Citations de Jules Verne (2115)
Dès le début de l’attaque, Mrs Aouda s’était courageusement comportée. Le revolver à la main, elle se défendait héroïquement
La locomotive siffla vigoureusement. Le mécanicien, renversant la vapeur, ramena son train en arrière […] comme un sauteur qui veut prendre son élan. Puis, à un second coup de sifflet, la marche en avant recommença : elle s’accéléra ; bientôt la vitesse devint effroyable […] Et l’on passa ! Et ce fut comme un éclair. On ne vit rien du pont. Le convoi sauta, on peut le dire, d’une rive à l’autre […]. Mais à peine le train avait-il franchi la rivière, que le pont, définitivement ruiné, s’abîmait avec fracas dans le rapide de Medicine-Bow
Et, à six heures et demie, au moment où il allait partir, Mr Fogg et Mrs Aouda mettaient le pied sur le paquebot américain, suivis de Passepartout, les ailes au dos, et sur la face ce nez de six pieds qu’il n’avait pas encore pu arracher de son visage !
il mangea comme si le Japon, où il allait aborder, eût été un pays désert, dépourvu de toute substance comestible.
Enfin, après le premier moment d’accablement, Passepartout reprit son sang-froid et étudia la situation. Elle était peu enviable. Le Français se trouvait en route pour le Japon. Certain d’y arriver, comment en reviendrait-il ? Il avait la poche vide.
Le hardi enlèvement avait réussi. Une heure après, Passepartout riait encore de son succès. Son maître lui avait dit : “Bien”, ce qui, dans la bouche de ce gentleman, équivalait à une haute approbation.
Ce ressuscité arriva ainsi près de l’endroit où se tenaient Mr Fogg et sir Francis Cromarty, et là, d’une voix brève :
– Filons !… dit-il.
C’était Passepartout lui-même qui s’était glissé vers le bûcher au milieu de la fumée épaisse ! C’était Passepartout qui, profitant de l’obscurité profonde
encore, avait arraché la jeune femme à la mort ! […] Un instant après, tous quatre disparaissaient dans le bois, et l’éléphant les emportait d’un trot rapide.
Monsieur, dit-il, je crois que j’ai trouvé un moyen de transport.
– Lequel ?
– Un éléphant ! Un éléphant qui appartient à un Indien logé à cent pas d’ici.
– Allons voir l’éléphant, répondit Mr Fogg.
soudain il fut renversé sur les dalles sacrées. Trois prêtres, le regard plein
de fureur, se précipitèrent sur lui, arrachèrent ses souliers et ses chaussettes, et commencèrent à le rouer de coups, en proférant des cris sauvages.
Passepartout se dirigeait vers la gare, quand, passant devant l’admirable pagode de Malebar-Hill, il eut la malencontreuse idée d’en visiter l’intérieur. Il ignorait deux choses : d’abord que l’entrée de certaines pagodes indoues est formellement interdite aux chrétiens, et ensuite que les croyants eux-mêmes ne peuvent y pénétrer sans avoir laissé leurs chaussures à la porte.
Parier est dans le tempérament anglais. Aussi, non seulement les divers membres du ReformClub établirent-ils des paris considérables pour ou contre Phileas Fogg, mais la masse du public entra dans le mouvement.
La nouvelle du pari se répandit d’abord dans le Reform-Club, et produisit
une véritable émotion parmi les membres de l’honorable cercle. Puis, du club, cette émotion passa aux journaux par la voie des reporters, et des journaux au public de Londres et de tout le Royaume-Uni.
Vous êtes Français et vous vous nommez John ? lui demanda Phileas Fogg.
– Jean, n’en déplaise à monsieur, répondit le nouveau venu, Jean Passepartout, un surnom qui m’est resté, et que justifiait mon aptitude naturelle à me tirer d’affaire. Je crois être un honnête garçon, monsieur, mais, pour être franc, j’ai fait plusieurs métiers. J’ai été chanteur ambulant, écuyer dans un cirque […] ; puis je suis devenu professeur de gymnastique, afin de rendre mes talents plus utiles, et, en dernier lieu, j’étais sergent de pompiers, à Paris. J’ai même dans mon dossier des incendies remarquables. Mais voilà cinq ans que j’ai quitté la France […].
– Bien. Quelle heure avez-vous ?
– Onze heures vingt-deux, répondit Passepartout, en tirant des profondeurs de son gousset une énorme montre d’argent.
– Vous retardez, dit Mr Fogg.
– Que monsieur me pardonne, mais c’est impossible.
– Vous retardez de quatre minutes. N’importe. Il suffit de constater l’écart. Donc, à partir de ce moment, onze heures vingt-neuf du matin, ce mercredi 2 octobre 1872, vous êtes à mon service.
Cela dit, Phileas Fogg se leva, prit son chapeau de la main gauche, le plaça sur sa tête avec un mouvement d’automate et disparut sans ajouter une parole.
Il parlait aussi peu que possible, et semblait d’autant plus mystérieux qu’il était silencieux. […] On ne connaissait à Phileas Fogg ni femme ni enfants, – ce qui peut arriver aux gens les plus honnêtes, – ni parents ni amis, – ce qui est plus rare en vérité
Par une porte cochère flanquée d’une petite porte de service, on pénètre dans une cour pavée […]. En face de ces deux portes sont les communs,
tapissés d’aristoloche et de vigne vierge, et réunis au corps de logis principal par un couloir à vitraux de couleur, qui aboutit à la base d’une tour ronde, haute d’une soixantaine de pieds, dans laquelle se déroule l’escalier. […] En avant de l’habitation règne une galerie vitrée, sur laquelle s’ouvrent les portes drapées de vieilles tapisseries, qui conduisent au cabinet du docteur Roderich, aux salons et à la salle à manger […]. Vers une heure de l’après-midi, nous fûmes reçus […] dans la vaste galerie vitrée, construite en avant du principal corps de bâtiment. Au milieu, une jardinière en cuivre ouvragé, où s’épanouissaient dans tout leur éclat des fleurs de printemps. Pour garnir les angles, quelques arbrisseaux de la zone tropicale : palmiers, dracenas et araucarias.
- Ah ! il n’y a pas d’air dans la Lune ! Et qui prétend cela, s’il vous plaît ?
- Les savants
- Vraiment ?
- Vraiment.
- Monsieur, reprit Michel, toute plaisanterie à part, j’ai une profonde estime pour les savants qui savent, mais un profond dédain pour les savants qui ne savent pas.
- Vous en connaissez qui appartiennent à cette dernière catégorie ?
- Particulièrement. En France, il y en a un qui soutient que « mathématiquement » l’oiseau ne peu pas voler, et un autre dont les théories démontrent que le poisson n’est pas fait pour vivre dans l’eau.
Mais le courage, le bon droit, la haine de l'étranger, le désir de la vengeance devaient tenir lieu d'engins plus perfectionnés et remplacer... les mitrailleuses... et les canons...
Eh bien, reprit le docteur Ox, n'avais-je pas raison ? Voyez à quoi tiennent, non seulement les développements physiques de toute une nation, mais sa moralité, sa dignité, ses talents, son sens politique ! Ce n'est qu'une question de molécules...
les Quinquendoniens... toujours ces bonnes gens froids et méthodiques... les uns travaillant de la main, les autres travaillant de la tête, ceux-ci ne faisant rien, ceux-là ne pensant pas davantage. Leur vie privée était silencieuse, inerte, végétative... nulle accélération des mouvements du cœur, nulle surexcitation de la moelle encéphalique.
une ville enfin où, depuis trois cents ans, il ne s'est pas donné un coup de poing ni échangé une gifle ! Vous comprenez bien, maître Ygène, que cela ne peut pas durer et que nous modifierons tout cela.