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Critiques de Josephine Tey (94)
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Jeune et innocent

🏊‍♀️🧩Second volet des enquêtes de l'inspecteur Alan Grant.🧩🏊‍♀️





À Wescote, les journées se déroulent paisiblement et lascivement. Certes, à la période des impôts, quelques hommes se jettent des falaises au lieu de subir le déshonneur. Alors, retrouver le corps d'une baigneuse en plein automne n'a rien d'extraordinaire. Encore une question d'inconscience, de stupidité pour le sergent Potticary qui la découvre.

Seulement, un bouton arraché retrouvé mêlé à ses cheveux fait pencher la balance pour un meurtre. Et pour couronner le tout, la baigneuse n'est autre que Christine Clay, star de cinéma internationalement connue. Les autorités du coin décident de faire appel à Scotland Yard qui envoie sur place l'inspecteur Alan Grant. Ce dernier, focalise immédiatement ses investigations sur Robert Tisdall, un homme résidant chez la victime sans la connaître... Du louche tout cela non ?





Quel plaisir de se replonger dans l'univers littéraire de Joséphine Tey et de retrouver l'inspecteur Alan Grant rencontré lors de la lecture du précédent tome, à savoir Le monogramme de perle. À titre indicatif, ces livres peuvent être lus dans l'ordre désiré. J'apprécie juste de les lire dans leur ordre de parution afin de voir (ou pas) l'évolution des personnages dans le temps.





Cette nouvelle enquête est assez classique avec un meurtre, des suspects, un inspecteur vedette, de nombreuses pistes et une résolution inattendue. Une recette qui paie puisque le récit est réussi, l'intrigue passionnante, les personnages captivants et l'ensemble sympathique.

Sorti dans les années 30, ce roman a été publié aux prémisses des romans policiers et y forgeant les codes connus et utilisés pas tous.





Personnellement, ce n'est pas tant l'enquête qui m'a captivée, mais l'ambiance désuète d'antan avec les télégrammes pour communiquer, les cartes de visite pour se présenter chez un tiers, le respect des classes sociales dans les interrogatoires où un riche est traité avec douceur et indulgence alors qu'un simple humain est accusé et jeté en prison. Une vraie plongée dans l'ambiance d'avant-guerre assez sympathique.





Côté enquête, nous avons une investigation en deux temps. La première partie est à charge contre Robert Tisdall avant qu'un élément ne vienne remettre en question les investigations de l'inspecteur. La seconde partie est plus classique avec une enquête menée de zéro et pléthore de suspects possibles à innocenter.





Un classique à découvrir ou à lire.🥰

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Elle n'en pense pas un mot

⚖️🏘Troisième enquête de la série Allan Grant cependant, chacune des enquêtes peuvent être lues indépendamment les unes des autres. 🏘⚖️





Milford est une petite bourgade tranquille et sans histoire. Le temps s'y écoule tranquillement au gré des habitudes prises par chacun. Dans le cabinet d'avocats de la ville, Robert Blair rêvasse devant son thé quotidien accompagné de petits sablés lorsque le téléphone résonne dans son bureau. À l'autre bout du fil, Marion Sharpe le pris instamment de se rendre chez sa mère et elle dans leur maison nommée The Franchise. Arrivé sur place, Robert Blair est saisi d'étonnement par la présence d'autres personnes dans le salon dont l'inspecteur Allan Grant. Ce dernier accuse les dames Sharpe d'avoir séquestré et roué de coups Betty Kane, jeune demoiselle d'à peine 16 ans pendant près de 15 jours. Le témoignage de la petite est saisissant de détails...

Robert Blair décide de prendre sa tache de défenseur à coeur et de mener l'enquête afin de rétablir l'honneur des dames Sharpe....





Ce troisième opus est un peu spécial. D'une part, le personnage d'enquêteur principal n'est pas l'inspecteur Allan Grant mais l'avocat, Robert Blair. L'inspecteur quant à lui ne fait que de rares apparitions pour donner quelques répliques et apporter au récit la sphère administration policière. Ensuite, cette histoire est basée sur une histoire vraie survenue après la Seconde Guerre mondiale où Elizabeth Canning, jeune servante aurait été enlevée puis séquestrée par des femmes. Cette enquête avait déchainé le public à l'époque provoquant la scission de la population en deux clans opposés.





Pour en revenir au récit, j'avoue être quelque peu déçue par l'ensemble. L'absence de l'inspecteur d'une part gâche un peu l'effet stimulant que ses réparties et son humour apportent au récit. Dans cette nouvelle intrigue, le récit est essentiellement centré sur le personnage de Robert Blair décidé à mener son enquête au bout.



Ensuite, soyons francs, ce récit manque de point de vue. Dès le début, l'auteur nous donne la déposition de Betty Kane, la jeune fille puis, nous suivons la manière dont l'avocat aidé de quelques amis s'échine à démonter les détails point par point. Ici, il n'est pas question de doutes possibles, de jeu de révélation ou autre pour dynamiser le récit. Joséphine Tey se contente de prendre parti pour les Sharpe et de nous mener sur les pistes permettant de le prouver.



Cet angle de vue rend le récit fade et tant attendu. J'aurai aimé une révélation à la Anne Perry où l'auteur nous promène sur diverses pistes avant de nous asséner brutalement une autre piste insoupçonnée. Dommage...





Concernant les personnages, ils sont assez caricaturaux. Entre les dames Sharpe mère et fille, vivant en recluse dans leur maison et ne parlant à personne ; Robert Blair comme sauveur de la situation au grand coeur prêt à tout pour sauver Miss Sharpe par amour ; son cousin Nevil, doux rêveur qui d'un coup de réveille un matin avec l'envie de prouver l'innocence des dames ; le garagiste extrêmement disponible qui accepte de rendre de nombreux services... Bref, une belle panoplie de personnages stéréotypés.

L'auteur aurait pu apporter une dimension encore plus palpitante au récit en mettant plus en avant le personnage de Betty Kane, accusatrice qui ne joue un rôle qu'au début et à la fin du récit sans plus. C'est dommage de voir ce personnage si important être relégué à une place si statique alors qu'il aurait pu apporter tant.





Dans l'ensemble, ce roman s'inscrit dans le policier typiquement anglais des années 30. Certes, ce n'est pas mon préféré de l'auteur pour les raisons citées plus haut mais j'ai cependant passé un agréable moment de lecture. A vous de vous faire une opinion.😊

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Le monogramme de perles

🎭🗡Première enquête de l'inspecteur Allan Grant.🗡🎭





Devant le théâtre Woflington, comme tous les soirs, le public fait la queue afin d'assister à la représentation de Didn't You Know ?, pièce dont la star, Ray Marcable est la vedette pour la dernière fois avant de prendre un paquebot pour l'Amérique. Mais un soir, le spectaculaire n'a pas lieu sur la scène, mais dans la file d'attente. Un des spectateurs est en effet assassiné à l'aide d'un poignard. L'inspecteur Grant n'a que peu d'éléments pour mener son enquête...





Cette auteur m'a été conseillée par mon libraire (Mathieu). 😘 Aimant lire de temps à autre des policiers à l'ancienne où l'hémoglobine n'est pas mise en avant, où la surenchère d'horreur n'est pas le fil conducteur du récit, je me suis laissé convaincre. Le ressenti est plutôt positif même si l'enquête de ce roman m'a fait à plusieurs fois tiquer par sa nonchalance.





Le monogramme de perle a été écrit à la fin des années 20. Les éditions 10/18 comme toujours, ont eu l'excellente idée de le publier dans leur collection Grands Détectives. Ce roman policier s'inscrit dans le genre de l'époque avec un roman à énigmes avec un inspecteur utilisant son instinct, son ressenti pour mener l'enquête. Cela amène d'ailleurs des scènes farfelues qui peuvent choquer de nos jours les lecteurs avec des analyses scientifiques "au pif" où l'enquête est menée sur des stéréotypes raciaux, sociaux, ethniques ; les preuves sont interprétées comme elles viennent. C'est choquant, mais drôle aujourd'hui.





Dans tous les cas, Joséphine Tey est une valeur sûre. Cette première enquête est bâtie sur une intrigue percutante et posée avec intelligence. Le final n'est pas abrupt comme dans certaines enquêtes, mais méticuleusement posé, ce qui apporte une crédibilité au récit.





Enfin, le personnage de l'inspecteur Grant est plutôt sympathique. Cet inspecteur aimant son travail au sein de la police, très critique vis à vis de lui même. Il base ses enquêtes sur son flair, ce qui apporte aux enquêtes une vision toute personnelle, aux antipodes parfois de l'opinion de la majorité. Cette intuition est cependant à double tranchant, car bien qu'il puisse résoudre des crimes, sa conscience ne le lâche pas tant que chaque élément ne coïncide pas avec tous les indices.





Pour conclure, une superbe découverte ! Tant par la qualité du récit que l'ambiance retranscrite.❤️❤️

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La fille du temps

J’ai jeté mon dévolue sur ce livre pour une unique raison. Il est en tête du classement des meilleurs romans policier de tous les temps établi en 1990 par la crime writer’s association. Ça vaut ce que ça vaut  évidemment ! La liste datant de plus de trente ans et ne comprenant que des romans anglophones. Mais cela a eu le don de titiller mon envie car si je connais Raymond Chandler, John Le Carré, Agatha Christie, Daphné du Maurier (les suivants sur la liste), je ne connaissais pas Joséphine Tey qui place deux livres dans le top eleven.

La fille du temps est une oeuvre qui se lit très vite. Un peu plus de 200 pages pour une intrigue somme toute assez originale. L’inspecteur Grant est cloué sur son lit d’hôpital et ce policier hors pair (évidemment!) dispose d’un don pour déceler le caractère des gens d’après leurs portraits. Et, pour tromper l’ennui, sa (future) petite amie lui a apporté des livres d’histoire. Devant un portrait de Richard III, il s’étonne ? Son flair lui suggère que ce personnage est un bon gars. Or, ce « bon gars » a fait assassiner ses neveux dans la Tour de Londres pour s’emparer du trône. Les historiens et Shakespeare en ont fait un des pires rois de tous les temps. Sûr de son flair, l’inspecteur mène l’enquête depuis son lit aidé de son amie qui vadrouille à droite et à gauche à la recherche des documents et des informations. Qui était Richard ? Qui en a fait un monstre ? Pourquoi ? Qui a tué ses neveux si ce n’est pas lui ? ...

Joséphine Tey réalise une enquête historique déguisée en intrigue policière. Et on ne peut même pas lui faire le reproche de fleurter avec un genre très à la mode (le polar historique), son œuvre datant de 1951. Ne serait-ce pas elle, d’ailleurs, qui pourrait se targuer d’être à l’origine de ce genre littéraire dont, j’avoue, je suis assez friand !

Toujours est-il qu’après 2 à 3 heures de lecture, on sort plutôt ravie en refermant le livre. Le rythme de l’histoire, comme souvent les romans policiers de cette époque, est rapide, dynamique, sans digression, concentré sur l’essentiel, à la Agatha Christie. Pas de course poursuite, pas de suspense véritable, mais une enquête et des « preuves » assez troublantes qui ont le mérite de réfléchir sur ce qu’est l’histoire. Et de se rappeler que ce n’est pas une science exacte et qu’elle est écrite par les vainqueurs pour leur propre intérêt.

Si vous aimez l’histoire et les cosy mysteries, ce livre est donc fait pour vous. Maintenant, de là à le classer numéro un des meilleurs romans policiers de tous les temps !
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La fille du temps

J'apprécie depuis longtemps les romans policiers et les romans historiques. Il s'avère que celui-ci conjugue les deux. Rien de nouveau sous le soleil, me direz-vous, puisque la grande tendance de ces dernières années est justement là. Oui, bien sûr, mais lorsqu'on sait que cette romancière écossaise, dont le vrai nom est Elizabeth Mackintosh, a écrit ce bouquin en 1951, on en reste pantois.



L'histoire est pour le moins originale : L'inspecteur Alan Grant est cloué dans sa chambre d'hôpital à la suite d'un accident : lancé à la poursuite d'un voleur, sur les toits, il était tombé dans une trappe. Selon lui, c'était "le comble du grotesque, l'abîme de la dérision, le zénith de l'absurdité". Et que faire en quatre murs, si ce n'est détailler les peintures du plafond ou le personnel soignant ? Voyant son ennui, Marta Hallard, une amie (qui avait quelques vues sur lui), arriva un beau jour avec, dans un sac, un tas de gravures et de reproductions de tableaux. Les visages représentaient tous des personnages historiques ayant un mystère. Puisque l'inspecteur ne pouvait pas mener une enquête physiquement, il le pouvait moralement. Et voilà comment l'histoire en elle-même débute. Grant va porter son dévolu sur Richard III et remettre en cause toutes les thèses historiques. Richard III avait-il fait réellement assassiner ses neveux ?



Bien évidemment, si ce roman remporta un franc succès, les Historiens, quant à eux, n'eurent pas le même avis. Il faut avouer qu'ils ne sont pas gâtés et que leur image est rudement mise à mal. L'enquête est passionnante et le ton, saupoudré d'humour, rend la lecture agréable.


Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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La fille du temps

Comment fait-on lorsque l'on se trouve dans un pays non francophone et que l'on n'a plus rien à lire ? Damned ! J'ai fini par trouver dans l'hôtel un petit salon où se trouvaient plusieurs livres laissés par les clients, dans différentes langues, dont le français. A vrai dire, un seul livre en français : celui-là. Alors je me suis précipité dessus, heureux, car je fais partie de ces lecteurs invétérés que l'angoisse tenaille dès qu'ils sont sans livre à portée de main.

Donc, un roman policier par une auteure que je ne connais pas. Tout d'abord fortement intéressé par l'intrigue, ma curiosité s'amenuisait au fil des démêlés de ce pauvre inspecteur Grant avec les turpitudes de l'histoire anglaise du 16e siècle entre Richard III et Édouard VII. Richard III a-t-il vraiment fait tuer ses deux jeunes neveux ? Ayant encore l'esprit embrumé par la visite des vestiges monumentaux de la reconquête espagnole par les rois catholiques sur les Maures, j'ai eu bien du mal à m'y retrouver. L'intrigue piétine sans réellement me convaincre, ni accaparer mon intention. Je l'ai donc lu en diagonale, en attendant de me précipiter dans la première librairie sur mon chemin à mon retour en France.
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La fille du temps

So charming ! J'ai adoré cette enquête so british !

L'inspecteur Grant s'ennuie au fond de son lit d'hôpital. Pour le distraire, une amie lui apporte des portraits à étudier (une occupation comme une autre), dont celui du... terrible Richard III, qui lui fait pourtant bon effet (et l'inspecteur ne se trompe jamais). Troublé, il décide de mener l'enquête sur ce roi si détesté, à grands renforts de livres (internet n'existe pas encore) et de télégrammes, pour trouver la vérité sur ce personnage.

Bien qu'écrit en 1951, ce court roman a conservé une fraîcheur et un pétillement indéniables : c'est léger, drôle, savoureux, intelligent : quel plaisir de lecture ! Josephine Tey parvient à nous entrainer dans les tourments de l'Histoire anglaise du XVème siècle, à travers les multiples récits contradictoires des différents historiens, sans que l'on s'ennuie un seul instant. Au contraire, l'intrigue est palpitante, et l'enjeu est important : il en va de l'honneur d'un homme, accusé notamment d'avoir fait assassiner ses deux jeunes neveux pour prendre le trône ! Est-il vraiment coupable ? Pourquoi tant de haine à son égard ? C'est ce que Grant va essayer de comprendre, sans bouger de son lit.

C'est une enquête passionnante, et pour le moins originale, qu'il serait dommage de rater, pour peu que l'on soit féru d'Histoire ET de littérature (le bonheur absolu).

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Jeune et innocent

Adapté par Hitchcock en 1937; jeune et innocent est le second volet de la série Inspecteur Grant écrit par Joséphine Tey.

Ce roman figure avec raison dans la liste Cosy Crime établie par GabySensei. C'est un pur bijou de la littérature policière de l'entre deux-guerres et l'auteure manie habilement intrigue, étude de la société anglaise, humour bien sûr et d'innombrables péripéties qui tiennent en haleine le lecteur.

Une fort jolie femme est retrouvée noyée non loin de la maison dans laquelle elle s'est installée pour quelques jours, la présence d'un bouton dans sa chevelure atteste qu'il y a eu lutte et donc que cette mort est suspecte.

L'inspecteur Grant a beaucoup à faire, ne compte pas ses heures, arrête un suspect mais est-ce le bon?

Mêlant astucieusement l'enquête policière, la course au scoop de la presse people, le monde artistique, cinéma, théâtre en quête de reconnaissance et la gentry campée sur ses privilèges acquis de longue date , Joséphine Tey capte son lecteur. Une enquête cosy mais pas que... à découvrir bien sur
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La fille du temps

Un mot pour ce bouquin : passionnant !



Et je vous dis ça alors que je suis une triple buse en histoire d'Angleterre, à part Henri VIII, Richard Coeur de Lion et Jean sans terre, et le roi Arthur (euh, il a existé, lui ? je ne crois pas, j'aurais tendance à dire que c'est une légende...), vraiment une grosse busasse... Quand bien même cette histoire est inextricablement liée à celle de France, d'ailleurs...



Bref, ce petit bouquin est génial. Sachant qu'il a été publié en 1951, c'est à dire bien avant la réhabilitation tardive de Richard III, voilà qui met une bonne baffe aux historiens trop confiants dans leurs prédécesseurs payés par les rois qui les ont fait vivre. Or Henri VII et son fils Henri VIII, sont pas les types les plus sympathiques de l'histoire d'Angleterre, c'est même à cause de ça que je connais mieux Henri VIII que les autres, lol ! Et ils ont tellement fait le ménage dans leurs concurrents à la royauté que c'est eux qui ont écrit l'histoire avant et après eux. Pas le genre de mecs que je préfère, à dire vrai...



Donc je ne dirai rien de plus de l'intrigue, mais sachez qu'amateurs d'enquêtes et d'histoires devraient se trouver comblés, comme je l'ai été, par cette lecture ! Il y a en plus des tableaux généalogiques fort utiles, car bien sûr, cousinages et entrecroisages familiaux sont assez compliqués, comme partout ailleurs en Europe !

Ils sont placés en début de bouquin, et ils "affolent" (du moins moi ils m'ont affolée) par le nombre de "personnages" qu'ils impliquent, mais finalement, tout ça est extrêmement clair, une façon vraiment au top d'apprendre un bout d'histoire (et quelques autres, car le "Tonypandy" c'est un truc dont je n'avais jamais entendu parler. Avec un Trump aux US, on n'est pas près d'en sortir, de ce genre de trucs, d'ailleurs...



Il y a de quoi demeurer achement dubitatif devant les écrits des historiens, quels qu'ils soient... Je pense que leur volonté "d'objectivité" n'est que somme toute très récente et que ceux des siècles précédents n'ont écrit que ce qu'on leur a dit d'écrire, point barre.

Comme le dit Grant, c'est dans les écrits "non destinés à L Histoire" qu'on trouve la vérité. (livres de comptes, archives des villes etc).



Bref, c'est un très bon bouquin, j'ai adoré !

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La fille du temps

Petit régal! L'inspecteur Grant se retrouve "tout cassé" dans un lit d'hôpital ! Poursuivant un malfaiteur il est tombé dans une trappe ... pas très glorieux pour un inspecteur renommé du Yard mais le pire c'est l'ennui , il a beau contempler le plafond, les jours , les heures, les minutes, les secondes s'écoulent de plus en plus lentement . Heureusement son amie, la splendide comédienne Marta Hallard, lui sauve la mise en lui suggérant de s'occuper en essayant de solutionner les énigmes de l'histoire non résolues . Pour cela elle lui apporte une collection de portraits , Grant est devenu un physionomiste de talent. le voilà tout d'un coup en arrêt devant un portrait , l'homme lui parait être habitué à avoir de grandes responsabilités, "scrupuleux, tourmenté; sans doute un de ces gens qui recherchent toujours la perfection et s'épuisent à cette recherche, qui sont à l'aise dans les grands desseins et achoppent sur les détails". A sa grande stupéfaction il s'agit de Richard III cet homme exécré qui, pour s'emparer du trône, n'a pas hésité à faire assassiner ses neveux !!! Intrigué, mis en défaut dans son aptitude à décrypter les physionomies, il va se plonger dans une enquête minutieuse aidé par Brent Carradine , étudiant américain en histoire. ....

Originale enquête historique menée par un brillant inspecteur du Yard alité avec toute la pugnacité et la méthode d'une enquête de police , témoins à charge et témoins de la défense, preuves ,conpte rendus d'époque et non ceux écrits d'après les dires de contemporains. Bref c'est une enquête qui m'a passionnée . Publié en 1951 La fille du temps de Joséphine Tey- alias Elizabeth Mac-Kintosh- est devenu l'un des grands classiques de la littérature policière et n'a certainement pas fait l'unanimité dans le monde des historiens ..
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Elle n'en pense pas un mot

Joséphine Tey est une auteure écossaise des années 1930/50. Auteure de théâtre, elle a aussi crée le personnage de l'inspecteur Grant de Scotland Yard. J'ai découvert il ya quelques années La fille du temps , sans doute le titre le plus connu de la série , j'étais curieuse de découvrir un autre tome de la série chiné sur une brocante.

Elle n'en pense pas un mot s'inspire d'une histoire vraie qui a fait beaucoup de bruit en son temps. Une jeune fille bien sous tout rapport, au regard d'ange à qui l'on donnerait le bon dieu sans confession, accuse deux femmes, la mère et la fille, de l'avoir kidnappée, séquestrée, battue pour la contraindre à devenir leur bonne ...

Son histoire tient la route mais :"Une histoire peut être vraisemblable, sans être vraie.. "p64

Joséphine Tey brosse un tableau sans concession d'une petite ville d'Angleterre, en 1948. Commérages, prises de position incontrôlées et incontrolables...les choses ont elles vraiment changé? j'en doute.....

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La fille du temps

J’ai découvert ce roman de Josephine Tey, auteure anglaise (1896-1952) qui avait plus d’une corde à son arc. Elle a d’abord publié sous pseudonyme masculin de la poésie et du théâtre avant d’écrire six romans, dont le deuxième voit apparaître le personnage de l’inspecteur Grant. Cet opus n’est pas le premier de la série mais cela importe peu.



Le théâtre est présent ici aussi puisque c’est une de ses amies, Marta Hallard, actrice élégante, qui lui apporte une série de portraits alors qu’il est cloué sur son lit d’hôpital. Leur point commun ? Tous les personnages portent une énigme à résoudre. Parmi eux, celui de Richard III, le roi le plus cruel de l’Angleterre, à la fin du 15è siècle, en pleine guerre des Deux Roses. C’est Shakespeare (et après lui de nombreux historiens et manuels scolaires) qui l’a dit : Richard a été jusqu’à assassiner ses neveux enfermés à la Tour de Londres (les fils d’Edouard IV) pôur accéder au trône avant de mourir trois ans plus tard à la bataille de Bosworth (non loin de Leicester) après un règne réputé épouvantable.



Avec l’aide d’un jeune Américain, l’inspecteur Grant va se lancer le défi de démonter cette réputation et même de rétablir la vérité historique. Grant pilote l’enquête depuis son lit d’hôpital tandis que Brent Carradine mène les recherches au British Museum. Ils n’examinent que les faits, les documents historiques, les témoins directs et se demandent sans cesse à qui a profité le crime (le meurtre des deux petits princes). Honnêtement, je suis parfaitement incapable de vous retracer le cours de cette enquête à travers les siècles (une chatte n’y retrouverait pas ses jeunes dans ce fouillis de cousins, enfants légitimes ou bâtards, descendants de Tudor, York ou Lancastre) mais je vous assure que c’était assez passionnant à suivre (en seulement 218 pages).



Josephine Tey a été saluée mais aussi très fortement critiquée pour ce roman assez audacieux. Difficile de déboulonner des convictions si profondément ancrées dans « l’imaginaire » national anglais ! Elle le fait avec le flegme et l’humour typiquement britanniques. Après cette lecture, vous ne lirez plus vos livres d’histoire avec autant de confiance !
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Elle n'en pense pas un mot

Les accusations graves, lorsqu’elles sont proférées par une jeune fille qui a tout d’une Bernadette Soubirous, sont les plus difficiles à réfuter, surtout lorsque, face à cette innocente jeune fille, se trouvent deux dames vivant seules et que tout le monde appellent "sorcières".



Nous sommes en 1948, Internet n’existe pas, les réseaux sociaux tels que nous les connaissons non plus, et pourtant, il existe des armes aussi puissantes : les journaux à ragots, les cafés du commerce, la médisance, radio "langues de vipères" et effet de meute. Oui, certaines existent toujours.



Comme se défendre face à des accusations graves de kidnapping et de mauvais traitements ? Que faire face à une jeune fille qui a tout d’une innocente, orpheline de guerre, à qui on donnerait le bon Dieu sans confession ?



Comment arriver à vivre normalement lorsque la presse de caniveau vous fait un procès à charge ? Comment prouver votre bonne foi, votre innocence, lorsque tout semble se liguer contre vous ?



Si vous êtes à la recherche d’un polar qui pulse, il faudra lire autre chose. Ce polar va à son rythme, il est assez lent, puisque l’enquêteur sera Robert Blair, l’avoué de miss Marion Sharpe, un avocat qui ne s’est jamais occupé de droit criminel et qui va, patiemment, tenter de trouver où se trouve la couille dans le potage.



Pour lui, Betty Kane, l’accusatrice, ment comme un arracheur de dents, mais comment le prouver ?



L’écriture de l’autrice est vieillotte (roman paru en V.O en 1948), contrairement à celle d’Agatha Christie (ceci n’est que mon avis perso), malgré tout, bien que j’aie été tentée de sauter des pages à un moment donné (on avançait encore moins vite), je ne l’ai pas fait, afin de ne rien rater de la campagne de misères et calomnies que la petite ville de Milford (où vivaient les dames Sharpe), a fait.



L’effet de meute, les ragots, les gens qui jugent et condamnent sans savoir… Tout cela est vieux comme le Monde et toujours contemporain. On se dit que même si ces dames sont acquittées par le tribunal, leur vie sera irrémédiablement fichue.



Le côté psychologique est bien traité, on se demande tout de même qui ment dans cette affaire, même si, sans trop se forcer, notre sympathie va tout de suite à la fille Sharpe et à sa mère, les deux accusées. L’autrice ne laisse planer aucun doute, tout son récit est tourné vers le fait qu’il faut innocenter les Sharpe.



Le procès n’est pas long et bien mené (je le signale pour les allergiques à la chose), une fois un détail capital porté à la connaissance d’une des parties.



L’inspecteur Allan Grant n’est pas l’enquêteur principal, comme dans les autres romans de cette série, mais j’ai apprécié le personnage de Robert Blair, bien qu’il soit un peu caricatural dans le rôle du chevalier au grand cœur, volant au secours de deux dames dont le seul tort est de vivre recluses. Il n’est pas le seul à être stéréotypés, malgré tout, dans l’ensemble, cela passe tout seul.



Vous l’aurez compris, rien de transcendantal dans ce policier, rien de trépidant et pourtant, cela reste un moment de lecture agréable, sans prise de tête, à lire entre deux romans plus puissants.


Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Jeune et innocent

Etrange roman, que j’ai lu comme une curiosité : sa parution date du milieu des années 30. Il a un petit côté désuet charmant, mais fourmille aussi d’étonnantes petites touches modernes.

Cela commence comme dans un roman d’Agatha Christie. Une jeune femme est retrouvée noyée par un matin brumeux. A l’inspecteur Grant de découvrir comment cette excellente nageuse a pu être assassinée. Un inspecteur qui s’implique jusqu’à la moëlle dans son enquête. Beaucoup moins caricatural que le détective belge moustachu, l’inspecteur Grant porte en lui les prémisses d’enquêteurs de nombreux romans policiers. A travers ses investigations, l’auteur aborde la problématique des puissants, sur qui la police ne peut enquêter, mais aussi la fatigue des enquêteurs et leurs nombreuses nuits blanches.

Plus rafraichissante est la jeune Erica : fille de policier, elle se met en tête d’aider les enquêteurs chevronnés avec des méthodes peu orthodoxes. Sa présence donne de l’air à une enquête qui pourrait sans elle se révéler très étouffante.

Joséphine Tey impose son propre rythme, ses propres ambiances. La campagne anglaise et ses beaux cottages, un milieu artistique et tellement superficiel qu’il en devient cruel : tout un univers captivant. La résolution de l’énigme est classique mais bien trouvée.

Une bonne pioche de bouquinerie !

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La fille du temps

De l'avis d'un bon nombre de personnes, y compris Winston Churchill, La Fille du temps est l'un des meilleurs romans policiers, si ce n'est le meilleur, de tous les temps.

Peut-être était-ce le cas dans les années cinquante, mais aujourd'hui, je ne pense pas que ce soit le cas.



Bien sûr, dire qu'un roman est le meilleur demande un avis très subjectif. C'est LA question piège, celle qu'il ne faut jamais poser à un repas de famille, tout comme "quelle est la meilleure série de tous les temps?" ou "le meilleur film de tous les temps?".

Ce que j'en dis, c'est que vous vous ferez votre propre opinion à ce sujet.



En revanche, ce dont je suis sûre et certaine c'est que La Fille du Temps est un agréable roman, que j'ai pris beaucoup de plaisir à lire. Le style d'écriture est simple, fluide, les personnages so british. Bref, tout ce que j'aime. Et l'histoire? Eh bien, je peux dire que Joséphine Tey s'est attaquée à un sacré morceau : la légende de Richard III.



Je ne sais pas vous, mais la seule chose dont je me souvenais à propos de lui était qu'il avait assassiné ses deux neveux pour prendre le pouvoir...ah oui, et qu'il avait demandé un cheval lors d'une bataille (merci Shakespeare).

Dans ce roman, Alan Grant (dont j'ai appris qu'il était un personnage récurrent de l'auteur), inspecteur de Scotland Yard, se trouve à l'hôpital. Et il s'ennuie...profondément. Un jour, une de ses amies lui amène toute une série de photos de personnages célèbres pour l'occuper. Car Grant est un physionomiste à ses heures perdues. Il tombe sur une photo d'un homme inconnu, dont il trouve le visage intéressant. Et cet homme...c'est Richard III.



Pour les anglais, Richard III c'est LE type le plus affreux de la terre. Un criminel, un scélérat, un arriviste...les qualificatifs ne manquent pas pour le désigner. Mais notre bon inspecteur trouve que Richard a une tête beaucoup trop sympathique pour être un criminel...et le voici qui devient obsédé par l'histoire de ce roi, au point de vouloir refaire son procès et surtout d'élucider un des plus grands mystères de l'Angleterre du quinzième siècle : qui a vraiment tué les des neveux de Richard III?



Pour ceux qui ne connaissent pas ou très peu l'histoire anglaise, La Fille du Temps est un livre vraiment passionnant. Et les fondus d'histoire ne pourront qu'aimer ce livre, également.

Certes, vous me direz certainement : quel intérêt de lire un livre sur une affaire criminelle vieille de près de cinq cent ans, alors que tous les protagonistes sont morts? Et bien je vous répondrais que c'est à vous de voir.

J'ai adoré ce roman parce que c'est tout à fait mon style de lecture. J'adore l'histoire, j'adore les romans policiers et j'adore les polars à l'anglaise. Si vous êtes comme moi, vous ne pourrez qu'aimer ce livre. Sinon, de deux choses l'une : ou vous détestez ce genre de roman, et je vous invite à passer votre chemin, ou le polar n'est pas votre tasse de thé, mais vous n'avez rien contre à la base, et dans ce cas, je vous invite à céder à la curiosité. Ce livre est tellement court et facile à lire.



Autre chose : pour ceux qui, comme moi, ont lu les Martha Grimes, je vous conseille de lire La Fille du temps. Je pense que vous ne serez pas trop dépaysés et que vous trouverez même des similitudes dans les personnages à commencer par le flegmatique mais néanmoins brillant inspecteur Grant, qui nous rappelle sans conteste notre bien-aimé Richard Jury.



Enfin, petite anecdote que j'ai découvert en m'intéressant de près à l'histoire de Richard III : il se trouve que Georges R Martin s'est inspiré de son histoire pour écrire Game of Thrones.

Maintenant, je comprends pourquoi!



Mais je m'égare, je m'égare. Donc, en résumé (parce que je sais, j'écris, j'écris et après avoir lu la fin de la critique, vous avez certainement oublié tout le début) :

- Est-ce le meilleur roman policier de tous les temps? Pour moi non, mais à vous d'en juger.

- Faut-il le lire? OUI, mille fois oui. C'est un très bon livre, facile à lire, extrêmement agréable, encore plus si vous raffolez des romans policiers à l'anglaise.
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La fille du temps

Mon premier coup de cœur de l'année est pour ce polar écrit en 1951. Ici pas de policier alcoolique, dépressif, croulant sous un passé douloureux. Juste un flic qui s'ennuie comme un rat mort sur son lit d'hôpital. L'inspecteur Grant aime observer les visages des gens, leurs expressions et ce qu'elles révèlent sur eux. Ce portrait de Richard III apporté par une amie le chiffonne: il a l'air pensif, malheureux, malade dit le personnel soignant, "d'un juge" dit un sergent, tous questionnés par Grant. De là, celui-ci cherche à comprendre comment ce portrait a pu servir de modèle au Richard III de Shakespeare, bossu, cruel et assassin de ses deux jeunes neveux, le roi le plus honni de l'histoire scolaire du Royaume-Uni - même devant Henri VIII et ses épouses. La méthode policière rejoint ici la méthode historique pour rendre justice à qui la mérite. Ce roman illustre une querelle historiographique encore présente au Royaume-Uni. J'ai beaucoup aimé.
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La fille du temps

Depuis que je l'ai rencontré au gré des romans et des livres d'Histoire, j'ai toujours eu un faible pour Richard III, malgré Shakespeare (oui!), un faible mêlé de compassion.

Le roi maudit n'est pas loin, dans mon imagerie, du héros romantique et tourmenté, incompris des siens et de l'Histoire.

Maigre, brun, ténébreux (je l'imagine avec un de ces regard... un regard de braises à se pâmer aussi sec) il est certainement moins sympathique que son frère, le séduisant Edward IV mais il m'a toujours paru bien plus intelligent. Trop en tout cas pour s'abaisser à tuer ses neveux...

Je n'y peux rien, je n'y crois pas moi à cette histoire, et j'ai pris fait et cause pour le vilain petit canard de la famille d'York qui me fascine résolument et qui ne m'aurait sans doute pas laisser de marbre si j'avais été membre de sa cour.



Et puis, je n'aime pas les premiers Tudor. Henry VII ne m'inspire pas plus de confiance que son royal rejeton.



Forcement, quand on m'a parlé de "La Fille du Temps", je me suis ruée dessus et comme j'ai bien fait.



Jugez plutôt: l'inspecteur Grant est tombé dans une trappe alors qu'il poursuivait un cambrioleur. S'ensuit pour ce dernier de longs mois d'immobilisation à l'hôpital et il s'ennuie. Dieu qu'il s'ennuie! Le désœuvrement le rend grincheux, les livres que lui ont apporté ses amis pour le distraire ne trouvent pas plus grâce à ses yeux que les deux infirmières qui s'occupent de lui.

Un jour, une de ses amie, comédienne, a une idée de génie: elle lui apporte toute une série de portraits historiques, chacune des personnalités représentées ayant un rapport avec un mystère historique. Marta espère ainsi occupé l'inspecteur de plus en plus taciturne.

Parmi les reproductions se trouve une reproduction d'un portrait de Richard III, roi auréolé d'une aura sinistre, sanglante… Etrangement et alors que tout semble avoir été dit sur celui qui donnait son royaume pour un cheval avant de succomber à Bosworth, c'est sur lui que choisit de se pencher Grant. Lui non plus, il ne la sens pas cette histoire de tueur d'enfants. De plus son flair est infaillible et l'homme du portrait lui est sympathique.



Avec l'aide d'un charmant étudiant américain, l'homme de l'art entreprend de rouvrir le dossier Richard III.

Et si Maître Will, Thomas More et les historiens s'étaient trompés? Et si l'enquête avait été bâclée?



L'intrigue est pour le moins originale et elle fonctionne à merveille. L'enquête mêle habilement passé et présent, fluidité et érudition. Elle ne manque ni d'humour ni de ce petit côté très britannique que j'affectionne. Ecrite dans les années 50 (quel modernité de la part de Josephine Tey quand on sait que depuis une vingtaine d'année, les historiens tendent à réhabiliter Richard III à la vue des dernières études et découvertes!), elle a aussi un je ne se quoi d'un peu désuet et de complètement délicieux.



"La Fille du Temps" m'a conquise et fait passer un excellent moment entre le XV°siècle et les années 50, tant pas l'originalité de son intrigue et de son postulat que de ses personnages. Elle a aussi réveillé ma vieille passion pour l'ancestrale querelle entre York et Lancastre...



Si les Tudor sont parvenus à réconcilier la rose rouge et la rose blanche, je crois que je leur garde un peu rancune de tout le sang répandu sur la fleur blanche...

Si seulement Richard III avait été moins magnanime parfois... Un comble pour un souverain de telle réputation!















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Elle n'en pense pas un mot



Bon ,avouons-le, rien de très transcendant dans ce roman policier mais la lecture a été agréable.



L'auteur était écossaise et s'est inspirée d'un fait divers réel, antérieur à l'époque de son roman, qui lui, se situe après la seconde guerre mondiale, dans une petite ville anglaise, Milford.



L'inspecteur Grant, apparaissant dans d'autres enquêtes de l'auteur, a ici un rôle secondaire.C'est Robert Blair le personnage principal. Il travaille dans une étude de notaire, et à quarante ans, trouve sa vie un peu trop routinière...Pas pour longtemps, car il va entreprendre de défendre Les dames Sharpe, surtout Marion, la fille, qui lui plait de plus en plus.



De quoi sont-elles accusées ? D'avoir séquestré et battu l'innocente Betty Kane.Pas si innocente que ça, et même une machiavélique créature...Ce sera la course contre la montre pour prouver qu'elle a tout inventé.



L'histoire est originale, surtout quand on sait que cette fausse accusation a existé, mais il a manqué un je ne sais quoi pour rendre ce livre vraiment intéressant: une ambiance, un ton.

Ce n'est pas l'aspect classique qui m'a dérangée, cependant on est loin de l'habileté et du piquant, de la construction brillante des romans d'Agatha Christie .



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La fille du temps

L'inspecteur Grant se trouve sur un lit d’hôpital et s'y ennuie terriblement. Vu qu'il a toujours été passionné par l'étude des visages, persuadé d'y apprendre beaucoup de choses, une amie lui offre une série de gravures de personnages historiques pour passer le temps....

Et dans le tas, voici le portrait d'un homme qui immédiatement lui plaît, un visage qu'il estime celui d'un homme juste. Quand la gravure se relève le portrait de Richard III, présumé avoir fait assassiner ses neveux, notre inspecteur se demande ce qui de la légende ou de son impression, est dans le faux.

Sur un sujet évidemment bien moins connu en France qu'en Angleterre, l'auteur tisse ici un roman au rythme très lent: tout est vu du point de vue d'un homme alité! C'est très différent des romans d'enquêtes historiques plus récents où, miracle, le personnage va trouver un document inestimable dans le double fond de je ne sais quoi: les petites mains aidant le personnage principal vont devoir fouiller les sources historiques d'une façon bien plus réaliste que d'habitude! Heureusement, jamais l'auteur ne présume que lae période historique est bien connue du lecteur: deux arbres généalogiques au début, des explications claires sur qui est qui...Sans tout cela, je me serai vite perdue entre les York, les Lancastre, et autres grandes familles anglaises s'entretuant joyeusement, la plupart du temps entre cousins, pour le trône.



Malgré un sujet intéressant et une écriture claire, il faut bien avouer que tout ça manque un peu d'agitation et que c'est parfois un peu répétitif dans son déroulement, cadre hospitalier et héros coincé sur son lit oblige. Si le livre a fait grincer des dents, ce fut pour la théorie qu'il défendait...et tout ça donne surtout envie de découvrir plus avant cette période agitée de l'histoire anglaise.
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La fille du temps

Je sors de cette lecture assez perplexe. Je me suis lancée dans ce roman surtout pour son aspect historique et en raison de mon intérêt pour l'Angleterre des XVe et XVIe siècles. En cela ma lecture a été satisfaisante, l'"enquête" m'ayant paru assez documentée et bien expliquée.



Mais quand on sait que La Fille du temps est souvent classé parmi les meilleurs polars de tous les temps, on ne peut que s'étonner ! Je n'ai pas été séduite par le style (peut-être affecté par une traduction un peu datée) ni n'ai trouvé d'intérêt aux personnages. Il faut dire cependant que c'est le 5e tome d'une série mettant en scène le même inspecteur, si on a lu les précédents on est peut-être plus investi... Quant au suspense, il est limité si on s'est un minimum renseigné sur le personnage de Richard III. A sa sortie, le livre avait sans doute néanmoins davantage impressionné les Anglais qui ont apparemment tous appris à l'école la vision shakespearienne du personnage. Cela explique peut-être la reconnaissance donnée à cette œuvre ?



Bref, je ne suis pas mécontente d'avoir découvert ce roman mais n'en recommande pas particulièrement la lecture.
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