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Critiques de Julia Leigh (47)
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Le chasseur

Ce roman me laisse perplexe...C'est sa magnifique couverture qui m'a attirée et lorsque j'ai lu le synopsis je me suis laissée tenter par un milieu qui n'est pas le mien.Je crois que j'espérais secrétement un dénouement qui transformerait le chasseur, idée romantique du style: "Lorsqu'il croisa le regard doré du tigre, il sut qu'il ne pourrait pas lui ôter la vie..." mais que nenni ! Sa rencontre avec la famille Armstrong est pesante car la froideur de notre homme semble mettre volontairement à distance tout ce qui peut être de la spontanéité, de la joie, il cultive le replis, voire le mèpris.Là encore, j'attendais le déclic, une transformation , elle a faillit avoir lieu mais...Parallèlement, j'ai beaucoup aimé la description de la nature,j'ai découvert des animaux dont je ne connaissais même pas l'existence quant à la flore je n'ose même pas mesurer l'étendue de mon ignorance! La symbiose du chasseur avec cette nature prenait parfois une allure presque mystique. C'était un premier roman mais l'écriture travaillée, sensuelle, très visuelle est très agréable.
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Ailleurs

Fuyant l’Australie et ce que l’on devine être un mari violent, une femme revient après de nombreuses années avec ses deux enfants à la grille de l’immense château de sa mère, quelque part dans la campagne française.



«Ils se tenaient devant le grand portail. Autour d’eux, à perte de vue, une campagne sans relief, laide, la platitude de champs boueux labourés. Ce matin-là, le ciel était doux, d’un bleu pâle et laiteux. Le femme portait une jupe de tweed droite, un chemisier de soie grise et ses cheveux noirs étaient retenus dans un chignon non serré, comme celui que sa mère lui faisait autrefois.»



Dans ce château immense où les relations humaines semblent empreintes de règles et d’une froideur venues d’un âge ancien, Marcus, le frère de cette femme franchit aussi la grille avec sa femme Sophie, arrivée dramatique car ils annoncent alors qu’elle vient de mettre au monde une petite fille mort-née. Attendue comme une fête, la réunion de famille avec le retour du frère devient un drame morbide étrangement statique, qui se cristallise autour du refus de Sophie d’enterrer son enfant.



Le malaise et l’étrangeté du récit naissent de la juxtaposition d’une nature luxuriante, du raffinement désuet de ce château immense aux dizaines de portes, semblant comme un décor où se jouent les drames humains, celui de Sophie qui sombre dans la folie, miroir des violences et abandons subies par la femme et ses enfants, qui comme la grand-mère restent des personnages sans nom, comme si les drames passés ne pouvaient être dits.



« Sa chambre … n’avait jamais été sa chambre. Il s’agissait d’une autre chambre d’amis meublée de la même façon. Elle ouvrit les rideaux, détacha ses cheveux et libéra son bras de l’écharpe. Elle se déshabilla en laissant tomber ses vêtements en tas sur le plancher. Elle rampa sur le lit. Elle s’allongea sur le ventre, le visage sur l’oreiller. Le temps tourna en circuit fermé ; elle était déjà morte. Puis elle dut sentir les enfants debout à la porte car – avec un très grand effort, en tournant la tête et en ouvrant un œil – elle vit, dans le miroir, que, oui, les enfants l’avaient espionnée, elle ne savait pas depuis combien de temps, mais ils avaient sans doute vu leur mère allongée sur le lit, l’étendue blanche de son dos couverte de bleus et de marques jaunâtres. »



«Ailleurs» («Disquiet» pour le titre original) est le deuxième roman de la romancière australienne Julia Leigh, qui est également scénariste et réalisatrice ; et de fait l’atmosphère prenante et morbide du récit rappelle « La leçon de piano » de Jane Campion mais aussi le fascinant «Providence» d’Alain Resnais, autour de cette question centrale : Peut-on enterrer la douleur ?

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Ailleurs

Un roman qui s'intitule "Ailleurs" qui est présenté comme la traduction du titre original ' Inquiet " ( inquiétude ) .

Mais, l'adverbe et le nom anglais collent parfaitement à ce récit qui est décalé dans le temps et dans l'espace !

Olivia vient se réfugier en France avec ses enfants : Andrew et Lucy car elle a quitté précipitamment son conjoint en Australie et, elle revient dans le château familial !

Elle retrouve, après 12 ans d'absence suite au décès de son père, sa mère qui la reçoit froidement, Ida la gouvernante, son frère Marcus et sa belle soeur Sophie !

Son frère et Sophie reviennent de la maternité avec dans les bras leur bébé mort .Sophie serre désespérément son enfant, car elle ne veut pas s'en séparer, et encore moins l'enterrer !

Andrew protège sa soeur, mais il est méprisant avec sa mère car il doit déja regretter son père qu'il tente d'appeler au téléphone .Ces 2 enfants s'ennuient dans cette grande demeure d'autant qu'ils ne connaissent pas tellement le français, sont désorientés dans ces lieux nouveaux et insolites pour eux !

Il y aura une tentative d'enterrement organisé par Olivia mais, au dernier moment Sophie repart avec son "paquet " car elle n'arrive pas à faire son deuil et, glisse lentement dans une sorte de folie...

Julia Leigh appelle Olivia : " la femme" tout au long du récit pour donner encore plus une sensation de recul et, rajouter à cette atmosphère une distanciation dans le temps ! Plus les secrets, les non-dits, les actes manqués, la froideur des personnages : tout concourt à donner à ce roman un climat d'inquiétude, d'étrangeté, de décalage et d'ailleurs !

Un roman qui reste "suspendu" pendant 105 pages, un moment de vies sans suite, sans explication..peut-être sans fin !



L.C Thématique des plumes féminines d'avril 2021 .





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Ailleurs

Julia Leigh, née à Sydney en 1970 est écrivaine, scénariste et réalisatrice.

Son court roman "Ailleurs" est une épure. N'y est abordé que l'essentiel qui vibre longtemps comme la corde pincée d'un violon : une femme fuit l'enfer qu'est devenue sa vie à l'étranger et se réfugie dans la maison de son enfance ; une jeune mère ne parvient pas à enterrer son bébé mort à la naissance, tandis que son époux entretient de tendres chuchotis avec son téléphone ; des enfants désespérant d'avoir leur mère toute à eux, se lancent dans une expédition dangereuse.

Il y est aussi question de crimes imaginaires et de pardon. Très beau texte qui donne envie de lire ses deux autres romans "Le chasseur" et "Avalanche, une histoire d'amour".



Julia Leigh est, avec Emily Browning, la scénariste et réalisatrice de "Sleeping Beauty" un film de 2011. La même année, son roman "Le chasseur" a été adapté au cinéma sous le titre "The hunter".



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Le chasseur

Quand l'actualité rattrape la fiction.



1. Fait historique : 1936, zoo de Hobart, Tasmanie, le dernier Thylacine vivant, probablement une femelle, meurt en captivité. le Thylacine appelé également loup marsupial, loup de Tasmanie ou encore tigre de Tasmanie, était un mammifère marsupial carnivore de la taille d'un loup, au pelage tigré.



2. Julia Leigh, en 2000 écrit son premier roman ; "Le chasseur", porté à l'écran 10 ans plus tard (The Hunter).

Un Thylacine aurait été repéré sur un plateau de la montagne Tasmane dans un environnement de marécage et de brume. Une société de biotechnologie confie à un chasseur mercenaire, M. la mission de tuer et de ramener ce dernier spécimen le tigre de Tasmanie.

M. doit rester très discret pour éviter des problèmes avec les écologistes. Il se fait passer pour un chercheur en biologie de l'université de Sydney et établit son camp de base dans la maison de la famille Armstrong : deux enfants et leur mère totalement à la dérive depuis la disparition du père en montagne peu de temps auparavant.

L'auteur met en place un scénario très serré, très contenu, avec une ambiance extrêmement pesante.

Qu'il soit en montagne à la recherche du tigre ou qu'il soit dans la vallée avec la famille Armstrong lors de ces courtes périodes de repos, le chasseur est plongé dans un environnement oppressant, désespoir et malheur ne sont pas loin au coeur de cette île du bout du monde.

Julia Leigh prend le parti de placer le lecteur du côté de ce chasseur mercenaire dont l'activité est pourtant très répréhensible car c'est lui le narrateur, c'est lui qui nous fait partager ses sentiments et sa vision du monde. Grâce à cela, l'auteur produit un roman très envoûtant qui même s'il est court va crescendo jusqu'au dénouement.



3. 17 juin 2018. Au moment même où je termine ce roman. Une dépêche d'actualité s'affiche sur mon smartphone :

"Une caméra de surveillance pourrait avoir filmé un Thylacine, animal disparu depuis les années 30. Une caméra placée devant sa maison est utile pour surveiller sa propriété, mais elle peut aussi permettre de repérer des visiteurs plus inattendus que de banals voleurs. C'est le cas d'un Australien qui a découvert sur les images enregistrées pendant la nuit cet animal qui est passé devant chez lui vers 2 heures du matin."



Réalité ? Canular ? En tous cas, très troublant lorsqu'on vient de refermer les pages de ce roman.
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Ailleurs

Première rencontre avec la plume de Julia Leigh et je dois dire que je suis conquise pas son style. Ailleurs est un court récit ou l'on fait la connaissance d'Olivia et de ses deux enfants. Olivia a fui l'Australie et un mari violent et la voilà de retour chez sa mère dans une maison bourgeoise française. C'est l'occasion aussi de revoir son frère Marcus et sa femme, qui vient d'accoucher d'un enfant mort-né qu'elle refuse d'enterrer tout de suite.



Voila comment on pourrait résumer le livre et pourtant le récit est plein d'allusion, de secrets que l'on devine au fils des pages. Pourtant, après cette lecture, le lecteur n'a pas toutes les réponses aux questions qu'il se pose. Il reste des zones d'ombre et cela ne donne que plus de poids au roman, a ce huis-clos oppressant et sombre. Je pense d'ailleurs que le titre VO est plus adapté : Disquiet (comprenait inquiétude) plutôt qu'Ailleurs en français.



Bref, c'est pour moi une très bonne découverte. Je suis contente d'avoir pu découvrir Julia Leigh et j'ai passé un bon moment avec ce court roman que j'ai dévoré d'un trait.
Lien : https://missmolko1.blogspot...
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Ailleurs

Olivia a quitté l'Australie à cause d'un mari violent. Avec ses deux enfants, ils débarquent dans la demeure familiale où vit sa mère et où séjourne aussi son frère et sa femme sur le point d'accoucher.

L'intrigue est simple, on rentre rapidement dans ce court roman. Mais curieux roman tout de même : les personnages sont sombres ; les enfants, seuls, donnent un peu de couleur à cette histoire. La façon simple d'appeler les différents protagonistes m'a un peu déroutée : la femme, le garçon, la fille. Que des descriptions, pas de pensées.

Un livre un peu surprenant qui nous laisse juger ce moment de famille assez singulier...

(Le titre original est Disquiet, "Inquiétude" résume bien l'ambiance du livre.)

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Ailleurs

Oh la vache! Ce petit bouquin de Julia Leigh qui traînait depuis un bout de temps dans ma PàL m’a complètement bouleversée! Je m’apprêtais à lire un beau texte (Christian Bourgois oblige) mais à ce point-là! Le souci, bien sûr, et comme souvent dans ce genre de texte, c’est que je ne peux pas vous en dire beaucoup de l’histoire, parce que sinon je casse tout l’intérêt du roman. Je me contenterais de dire que c’est le retour au foyer d’une mère et de ses deux enfants. Ça ne suffit pas, je ne suis pas certaine que ça donne très envie mais croyez-moi, si vous le lisez et que j’en dis plus, vous me vouerez aux gémonies. Je vais donc vous dire que c’est splendide, fort bien écrit, qu’il va une fois de plus falloir me croire sur parole et que cette lecture changera quelque chose dans votre manière d’aborder les romans familiaux.







Un vrai coup de cœur, en même temps qu’un vrai coup de cafard après la dernière page. Tout est conté à demi-mots, par petites touches et ça embarque le lecteur dans un récit qui probablement se brode avec son histoire intime. Je ne sais pas si je vais lire de suite son autre roman, Le Chasseur, parce qu’un frisson me prend à l’idée de me replonger dans ce genre d’univers. Mais je le ferai un jour, c’est certain!
Lien : http://www.readingintherain...
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Le chasseur

Julia Leigh nous livre ici un roman, assez atypique, sur le thème du chasseur, de l'homme en tant qu'ultime prédateur. En l'espèce, le personnage du roman part pour une quête toute particulière, puisque il s'agit ni plus ni moins de trouver, de chasser, le dernier tigre de Tasmanie pour récupérer son ADN. Animal mythique que ce tigre de Tasmanie, tant par son parcours en tant qu'espèce animale -emblématique de la disparition de la biodiversité, que par son aspect, si particulier. Le lecteur se retrouve donc projeté dans un milieu où il se sent véritablement étranger, un espace inconnu qu'il ne maîtrise pas. De fait, cette Tasmanie n'est pas un territoire que le commun des mortels à la chance d'arpenter et a, dans l'imaginaire de beaucoup, cette dimension "terra incognita". Ce premier roman de l'auteur nous offre une lecture vraiment intense, où l'on perçoit très bien la fascination, l'obsession du chasseur pour atteindre son but, cette confrontation avec lui-même, avec sa propre expérience, pour atteindre cette proie, qui ne se montre jamais, qui se dérobe devant lui. Ce livre dépasse la simple "histoire de chasse" et mérite vraiment d'être découvert par un grand nombre.
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Ailleurs

Olivia meurtrie revient dans le château familial, trouver refuge avec ses deux enfants.

Son frère Marcus devait fêter ce jour là la naissance de son premier enfant qui malheureusement n'a pas survécu.

L'atmosphère de ce livre est pesante même si les protagonistes semblent contrôler du mieux qu'ils peuvent tous les chagrins possibles.

Tous enfants, comme adultes ont des souffrances qu'ils tentent par tous les moyens de surmonter tant bien que mal.

Olivia prendra les décisions qui s'imposent et montrera une belle force de caractère.
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Le chasseur

Martin David n'est qu'un pseudo. C'est le nom qu'il donne aux Armstrong quand il va s'installer chez eux, comme point de départ pour cette chasse au dernier tigre de Tasmanie pour un laboratoire. Il règne une ambiance étrange chez les Armstrong : les deux enfants, qui se sont donnés Sass et Bike comme prénoms, semble maîtres de la maison, la mère reste enfermée dans sa chambre depuis la disparition de son mari.

Le chasseur est le premier roman de Julia Leigh. J'ai trouvé des points communs avec Ailleurs : une femme seule avec deux enfants, une ambiance particulière, les appelations des personnages. Mais j'ai trouvé ce roman plus intéressant : le sujet de la chasse ne m'attire pas particulièrement mais ça m'a donné envie d'en savoir plus sur le tigre (et le diable) de Tasmanie. D'ailleurs, je n'aurais pas compris que le thylacine était aussi le tigre de Tasmanie si je ne m'étais pas renseignée et le livre aurait perdu en compréhension.

Deux ambiances particulières : quand il est dans la forêt, la recherche d'indices, son alimentation, les déceptions ; quand il repasse chez les Armstrong, l'espoir des enfants, le malaise ambiant. Je n'ai pas aimé certains passages dans la forêt, des descriptions un peu dérangeantes. Mais cette chasse est envoutante, on suit les pas du chasseur, on est dans la forêt avec lui. On découvre la faune et flore australienne (tasmanienne)

J'ai bien envie de lire d'autres livres d'elle, je vais me renseigner pour savoir si elle en a écrit d'autres.

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Ailleurs

Un roman très bref, mais dense et si dérangeant qu'il continue à trotter dans la tête un bon moment une fois qu'on l'a refermé.

Tout se déroule dans une demeure familiale ou Julia Leigh rassemble différents protagonistes, principalement les membres d'une même famille, mais aussi plusieurs personnes qui sont à leur service... et à leur image.

Il y a d'abord la mère, malade, mais toujours crainte et respectée.

Il y a la fille, prénommée Olivia mais le plus souvent désignée par l'auteur comme "la femme". Elle arrive au Château dès les premières pages, traînant derrière elle ses deux enfants. Elle a un bras dans le plâtre, elle est couverte de bleus, épuisée, déprimée. Et elle entre dans la propriété de sa mère par effraction, par une petite porte dérobée, abandonnée depuis des années. Elle a effectivement commencé par sonner, mais personne ne lui a ouvert la grande grille de l'accès principal. Avec cette première scène, l'auteur installe déjà l'ambiance étrange du roman, en croisant la froideur des uns et la résignation des autres.

Ensuite, il y a le fils, Marcus, qui arrive avec sa femme Sophie et (pour continuer dans l'insolite et ancrer plus encore le malaise dans l'esprit du lecteur), leur fille, un bébé mort-né que les deux jeunes parents inconsolables promènent avec eux, cajolent, bercent, présentent aux autres comme s'il était vivant. Marcus et Sophie sont théoriquement venus au Château pour enterrer leur petite auprès de son grand père, dans le parc familial... mais ils semblent avoir du mal à concrétiser cette intention.

J'arrêterai là la description du roman (sinon, je risque de trop en dire), mais les pages qui suivent, après cette "installation" du décor et des personnages, enchaînent les scènes de plus en plus troublantes, dans lesquelles il semble que les relations de cette famille sont régies surtout par le silence, la méfiance et, pour presque tous les membres, la recherche insistante d'un "ailleurs" irréaliste qui confine à la folie.

Cela peut paraître malsain, mais ce livre est surtout très bien écrit, très prenant et (comme tout bon roman) il est apte à porter chaque lecteur à s'interroger sur lui-même. Y compris une fois qu'on l'a refermé.
Lien : http://sebastienfritsch.cana..
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Ailleurs

C'est un roman bref, court, intense. L'atmosphère est pesante car nous débarquons comme la femme et ses enfants vers cet "ailleurs". Il y a tout pour faire de ce roman quelque chose d'accrocheur, mais.... C'est inabouti, trop de blancs dans les histoires.



On arrive donc dans une propriété avec "la femme" que l'auteur nommera à chaque fois ainsi, la dépersonnalisant complètement surtout au vu de ce qu'elle a vécu qui est dit à demi mot. Je trouve cela déshumanisant. Elle est avec ses enfants, et rejoint la demeure familiale. Il y a son drame, et en parallèle, le drame que va vivre son frère qui arrive quelques temps après elle avec son épouse.



Les personnages sont décrit de par leur sentiments : on trouve des enfants enjoués mais inconscients des dangers, une femme taciturne, éprouvée, un homme qui sert de bâton sur lequel on s'appuie pour avancer, une femme qui est murée dans son silence et sa souffrance... On les imagine mais de façon flous.



Les épreuves qu'ils traversent sont teintés d'angoisse, de difficulté. Mais en même temps, j'ai l'impression que l'auteur a voulu dépeindre ainsi les événements. Cela leur donnent davantage de profondeur, mais laisse un gout d'inachevé qui pour moi est difficile à combler.



L'écriture est libre, sans finesse et sans poésie. Très mélancolique, elle est accrochante et garde le lecteur en alerte dans une atmosphère parfois voyeuriste. On ressent beaucoup d'empathie, mais celle ci est freinée par le manque d'informations.



J'aurais aimé qu'on aille plus loin, que l'auteur décortique les événements, explique le passé de ses personnages. Nous suivons simplement une tranche de vie, j'aime beaucoup cela en règle générale. Mais les thèmes abordés sont tellement poignants et importants qu'on se dresse face à un mur : il est impossible d'y grimper car nous n'avons pas de cordages. Nous avançons en terrain aveugle. Cela peut beaucoup plaire, et cette ambiance noire est l'une que je préfère pour m'immerger dans une histoire. Mais ce développement si court je ne m'y suis pas faite.



Dans la réalité, nous arpentons les vies de nos proches et de nos connaissances, sans connaître tout de leurs vies et des contraintes qu'ils rencontrent. Est ce le message de l'auteur?


Lien : http://lecturedaydora.blogsp..
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Ailleurs

Une femme arrive dans un château avec deux enfants et y retrouve sa mère, son frère et sa belle-soeur. Cette dernière vient d'accoucher d'un enfant mort et porte ce bébé dans une couverture dans ses bras, sans vouloir le quitter. C'est dans cette atmosphère lourde, dans cet endroit clos, que ces personnages vont cohabiter pendant quelques jours. Que peut-on explorer, le parc, le lac.... Qui peut-on espionner, le frère,.... Comment les enfants vivent-ils ce séjour, rêve ou cauchemar....



Ce petit récit d'une centaine de pages est un petit bijou dans la pure tradition du roman anglais du 19è siècle et, n'était l'apparition d'un téléphone portable et de quelques références françaises, on pourrait tout à fait le situer dans une Angleterre révolue. L'histoire m'a d'ailleurs immédiatement fait penser au "Tour d'écrou" d'Henry James.
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Le chasseur

L'histoire se passe en Australie (le pays de naissance de l'auteur) et immédiatement on reconnait l'atmosphère étrange déjà présente dans "Ailleurs". Un homme, scientifique et chasseur, arrive pour une mystérieuse mission. Il va loger chez une famille et monter régulièrement plusieurs jours dans les montagnes environnantes. Dans cette famille, le père, chasseur, est mort récemment et ce sont les enfants qui mènent la maison, la fille surtout, le petit garçon obéit et la mère dort, assommée par les calmants. Il va donc faire le va-et-vient entre cette maison et la nature sauvage où, on l'apprend bientôt, il doit débusquer le dernier tigre de Tasmanie. Pour cela il doit vivre avec la nature, la connaître, savoir la lire,...



L'expression "faire corps avec la nature" ne m'a jamais paru aussi juste que dans ce roman qui est un véritable hymne à la nature et aussi à l'homme qui sait l'apprivoiser. La traque est longue, la bête rusée, et ce combat, entrecoupé des descentes à la maison pour reprendre des vivres, est extraordinaire de lyrisme et de poésie tout autant que de dureté et de ténacité.



Ce livre est réellement magnifique et je n'oubliera pas de sitôt cette traque implacable et envoûtante au bout du bout du monde !

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Ailleurs

Une femme quitte l'Australie avec ses deux enfants, une valise, un bras dans le plâtre et des ecchymoses sur le corps. Elle revient en France dans la propriété familiale après douze ans d'absence. Le même jour, son frère et sa femme rentrent de la maternité avec leur premier enfant, mort.



Ainsi commence un huis-clos familial sombre et suffocant, ponctué par le quotidien de ce bébé sans vie que la mère inconsolable s'évertue à nourrir, choyer et refuse d'enterrer. Face à cette pietà plus que dérangeante, personne ne dit rien, même pas les enfants, chacun tentant désespérément d'échapper à ses propres démons. Car tout le monde est en apnée, empêtré dans ses deuils et sa solitude, au bord de renoncer à remonter à la surface. Le roman est court mais il n'y a rien à ajouter ou à enlever, tous les mots sont pesés. L'écriture est particulièrement sobre, toute en ellipses et en dialogues lapidaires. Un monde tout en retenue pour une douche froide bien réussie.
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Une mère revient seule, avec ses deux enfants, dans la demeure parentale, grande, froide et indifférente.

On ne dit rien, on souffre en silence, on énumère des faits.... De là, un réseau de petites impressions émergent, la toile se tisse et la souffrance apparaît, engluée dans le non-dit et des comportements qui semblent forcément étranges.

Dans ce silence, cette désespérance, les personnages avancent doucement, tâtonnent. Les enfants observent, comprennent comme ils peuvent.

On attend un drame, quelque chose qui interrompe cette lente descente infernale...

Une mère, ses deux enfants et si peu de tendresse...

Julia Leigh amène en douceur une tension insupportable.

Son écriture est remarquable et toute en finesse.

Une petite perle, comme une bulle prête à exploser.
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Dès les premières pages j'ai été happée par ces trois personnages surgis de nulle part, Olivia, que le narrateur nomme le plus souvent "la femme", et ses deux enfants. Ils arrivent devant une grille infranchissable, qu'Olivia contourne pour trouver (retrouver comme on le suppose) une vieille porte cachée qu'elle et son petit garçon vont forcer - jusqu'au sang. Le ton est donné. Peu à peu, le narrateur livre de petits indices sur Olivia et son bras en écharpe, sur le lien qui l'unit à ceux chez qui elle se rend : sa mère et son frère, venu là avec sa femme qui vient de perdre son bébé. L'implicite est roi dans cette histoire saisissante, ainsi que les scènes étranges, décalées, par moments dérangeantes ou angoissantes (autour de la relation de la belle-sœur d'Olivia et son bébé mort en particulier). Le titre original est d'ailleurs "disquiet" (inquiétude) et tout le roman, de la première à la dernière page diffuse un malaise et une beauté très particuliers.



J'ai appris après ma lecture que Julia Leigh était la réalisatrice du film "Sleeping Beauty", et cela ne m'a pas étonnée.
Lien : http://dautresviesquelamienn..
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Ailleurs

Drôle d'ambiance dans ce livre. Tout au long de l'histoire j'ai eu l'impression qu'un drame allait se produire, mais les drames déjà vécus par les personnages se suffisent à eux-mêmes. L'atmosphère est lourde, noire et assez plombante.



La façon de raconter est bizarre également, Olivia est toujours appelée 'la femme' et ses enfants 'le garçon et la petite fille'. Quelques phrases surprenantes sortent d'ailleurs de la bouche de cette petite fille : 'Ce lait à la même odeur que ton cul' dit-elle en parlant à sa mère... Cela surprend mais on devine que cette famille a vécu des évènements difficiles et traumatisants.



Je n'ai pas tellement aimé cette histoire et pourtant la plume de l'auteur est plutôt agréable.
Lien : http://pages.de.lecture.de.s..
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J'ai été déçu par l'ensemble du livre, malgré une belle écriture de l'auteur. Je ne m'attendais à rien en particulier, mais cette histoire n'a pas su me plaire, et était vraiment trop axée sur des sentiments noirs qui ne m'ont absolument pas touchés. La folie de certains des personnages, et leur deuil... Bref, Bof.
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