréter qu'il s'agit de l'écriture d'un homme ou d'une femme, où l'inspecteur bien éduqué, bien habillé, déguste pour son breakfast, un plat de rognons. Epoque culinairement bénie !





Joséphine Tey  raconte une histoire classique : un crime, un policier, des suspects, un coupable, découvert au terme d'une enquête. J'ai apprécié l'ambiance surannée, la langue maîtrisée, l'humour distillé à petites doses. Probablement est-ce dû à la période de sa parution, j'ai trouvé les dialogues légèrement lourds, un soupçon (normal dans un roman policier) trop explicatifs.





"A shilling for candles" est sorti pour la première fois en France en 1955, grâce à la collection Le Masque, sous le n° 522, avec pour titre Le maillot vert. Cette même collection l'a réédité en 1992, sous le n° 2094, sous le titre Jeune et innocent. Un roman qui n'a pas su pendant des décennies comment il s'appelait. La réédition de décembre 2014 par 10/18, dépoussière , et grâce à une jolie couverture, rajeunit une auteure, qui peut intéresser les lecteurs archéologues curieux de découvrir l'évolution du roman policier à travers les âges.
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La fille du temps

Le livre de Joséphine fait partie d’un sous genre en soi : celui où le héros est immobilisé pour une raison quelconque et se consacre tout entier à un mystère. Bien sûr on pense à fenêtre sur cour d’Hitchcock mais uniquement pour le procédé, pas sur le fond. En l’occurrence notre détective Grant, à partir d’une photo de Richard III mène l’enquête. Difficile à mon sens de parler de « roman policier » et de là à le mettre dans les meilleurs de la catégorie, il y a un pas…il s’agit plutôt d’un roman historique matinée d’une enquête à travers les âges. Deux choses m’ont gêné dans ce livre : d’une part, et ça c’est de ma faute, il faut une très bonne connaissance de l’histoire d’Angleterre pour se retrouver dans les méandres des Tudor, des Lancastre et des York. Grant et son ami américain Brent parlent souvent par allusion, comme si c’était des évidences…d’autre part, de manière corolaire au premier point (mais ça c’est moins de ma faute), j’ai du mal à faire la part entre la véracité historique et le roman. L’histoire vient contester la théorie officielle sur Richard III avant, quelques pages avant la fin, dire que tout cela était déjà très connu. Mais qu’est ce qui est vrai, qu’est ce qui ne l’est pas? Difficile à dire, Mme Tey n’étant pas historienne…
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La fille du temps

Vous aimez Shakespeare ? Vous vous intéressez à l’histoire, aux rois d’Angleterre, à l’époque du Moyen-Age et de la Renaissance ? Ce polar est fait pour vous. Si ce n’est pas le cas, je crains que vous n’y trouviez aucun intérêt. Hep, attendez cependant la fin de ma chronique avant de passer à autre chose ! :-)



Josephine Tey est une romancière britannique du début du XX eme siècle(1896-1951).

Ce roman est probablement son dernier puisqu’il a été publié en 1951.



Alan Grant est un inspecteur de Scotland Yard qui va profiter de son séjour à l’hôpital pour enquêter sur un personnage historique très controversé : Richard III



Tout part d’un portrait laissé sur son lit d’hôpital par une amie comédienne. Un portrait qui ne laisse pas deviner le personnage sanguinaire et malsain que l’on retient lorsqu’on a lu le « Richard III » de Shakespeare ou lorsqu’on se réfère aux manuels scolaires anglais. Personnellement, après lecture du drame historique de Shakespeare, j’en avais déduit que Richard III était une « belle ordure » !



En effet, il n’a pas laissé un bon souvenir. Même s’il n’a régné que deux ans (1483-1485), il est généralement qualifié comme l’usurpateur de la Couronne, ayant fait le nécessaire pour éliminer tous les prétendants à la succession d’Edouard IV. L’Histoire le tient pour responsable de la mort des deux jeunes fils d’Edouard IV, lesquels étaient les prétendants directs à la succession de leur père.



Aidé par des amis férus d’histoire, Alan Grant va effectuer une sorte d’enquête pour démêler le vrai du faux. En coupant différentes sources historiques établies soit du vivant de Richard III soit à des périodes postérieures, Alan Grant va partir à la recherche de la vérité historique qui n’est pas forcément celle écrite dans les manuels scolaires.



De toute évidence, Joséphine Tey a souhaité redorer le blason d’un roi maudit en faisant porter la responsabilité des assassinats à un autre grand personnage de l’histoire anglaise : HenriVII, le successeur de Richard III, le premier roi de la dynastie Tudor.



« The Daugter of time » (la fille du temps) est un vieux proverbe anglais qui signifie que la vérité est fille du temps.



Inutile de vous dire que j’ai passé beaucoup de temps a compulser l’arbre généalogique de cette époque, ce qui a constitué un excellent cours d’histoire.



Je dois cette lecture à Judith (Brooklyn by the sea) qui, ayant remarqué mon intérêt pour les drames historiques de Shakespeare, m’avait conseillé cette lecture pour avoir un autre regard sur ce roi. Je la remercie de ce choix pertinent.
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Elle n'en pense pas un mot

Josephine Tey a le goût des enquêtes anciennes. Elle actualise ici l’affaire Elizabeth Canning qui eut lieu en 1753. Elle reviendra d’ailleurs dans un passé plus lointain encor avec Richard III au XVème siècle.



Cette fois donc il s’agit d’une accusation de rapt et de sévices qu’aurait subis la jeune Betty, âgée de 15 ans, à l’encontre de Marion Sharpe et de sa mère. Scotland Yard la croit et enquête à charge. Mais l’inspecteur Allan Grant n’a ici qu’un rôle des plus anecdotique.

Car c’est l'avocat Robert Blair qui, jouant au détective amateur, va rechercher les preuves du mensonge qu’il présume de la gamine.

Les journaux à sensation s’en emparent, trop heureux de soulever l’indignation pour le cas de la malheureuse victime, angélique, comparée à Ste Bernadette. L’opinion prend fait et cause pour elle, on caillasse la maison des ‘sorcières’.

À quelques jours des assises, seul un miracle pourrait les sauver.



On se retrouve comme dans l’affaire d’Outreau, car une enfant ne peut mentir, voyons !

Le roman est assez court et se lit avec plaisir.

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La fille du temps

Je cherchais à lire ce roman depuis un bon bout de temps...

Passionné comme beaucoup d'êtres humains par les listes, énumérations et autres classements (Umberto Eco, Homère, Pérec et consorts), j'avais repéré ce titre en tête ou en bonne position de plusieurs palmarès des plus grands romans policiers de tous les temps. L'histoire d'un détective venant à bout d'une intrigue policière, immobilisé sur le lit d'une chambre d'hôpital, qui n'est pas sans rapport avec le personnage de "Fenêtre sur cour", la nouvelle adaptée par Hitchcock, n'était pas faite pour me déplaire, loin s'en faut. L'idée enfin de faire la vérité sur une histoire vieille de 5 siècles en réhabilitant le Richard III immortalisé par Shakespeare constituait un argument supplémentaire pour dévorer ce livre.

Peine perdue... j'ai mis une bonne semaine de vacances à venir à bout de ce roman. Ce n'est pas l'ambiance surannée du roman qui m'a rebuté, ni même les dialogues un peu guindés. J'ai trouvé malheureusement les personnages sans consistance, à commencer par le détective Alan Grant.

Aurais-je été happé par ce roman si j'avais lu auparavant la pièce de Shakespeare pour me mettre en tête la psychologie des personnages et les ressorts de l'intrigue ? Je ne le crois pas, tant les protagonistes de cette histoire m'ont paru lointains, désincarnés, spectraux...
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