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Critiques de Julie Estève (155)
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Simple

Simple, simplet, mongol.



Autant de qualificatifs pour Antoine Orsini, l'anti-héros de ce roman.

C'est l'histoire d'un homme. Différent. Qui nous livre un récit décousu mais magnifique. Par bribes. Par morceaux.



Il vadrouille. Avec une chaise. A qui il se raconte. A qui il fait visiter les endroits de son existence. A qui il raconte un fait divers. Qui va tenir le lecteur en haleine tout au long de ce roman atypique et terrible.



Je l'ai débuté hier. Terminé aujourd'hui.



C'est tellement fort, c'est tellement bon que je n'ai pu m'arrêter de lire. C'est un récit plein de poésie, où chaque mot est pesé. Difficile exercice que de raconter une histoire du point de vue d'un « simple d'esprit ». le résultat est juste brillant. Juste terrible. Juste captivant de bout en bout.



La force du roman vient du fait que l'auteure invente un langage. Crée un monde intérieur. Tout en livrant un récit serré et trépidant impossible à lâcher !



C'est un livre marquant.



Par ses mots. Car il s'agit là d'une très belle littérature aux formules émouvantes. Fortes.



Par sa poésie. Cette façon de voir le monde à travers les yeux d'un simple d'esprit.



Un livre angoissant. L'envie de savoir ce qu'il s'est réellement passé.

Et cette fin. Tu refermes le livre. Et tu cries au génie ! Ce livre est extraordinaire. Et je pèse mes mots.



Je découvre Julie Estève.



Je suis sous le charme de Julie Estève.



Et j'ajoute son SIMPLE à mes coups de coeur 2018.



Foncez ! Vite ! Vite !!!!!


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Presque le silence

Elle a onze ans et c’est auprès de Pépé Jean qu’elle apprend la pêche, l’histoire de sa famille et l’histoire plus lointaine dont les remous ont aussi atteint ses proches. Ces interludes heureux mettent à distance les sarcasmes de ses congénères, focalisés sur sa chevelure flamboyante. Jusqu’à l’humiliation ultime, la honte de voir son amour pour le beau Camille brandi comme un étendard pour mieux l’anéantir.

La fin de ce bonheur gardera un goût de croissant frais, alors qu’une prédiction funeste viendra assombrir le cours de sa destinée.



Les années passent et si la chrysalide s’est transformée en un splendide papillon, l’oracle est là et influe sur tous le choix de la jeune femme, pour conjurer le sort :



« Le monde s’effondrera en 2023, l’été de tes quarante deux ans »



Le monde s’effondrera, l’expression est suffisamment ambiguë pour que la menace englobe à la fois la destinée de l’humanité (le premier chapitre apocalyptique avait déjà mis le doute) et le sort unique de Cassandre. Pour la jeune femme, le danger est omniprésent, et nécessite une veille permanente.





L’angoisse créée par la prédiction et les états des lieux ponctuels signant la dégradation de la planète, confèrent au roman un rythme particulier, qui l’apparentent au genre thriller. La qualité de la narration et de la construction sont remarquables, la dynamique du récit, comme une respiration qui s’accélère pour oxygéner un corps en pleine course éperdue, est impressionnante.



C’est un récit hypnotisant et convaincant.


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Presque le silence

Julie Estève relate dans ce roman Presque le silence le destin tragique d’une femme confrontée à l’effondrement du monde. Projections climatiques nourries jusqu’à l’extrême, conscientisation de l’homme, ce roman mène à tambours battants une histoire terrible et addictive.



On suit ici l’histoire de Cassandre depuis son plus jeune âge. Petite rouquine sauvage, elle sera la risée de ses camarades de classe et victime d’harcèlement scolaire durant des années. Ce qui la tient debout, c’est son amour de petite fille pour Camille, le bellâtre du lycée. Cassandre est élevée par son grand-père à qui elle voue un fort attachement. A son décès, meurtrie, abimée, elle retournera chez ses parents auprès d’un père qui ne sait aimer que les animaux dont les volatiles en particulier.



Un envie urgente la consumme de savoir si Camille l’aimera un jour ailleurs que dans ses rêves. Elle consulte un voyant qui lui prédira cinq prophéties terrifiantes. Ces prophéties viendront la hanter durant les années à venir et apparaitront aux lecteurs au fil de l’histoire. Même si la plus terrifiante est révélée d’entrée de jeu: « à tes quarante-quatre ans, le monde s’effondrera. »



J’ai été happée sans difficulté dans ce roman où les chapitres sont courts, parfois une ou deux lignes, tout au plus 3, 4 pages. Une construction qui rend la lecture prenante.



La vie de Cassandre passe à toute vitesse, peut-être un peu trop vite pour moi pour m’attacher au personnage central. Le déclin du monde est bien rendu avec des images chocs qui montent crescendo. La fin m’a particulièrement séduite et tenue en haleine. L’auteure nous offre des réponses qui tiennent la route et auxquelles je ne m’attendais pas. La couverture avec ce perroquet en filigrane prend sens, le titre devenant une évidence.



L’histoire aurait peut-être gagné à être plus fournie et plus dense car 280 pages pour condenser toute la vie d’une femme et la fin du monde, c’est peu en quelque sorte. Ne fut-ce que pour s’installer au plus près de l’héroïne mais aussi de toutes les questions climatiques que suscite ce roman. Ceux qui ont un penchant pour des lectures accessibles dénuées de détails à foison, Presque le silence pourrait vous plaire. L’écriture à ce petit quelque chose de très visuel et sensoriel à la fois. On voit et ressent assez facilement les images apocalyptiques qui parsèment ce roman. Les tourments de Cassandre sont de plus en plus palpables frôlant à mesure des années la folie, la démence, la peur, l’impuissance.



Presque le silence, l’histoire d’une femme parmi tant d’autres qui vivra de l’intérieur le tragique destin de notre terre ravagée par la folie des hommes.
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Simple

****



Antoine Orsini est ce qu'on appelle dans les villages, un simplet, un idiot, un mongol. C'est le baoul en corse. Il traine toute la journée dans les rues, entend et voit tout. Il n'a d'autres amis que l'Extraterrestre, un petit doué des PTT, Magic le dictaphone et Florence, la plus jolie fille du village. Mais l'innocence de Tonio ne suffit pas toujours et on lui prête souvent des intentions qu'il n'a pas... Comme celle d'avoir assassiné Florence...



Il était une fois Antoine... Parce qu'il s'agit bien de cela dans le deuxième roman de Julie Estève, un conte poétique sur la différence et les difficultés de vivre avec.

Dotée d'une très belle écriture, l'auteur nous emmène dans le maquis corse, au sein d'un petit village avec ses habitants faussement aimables. Troisième enfant d'une famille endeuillée par la mort de la mère en couches, Antoine est un homme simple qui nous raconte son histoire.

Mais être innocent ne veut pas dire que tout est toujours facile, pour lui comme pour les autres. Il faut apprendre à composer, accepter la différence et comprendre les réactions des uns et des autres. Pour Antoine, chaque mot a sa place, chaque image a son sens, et ils ne sont pas toujours les mêmes pour ceux qui lui font face.



Simple est une histoire à la fois triste et belle, douce et brutale, d'un homme qui vit dans un autre monde que le notre...



Un grand merci aux 68 premières fois pour cette belle découverte de la rentrée littéraire !
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Presque le silence

Ce sont les mots qui interpellent aux premières lignes, des mots jetés à nos yeux, un flux de paroles brèves et tranchantes. Cassandre a onze ans et la gouaille d’une gamine aux idées fixes et au cœur lourd. Le style me percute et me voilà totalement absorbée par l’histoire qui défile. Une histoire de vie, de femme. De doutes et de chagrins, quelques tristesses, des tragédies, des joies aussi. Une femme qui lutte et se débrouille. Il est question d’amour et d’amitié, de volonté et de résignation, de peur, de monde qui se délite et d’avenir compromis.

Ce roman est indescriptible tant il parvient à rendre le réel. Les sentiments des personnages empoignent, le temps s’étire. Il se dévore.

J’ai aimé ce roman à l’écriture si particulière, à la fois sèche et poétique. Cette histoire sur la folie des hommes, la perte de sens, la quête du bonheur. Une histoire à laquelle on s’attache, un récit qui résonne. « Presque le silence », c’est ce qu’il est resté une fois ce livre refermé. Le silence après avoir vécu la tempête et l’orage d’un sublime écrit.

Une lecture captivante.


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Simple

Roman à suspense, cruel récit de la vie d'Antoine Orsini. Personne ne l'appelait ainsi. Vous l'aurez compris, il est mort.



Antoine a perdu son prénom à la naissance. Il a tué sa mère. Enfin, c'est ce que le père répète à l'envi. C'est le cadet d'une fraterie de trois enfants. Il est différent, complexe.



Tout le monde l'appelle le "Baoul" dans son beau village de Corse. Son refuge c'est l'arbre au pied de la maison de Florence. Un soleil, Florence. Jolie comme un coeur, ses seize printemps attisent bien des convoitises chez les garçons comme chez les hommes du village. Elle est différente aussi, Florence. Bien trop jolie...



Ce "Simplet" là, a vécu une vie de solitude à tenter de préserver Florence de ses prédateurs. Accusé à tort de la mort de la jeune fille, il va jeter son dévolu sur une chaise abîmée, comme lui. Tout lui raconter de façon décousue, sans omettre de détails sur la vie des villageois, leur travers. Personne ne veut voir son innocence enfantine, absolue. Comprendre sa capacité à être le témoin crédule des vilénies des autres sans rien révéler.



Vous entendrez sa voix de candide dire avec des mots simples, crus sa réalité, le machiavélisme de ceux qui le montrent du doigt, le condamnent, le rejettent, crachent sur sa tombe. Le village lui fera expier ses propres fautes.



Antoine est attachant, touchant. L'histoire est cruelle. On sourit avec tendresse à ses facéties téléphoniques. Antoine est un brave garçon, comme on dit au village. L'auteure nous offre une histoire souvent brutale de cabossés avec poésie, tendresse, humour.



Un récit juste qui touche au coeur, émerveille, désarçonne par sa violence. Comme moi, vous aurez envie de rendre son prénom à Antoine, de croire qu'il a vraiment trouvé un ami, même si c'est en prison. Un peu de bonheur simple, lumineux comme le sourire de Florence.



Julie Estève nous offre un roman audacieux, généreux, plein d'humanité, pour raconter comment toute l'incompréhension de l'autre, lorsqu'il ne rentre pas dans la norme, peut mettre un voile sur les mauvaises actions des plus "normaux", la cruauté sociale. Un bouc-émissaire bien pratique l'Antoine Orsini !



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Simple

Si je vous dis que c'est l'histoire d'un homme qui parle à sa chaise, vous allez trouver cela bizarre, incongru, et les lecteurs les plus pragmatiques vont passer leur chemin.



Et ils auraient bien tort car ce *simple*, ce « ravi de la crèche » comme on dit en Provence est un personnage profondément attachant, qui parle aux arbres et pressent l'avenir.



Antoine est marginalisé dans son village de Corse. L'idiot qui vit comme un gueux, un peu voleur, un peu collant, un peu voyeur, aimant trop fort, trop mal. C'est lui qui nous raconte son histoire, par petites touches , un drame annoncé dont il sera le coupable idéal. Peu à peu la narration dévoile un village aux querelles de voisinage, aux rancoeurs nées de l'enfance, aux secrets honteux, aux soubresauts amoureux mal gérés, malintentionnés.



Avec son langage d'idiot pas si idiot que cela, Antoine exprime ses émotions, sa lucidité, son ressenti décomplexé des hommes, de la nature et des choses. Son histoire nous balade de raisons possibles en coupables potentiels. La structure du récit est maîtrisé du début à la fin, j'ai même recommencé le premier chapitre pour refermer l'histoire sur elle-même.



Un très beau et troublant roman, capable de projeter le lecteur dans la tête d'un marginal maladroit et bouleversant.



Conquise!





Remerciements à #Netgalley et #Stock

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Presque le silence

L’amour et les cinq prophéties de malheur



Pour son troisième roman Julie Estève a choisi de raconter la vie d’une femme harcelée dans son enfance, entourée par la mort, mais qui va croire en des jours meilleurs, même si on lui a promis, outre l’amour, bien des malheurs. Un livre-choc.



Il y a d'abord, en guise de prologue, une angoissante invasion de chenilles, puis de papillons voraces qui causent d'immenses dégâts. Une sorte de clin d’œil à Moro-Sphinx, le premier roman de Julie Estève, une fable cruelle qui a d’emblée installé son style vif, tranchant.

Puis on entre dans le vif du sujet avec le récit de Cassandre, 13 ans, en vacances chez son grand-père à Saint-Étienne-d'Estréchoux. Là, la fillette peut se ressourcer, oublier les moqueries et le harcèlement dont elle est victime devant l'indifférence générale des enseignants et de ses parents. Sa mère semble absente, son père ne s'occupe plus que de son chat. «Je ne sais quel triste monde se cache à l’intérieur de mon père, une déchèterie, une carrosserie rouillée ou une nuit pâle. Je l’observe comme un paysage qui défile, flou, dans les trains. Daniel, clerc de notaire, est une ombre qui passe, une flaque d’eau. Je ne rencontre dans ses traits que l'ennui. Il est là, retourné comme un gant, à l'envers de lui-même. Seul Cassis semble lui donner une place au monde. Est-ce que tous les pères sont liquides, impénétrables. Point positif, il me passe tout: il s'en branle.»

Le mal vivre de la gamine va atteindre son point culminant lorsqu'elle sera humiliée par ses camarades de classe, à commencer par Camille qu'elle aime en secret. Sa tête rousse plongée dans la cuvette des toilettes la mène au désespoir. Mais elle va serrer les dents et croiser la route de Jonas, un graffeur. Le temps et l'adolescence passent. La chenille va devenir papillon. «J'ai dix-sept ans et je suis bonne; les rousses sont à la mode. J'ai changé de bahut, le ciel est sans nuages. J'ai des camarades de classe. Je fume des cigarettes, des Camel. Je porte des jupes courtes et des collants déchirés. Les filles regardent mes cheveux longs, épais, rouges, qui traînent dans mon dos. Les miracles n'arrivent pas que dans les films, mais chez le coiffeur. Je passe du chien au félin, du caniche à la lionne en deux heures, toilettage express.» Bac en poche, il lui faut du sexe, il lui faut un avenir. Comme Jacques Marrant – le bien-nommé — lui prédit que Camille va tomber amoureuse d'elle et qu’elle connaîtra bien des malheurs, elle va croire le voyant. D’ailleurs, quelques temps plus tard, il est dans son lit. Le couple fait des projets, part en voyage. Cassandre s’inscrit à l'école vétérinaire et pense au bonheur. Mais c'est alors que s'abattent les calamités. Son père perd son emploi, on diagnostique un cancer du sein à sa mère. Jonas se marie le jour où les tours jumelles s'effondrent. Puis ses parents se séparent.

«Mon père a acheté un petit terrain dans une pampa du sud de la France, à La Roque-sur-Pernes. C’est une terre sèche et stérile. Il a payé deux mille balles un vieux camping-car dans lequel il vivra. Le reste du fric, il l’a donné à ma mère pour son long voyage. Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.»

Vœu pieux. Les catastrophes vont s'enchaîner au long d'une vie que Julie Estève va retracer en épisodes forts, comme une chute inéluctable. Un virus qui fait des ravages, un accident après l'autre, des décès qui se succèdent et un esprit qui peu à peu s'enfonce dans la nuit. Cassandre est alors la proie d'un long cauchemar et la pythie d'un monde qui se meurt. Qui entendra ses cris, sa souffrance, ses appels à l'aide?




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Simple

Oui, c’est un simple Antoine Orsini, un simplet, un baoul, un mongol, l’idiot du village…….

Il est vraiment atteint, mais qu’est ce qu’il est attachant et il fait bien le dire un peu rebutant aussi.

Il a fait 15 ans de prison, mais était-il coupable ?

Il parle à sa chaise et c’est ainsi qu’on prend connaissance de son histoire et qu’on rencontre tous les gens du village.

C’est bien écrit. Le ton est vif, authentique.

C’est à la fois cru, cruel pathétique et poétique.

Je pense que je vais le garder un bon moment en tête cet Antoine

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Simple

Energie brute et tranche de drame corse dans ce court roman percutant : ça cogne et ça bout dans le crâne d'Antoine, l'idiot du village qu'on n'appelle jamais par son nom, qui voit tout, qui monte aux arbres et que personne ne peut maîtriser; ça embaume et ça cuit dans ce petit village où l'on se bat le soir, où les filles sont trop peintes, les horizons trop bas et les rancoeurs trop vives.

C'est Antoine qui parle, à sa chaise puisque personne ne l'écoute, et il a beaucoup à dire car il se souvient de tout et connait tous les secrets. Spectateur et acteur du spectacle qui se joue au village, il va raconter sa version des faits, son enfance dans le maquis, les tensions entre les habitants, les jeunes qui cherchent l'évasion, ses quinze années de prison, et ce qu'il sait de cette nuit de 1986 où tout a basculé.

Belle découverte que ce roman qui a son caractère bien à lui, avec quelques très belles pages.
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Simple

Antoine est le baoul du village, le barge, le pimpin, celui que la vie a rompu lui laissant l’âge incertain d’une naïveté enfantine. Il fait de la mob. sur la place du marché, traficote la cabine téléphonique, trimbale Magic et encaisse la bêtise – l’existence est bien moche quand on est différent. Il reste pourtant soucieux de ses proches - sa sœur partie à la ville et le frère parfois sympa, et l’amie, la gamine, petite PP au cœur d’artichaut dont on piétine les feuilles jusqu’à la destruction.

C’est lui le coupable, c’est sûr. Il fera de la prison. Pourtant, les faits ne sont pas déroulés comme on le croit. Il n’y a qu’à écouter la chaise à laquelle il se confie.

Magic est le nom de l’ami d’Antoine, mais je dirais que Magic est la plume de Julie Estève. Magique ! Tel est ce roman. Court, vif et grandement intense. La version poche compte à peine plus de cent pages et c’est pourtant suffisant pour être totalement absorbé pat l’intensité du récit. C’est fort. Humain. Puissant. Passionnant.

Une lecture sur l’être humain. Une lecture captivante.


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Simple

Encore un roman contemporain qui ne m'a pas fait vibrer...

Encore une écriture fantaisiste qui me fait penser et dire que ces nouveaux auteurs ne savent plus quoi écrire pour être impressionnants ou impressionnables.

Le thème est très intéressant, le handicap à la naissance, le fait d'être différent des autres, d'être la risée d'un village en Corse tout cela est très attrayant sur la 4e de couverture. Seulement, quand on rentre dans l'intrigue du roman, je m'aperçois que cette écriture très familière qui colle au narrateur, n'est ni plus ni moins une technique apprise en cours de Français de nos jours.

Je n'ai franchement pas eu du tout cette impression de lire un roman écrit de façon naturelle et spontanée, ce qui me dérange fortement car j'y ai vu trop de phrases mises bout à bout, avec des énumérations inutiles, des accumulations de clichés, des émotions improbables venant de ce narrateur qu'on nous présentait comme débile mental, innocent, attardé, mongol mais très malin de surcroît...bref, de telles discordances me font bien lever les yeux à la lecture mais je serai allée jusqu'au bout malgré tout car je voulais connaître la fin.

J'attendrai quelque temps pour voir si j'en garde quelque chose en souvenir...







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Simple

L’idiot du village



Julie Estève est de retour avec un roman formidablement cruel et un suspense admirablement construit, le tout servi par une langue d’une inventivité rare, celle du baoul, le narrateur considéré par tous comme l’idiot du village.



À propos de Moro-Sphinx, son premier roman, je disais que Julie Estève « fait montre d’un beau savoir-écrire et parvient à ménager le suspense, à nous livrer chapitre après chapitre les bribes d’une vie qui se dissout dans une sorte d’ordinaire peu ordinaire. » Un jugement que je peux réitérer avec ce second roman, même s’il est situé à mille lieues du premier.

La jeune femme à la sexualité débridée a laissé la place à un homme qui vit dans un petit village en Corse sur les hauteurs d’Ajaccio. Nous allons le suivre à plusieurs époques de son existence, chroniqueur des faits divers – et des bribes de sa vie – qui vont secouer cette communauté.

Disons d’emblée combien ce personnage est bien campé et combien Julie Estève a réussi le pari de créer une langue propre au baoul qui donne à ce second roman un parfum très original. Le baoul, c’est le nom que l’on donne en Corse au simplet, à l’idiot du village. Antoine est donc un être à part, mais contrairement à ceux que croit la majorité des habitants, son dérangement n’affecte nullement sa mémoire.

Quand l’histoire commence, il vient de dénicher une chaise en plastique qui va devenir sa confidente. Tout au long du roman, il va s’adresser à elle pour lui raconter ses souvenirs ou pour préciser un point.

Il se souvient de sa scolarité, de la cruauté dont il a été victime, mais aussi de la gentillesse de sa maîtresse, Madame Madeleine, qui repose aujourd’hui au cimetière et à laquelle il rend régulièrement visite: «Je la couvre d’immortelles parce qu’elle mérite un champ de fleurs au-dessus d’elle. Même si ça sert à rien vu qu’elle est morte, c’est bien mieux avec, que rien.»

Mais un autre corps en décomposition va faire grimper l’intensité dramatique et le suspense, celui de Florence Biancarelli, retrouvée morte à seize ans en 1987. «Florence, elle ressemblait au soleil au zénith. La regarder, ça faisait suinter les yeux. Quand je l’ai trouvée dans la forêt de pins, elle était plus une star pour un sou! Magic, il était planté par terre à côté, on sait pas ce qu’elle a pu lui raconter, il a pas dit un mot ! En tout cas, la petite, moi j’ai failli pas la reconnaître, comme de la cire elle était sa peau. Avec les globes enfoncés! j’dis à ma chaise. C’est en 1987 que j’l’ai découverte! Un jeudi. Ça fait vingt-neuf ans, ça fait du chemin. Florence, c’est la pire chose qui me soit arrivée dans la vie. Les autres y disent que c’est ma faute si elle est morte, y disent que j’suis une saloperie et qu’y faudrait m’arracher les couilles! » Avec la chaise en plastique du bar, le lecteur va petit à petit découvrir la vérité, entendre parler d’autres morts et découvrir les secrets que le village préfèrerait voir rester enfouis. Après tout, c’est si facile de condamner le baoul. Si même si la police le voit comme un coupable idéal, il n’a pourtant pas tué Florence. Bien au contraire, il était chargé de la surveiller pour le compte de son ami Yvan, l’employé de la poste, qui rêvait de l’épouser et pouvait disposait en échange de la cabine téléphonique à partir de laquelle il pouvait appeler le monde entier.

Aujourd’hui, après avoir purgé une longue peine de prison, il est de retour mais il est seul. Il n’y a guère que son ami Magic pour l’accompagner.

Julie Estève réussit tout à la fois une chronique sociale, une ode à la différence et un manuel sur la cruauté. Et nous voilà à nouveau du côté de Moro-Sphinx !


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Simple

"Simple" est un roman qui m'est parvenu grâce à la complicité bienveillante du tandem NetGalley, France et des éditions Stock.

Antoine Orsini, sur son île corse, voudrait pouvoir bénéficier de la beauté du site et de la considération de son village et de la famille. Malheureusement, lourdement chargé d'une trisomie 21, mongol, il n'est que le Baoul du coin! Existence peu enviable, objet de rejets permanents.



Alors, entre deux moqueries de la part des autres, deux volées d'insultes ou de gifles paternelles, deux poignées de pierres qu'on lui jette dessus ou tente de les lui faire avaler, le petit monde de Anton se résume à Florence, un amour platonique qu'il suit partout, et à qui il ne veut que du bien, alors même qu'on l'accusera de l'avoir tuée.

Sa seule confidente, une chaise qu'il promène partout et à qui il se confie sans cesse. Ses proches, les quelques adultes qui l'accusent de tous les maux et une bande de gamins qui aiment l'approcher pour jouer à se faire peur. Triste cercle de vie!



Tout du long, le roman restera fidèle à la descriptions de ce monde haut en vocabulaires dissonants et pauvres en relation humaine, en confiance. Antonio vit donc en circuit fermé sur lui-même.



Sous la plume de Julie Estève, le Mongol, le Baoul, le trisomique 21 est bien moins souriant, communicateur dans le rire et ouvert à l'aventure complice avec des adultes que le Damien du 8e jour de Jacko Vandormael. Il est également beaucoup moins scatologique et replié sur le petit monde du dévoué papa de Robinson qui, à la fois protège son fils handicapé et l'ouvre à la vie.

Trois livres, trois enfants trisomiques, trois portraits bien différents et, pour autant, trois portraits justes et émouvants. Il en résulte, ici dans ce livre de Julie Estève, un roman triste mais juste et touchant. Un cri lancé dans la faille qui, trop souvent, sépare nos esprits de nos coeurs. Un livre utile qui donne à réfléchir et à mesurer tout à la fois la chance que nous avons de ne pas être le Baoul de notre quartier et la nécessité à accueillir ces personnes en cherchant à leur donner une qualité de vie qu'ils méritent, basée sur le respect que chacun doit à tout autre. Un livre qui interroge notre humanité!
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Simple

Gagnante du premier challenge NetGalley France, j'ai eu la chance de recevoir en cadeau un très joli colis de livres. Parmi tous ses trésors a été glissé Simple de Julie Estève.

Il s'agit d'une avant première car ce roman fait partie de la rentrée littéraire de la rentrée 2018, et ne sortira que le 22 août ! Hier, j'ai pris le temps de le dévorer pendant quasiment deux heures, pour mon plus grand plaisir.

On ne l’appelle jamais Antoine Orsini dans ce village perché au cœur des montagnes corses mais le baoul, l’idiot du coin. À la marge, bizarre, farceur, sorcier, bouc émissaire, Antoine parle à sa chaise, lui raconte son histoire, celles des autres, et son lien ambigu avec Florence Biancarelli, une gamine de seize ans retrouvée morte au milieu des pins et des années 80.

Qui est coupable ?

Le narrateur est donc Antoine, l'idiot du village. Il nous explique sa vie avec ses mots, c'est naïf, tendre. Il y a beaucoup de poésie dans sa parole. Et de la violence parfois, car il n'est pas toujours tendre, il peut être brutal parfois.

Dès le début nous savons que Florence est décédée, mais qui la tué ? Antoine ? L'extraterrestre, qui la courtisait ? L'homme mystérieux qu'elle rencontrait en boîte de nuit ? Ou... Car il y en a des coupables quand on creuse un peu ...

Nous découvrons la vérité des yeux d'Antoine. Parfois le récit est un peu décousu car il a tendance à passer du coq à l'âne, ce qui est crédible. Il est censé être simple d'esprit et donc il peut se perdre dans ses pensées par moment.

J'ai apprécié le ton de ce roman. C'est une bonne idée de faire parler Antoine, le ton est juste et l'auteure ne va pas dans la facilité. Il n'y a pas trop de clichés, c'est très intéressant.

Il n'est pas tout à fait le seul narrateur, à la fin son frère parle, et une autre voix termine ce récit. Mais le narrateur principal est Antoine.

J'ai aimé découvrir la Corse et la vie particulière de l'idiot du village.

C'est bien écrit, je me suis laissée par ce récit et en deux heures je l'avais lu. Vite lu certes mais pas forcément vite oublié, c'est un personnage que je n'oublierais pas tout de suite, c'est sur.

Je mets un joli quatre étoiles pour ma première lecture de la rentrée littéraire.

Une bonne surprise, que je vous invite à découvrir à sa sortie :) Bonne lecture ;)
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Simple

Le récit de vie d’un baoul, un idiot du village, qui vous amène, avec ses mots à lui, à sa vérité. Et vous révèle la noirceur ordinaire des hommes dans la lumière crue qui brasille le maquis corse.

Dans un village perché dans les montagnes corses, Antoine Orsini est connu sous le nom de baoul, l'idiot du coin. Il confie à sa chaise son histoire, celle des autres habitants ainsi que son lien avec Florence Biancarelli, une adolescente de 16 ans retrouvée morte en forêt dans les années 1980 et dont le meurtrier n'a toujours pas été retrouvé.

Entêtant comme la marjolaine sauvage, "Simple "n’est pas un livre que l’on referme facilement.
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Presque le silence

On aurait aimé adorer ce livre précédé d'une rumeur flatteuse, mais ce roman est assez franco français dans sa démarche et son écriture et nous aura laissé sur le carreau

La plume est pas mal mais le récit manque de réalisme on est dans une dimension très minimaliste et nombriliste et quand on a lu des romans étrangers juste avant la comparaison n'est guère flatteuse, hélas..
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Moro-sphinx

C'est un sacré choc ce premier roman. Déstabilisant, éreintant. Un début inquiétant, qui fait très peur et puis peu à peu, la puissance de l'écriture agit, l'héroïne prend corps, la folie est certes toujours latente mais les clés de compréhension apparaissent. Certes, Lola est assez chargée, constamment sur un fil, on la suit entre fascination morbide et inquiétude terrifiante. Lorsque les racines de son déséquilibre affectif se font jour peu à peu alors l'empathie affleure également. Cette femme qui trouve refuge dans le sexe sans sentiments, que cherche-t-elle à expier ? A oublier ? L'amour, la tendresse seront-ils un remède ? le lecteur sent bien que ça ne peut pas bien finir... et l'auteur offre une fin magistrale. de quoi titiller les méninges un petit moment.

J'ai été captée par ce roman, j'aurais pu rester en dehors d'une histoire un peu hard mais c'est vraiment le style et l'écriture qui m'ont gardée en alerte constante. Dans ce cas, on a très envie de voir la suite de la production de cette nouvelle auteure.
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Simple

e me souviens lors de la rentrée littéraire avoir lu beaucoup de chroniques sur ce roman mais j'ai attendu un peu avant de la découvrir, je savais de quoi il parlait, je voulais choisir le bon moment pour le lire. Pourquoi, un pressentiment, une prémonition que sais-je mais je me doutais qu'il allait avoir de l'effet sur moi. Bonne pioche. Dès les premières lignes j'ai été embarquée, bouleversée, émue, intriguée, interpellée :



On ne dira pas ici comment il est mort. Ce qui l'a tué. On écoutera dans les odeurs de maquis, de marjolaine sauvage, la voix d'un homme qui, pour certains ou le reste du monde, n'en était pas un tout à fait. (p5)



Le décor est planté : on est en Corse avec son côté sauvage, mystérieux, rude,  nature, dans un petit village où tout le monde se connaît, ou certains ont des côtés obscurs, comme Pierre qui parfois porte une cagoule. Et puis comme parfois dans les petits villages où tout le monde se connaît, il y a un être différent, un simple, vous savez l'idiot du village, celui dont on rit, celui dont on se moque, celui sur lequel on se venge, le responsable de tous les maux. 



Là dans ce village c'est Antoine Orsini de son vrai nom, car il a un nom, un prénom même si les autres l'oublient, qui erre de rue en rue, qui furète, qui observe, qui voit mais ne comprend pas toujours tout, mais qui ne peut partager avec personne ses pensées, ses découvertes car personne ne l'écoute, personne ne le comprend, personne ne s'intéresse à lui, c'est le baoul comme ont dit là-bas :



Et alors ils vont gueuler ferme-la le mongol ! Voilà ce qu'ils vont dire à coup sûr, oh ! je sais bien comment ils m'appellent, y a tellement de mots sales dans la langue en français pour causer de moi ! (p6)



Ce que j'ai particulièrement apprécié dans ce court roman, c'est le travail d'écriture de Julie Estève : se glisser dans la peau d'Antoine, restituer ses pensées, son parler, ses émotions et sentiments, avec réalisme avec ses mots à lui pour nous parler de ce qu'il subit dans sa famille, de son père alcoolique violent, de l'abandon de la part de Pierre, son frère qui a d'autres préoccupations, de Tomasine, sa soeur, qui a fui le village dans l'espoir d'une carrière à Paris.



On a tous rencontré un Antoine enfin moi j'en ai déjà rencontré, dans un village, un quartier, celui dont tout le monde se moque, livré à lui-même, ignoré de tous mais reconnu par eux dès qu'il se passe quelque chose d'anormal dans la communauté.



Dès le début du récit, Julie Estève n'y va pas par quatre chemins, on comprend qu'Antoine est mort et même mort on crache encore sur sa tombe, mais lui il va revenir pour nous révéler, à sa manière, l'histoire de sa vie.



Je n'en dirai pas plus, 116 pages, c'est court mais là c'est intense, moi cela m'a noué le coeur et les "tripes", on sent le drame arrivé, Antoine ne cache rien, il est naïf, il dit les choses comme elles sont, il éprouve des sentiments et les exprime, pas toujours bien, pas toujours au bon moment, pas toujours à la bonne personne, ne distinguant pas ce qu'il faut dire et ce qu'il faut taire et pourtant il détient des vérités. Quand il n'y a pas personne pour l'entendre il part dans la nature, il arpente les collines, il connaît les chemins et il parle à ceux qui peuvent l'entendre : les arbres, une chaise ou Magic, son seul ami....



L'écriture est délicate mais précise et percutante, dans le choix des mots pour restituer l'univers de cet homme, le milieu où il vit, l'ambiance, le parler de chaque personnage. Un exemple, page 108, la succession des mots pour faire ressentir, et c'est très réussi, l'effondrement du monde d'Antoine......



Les dernières pages m'ont chavirée : douleur, tristesse, gâchis, injustice, mais aussi colère sur nous, notre société, sa violence, quelques derniers mots, phrases, chanson sur fond de vérité, qui ne sera jamais révélée.



Quand je découvre un tel roman, je sais pourquoi je lis, pourquoi j'aime lire : pour partir pour un voyage dans les émotions, dans la vie, retrouver des sensations éprouvées, des sentiments vécus, écrits avec justesse, avec poésie mais aussi efficacité, nous faire rêver parfois mais aussi confronter à notre société, aux humains dans toute leur beauté parfois mais aussi dans toute leur noirceur.



Merci à Julie Estève de m'avoir alpaguée, émue, d'avoir si bien raconté Antoine, le simple qui était un poète à sa manière, qui aimait Florence, qui n'aurait pas fait de mal à une mouche et pourtant la souffrance il connaît,  elle fait partie de sa vie mais il ne l'exprime pas ainsi. Il raconte, il nous raconte, sans jugement, simplement ce qu'il vit.



Il avait ce rêve qui dévorait tout. Il faisait avec des fleurs des bouquets qu'il donnait aux autres. Les autres le traitaient de fillette, comme si être une petite fille était une vieille honte. En grandissant, les insultes ont pris du poids, la cruauté des galons. (p110)
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Simple

"Simple"

Je l'avais repéré, reposé.

Sans même savoir ce qu'allait me dire ce livre, je l'ai pris. Ne l'ai pas retourné : je fais fi des 4ème de couverture.

Premiers mots : le décor est planté ; le titre trouve sa justification.

Antoine : simple. Le voilà qui m'entraîne en Corse dans son village, dans son débit de paroles. Dans les arbres. Dans ses délires joyeux. Dans la violence qu'il subit. Cascade de gestes durs, flots de mots qui blessent. Je ressens personnellement la douleur. Et lui ? Trop simple ? 

La candeur côtoie la naïveté et la folie. Les uns souffrent et espèrent tandis que d'autres manipulent, échafaudent des plans. Simple de s'attaquer aux faiblesses. Trouver un coupable idéal pour un meurtre ? Simple.

Puis Antoine déverse sa peur, sa colère par quelques phrases, quelques suites de mots mais aussi par 91 mots isolés.

Une page et demi pendant laquelle je déverse mes larmes, pleure au rythme de la peur, de la souffrance scandée par Antoine. Pause : le 18ème chapitre me laisse le temps d'essuyer mes larmes. Le 19ème chapitre les fera rejaillir. Elles célèbreront la fin de ma rencontre avec Antoine. Encore des larmes. Plus guère de mots.
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