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Citations de Laurence Nobécourt (222)


J’aime l’idée qu’à ma mort quelque chose me sera délivré du mystère de l’Univers, et ainsi éblouie par la grandeur de l’Amour et de l’Intelligence à l’œuvre, je pourrai me dire : ah c’était donc ça…
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« Plus on se connaît, moins on fait chier les autres. » Car c’est une chose que de se regarder le nombril, une autre que de mener ce travail sacré d’apprendre à se connaître soi-même dans le « souci de soi » qu’évoquait déjà Socrate. « Epimeleia heautou ». C’est là la première générosité véritable à l’égard d’autrui. « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux. » Comprendre ce qui nous traverse, c’est assurément pouvoir accueillir ce qui agite autrui.
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Lorsqu'en 2011 j'ai publié -Grâce leur soit rendue-, et que son échec n'a eu d'égale que ma déception, j'ai compris que j'étais écrivain. J'avais mis cinq ans à l'écrire, c'était le plus gros de tous mes livres, le plus touffus, j'avais tout mis et misé. (...) L'échec du livre fut complet. Et changea, en effet, radicalement ma vie: je compris que mon désir d'écrire outrepassait celui de la reconnaissance. (p. 185)
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(...) ce roman que j'avais intitulé -Grâce leur soit rendue- (...) On ne comprend pas bien la raison d'un tel titre." C'est vrai. Il y a une clef que je n'ai pas donnée : chacun des personnages du livre- à l'exception du principal, Kola- porte le prénom de l'un de ces auteurs qui ont tant compté pour moi. Et Alejandra (Pizarnik) n'est pas le moindre d'entre eux. Il y a aussi Roberto (Bolano), Hildegarde (de Bingen), Milena (Jesenska), Giuseppe (Ungaretti), Jim (Harrisson), Vassili ( Golovanov)... Tous, à un moment ou à un autre, m'ont portée. Ils ont été cette lumière qui, lorsque je me tenais terrassée par l'envie de mourir, m'a inlassablement relevée. (p. 157)
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A un certain niveau, l'écriture protège autant qu'elle enferme. (...)
On ne guérit jamais tout à fait de ses blessures, mais l'écriture les désactive.(p. 170)
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Le monde fonctionne sur cette ignorance de chacun à l'égard de lui-même; (p. 176)
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J'ai échangé mon enfance contre mes livres. Chaque fois que j'écris, j'en récupère des bouts, des bouts d'enfance qui me restaurent dans mon intégrité. (p. 171)
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Au pied du glacier Hinju, dans le bruit fracassant d'un torrent, je pleurai indéfiniment, acceptant que mon besoin de consolation serait, à jamais, impossible à rassasier; J'expulsais de moi cette détresse d'enfant enfermée depuis cinquante années. (p. 141)
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Oui, l'écriture est chemin de vie en ce qu'elle enseigne par le texte l'exigence qu'il nous est demandé d'avoir dans la vie. (...)
Quitter tout, tout ce qui entrave la quête, quitter les adjectifs sirupeux comme les gens, les faux-semblants, les phrases pauvres au-dedans. Sacrifier la sécurité affective, financière, écarter les faux amis et les gagne-petit. Oui, c'est une école du rabot qui ne laisse aucune place aux amitiés de l'à-peu-près ni aux hypocrites. C'est une quête. Et elle passa avant tout. (p. 182)
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La vie comme l'écriture requiert ses sacrifices et ses séparations: sacrifices qu'impose l'existence d'écrivain; séparation dans la matière même du texte dont l'écriture est une école de vie en soi. (...)
Oui, l'écriture est chemin de vie en ce qu'elle enseigne par le texte l'exigence qu'il nous est demandé d'avoir dans la vie. Par son implacabilité, sa radicalité, elle commande de savoir ôter pour augmenter, trancher pour avancer (...) (p. 181)
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(...) car l'écriture est un art sacré d'indien et de sorcier yaqui, elle a le pouvoir de traverser les siècles, de faire des ponts, de nous engendrer de l'autre côté (...)
L'écriture élargit le monde, l'éclaire et l'intensifie, aiguise les sens, démultiplie les charmes (...) (p. 131)
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A partir de ce jour, et depuis lors, j'ai su qu'il existe un invisible soutenant le langage où la vie ruisselle de sens. A partir de ce jour, et depuis lors, je n'ai cessé de vérifier qu'écrire ramène ce sens à la surface, donne un but à l'existence, la mienne, celle des autres, qu'écrire possède le pouvoir magnifique de faire bouger les séparations et déplacer les lignes, de tisser des liens entre elles et les mondes. (p. 130)
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Ecrire suppose donc de défendre avec férocité son temps et la liberté d'en disposer à sa guise. Ce qui induit fatalement de vivre -en marge- et pose la question cruciale et récurrente-épuisante, il faut bien le dire- de l'argent ou comment gagner sa vie. C'est une vieille histoire.(p. 115)
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C'est la liberté de choisir sa fiction pour conter son histoire comme on l'entend. N'est-ce pas la fin de toute forme d'emprise de l'autre sur soi ? (p. 80)
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J'ai compris qu'il resterait à jamais pour moi porteur du verbe qui tue, qui à un certain endroit de moi-même m'avait tuée, et qu'il demeurerait à jamais impuni de cela. (...)
Je suis heureuse de dénoncer à travers lui la puissance noire de la parole qui, lorsque la lumière du verbe la quitte, oeuvre à d'obscurs assassinats invisibles, sans procès ni jugement. (p. 97)
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L'expérience de l'écriture incarne , plus qu'aucune autre qu'il m'ait été donné de vivre, ce paradoxe. Qu'à se retirer du monde pour l'écrire, on n'est jamais autant présent à lui. (p. 101)
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Sans aucun doute a-t-il, lui comme d'autres, nourri ma colère. Ce que cette vive émotion peut porter de beauté, je voudrais le dire ici. Lorsque la colère est colère de survie. Et qui est peut-être celle à partir de laquelle j'ai écrit faute d'être capable de la dire. (p. 106)
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Il est bien difficile à qui n'a pas visité en profondeur la nature de ses propres enjeux psychiques de comprendre et d'admettre que la seule possibilité qu'il reste parfois de manifester son amour à l'égard d'autrui est de mettre ce dernier à distance. Quand bien même il s'agirait de sa propre mère. (p. 71)
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C'est seulement lorsque ma mère est morte que j'ai pris la mesure de ce que l'écriture avait apporté à ma vie. En quoi la voie du verbe m'avait littéralement sauvée. (p.69)
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Les mots me protègent en même temps qu'ils m'exposent. A cause des mots et grâce à eux, je me sépare et je m'unis. (...)
Car l'écriture rend visible l'indicible, elle découvre le double fond, traque le secret, débusque le non-dit, dévoile cet outre-monde qui nous regarde par les fenêtres de la nuit.Par elle surgit tout ce qui fut perdu. Elle est miracle, et je lui dois la vie. (p. 9-10)
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