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Critiques de Ketty Rouf (102)
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On ne touche pas

Peut-on avoir deux vies? Qui sont totalement à l’opposé et pourtant complémentaires puisque découlant de la même personne. C’est ce que démontre Joséphine tout au long de ce roman.

Oui, mille fois oui, si cela permet au final d’être entière.

Ce livre est une belle façon de montrer que certaine personne ont besoin de cette dualité pour être totalement elle- même .

Joséphine donne des clés à ses élèves pour affronter la vie en étant prof de philo, et dans la peau de Rose Lee elle s’offre aux yeux des hommes pour exulter en tant que corps féminin, beau, inaccessible et offrant du rêve .
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On ne touche pas

Joséphine est prof de philo. Malheureuse dans sa vie. Malmenée par ses élèves. Trop différente et à l'écart de ses collègues. Joséphine ne s'aime pas beaucoup... elle fane comme un bouquet de roses de Saint Valentin oublié dans un vase après l'euphorie de la soirée en tête à tête.



Par dépit? Par curiosité? Joséphine pousse un jour la porte d'un cours d'effeuillage. "Histoire de"! La jeune femme commence alors à se réapproprier ses formes, sa chair, sa peau, son corps tout entier. Elle pousse l'expérience un peu plus loin et décide de danser devant des hommes, dans un club. Oui mais voilà, ces danses-là, si le client paye, se terminent dans le plus simple appareil: totalement nue.



Joséphine découvre alors le pouvoir d'être femme, de susciter le désir, de faire bander les hommes... et cela la libère de tous ses carcans. Ses collègues du monde de la nuit vont la transcender et lui faire toucher du doigts des sentiments jamais encore explorés. Mais jusqu'où Joséphine est-elle prête à aller?



On ne touche pas évoque avec force et sans pudeur les deux visages d'une femme qui se cherche et fuit les injonctions. C'est un roman qui m'a beaucoup séduite. Il bouscule les idées préconçues et rappelle les ambivalences de l'être humain. Il redistribue aussi les cartes au niveau des rôles et des représentations.



Bravo à Ketty Rouf pour ce texte que j'ai vraiment beaucoup apprécié.
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On ne touche pas

Entre ce que nous ambitionnions dans une profession et ce que le quotidien de son exercice nous fait vivre c'est souvent le jour et la nuit.

Ce livre sans prétention nous fait suivre les pas d'un cheminement pour échapper au tiraillement entre ce qui construit et ce qui détruit, entrant dans un choix de paradoxe pour dépasser la doxa.

En osant, y compris dans un langage osé, décrire une pente qui suit une inclination libératrice Ketty Riouf mêle témoignage et réflexion.

Voici une manière duelle de jongler entre somnambulisme et funambulisme pour éviter d'être totalement déstabilisée, en mettant à jour les incongruités de notre société :

Un service public qui traite ses usagers comme des clients, qu'il ne faut pas mentalement pas du tout toucher , quitte à les enfoncer dans l'irresponsabilité, et une boîte privée qui apprend à respecter les règles les plus tentantes à bafouer, pour ne pas oublier la considération envers toute personne, fût-elle mise à nu.

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On ne touche pas



Professeur de Philosophie, Joséphine mène une vie quotidienne alarmante entre Xanax et son emploi du temps au lycée de Drancy, elle décide de changer cette vie maussade en devenant strip-teaseuse la nuit car elle est fascinée par les danseuses nues et le milieu de la nuit.



" Je jalousais leur nudité sereine, le naturel de leur féminité. Sans artifices, elles étaient belles, s’imposant sans provocation.

Des femmes dénudées, sans être à nu, que nul ne pouvait détrôner. Face à elles, je me suis toujours cachée, dissimulant mon corps derrière une serviette de bain. "

Son nom de scène est Rose Lee, elle danse et se déhanche dans une boîte de nuit aux Champs-Elysées. Les cours ne lui satisfont plus, alors elle s'approprie une nouvelle identité le soir car elle a besoin de se redécouvrir en tant que femme pour développer la grâce et la beauté du corps.



" Tu es mon corps, je n'en ai pas d'autre. Nous allons mieux nous entendre. "



Joséphine se surprend et se dépasse en vendant du rêve aux clients. " On ne touche pas " est le premier roman de l'auteure. C'est écrit avec finesse et sans vulgarité. Les thèmes abordés sont l'acceptation de soi et l'emprise du quotidien. Les chapitres se tournent avidement. J'ai vraiment aimé suivre l'histoire de Joséphine, sa façon de changer radicalement de vie entre le jour et la nuit. Ketty Rouf reflète une toute autre image de la femme, comment changer la nature en devenant le contraire de ce que l'on est ?



" On ne touche pas " est un roman qui m' a beaucoup plue par les thèmes référencés et aussi par le rôle que l’héroïne joue dans cette histoire.



Ce roman est une très belle découverte ; c'est éblouissant, sensuel et écrit sans vulgarité puisque la philosophie s'en ressent dans certains passages. C'est court mais d'une intensité qui fait entrevoir une grande richesse d'écriture !




Lien : https://delphlabibliovore.bl..
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On ne touche pas

C’est avec beaucoup de joie que je participe ce mois-ci à la sélection du coup de cœur des lectrices Version Femina.



Ketty Rouf signe, avec On ne touche pas, un récit d’une beauté éblouissante, un roman magistral, sensuel et percutant, dont les thématiques, très modernes, font la part belle à la question de la féminité : rapport au corps, image de soi, dictats sociaux… autant de concepts dont les définitions volent en éclat au profit d’une prose talentueuse, d’une infinie douceur et d’une extrême sensualité. Sans jamais entrer dans la vulgarité, elle nous livre une âme sensible et perdue qui hésite entre pruderie extrême, à la limite de la frigidité et une volupté débridée. Le choix n’appartient qu’à Jo, la narratrice désabusée qui, dans un dernier sursaut de liberté, fera le choix qui s’impose à elle à l’issue d’un long chemin réflexif.



Quelques notes légères m’ont fait penser au Monde de Sophie ; certaines, plus boisées, m’ont rappelé L’Elégance du hérisson alors que d’autres, bien plus musquées, m’ont replongée dans l’univers de Irving et de A moi seul bien des personnages.

Un roman flamboyant, une ode à la féminité, à la sensualité et à l’once de liberté que chacun porte en soi.



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On ne touche pas

Joséphine est prof de philo dans un lycée de Drancy. Elle mène sa vie entre Xanax, Tupperware en salle des profs, et injonctions de l'Éducation nationale qui lui ôtent le sentiment d'exister.

Sauf que.

Chaque nuit, Joséphine devient Rose Lee. Elle s'effeuille dans un club de striptease aux Champs-Élysées. Elle se réapproprie sa vie, se réconcilie avec son corps et se met à adorer le désir des hommes et le pouvoir qu'elle en retire.

Sa vie se conjugue dès lors entre glamour et grisaille, toute-puissance du corps désiré et misère du corps enseignant.

Mais de jouer avec le feu, Rose Lee pourrait bien finir par se brûler les ailes.

Récit d'un affranchissement, réflexion bouleversante sur l'image de soi et le rapport à l'autre, ce premier roman hors norme de Ketty Rouf fait voler en éclats les préjugés sur le sexe et la société.



Qui n'a jamais rêvé d'être une personne le jour et une autre la nuit?

Ce livre nous amène à une réflexion pertinente sur cet état de fait, sur l image de soi, sur le pouvoir que nous pouvons exercer sur l'autre, sur le pouvoir que nous avons à explorer les différentes facettes de nos personnalités.



Je completerai cet avis une fois le livre sorti...

Je suis joueuse ...
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On ne touche pas

Osez Joséphine !



Joséphine, prof de philo dans un lycée de banlieue, mène une vie plutôt morne. Bus, train, métro pour se rendre chaque jour dans ce lieu gris qu’elle nomme Alcatraz.

« Désarroi d’un manque de reconnaissance, d’argent, de joie (…) »

Joséphine a la trentaine et sa vie est en train de se casser la gueule.

La nuit, quand elle ne s’assomme pas au Xanax pour trouver le sommeil, elle erre dans Paris. Un jour d’intempéries elle pousse la porte d’un cabaret et ce lieu devient pour elle une bulle hors du monde.

S’enivrant au champagne, Joséphine fantasme durant de longues soirées sur la nudité et la sensualité des danseuses, elle voudrait être comme elles : sexy, belle et puissante.

Elle ose ainsi s’inscrire à des cours d’effeuillage. Ignorant d’abord le miroir, Joséphine apprend peu à peu à apprécier son corps et à l’apprivoiser. Grisée par cette renaissance physique, elle se lance un défi et va auditionner dans un club de striptease : elle est retenue et c’est ainsi que Rose Lee est née.



Quel bel hymne à la féminité ! Ce roman m’a rappelé de loin La Maison d’Emma Becker mais en version moins brouillon, peut-être plus intellectuelle.



S’inspirant de son propre vécu, Ketty Rouf dresse ici la double vie d’une jeune femme sous une prose délicate et recherchée et pose de nombreux sujets de débats entre ces deux mondes que tout semble opposer.

Je ne vous le recommande pas les yeux fermés car il est probable que ce roman ne plaise pas à certains : introspectif et sans réelle intrigue il est parsemé de réflexions et concepts philosophiques.



« Tu te demandes si la philosophie peut nous délivrer du malheur d’exister, calmer l’inquiétude et mettre du sens dans tout ce qui, dans notre vie, nous semble insensé. Je comprends, et je partage ton inquiétude. Pas besoin d’être philosophe pour faire l’expérience de l’absurdité de l’existence. De plus, c’est le questionnement lui-même qui est angoissant.

Oui, Hadrien, la philosophie peut nous aider à mieux vivre puisqu’elle nous apprend

à travailler sur nos représentations du monde et de nous-mêmes, sur nos désirs et

nos angoisses. »

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On ne touche pas

Notre protagoniste, Jo, pleine de tristesse et d'abnégation au début de ce roman, va au fil des pages, éclore sous vos yeux pour devenir Rose Lee.

J'ai lu dans ces lignes, les difficultés que rencontrent aujourd'hui notre système éducatif. Des profs, à bout, qui ne savent pas toujours comme s'en sortir. Une Joséphine éteinte qui va s'allumer la nuit.

Incroyable contraste entre la femme du jour et celle de la nuit. Improbable même que ce soit cette prof de philo qui s'effeuille le soir, pour attiser le désir des hommes.

C'est parfois explicite mais la délicatesse de la plume ne tombe jamais dans le vulgaire. C'est doux.

Il n'y a pas de réelle intrigue, on suit juste notre personnage pendant une année scolaire. Elle est pourtant réellement attachante.

Les chapitres s'enchaînent très vite, la lecture est très fluide.

Un joli premier roman ❤
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On ne touche pas

On ne touche pas ; un roman de la rentrée littéraire Albin Michel que je conseille à toutes les femmes, tous les hommes pour une seule raison ; la liberté.



Reine ou pute qu'est-ce que ça change ?



Joséphine est professeure de philosophie dans un établissement et s'ennuie à mourir. Elle tente tant bien que mal de faire aimer la philosophie à des adolescents qui n'en ont que faire des mots. Là où cela vient intéressant c'est quand l'auteure d'écrit très bien l'éducation nationale qui leur est imposé "Ne pas trop les brusquer" désolé pour ceux que cela choquera mais c'est une réalité qui nous échappe ; à tous.



Ketty Rouf nous expose très bien qu'une femme peut être deux. Elle peut être l'ennuie et la sensualité. La fragilité et l'assurance. La froideur et l'empathie. Une prof et une stripteaseuse.



Rose Lee la nuit, cette femme adoratrice convoité par les hommes. Cette même femme qui corrige des copies le jour et qui enfile des bas la nuit.

Ketty Rouf insère des propos sensuels, féminins et profondément réels. Ce roman il fait réfléchir sur la place des femmes. La valeur qui leur est attribué. Sont-elles libres ? Devraient-elles avoir honte de figurer sur une scène à la tombée de la nuit ?



LA réponse est NON. La femme est libre, de s'émouvoir, de s'épanouir au gré des musiques du soir, s'approcher de l'homme et le convoiter. Être payé pour lui offrir une danse s'implique dans le même registre qu'une femme qu'on paye pour se faire coiffer.



Au travers de son opus Ketty démontre et analyse la femme sous plusieurs aspects. Cette femme qui se vaut timide, peu sûre d'elle. Cette personne qui n'ose pas être elle-même au final…

Puis d'un autre côté nous avons cette femme pleine de vie qui ne rêve que d'aventure, de douceur et de sensualité.

La femme ne peut-elle pas être les deux ?



Aucun cliché ne se dégage de ce récit. Il s'agit là d'une réalité que Ketty Rouf démontre à la perfection.

Combien de femme n'osent-elles pas mettre de dentelle ? Combien choisissent de porter des chaussures plates à défaut des aiguilles ? Combien sont celles qui se disent "Je ne peut pas mettre de rouge à lèvre au travail" ou bien "ça fait pas un trop ?"



J'ai profondément accroché avec la plume de l'auteure qui est libératrice, maîtrisée, touchante et féminine à souhait. Ses propos et ses paragraphes étaient poétiques et un brin théâtrales.



Conquise du début à la fin. J'attends et j'espère d'autres roman de cette femme au Edition Albin Michel peut-être !

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On ne touche pas

De mon côté, je commence cette rentrée littéraire par le premier roman de Ketty Rouf. Je suis attirée par ce titre qui fleure bon l'interdit et cette couverture sensuelle.



Joséphine a 35 ans et est professeur de philosophie dans un lycée. Sa vie est rythmée par la salle des profs, ses cours et le Xanax.

Sa vie est morne, sa vie est triste.

C'est en devenant Rose Lee, danseuse dans un club de strip-tease chaque soir, qu'elle découvre à nouveau son corps, qu'elle se réconcilie. Rose Lee mène alors une double vie.



Entre talons aiguilles, paillettes et philosophie, suivez le récit de la libération d'une femme qui pourrait bien se brûler à force de trop jouer avec le feu.



J'aime beaucoup Jo passionnée par la philosophie mais blasée par son métier devenu pesant à cause des carcans de l'enseignement. Jo se dévoile tout doucement, à la manière d'un effeuillage, au fur et à mesure de notre lecture.



L'auteure, à travers son écriture fluide, nous transporte dans le quotidien de Jo en altérant entre sa vie diurne et sa vie nocturne.



Un premier roman intense et captivant. Libéré et libérateur. Sans tabous ni faux-semblants. Un roman qui bouscule que je vous conseille.



On commence cette rentrée littéraire en fanfare !
Lien : https://livresquement-djusti..
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On ne touche pas

Voici un roman étonnant, par sa lecture de la première page à la dernière page. Car il nous montre à travers le personnage du professeur de philosophie, le tiraillement difficile entre ses deux vies. D'une part, le métier d'enseignant avec la difficulté d'enseigner la philosophie aux jeunes le jour, d'autre part, le métier de stripteaseuse la nuit. Bref , elle joue 2 rôles. C'est un apprentissage sur le désir, le corps dans la société. Ce roman m'a personnellement captivé par l'échange entre la professeur et son élève au sujet de l'apport de la philosophie vis à vis de la vie.
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On ne touche pas

Quoi vous écrire

J'ai aimé et je n'ai pas aimé

Ce livre donne à réfléchir

Une idée original je n'aurai ps penser que l on puisse écrire un livre où "le corps est le héros".

Subissons nous la vie avec notre corps ou est ce notre corps qui subit la vie.

Petite critique car ce livre a fait parler de lui en obtenant le prix du premier roman et je n ai pas envie de vous raconter l histoire

L'intérêt du livre est au delà du fond de l histoire

Il est question d une prof de philo

Après réflexion je pense qu il le mérite.

J'espère vous avoir donner envie de le decouvrir

Ouvrez le
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Mère absolument





Louise n'a jamais voulu d'enfant. Cadre dans un hôpital, sa vie de célibataire lui convient très bien, les aventures sans lendemain lui suffisent. A 40 ans, un désir impérieux de devenir mère comme sorti de nulle part l'obsede soudain. Aussi urgent qu'il a mis du temps à éclore, un désir qui l'envahit et balaye tout sur son passage. Soutenue par son amie Sandra, elle se lance dans une PMA effrénée en Belgique. Alors que sa mère décéde, elle fait la connaissance d'Ambroise, thanatopracteur. Malgré les circonstances, elle se sent terriblement attirée par lui...



Ce roman, plutôt bien écrit, m'est apparu comme assez dérangeant. Si toute la partie concernant ce désir d'enfant m'a parlé, la construction du récit m'a quelque peu déroutée. La première partie est centrée sur Louise, puis on fait un bond dans le temps et c'est sa fille Lou qui découvre son histoire vingt ans plus tard. Cette mère exclusive questionne. Lou n'a pas idée des secrets de sa mère, leur émergence va forcément la bousculer. Pourquoi ne voyaient-elles plus sa marraine Sandra? Pourquoi son père a t-il soudainement disparu de sa vie?



Ce récit m'a rappelée bon nombres d'histoires douloureuses liées à mon ancien métier. Des parents narcissiques et manipulateurs, qui prennent en otage leur enfant, finalement plus considéré comme un objet que l'on peut instrumentaliser que comme une personne habitée par des émotions. Lou et Ambroise m'ont véritablement touchée. Vous l'aurez compris, Louise beaucoup moins.
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On ne touche pas

En ouvrant ce livre, deux choses vont inexorablement se produire : d’abord, on ne voit plus la philosophie de la même manière (ni les profs de philo d’ailleurs). Ensuite, il nous faut jouer le jeu et déshabiller, page après page, les mots, les images, le monde cru et vulgaire, et pourtant follement sensuel que l’auteur nous décrit. Il va falloir effeuiller cette histoire et avec notre regard caresser le ressenti d’un corps et d’une âme en souffrance. Se trémousse alors, devant nous, une femme en escarpins, avec une robe diablement sexy et un rouge à lèvres très vif. Non, rassurez-vous, ce n’est pas racoleur. C’est juste l’histoire d’un prof qui n’en peut plus, et qui un soir, pousse la porte d’un cabaret. J’ai adoré ce décalage quasi frontal puisque, la diablesse, à escient, emploie les mots dans une vulgarité tout à fait primaire alors que son but est d’élever notre conscience, d’imaginer que le corps d’une femme puisse oser s’émanciper et entrevoir des possibles inavouables. Il ne s’agit donc pas d’un corps à corps mais d’un corps à âme. Un strip-tease de complicité charnelle, d’avidité fulgurante où le désir crie plus fort qu’il n'envoûte. Ce roman est avant tout un cri bouleversant qui se déhanche, chaque nuit, sur la scène d’un cabaret.
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On ne touche pas

Joséphine est une professeur de philosophie désabusée. Dans son lycée de Drancy, elle affronte des élèves aussi irrespectueux que désintéressés par la matière, il y a aussi un corps professoral démissionnaire et une direction qui ne soutient pas ses enseignants.

La nuit, Jo s’effeuille dans un club de strip tease, elle se dénude pour des hommes esseulés, délaissés, hommes d’affaires ou mal mariés. Jo mène la danse et son désir plus encore que celui des hommes qui la regardent. On regarde mais on ne touche pas, telle est la règle.

La nuit Jo sait qu’elle vit, qu’elle existe.

Le jour et son ennui, avec la philo pour vaine bataille.

La nuit, ses mirages, l’argent facile.

Mais Jo n’est pas à l’abri qu’une nuit les deux mondes ne se croisent.

C’est un sujet audacieux, intéressant mais pour autant j’ai cherché irrévérence et j’ai l’impression de l’avoir à peine frôlée.

Il y a la rumeur qui enfle mais qui jamais n’explose, il y a les filles et la sororité en esquisse, des personnages secondaires qui auraient mérités un peu plus de place, et puis l’élève, Hadrien qui remonte le niveau et l’estime de la professeure, mais je n’y ai pas trop cru...

Le point fort est à mon avis les préceptes de philosophie qui émaillent le récit viennent donner du souffle et tombent à propos.

Il est donc question du corps, de sexualité, de la liberté et de l’estime de soi, de la transmission et de ses écueils.

C’est aussi un premier roman qui ne démérite pas dont l’écriture est agréable, le sujet singulier, cependant je ne m’explique pas mon petit engouement.
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On ne touche pas

Il y a une très belle idée dans ce premier roman, dont l’héroïne vit deux vies incompatibles, dans l’enseignement public et le monde de la nuit. Une idée joliment mise en fiction qui prend des accents criants de vérité sur la vie de prof, le système scolaire, le baisser de bras d’une partie de l’encadrement académique. Et c’est ce que Joséphine ose la nuit pour être, être femme aussi, qui éclaire aussi son quotidien de prof. Joséphine est une révoltée seule à la recherche de la vie qui va dans cette histoire faire avec une sincérité et le « osez » de la chanson de Bashung.
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On ne touche pas

Gros coup de coeur pour ce livre. Une très jolie fluidité d'écriture et un sujet abordé avec poésie : la reconquête de son corps (et de sa vie par la même occasion.)

C'est l'histoire d'une femme qui a fait un mauvais choix de carrière, qui se demande tous les jours pourquoi elle retourne encore dans ce lycée où elle enseigne, pourquoi elle s'inflige un tel calvaire. Un femme au bord de la dépression qui cherche une fuite, un peu de sublime, de sensualité, une échappatoire au réel.

Elle va commencer par danser, puis se regarder danser, accepter ce corps qu'elle a haïe toute sa vie puis s'exposer, danser pour les autres, voir la beauté de son corps qui créé du désir chez les autres, les hommes comme les femmes. Jouir de cette possession de son corps, de se retrouver tel qu'on se sent à la fois homme et femme, un peu des deux genres, cesser d'être ce que l'on nous dit d'être pour devenir ce que l'on est. Faire ce que l'on aime. J'aurai plaisir à le relire, c'est une petite piqûre de rappel qu'on peut se perdre et retrouver son chemin, que c'est important de ne pas baisser les bras d'ailleurs.

Un livre qui fait du bien.
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On ne touche pas

Joséphine, prof de philo dans un lycée, voit son quotidien osciller entre une salle des profs morne, et des élèves désintéressés. Alors, quand elle tombe sur une annonce recrutant des danseuses/streapteaseuses, elle tente l’expérience. Sous le pseudonyme de Rose Lee, elle va découvrir toutes les possibilités que lui permettent cette expérience : l’argent rapidement gagné, le pouvoir sur les hommes, mais aussi le contraste avec son quotidien de professeur.



Ce livre c’est l’histoire de multiples rencontres : rencontre avec le milieu de la nuit, avec d’autres filles, avec les élèves et un en particulier, mais aussi avec elle-même, son propre moi et son propre corps. C’est aussi une rencontre avec l’homme, ses perceptions, ses désirs, ses fantasmes…



L’écriture est juste, juste ce qu’il faut de réalisme, d’illusions, de poésie, de corporalité aussi. Une histoire de corps donc : celui d’une femme qui s’autorise à percevoir son corps autrement pour devenir objet de désir; mais il est aussi question du corps des hommes en quête, presque désespérée parfois, d’envies inavouables.



Parce que l’écriture est sensible, parce que l’histoire est emprunte de réalisme, parce que l’autrice nous séduit avec ses mots comme avec son récit, On ne touche pas est un roman de la rentrée littéraire à découvrir sans plus attendre.
Lien : https://wordpress.com/view/l..
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On ne touche pas

Décidément, les premiers romans semblent bons cette année ! Après Ohio et Marilou est partout, c'est au tour du roman de Ketty Rouf, On ne touche pas, de me séduire.



Joséphine est professeure de philosophie dans un lycée en banlieue parisienne. Élèves désintéressés, discipline absente, sa vie se déroule dans l'attente d'une mutation, entre crises de panique et arrêts maladie, dans une sorte de ronron monotone et continu.

Un jour, après avoir pris des cours de danse, elle ose passer un casting pour être danseuse dans un club de strip-tease.

De là, naît Rose Lee, celle qu'elle devient la nuit lorsqu'elle est sur scène.



Avec un pitch pareil, la couverture aurait pu s'orienter vers l'aspect plus racoleur du monde de la nuit. Mais ces couleurs douces font honneur à la grâce et la délicatesse contenue dans le roman de Ketty Rouf.



Car c'est bien de la délicatesse que l'on retrouve dans l'histoire touchante de Jo, qui commence par se réconcilier avec son corps, qui apprend à s'aimer, à s'accepter.



Loin de descriptions sordides, il y a de la finesse dans ce roman, sans pour autant édulcorer quoi que ce soit.

Il y a de la tendresse également, une amitié qui naît entre deux "strippeuses" ou un sentiment protecteur vis-à-vis d'un élève, Hadrien, dont le H est à lui seul un ancrage dans la culture.

À cette lecture, on se prend à penser que le milieu scolaire peut parfois être plus hostile que le milieu de la nuit.
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On ne touche pas

Je me suis lancée dans la lecture de ce roman car il semblait différer sur bien des points des livres que j’ai l’habitude de lire, notamment par son thème : le monde de la nuit et les strip-teaseuses.

Sur un plan littéraire, je n’ai absolument rien à redire. L’écriture de Ketty Rouf est sublime, touchante, envoutante. Je me suis sentie complètement immergée dans le récit et dans la peau de la protagoniste alors même que je ne me suis pas du tout identifiée à elle. L’auteure nous livre ici un témoignage sur le monde de la nuit vraiment poussé, tout en agrémentant son récit de réflexions philosophiques sur l’existence et le bonheur très intéressantes.

Toutefois, je dois vous avouer que si ce récit m’a captivé, je ne me suis pas forcément sentie très bien à la lecture de ce roman car ce livre touche à des thématiques auxquelles je suis très sensible. Par exemple, ce roman détruit la vision de l’amour à laquelle j‘aime croire, celle qui me fait rêver. En outre, l’auteure nous livre une histoire très sombre et nous sommes immergés dans la peau d’un personnage dépressif, qui déteste son travail et a honte de son activité parallèle de strip-teaseuse. Être immergé dans la peau de ce personnage à la vie et aux pensées sombres n’est pas si facile. Du moins, ça ne l’a pas été pour moi. Par ailleurs, le monde de la nuit est loin d’être fait de paillettes. La vie des strip-teaseuses ne m’a pas fait rêver et ces dernières m’ont d’ailleurs beaucoup peinées. Ce qui m’a surtout touché est le fait que j’ai remarqué que toutes ces femmes semblaient souffrir d’une grande solitude. La famille et les amis des personnages ne sont jamais évoquées. Leur vie sociale semble être restreinte au petit cercle des personnes qu’elles côtoient la nuit et aux rencontres éphémères. Le monde de la nuit semble être une échappatoire pour elles. Toutefois, cette échappatoire ne leur procure pas toujours de l’euphorie… elles sont parfois soumises à des situations difficiles et délicates avec les clients, ont peur d’être reconnues en plein jour car elles n’assument pas cette activité devant la société. Une vie de honte n’est pas tenable… comment être fière de soi et s’aimer lorsque nos actes nous font honte ? Cette honte est due à l’image négative qui entoure le monde de la nuit et la sexualité en général et je trouve cela vraiment dommage qu’il y ait encore autant de tabous autour de ce sujet alors même que la sexualité fait partie du quotidien d’une grande partie des humains.

Je vous encourage à découvrir cet ouvrage qui brise les carcans, nous fait découvrir de nouveaux horizons. Mais je vous préviens avant tout que ce livre ne vous laissera pas indemne. Cette lecture vous marquera sans aucun doute. Si vous êtes aussi sensibles que moi, il est possible que vous ayez un peu de mal avec cette lecture un peu crue. Mais parfois, il est nécessaire de sortir un peu le nez de ses rêves et de se confronter à certains aspects de la réalité brutaux.

Pour ma part, je soutiens l’initiative de Ketty Rouf d’avoir choisi d’évoquer cette thématique dans un roman et je lui dis un grand bravo pour en avoir parlé aussi bien. Elle a vraiment réussi à me toucher grâce à sa superbe plume et à ses personnages. Si je ne mets pas un 5/5 à ce roman, c’est simplement car pour moi, cette lecture a été assez oppressante et difficile.

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