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Critiques de Lars Gustafsson (9)
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La mort d'un apiculteur

Lars Westin, homme solitaire par goût, qui se définit lui-même comme asocial, vieillit assez sereinement après avoir pris une retraite anticipée. Il est devenu apiculteur après avoir été instituteur. Il est divorcé et n'en a pas de regret.



A la suite de douleurs persistantes et après avoir fait les examens nécessaires, il reçoit une lettre de l'hôpital dont il pressent le contenu et qu'il décide de brûler sans l'ouvrir.



‘Quand la lettre de l'hôpital régional de Västeräs est arrivée, je ne l'ai pas ouverte. J'ai commencé par faire une longue promenade avec mon chien.

De retour à la maison, je me suis mis à jouer avec l'idée que je ne l'ouvrirai jamais.

Si cette lettre contient ma mort, je refuse.'



Alors la vie continue, comme il dit : « On ne se rend pas. On recommence. » Il ne sait pas combien de temps la vie lui laisse encore, mais se doute que l'échéance relativement proche, car les douleurs se font plus vives et plus fréquentes. Mais la contemplation de la beauté de la nature suédoise, sa présence majestueuse, apaisante, contribue à lui donner le courage de vivre et de mourir. La nature participe alors d'une certaine harmonie avec la vie, la mort, et aussi avec sa propre place dans l'univers. Elle l'aide à appréhender la mort comme la fin bienveillante de la vie et de la douleur, une sorte d'obscurité maternelle enveloppante.



L'auteur nous présente ce texte comme provenant de trois carnets, trouvés au domicile de Lars Westin après sa mort. Ces carnets semblent former un assemblage hétéroclite de souvenirs, de notes diverses, de petits faits du quotidien. Cela semble un peu aléatoire, mais au final, ces extraits en font une oeuvre plutôt structurée qui prend forme sous nos yeux et qui deviendront de plus en plus brefs au fur et à mesure que la fin approche, comme si l'homme manquait de souffle ou de lucidité entre deux attaques douloureuses.



Un roman court et dense, qui donne une place importante à la nature toujours omniprésente, mais aussi aborde beaucoup d'autres thèmes philosophiques, politiques au fil des pages recopiées. Un roman que j'ai du mal à qualifier, ou même à apprécier véritablement alors que je lui reconnais une indéniable qualité littéraire. Car c'est une sorte de tour de force littéraire que de nous livrer le parcours intime d'un homme à travers des notes, certes hétéroclites, mais savamment agencées par Lars Gustafsson pour retracer la vie et la pensée philosophique d'un homme mourant. J'ai été un peu décontenancée par ce roman mais je veux découvrir d'autres livres de cet auteur dont l'oeuvre semble être très riche et éclectique



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La mort d'un apiculteur

Après un début très déroutant l’histoire se passe en Suède, dans un endroit retiré à la campagne. Un instituteur divorcé est devenu apiculteur pour ne plus avoir à verser le fruit de son travail à son ex-femme. Il est solitaire, il vit de peu. Un jour suite à des douleurs il va faire des examens approfondis à l’hôpital. A son retour il attendra dans l’angoisse ses résultats et remettra à plus tard l’ouverture de l’enveloppe. Ne voulant pas lire qu’il a un cancer il la brule sans l’ouvrir, se dit que si ce n’est pas grave il guérira et dans le cas contraire il pourra encore espérer.

Ses confessions sont tirées de ses carnets. Il est en mauvaise santé, il se voit décliner mais il refuse d’y croire, il s’entête dans un espoir illusoire et se remémore son enfance, ses bonheurs, sa vie de couple et la rencontre avec sa femme.

Il va analyser les relations humaines, s’interroger sur ce qui fait que nous tombons amoureux, pourquoi cherchons-nous à séduire, que savons-nous de nos proches, les fictions nous apprennent-elles à vivre?

Il s’interroge aussi sur la douleur, sa subjectivité, sur l’existence de Dieu.

Beaucoup de questions, mais une seule certitude: « On ne se rend pas, on recommence. »

J’ai adoré ce livre dans lequel son auteur voit à travers ce cancer une métaphore des utopies et du progrès. Lu au premier degrés, l’histoire est prenante, bien écrite et me donne envie de faire partager cette lecture.
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La Coiffeuse

En voilà une belle découverte ! Et originale par dessus-tout !

Wendy, jeune coiffeuse un peu paumée, entame un dialogue avec le professeur d'université qu'elle a la chance de rencontrer régulièrement dans son salon.

Et ils échangent. Ou plutôt, elle parle. Et il écoute.

De lui, on ne sait rien. On suppose qu'il l'interpelle, lui répond, la questionne et se tait, souvent.

L'auteur, Lars Gustafsson a choisi de livrer aucun mot de la bouche de ce professeur. Mais on imagine ce qu'il peut dire ou penser à travers les lignes.

Ce qu'on sait, c'est qu'il est courageux d'entendre jour après jour s'épancher la coiffeuse. Wendy est attachante mais dans sa bouche prend corps toute la misère du monde.

Si le début m'a laissée perplexe - au point de me donner envie de changer de coiffeuse - la suite a titillé en moi la curiosité et l'envie de "commérer". Wendy cède petit à petit, un secret, une indiscrétion, une confidence, sur elle et sur les autres. Et ça m'a interpellée. Ca m'a touchée. Je me suis retrouvée témoin de la naissance et de l'installation d'une certaine amitié, d'une authentique confiance entre ces deux personnages, ces deux mondes qui ont généralement peu de chances de se rencontrer.

J'en suis venue à attendre impatiemment ce rendez-vous chez la coiffeuse. Le salon de Wendy est un coin privilégié où se partage l'intime de l'humanité, la belle naïveté des gens simples, sans volonté de nuire. Juste l'envie de partager. Et ça fait du bien !



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La mort d'un apiculteur

Ce livre je l ai pris à la mediatheque pour valider plusieurs challenges auxquels je participe

En ce moment j ai besoin de sérénité et je pensais le trouver avec le monde des abeilles d' ou ma déception

Ce livre raconte plutôt comment un apiculteur prend conscience qu il est en fin de vie

Comment doit on aborder la maladie?

Plein de philosophie dans ce livre que j ai lu en de nombreuses fois helas et qui je pense m a empêché de l apprécier
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L'aprés-midi d'un carreleur

Le jour commençait de la seule manière qu'il pouvait : toute vie un mystère, la sienne avant tout autre. C'est un jeudi dans la vie de Torsten Bergman, un demi-retiré carreleur que ses soixante-cinq ans n'ont pas rendu plus sage, un homme taciturne et solitaire touchant une prestation de maladie tout en effectuant des occasionnelles tâches de carrelage en travail au noir. Mais là c'est un travail qu'il sait bien faire, et il obtient la satisfaction de faire quelque chose de concrète dans le monde réel, prend plaisir à sa propre compétence, même si les circonstances ne se pourraient plus bizarres. D'abord, la maison où il se présente semble longtemps abandonnée, et ainsi personne n'est là pour lui donner des instructions ou des matériaux pour le travail à y faire. Qui plus est, le carrelage déjà effectué dans la salle de bain est un chaos : plusieurs personnes semblent y avoir travaillé, quelques-uns bien, d'autres comme des bousilleurs, et aucun ne tenant compte du travail des autres. Comme si celui qui avait placé les carreaux avait soudainement perdu son fil à plomb ou avait paniqué en pensant que son ciment allait s'épuiser en le mêlant avec une autre couleur. Or, le changement venait graduellement et quiconque en était responsable ne semble pas avoir eu d'idée combien leur travail avait dénaturé et s'était détérioré tout au long.

Mais dans la vie il faut savoir improviser et ainsi Torsten en carreleur expérimenté qu'il est s'aide lui-même, il remet l'électricité, enlève les carreaux mal placés, achète du ciment en échange de deux robinets démontés, et se met à travailler. Et à rêver, en faisant des spéculations sur la mystérieuse Sophie K. au premier étage : une jeune peintre divorcée, une jolie rousse effrayée, une vieille dame ridée, ou carrément assassinée. Et à se ressouvenir, pêchant des images oubliées du paresseux flux du temps comme des photographies émergeant du fluide développeur, hobby de son adolescence. Tandis que personne ne vient pour contrôler son travail, il rencontre son cousin Stig Clason, vieil homme maigre aux cheveux blancs comme lui-même et « homme à nombreuses pièces » qu'il n'avait pas vu depuis son adolescence, et une étrange voisine qui sonne à la porte avec ses deux enfants pour téléphoner : du coup, Torsten n'est plus si seul. Mais maintenant il a des difficultés à se concentrer sur son travail, cependant la seule chose qui donne du sens à son temps et lui lie à ce monde autour de lui duquel rien ne lui vraiment appartient.

Si la solitude des ses personnages est centrale dans ce court récit de Lars Gustafsson, c'est son sec humour suédois qui en crée bien des moments d'une comique situationnelle et souvent absurde. Et à l'inverse : les maladresses à la Jacques Tati de Bergman dans un environnement plutôt Hopperesque véhiculent bien des aspects universels et de profondeur ; ainsi le carrelage tordu devient une parabole de la vie, un lent voyage d'un peu d'ordre à un désordre grandissant, où les mauvaises coutumes deviennent pires, les compromis truqués, les inconsistances plus grandes, à condition que l'on regarde de plus près. Et là n'est-il pas formidable quand on peut mettre un peu d'ordre dans sa vie, ne soit-il qu'un seul moment, même si on sait qu'un jour quelqu'un va venir et désassembler tout ce que l'on vient de construire pour le remplacer par quelque chose de différent. Car ce n'est que rarement qu'on puisse être sûr de ce qui est réellement attendu de quelqu'un dans la vie, et au bout du compte chacun doit décider pour lui-même : est-ce qu'il y a une limite aux enfantins espoirs et attentes des gens, tels des graines qui grandissent avec la même confiance qu'il s'agisse d'une fissure dans l'asphalte ou d'une couche de jardin ? Et si les gens pourraient choisir pour eux-mêmes ? La vie ne semble pas vraiment servir nos objectifs, mais nous en faisons ce que nous pouvons, sans l'avoir demandé. Et à la fin du jour nous réalisons que nos efforts ont été en vain puisque de surcroît nous nous sommes trompés d'endroit...

L'après-midi d'un carreleur de Lars Gustafsson est une nouvelle à la fois triste et comique, aux couleurs d'un automne suédois et aux tons fatalistes, un petit classique qui rend honneur à la citation d'entrée : « L'histoire d'une vie, quelle qu'elle soit, est l'histoire d'un échec. » (Jean-Paul Sartre)
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Musique funèbre

Il y avait Jan, le poète en devenir,

Il y avait Ann-Marie, la cantatrice en devenir,

Et Hasse, le savant.

Une rencontre de ces trois là, un morceau de vie dans les années cinquante, dans la Scandinavie de l'époque.

Que vont ils devenir, comment vont ils construire leurs vies, quels choix vont ils faire ?

Ce livre fait l'inventaire de près d'un demi siècle, des aventures vécues par des individus qui ont voulu réaliser des choses.

Ils ont souffert du temps qui passe, ils se sont posés des questions existentielles, ai je le sentiment d'avoir réussi ma vie, qu'ai je fait de mon existence, quel souvenir les autres auront ils de moi ?

Pourquoi ne suis je pas devenu ce que je rêvais de devenir ou pourquoi ai je été au bout de mes envies, ai je réussi réaliser ce que je voulais réaliser ?

Quelles sont les traces qui resteront de notre passage sur cette terre, quelle traces restera t il de moi dans cette maison, les traces d'une époque, les traces d'une vie, d'une mode !

Quels regards porteront les générations futures sur ces années là, à part quelques épaisseurs de linos dans une maison lambda !

Livre mélancolique, livre sensible sur le temps qui passe, sur l'importance de vivre et de ne pas se laisser vivre.
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Musique funèbre

Roman d'une fin de siècle, celui-ci, d'une décadence, qu'on masque sous le mot "crise", qui est celle du monde occidental, de sa culture, de ses valeurs, de son dynamisme. Un écrivain suédois raté, exile en Afrique, est arrêté pour un sauvetage de clandestins. Il tente de se remémorer ce que fut sa vie et ne découvre qu'une longue, insidieuse désintégration. Ses souvenirs nous mènent dans une Europe qui se meurt et dont s'exhale, comme des fins de fête, une amère séduction.
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La mort d'un apiculteur

Lars Gustafsson, auteur suédois, figure majeure des lettres scandinaves disent ils.

J'avais découvert cet auteur avec "musique funèbre", livre mélancolique qui m'avait séduit car il soulignait l'importance de vivre et de ne pas se laisser vivre.

"La mort d'un apiculteur" nous confronte à l'importance la vie, simplement respirer, manger, voir, etc, et quand la mort approche, comment doit on réagir, la regarder en face ou la fuir.

Livre déconcertant, le seul fil directeur du récit est le temps qui passe et la découverte des carnets intimes où sont racontés à la fois les petites choses de chaque jour et les souvenirs qui remontent de la mémoire.

Je suis passée à côté de ce récit, je n'ai pas ressenti d'empathie pour ce vieil instituteur. Je n'ai pas apprécié le style de l'écriture, décousue, comme si l'urgence de la fin de vie ne laissait pas le temps d'ordonner les pensées ....

Rencontre ratée il faudra peut être y revenir un autre jour ?

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La véritable histoire de Monsieur Arenander

Nous sommes au cinquantième millénaire, à bord d'un vaisseau à vent solaire. Les huit consciences d'un même esprit artificiel, le Lord de l'Espace, échangent des histoires aussi irrationnelles que l'existence même de leurs narrateurs.



Nous sommes au cinquantième millénaire, à bord d'un vaisseau à vent solaire. Les huit consciences d'un même esprit artificiel, le Lord de l'Espace, échangent des histoires aussi irrationnelles que l'existence même de leurs narrateurs. Les huit conteurs sont installés dans une sorte de réservoir bien éclairé, qui n'est peut-être pas un réservoir, «mais seulement une projection holographique en trois dimensions»!



Romancier, poète et philosophe, Lars Gustafsson, l'enfant terrible de la littérature suédoise, renoue dans cet ouvrage, écrit en 1989, avec la veine fantastique de son ?uvre, tout en maintenant sa vision éclatée de l'espace et du temps. Ces nouvelles gravitent autour de ce qui demeure son principal centre d'intérêt: une réflexion sur la réalité, une quête de l'insondable identité de l'homme. Illusionniste du langage, maître dans l'art de déraisonner, Gustafsson signe un ouvrage brillant de rage, d'humour, de poésie, et d'une formidable liberté.
Lien : http://www.lexpress.fr/cultu..
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