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Citations de Karim Akouche (41)


« Écrire, c’est coudre ses blessures
avec la pointe de son stylo.» Karim Akouche
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À la Grand-Place, il y avait foule. Étourdi, je n’y ai entrevu que des fantômes. J’étais comme un somnambule, je naviguais entre le vrai et le faux. Quelques illustres esprits, qui ont créché à Bruxelles dans les anciens temps, se sont invités à mon désordre cérébral. Sur un banc, coquin, Victor Hugo fourrant sa barbe entre les seins de Juliette Drouet. Baudelaire, déguenillé, courant en brandissant son Pauvre Belgique. Marx et Engels, agenouillés sur le pavé, relisant les épreuves du Manifeste du parti communiste. Rimbaud exécutant une cabriole après avoir reçu les coups de feu de Verlaine... Les époques se sont entrechoquées dans ma caboche, camarade. Je ne savais pas où j’étais. Un ronflement m’a sorti de mon délire onirique. Une vapeur se dégageait de deux trous au-dessus de ma tête. C’étaient des naseaux. Je me suis soulevé brusquement. Une bête s’est cabrée. C’était un cheval de calèche qui attendait les fesses soignées et dodues des touristes. En s’ébrouant, il m’a projeté un morceau de morve sur le visage. J’ai pris ce geste comme un porte-bonheur, camarade. J’ai caressé son cou, posé un baiser sur son front et je me suis éloigné...
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Le Caporal fait pivoter son fauteuil en s'esclaffant. - Un chrétien pour les fêtes, un bouddhiste sur le papier, un musulman pour la foi !
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Comment veux-tu que notre pays aille de l’avant quand décapiter quelqu’un ne choque presque personne, alors que tenir la main d’une jeune lle fait scandale?
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- C'est exact, maître. Je veux épouser le Petit Prince.
- Ah ! toutes les filles veulent l'épouser. Le Petit Prince est très demandé.
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Non je ne tourne pas la page.Sois ouvert, camarade. Ne trie pas les sujets, ne m'impose pas les thèmes qui t'arrangent. Un oiseau à des ailes et des pattes. Sans les premières, il ne volerait pas; dépourvu des secondes, il s'écraserait, boufferait la poussière.Le présent est l'élève du passé et les êtres, pour trimbaler leur carcasse, ont besoin d'ailes et de racines.
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L’Algérie est une partie de dominos. Le peuple en est le double blanc : quand bien même il participe au jeu, sa voix n’est jamais prise en compte.
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— Fuir est une nécessité, mon ami. Nous n’avons les pieds que pour errer et les mains que pour porter nos valises. Nous ne sommes ni lâches ni braves... Ce pays est grand par son histoire, mais tristement petit par sa mémoire. Il cherche sa voie et risque de mettre des siècles à la trouver... Il n’a pas besoin de nous pour se construire... Ce pays nous a reniés. Qu’on l’oublie!
— La faute n’incombe pas à ce pauvre pays, mais à ses dirigeants. Baignant dans le pétrole, ils s’amusent à pisser sur le peuple.
Ahwawi pose sa main sur l’épaule de Zar et lui dit, des trémolos dans la voix:
— Ils nous ont empêchés de rêver...
Zar serre avec a ection le bras de son ami et lui répond, le torse bombé:
— Nous, nous les empêcherons de dormir.
— Avec quoi?
— La plus belle des revanches, c’est la réus-
site...
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L’espoir, à Ath Wadhou, est un futile bruissement. Les jeunes, coutumiers des lendemains qui fuient, ne savent plus formuler un vœu. Les prières des anciens se révèlent creuses et les complaintes des femmes manquent de zèle pour dompter les infortunes quotidiennes. Les saints patrons ont pris la clef des champs, laissant le sort du village, et celui du pays, aux mains des fous et des faussaires…
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Il est comme ça, mon Papy, sa race est unique, et de sa bouche ne coule pas de la bave, mais du miel et des papillons. Je ne vous dirai pas de méchancetés sur lui et ne le partagerai avec personne, car je l’aime tout le temps et partout, dans le sable comme dans l’air, sur l’eau comme dans le feu, car je sais que, lui aussi, il m’aime d’un amour plus gros que tous les pays du monde et de l’univers.
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Regarde ce briquet, il a deux parties, le bas alimente le haut. C’est comme l’Algérie, c’est le Sud qui nourrit le Nord. Une fois le gaz consommé, comme ce putain de pays, le briquet ne sert plus à rien, même pas au recyclage.
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Foutaises! L’Algérie est une partie de dominos. Le peuple en est le double blanc : quand bien même il participe au jeu, sa voix n’est jamais prise en compte.
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"L’enfance est un conte qui ne dure pas. La nuit, on le lit. À l’aube, on l’oublie. Le jour, il se dissipe. Au crépuscule, il devient cendre et poussière."
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Ils ont brûlé notre bibliothèque, mais pas nos idées.
P. 61
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Mon langage est ordurier? oui, et après? Je le veux ainsi, surtout pas de maquillage, pas de dentifrice. La pâte fait briller les dents, mais ça n'enlève pas les caries.
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- Monsieur le Président de la République,
Votre homologue algérien a le double de votre âge. Il a besoin de votre jeunesse pour disculper son règne. Il se servira de votre dynamisme pour remettre en marche sa chaise mécanique. Ses ouailles lui débrouissaillent le chemin et la campagne pour un cinquième mandat est déjà lancée.
Tordez le cou à la raison d'État. Dites ce que vous pensez. Ne zigzaguez pas. Soulevez les sujets qui irritent. Enterrez les fantômes de la "Françalgerie". Mais puis-je encore rêver ? Je sais malheureusement que la plupart des politiques peuvent être amadoués. Je sais aussi que l'amitié entre Etats n'existe pas et qu'il n'y a que des intérêts....

Lettre ouverte à Emmanuel Macron - Marianne 5/12/2017 - pages 100-101
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"Notre roman se fait, les chapitres se bousculent, les souvenirs s'entrechoquent. Ne lâche pas, continue. Quoi ? L'herbe et le vin m'ont bousillé les neurones ? Toz,mon cul mon sal cul. Je divaguais ? Non, camarade, je ne faisais que construire le récit. Je cherchais l'équilibre entre le bruit et les métaphores, entre la musique et les idées. Je creusais en moi des sillons. J'y plantais des graines qui germeront peut-être au printemps. Je parcourais des montagnes de sable et des terrains minés. Je fouillais dans mes débris et dans mes blessures. Faut que j'arrive à déterrer quelque chose". Karim Akouche
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«L'histoire qu'on a écrite à la place du peuple est une imposture» (p 29).
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Karim Akouche
Écrire, c'est coudre ses blessures avec la pointe de son stylo.
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Karim Akouche
L'Algérie est nourrie au mensonge identitaire. Le mensonge identitaire a engendré l'amnésie. L'amnésie a enfanté la haine de soi. La haine de soi a généré le complexe du colonisé. Le complexe du colonisé a produit les hommes du ressentiment. Les hommes du ressentiment ont accouché des enfants de la violence (Karim Akkouche, «La religion de ma mère»
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