Kate MORTON. Les ombres d’Adelaïde Hills.
Quel turn over fantastique. Un paysage idyllique mais une tragédie incommensurable… Nous sommes en Australie. 24 décembre 1959, Pearcy Summers regagne, avec Blaze son cheval, son domicile. Il fait un détour par la propriété des Turner et découvre les corps de Isabel, la mère de famille et ses trois enfants, John, Matilda, Evie, sous un arbre. Le bébé, Théa née il y a trois semaines manque à l’appel. Ces quatre personnes sont mortes lors de leur pique-nique. Nulles traces de blessures, nulles contusions, nulles balles. Ils semblent tous endormis. Une mort étrange. Ni d’empreintes humaines, aucun passage d’animal prédateur. Ils reposent sur une couverture… Qui a bien pu commettre ce quadruple assassinat. L’enquête piétine. Les nombreuses investigations, les diverses analyses ne donnent aucun résultat. Il faut cependant trouver un coupable. Mais chaque avancée mène inexorablement sur un vide. Est-ce un suicide perpétré par la mère ? Pourquoi et comment le bébé a-t-il pu disparaître en quelques minutes ? Est-ce un enlèvement ? De nombreuses questions et aucune ne trouve de réponse, ni des forces policières, ni des instances judiciaires. Une bien sombre affaire...
Londres, le 7 décembre 2018, Jessica Turner reçoit un appel émanant d’Australie : sa grand-mère Nora a fait une chute et elle est hospitalisée. Jess réserve un vol et s’envole pour ce continent. C’est sa grand-mère Nora qui l’a élevée en partie : Polly, sa mère, la lui ayant confiée. Seule dans la grande villa, Jess va plonger dans les secrets de famille bien gardés dans cette grande résidence de Darling House. Elle va fouiller dans ce grenier, interdit lors de son enfance. Nora a toujours refusé de parler de cette tragédie qu’elle a vécu : Isabel était sa belle-sœur, épouse de son frère. Enceinte, elle était présente lors de la mort inexpliquée de sa belle-sœur, de son neveu, de ses nièces, et surtout la disparition de Théa la dernière née. Ce silence incite Jess a mené son enquête. Elle ne peut vivre avec cette épée de Damoclès sur la tête. Un journaliste américain, David Miller a publié un récit de ce drame : « Comme s’ils dormaient ». Nous participons à la levée des voiles masquant la cruelle vérité, enfouie au plus profond des abîmes. Et nos soupçons concernant l’exécuteur varie au fur et à mesure de notre lecture. Je vous défie de résoudre cette énigme… Il nous faut nous armer de patience pour trouver le fil rouge et arriver jusqu’à la révélation. Il faut dire que ce récit, mêlant harmonieusement la vie de la famille Turner en 1959 et l’enquête que réalise Jess en 2018-2019 sont bien liées. Les paysages idylliques de cette contrée riche en arbustes, cette demeure atypique, les préparatifs pour la célébration de noël, la forte amitié existant entre les habitants de la petite bourgade et les liens qui unissent les citadins et les ruraux composent un cadre parfait pour un mystère époustouflant. Les caractères et la psychologie des personnages, tant principaux que secondaires nous enchaînent au déroulement du scénario. Un thriller avec de nombreux rebondissements que je vous recommande. Les 700 pages ne doivent pas vous effrayer. Une bonne lecture. Bonne journée.
07/03/2024).
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