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EAN : 9782073063670
112 pages
Gallimard (21/03/2024)
3.46/5   116 notes
Résumé :
«Eh bien, Ygène, eh bien ! s'écriait le docteur Ox en se frottant les mains. Vous les avez vus, hier, à notre réception, ces bons Quendoniens à sang-froid qui tiennent, pour la vivacité des passions, le milieu entre les éponges et les excroissances coralligènes ! Vous les avez vus, se disputant, se provo-quant de la voix et du geste ! Déjà métamorphosés moralement et physiquement ! Et cela ne fait que commencer ! Attendez-les au moment où nous les traiterons à haute... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
3,46

sur 116 notes
"Une fantaisie du docteur Ox", est une nouvelle de Jules Verne, écrite en 1874. Les événements de ce récit se déroulent dans une petite ville, Quiquendone, ville qui se trouve située dans les Flandres ( Belgique) mais qui ne se trouve sur aucune carte souligne l'auteur.
Il s' agit d' une petite cité où il ne se passe rien ou presque tellement ses habitants sont flegmatiques, froids, calmes, vivent au jour le jour, bien installés dans leur inertie qui leur convient à merveille.
le récit est au début lent mais au fur et à mesure qu 'on avance dans la lecture, le tempo s 'accélère et on s'intéresse de plus en plus au récit. Ce dernier concerne la venue dans la petite ville de Quiquemonde d 'un physiologiste, Ox, et son assistant, Ygène. Assemblant les deux noms : Ox + Ygène = oxygène ! Eh, oui ! dans le récit, il va être question du gaz, oxygène qu 'on obtient par électrolyse de l'eau afin de préparer le gaz, oxy-hydrique nécessaire pour l'éclairage public que le docteur Ox va
s'occuper à son installation à ses frais ! Et de là des situations burlesque et farfelues qui vont se suivre !
Un beau récit drôle, une belle écriture aérienne et prenante qui nous donne à découvrir un Jules Verne dans un style nouveau différent de celui de Michel Strogoff, et autres romans bien connus et bien célèbres du même auteur .
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Charmant et très court roman de Jules Verne, ma foi assez peu connu, ce récit regorge d'humour. Jugez-en un peu : dans la ville on ne peut plus paisible de Quiquendone, jamais rien ne se passe. Et pour cause ; il semblerait que la tension des habitants soit bien au-dessous de la normale. Rien ne s'y déroule qu'avec une extrême lenteur, rien ne s'y décide qu'après de longues, très longues, vraiment très très longues délibérations. En fait, rien ne s'y décide jamais. L'humeur égale des citadins les porte à une passivité, mais aussi à une égalité d'humeur proprement inédite pour une communauté humaine. On ne trouvera jamais plus sociable, moins porté à la dispute ou même à la controverse, qu'un habitant de Quiquendone. Jusqu'à l'arrivée du mystérieux docteur Ox et de son assistant Ygène qui, sous prétexte d'équiper toute la ville en installations électriques, s'adonnent à une étrange expérience. Et ne voilà-t-il pas que les pouls s'accélèrent, que les esprits s'échauffent, qu'un rythme effréné agite tout notre petit monde...

Satire sociale, critique de la société bourgeoise tout autant que de la pratique scientifique, Une fantaisie du docteur Ox est peut-être le livre le plus drôle de Jules Verne. Si les débuts sont lents, on comprend rapidement (façon de parler!) qu'il s'agit pour l'auteur de se caler sur le tempo des habitants de Quiquendone. le lecteur va donc voir s'accélérer le récit peu à peu, jusqu'à être emporté par une véritable frénésie et pas mal de fous rires. Un livre qui vaut franchement le coup, idéal si vous n'avez pas beaucoup de temps devant vous et besoin de vous divertir et de vous détendre.
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Oulà vite, vite !
Je reviens d'une semaine de super vacances et du coup j'ai quelques billets de retard. Je ne vais pas faire trop long.

Une fantaisie du docteur Ox n'est que le deuxième texte de Jules Verne que je lis. La préface m'a été bien utile pour le situer dans la biographie de l'auteur. Si j'ai bien compris, son projet a évolué avec l'âge : de la volonté de mettre en scène les formidables développements de la science de son temps, il est passé à celle d'alerter sur les possibles débordements de celle-ci en cas d'absence de contrôle. La présente nouvelle date de 1874 et est plutôt dans la deuxième catégorie.
Car le docteur Ox est l'exemple typique du savant « fou », plus précisément sans éthique. le monde lui est livré pour servir d'expérience et tant pis pour les conséquences.

La novella est très humoristique. Les descriptions de l'attitude normale des habitants de Quiquendone – qui évoluent comme sur un film défilant au ralenti – sont rafraichissantes. Tout doit prendre du temps pour eux ; le mot précipitation n'existe pas dans leur dictionnaire.
Échantillon parfait pour le docteur Ox qui, sous prétexte d'installer un éclairage public (ça c'est l'aspect technique présenté dans toute la modernité de l'époque), va en fait inonder la ville d'un surcroit d'oxygène. L'effet attendu par le savant sera effectivement observé, de manière percutante et drôle.

Il n'est pas difficile de comprendre que le récit, au-delà de la drôlerie, met en scène l'adage « science sans conscience n'est que ruine de l'âme ». On est dans la même veine que Frankenstein.

Petite interrogation : dans ce récit Jules Verne ne cesse de se ficher de la tête des Flamands. Je me demande si ceux-ci étaient les têtes de turc du public français de l'époque.
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Nouvelle écrite en 1874.
Une expérience fantaisiste, Dr Ox un original, un savant audacieux, un physiologiste, veut éclairer au gaz oxy-hydrique la petite ville de Quiquendone, en Flandre. Il travaille avec son préparateur Ygène !
Un avant et un après, un miroir et deux images reflétant les mêmes personnages.
L'avant est apathique léthargique et lent à mourir, dans les mouvements, dans l'esprit et dans le coeur.
L'après, selon le taux d'oxygène inspiré, est rapide, des aptitudes et des talents se révèlent, l'irritabilité et la surexcitation aussi, et la déclaration de guerre n'est qu'une conséquence naturelle, abondamment alimentée par la vengeance la haine et l'aveuglement. le "comme il faut" se fait outrageusement prendre la place par l'appétit, l'orage, l'épidémie, le fléau. Et le pouls, n'en parlons plus, il dépasse maintenant 50/minute. Toutes les lois de la nature semblent bouleversées.
Dr Ox et son préparateur Ygène, les deux font OxYgène, rien que ça, de l'air, de la respiration pour remplir les poumons qui se recroquevillaient et mourraient lentement et ... dignement, auraient dit les quiquendonniens.
Mais l'oxygène brûle aussi, une vie vécue passe plus vite qu'une dans une léthargie mourante pendant de longues et ennuyeuses années (tout en concédant à "ennuyeux" sa forte relativité).
Deux extrêmes que nous retrouvons dans la vie et entre elles se trouvent nos chemins de tous les jours, mélange, assortiment, entrelacs plus ou moins équilibrés qui font des sacrifiés et des fausses victoires.
Jules Verne, en narrateur omniscient, sans l'avouer aucunement, partage avec son lecteur la curiosité devant les secrets de l'histoire, tout en lui disant qu'il a la clé de l'énigme et qu'il la garde jusqu'à la fin. La complicité va jusqu'à attirer le lecteur de son côté pour appeler à la troisième personne "nos lecteurs" qu'il compte bien étonner.
L'ironie, subtile et mordante, est finement dosée et graduée, juste ce qu'il faut de sel et de poivre pour développer le goût et augmenter le plaisir et la curiosité.
Dr Jekyll ou Mr Hyde ? Comment en faire un choix ? D'ailleurs peut-on en faire un ?
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C'est une facette de Jules Verne que je ne connaissais pas. Comme tout un chacun, je connais ses romans d'aventures – plus ou moins extraordinaires - son style bien particulier, avec sa syntaxe mal aisée, lourde me permettrais-je de dire surtout lorsqu'il se lance dans une narration descriptive à n'en plus finir.
Et donc ici, ce qui change, ce n'est pas l'aventure ou la science, c'est l'humour. Oui, cette chose mystérieuse que je n'avais pas encore découverte chez Jules Verne. Ce roman court est fort amusant. A comparaison, je parlerais d'un certain H. G . Wells. Tout le monde connait plus ou moins ses oeuvres et il n'y a point d'humour dedans. Erreur l'ami.
Il se trouve qu'il a écrit « La burlesque équipée du cycliste », roman assez drôle.
Bref, je prenais Jules Verne pour un grand auteur mais pas franchement marrant. Et là, dans son roman, il défigure la vision naïve que j'avais de lui et y incorpore ce talent insoupçonné qu'est l'humour.
Une fantaisie du docteur Ox est un roman très court, une bien sympathique histoire d'un gaz dans une ville flamande. Ahh, ces flamands… (Mais non, point de racisme primaire en ce lendemain des élections européennes !) Jules Verne ne se prive pas de les égratigner (enfin, juste un village) et c'est délicieux de drôleries.
Je l'ai lu en folio junior, destiné pour les plus de 9 ans. Euh, attendez chers parents ou tontons ou tatas un âge plus avancé de vos chérubins avant de leur offrir ce livre. La dérision et le style ne leur conviendraient pas forcément.

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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Mais si les spectateurs, après avoir quitté le théâtre, reprirent leur calme habituel, s'ils regagnèrent paisiblement leur logis en ne conservant qu'une sorte d'hébétement passager, ils n'en avaient pas moins subi une extraordinaire exaltation, et, anéantis, brisés, comme s'ils eussent commis quelque excès de table, ils tombèrent lourdement dans leurs lits.
Or, le lendemain, chacun eut comme un ressouvenir de ce qui s'était passé la veille. En effet, à l'un manquait son chapeau, perdu dans la bagarre, à l'autre un pan de son habit, déchiré dans la mêlée ; à celle-ci, son fin soulier de prunelle, à celle-là sa mante des grands jours. La mémoire revint à ces honnêtes bourgeois, et, avec la mémoire, une certaine honte de leur inqualifiable effervescence. Cela leur apparaissait comme une orgie dont ils auraient été les héros inconscients ! Ils n'en parlaient pas ; ils ne voulaient plus y penser.
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Le commissaire Passauf se précipita dans l'antichambre. On eût dit un ouragan.
- Qu'y a-t-il, monsieur le commissaire ? demanda Lotchè, une brave fille qui ne perdait pas la tête dans les circonstances les plus graves.
- Ce qu'il y a ! répondit Passauf, dont les gros yeux ronds exprimaient une émotion réelle. Il y a que je viens de la maison du docteur Ox, où il y avait une réception, et que là...
- Là ? fit le conseiller.
- Là, j'ai été témoin d'une altercation telle que... Monsieur le bourgmestre, on a parlé politique !
- Politique ! répéta van Tricasse en hérissant sa perruque.
- Politique ! reprit le commissaire Passauf, ce qui ne s'était pas fait depuis cent ans peut-être à Quiquendone. Alors la discussion s'est montée. L'avocat André Schut et le médecin Dominique Custos se sont pris à partie avec une violence qui les amènera peut-être sur le terrain...
- Sur le terrain ! s'écria le conseiller. Un duel ! Un duel à Quiquendone ! Et que se sont donc dit l'avocat Schut et le médecin Custos ?
- Ceci textuellement : Monsieur l'avocat, a dit le médecin à son adversaire, vous allez un peu loin, ce me semble, et vous ne songez pas suffisamment à mesurer vos paroles !
Le bourgmestre van Tricasse joignit les mains. Le conseiller pâlit et laissa choir sa lanterne. Le commissaire hocha la tête. Une phrase si évidemment provocatrice, prononcée par deux notables du pays !
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On jouait un peu de tout au théâtre de Quiquendone, et surtout l'opéra-comique. Mais il faut dire que les compositeurs n'eussent jamais pu reconnaître leurs œuvres, tant les mouvements en étaient changés.
En effet, comme rien ne se faisait vite à Quiquendone, les œuvres dramatiques avaient dû s'approprier au tempérament des Quiquendoniens. Bien que les portes du théâtre s'ouvrissent habituellement à quatre heures et se fermassent à dix, il était sans exemple que, pendant ces six heures, on eût joué plus de deux actes. Robert le Diable, Les Huguenots, ou Guillaume Tell, occupaient ordinairement trois soirées, tant l'exécution de ces chef-d’œuvre était lente. Les vivace, au théâtre de Quiquendone, flânaient comme de véritables adagio. Les allegro se traînaient longuement, longuement. Les quadruples croches ne valaient pas des rondes ordinaires en tout autre pays. Les roulades les plus rapides, exécutées au goût des Quiquendoniens, avaient les allures d'un hymne de plain-chant. Les trilles nonchalants s'alanguissaient, se compassaient, afin de ne pas blesser les oreilles des dilettanti. Pour tout dire par un exemple, l'air rapide de Figaro, à son entrée au premier acte du Barbier de Séville, se battait au numéro 33 du métronome et durait cinquante-huit minutes, - quand l'acteur était un brûleur de planches.
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Si vous cherchez sur une carte des Flandres, ancienne ou moderne, la petite ville de Quiquendone, il est probable que vous ne l'y trouverez pas. Quiquendone est-elle donc une cité disparue ? Non. Une ville à venir ? Pas davantage. Elle existe, en dépit des géographes, et cela depuis huit à neuf cent ans .
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— D'ailleurs, ajouta le préparateur en souriant d'un air malin, n'est-il pas à craindre qu'en produisant une telle excitation dans leur appareil respiratoire, nous ne désorganisions un peu leurs poumons, à ces honnêtes habitants de Quiquendone ?
— Tant pis pour eux, répondit le docteur Ox. C'est dans l'intérêt de la science ! Que diriez-vous si les chiens ou les grenouilles se refusaient aux expériences de vivisection ?
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Vidéo de Jules Verne
In the same year that Jules Verne published Around the World in 80 Days, Henri Cernuschi set foot in Asia – the ultimate goal of a journey that would give rise to one of the most impressive collections of Asian art in Europe. Starting in Japan before moving on to China, Indonesia, Ceylon and India, our traveller was struck by the artistic wealth of the countries he visited. In a matter of months, he collected several thousand objects, particularly bronzes, whose value he was the first to understand.
Upon returning to Paris, Cernuschi immediately exhibited his collection. Artists and craftsmen of the time were quick to view his Chinese and Japanese pieces as extraordinary sources of inspiration. The range of shapes and patterns and the technical innovation showcased in Cernuschi's collection became models for an entire generation of creators. True to his visionary intuitions, Cernuschi had an hôtel particulier built, which he designed as a museum space from the get-go. This property would go on to become the City of Paris' museum of Asian arts by the end of the 19th century.
This exhibition celebrates the 150th anniversary of Cernuschi's return from Asia and invites the public to rediscover the traveller's journey and the collector's contributions to the revolution in taste that would become known as “Japonisme”. From the start of the tour and throughout the exhibition, a projection and five audio stations punctuate the display, with each step painting a portrait of this outstanding collector.
New for this anniversary, this summer the museum's permanent collections will unveil restored Japanese sculpted dragons, which have not been exhibited in their entirety since 1930.
En savoir plus sur l'exposition : www.parismusees.paris.fr/en/exposition/return-from-asia
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