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Critiques de Julie Estève (159)
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Presque le silence

« C’était presque le silence, le gâchis du monde ».

Quelles retrouvailles Julie ! Tu m’avais éblouie avec ton premier roman « Simple » et lorsque j’ai refermé celui-ci j’ai été de nouveau conquise par ton talent !

Julie Estève raconte ici une existence bâtie autour de silence, de pertes de deuils et de folie.



Il est impossible que ces quelques lignes soient à la hauteur de ce bijou à la fois pudique et intense, habité par la rage de son personnage, Cassandre.



Elle est le chaos.



Cette écorchée aux cheveux de Satan compare son visage à un parking de supermarché tandis que celui de sa moitié serait à l’image du Taj Mahal, ce monstre habitée par une pulsion de mort sur les animaux, ce « paillasson du bahut » sort de l’enfance, ce pays maudit. Ce monstre qui appartient à la solitude doit se protéger. Mais de quoi ? De qui ? D’elle-même ? A-t-elle précipité le monde dans le chaos ? Va-t-elle-tuer son père cet être transparent, cette « déchetterie » et par la même occasion décimer la terre entière à l’aide d’un perroquet bleu ?



Par une maîtrise prodigieuse de la métaphore et de la langue, des mots, de la syntaxe, Julie Estève raconte l’indicible, libère les paranoïas d’une femme qui pourrait être n’importe quelle femme et oh combien je me suis retrouvée en elle !



Cassandre bascule car elle est hantée par la terreur de la perte. Et la perte ultime n’est-elle pas la mise au monde, cette étape si violente de la vie, cette petite mort qui fait ressurgir les fragilités, cette prise de conscience que tout nous échappe et qu’on ne maîtrise rien, celle qui fait émerger ses peurs ancrées depuis cette enfance perdue au côté du cadavre de son grand-père en mangeant de la confiture de mûres.

Cassandre fait des rêves de papillons qui défigurent les hommes, de rats gros comme des cochons, de ciel, de raz de marée, de crapauds, d’avions, de chiens qui dévorent leurs maîtres.



Elle est l’apocalypse.



Un calendrier d’évènements rythme sa vie et détermine son destin tragique.

Elle va devoir soigner son cœur et nous allons la suivre dans cette tragique suite inexorable de deuils qui jonchent sa vie qui vont l’enfermer dans sa prison mentale et dans son silence.

Cinq prophéties vont déterminer sa vie.

« Le monde s’effondrera en 2023, l’été de tes quarante-deux ans ».

« Tu auras un fils un jour, et tu le perdras ».

Cassandre est prise au piège, sans espoir, « son destin est une tombe ».

Et pourtant il émane de ce récit une incroyable lumière, une poésie !

Cassandre se fait ressusciter par Jonas, Samuel, pépé et une île qui a soigné tous ses deuils dans laquelle elle se refuge pour se protéger du malheur, des souffrances du monde et des violences qui l’entourent.



« Nous sommes l’amour. Nous sommes un amour immuable, puissant, infini. Maintenant il n’y a que l’amour et le silence »



Mais elle meurt lentement.

« le monde a chu et personne ne me croit ».

« un fou ne fait jamais que réaliser à sa manière la condition humaine » J.P. Sartre, l’être et le néant.



« La vie se perd, sans bruit, n’importe comment, c’est compris. »



Magistral !!!!!!!


Lien : https://blogdelecturelepetit..
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Simple

Lorsque j'ai découvert cette auteure avec son premier roman « Moro-Sphinx » il y a environ quatre ou cinq ans, je l'ai immédiatement comparée à Michel Houellebecq, au féminin. Elle aussi relatait la misère sexuelle et sentimentale de nos contemporains dans un langage tout aussi cru.

Je n'ai donc pas hésité à acheter le deuxième roman de Julie Estève que j'attendais avec impatience et je n'ai pas été déçue.

J'y ai découvert un autre personnage, très différent de l'héroïne de Moro-sphinx mais tout aussi captivant, très singulier et très attachant.

Nous voilà dans la tête d'Antoine Orsini, l'idiot d'un village Corse marginalisé, qui vit comme un clochard, qui exprime ses émotions avec simplicité et malgré tout avec lucidité…

Cet homme un peu voyeur, un peu collant, qu'on surnomme le baoul, cet homme simple qui parle à sa chaise et à son amie florence qu'on va retrouver assassinée au beau milieu des pins et avec qui, il entretenait une relation quelque peu ambiguë, a donc le profil du coupable idéal.

La voix d'Antoine que l'on vient d'enterrer va nous accompagner pendant 200 pages qui se lisent d'une traite.

La sensibilité de cet être simple, amoureux de la nature, incompris sauf de Florence, injustement rejeté de tous, désireux de trouver sa place même s'il doit pour cela essuyer des jets de cailloux va nous émouvoir profondément.

Ce livre est puissant, cruel, bien écrit, rempli de suspens . Il est complètement bouleversant.

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Simple

Oui, c’est un simple Antoine Orsini, un simplet, un baoul, un mongol, l’idiot du village…….

Il est vraiment atteint, mais qu’est ce qu’il est attachant et il fait bien le dire un peu rebutant aussi.

Il a fait 15 ans de prison, mais était-il coupable ?

Il parle à sa chaise et c’est ainsi qu’on prend connaissance de son histoire et qu’on rencontre tous les gens du village.

C’est bien écrit. Le ton est vif, authentique.

C’est à la fois cru, cruel pathétique et poétique.

Je pense que je vais le garder un bon moment en tête cet Antoine

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Simple

Pas tout à fait un homme ?

Le récit de vie d’un baoul, un idiot du village, qui vous amène, avec ses mots à lui, à sa vérité. Et vous révèle la noirceur ordinaire des hommes dans la lumière crue qui brasille le maquis corse. Entêtant comme la marjolaine sauvage, Simple n’est pas un livre que l’on referme facilement.

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Simple

Simple n'est pas idiot

L'homme qui raconte est Antoine ORSINI. Chez nous, nous l'appellerions le bredin, dans son village corse, les autres l'appellent le baoul. Enfant un peu "simple", dont la mère est morte en le mettant au monde, provoquant le rejet de son père, Antoine est malmené par ses camarades de classe et c'est l'attention toute particulière et tendre de la maîtresse qui va l'aider à grandir. Mais la mort les sépare assez vite et le baoul va se débrouiller seul. Dans le village comme dans tous villages, il y a des histoires et parfois des drames. Une jeune fille, Florence, seule amie d'Antoine,avec Magic, va être retrouvée morte et le coupable sera rapidement trouvé. C'est tout cela qu'Antoine nous raconte, avec ses mots simples eux aussi mais tellement justes et clairvoyants. Roman touchant qui à sa manière interroge également sur la différence mais aussi la justice.
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Simple

Àntoine Orsini sorte de Momo de la vie devant soi qui aurait grandi en Corse raconte de sa voix qui est lui propre, dans une poésie cruelle et belle à la fois, son histoire, celle d’un amour, celle d’un desamour et d’incompréhension
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Simple

Lu jusqu’à la page 100 !

Cette lecture m’a mise mal à l’aise !.

J’adhère pas.

C’est confus .

Désolée !!...
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Simple

Simple. Idiot. Baoul. Mongol.



Il était une fois Antoine Orsini : un jeune homme un peu simple d’esprit. Tellement touchant. Tendrement attachant.

Dans ce roman, ce n’est pas Julie Esteve qui écrit. C’est Antoine qui raconte. Antoine qui - avec son innocence - fait le récit de sa vie. Et, quel cruel récit de vie !

Dernier né d’une fratrie de trois enfants, la naissance d’Antoine est marqué par le deuil. Celui de sa mère morte en couche. Une mort que son père ne lui pardonnera jamais, à lui, « le chien ».

Rejeté par tous - y compris par les siens - Antoine survit dans son petit village corse situé au cœur du maquis. Un village où la différence fait peur. Isole. N’est pas appréciée.

Antoine grandit seul. Il a pour seul ami Magic, un dictaphone encore sous plastique. Et Florence aussi. Florence Biancarelli, la plus jolie jeune fille du village. Antoine et elle s’entendent bien. Ils ont - chacun à leur façon - la même sensibilité. Ils se comprennent. Se soutiennent.

Jusqu’au jour où Florence est retrouvée morte au milieu du maquis. Pourtant, Antoine les avait prévenu. Il leur avait dit, aux villageois, que Florence allait mourir et, personne n’a rien fait.

Tous le croient coupable. Est-ce réellement lui ?



Ce livre est un coup de cœur. Un coup au cœur.

En le refermant, je n’ai pu m’empêcher de me demander ce qu’il serait advenu « si » : si seulement, on avait donné sa chance à Antoine ; si seulement, un main s’était tendue vers lui.

Bien que différent, Antoine est loin d’être le simplet que tout le monde pense. Que tout le monde voit. Et, dans cet être à part, se cache un esprit vif. Une âme sensible. Un cœur en or.

Le lecteur gardera un arrière goût doux-amer de cette histoire triste et belle à la fois. Une histoire sur la différence et sur l’acceptation de celle-ci dans notre société.



Toutefois, loin de ne se résumer qu’à cela, ce roman est également une enquête à suspense. Prenante. Haletante. Le récit est mené de telle sorte que le lecteur s’aperçoit finalement que chaque habitant de ce petit village corse avait ses raisons de vouloir tuer Florence. Qui est / sont donc les(s) vrai(s) coupable(s) ?

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Simple

bof le monologue d'un simple d'esprit quotidien d'un village corse, relations ambigues, une mort suspecte !! pas accroché du tout
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Simple

La claque de la rentrée littéraire 2018, découvert sur les tables d'une librairie, Paris 5, quartier latin. C'était le coup de coeur de la libraire que je connais bien. Ses goûts : les livres littéraires, bien écrit, histoire forte, personnage bien campé, l'émotion.

Et bien, elle disait vrai. Dans ce deuxième roman (du coup, je suis allée acheter et lire Moro-Sphinx ! whauuuaaaaa, j'en ferai une autre critique car Lola c'est ma star à moi - on a envie de lui donner un paquet de kleenex et des chocolats pour consoler son désarroi). Donc, Simple, c'est l'histoire d'Antoine Orsini et de sa chaise. Un simple du village en Corse. Une énorme poésie, une écriture viscérale, une écriture du corps. Forte, puissante, poignante.On pleure de la solitude d'Antoine et des paysages sublimes. J'ai tellement hâte de lire le prochain roman de Julie Estève.
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Simple

Energie brute et tranche de drame corse dans ce court roman percutant : ça cogne et ça bout dans le crâne d'Antoine, l'idiot du village qu'on n'appelle jamais par son nom, qui voit tout, qui monte aux arbres et que personne ne peut maîtriser; ça embaume et ça cuit dans ce petit village où l'on se bat le soir, où les filles sont trop peintes, les horizons trop bas et les rancoeurs trop vives.

C'est Antoine qui parle, à sa chaise puisque personne ne l'écoute, et il a beaucoup à dire car il se souvient de tout et connait tous les secrets. Spectateur et acteur du spectacle qui se joue au village, il va raconter sa version des faits, son enfance dans le maquis, les tensions entre les habitants, les jeunes qui cherchent l'évasion, ses quinze années de prison, et ce qu'il sait de cette nuit de 1986 où tout a basculé.

Belle découverte que ce roman qui a son caractère bien à lui, avec quelques très belles pages.
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Simple

J'ai bien aimé ce livre.

Son sujet m'a rappelé le roman @Ma reine Jean-Baptiste Andréa dont le personnage principal était aussi un garçon différent,plein de poésie. Ici l'auteur peint un homme qui subit la maltraitance de son entourage de façon plus réaliste et dérangeante.
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Simple

Simple… Un titre énigmatique qui renvoie à l'identité du personnage principal, Antoine Orsini, l'idiot du village. C'est dans sa tête que le lecteur est plongé, c'est par sa voix que l'intrigue est campée. Une intrigue qui, elle, n'a rien de simple.

Dialoguant avec une chaise fêlée puis avec le pied de chaise seulement, suite à un accès de colère, le narrateur nous promène dans son village, dans ses souvenirs. La chronologie est mise à mal, on apprend par bribes ce qui s'est passé dans ce petit village oppressant et asphyxiant pour tous les personnages principaux. La mort d'une jeune fille de seize ans. C'est encore par fulgurances qu'on apprend l'accusation injuste du narrateur, sa détention pendant plusieurs années, mais aussi son enfance, ses déceptions, ses illusions et la vérité. Une vérité dont on comprend que personne ne l'a véritablement cherchée.

Dans ce roman, le style est haché, le discours se veut simpliste, n'hésitant pas à utiliser la vulgarité, la grossièreté même. Mais la réussite de Julie Estève, c'est de faire de ce style oral et populaire, la voie d'accès à une poésie de l'âme. Un peu à la manière de Céline dans Voyage au bout de la nuit, finalement. La naïveté d'Antoine, sa sincérité, son absence de filtre nous donnent à voir la réalité avec une grande trivialité et une grande violence. Et finalement, ce qui se fait jour immédiatement, c'est que le monstre n'est pas celui qu'on croit.

Qu'on adhère au style ou non, qu'on s'attache au personnage ou pas, on est rapidement scotché à notre fauteuil, brûlant d'envie de connaître le fin mot de l'histoire. Car, bien sûr, le "taré" est l'être le plus pur de ce village, le seul qui ne se laisse pas embrigader par les rumeurs, qui ne laisse pas guider par le qu'en dira-t-on, le seul qui soit véritablement sain d'esprit. Et pourtant, pas de happy end, on le sait d'entrée de jeu, Antoine meurt, laissant ses compatriotes dans l'ignorance la plus crasse, dans la méchanceté la plus cruelle. Une définition riche et complexe du bouc émissaire, son rôle et sa signification...
Lien : https://livresque78.wordpres..
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Simple

Antoine Orsini, que l'on pourrait qualifier d'idiot du village, est arrêté pour le meurtre d'une adolescente de 16 ans, Florence. Mais est ce vraiment lui le coupable ?

Ce roman retrace la vie de cet homme différent pour qui les mots sont différents que ceux des autres.

Antoine devient donc le souffre douleur de ce village qui recèle bien des rancœurs et des secrets.

Le roman est découpé de façon a en dire un peu à chaque fois mais juste ce qu'il faut. Il est emprunt de poésie dans la manière de voir le monde, la vie quand on a un regard bien différent du commun.

Ce roman a une réelle dimension sociale car il nous permet de prendre la mesure de notre comportement vis a vis de ceux qui ne sont pas comme nous et on peut se demander si notre société est en capacité humaine d'accepter ceux et celles qui sont différents.
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Simple

Encore un roman contemporain qui ne m'a pas fait vibrer...

Encore une écriture fantaisiste qui me fait penser et dire que ces nouveaux auteurs ne savent plus quoi écrire pour être impressionnants ou impressionnables.

Le thème est très intéressant, le handicap à la naissance, le fait d'être différent des autres, d'être la risée d'un village en Corse tout cela est très attrayant sur la 4e de couverture. Seulement, quand on rentre dans l'intrigue du roman, je m'aperçois que cette écriture très familière qui colle au narrateur, n'est ni plus ni moins une technique apprise en cours de Français de nos jours.

Je n'ai franchement pas eu du tout cette impression de lire un roman écrit de façon naturelle et spontanée, ce qui me dérange fortement car j'y ai vu trop de phrases mises bout à bout, avec des énumérations inutiles, des accumulations de clichés, des émotions improbables venant de ce narrateur qu'on nous présentait comme débile mental, innocent, attardé, mongol mais très malin de surcroît...bref, de telles discordances me font bien lever les yeux à la lecture mais je serai allée jusqu'au bout malgré tout car je voulais connaître la fin.

J'attendrai quelque temps pour voir si j'en garde quelque chose en souvenir...







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Simple

SIMPLE...comme son héros, comme son écriture, comme son style.

.

Ravi...comme celui de la crèche, en Provence,

Mais aussi ravie de lire un roman dont l'histoire se passe sur mon île, ravie de trouver des mots et des noms qui chantent à mon coeur,

.

LE SIMPLE, LE RAVI, LE BAOUL.

.

BAOUL...Comme on aimait s'appeler quand nous étions petits avec mes cousins ,quand l'un ou l'une disait une idiotie ou avait fait une" bêtise. "OH BAOULO!!!

.

Mais rien n'est Simple dans la vie. Et surtout pas la vie d'Antoine,qui, à travers ses discussions avec le pied d'une chaise, nous fait partager sa différence.

On est touché par son histoire.

Coupable idéal du meurtre d'une jeune fille de 16 ans,il va nous faire partager son quotidien, fait de méchancetés, -souvent-, de gentillesse - si peu- ; on plonge au coeur de la vie d'un village Corse, avec ses jalousies, ses rancoeurs, ses rivalités, son BAOUL..

.

Et si vous croyez que cette histoire est SIMPLE, vous ne découvrirez la vérité qu'à la toute dernière page.



Roman noir et cruel ; à lire ou à offrir.
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Simple

Une histoire très émouvante, portée par une écriture originale dans un cadre magnifiquement décrit, la Corse. J’ai été très touchée par l’histoire d’Anto, le simple, le débile, le baoul. J’ai lu son histoire en 2 jours.



Anto nous conte son histoire de manière décousue, un peu comme le contenu de sa tête. On se doute qu’il s’est passé quelque chose à sa naissance, car on apprend que sa mère est décédée en le mettant au monde. En fait, ce n’est pas à nous qu’il raconte son histoire mais…. à une chaise ! D’abord toute entière puis seulement à un pied, après l’avoir fracassée !



Anto raconte le village, ses habitants, sa famille, son ami imaginaire et ses coups de coeur pour Vanina et aussi Florence…. Il raconte les circonstances de son décès dont il a été injustement accusé. Laisse-toi porter par l’histoire et ne cherche pas à comprendre pourquoi un simple d’esprit a pu être condamné et mis en prison !



Un récit très touchant sur un être différent rejeté par toute sa communauté, exprimé dans une langue brute et violente. Très émouvant, surtout la fin…..
Lien : https://recettesetrecits.fr/
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Simple

"Simple"

Je l'avais repéré, reposé.

Sans même savoir ce qu'allait me dire ce livre, je l'ai pris. Ne l'ai pas retourné : je fais fi des 4ème de couverture.

Premiers mots : le décor est planté ; le titre trouve sa justification.

Antoine : simple. Le voilà qui m'entraîne en Corse dans son village, dans son débit de paroles. Dans les arbres. Dans ses délires joyeux. Dans la violence qu'il subit. Cascade de gestes durs, flots de mots qui blessent. Je ressens personnellement la douleur. Et lui ? Trop simple ? 

La candeur côtoie la naïveté et la folie. Les uns souffrent et espèrent tandis que d'autres manipulent, échafaudent des plans. Simple de s'attaquer aux faiblesses. Trouver un coupable idéal pour un meurtre ? Simple.

Puis Antoine déverse sa peur, sa colère par quelques phrases, quelques suites de mots mais aussi par 91 mots isolés.

Une page et demi pendant laquelle je déverse mes larmes, pleure au rythme de la peur, de la souffrance scandée par Antoine. Pause : le 18ème chapitre me laisse le temps d'essuyer mes larmes. Le 19ème chapitre les fera rejaillir. Elles célèbreront la fin de ma rencontre avec Antoine. Encore des larmes. Plus guère de mots.
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Moro-sphinx

je ne comprends même pas que de tels "romans" puissent être publiés.

totalement creux, sans talent, vide, ennuyant, quelle perte de temps et d'argent!
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Simple

On m'a dit "Tu as aimé ça raconte Sarah de Pauline Delabroy-Allard pour sa plume incisive, tu vas adorer Simple de Julie Estève". Beaucoup on parlé du style percutant de ce roman et j'ai entamé ma lecture pleine d'une certitude : j'allais aimer. Malheureusement, ce que vous m'aviez fait miroiter, je ne l'ai pas retrouvé. Bien sûr que la plume est belle, spéciale, mais parce que le narrateur est spécial. Bien sûr que c'est beau et poétique, mais ça n'a rien à voir avec le style percutant dans "ça raconte sarah" ! Passé cette déconvenue, je chasse de mon esprit tous les avis, les échos, et décide de me forger mon opinion, sans a priori.



J'ai refermé le livre perplexe, l'ai laissé mijoter en moi, et je ne sais toujours pas vraiment quoi en tirer. Quelque chose m'a dérangée, il y a une ombre au tableau. Le lecteur suit Antoine, aux capacités mentales réduites. Antoine est touchant, il y a une grande poétique en lui. Les mots sur le papier sont les siens, comme sortis de sa bouche. L'esprit critique est le sien, sorti des ses méninges. Et c'est ce qui dérange. Les situations sont parfois scandaleuses, révoltantes, et les réactions d'Antoine complètement décalées. Notre révolte est tuée dans l'oeuf par la compassion. Une ambivalence très particulière. Un univers lourd, une chape de plomb sur la candeur du personnage. Deux ambiances qui se heurtent, et qui font que je n'ai pas apprécié totalement ma lecture. Bien sûr, c'est une réussite, un beau travail, d'une originalité folle. C'est inévitablement un texte à découvrir. à aimer ou non, mais à se laisser tenter.
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