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Citations de Julien Green (916)


Tu vas connaître un secret que j'avais pensé ne te confier que plus tard. Mais au point où j'en suis, je ne souffrirai pas d'humiliation plus grande que celles que j'ai déjà souffertes. Il faut donc que tu saches que, dans la famille de ton père, il s'est passé quelque chose de si honteux que je ne trouve vraiment pas les mots pour te le dire.

Les clefs de la mort
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C'est une toute petite voix nasillarde qui ne s'élève jamais d'un ton, mais raconte gaiement de longues histoires.

Les clefs de la mort
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(...) Daniel O'Donovan a été, comme il dit, frappé de la grâce; mais, ajoute-t-il, cette grâce agit souvent selon le caractère de la personne qui la reçoit. Elle convertit les doux par la persuasion, elle jette en bas les violents et les orgueilleux. Dans l'âme de ce fou elle aurait agi, oserai-je l'écrire ? mais c'est lui qui parle, elle aurait agi follement, ou sagement, suivant qu'on se place au point de vue terrestre ou au point de vue providentiel. Il dit encore que cette mort précoce est une bénédiction et qu'elle termine au bon moment une vie d'incertitude et de misère spirituelle.

Le voyageur sur la terre
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Cette opinion atroce tend à se répandre et deviendra une certitude dans l'esprit de beaucoup de gens, si quelqu'un ne s'élève maintenant contre une erreur aussi injurieuse à la mémoire du mort qu'à la dignité de sa famille.

Le voyageur sur la terre
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Je suis sujet à de brusques accès de tristesse que j'attribue à ma vie solitaire. J'en sors difficilement parce que je n'en connais pas bien la raison et j'en souffre beaucoup. C'est généralement le soir que cette tristesse me vient et il me semble alors que la nuit qui descend sur la terre ne s'en ira jamais. dans des cas comme celui-là, la raison ne m'est d'aucun secours et toutes mes pensées ne font que confirmer le désespoir qui me saisit. Ma ressource est d'essayer de lire.

Le voyageur sur la terre
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Je suis sujet à de brusques accès de tristesse que j'attribue à ma vie solitaire. J'en sors difficilement parce que je n'en connais pas bien la raison et j'en souffre beaucoup. c'est généralement le soir que cette tristesse me vient et il me semble alors que la nuit qui descend sur la terre ne s'en ira jamais.

Le voyageur sur la terre
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Je grandis entre ces trois personnes sans qu'aucune d'elles prît soin de m'envoyer à l'école, mais la solitude m'avait donné le goût des livres et j'apprenais tant bien que mal tout ce que je sais aujourd'hui.
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Et, par une habitude de vieille femme dont le cerveau se trouble avec l'âge et les afflictions, elle remontait constamment le fil de ses malheurs et ramenait les plus petits déboires à une commune origine.

Deuxième partie
Chapitre III
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Pourquoi souffrait-elle ainsi ? pensait-elle . des années entières elle avait connu la tranquillité d'une vie facile et banale, où tout semblait réglé pour toujours, le lever, le coucher, les repas et même les plaisirs et les tristesses; et tout à coup, un grand désordre. Les habitudes les plus anciennes étaient remises en question, le fond de l'existence bouleversé. Chaque heure apportait une émotion nouvelle, chaque jour menaçait de se lever sur un désastre. Quelqu'un était venu qui avait apporté le malheur.

Deuxième partie
Chapitre III
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Elle allait d'un pas si léger qu'on l'entendait à peine et ne cédait qu'à l'extrême fatigue qui, vers la fin de la journée, la jetait parfois tout habillée sur son lit, pareille à ces oiseaux sans but que l'on voit tournoyer dans le ciel et dont une balle meurtrière interrompt les volées éperdues.

Deuxième partie
Chapitre II
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Toutes les phrases du petit drame intérieur qu'elle avait connu, elle aimait à les faire revivre en elle, mais la solitude était nécessaire à cette sorte d'exercice mental et c'était surtout pour ne pas être troublée dans sa méditation qu'elle s'éloignait de chez elle et s'enfonçait dans la campagne.
Peut-être aussi certains paysages exerçaient-ils sur elle un attrait dont elle ne soupçonnait pas toute la puissance. Etait-ce à dessein ou par hasard qu'elle s'asseyait sur la berge de la rivière tout près des arbres où l'on avait trouvé Angèle ? Quelle curiosité la poussait, quel espoir nourrissait-elle ? Elle était trop secrète, une éducation rigoureuse avait mis trop de barrières entre elle-même et son propre coeur pour qu'elle pût porter un jugement précis sur ses actes. Des impulsions irrésistibles lui dictaient sa conduite et l'envie lui manquait de prévoir les conséquences possibles de ce qu'elle allait faire. Seule importait la satisfaction de retrouver en tel ou tel endroit les souvenirs, les émotions qu'elle y cherchait. (....)
Elle savait pourtant la langueur qu'engendraient le lendemain, ces promenades solitaires, lorsque de longues heures de sommeil la rendaient à sa vie banale du matin et que tombait la délicieuse animation de la veille.

Deuxième partie
Chapitre II
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Pourtant quelque chose en elle réprouvait son plaisir, le souvenir d'une éducation austère où les bonnes oeuvres et la lecture de livres pieux avaient joué leur rôle. "Que je suis mauvaise !" pensait-elle avec un sourire involontaire; mais cette connaissance qu'elle avait d'elle-même ne modérait en rien son zèle à lire et relire dans le journal le récit détaillé de l'affreuse découverte.

Deuxième partie
Chapitre II
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a d'autres, à des âmes plus dociles, le don de profiter des circonstances était départi. Bien des gens apprenaient le bonheur comme on apprend un métier et se résignaient joyeusement à accepter le médiocre pour éviter le pire. De cette sagesse résultait les mariages féconds, les vieux jours tranquilles, les dîners de famille qui réunissent trois générations satisfaites.

Deuxième partie
Chapitre II
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On raconte que, dans les Alpes, des masses de neige s'accumulent et se retiennent au flanc des montagnes par un prodige d'équilibre qu'un frémissement de l'air peut faire cesser. Il suffit alors que la voix humaine retentisse dans le voisinage pour que ce mur s'écroule et crée par sa chute l'avalanche qui emportera un village. C'était ce cri qu'elle eût voulu pousser, cet appel qui eût rompu l'ordonnance des neiges immobiles.

Deuxième partie
Chapitre II
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(...), le ridicule était un des traits dominants de la vie de cette femme. Le nom même de son mari prêtait à la plaisanterie. Ses manies faisaient sourire et les meubles dont il avait empli sa maison ne trahissaient que trop la médiocrité de son esprit. Contre tout cela elle ne luttait pas; remplacer un fauteuil par un autre, ce n'était pas cela qui la rendrait heureuse. Le sort avait choisi de l'accabler; elle se rendait, victime furieuse mais passive, à toutes ses injustices. Au moins elle avait la fierté de faire bonne figure.

Deuxième partie
Chapitre II
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Cette sensation d'être la proie d'une force capricieuse ne la quittait jamais : elle était le jouet de la volonté qui domine le monde et sa liberté n'était que moquerie. A quoi bon gémir en secret sur la laideur et la monotonie de sa vie ? Il fallait une âme plus forte que la sienne pour échapper à sa prison. elle avait beau paraître impérieuse, effrayer son mari par sa dureté, elle était faible, plus faible que ceux à qui elle en imposait tant.

Deuxième partie
Chapitre II
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Certes, elle comprenait bien que plus rien ne pouvait être modifié. Tout lui permettait de croire qu'elle finirait ses jours dans cette ville. La moindre de ses promenades était prévue. Quelque chose de fatal ordonnait tous ses gestes, presque toutes ses pensées. elle s'enfonçait toute vive dans sa tombe. c'était dans une des pièces de cette maison que la mort viendrait la trouver, la mort dont elle ne voulait pas et qui l'arracherait à une vie qu'elle n'avait point demandée.

Deuxième partie
Chapitre II
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Elle s'irritait de cette sorte de voyage à travers le temps qu'elle était contrainte d'accomplir. Où la menait-elle ? Vers quelle joie ? Quelle compensation lui ferait oublier sa fatigue ? Jamais la foi n'avait eu de prise sur cette femme à qui toutes les religions paraissaient également fausses, puisque aucune d'elles ne pouvait lui expliquer pourquoi on la faisait vivre et pourquoi, cette vie lui étant donnée, le jour devait venir où elle en serait privée. L'idée de la mort provoquait chez elle ce trouble qui est un des signes de la jeunesse du coeur; ce n'était pas l'amour de la vie qui lui manquait, mais le don d'accepter sans murmure une vie qui différait de toutes les vies humaines et qui était la sienne.

Deuxième partie
Chapitre II
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Dix ans plus tôt, elle se fut enfuie, mais, dix ans plus tôt, prévoyait-elle qu'elle sombrerait dans un tel ennui, dans ce dégoût de tout et d'elle-même qui empoisonnait à présent chaque heure de la journée? "Comment vivent les autres ? se demandait-elle souvent. Comment font-ils pour aller de semaine en semaine jusqu'à la fin de l'année ?

Deuxième partie
Chapitre II
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A quarante-cinq ans elle se sentait plus vieille qu'une autre femme à soixante, parce qu'elle s'était laissé prendre aux petites habitudes d'une vie médiocre et que tout ce qui lui restait d énergie semblait s'être insensiblement retiré d'elle.. Si quelquefois un mouvement de révolte venait la troubler, sa raison ne manquait pas de lui dire qu'elle était trop âgée pour songer à se rendre libre. Sur quoi fonderait-elle son bonheur ? Il y avait longtemps que sa beauté s'était effacée, et sa fortune n'était plus entre ses mains.

Deuxième partie
Chapitre II
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