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Critiques de Lauren Beukes (142)
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Afterland

Afterland de Lauren Beukes m’a fait bien envie. D’abord, la couverture d’Aurélien Police est, comme d’hab, sublime. Mais vous me connaissez : une histoire où tous les hommes ont quasiment disparu ? Je prends ! Je connais également déjà le style de l’autrice sud-africaine grâce à Moxyland, qui oscille entre dystopie et cyberpunk. Afterland propose quelque chose de complètement différent ! Qu’en ai-je pensé ?



Lauren Beukes place son histoire aux États-Unis. A quoi ressemblerait la société sans les hommes ? Avec une moitié de l’humanité en moins, le monde ressemble fortement à une dystopie post-apocalyptique. Les hommes sont morts d’une maladie hautement transmissible qui se transforme en cancer de la prostate virulent, maladie qui ne se manifeste que sous la forme d’un rhume chez les femmes. Pas de chance. En six mois, le monde connaît des bouleversements hors normes : on manque de main-d’œuvre dans les métiers très masculinisés, les rares hommes survivants deviennent des raretés. Ils sont donc souvent chassés ou exploités pour leur sperme, ou vivent dans des zones protégées par l’État. Évidemment, qui dit denrée rare dit convoitise et réification. Et Miles, fils de Cole, en fait les frais. Pire, sa propre tante a tenté de l’enlever.



L’autrice nous met très bien face à un monde en déliquescence. Loin de proposer un matriarcat idyllique, l’autrice opte pour le transitoire. Sans que ce soit la fin, on sent qu’on est au cœur d’une période d’instabilité. Cole et Miles traversent le pays, Billie à leurs trousses, rencontrant toutes sortes de personnes qui construisent un portrait composite d’États-Unis toujours en proie à ses vieux démons. Bienveillantes, malveillantes. Souvent étranges. Car c’est aussi le récit des branches auxquelles on tente de se raccrocher. La drogue. La religion. Le roman est accrocheur et mené au cordeau, notamment dans sa première partie.



Mais Lauren Beukes a vraiment une façon particulière de faire les choses. Si son récit prend une idée ambitieuse, il faut d’abord se faire au style rauque et dur de l’autrice. Elle n’a pas une écriture vraiment agréable au sens premier : elle aime changer de registre, écrire des personnages antipathiques… Bref, ce n’est pas le genre de roman facile à lire que je conseillerais à tout le monde. D’autant plus qu’elle nous partage des moments un peu trash et barrés, comme cette congrégation de sœurs du Chagrin complètement barrée qui ne convainc pas totalement. Ou les moments les plus azimutés de Billie, qui n’a clairement pas toute sa tête.



Pourtant le récit aborde avec justesse de nombreux sujets. Les enjeux sociétaux comme la disparition des hommes ou la désertion des métiers masculins, celui de vivre dans un monde bouleversé. Mais aussi les enjeux au niveau plus personnel. La relation mère-fils est bien mises en scène et valorisée, de même que la relation complexe entre deux sœurs au caractère puissant. Miles, jeune garçon travesti en jeune fille, doit assumer cette nouvelle identité dans un monde où son sperme est considéré comme de l’or blanc. Dommage que le roman soit parfois un peu lent et décousu en milieu de lecture. Les grandes thématiques perdent en cohérence.



Road-movie post apo au goût de thriller, Afterland est un roman au ton acre. Il repose sur trois personnages au coeur d’un univers transitoire bouleversé. Cet aspect est intéressant, puisque nous faisons face à une société qui se réorganise autour de l’extrême rareté des hommes. Les ressources les plus précieuses ne sont plus celles qu’on pense. Miles est donc poursuivi, par sa propre tante notamment, et sa mère tente de le protéger. La dynamique entre les trois personnages est bien menée et crédible. Mais Lauren Beukes tente de mêler trop d’éléments composites pour que ce soit réellement cohérent par moments : road-trip, post-apo, thriller, récit de secte, hippie… Cet aspect est renforcé par son écriture directe et déstabilisante, qui ne plaira clairement pas à tout le monde !
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Zoo City

Je commence un peu à saturer de me forcer à finir des livres avec lesquels j'ai du mal à avancer. Zoo City est l'un d'eux.



Zinzi vit à Zoo City avec Paresseux, son animal symbiote. Elle a été "animalée" comme tous les criminels de Johannesburg. Désormais, sa vie se partage entre son animal, son amant, ses arnaques et son don pour retrouver les objets.



Je n'ai pu tenir que jusqu'au chapitre 12. Ce n'est pas du tout mon genre d'abandonner un livre comme ça en pleine lecture. En général, je fais des pauses avant de reprendre. Je n'aime pas laisser un livre inachevé. Mais là, il n'y a rien qui me donne envie de poursuivre plus loin. J'ai surtout l'impression de gaspiller mon temps de lecture à ce livre au lieu de le consacrer à un ouvrage qui me plait.



En premier lieu, c'est la couverture qui m'a attirée puis le résumé. Ca me faisait penser à la saga de Philip Pullman : "A la Croisée des Mondes". D'ailleurs, Lauren Beukes y fait allusion à un moment dans son histoire. On retrouve ce concept d'humains liés à un animal qui ne peuvent être séparés sous peine de mort. Mais franchement, autant j'ai adoré les livres de Pullman, autant "Zoo City" m'a ennuyé. J'aurais peut-être dû jeter mon dévolu sur "Les Lumineuses", l'autre roman de l'auteure, mais malheureusement il n'était pas en rayon, lui.



Attention, je ne dis pas que c'est mauvais. Si on oublie le côté parfois vulgaire et la surabondance de noms et surnoms pour chaque personnage au point que l'on se perd, c'est pas mal écrit.



Franchement, en ce qui me concerne, je n'ai rien ressenti durant ma courte lecture. Aucun attachement pour les personnages, même pas pour Zoo City, ce quartier au cœur du roman. Zinzi est trop renfermée, trop distante y compris avec nous, lecteurs. Je l'ai trouvé froide.

Je suis d'autant plus rester en retrait aussi que j'ai eu du mal avec le langage de Zoo City qui nous oblige régulièrement à voir la traduction en fin d'ouvrage (parfois sans rien trouver !). Et je ne parle pas des références inondant le livre ! 95% d'entre elles ne me disaient absolument rien (ou comment se sentir encore plus exclu !).



L'intrigue traine en longueur, il ne se passe pas grand chose. Même la présentation de ce monde particulier est d'une lenteur exaspérante. Peut-être parce qu'elle se fait à travers les yeux de Zinzi, qui est habituée à son univers, son environnement, qui est peut-être aussi un peu blasée et donc beaucoup moins de chose passe, on survole les choses.

Mais l'auteure a tenté d'enrichir le contexte en ajoutant des chapitres fait d'articles de journaux, de témoignages, de fiches de films. Le problème c'est qu'en opérant de cette manière, elle donne l'impression d'insérer ces textes un peu au hasard comme si elle ne savait pas trop quoi en faire, comme si elle ne savait pas comment les glisser dans l'histoire. Du coup, on a ces textes sortis de nul part qui coupent maladroitement le rythme de l'histoire (qui n'en a pas besoin en plus !).



Bref, ce livre va inaugurer les oubliettes de ma PAL, ce lieu qui accueillera désormais tous les ouvrages en cours qui me donneront l'impression de perdre mon temps. Des ouvrages en sursis que peut-être je reprendrais le jour où ma PAL sera presque vide (autant dire que ce n'est pas prêt d'arriver !).
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Zoo City

En Résumé : Je dois dire que j'ai passé un très bon moment avec ce libre, un roman noir ou l'intrigue ne sert finalement qu'à nous montrer une société et une Johannesburg sombre et pleines de contradictions qui changent les personnages. Mais aussi des personnages hauts en couleur tel que Zinzi au passé marqué qui a fait de ses blessures une carapace. Le style de l'auteur est simple, efficace et prenant jonglant avec efficacité entre les moments de légèreté et les réflexions. Mes seuls reproches sont un coup de mou en début de seconde partie et aussi le fait de ne peut être pas obtenir toutes les réponses surtout sur le lien entre les animaux et les criminels.



Retrouvez ma chronique complète sur mon blog.
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Afterland

« Afterland » c’est un roman post-apocalyptique associant thriller et road-trip.





Du début à la fin le rythme est soutenu, il se passe toujours quelque chose, notamment des poursuites, un immuable besoin de se cacher ou de leurrer les gens pour qu’ils ne mettent pas la main sur le fils de l’héroïne « Miles » (qui est l’un des derniers garçons sur Terre).





Car l’apocalypse ici c’est une épidémie. Une épidémie qui décime le genre masculin et le fait avec une très très forte mortalité.





Trahison, jalousie, violence, entraide mais aussi peur ou même parfois inconscience, c’est sur une histoire très sombre que nous posons les yeux. Alors oui il y a de l’amour et de l’espoir, surtout du côté de « Miles » et de « Cole » sa mère, mais sinon c’est assez déprimant.





Le but du road-trip est évidement d’échapper aux personnes malveillantes mais également d’essayer de rejoindre la côte est des usa afin d’embarquer vers L’Afrique du sud, leur pays.





J’ai globalement aimé ma lecture, surtout le côté sombre (oui j’aime quand c’est dans ce genre), même si certains/nes trouveront cela trop glauque. J’ai également aimé le « road-trip et les divers sujets abordés en fond.





Par contre j’ai une réserve sur les personnages, pour lesquels je n’ai pas réussi à m’attacher (tous, autant qu’ils soient), j’ai trouvé cela dommage.





Je recommande tout de même ce roman aux amateurs de romans post-apocalyptique car le récit est bien écrit et rythmé.
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Afterland

Dans un futur proche, une pandémie mondiale décime la quasi-totalité des hommes de la planète. Seul un petit nombre d'entre eux survit. Ces exceptions deviennent objets de convoitise et sources de trafic pour leur potentiel reproducteur. le côté humain est assez glauque mais ce n'est rien face au chaos ambiant. Qu'il soit politique, les femmes tenues à distance des grands postes de décision depuis la nuit des temps se retrouvent à diriger le monde (et ne font pas mieux que les hommes !) ou qu'il soit économique, là aussi de nombreux problèmes se posent, certains postes techniques n'étaient pas "ouverts" à la gent féminine, beaucoup de filières manquent de main d'oeuvre qualifiées entrainant des difficultés d'approvisionnement et de production. Voilà pour le contexte.



Quant à l'intrigue, elle est beaucoup plus classique : une immense course poursuite à travers les Etats-Unis. Cole et son fils Miles, sud-africains d'origine, en villégiature aux States quand l'épidémie se déclare, se retrouvent dans l'impossibilité de rentrer chez eux. Recueillis par l'Armée, au sein d'un site ultra surveillé et sécurisé, ils vivent au jour le jour jusqu'au moment où ils s'échappent du complexe militaire pour tenter de rejoindre leur pays d'origine. Une folle course à travers le pays s'engage.



Dans la première moitié du roman, Lauren Beukes nous présente les personnages, le contexte et le périple du duo mère/fils. Les nombreux flashback permettent de s'immerger tout doucement dans ce monde en plein bouleversement. Nerveuse, oppressante, cette première partie très rythmée est une véritable claque d'autant plus que l'autrice ne fait pas dans la dentelle et ne nous épargne aucun détail jusqu'au plus sordide. Mais voilà, après un interlude qui aurait pu être intéressant s'il avait été plus complet, l'autrice se perd dans des considérations pseudo-religieuses. le souffle retombe, l'histoire se répète et tout devient lent, lassant jusqu'au final convenu.



Afterland reste un thriller efficace pour les amateurs du genre qui veulent un peu s'éloigner des contrées connues mais un récit postapocalyptique classique, un divertissement prometteur qui s'est perdu sur une longue route.


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Moxyland

Moxyland est un ouvrage typique de Cyberpunk qui propose un univers où les inégalités se sont renforcées et la technologie généralisée. L'histoire nous présente 4 protagonistes en conflit avec une société qui cherche à contrôler ses habitants, y compris dans des mondes virtuels omniprésents. C'est donc un contexte bien mis en place, bien que classique qui nous est présenté, mais glaçant dans sa réalisation et porté par son vocabulaire et par un rythme qui donne une forte impression de paranoïa et exigüité. J'ai cependant trouvé que certains éléments étaient expédiés, notamment à la fin, d'autant plus qu'il faut un peu de temps pour entrer complètement dans l'histoire.
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Les lumineuses

Un roman dans le fond très intéressant, avec beaucoup d'éléments palpitants mais pas toujours utilisés aussi bien qu'ils pourraient l'être.

Déjà j'ai eu du mal avec les premiers chapitres qui étaient très confus, surtout ceux sur Harper où je en comprenais pas tout ce qu'il se passait. Les mots n'arrivaient pas à faire naitre des images ni à me mettre dans un contexte. Heureusement ça s'est vite arrangé.

On suit en parallèle Harper, le tueur en série qui voyage dans le temps, et Kirby la victime rescapée. Une bonne alternance très différente qui évite de s'ennuyer.

Les parties sur Harper ne sont pas toujours à suivre avec tous ces voyages dans le temps, à des années très différentes, sans chronologie, avec des victimes et des objets avec lesquels on se perd un peu. Pourtant les dates sont toujours précisées. Je comprends la volonté de l'auteur et l'intérêt que ça apporte. Mais il m'a manqué un peu de tension. On nous décrit des victimes et des meurtres sanglants, on essaye de nous faire comprendre comment fonctionne un psychopathe. Malheureusement il n'y a pas grand-chose à comprendre sur lui. Par contre ces histoires de boucles sont très prenantes et donnent un sens.

Celles sur Kirby sont plus variées. En quête de son agresseur. Mais on tombe dans les mêmes défauts. Ca manque de tension, ça n'avance pas beaucoup, on essaye de connaitre Kirby qui a un passé difficile, mais elle a un côté étrange avec lequel on a du mal à s'attacher vraiment à elle.

Les deux parties ne se recoupent que très rarement, jusqu'à la fin. Efficace sans être inattendue. La boucle est bouclée.

Evidemment, difficile de créer un lien avec Harper qui est cruel et froid et tous ces meurtres racontés dans des détails qui ne semblent pas toujours utile. On a l'impression que l'auteur a voulu en rajouter avec du gore (chose dont je ne suis pas fan surtout quand ça semble gratuit) alors qu'ici ça pourrait rajouter un quelque chose à l'ambiance que je n'ai pas ressenti. On s'attache plus à Kirby malgré que j'ai eu parfois du mal avec ses réactions. Au final, c'est avec Dan qu'on se reconnait le plus, même si on aurait aimé en savoir un peu plus sur lui.



Une lecture agréable, qui fait facilement une fois lancée. Mais qui, avec de si bons éléments, aurait pu être exceptionnelle.
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Les lumineuses

Un livre intéressant. Nous voilà confrontés à un tueur en série un peu spécial qui voyage à travers les époques. Après avoir laissé pour morte l'une de ses victimes, le tueur est traqué par l'une de ses proies que rien n'arrête, même pas le côté invraisemblable de l'affaire. Le présent, le passé et le futur se recoupent à travers les chapitres et peu à peu on recolle les morceaux de cette histoire particulière. J'ai bien aimé cet assemblage d'épisodes et ces sauts à travers l'histoire.
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Les lumineuses

Les Lumineuses a été une lecture quelque peu ... bizarre. A plusieurs niveaux. De base on pourrait le qualifier de thriller fantastique.

Nous avons un homme, Harper, du genre psychopathe. Il rentre un jour dans une maison, qui est presque décrite comme une entité à part entière, un être doué de conscience. Cette maison le pousserait à tuer des jeunes filles "lumineuses" à travers le temps. Oui oui il voyage dans le temps! Et dans tout ça, une de ses victimes, seule survivante, va le traquer pour découvrir la vérité qui lui permettra d'aller de l'avant.

Le style d'écriture et l'idée de départ sont des points positifs. On ne s'ennuie pas en lisant ce livre, on a toujours envie de savoir comment cela va se terminer. Mais il y a également des gros points négatifs.

Tout d'abord le côté fantastique. Ok ce n'est pas du tout déplaisant. Moi j'aime bien tout ce qui est fantasy (Quoi que ces histoires de cercles temporels ont plutot tendance à mettre mes neurones en surchauffe!) mais là... Je ne sais pas trop mais c'est comme si ça ne collait pas avec l'histoire. Ou plutot comme si l'auteure ne savait pas trop quoi en faire. Dans le sens où elle nous donne zéro explication. Et la dernière page du livre refermée on reste sur notre faim, frustrés que nous sommes!!

Ah et j'oubliais. Il faut s'habituer à l'absence de linéarité temporelle d'un chapitre à l'autre. Cela à un côté frustrant de ne pas réussir à suivre de façon cohérente les actions de notre sale tueur psychopathe. Ce n'est absolument pas genant pour l'histoire ne plus savoir quelle fille il a égorgée ou eviscérée avant telle autre. Mais ça a un côté frustrant.

Bon vous l'aurez compris, un bon roman mais avec trop de frustration !!!
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Afterland

Pour sa deuxième parution de l’année 2022, Albin Michel Imaginaire a misé sur l’autrice sud-africaine Lauren Beukes avec un thriller dystopique Afterland. Ce livre est le 5ème roman de l’autrice qui a obtenu auparavant le prix Arthur-C.-Clarke en 2011 pour Zoo City puis le prix British Fantasy en 2014 pour Les Lumineuses. Afterland date de 2020, la traduction est de Laurent Philibert-Caillat et la couverture est signée Aurélien Police.



Dans ce livre, en 2020, ce n’est pas le virus du Covid qui a fait son apparition mais le HCV (Human Culgoa Virus), une saleté qui au départ ressemble à une vilaine grippe puis entraine des cancers de la prostate mortels. Le virus s’est très vite répandu et a entrainé la mort de 99% de la population masculine. On est donc dans un univers post-apocalyptique qui vient de changer profondément et tout récemment, l’histoire se déroulant en 2023. Le monde est devenue un monde de femmes mais rien ne semble avoir vraiment changé, le monde semble chaotique et en transition. La violence y est toujours présente, le pouvoir et les lois aussi. Les accords de Buenos Aires ont instauré la « reprohibition » comme 100 ans auparavant mais cette fois il est interdit de procréer pour éviter la propagation de la maladie qui n’a pas encore disparu. Bien entendu, cette loi a autant de chances de fonctionner que la prohibition et le sperme est devenu une denrée extrêmement rare, plus que l’or.



Voici un aperçu du monde dans lequel se trouve Cole dont le mari est mort mais dont le fils a miraculeusement survécu, immunisé au virus sans qu’on sache pourquoi. Cole habitait Johannesburg avant que le chaos arrive et elle n’a qu’un désir y retourner avec son fils, Miles. Mais Miles attise les convoitises, il représente un espoir, espoir de comprendre pourquoi des personnes sont immunisées, de voir le monde renaitre. Pourtant, Cole a choisi la fuite, pour retourner chez elle et offrir une chance à son fils, une chance de survivre malgré le monde qui s’écroule. Cole est un beau personnage, quelqu’un de simple qui essaye de faire au mieux, de s’en sortir dans un monde devenu un enfer, qui ne fait pas forcément les bons choix mais qui essaye toujours d’aller de l’avant.



Le récit suit trois fils directeurs : celui de Cole, celui de Miles et celui de Billie la sœur de Cole. Miles a 12 ans, c’est un préadolescent, période déjà pas évidente mais encore moins dans le monde où il vit où tout le monde veut décider à sa place, veut ce qu’il représente mais pas ce qu’il est véritablement. Billie s’est engagée dans une spirale qui la dépasse, elle essaye de s’en sortir mais ce n’est pas un personnage agréable, bien au contraire. Ces trois destins qui s’entremêlent sont le cœur du roman, des récits de fuite dans un monde qui s’écroule, dans un monde en mutation où le chaos règne. Les femmes n’ayant connu qu’un monde où les hommes dirigeaient, essayent de s’en sortir mais en reproduisant les schémas du passé. Il faut dire que la catastrophe est récente, à peine 3 ans et que les fantômes des hommes sont toujours présents. C’est aspect du roman est vraiment intéressant mais Lauren Beukes n’en tire pas assez partie. L’univers aurait mérité d’être plus approfondi, plus fouillé. Il justifie le statut de Miles, ses questionnements et la fuite de Cole mais l’autrice laisse beaucoup de questions en suspend. Le rythme du roman a tendance à s’enliser vers les 2 tiers à partir du passage avec les religieuses. J’ai eu un peu de mal à croire d’ailleurs aux réactions de Miles à partir de là, même si ce qu’il vit est particulièrement difficile. La partie se déroulant dans une secte religieuse s’enlise, tourne en rond pour tous les personnages et c’est dommage. L’autrice survole les différentes thématiques présentes ( la place des femmes dans un tel monde, le racisme, la violence, la religion) et se concentre sur la fuite de deux personnages. Au delà de tout cela il reste une belle relation, celle de Cole et Miles, un amour filial qui sonne juste et un monde en pleine mutation plus qu’un univers post-apocalyptique.



Afterland est ainsi un mélange entre thriller dystopique et road movie. L’univers présenté est intéressant et ouvre la possibilité à de nombreuses thématiques mais l’autrice se concentre sur la relation entre une mère et son fils, sur une fuite aux accents de thriller qui font du roman une lecture agréable. Cependant, la seconde partie du roman se perd un peu en route et part dans trop de directions.
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Les lumineuses

Ce livre commence comme un roman de Stephen King: une maison étrange dicte ses actes à un tueur en série et le dépose à la date où ses crimes doivent être commis. Cet excellent début est enthousiasmant mais la magie ne prend pas vraiment; malgré les atrocités commises, il n'y a pas la montée en puissance de l'angoisse qui est la spécialité du maître du genre.

Il s'agit donc d'un thriller honnête mais sans plus.
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Les lumineuses

Tout d'abord, merci Babelio et Masse Critique pour ce roman que je n'aurais à coup sûr jamais lu sans vous.

En le choisissant, parmi d'autres, j'imaginais plus ou moins une histoire fantastique mais à la Hauts de Hurlevent ou Barbe-Bleue, ce genre de femmes, héroïques, romantiques, maudites. Autant dire que j'avais tout faux.

L'intrigue est très intéressante et bien exploitée: Harper Curtis, un pervers/ malade/ tueur / sadique, trouve refuge dans une maison dont il a, par hasard, les clés. (mais ce hasard, apprend-on par la suite, n'en est pas un, car tout s'imbrique, tout se tient, de la première à la dernière ligne, et c'est là toute la force de ce roman). Cette maison, découvre-t'il, lui permet de voyager dans le temps, de 1929 à 1993 exactement. mais cette maison le pousse également à tuer une à une toutes les femmes qu'elle reflète sur ses murs, sans qu'il puisse résister à la pression qu'elle lui inflige. L'une d'elle survit, Kirby, et elle va tout faire pour le retrouver.

Le roman se découpe en chapitres alternant entre Harper à différentes époques - et même, parfois, errant dans le no mans'land de la maison -, l'une des victimes, Kirby et Dan, le journaliste recalé amoureux d'elle.

Les époques s'enchaînent, se mêlent, chacune bien ancrée dans le passé de Chicago: un vrai jeu de piste ou bien un jeu d'associations pas inintéressant, car il faut savoir que toutes les victimes sont liées les unes aux autres par l'objet anachronique que Harper laisse intentionnellement auprès de chaque victime et qui appartenait à une autre.

La fin, surtout, est captivante, si on se laisse prendre au jeu.



Cependant, même si les détails d'époque, la volonté de ne rien laisser au hasard sont bien respectées (Lauren Beukes ne se prive d'ailleurs pas de faire une longue, très longue liste de remerciements envers tous ceux qui l'ont conseillée et orientée..), le style en lui-même n'est franchement pas fantastique (sans jeu de mots), les dialogues et comportements stéréotypés, j'avais parfois l'impression de regarder une de ces séries pour adolescents quand je passais aux chapitres entre Kirby et Dan.

Et puis enfin, mais ça, c'est moi qui ne suis pas fan, il n'était pas nécessaire de ressasser et ressasser encore tous ces meurtres et tous les détails macabres qui les entouraient.



Allez, un petit bravo pour cette couverture lumineuse qui fonctionne, je l'aime beaucoup!
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Afterland

Afterland est un roman sombre et haletant entre road-trip/fuite sous haute tension et anticipation intéressante. Malgré quelques failles, notamment dans l’écriture des personnages, c’est un livre qu’on peine à lâcher tant l’intrigue est sous tension et les réflexions autour de ce monde de femmes qui tente de survivre sont intéressantes. L’interlude en milieu d’ouvrage, élargissant le regard sur l’univers, est la vraie bonne idée de ce livre et apporte un grand plus à la lecture.



Critique complète sur yuyine.be!
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Zoo City

Zoo-City est un texte assez dur à situer. Un polar uchronique d'urban-fantasy, je dirais. En tous cas, un très bon roman. Je l'ai lu il y a plusieurs années, mais j'ai envie d'en garder une trace dans mes tablettes chronistiques (sic), d'où cette présente bafouille.



Zinzi, ancienne journaliste et ex-junkie, vit à Johannesburg, dans le quartier de Zoo-City. La ville fantasmée d'une société où les criminels se retrouvent liés à un animal symbiote. La nuit suivant leur crime, un animal se présente et se lie, sans que l'on sache comment ni sur quels critères, cet animal en particulier. Il peut être une souris, un tigre, une autruche, un papillon. Une trop grande distance entre l'animal et son humain provoque d'intolérables souffrances, et si l'animal meurt, l' « animalé » mourra également. On parle alors de « contre-courant », avec effroi. Depuis la mort de son frère, dont elle se sent responsable, Zinzi est liée à un paresseux, qui a élu domicile dans son dos. Elle survit tant mal que bien grâce à un business d'arnaques sur Internet, et aussi en monnayant le talent particulier qu'elle a pour retrouver les choses perdues et les personnes disparues. Talent que son paresseux renforce, comme pour chaque animalé, un don latent, peut-être, sublimé. En regardant quelqu'un, Zinzi perçoit comme des fils en faisceaux qui s'en échappent, chacuns reliés aux différents objets perdus. Elle n'a alors plus qu'à suivre ces traces.



Lorsqu'un producteur lui propose, via deux animalés hyper flippants, de l'engager pour retrouver la moitié jumelle de son duo de chanteurs ados en vogue, elle y voit une chance d'enfin sortir la tête hors de l'eau ; et elle soupçonne une sinistre plongée dans les ennuis.



Plus que l'intrigue policière, un peu lente, mais qui monte pourtant chouettement en puissance à mesure, c'est toute cette histoire autour des animalés que j'ai vraiment beaucoup aimé. J'en suis d'ailleurs presque restée sur ma faim, tellement j'aurais voulu tout en savoir. La sud-africaine Lauren Beukes nous convie dans des lieux sombres où les âmes saignent et les corps souffrent, et pourtant on sent comme un espoir qui nous guette au prochain croisement. Son écriture est forte et fluide, émaillée d'expressions locales, qui ajoutent au dépaysement et brouillent un peu les pistes, j'ai beaucoup aimé. Avec habileté, elle étoffe le background de son monde à l'aide d'apartés d'articles de journaux ou de conversations de forum. C'est très bien fichu.



Une super découverte, donc, il faut vraiment que je me procure ses autres romans !
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Les lumineuses

Challenge MULTI-DEFIS 2016

Item : Un livre d'un auteur africain (Afrique du Sud)



Il est plus que clair désormais que je n'ai aucune affinité avec Lauren Beukes. Je reste totalement hermétique à son style et à son univers. "Zoo City" avait déjà été une lecture infructueuse. J'avais quelques espoirs avec ces "Lumineuses" et son intrigue alléchante d'un tueur en série capable de voyages dans le temps pour commettre ses forfaits. Une fois de plus, déception totale.



C'est sombre, glauque et légèrement sadique comme pouvait l'être "Zoo City". L'écriture est sèche, les chapitres courts et pourtant difficile de tenir le rythme. Tous les trois chapitres j'avais envie de refermer le livre tant la sauce ne prenait pas. Les personnages ne sont pas attachants et bien que l'on comprenne les motivations de Kirby, celles de Harper sont des plus floues. Il en ressort que la maison à plus d'un pouvoir, presque une volonté et pourtant la fin en ouverture nous laisse de marbre.



Au bout de deux tentatives, je crois que je ne me laisserai pas berner une troisième fois par un résumé accrocheur d'un roman de Lauren Beukes. Dommage, elle a de bonnes idées, simplement le reste ne suit pas, selon moi.
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Les monstres

Arrivée récemment dans la ville de Détroit, l'inspectrice Gabriella Versado se retrouve face à un meurtre particulièrement atroce : un jeune garçon mutilé, le haut de son corps collé aux membres inférieurs d'un cerf. Elle se lance à la recherche de ce meurtrier inclassable.



Pendant ce temps, sa fille, Layla se lance sur la traque de pervers pédophiles sur Internet avec sa meilleure amie Cassandra.



Tout au long de ce roman, découpé par journées et alternant avec de sibyllins flash back, Lauren Beukes décrit une intrigue policière haletante, ainsi que les destins croisés de personnages en perdition dans une ville décadente.
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Les lumineuses

Grâce à un rythme élevé dû à la brièveté des chapitres et à une intrigue haletante, ce roman devient impossible à lâcher après l'avoir commencé. Car sans pour autant délaisser la psychologie des personnages (dont les dialogues sont particulièrement réussis et truculents), l'action est omniprésente et les pages se tournent à une vitesse impressionnante. Mais ce roman ne se limite pas à être un "simple" page-turner.



Enfin, le final est vraiment satisfaisant (ce qui n'est pas toujours le cas) et l'explication, comme un clin d'oeil au lecteur, de la mort d'un des personnages du livre dans le dernier chapitre nous fait comprendre à quel point l'écriture et le scénario sont maîtrisés. Un régal à lire, pour les amateurs de SF comme de polar !



Voir la critique complète sur mon blog
Lien : http://the-last-exit-to-nowh..
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Moxyland

Avant tout, merci à Babelio de m'avoir permis de découvrir ce roman d'anticipation.



J'ai beaucoup aimé ce premier roman de Lauren Beukes dans un univers un tant soit peu effrayant car malgré tout très rapproché de la société actuelle avec la montée en puissance de la téléphonie mobile, des GPS et géo localisation, myriades d'applications, les bonds technologiques, le développement des piratages, intrusions, contrefaçons etc…Mais aussi les problèmes de discriminations sociales (fortement accentués avec l'histoire de l'Afrique du sud et de l'apartheid.), d'omerta imposée par les grandes entreprises multinationales suppléant par moment les politiques, par les politiques trop souvent corrompus ou ne voyant que leurs profits, le terrorisme et les religions etc…



Et qui plus est, certains thèmes de son oeuvre sont évidement inspirés de faits réels...d'où un roman qu'à moitié d'anticipation...



J'ai beaucoup aimé le récit à travers ces 4 personnages différents : Kendra, Toby, Tendeka et Lerato, inspirant tous plus ou moins de sympathie au début du roman, et avec la force du récit, cette "sympathie" s'inverse au point de vivre presque une injustice dans le drame final....



Pour un premier roman, c'est un très bel ouvrage que je recommande pour les amateurs de "science fiction".



Ce que je regrette : certainement les défauts de traduction de l'oeuvre originale, car par moment, cela peut manquer de cohérence dans les expressions traduites.
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Afterland

Les hommes ont été décimés suite à une épidémie. Seules les femmes ont été épargnée et règnent à présent sur le monde, réorganisant la société de A à Z. Cole a eu de la chance. Certes, elle a perdu son mari mais son fils Miles a survécu. Il est traqué, désiré, parce qu’il représente l’avenir de l’humanité. Mais Cole ne souhaite pas faire de son fils un rat de laboratoire. Elle le travestit et tente de traverser les États-Unis pour s’échapper et retourner en Afrique du Sud. Entre le gouvernement et sa propre sœur Billie qui cherche à s’enrichir en espérant capturer Miles, Cole va devoir redoubler de prudence…



J’ai adoré ce roman dans lequel les femmes sont au centre. Il y a d’abord cet amour inconditionnel d’une mère pour son fils. Cole et Miles ont une relation fusionnelle très belle. J’ai apprécié les suivre à travers leur road trip, forcés de se cacher, de mentir, de voler. Miles est un personnage très attachant. Cole va pourtant en rencontrer d’autres mères, comme elle, mais qui qui n’ont pas eu la même chance. L’autrice laisse parfaitement bien transparaître leur peine, leur chagrin immense d’avoir perdu un fils, un mari, un père.



Cette traversée des États-Unis permet aussi de mettre en exergue tous les défauts et les dérives d’une société au bord de l’agonie. Il y a d’abord la loi de Reprohibition. On interdit aux femmes de tomber enceinte tant qu’on n’a pas trouvé de remède au virus. Mais comme le dit si bien un des personnages: « les femmes se sont toujours débrouillées pour interrompre leur grossesse de manière illégale; elles allaient bien trouver le moyen de tomber enceinte de manière illégale aussi ». Cette société matriarcale est-elle meilleure? Pas forcément. Les lois coercitives, les gouvernements, la peur, la violence sont toujours présents. C’est l’occasion pour l’autrice de dresser un portrait défaitiste et sombre de notre société. Les fanatiques religieux, la drogue sont bien là, proposant une nouvelle voie aux âmes perdues.



Le rythme du roman est soutenu. On alterne entre le passé et le présent de Cole et Miles (c’est l’occasion d’en apprendre plus sur cette fameuse épidémie) mais aussi la traque de Billie (qui m’a moins plu). Il faut cependant se faire au style de l’autrice souvent sec, acre, brut et je comprends les lecteurs qui n’ont pas aimé cette manière d’écrire.



Afterland est un thriller post-apo, un road-movie qui m’aura tenu en haleine jusqu’au bout. Une excellente surprise.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Zoo City

Entre SF et roman noir, Zoo City est un livre hybride. Comment concilier un genre qui fait la part belle au réalisme le plus cru et un autre qui le souligne en utilisant des artifices thématiques et temporels ?



Zoo City c'est un quartier de Johannesburg réservé aux animalés, criminels devant vivre avec un animal dont ils sont responsables. Si l'animal meurt, ils meurent. Zinzi, l'héroïne de ce roman, a donc un paresseux accroché à son dos mais aussi le don de retrouver les choses perdues. A fortiori, les personnes disparues. Elle part donc en quête de Song, jeune popstar qui ne donne plus signe de vie.



Paresseux et don surnaturel seront les seuls incursions du fantastique dans le roman. Pour le reste, c'est un panorama désenchanté de cette ville d'Afrique du Sud où la violence est partout, où la drogue règne règne maître. Le ton est très juste, tout sonne vrai, jusqu'à l'héroïne qui n'est pas forcément très aimable de prime abord, mais qui au fil des pages devient très attachante, la mort de son frère planant au-dessus d'elle et sans cesse rappelée par l'animal qui s'accroche inlassablement.



Quelques bémols malgré tout. Encore une fois (et j'ai le sentiment que c'est le cas de bon nombre de mes lectures dernièrement), la construction n'est pas des plus fluides. Les insertions d'articles, les chapitres sous forme de mail, rien n'est fait pour fluidifier la lecture (suis-je une lectrice fainéante en vacances ? Peut-être bien.) Et si je déplore parfois les notes de bas de pages, la traduction des termes d'argots en fin d'ouvrage, n'a pas aidé ma lecture. Au point de ne plus m'y référer (et tant pis pour la compréhension fine du texte !).



En résumé, un roman noir qui était vraiment adapté au challenge #autricesdumonde puisqu'il permet une immersion dans la société sud-africaine que la toile de fond SF ne fait que souligner. Une lecture intéressante et originale.
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