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Critiques de Kris Nelscott (70)
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La route de tous les dangers

En ce début d'année 1968, un vent de révolte souffle sur la ville de Memphis. Outre l'élection du nouveau maire, Henry Boer, qui fait tout pour dénigrer la population noire, une grève du personnel d'entretien communal est déclarée suite aux décès de deux éboueurs noirs accidentellement écrasés dans la benne de leur camion. Cette grève fait d'ailleurs grand bruit, au point qu'il est dit que Martin Luther King viendra tenir un meeting. Un homme qu'a très bien connu, au cours de son adolescence, Smokey Dalton, aujourd'hui détective privé installé au centre névralgique d'affaires pour la communauté noire. S'il est rare que des clients blancs font appel à lui, encore plus rare s'il s'agit d'une femme, il est, évidemment, surpris lorsqu'il voit débarquer, un matin, une jeune femme, Laura Hathaway, fille de Dora Jean et Earl, originaire de Chicago. Des noms totalement inconnus pour lui et une ville où il n'a jamais mis les pieds. Aussi est-il étonné lorsque Laura, dont la mère vient de mourir, lui annonce que cette dernière veut lui léguer une somme d'argent pour le moins rondelette. À sa grande surprise, Laura l'engage afin de comprendre les raisons de ce legs. Une enquête qui leur révélera, à tous les deux, des choses insoupçonnables...



Tout en nous passionnant pour l'enquête de Smokey Dalton, détective afro-américain intègre, humain et soucieux aussi bien de l'Homme que de ses valeurs, Kris Nelscott nous immerge, avec un sens du réalisme époustouflant, au cœur de cette ville tourmentée, en proie aux révoltes et qui est sur le point d'exploser. Si cette enquête, et Smokey a bien mis en garde Laura, risque de mettre en lumière des événements ou des actes sombres, notre cher détective est pourtant loin d'imaginer les liens qui l'unissent à la famille Hathaway et, ainsi, le replonger dans son passé, dramatique et traumatisant, qu'il a essayé d'étouffer. Occupé par cette affaire, mais aussi par deux gamins du voisinage, Joe et Jimmy, dont la mère a fait faux bond et laissé seuls, il n'en reste pas moins préoccupé par les tensions raciales, les esprits qui s'échauffent, les appels à la révolte tandis que Martin Luther King prône le calme, suivi par de nombreux partisans de la non-violence. Des partisans en nombre malheureusement insuffisants lorsque l'on sait le drame qui s'est joué en ce jour d'avril 1968, à Memphis. Au cœur de ce contexte historique passionnant, ce roman n'en est que plus captivant, l'auteure ayant pris grand soin de dépeindre aussi bien l'ambiance, pesante, étouffante parfois, enflammée, que les circonstances et événements qui conduiront au 4 avril 1968. Un contexte au sein duquel ses personnages, marquants et parfaitement incarnés, évoluent intelligemment. Il n'est donc pas étonnant de découvrir que ce roman, brillant et intelligent, n'est que le premier d'une longue série...

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Les faiseurs d'anges

Un soir, alors que Smokey et Laura rentrent d'un concert donné au profit du nouveau comité de l'Illinois Children's Home and Aid Society (comité pour l'adoption des enfants de couleur) et s'apprêtent à regagner son minuscule appartement, ils entendent un bruit sourd dans l'escalier puis comme un cri de douleur. En atteignant son palier, Smokey entend de nouveau de brefs cris de douleur provenant de l'appartement de sa voisine, Marvella. En y pénétrant, c'est une scène horrible qui dessine alors : une jeune femme, dont la peau a viré au gris, baigne dans une véritable mare de sang, des poches remplies de glace près d'elle. Bon an mal an, ils la conduisent d'urgence à l'hôpital. Mais le médecin veut savoir, avant de pouvoir la soigner, le nom du responsable, comme la loi l'exige. Laura, tenace et combative, s'impose face à lui et l'oblige à pratiquer les soins nécessaires. Cette situation ébranle Smokey qui n'avait pas compris que cette jeune femme venait de subir un avortement, qui, de fait, avait dû mal se passer. Ce n'est que plus tard que lui et Laura apprennent que la jeune femme, Val, est la cousine de Marvella. Celle-ci sera alors bien décidée à découvrir le boucher qui a fait ça. Pour cela, elle sollicitera l'aide de Smokey...



Voilà presque un an que Smokey Dalton a quitté Memphis pour s'installer à Chicago, avec Jimmy, tentant de mettre de la distance avec les événements tragiques d'avril 68 auxquels le gamin a été témoin. Il a délaissé son travail de détective privé et bosse aujourd'hui pour Laura Hathaway, sa petite amie et présidente directrice générale de la Sturdy Investments. Seule une poignée de personnes savent pourquoi il a fui Memphis, aussi se cache-t-il sous le nom de Bill Grimshaw pour échapper au FBI. Si Smokey est préoccupé par Jimmy, qui craint qu'on ne les retrouve et reste sur ses gardes, c'est une autre sombre histoire qui va le préoccuper suite à la découverte d'un jeune femme baignant dans son sang. Mais, en partant à la recherche de ces faiseurs d'anges, c'est dans une ville en pleine mutation, où la violence et la guerre des gangs sont omniprésentes que Smokey va devoir plonger. Une plongée où il fera de bien tristes découvertes, aussi bien celle d'une police corrompue, d'une misère sociale et sociétale, du sort réservé aux femmes (noires essentiellement) qui veulent avorter que du racisme ambiant. Heureusement, il pourra compter sur de (rares) soutiens. Ce roman d'ambiance est une véritable peinture d'une Amérique des années 60. Si l'on retrouve, avec plaisir, le détective fétiche de Kris Nelscott, dont c'est ici le quatrième opus, l'on est captivé, avant tout, par le contexte historique et social.

Un roman intelligent et passionnant...
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La route de tous les dangers

Ce n'est pas banal qu'une blanche frappe à sa porte, dans ce quartier malfamé de Memphis, le privé noir Somkey Dalton pourrait voir un mauvais présage...surtout que le climat en ce début d'année 1968 est électrique dans la ville. Les éboueurs sont en grève , la tension est au maximum. Les jeunes noirs ne savent plus sur quel pied danser entre les Black panthers et la non violence prônée par Martin Luther King . On attend son meeting dans peu de temps. La police est sur les dents. Quant à notre privé, il est sur une affaire qui le concerne directement. Laura est venu de Chicago pour lui dire qu'il va toucher une part de l'héritage de sa mère fortunée, lui, un homme de couleur. Elle le charge de faire la lumière sur cette affaire insensée et pourtant...

Enorme surprise pour ce polar bien traduit par luc Béranger, traducteur également du Lézard Lubrique et du Blues du coyote de Christopher Moore que j'adore. Il est aussi l' auteur de Crédit Revolver et Des palissements de l'aube, deux bons romans que je recommande. Bref revenons à Kris Nelscott et à La route de tous les dangers. Il a tout les ingrédients d'un bon roman noir, un privé digne de Chandler, une femme fatale déboussolée, une atmosphère sous tension raciale et policières lors de l'assassinat de Martin Luther King. Les personnages secondaires sont aussi attachants et l'affaire mené par le privé est un sac de nœud que l'on prend plaisir à déméler. A couper au couteau est la suite des aventures du privé Smokey Dalton que j'ai hâte de retrouver.

La route de tous les dangers, good trip !

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Blanc sur noir

C’est écrit noir sur blanc, le polar Blanc sur Noir joue sur les contrastes de couleur. Et comme cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un bon gros polar, j’ai tout de suite apprécié de me remettre en selle avec une intrigue bateau et un antihéros classique.



Smokey Dalton, dont nous suivons ici une enquête, dissimule son identité après les événements du dernier roman, a adopté un enfant lié à une de ses affaires et l’élève comme son fils. Difficile donc d’entrer directement dans ce roman sans comprendre que nous ne sommes que dans une aventure parmi d’autres pour cet antihéros dont les caractéristiques principales sont la solitude théoriquement habituelle et la couleur, noire, de peau.

Un aspect majeur de ce roman, si on veut en cerner un, est de voir l’auteur tenir plus que tout à inscrire son ouvrage dans une époque particulière, les années 60 aux États-Unis. L’intérêt de s’ancrer fortement dans une époque est que cela rend possible d’utiliser efficacement des éléments de la culture de cette époque pour justifier certaines pensées des personnages et ainsi mieux immerger le lecteur dans cet univers. Ici, c’est évidemment le contexte de « racialisation » de la société états-unienne autour d’événements comme le Ku Klux Klan, le meurtre de Martin Luther King, la lutte des gangs et la forte imprégnation du « sudisme ». Cet aspect est plutôt réussi, mais ce n’est pas là le plus important, je crois, dans un polar…

L’intrigue qui mène l’enquête se divise en trois secteurs, alternativement abordés : la relation qu’entretient le personnage principal avec une riche héritière blanche, une enquête particulière en tant que détective privé qui dégénère, et enfin sa vie quotidienne face aux gangs de son quartier, dont les Blacks Panthers et les Black Stars. Ce nœud d’intrigues se rejoint évidemment, comme on s’y attend, à la fin. Concernant l’affaire-pilier du roman, ces meurtres plutôt étranges sans lien entre eux, il est bien dommage de constater que la quatrième de couverture dévoile quasiment le fin mot de l’histoire : non seulement, pour que soit abordé le fait dévoilé, il faut attendre la deux-centième page, mais pour que vraiment les personnages se rendent compte de cela il faut attendre presque la quatre-centième ! Sur un roman de 470 pages, le calcul est vite fait et le constat dommageable.



Au fur et à mesure, donc, j’attendais une sacrée fin, vu comment on nous prédisait une affaire politico-meurtrière d’envergure, j’attendais, j’attendais… j’attends encore pour tout vous dire, car tout se règle en deux chapitres et une dizaine de pages ! Cette fin en eau de boudin, accompagnée d’un traditionnel happy end moyen, m’a franchement déçu. Le fait que ce roman se fonde beaucoup trop sur les événements de ses prédécesseurs n’a pas aidé. Dommage donc, il faudra que je me refasse un polar qui tienne la route pour me remettre d’aplomb !



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Les faiseurs d'anges

C’est le hasard qui m’a menée à cette auteure et à ce roman policier. C’est la quatrième enquête de ce détective privé qui s’est réfugié à Chicago pour protéger un enfant témoin du meurtre de Martin Luther King. Je n’ai pas lu les trois précédents mais cela ne m’a pas posé de problèmes pour comprendre le contexte.

L’intérêt du roman est qu’il se situe à la fin des années 60 dans un pays où, même si les Droits des noirs commencent à être reconnus, la justice ne s’intéresse guère à une femme noire violée. Par contre, elle pourrait l’arrêter pour avoir voulu avorter. Heureusement, si on peut dire, c’est Smokey qui l’a trouvée, baignant dans son sang, et qui l’a emmenée à l’hôpital à temps, et c’est sa compagne Laura, blanche, qui fait pression sur le médecin pour taire les raisons de son état. Emu par cette histoire, Smokey accepte -à la demande de sa voisine Marvella- de retrouver l’individu qui a pratiqué l’avortement. Mais dans sa recherche, il va devoir prendre en compte la colère de l’ex-mari de la victime, Johnson, flic intègre, et d’une guerre de gangs. Quel rapport existe-t-il entre ces deux faits ? C’est à la fin qu’on le comprend.

Le roman est long (627 pages) et pendant les trois quarts du livre, j’ai douté du choix de ma lecture. Le rythme est lent, les atermoiements de Smokey m’agaçaient. Puis, le rythme s’est accéléré, l’intrigue a pris son sens et, finalement, j’ai bien aimé et je vais essayer d’autres enquêtes de Smokey.



Challenge Pavés 2022

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La route de tous les dangers

14 décembre 1939. La fièvre s'empare de la ville d'Atlanta qui célèbre la première du film Autant en emporte le vent.

4 avril 1968. La ville de Memphis pleure l'assassinat du militant non-violent Martin Luther King.

Deux événements qui vont avoir un impact décisif dans la vie de Smokey Dalton, un détective privé afro-américain originaire d'Atlanta dont l'enfance a été brisée suite à un drame familial.

Quand Laura Athaway, une richissime et troublante chicagoane se présente à son agence le 26 février 1968, l'enquêteur est loin de se douter que cette rencontre va totalement bouleverser son existence. Cette dernière souhaite savoir pourquoi ses parents décédés ont légué une coquette somme d'argent à Smokey. Aussi surpris que la jeune femme, le privé qui n'a jamais mis les pieds à Chicago ne peut malheureusement lui apporter les réponses désirées. Intriguée, Laura engage le détective pour faire la lumière sur les raisons qui ont motivé ce legs.

Mais quels secrets cachaient donc les parents de la jeune femme pour faire de cet homme de couleur un de leur légataire ?

Laura et Smokey ne risquent-ils pas d'ouvrir la boîte de Pandore en cédant à leur curiosité ?



S'appuyant sur des événements historiques qui se sont déroulés à la fin des années 1960, ce polar foisonnant nous brosse le portrait d'une ville en ébullition qui va exploser sous le poids des tensions raciales. Une grève des éboueurs va réveiller des tensions ethniques sous-jacentes qui ne demandaient qu’à éclore. Dès lors, Memphis sera la proie d'une guérilla urbaine que les partisans de la non-violence ne pourront pas endiguer. Spectateurs de ces événements dramatiques, les protagonistes de ce roman noir nous entraînent dans une intrigue intelligemment construite qui s'avère aussi tragique que captivante.

Avec une thématique toujours d'actualité, des personnages attachants et une trame bien ficelée, La route de tous les dangers est un premier opus qui me donne envie de connaître la suite des aventures de cet enquêteur débordant d'altruisme et de pugnacité !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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Justice de rue

somkey dalton, retrouve dans un hôtel sordide celle qu'il considère comme sa nièce,la jeune Lacey, treize ans.elle à été violée et battue.dalton n,, aura alors plus qu'un objectif en tête, démantelé un réseau de prostitution et d, esclavage qui sévit depuis des années.

la quatrième aventure de somkey dalton détective privé noir, qui a quitté mephis, avec son fils adoptif Jimmy, pour se réfugier a Chicago.

a découvrir une série écrite sur toile de fond de la lutte pour l, égalité des noirs américains.👍
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Les faiseurs d'anges

Kris Nelscott est un des pseudonymes de Kristine Kathryn Rusch, jeune femme très WASP qui, sous son nom véritable, est un auteur de science-fiction.Elle est américaine et née en 1960, C'est la lecture d'une biographie de Martin Luther King quand elle avait 10 ans qui l'a bouleversée au point de l'inciter, des années plus tard, à imaginer ces aventures d'un privé noir américain en butte au racisme. Elle a souvent du mal à faire admettre sa démarche et s'amuse d'avoir entendu si souvent cette question, de la part d'éditeurs ou de lecteurs : « C'est quoi votre problème ? » Ce qui prouve qu'il y a bien un problème en effet, puisqu'il semble toujours étrange qu'une femme blanche se penche sur l'histoire de la communauté noire...



Titre original: Stone cribs

Et voici donc un autre héros de polars, Smokey Dalton. Un privé, classique, mais noir.

Un léger problème , d'emblée, pour cette lecture,toujours le même, c'est que je n'ai pas lu les épisodes précédents, qu'il y en a trois, je crois, et qu'ils ne sont que très peu résumés...Mais j'ai compris que Smokey Dalton avait pris sous son aile le jeune Jimmy, seul témoin visuel de l'assassin de Martin Luther King à Memphis, et recherché par le FBI, qui ne lui veut pas que du bien.

A Chicago sous une fausse identité, ce privé va se trouver confronté au sort peu enviable d'une femme noire ayant avorté après un viol...

Dans la catégorie polar, il existe beaucoup de sous-genres. Je dirais que ce roman est plus axé sur l'étude sociologique de la communauté noire aux Etats Unis à la fin des années 60.

En l'occurrence, dans cet épisode est détaillée la situation des femmes à travers le problème de l'avortement,les affrontements entre bandes rivales dans les quartiers sud de Chicago, que tous surnomment « la bande de Gaza »et les agissements d'une police corrompue et raciste ..

C'est l'aspect le plus intéressant de ce roman que j'ai trouvé un peu lent..

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Blanc sur noir

J'avais lu "La route de tous les dangers", premier volet de la série des enquêtes de Smokey Dalton, il y a près de 10 ans, et ce bouquin m'avait laissé un très bon souvenir... je suis passé direct au troisième opus (hasard de lecture), et cette excellente première impression est confirmée.



Cette série, au-delà de l'intérêt même de l'intrigue, vaut surtout pour son contexte historique. En cette fin d'année 1968, à Chicago (où Smokey, après avoir fui Memphis à trouvé refuge avec son fils adoptif Jimmy), c'est le racisme qui prédomine. Les relations entre blancs et noirs sont d'une violence inouïe, et constituent la trame de ce récit. Avec en outre, l'émergence au sein de la communauté noire de mouvements révolutionnaires tels les Blacks Panthers, ou de gang de rue tels les Blackstones rangers, dont l'emprise sur le quartier où réside Smokey est croissante.



Désormais, je vais essayer de ne pas attendre 10 années pour découvrir la suite...
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Blanc sur noir

Les éditions de l’Aube ont eu l’excellente idée de remettre au goût du jour la série de romans policiers mettant en scène le détective privé Smokey Dalton dont on ne trouvait les ouvrages qu’en format poche. C’est donc l’occasion de découvrir cet enquêteur afro-américain dont les enquêtes se déroulent à Chicago durant la période des années soixante alors que les Etats-Unis entament de profondes réformes issues de l’intense lutte pour l’obtention des droits civiques au bénéfice de la communauté afro américaine, mouvement dont plusieurs leaders trouvèrent la mort qui déclenchèrent des émeutes sanglantes. C’est d’ailleurs autour des événements entourant l’assassinat de Martin Luther King que débute la série avec La Route De Tous Les Dangers où Smokey Dalton prend en charge Jimmy, un petit garçon témoin du meurtre de l’emblématique pasteur. Fuyant le FBI et trouvant refuge à Chicago, on retrouve Smokey Dalton dans A Couper Au Couteau dont l’intrigue se focalise autour de la période de la fameuse convention des Démocrates de 1968 qui fut le théâtre d’une émeute sévèrement réprimée par la police de Chicago. Tout comme les deux romans précédents qu’il est recommandé de lire avant d’entamer ce troisième opus, on croise donc, dans Blanc Sur Noir, quelques personnages historiques à l’instar de Fred Hampton, responsable du Black Panther Party à Chicago, alors que Smokey Dalton enquête sur la mort d’un dentiste dont on a retrouvé le cadavre dans un parc public de la ville.







Désormais installé à Chicago, Smokey Dalton se fait connaître en rendant de multiples services à la communauté noire de son quartier. Détective privé à son compte, sa réputation est arrivée aux oreilles de Madame Foster qui veut savoir ce qu’il s’est réellement produit dans le parc Washington où son mari a trouvé la mort, victime d’un coup de poignard. Pour la police, l’affaire est passée aux oubliettes en estimant qu’il ‘s’agit tout simplement d’un règlement de compte entre bandes rivales et que la mort d’un afro américain ne vaut pas la peine que l’on fournisse des efforts afin d'identifier le meurtrier. Mais Smokey Dalton doute fortement que ce dentiste à la vie rangée puisse avoir fait l’objet d’une agression liée à un gang, ceci d’autant plus lorsqu’il découvre des similarités dans plusieurs affaires de meurtres qui n’ont jamais été résolues. Se pourrait-il qu’il y ait un lien avec ce nouveau phénomène où des personnes de couleur nouvellement enrichies s’installent dans des quartiers plus aisés et plus sûrs dont la plupart des résident sont blancs ? Se pourrait-il que l’un ou plusieurs de ces résidents aient fixés des limites qu’il ne faut pas franchir ? Smokey Dalton va avoir bien du mal à enquêter dans un quartier où un noir rôdant dans les environs n'est pas le bienvenu, surtout lorsqu’il est détective et qu’il se mêle de ce qui ne le regarde pas.







Avec Blanc Sur Noir, Kris Nelscott s’éloigne des événements majeurs qui ont entouré le mouvement afro-américain des droits civiques pour se focaliser sur le quotidien d’un ghetto noir gangréné par les gangs. On observe ainsi la difficulté des rapports entre parents désemparés et jeunes qui intègrent, plus ou moins de gré ou de force, des gangs prenant le prétexte de la lutte pour les droits civiles pour s’adonner à des activités illicites comme le racket ou le trafic de drogue à l’instar des Blackstone Rangers. C’est donc autour des rapports entre Smokey Dalton et son fils adoptif Jimmy que l’on prend la pleine mesure des problèmes qui touchent une jeunesse qui ne trouverait d’avenir que dans l’intégration d’un gang qui fréquente les alentours des écoles afin de recruter de nouveaux membres. A partir de là on comprend la démarche de certains membres les plus aisés de la communauté qui décident de déménager vers des quartiers beaucoup plus favorisés mais majoritairement occupés par des blancs. C’est donc au travers du crime que Kris Nelscott souligne ainsi la difficulté que présente la cohabitation entre deux communautés avec cette inquiétude des blancs qui voient d’un mauvais oeil l’arrivée de nouveaux voisins noirs qui risquent de dévaluer la valeur de leur bien immobilier. On constate ainsi les discriminations qui s’opèrent au quotidien à l’exemple de ce supermarché où Smokey Dalton effectue ses achats en dépit de l’hostilité des employés et de son directeur qui cherchent tous les prétextes pour l’en empêcher.





Blanc Sur Noir nous donne également l’occasion de retrouver quelques personnages récurrents comme Truman Johnson, le flic noir sur lequel Smokey Dalton peut s’appuyer dans le cadre de ses enquêtes et Laura Hathaway, une femme d’affaire blanche, décidée à reprendre la direction de la société de son défunt père. C’est par le prisme de cette femme que l’on observe également les discriminations faites aux femmes avec un comité de direction qui n’entend pas céder ses prérogatives à une personne de la gente féminine qui serait incapable d'assumer une telle charge. Discrimination raciale, discrimination de genre et cohabitation entre deux communautés, on appréciera l’intrication de ces trois thèmes autour d’une série de meurtres que Smokey Dalton va tenter de résoudre au gré d’un récit qui souffre parfois de quelques longueurs et d’un épilogue au happy-end un peu surfait. Néanmoins on ne manquera pas de savourer la finesse et la justesse d’un récit qui fait écho aux événements en lien avec le mouvement Black Lives Matter qui fait la démonstration des discriminations qui subsistent encore de nos jours.







Rigoureux roman policier historique restituant l'atmosphère d'un ghetto afro américain de Chicago durant la période des années soixante, Blanc Sur Noir conjugue avec brio l'intrigue policière au climat social de l'époque pour nous livrer un récit saisissant qui ne fait que confirmer tout le bien que l'on pense de la série mettant en scène le charismatique détective privé Smokey Dalton.







Kris Nelscott : Blanc Sur Noir (Thin Walls). Editions de l’aube/L’aube noire 2018. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Luc Baranger.







A lire en écoutant : Misterioso par Thelonius Monk. Album : Misterioso/Thelonius Monk Quartet. 2012 Concord Music Group.
Lien : https://monromannoiretbiense..
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La route de tous les dangers

Smokey Dalton est un bricoleur, c’est du moins ce qu’il répond lorsque l’on lui demande ce qu’il fait dans la vie. La bricole ce sont des enquêtes proches du détective privé et il est assez doué pour cela. C’est aussi un ami d’enfance du Docteur King ce qui le mêle à ce dernier, notamment de sa venue à Memphis. Il est proche des jeunes noirs qui traînent dans les rues et essaie d’aider Jimmy dont la mère est partie dans un ailleurs inconnu sans espoir de retour, pour offrir son corps contre de quoi manger mais pas assez pour nourrir plus d’une personne. Smokey aide le pasteur est inversement, un coup de main par-ci, un coup de main par-là, un dépannage par-ci, une piaule pour un jeune par-là, donnant donnant et ça marche.

Laura la blanche friquée, héritière de gens aisés, propre sur elle débarque dans le monde gris foncé de Smokey avec une question : connaît-il sa mère ou ses parents qui lui laissent une part de son héritage car c’est fâchant tout de même ? Apparemment ni la mère ni le père, non, alors associons-nous et cherchons des fois que ce serait une erreur. Bizarre d’autant que par le passé le Smokey avait déjà reçu par le biais d’un avocat une somme rondelette : 10 000 $, sans savoir de qui la manne émanait d’autant que l’avocat était payé pour ne pas révéler la source. Il y aurait-il un lien ? Pour chercher ils vont chercher et…trouver du pas joli, joli, même du très vilain, du que les sous n’effacent pas.

On est dans un scénario original, une action qui se déroule de façon très efficace, une entente entre les deux personnages pas toujours rose même si chacun met un peu, parfois beaucoup, de bonne volonté pour avancer et ne pas heurter l’autre. A côté de ça, la misère, la ville sale, les cops, la dope, les coups, les promesses, les black panthers de la jeune génération, poings levés lunettes noires à contre courant du Dr. King qui prône lui l’entente cordiale impossible. Le Smokey qui balade sa peau foncée et la Laura sa frimousse au travers de la ville et de ses attrapes blanchette. Du bon, du très bon parfois, de l’écriture de circonstance sans jamais de débordement à contrario de scénario délicat et brutal obligatoire dans cette poudrière avec une allumette à portée de main.

Un thriller comme il fait du bien d’en lire de temps en temps. Une suite ? Oui, bientôt, promis.

Coup de cœur


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La route de tous les dangers

Smokey Dalton est un détective privé noir de Memphis. Il est engagé par une jeune femme blanche, Laura Hatthaway, issue d'un milieu aisé, laquelle cherche à comprendre pourquoi sa propre mère lui a laissé à lui, un homme de couleur, une partie de son héritage.

Un bon polar mêlant fiction et faits historiques (en particulier, l'assassinat de Martin Luther King) dans une ville marquée par les conflits ethniques. C'est d'ailleurs aussi cette facette du bouquin qui en fait son intérêt, cette description du contexte des Etats-Unis des années 60, marqué par la lutte des noirs américains pour leurs droits, et le choix à opérer (recours à la violence ou pas) pour porter de telles revendications.
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À couper au couteau

Billy « Smokey » Dalton a quitté brusquement la ville de Memphis pour Chicago, en compagnie du petit Jimmy (10 ans), témoin recherché par la police, après l’assassinat de Martin Luther King. Il va faire passer l’enfant pour son fils et prendre un emploi d’agent de sécurité dans un hôtel huppé de la ville, où une importante conférence est sur le point de se dérouler.



Malheureusement, Smokey va rapidement se rendre compte qu’il est surveillé en permanence et décidera donc de s’installer chez son ami Franklin et de cacher Jimmy chez Laura Hathaway (voir le tome 1 : « la route de tous les dangers ») en qui il a toute confiance. Leur relation sentimentale est bien complexe. Laura est toujours très amoureuse alors que Smokey a mis fin à leur courte idylle, dans le but de la protéger contre d’éventuelles agressions racistes (en 1968 aux États Unis, une femme blanche en couple avec un homme noir, c’est indubitablement le début des ennuis !…)



Bien qu’il doive préserver son anonymat et se faire oublier, Smokey accepte néanmoins de venir en aide à Grace Kirkland, une voisine dont le fils cadet âgé de quatorze ans, Elijah, a mystérieusement disparu depuis quelques jours … Se trouverait-il parmi les manifestants contre la guerre du Vietman ?… Très vite, la situation va dangereusement dégénérer, jusqu’à devenir dramatique …



Un deuxième tome noir et passionnant, d’une qualité littéraire identique au premier. Le premier attrait des intrigues de Kris Nelscott, se trouve dans l’ambiance rétro des années soixante, riches en évènements socio-politiques qui ont marqués l’histoire américaine. J’ai bien l’intention de continuer sur ma lancée, dans les semaines à venir, en découvrant les tomes suivants !
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La route de tous les dangers

Un livre coup de coeur, 1er d'une petite série qui me semble interrompue depuis quelques années désormais...Un roman qui permet de se replonger dans les années 60 du côté de Chicago si ma mémoire est bonne; L'écriture est très agréable, le fond historique pertinent et l'angle de vue original. Je vais vérifier si Kris Nelscott s'est remis ou pas à sa fresque épique!
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La route de tous les dangers

Kris Nelscott. 2000. La route de tous les dangers. Editions de l’Aube. 2005. Pocket 503 p. 5 étoiles dans une excellente traduction de Luc Baranger (dorénavant, je m’intéresserai aussi à la traduction…indissociable, je le constate, du momentum de plaisir de lire)

Les éditons de l’Aube, une découverte, se présentent comme « engagées ».

Memphis. 1968. Dans la communauté d’origine africaine.

C’est l’histoire d’un type intelligent, réaliste, Smokey Dalton) qui a fait ses classes primaires avec Martin Luther King.

Jeune détective privé, efficace, il œuvre principalement pour les membres de sa communauté et a acquis un peu de notoriété.

Un jour, un jeune garçon va croiser sa route. Et…les 2 personnages vont être emportés par l’un des plus grands tsunamis de l’histoire d’Amérique.

Un excellent récit émaillé de passages poignants, mêlant principalement témoignage de la vie sociale de la communauté africaine, histoire et suspense.

Au terme de cette lecture passionnante, je me suis dit que Kris (le prénom d’un collègue), avait beaucoup de « sensibilité » pour un auteur.

Puis, renseignement pris, l’auteur se révèle être… une autrice.

Kristine Kathryn Rusch de son vrai nom a écrit sous les pseudonymes de Kris Nelscott, Kris Rusch, Kristine Grayson, Sandy Schofield, Kathryn Wesley : on a l’embarras du choix pour mettre la main sur un de ses romans en librairie.

La moitié (seulement) de ses romans ont été traduits.

Elle est l’autrice de la série « les Feys » (Bragelonne), écrits entre 95 et 98.

Synthèse :

Les 3 premiers romans de cette série des Smokey Dalton forment une suite et le plaisir de lire va croissant…

Un récit « cool » au départ, de l’humour, peu de violence, de l’intelligence, du suspense, de beaux sentiments humains dans une époque de guerre du Vietnam, et d’émeute contre la ségrégation raciale.

PS : Voici 3 courtes intros sur d’autres sources de plaisir de lire…

Le hasard a fait qu’auparavant j’ai lu « Je suis fille de rage » et « Toqueville et les Apaches ».

Je suis fille de rage de Laurent Del Soccoro (https://www.babelio.com/livres/Del-Socorro-Je-suis-fille-de-rage/1167453) . Un excellent roman original et inclassable sur la guerre de sécession (19 ème s).

Toqueville et les Apaches (https://www.babelio.com/livres/Onfray-Tocqueville-et-les-Apaches/1016808), un commentaire éclairé et plein d’humour de Michel Onfray basé sur les écrits de Toqueville invité par la haute société américaine à découvrir ce magnifique pays et ses habitants, les plus sauvages n’étant pas les indiens.

Ces lectures préalables m’ont permis de comprendre l’origine du racisme anti-africain aux USA fermement ancré dans les cœurs et de donner plus de « volume » à mon plaisir à lire ces 3 superbes romans de Kris Nelscott. Une violence qui imprègne encore aujourd’hui la société américaine (ex. : raccordement internet, soins des santé, « bavures » policières,…).

Last but not least, Smokey loue un bureau sur Beale Street, un haut lieu du blues. Ce qui me fait penser aux excellents récits policiers de JP Manchette (https://www.babelio.com/auteur/Jean-Patrick-Manchette/7455), auteur découvert récemment, un amoureux inconditionnel de ce genre musical… dont j’écoutais les différents artistes cités dans chaque roman en même temps que je lisais le livre.

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La route de tous les dangers

Billy « Smokey » Dalton est un détective privé noir, qui vit à Memphis. Nous sommes le 4 avril 1968 et Martin Luther King vient d’être assassiné.



Martin Luther King, Smokey l’a connu dès l’enfance, à Atlanta. Et il se souvient bien du 14 décembre 1939 – date de l’inauguration du film « Autant en emporte le vent », en présence de Clark Gable et de Vivien Leigh ! Inauguration au cours de laquelle, Martin Luther et lui ont joué le rôle de petits « négrillons » – avec la bénédiction un peu surprenante – de « Daddy » King … Mais aujourd’hui, de l’eau a coulé sur le pont : Smokey et Martin Luther ne sont plus très proches depuis plusieurs années …



Tout a commencé pour le détective le 26 février dernier, quand une jeune femme blanche du nom de Laura Hathaway est venue dans son bureau lui demander pourquoi ses parents (Dora Jean et Earl Hathaway) – morts tous les deux – l’avaient couché, lui un « nègre » sur leur testament, et ce pour une somme relativement conséquente ?… (À l’époque, dans le Sud, il n’était pas rare que des blancs cherchent à cacher des origines métissées !) Smokey s’était immédiatement mis au travail, non sans se demander avec inquiétude où il avait bien pu mettre les pieds …



En parallèle, le détective tente de prendre soin (comme il le peut !) d’un gamin noir de dix ans, Jimmy Bailey, totalement livré à lui-même et manipulé par son ainé de cinq ans, Joe (pour qui hélas il est déjà trop tard …)



Le premier volet particulièrement passionnant et très bien écrit, d’une série de six romans qui suivront les aventures à venir de notre sympathique Smokey Dalton, que je vais m’empresser de me procurer ! Un énorme coup de coeur pour cette écrivaine dont le talent est bluffant !
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Justice de rue

Chicago . Janvier 1970 . Hormis la neige et le verglas qui encombrent les rues et les températures glaciales qui invitent les habitants à rester chez eux , dans des hôtels de quartiers noirs de la ville , des filles de 13 ans sont violées , tabassées et conditionnées pour se transformer en prostituées obéissantes .

Heureusement pour la jeune Lacey Grimshaw, son “cousin “ Jimmy, onze ans , est arrivé à temps : il a pu se débarrasser de son bourreau et faire appeler son père à la rescousse .

Smokey Dalton n’a eu que le temps d’embarquer la jeune fille en sang , puis de l’emmener se faire soigner dans un hôpital des environs .

Smokey est un détective privé sans licence et Jimmy son fils adoptif . Il a du fuir la ville de Memphis , deux ans plus tôt après le meurtre de Martin Luther King . Cette fuite c’est le seul moyen qu’il a trouvé pour protéger Jimmy ,l’ un des rares témoins de l’assassinat et sans doute le seul à connaitre la véritable identité du tueur . Smokey a changé de nom , refait sa vie à Chicago mais a gardé cette activité de privé , qui lui permet de gagner sa vie .

Après ce grave événement qui a touché sa “nièce “ , il a décidé de mener son enquête à sa manière pour que cela n’arrive plus .Le Starlite Hotel , où s’est déroulé cet acte abominable est en effet situé à proximité où sont scolarisés Jimmy , Lacey et toute la famille Grimshaw .

Smokey redoute que Lacey ne soit pas la seule fille à avoir été abusée et est bien décidé à mettre fin à ces agissements quitte à utiliser la manière forte .





Un récit prenant et poignant que nous offre l’auteure américaine , et qui semble malheureusement tellement d’actualité quand on voit ces derniers mois le comportement de certains policiers américains , promptes à dégainer leur arme devant un afro- américain .

En 1970 , la ségrégation et les inégalités raciales battent leur plein , deux ans après la mort de leur mentor charismatique .Un seul remède : la solidarité , l’entraide qui est parfaitement montrée dans ce livre .Une lutte de tous les instants pour des droits équivalents , pour une éducation de qualité quelle que soit la couleur de peau .

En toile de fonds la mégapole de Chicago connue pour ses célèbres gangsters , ces membres de l’ “Outfit” toujours très présents en 1970 , où la Police est totalement corrompue et sous les ordres d’un maire catholique qui fait peu cas des noirs et de leurs revendications .

De beaux personnages émaillent ce roman : Smokey , un justicier qui allie physique et intelligence et son fils Jimmy , un petit gars bien déterminé à aller à Harvard. La jolie Marvella , une cordon-bleue au grand cœur qui cache un groupe d’amies déterminées .

Un style savoureux qui vous accompagne durant cette histoire pleine de piquant , qui nous baigne dans cette période déjà lointaine mais aux maux si contemporains .

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À couper au couteau

Second volume des péripéties de Smokey Dalton, toujours emporté dans les sanglants événements d'une Histoire américaine perçue de son côté noir, toujours porté par une écriture au rythme décisif, À couper au couteau se révèle un grand roman noir, captivant pas seulement par sa singulière perception de la Convention, et sa répression, des démocrates à Chigaco lors de l'été 1968.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Blanc sur noir

un bon roman policier.
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Les faiseurs d'anges

Pâques 1969. En ce début du quatrième opus de la série « Smokey » Dalton (Bill « Grimshaw », nom d'emprunt de son ami Franklin) et Laura Hathaway (sa petite amie blanche depuis le premier volet) sont allés écouter l'immense Ella Fitzgerald, en concert au Sherman House Hotel du Loop (quartier de Chicago) lors d'un gala de charité, en faveur de l'adoption des bébés de couleur. Alors qu'ils s'apprêtaient tous deux à finir paisiblement la nuit chez Bill, ils découvrent dans l'appartement de Marvella (une voisine) une jeune femme baignant dans son sang (fausse couche ? avortement raté ?) et la conduisent – illico presto – à l'hôpital …



En cette fin des années soixante, il ne fait pas bon arriver aux urgences dans cet état ! Spécialement si on est une femme noire ou une blanche pauvre : les médecins ont ordre de punir les potentielles « coupables » d'interruption volontaire de grossesse, en les stérilisant … « Smokey » Dalton va devoir – afin d'éviter une procédure judiciaire à Valentina (la cousine de sa voisine Marvella) trouver et dénoncer le « boucher » qui lui a fait subir un avortement aussi criminel …



En parallèle, le petit Jimmy (qu'il a adopté dès la fin du premier tome) va de plus en plus mal … Il est persuadé que le FBI va finir par les retrouver et le tuer, de façon à le faire taire définitivement (le gamin de onze ans est le seul témoin direct de l'assassinat de Martin Luther King, c'est à dire qu'il a vu de près le VRAI coupable (qui n'est bien évidemment pas celui qui a été arrêté par la police de Memphis) Bill doit faire face à son enquête tout en protégeant et rassurant l'enfant …



Toujours aussi agréable à lire, ce polar social nous apprend énormément de choses sur la situation des noirs et la pauvreté au cours des sixties, aux États-Unis. Pas de pathos, juste ce qu'il faut de témoignage sur une époque difficile pour une bonne partie de la population des grandes villes dans ce puissant pays qui était censé être – avant tout – une démocratie … Beaucoup de plaisir également, à retrouver les nombreux protagonistes des épisodes précédents …
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