AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Karine Reysset (135)


Je n’ai plus grand chose à voir avec la jeune fille que j’étais. Elle m’est devenue presque opaque, comme inaccessible. C’est sans doute pour cette raison que j’ai tant besoin de gratter sous la poussière du temps pour la retrouver intacte. Elle me manque parfois. J’ai l’impression qu’elle est morte et qu’écrire sur elle pourrait la ressusciter. Il faudrait l’autopsier, la disséquer pour voir ce qu’elle avait dans le ventre, et surtout dans la tête. J’espère ne pas la trahir en tout cas.
Commenter  J’apprécie          00
Dans les semaines qui suivent, elle se rend à pied au cimetière. Lestée de douleur et de chagrin, elle a pourtant la sensation que ses pieds ne touchent pas le sol. Tu la portes vers toi. Oui, elle a comme la sensation de flotter. Elle me parle de son impression très forte d'être reliée à toi et à la mort, mais aussi de son besoin d'apprivoiser la terre dans laquelle tu as été enterré. Elle jardine alors des heures et des heures.
Commenter  J’apprécie          00
A l'époque, je n'aimais rien tant que de passer des heures un bouquin au bout des bras, étendue à plat ventre sur une couverture, une serviette de plage ou lovée dans un transat. Et encore aujourd'hui, cela fait partie de mes plaisirs majuscules.
Commenter  J’apprécie          00
Elle n'aurait jamais dû grandir. Je l'ai toujours entendue raconter qu'elle avait adoré son enfance, et j'ignore pourquoi elle ne s'est pas efforcée de nous en offrir une à la hauteur de ses souvenirs. D'autant que son leitmotiv était : « Vous rigolerez moins quand vous serez grands. »
Commenter  J’apprécie          00
Je vivais par procuration depuis si longtemps, que ce soit dans les œuvres d'art ou dans la vie de gens que j'observais. Je n'avais pas vraiment soif de connaissances, mais voulais comprendre comment les gens vivaient, quel était le mode d'emploi, la marche à suivre, comment on se débrouillait avec ses angoisses, ses a priori, tout ce qui nous entravait, nous engluait.
Commenter  J’apprécie          10
Le père de mes enfants me dit souvent " je te connais comme si je t'avais faite". Et dans une certaine mesure, il a raison. je suis née une nouvelle fois à ses côtés, me régénérant comme si j'avais subi une transfusion sanguine, me débarrassant de ma part de mauvais sang.
Commenter  J’apprécie          00
On n'aime pas les porteurs de mauvaises nouvelles. Dans les drames shakespeariens, les messagers sont souvent tués.
Commenter  J’apprécie          00
À celui qui sort sous les Myosotis
Commenter  J’apprécie          10
Le problème, c’était moi, pauvre fille empêchée.
Commenter  J’apprécie          00
La clé c'est que j'avais 18 ans et qu'on n'est pas sérieux à cet âge-là. J'avais trop souffert de la solitude et de mes pudeurs, je voulais me déverrouiller. Cet été-là, près de la rivière, tous mes loquets sautèrent un à un.
Commenter  J’apprécie          10
Au fond de nous l'étincelle
Dans le calme orageux
Cet éclair dangereux
Des héros silencieux
Commenter  J’apprécie          20
Le père de mes enfants me dit souvent " je te connais comme si je t'avais faite". Et dans une certaine mesure, il a raison. je suis née une nouvelle fois à ses côtés, me régénérant comme si j'avais subi une transfusion sanguine, me débarrassant de ma part de mauvais sang.
Commenter  J’apprécie          60
j'avais toujours été celle dont on ne remarquait pas l'absence.
Commenter  J’apprécie          10
J'avais besoin de côtoyer quelqu'un allant de l'avant, qui me secouait régulièrement. Les personnes plus complexes qu'elles n'en avaient l'air au premier abord étaient celles qui m'intéressaient le plus avec leurs contradictions, leurs tiraillements. En revanche, je détestais la méchanceté gratuite et la brutalité, ainsi que le mépris et l'arrogance. Soline était parfois brusque, elle ne prenait pas de gants.
Commenter  J’apprécie          00
Elle apparaissait comme une fille calme, un peu réservée, plutôt agréable, une adolescente sans problèmes ni états d'âme, sur qui on pouvait compter. Pas comme une jeune fille tourmentée, souffrant d'un manque de tendresse, à défaut d'amour, ne pouvant même pas se lamenter d'avoir quitté le temps béni de l'enfance. Ils vivaient tous les uns à côté des autres dans sa famille. Et cependant, tout au fond d'elle-même, elle le sentait, couvait un grand feu. Elle savait qu'un jour il éclaterait. À l'intérieur, sous des couches d'ennui et de timidité, une tornade s'apprêtait à tout emporter avec elle.
Commenter  J’apprécie          00
À quoi songeait-elle alors cette jeune fille de dix-huit ans ? Elle n'avait pas beaucoup de rêves, j'en ai bien peur, encore moins d'ambition. Elle ne s'autorisait pas à en avoir. Ne se sentant douée en rien, son avenir lui semblait étriqué. Elle ne croyait pas au grand amour, ni au prince charmant.
Commenter  J’apprécie          00
Terriblement vulnérables. J'avais parfois des idées morbides et glaçantes qui me traversaient l'esprit. J'ignore d'où je tenais cette propension. Je lisais peu de romans noirs, fuyais les films d'horreur. Personne n'avait été assassiné dans ma famille.
Commenter  J’apprécie          00
Je vivais par procuration depuis si longtemps, que ce soit dans les œuvres d'art ou dans la vie de gens que j'observais. Je n'avais pas vraiment soif de connaissances, mais voulais comprendre comment les gens vivaient, quel était le mode d'emploi, la marche à suivre, comment on se débrouillait avec ses angoisses, ses a priori, tout ce qui nous entravait, nous engluait. Comment sortir la tête de l'eau ? Comment émerger sans écraser celui d'à côté ?
Commenter  J’apprécie          00
A l'époque, je n'aimais rien tant que de passer des heures un bouquin au bout des bras, étendue à plat ventre sur une couverture, une serviette de plage ou lovée dans un transat. Et encore aujourd'hui, cela fait partie de mes plaisirs majuscules.
Commenter  J’apprécie          00
Certains visages sont devenus flous au fil des années, voire interchangeables. Notamment ceux des enfants, avec qui pourtant nous passions l'essentiel de nos journées. Je n'ai presque rien noté à leur sujet et les ai donc plongés involontairement dans l'oubli, frêles silhouettes sautillant dans le contre-jour. Je vais toutefois tâcher de brosser un portrait de tout ce petit monde.
En plus des parents de Soline et de leurs trois filles, la famille de Thomas occupait, elle aussi, une place prépondérante dans la maisonnée. Outre Thomas, elle comprenait son petit frère Jérémy, âgé de sept ans, et leur père, Benoît, designer de profession et chasseur de scorpions à ses heures. La mère, Gabrielle, américaine et professeur de sciences politiques, nous rejoindrait brièvement au cours du séjour.
Clarisse, la jeune sœur de Mme Weyers, était d'une beauté hypnotique, presque irréelle. Je ne sais si elle avait conscience de ce qu'elle dégageait. Elle aimait se baigner nue dans la piscine aux aurores, le summum de la liberté selon elle.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Karine Reysset (574)Voir plus

Quiz Voir plus

Un automne à Kyoto

Quel est le prénom du personnage principal ?

Lisa
Margaux
Jeanne
Julie

7 questions
0 lecteurs ont répondu
Thème : Un automne à Kyoto de Karine ReyssetCréer un quiz sur cet auteur

{* *}