AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Kent Anderson (71)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Un soleil sans espoir

Hanson, c'est le genre de flic que tout le monde rêve de rencontrer sur sa route, enfin presque. Ce vétéran du Vietnam, ancien prof de littérature s'ennuie ferme et décide de repasser à l'action direction Oakland, police de Californie. Coté positif, il y fait chaud, y'a des palmiers, il peut mettre ses Rayban et mâchouiller du chewing-gum mais il n'en a guère le temps car les appels d'intervention couinent non stop ainsi que ses acouphènes...Coté négatif, la criminalité est au top, la hiérarchie lui tape sur les nerfs les flics lourds et racistes pullulent, les paperasses et les statistiques lui empoisonnent la vie. Alors Hanson patrouille seul de jour comme de nuit en avalant des burgers rassis et en se récitant, entre les interventions, des brins de poésie..Pas le temps de s'ennuyer avec Hans, on arpente en sa compagnie, les coins les plus sombres d'Oakland, on côtoie de gros dealers avec des rolls , des Hell's Angels et des Black Muslim qui pétaradent et on assiste à des scènes de ménages extravagantes entre une fan d'Elvis et un souleveur de fonte tendance gros nazi et bien d'autres faits divers...Ce qui change avec ce policier, c'est son fair-play, son ouverture d'esprit et sa politesse mais ne vous y fiez pas, si vous lui cherchez des noises, il vous ratiboise...avec le sourire !

Hanson, c'est l'alter ego de Kent Anderson qui a vécu à peu près tout ce qu'il a écrit sauf peut-être son histoire de coeur avec Lybia , allez savoir ...

Un soleil sans espoir, c'est un bon roman noir avec un chic flic, oui ça existe !
Commenter  J’apprécie          510
Chiens de la nuit

Hanson a fait le Vietnam, il en est revenu.

Devenu flic dans les rues de Portland, il s'efforce de dompter les fantômes qui le hantent.



De la réinsertion d'un vétéran des forces spéciales dans une société gangrenée par la misère, la violence et la drogue, bienvenue au pays !



Vous vous imaginiez bien patrouiller de nuit, dans les rues de North Precinct, ce bouquin devrait durablement altérer vos rêves d'intégrer la maison poulaga.



La banlieue c'est pas rose, la banlieue c'est...risible en comparaison du quotidien d'un homme tombé de Charybde en Scylla et semblant concourir pour le titre d'aimant à emmerdes du siècle, série en cours.

Une tête mise à prix, un supérieur vicelard aussi affectueux qu'un pitbull à la diète, les retrouvailles avec un vétéran tout aussi barré, le détonateur est depuis bien longtemps opérationnel, le décompte désormais lancé, ne subsiste qu'un léger doute quant à l'événement susceptible de déclencher un ultime feu d'artifice.



Hanson n'est pas un modèle d'équilibre, la chose est entendue.

Vivant seul, dans une cabane isolée, en compagnie de Truman, un vieux chien aussi cabossé que son maître, cet homme au cynisme éprouvé possède tout de l'ermite asocial n'attendant plus rien de ses congénères qu'il vomit inlassablement.



D'une noirceur insondable, Chiens de la Nuit fascine de par sa construction implacable et son faux rythme lancinant.



Une immersion dérangeante dans la tête et le quotidien d'un mec revenu de la guerre, une grande part d'humanité en moins, voilà le festin auquel Anderson vous convie.

Banquet qu'il serait dommage de décliner au vu de l'originalité du sujet porté par une plume aussi précise et dévastatrice qu'un tir de Fusil Sniper Winchester modèle 70.



4,5/5
Commenter  J’apprécie          414
Chiens de la nuit

Flic, un vrai métier de chien !



Dans la grande majorité des polars, ♪ qui dit flic dit meurtre, qui dit mort dit enquête, qui dit traque dit suspect, dit micmac et dit suspense… alors on « transe » ♫.



Oui, oui, depuis la tornade Stromae venue de Belgique, on autorise toutes les rimes possibles avec « on danse » même si le verbe n’existe pas. Mais ne vous inquiétez pas, même si j’adore le chanteur, je ne vais pas vous chanter toute la critique à la manière de Stromae. Non, je voulais juste insister sur le fait que Kent Anderson déroge complètement à la règle du roman policier classique dans « Chiens de la nuit ».



Effectivement. Son crédo à l'ami Anderson, c’est de suivre intégralement les rondes de nuit d’un duo de flics, Hanson et Dana, dans les rues de Portland aux Etats-Unis dans les années 70 comme il a pu lui-même exercé ce métier jadis.



Découpé en de multiples paragraphes plus ou moins indépendants, n’excluant pas des flash-back durant la guerre du Vietnam, l’auteur nous livre un roman décapant, original et pas toujours facile à lire.



Vétéran des forces spéciales au Vietnam, Hanson prend son métier de flic à cœur et n’est pas très diplomate ni avec ses collègues, ni avec ses concitoyens. Il s’en fout des représailles Hanson’’’’’’’(e), les chiens aboient et la caravane passe…



En parlant de chiens, Hanson pratique également un jeu tout à fait étonnant qui fait fureur dans le commissariat de North Precinct. Le but du jeu est d’écraser les chiens errants avec leur voiture de police et de rapporter le trophée au commissariat pour remporter le concours. Quelle cruauté, nom d’un chien !



Je vous laisse ainsi découvrir qui sont les chiens dans ce roman fleuve (plus de six cent pages tout de même bien tassées). Comme rarement auparavant, je pourrais faire le parallèle entre ce roman d’Anderson et un grand film d’auteur. A la fois grandiose et chiant par moment. A la fois violent et tendre par instant. A la fois très élaboré et confus de temps en temps.



Bref, un objet littéraire plutôt rare dont tous les personnages, même secondaires, ont une importance cruciale et qu’il est donc préférable de lire d’une traite (ou très rapidement) pour ne pas se perdre dans le labyrinthe de North Precinct.



Eh bien voilà, Vous ne savez quoi faire demain avec ce temps de chien ! Commencez au petit matin « Chiens de la nuit » et vous le terminerez entre chiens et loup pour un dîner bien mérité…

Commenter  J’apprécie          320
Chiens de la nuit

« Jamais on n’a écrit un polar comme celui-ci. L’écriture est aussi puissante que le matériau, les personnages sont peints avec autant de brio que les plus beaux graffitis, les dialogues sont aussi percutants qu’une brique lancée dans une vitrine, et la prose aussi précise et aiguisée qu’un cutter qui tranche une gorge ».



Sérieusement, quand l’immense James Crumley te balance un teasing pareil en préface, tu te délectes à l’avance de chacune des 630 pages qui vont suivre de Chiens de la nuit, de Kent Anderson, traduit par Jean Esch.



De retour du Vietnam, Hanson, ancien des forces spéciales, tente de se recycler parmi les flics du district de North Precinct à Portland. Avec Dana, son équipier, ils forment la patrouille Cinq Soixante-deux et tournent dans ce quartier de paumés, délinquants, drogués, prostituées et gangs en tous genres.



« J’aime ce boulot. L’adrénaline. J’aime quand un abruti décide de riposter. Ah, putain, oui. Je le cogne plusieurs fois contre le capot de la voiture, je lui fauche les jambes, je l’aplatis sur le trottoir et je lui mets les menottes. Genre : “Merci bien, j’en avais besoin“. Une chance que je sois flic, sinon, je serais certainement en prison ».



Un district où errent les chiens de la nuit, bêtes redevenues sauvages ou à demi sauvages à force d’avoir été maltraitées, battues, affamées et abandonnées, trouvant refuge dans la rue où, comme pour les hommes, tout est permis dès lors qu’il s’agit de survivre. Des chiens cibles pour une compétition off au commissariat, récompensant le flic qui en tuera le plus.



Dans ce climat de violence non-stop, Hanson reste hanté par son passé, ne parvenant jamais à chasser les bruits de rotors de Cobras de ses oreilles, les effluves de kérosène et de napalm de ses narines et les images ineffaçables qui troublent ses yeux quand il ne le faut pas. Dans un quartier où une autre forme de guerre se joue, il tente en vain d’apaiser ses névroses.



« Le “Bien“ c’était de rester en vie. Le Mal, c’était tout le reste. Les bruits, les odeurs, les gestes. L’hésitation, la pitié. Tous ceux que tu ne connaissais pas, en qui tu n’avais pas confiance, tu les tuais » (…) « Tuer ou mourir, le reste n’était que mensonges ». À Portland comme au Vietnam, la vérité est-elle si différente ?



« Sans la justice de la rue, il n’y aurait aucune justice. Le tribunal ne leur fait pas peur. Il faut qu’ils aient peur de nous ». A des milliers de kilomètres de distance, la logique guerrière est restée la même. Alors Hanson se bat, ne trouvant de brefs apaisements que dans la solitude de sa maison et la compagnie d’un vieux chien recueilli, espérant juste l’éventualité de quelque chose après la mort et, plus rapidement, un retour à la maison dans le Montana.



« Chiens de la nuit n’est pas seulement un très bon livre, c’est un livre capital ». Encore une fois, Crumley a les bons mots sur ce livre qui est une parfaite définition de ce qu’est le noir, qui dit mieux que beaucoup d’autres les traumatismes du Vietnam et dont la puissance du style t’embarque dans une atmosphère dont tu mets quelques temps à ressortir.
Commenter  J’apprécie          295
Sympathy for the devil



J' HALLUCINE



Nous sommes le 20 septembre 2022 sur Balelio à 23 heures. Kent Anderson, un écrivain américain de roman policier majeur, même un écrivain tout court avec un grand E, fait l'objet de seulement 52 critiques.



Dans le même temps :

Thilliez - 9500

Fred Vargas - 3300

Giebel - 5800



Trouvez l'erreur. Serait-ce le résultat d'une lobotomisation médiatique ?

Cela me fait peur.







Commenter  J’apprécie          2617
Sympathy for the devil

En France, on connaît surtout la guerre du Vietnam à travers le cinéma et les nombreux films cultes qui lui ont été dédié mais on connaît beaucoup moins la littérature romanesque sur le sujet. C’est d’autant plus dommage qu’elle est souvent le fait des vétérans et de ceux qui ont vécu cette guerre en son cœur. Sympathy for the devil est de ceux-là. Son auteur Kent Anderson était sergent-chef au sein des Forces Spéciales, il se base sur sa propre expérience pour donner vie à son personnage principal et alter ego Hanson et écrire ce roman en partie autobiographique.



Kent Anderson retrace alors le parcours de Hanson depuis son incorporation. Fraîchement sorti du lycée, Hanson est plutôt un intellectuel, il aime particulièrement la littérature et la philosophie. Mais son tempérament et sa robustesse physique lui permettent de passer sans dommages l’étape des classes là où d’autres subissent un véritable calvaire. La première sélection est impitoyable, il n’y a pas de place ni de répit pour les faibles soumis à l’humiliation et les persécutions de leurs camarades.

Hanson prend rapidement goût à l’art du combat. Il se découvre même une passion pour la discipline au point de rejoindre l’entraînement spécial réservé aux Bérets Verts : le voilà à présent membre des Forces Spéciales.



« Hanson ignorait encore qu’il venait de décider de faire ce que l’armée attend précisément de certains de ses hommes, des meilleurs des siens – tenter de la battre à son propre jeu. Guerre était le nom de ce jeu et, lorsqu’on frôle la guerre de trop près, qu’on la regarde au fond des yeux, elle peut vous entraîner tout entier, muscles, cervelle et sang, jusqu’au plus profond de son cœur, et jamais plus vous ne trouverez la joie en dehors d’elle. Hors d’elle, amour, travail et amitié ne sont plus que déboires. »









L’année de préparation s’achève et c’est l’heure d’affronter le terrain et les tirs à balles réelles.

Kent Anderson nous décrit alors l’arrivée de Hanson au Vietnam. D’abord destiné à être affecté au renseignement ( donc dans un bureau), Hanson se débrouille pour y échapper et obtient d’aller au feu. Car c’est cela qu’il veut, faire la guerre pour de vrai et combattre. L’accueil qui lui est réservé n’est pas des plus chaleureux. Considéré comme un des innombrables bleus sans expérience catapulté ici par une armée peu regardante sur la psychologie et les facultés de ses recrues, Hanson doit faire ses preuves mais obtient rapidement la considération et le respect de ses camarades.

Son baptême du feu et sa première sortie en intervention le font douter, la peur est si violente qu’il pense à renoncer. Mais il persiste, l’adrénaline le dope et il commence à y prendre goût.

Son premier retour au pays est un désastre. Il se rend compte qu’il est à présent inadapté et en décalage complet avec la vie et les préoccupations des civils. Conditionné pendant son séjour à la guerre, habitué à être sans cesse sur ses gardes, à survivre, il prend chaque interaction avec un autre être humain comme une agression.



« Tout en marchant, ses yeux furetaient, de droite et de gauche, et de haut en bas, épiant le moindre mouvement. Simultanément, il repérait toutes les planques possibles susceptibles de le mettre à couvert. […] Son regard cherchait des objets qui pourraient lui servir d’arme : pierres, briques, poubelles, tessons de bouteille […] Lorsqu’il croisait quelqu’un sur le trottoir, sa main se refermait en poing, le long de son flanc, prête à frapper. »





Cette peur le pousse à la violence, elle est instinctive et il n’hésite pas à cogner à la moindre occasion.



« Alors voyons voir. Cette raison », dit-il, la sueur dégoulinant sur ses joues. Il engloba la salle d’un bref coup d’œil circulaire. « Je me réveille la trouille au bide, poursuivit-il, baissant la voix et se rapprochant du gosse, et d’avoir la trouille me fout en rogne, si bien que je crève d’envie de botter son cul à quelqu’un. Je ne fais plus la différence entre avoir la trouille et être en rogne. Tout est lié, tout communique. »





Le constat est sans appel : il aime se battre, il aime tuer. A présent, une unique chose compte pour lui : retourner au combat. La guerre le rend heureux, elle est devenue son unique raison de vivre.



« Hanson avait été entraîné à tuer, c’était là le grand art qu’avait su maîtriser sa jeune vie et, lorsqu’il se sentait bien, une partie de lui-même aspirait à tuer quelqu’un, comme d’autres mouraient d’envie de courir, de skier, de danser ou de déclencher une bagarre dans une rade. »









Kent Anderson nous explique clairement dans quel état d’esprit sont les jeunes soldats envoyés au casse-pipe. Toutefois, il faut quand même reconnaître que Hanson était un cas particulier et donc pas forcément représentatif mais Anderson passe en revue les différentes catégories d'hommes qu'on retrouvait au sein des rangs de l'US army. L’auteur nous détaille également tout le processus de recrutement et de préparation, les relations avec les autres recrues et avec les instructeurs, les exercices et les différentes méthodes de combat enseignées, les trucs et astuces indispensables pour assurer sa survie. Sur le terrain, tout se passe comme on peut le voir dans les films mais Kent Anderson insiste surtout sur la rancœur des soldats, d’abord la haine envers l’ennemi puis le mépris et la colère envers les civils, le gouvernement et les gradés qui ne cherchent qu’à satisfaire leurs propres ambitions et intérêts.



« Les gradés et les officiers généraux de l’armée régulière qui souhaitaient voir mettre fin à toutes les activités des Forces Spéciales – ils constituaient la majorité, l’armée régulière s’étant toujours méfiée des unités d’élite – se heurtaient aux mêmes difficultés que les sénateurs. N’ayant qu’une seule année à passer au Vietnam, il leur fallait consacrer la quasi-totalité de leur temps à l’improvisation d’une tactique suffisamment nouvelle et brillante pour justifier leur promotion, ou bien orchestrer une opération assez sanglante et spectaculaire pour faire la une de tous les journaux, leur garantissant ainsi, dans le même temps, promotion et décoration. »





Il dénonce aussi sans détours l’hypocrisie d’un gouvernement qui prône un certain discours tout en faisant le contraire sur le terrain. La moralité n’est qu’une préoccupation de façade et si par malheur un manquement vient à leur être reproché, on s’empresse d’en détourner la responsabilité. Il faut renvoyer au monde une image propre et vertueuse de l’Amérique.



Sympathy for the devil est le roman de ces soldats, simples jouets de politiques irresponsables, d’une guerre qui aura abattu la confiance et le sentiment de supériorité d’une nation qui n’avait encore jamais connu un tel échec. Kent Anderson a su nous transmettre son vécu et son sentiment avec une grande force, odeurs, couleurs, bruits, il retranscrit tout avec précision, on s’y croirait. Son amour pour la littérature et la culture transparaît à travers son style, tour à tour cru à l’image du langage vulgaire des combattants et poétique dans son évocation des paysages et des sensations. On y trouve même une référence au contrat social de Rousseau. A la guerre, le droit et les lois qui fondent une société n’existent plus, c’est le retour à l’état de nature : seule compte la survie.

On peut parfois être horrifié par le manque de moralité dans ce récit mais la grande force de Kent Anderson est d’être parvenu à nous faire comprendre la mentalité de ses soldats et toute l’absurdité d’une guerre qui n’est pas la leur.

C’est dans l’écriture que Kent Anderson a réussi son retour à la vie civile. Il est dommage de constater que son expérience, son témoignage et celui de nombreux vétérans n’aient pas servi de leçon.




Lien : http://cherrylivres.blogspot..
Commenter  J’apprécie          260
Sympathy for the devil

Je persévère dans ma lecture de livres sur la guerre du Vietnam, sujet qui me passionne. Ici on suit particulièrement le soldat Hanson, qui fait partie des Bérets verts.

La chronologie est assez originale, il y a des allers-retours. Après la première partie se déroulant au Vietnam, on est transporté dans le passé, au moment où Hanson s'engage dans l'armée et effectue sa formation. Cette partie sur la préparation à la guerre est probablement l'une de mes préférées. Si vous avez vu Full Metal Jacket de Kubrick, vous verrez les similitudes !

Il y a également un passage où Hanson revient au bercail après avoir servi au Vietnam, et il est tout simplement incapable de s'intégrer à la société et de revenir à son ancienne vie. En fait, j'ai beaucoup aimé tout l'aspect périphérique au Vietnam, l'avant et l'après. Sinon, les passages parlant du Vietnam en lui-même m'ont moins marquée, par rapport aux autres oeuvres que j'ai déjà lues.

Cependant, intéressante est la rivalité entre les différents corps de l'armée. On voit également que les américains ont bien du mal à intégrer les vietnamiens - ceux qui sont de leur côté, j'entend - à la guerre. Il y a une vraie atmosphère de folie aussi, les soldats perdent carrément les pédales et se révèlent assez violents. J'ai beaucoup aimé le trio Hanson, Silver et Quinn, leur amitié est très belle.

Enfin, j'ai adoré les dernières pages. Je ne vais pas vous spoiler, mais j'ai trouvé ça très original et la description de cette dernière scène de combat est à couper le souffle.

Mention spéciale au style, il faut s'y habituer mais je l'ai trouvé assez recherché. Je vous conseille ce livre si vous voulez un aperçu brut et très réaliste de la guerre, et plus spécialement du Vietnam.
Lien : http://lantredemesreves.blog..
Commenter  J’apprécie          220
Chiens de la nuit

Hanson, vétéran multi médaillé de la guerre du Vietman, est devenu policier à Portland. Fin des années 1970, Hanson patrouille avec son co-équipier Dana, souvent de nuit dans les quartiers malfamés de la ville.



Chiens de la nuit est la chronique de leurs surveillances et interventions au milieu des dealers, des maris violents et des prostituées. Même si le danger est au coin de chaque rue, Hanson ne craint rien d’autre que ses propres souvenirs.



Noir c’est noir…. Entre un personnage principal totalement désabusé et un environnement particulièrement déshérité et violent, l’auteur nous plonge dans un univers désespéré. L’anti roman feel good !



Une lecture difficile pour moi : il n’y a pas vraiment d’histoire mais beaucoup de personnages. Et j’avoue que je me suis un peu perdue entre tous les protagonistes. C’est un livre qu’il faut sûrement lire d’une traite, ce que je n’ai pas réussi à faire faute d’être embarquée réellement par ce que l’auteur racontait. Peut-être aussi que je n’ai pas réussi à accrocher parce qu’il s’agit d’un univers trop masculin.

Commenter  J’apprécie          213
Sympathy for the devil

"Hanson ignorait encore qu'il venait de décider de faire ce que l'armée attend précisément de certains de ses hommes, des meilleurs des siens - tenter de la battre à son propre jeu. Guerre était le nom de ce jeu et, lorsqu'on frôle la guerre de trop près, qu'on la regarde au fond des yeux, elle peut vous entraîner tout entier muscles, cervelle et sang, jusqu'au plus profond de son coeur, et jamais plus vous ne trouverez la joie en dehors d'elle (...) Hanson ne s'en rendait pas encore compte, cette nuit-là, mais un jour viendrait où il réaliserait qu'il est impossible de fraterniser avec les seuls hommes libres d'une armée, avec les meilleurs de ses assassins, sans devenir soi-même l'un d'entre eux." (p.209-210). Guerre du Vietnam. Le commando des Green Berets (bérets verts) composée de Hanson, Quinn et Silver, accompagné de Minh le montagnard, est affectée aux dangereuses et délicates opérations de ratissage. Seules les forces spéciales de l'US Army sont habilités à débusquer le VC (Viet-cong). Car il s'agit d'une mission périlleuse qui exige stratégie, hablité et coriacité. Hanson ne se destinait pourtant pas à intégrer cette unité d'élite de l'armée américaine. Avant d'intégrer le commando des durs à cuire, il faisait des études au lycée. Comme beaucoup de jeunes de son âge, il décide de s'engager dans l'armée avant d'être appelé au front. Mais la réalité, loin des discours patriotiques, a un goût amer. Alors que l'opinion publique américaine commence à se mobiliser contre cette guerre absurde, les autorités qui maintiennent leurs positions sur son issue victorieuse, compte parmi ses hauts dirigeants des opportunistes dont l'intérêt n'est autre que d'obtenir une place au soleil. Hanson vomit l'administration militaire et son ingérence. Dès lors, il décide de mener une guerre très personnelle dont l'ironie est désarmante. De la devise In God we trust à Sympathy for the devil, Hanson fait le plus grand écart de sa vie : il choisit d'être un homme libre...



Platoon, Full Metal Jacket, Good Morning Vietnam... Sympathy for the Devil reprend toutes les images véhiculées par ces films : la drogue, l'alcool, la peur, la violence, la mort... La jungle moite et ses dangers, le croisement des tirs bleus et rouges des M-16 et AK-47, l'odeur âcre des poudres d'artillerie, celle de la terre rouge et celle du sang... Le bourbier vietnamien décrit par Kent Anderson transpire le vécu : les détails sur Mai Loc (base d'appui feu), sur les embuscades des VC, les altercations entre les militaires, la précision des descriptions des missions commandos, les combats, l'auteur convie son lecteur à un véritable Voyage au bout de l'enfer. En compagnie de Hanson et sa fine équipe, on pénètre au coeur de la jungle, on sent les vibrations des hélicoptères, on est assourdi par les explosions, on est aveuglé par les tirs, on se prend à vouloir tirer sur tout ce qui bouge tant l'histoire est captivante et bouleversante. Puis on termine sa lecture sur un sentiment étrange. Réglant peut-être ses comptes avec sa propre guerre, Kent Anderson remet en cause la perception que l'Amérique a d'elle-même en prêtant ces quelques mots à son héros rebelle : "Les américains étaient des dilletantes, plus préoccupés par leur propre vie que motivés pour tuer l'ennemi. La plupart d'entre eux n'avaient pas appris que c'est dans l'agression qu'il faut chercher le salut, et non dans la prudence." Et la force du récit tient dans ce constat vertigineux que l'ennemi n'est parfois autre que nous-mêmes. Décriant l'absurdité bureaucratique de l'armée et l'hypocrisie du gouvernement américain, Kent Anderson, qui a servi comme sergent aux forces spéciales, rapporte de son séjour au Nam un roman d'une profonde portée... Génial !
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
Commenter  J’apprécie          180
Meurtres et Obsessions 2003

J'ai lu quelques nouvelles mais pas toutes. J'ai emprunté ce livre dans la petite bibliothèque où je travaille, un peu par hasard. Je ne suis pas un fan des polars, loin de là. Mais certaines de ces nouvelles ne me passionnent pas du tout, d'autres un peu plus. Dans l'ensemble, je reste un peu sur ma faim. Peut-être n'était-ce pas le bon moment ? je réessaierai plus tard.
Commenter  J’apprécie          160
Chiens de la nuit

Mai 1975, Portland. Un jour comme un autre pour Hanson, qui patrouille depuis son retour de la guerre du Vietnam comme policier. Ses méthodes sont, à l'image de son esprit cabossé par ce qu'il a fait et vécu pendant la guerre - ce qui nous est conté, semble-t-il, dans Sympathy for the devil, que je vais lire après coup -, expéditives et pas toujours très déontologiques. Certes, il n'est pas toujours facile de patrouiller dans les quartiers les plus malfamés de la ville, où la moindre dispute se termine au couteau ou au coup de feu...



Nous le suivons, de mai à septembre, au fil de ses patrouilles, toutes plus violentes les unes que les autres, avec son coéquipier Dana, en pleine saison du concours des chiens de la nuit, chiens errants sauvages particulièrement dangereux que la police de la ville élimine en contrepartie de points gagnés. Nous le suivons aussi au fil de ses errances, de ses rencontres en dehors de son service, dans la ville et hors la ville, dans la maison délabrée puis retapée qu'il a acheté une bouchée de pain, dans son présent et dans son passé de vétéran des Forces Spéciales. Avec lui, nous découvrons le Portland de la misère, du racisme, du désenchantement, de la défiance, en toute logique, envers la ville comme envers la police, assez représentatif de celui des grandes villes états-uniennes en ces années 1970.



Chiens de la nuit est un roman d'atmosphère comme je les aime, dans lequel ce n'est pas une enquête ou un crime en particulier qui compte, mais le quotidien le plus réaliste possible, pas toujours rose, pas toujours à l'avantage du personnage principal - Hanson est en effet un bel archétype du policier anti-héros -. Je vais donc continuer la trilogie dédiée au personnage, même si j'ai malencontreusement commencé par le milieu.
Commenter  J’apprécie          160
Chiens de la nuit

Dans Sympathy for the Devil, précédent roman de Kent Anderson, l’auteur mettait en scène Hanson, son double, depuis sa conscription puis son engagement chez les Bérets verts jusqu’à ce qui semblait marquer la fin de sa guerre au Viêtnam. C’est à Portland, en tant que flic à la fin des années 1970 qu’on le retrouve, toujours double de l’auteur qui a lui aussi exercé ce métier en ces lieux, et plus précisément dans les rues difficiles du North Precinct.

Comme au Viêtnam, et de manière encore plus ouverte sans doute, Hanson est considéré ici comme un membre d’une armée d’occupation. Dans ces rues envahies de chiens errants redevenus des bêtes sauvages que les policiers tuent dans le cadre d’un concours lancé dans le commissariat, où le danger omniprésent fait son lit sur la misère des habitants, Hanson ne cesse de revivre les souvenirs de guerre qui le hantent et, surtout, tente de maîtriser la violence qui couve en lui et à laquelle il ne peut plus laisser libre cours. Car même dans un lieu aussi violent que le North Precinct, on est au États-Unis, une société policée dans laquelle il convient de garder un minimum le contrôle lorsque l’on porte un uniforme.

Fini la dope et l’alcool qui le faisaient en grande partie tenir au Viêtnam, car ici les conséquences d’une bagarre pourraient s’avérer bien plus grande que prévue, sauf peut-être dans le bar du club de la police, justement :



« C’était le seul bar où Hanson se sentait à son aise, où il n’avait pas peur de se saouler. Ici, presque tout le monde était armé. Ils avaient tous vu des gens se faire tuer, certains en avaient tué eux-mêmes. Aucun risque qu’une fois ivres, ils provoquent quelqu’un d’autre sans connaître les conséquences éventuelles. […] Les flics savaient que lorsqu’un type cherchait la bagarre, les choses pouvaient dégénérer très rapidement, et cela expliquait cette ambiance courtoise. Une société armée, songea Hanson, est une société polie. »



Ainsi, dans les pas d’Hanson au-delà d’une peinture alternant âpreté et comédie du quotidien des flics de terrains et des habitants du ghetto que l’on peut trouver par ailleurs chez Wambaugh, c’est le traumatisme de la guerre que nous donne à voir Kent Anderson.



Un traumatisme difficilement assumé – ainsi Hanson n’a de cesse de dire qu’il désire la mort de l’ensemble des psychiatres et avocats et voit dans chaque civil un peu trop lisse à son goût un psy en puissance – mais qui n’est pas moins profond et qui s’exprime en grande partie ici à travers l’image des chiens. Les chiens qui ont servi à Hanson pour s’exercer aux premiers secours lors de la guerre, ceux que l’on chasse dans le North Precinct, celui qu’Hanson adopte… symboles de ses péchés comme de ses tentatives de rédemption.

Afférente à ce traumatisme, il y a aussi la difficulté à se réinsérer dans une société qui n’a jamais connu la guerre sur son sol et ne connaît du Viêtnam que ce qu’elle en a vu à la télévision, dans laquelle les vétérans sont à la fois méprisés, considérés comme des tueurs au service d’une cause injuste, et admirés d’une façon pour le moins équivoque. Ainsi voit-on défiler les personnages qui n’ont pas fait la guerre mais se revendiquent comme vétérans et en particulier des Forces spéciales.

Pas forcément très équilibré lui-même, Hanson peine à retrouver la paix. Et ça n’est pas sa rencontre avec Doc, son compagnon d’armes, qui va arranger les choses.



Extrêmement percutant, dans le drame comme dans l’humour dont Anderson ne se départ jamais, baigné de violence, que ce soit dans les événements dépeints ou dans la manière de les écrire, Chiens de la nuit est sans conteste une œuvre majeure sur le retour du Viêtnam, mais aussi sur une Amérique de la fin des années 1970 dépouillée de son innocence. Il confirme après Sympathy for the Devil tout le talent de plume de Kent Anderson.




Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          120
Sympathy for the devil

Moi j'appellerais ça "La guerre du Vietnam d'un jeune américain", c'est certes moins flashy que le très stonien "Sympathy for the Devil" mais plus représentatif de ce qu'on y trouve.



Kent Anderson ne nous raconte pas la guerre du Vietnam, il nous raconte sa guerre, comment il l'a perçue, subie, intériorisée, vécue.

Point de géostratégie ni d'idéologie ici, ou si peu, mais la transformation radicale d'un intellectuel en une sorte de machine à tuer.

L'appareil militaire, vite relayé par le baptême du feu, amorce comme il se doit cet embrigadement aveugle mais la mutation échappe progressivement à tout contrôle hiérarchique.



Le personnage central, fort de caractère, plongé dans des situations de tension et de violence extrêmes, soumis à l'indifférence hostile de ses compatriotes et sidéré par l'incroyable gabegie qui régit la chaine de commandement, trouve une forme de refuge psychologique auprès de ses frères d'arme.



Ce groupe d'hommes, quasiment livré à lui-même, ne participe pas à la guerre officielle des état-majors dont il se considère d'ailleurs comme chair à canon. Il mène une existence autonome faite d'abjecte rapine et de course aux trophées les plus macabres. L'ennemi n'est pas plus craint que l'allié sud-vietnamien qui l'est moins que les initiatives ubuesques du commandement suprême.



Presque rien sur la population autochtone qui n'apparait qu'à l'état de cadavres ou soupçonnée de "cinquième colonne" lorsqu'elle vit encore. Pas plus sur le pays si ce n'est quelques considérations sur la dureté du climat et la vigueur de la flore.



Ces soldats n'y prêtent aucune attention, en ont-ils eu le loisir d'ailleurs ? eux qui, jusque là, ne connaissaient que leur bourgade de l'Iowa ou de l'Illinois, le breakfast bacon oeufs brouillés et la cuite hebdomadaire à la bière.

Eux qu'on à parachutés dans ce show effroyablement ridicule après une formation militaire symbolique, pour une spécieuse mission de sauvetage du monde libre.



L'auteur met en scènes ces souvenirs de guerre de façon convaincante sauf pour le combat final ou son double romanesque, dans une geste à la Rambo règle en littérature les comptes qui lui pèsent depuis sa démobilisation.



A lire évidemment.



Commenter  J’apprécie          110
Sympathy for the devil

« Hanson était allongé sur le dos et regardait les nuages défiler à travers le toit d’épineux, en souriant dans le noir. Il était à près de quinze mille bornes de chez lui, en plein milieu d’un carré de broussailles, en train de participer à une opération transfrontalière illicite, cerné de toutes parts par l’ennemi, et il était heureux. Bien sûr, il y avait la peur, mais il était aussi heureux que possible, aussi heureux qu’il avait jamais rêvé de l’être. La seule chose dont il avait à s’inquiéter, c’était de rester en vie. S’il se plantait, il mourrait, et tous ses problèmes seraient terminés. »



Avec Sympathy for the devil, Kent Anderson présente le parcours de son double, Hanson, appelé sous les drapeaux en pleine guerre du Vietnam et qui a fait le choix de s’engager dans les forces spéciales, les fameux bérets verts, pour ne pas devenir une simple piétaille destinée à servir de chair à canon. Pour pouvoir choisir sa mort, en quelque sorte. Ainsi de ses classes à son deuxième séjour au Vietnam en passant par un retour écourté au pays pour cause de paranoïa aigüe et d’incapacité à retrouver la vie civile, on suit pas à pas ce soldat entré dans l’armée sans le vouloir et qui s’est mis a aimer la guerre.



« Hanson avait été entraîné à tuer, c’était là le grand art qu’avait su maîtriser sa jeune vie et, lorsqu’il se sentait bien, une partie de lui-même aspirait à tuer quelqu’un, comme d’autres mouraient d’envie de courir, de skier, de danser ou de déclencher une bagarre dans un rade. »



Autant dire que le roman d’Anderson apparaît de prime abord peu moral – ce que confirme rapidement la suite – avec ce héros qui s’est découvert un talent pour le moins dérangeant, ainsi qu’il s’en aperçoit lorsqu’il revient aux États-Unis après son premier tour au Vietnam, et qui, conscient de son statut de soldat d’élite, méprise plus encore le reste de son armée que les soldats adversaires. Ce que dépeint Anderson, c’est au-delà de la camaraderie, des liens qui se tissent entre Hanson, ses amis bérets verts et les Montagnards qui les accompagnent, c’est toute l’absurdité d’une guerre – la première guerre « rock’n’roll », comme le dit un personnage – menée avec une incompétence confondante et des hommes inexpérimentés (« Les recrues qu’on leur balançait était de plus en plus souvent des criminels analphabètes ou des drogués incapables d’obéir aux ordres. Les gradés n’avaient d’ailleurs rien à leur envier. Certains de ces jeunes sous-lieutenants appelés n’avaient même pas les compétences suffisantes pour gérer un magasin 7-Eleven, pour ne rien dire d’une unité combattante. ») destinés à mourir ou à flirter dangereusement avec la folie meurtrière.



Tout cela décrit non pas froidement mais avec au contraire une fascination pour la guerre et la mort que l’auteur amène le lecteur à partager par le biais d’une écriture non dénuée d’humour, à travers des scènes de combats efficaces, et, surtout, des dialogues et des réflexions qui peuvent apparaître moralement choquants mais contrebalancés par le sentiment de camaraderie qu’arrive à faire passer Anderson. C’est toute cette ambigüité troublante qui, par ailleurs, donne à ce roman une réelle épaisseur et en fait un témoignage fort sur l’absurdité d’une guerre vécue comme telle par ceux qui la font.

On pense évidemment en lisant Sympathy for the devil aux films que l’on a vus à ce sujet, de Platoon (pour la peinture du quotidien des soldats et des conflits internes) à Full Metal Jacket (pour les classes, notamment) en passant par Apocalypse Now (pour la folie de Kurtz) ou Rambo (le premier, tiré du Premier sang de David Morrell, pour le difficile retour à la vie civile) ; mais il y a chez Anderson un supplément d’âme, cette capacité à créer un véritable malaise face à la fascination qu’exerce son récit sans pour autant vous pousser à le lâcher. Un roman d’une rare puissance.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          90
Sympathy for the devil

Critique de Sympathy for the Devil de Kent Anderson. Mon second livre préféré (derrière "Hello Fucktopia" de Souillon). On parle de la guerre du Viêt-Nam. En gros les Viets sont divisés, et un des groupes est soutenu par les USA... Et ce n'est pas un spoil de vous dire que l'oncle Sam a perdu a cause des bayoux, jungles tropicales, etc... Les personnages principaux sont de bonnes vieilles brutes alcooliques et débiles, et y'a un drôle de retournement à la fin qui vaut le coup d'être lu! Ca part en cacahuètes et c'est ce qu'on adore. Il faut considérer aussi la dimension chamanique du livre "Mais bon Dieu qu'est ce que tu as fait a ces escargots?! Ils savaient exactement ce qu'ils faisaient" (cette phrase m'a touché). Comme quoi on peut descendre du Viet à la pelle et aussi avoir de l'empathie pour les escargots. En tant qu'alcoolique abstinent depuis 4 ans maintenant, j'ai beaucoup aimé lire leurs histoires de beuverie du temps où j'en avais aussi. Je conçois que les hommes ne puissent pas faire une chose aussi horrible sans s'anesthésier l'esprit. Sympathie pour le diable, car au final, être un soldat, ce n'est ni bien ni mal. Et c'est écrit d'une plume... Un (long) chef d'œuvre. Jamais lu ou vu de film aussi palpitant sur la guerre en général! Même pas le très bon Indigènes avec Jamel Debouz. 5/5. Evidement.
Lien : https://www.instagram.com/ha..
Commenter  J’apprécie          84
Un soleil sans espoir

Si l’on me demandais de citer une préférence parmi tous les policiers qui se sont lancés dans l’écriture, je mentionnerais sans hésiter Kent Anderson, un auteur peu prolifique qui, après une vingtaine d’années de silence, fait son retour en nous proposant, avec Un Soleil Sans Espoir, un roman où l’on retrouve Hanson, double de papier de l’auteur. Intrinsèquement lié au parcours de Kent Anderson, on rencontre Hanson dans Sympathy For The Devil (Gallimard 1993), un brûlot virulent retraçant l’expérience hallucinante d’un membre des forces spéciales engagé au Vietnam dans ce qui apparaît désormais, ni plus ni moins, comme l’ouvrage de référence pour tout ce qui a trait à cette période de conflit qui a ravagé le cœur de toute une génération de soldats embarqués dans les tréfonds d’un enfer meurtrier au cœur du sud-est asiatique. L’adrénaline de la violence, l’antagonisme avec la hiérarchie, on retrouve ces sensations et ces thématiques avec Chiens De La Nuit (Calmann-Levy 1998) où Hanson revient dans un récit relatant la période durant laquelle l’auteur, après sa démobilisation, a travaillé pour les forces de police de Portland (Oregon) en tant qu’agent en uniforme patrouillant à North Precinct, un quartier défavorisé de la ville. Une remarquable mise en perspective des difficultés inhérentes au travail d’un flic de rue confronté à une inextricable misère sociale que l’auteur dépeint avec une authenticité bouleversante. Autre lieu, mais même contexte professionnel, Un Soleil Sans Espoir permet donc à l’auteur de mettre en scène Hanson une nouvelle fois afin d’évoquer son expérience de policier, toujours en uniforme, durant la période où il a été engagé au sein de la police d’Oakland (Californie).



Après le Vietnam et la police de Portland, la pause en tant qu’enseignant dans une université de l’Idaho a été de courte de durée pour Hanson toujours en quête d’adrénaline et de sensations fortes. A 38 ans, il entame donc une formation de cinq mois pour intégrer les forces de police d’Oakland et se retrouve déjà en butte avec la hiérarchie qui n’apprécie pas cette recrue trop expérimentée à qui on ne peut pas raconter n’importe quoi. C’est probablement pour cette raison qu’Hanson est affecté dans le quartier difficile d’East Oakland en tant que patrouilleur. Un quotidien sous tension où il exerce son métier « d’assistant social armé » en se moquant bien du danger et des risques au sein d’une communauté pauvre composée essentiellement d’afro-américains marginalisés qui a tout du ghetto conformément à cette politique d’endiguement prônée par les autorités. Privilégiant le dialogue plutôt que la confrontation, Hanson fait figure de flic original et suscite l’intérêt de quelques figures du quartier dont Felix Maxwell, caïd de la drogue qui approvisionne tout le secteur.



On ne s’attendait pas du tout à retrouver Hanson et le moins que l’on puisse dire c’est que l’on prend toujours autant de plaisir à suivre les aventures de ce jeune vétéran fracassé par les réminiscences des combats en pensant pourtant qu’au terme de son engagement à la police de Portland, Hanson se serait rangé en trouvant une certaine forme d’apaisement dans l’enseignement. Mais on sent bien que le personnage est toujours perturbé et ne trouve de sens dans sa vie que lorsqu’il est confronté au danger en se gardant pourtant bien d’agir comme une tête brûlée avide de sensation. Parce qu’il est toujours en quête de sens dans sa vie, Hanson ne manque pas de s’interroger et d’observer avec une rare acuité son environnement et de relever avec pertinence les disfonctionnements au sein des forces de police. Inadapté socialement, et très souvent imbibé d’alcool, Hanson est loin d’être un chantre des bonnes pratiques professionnelles mais il se révèle suffisamment lucide pour percevoir quelques similitudes auprès des gens qu’il côtoie dans le cadre de ses interventions avec ce sentiment de rejet qui prévaut au sein de la communauté afro-américaine. Et c’est parce qu’il est dénué de tout sentiment de peur, que le policier peut privilégier le dialogue en dépit de toutes les règles de sécurité qu’on lui a inculqué durant sa formation et dont il se moque bien. Chance, inconscience ou volonté de comprendre les mécanismes sociaux qui régissent le quartier, Hanson parvient à côtoyer quelques membres attachants de la communauté comme Weege, ce jeune garçon qui arpente les rues au guidon de son vélo ou Libya, cette jeune femme farouche avec qui il noue une relation fragile.



Dans ce qui apparaît désormais comme la trilogie Hanson, Un Soleil Sans Espoir présente quelques similitudes avec Chiens De La Nuit puisque l’intrigue se décline sous la forme d’une main courante où l’auteur dépeint toutes sortes d’intervention qu’Hanson est amené à gérer. Le lecteur se plaira à imaginer la part du réel qui agrémente ces réquisitions prenant parfois une tournure complètement ahurissante emprunte d’une violence singulière, voire déroutante. Loin de se présenter comme une succession de scènes sans lien, le lecteur trouvera un fil conducteur au travers des personnages de Weege et de Libya qui apportent une certaine forme de fraîcheur et d’optimisme à l’image de cette scène où Hanson emmène son jeune protégé dans une librairie où il a ses habitude afin de lui acheter quelques livres. Mais c’est sans doute dans les relations troubles qu’entretien Hanson avec Felix Maxwell, un des caïds du trafic de drogue de la cité, que le récit va prendre une tournure tragique au fur et à mesure des règlements de compte qui secouent le quartier.



Une nouvelle fois, Kent Anderson se livre avec une sincérité confondante en nous proposant un texte saisissant, d’une rare beauté où l’ombre de la violence et du désespoir de la rue se dissipe parfois à la lumière de cette humanité qui parvient également à éclairer le cœur d’un homme souhaitant retrouver sa place dans un monde qui ne lui correspond plus. Une quête aussi vaine que bouleversante.



Kent Anderson : Un Soleil Sans Espoir (Green Sun). Editions Calmann-Lévy 2018. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Elsa Maggion.



A lire en écoutant : Under The Bridge de Red Hot Chili Peppers. Album : Blood Sugar Sex Magic. 1991 Warner Bros. Records Inc.
Lien : http://monromannoiretbienser..
Commenter  J’apprécie          80
Un soleil sans espoir

Hanson, double romanesque de Kent Anderson que l’on avait suivi durant son temps au Vietnam dans Sympathy for the Devil, puis au sein de la police de Portland dans Chiens de la nuit, est de retour. Après une expérience d’enseignant de littérature dans une université de l’Idaho dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’a pas suffit à le satisfaire, le vétéran en quête de violence et de mort décide de s’engager à 38 ans dans les forces de police d’Oakland.

« Il se fiche de vivre ou de mourir. La plupart des gens le lisent dans ses yeux et se ravisent, hésitent, tentent de s’expliquer. Quant à ceux qui ne le voient pas, il a survécu si longtemps quand d’autres sont morts que sa réaction à la menace est instinctive, plus rapide que la pensée. Cette force de vie dépasse sa volonté. Certaines nuits, il sait qu’on ne peut pas le tuer. Il craint de vivre pour toujours. »

Mû par une envie de mort contrebalancée par un instinct de vie profondément ancré en lui, ce militaire et flic revenu de tout, trouve en Oakland un lieu qui tient pour lui autant du paradis que de l’enfer. L’enfer, plus que tout, ce sont ses collègues et sa hiérarchie : racistes, agités de la gâchette ou trop occupés par les statistiques et les stratégies politiciennes, ils amènent Hanson à se demander bien souvent ce qu’il fait là. Le paradis, c’est donc Oakland, sa population de repris de justice qui n’ont plus rien à perdre, ses gangs et ses quartiers abandonnés qu’a si bien décrit par ailleurs Eric Miles Williamson, et donc autant d’occasions pour Hanson de jouer de son regard de fou, de courir après la mort, de la frôler parfois, de la donner à d’autres moments, de la chercher toujours.

On retrouve dans Un soleil sans espoir tout ce que l’on aime chez Kent Anderson : la précision de chaque phrase, la poésie de la violence, ces moments troubles dont on ne sait pas plus qu’Hanson s’ils sont réels où seulement des constructions de son imagination vérolée à jamais par les traumatismes de la guerre. Au cœur des ténèbres dans lesquelles erre Hanson durant ses rondes de nuit solitaires, Anderson place toutefois quelques moments et personnages lumineux qui, s’ils ne permettront peut-être pas sa rédemption, le rattachent à la vie : c’est une jument qu’il se plaît à croiser au petit matin, les oiseaux qu’il observe, Libya, dont il pourrait tomber amoureux et surtout Weegee, le gamin à vélo qui semble suivre ses pas et se fait parfois son guide dans le dédale d’Oakland. Un gamin face auquel surtout Hanson peut être lui-même et envisager de vivre.

Sur la trame d’une intrigue qui voit Hanson développer une relation étrange avec Felix, le dealer maître d’Oakland, et avec Weegee, Kent Anderson, comme dans ses romans précédents, rattachent des chapitres qui pourraient être autant de nouvelles fulgurantes, sur le quotidien de son héros, mais aussi sur les souvenirs qui le hantent tandis qu’un gros lapin noir, matérialisation de sa conscience autant que de son instinct de survie, lui colle aux basques.

Tout cela a la beauté d’un désespoir qui se fait ici vacillant face à la possibilité d’une autre vie et, peut-être d’une échappatoire. C’est souvent violent, toujours d’une trouble poésie que l’on ne trouve que chez ceux qui se livrent totalement sans chercher à apitoyer, fait autant de moments de grâce que de chutes violentes et d’un humour absurde que seule la vraie vie peut offrir. C’est encore une fois, sous la plume d’Anderson, un texte sublime.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          82
Pas de saison pour l'enfer

« Regardez le mec de vingt-quatre ans que j’étais alors. Observez ses yeux. Vous voyez ? Il est passé de l’autre côté du miroir et ne pourra plus revenir.

Aujourd’hui je fais semblant d’être revenu, je n’ai pas le choix. En réalité je vis toujours dans ces yeux-là. Je les habite à volonté, je n’ai qu’à me laisser aller et je me sens bien, comme si j’étais rentré à la maison. »

Comme Sympathy for the Devil et Chiens de la nuit, ses deux romans parus en France à ce jour en attendant Green Sun, annoncé ici pour le mois d’octobre, Pas de saisons pour l’enfer, recueil de nouvelles, d’articles, de préfaces et de chutes des deux premiers romans de l’auteur, parle de l’impossible retour à la vie civile de ce jeune homme de vingt-quatre ans en photo sur la couverture parti en 1968 au Vietnam faire ce qu’on lui avait appris : tuer des gens.

En dédicace de ce livre acheté à l’occasion du festival Quais du polar en 2013, Kent Anderson a écrit « Please read the story "Lambs" first ». De fait, c’est certainement dans Les agneaux qu’Anderson se livre le plus. Après avoir parcouru cinquante kilomètres de nuit sur une route verglacée pour échapper à la foule de la ville dans laquelle il craint de ne plus pouvoir vivre sans tuer quelqu’un, il rejoint la ferme isolée d’un vieil homme au cœur de l’Idaho. Le vieil homme est là, auprès du feu, et confie à Anderson deux agneaux prématurés. À charge pour lui de prendre soin d’eux pendant la nuit et de les accompagner peut-être dans leur dernier voyage. Cette nouvelle, tout comme l’ensemble de la première partie de ce recueil intitulée « Totems » incarne la difficulté de Kent Anderson à se dépouiller du voile de mort qui semble l’accompagner depuis son retour du Vietnam. Cela passe essentiellement par la rencontre avec les animaux. Les agneaux, donc, mais aussi un taureau durant une corrida, des coqs de combat, un loup dans la steppe mongole ou la rencontre qui relève presque de l’histoire d’amour avec les chevaux. C’est certainement dans cette partie que Kent Anderson se livre de la manière la plus intime qui soit, avec une sensibilité extrême mais sans niaiserie ou trait forcé. Les deux autres partie, « Vietnam » et « Loi et hors-la-loi » présentent un Kent Anderson plus familier aux lecteurs de ses deux premiers romans, ne serait-ce que parce que chacune d’entre elles comporte des chutes de, respectivement, Sympathy for the Devil et Chiens de la nuit . Signalons au passage que chutes ne signifie pas déchets et qu’elles constituent ici autant de nouvelles indépendantes pour ceux qui ne connaitraient pas l’œuvre d’Anderson, que d’instructifs compléments à celle-ci pour les autres.

S’y ajoutent en particulier des articles étonnants sur un rassemblement de survivalistes d’extrême-droite, une convention de mercenaires ou une concentration de Hell’s Angels qui valent amplement le détour, sublimés par la plume incisive, mi-rigolarde mi exaspérée, d’un Anderson obligé de s’immerger dans une société fascinée par la violence sans vraiment la connaître.

Le tout constitue, sous une apparence hétéroclite, un ensemble tout à fait cohérent et surtout un concentré du talent d’Anderson pour dire l’absurdité du monde et la difficulté à s’y fondre après y avoir plongé trop profondément. Une raison de plus pour regretter la disparition des éditions 13ème Note, une des plus audacieuses expériences éditoriales de la dernière décennie.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          80
Sympathy for the devil

Une évidence m'a sauté aux yeux, au cours de ma lecture de "Sympathy for the Devil", de Kent Anderson. La même que celle ressentie lors de ma découverte de cet auteur avec son recueil "Pas de saison pour l'enfer".



Cette évidence, c'est son exigence de sincérité.



Il laisse ici la parole à Hanson -mais on devine, à la lumière de la biographie de l'écrivain, qu'Hanson est son alter ego-, au moment où, étudiant, il quitte l'université pour combattre au Vietnam dans Les Forces spéciales (les fameux "bérets verts").



Sur place, le jeune homme affronte une dure réalité, que les journaux télévisés qui retracent le conflit occultent sciemment, désireux d'épargner des citoyens nourris au patriotisme anti-rouges et convaincus du caractère noble et nécessaire de cette guerre lointaine.



Le monde qu'Hanson découvre est un monde cynique et sanglant, où l'on oublie bien vite le caractère policé de la vie occidentale, où l'on piétine chaque jour les accords de Genève. On y tue des civils et on y frappe des femmes, avec les encouragements à peine voilés d'une administration militaire corrompue.

Dans la jungle vietnamienne, les idéologies ou l'héroïsme ne font pas long feu. Seuls comptent l'instinct de survie, et votre propension à éliminer froidement le plus d'individus possible. Gouvernés par la peur, puissante, qu'ils refoulent -ou pas- à coups de drogues généreusement distribuées par les autorités, dopés par la violence ambiante et l'omniprésence de la mort, les soldats se métamorphosent en machines à tuer. Pas par haine ou par conviction, mais parce que c'est le seul moyen de ne pas y laisser sa peau.



La volonté de Kent Anderson de s'exprimer sans censure, en éradiquant toute tentation moralisatrice, rend son roman crédible, et lui donne une dimension quasi palpable. Car à ce souci d'authenticité s'ajoute celui d'une forme d'exhaustivité descriptive, qui consiste à détailler non seulement la manière dont se déroulent les événements, mais aussi toutes les composantes de l'environnement dans lequel se situe l'action, de façon imagée et précise. Ainsi, les embuscades comme les scènes du quotidien au campement, les méthodes d’entraînement et de combat sont minutieusement dépeintes, mais pas seulement : les sons et les odeurs sont omniprésents, qu'il s'agisse de ceux du matériel de guerre, de la nature environnante, ou de la nourriture vietnamienne qui impose ses forts relents.



J'ai retrouvé dans ce roman l'écriture tantôt crue et percutante de l'auteur, notamment lors des échanges entre ses héros, et tantôt étrangement (compte-tenu du fond du récit) poétique. Mais c'est à l'image de son personnage principal, capable de tuer de sang-froid avec un recueil de Yeats dissimulé dans son uniforme...



"Sympathy for the devil" est un texte glaçant, où l'absence de tout moralisme ramène la réalité de la guerre à sa véritable nature : un non-sens barbare.
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
Commenter  J’apprécie          80
Un soleil sans espoir

Après plusieurs années d'enseignement, Hanson rejoint la police dans un quartier dévasté d'East Oakland. En conflit avec la politique d'endiguement de la police blanche envers la population noire, il se voit comme un assistant social armé. Un jour, il croise la route d'un baron de la drogue, Felix Maxwell, qui se pose comme un héros local.

On retrouve dans ce troisième roman policier, Hanson, le héros récurrent de Kent Anderson. Hanson le double de Anderson tellement notre auteur se sert de son existence mouvementée et de ses différentes expériences de la vie comme la matière première de ses livres.

Comme lui il devient, dans « Sympathy for the devil » et pendant la guerre du Vietnam, sergent dans les Forces spéciales.

Il sera ensuite officier de police à Portland (Oregon) dans « Chiens de la nuit » puis professeur d'anglais et à nouveau Flic à Oakland (Californie) dans ce roman-ci. Hanson se retrouve une nouvelle fois dans une zone hors-la-loi dominée par les trafics de drogue où règnent la violence et la peur. Mais aussi où les policiers blancs semblent avoir une totale impunité face aux population noir de ces quartiers. Car en plus d’être la confrontation entre deux hommes, le policier intègre et droit et le caïd du coin qui donne boulot et salaire et fait vivre sa communauté là où elle ne ferait que survivre ce roman policier est aussi un instantané de la société américaine d’hier comme de celle d’aujourd’hui. C’est puissant, c’est percutant, c’est aussi incroyablement empreint d’humanité. Encore un chef d’œuvre d’un auteur qui malheureusement se fait trop rare.


Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          70




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Kent Anderson (411)Voir plus

Quiz Voir plus

Molière

Qui est l’auteur de cette pièce de théâtre ?

Molière
Jean-Jacques
Michelle
Gertrude

25 questions
29 lecteurs ont répondu
Thème : Le Bourgeois Gentilhomme de MolièreCréer un quiz sur cet auteur

{* *}