Citations de Laurence Nobécourt (220)
"Pourquoi s'offusquer de quoique ce soit? Rien ne nous appartient. Rien ne nous sera repris. Seules nos illusions nous font croire le contraire. Que possédons-nous réellement sinon ce que nous avons patiemment fait fructifier en nous-mêmes? C'est le seul trésor qui vaille. Tous nos rêves en s'accomplissant ouvrent sur un rêve plus radieux encore qui révèle la splendeur de la vie."
l est des noces qui ne méritent aucun témoin, la vie veille seule au miracle de cette célébration. J’ai épousé l’Infini, en Inde, le 25 avril 2002. En arrivant dans la ville de Pondichéry, j’ai commandé une robe bleu et or, et une alliance d’argent. Je me suis mariée sous la lune avec la terre, l’eau, l’air, le feu, l’éther, marquant mon front d’un morceau de glaise rouge, buvant l’eau et allumant l’encens. J’ai respiré sept fois pour que l’air me pénètre, et timide, me suis adressée au ciel comme une jeune fiancée. Il faisait nuit. Couchée sur le sol, j’ai ouvert les bras et les cuisses pour que le vent me couvre. En tamoul et en français j’ai remercié la vie, puis j’ai mis la bague à mon doigt. Mon nom est gravé à l’intérieur. Depuis l’enfance c’est bien plus qu’un homme que je souhaitais épouser.
Il n'y a en effet d'engagement politique véritable qu'à défendre la beauté, celle qui rend la vie plus large et plus profonde. Pour aller jusqu'à la liberté.
« Cette petite chaise de paille
Où s’assoit mon enfance
J’y dépose
Ma mélancolie
En robe du dimanche
La fumée jaune de la nuit
Et toute cette faute au coeur
Qui n’a pas survécu » .
En moins d'une demi-heure, nous voilà de l'autre côté. En Terre de Feu. Et bientôt en Argentine.
Une joie inexplicable me prend tout entière. Il n'y a rien. Rien. Rien. Sinon des étendues illimitées qui profanent l'habitude du regard et le forcent à se perdre. Des moutons. Aucune clôture. Rien. Des autruches, comme de drôles de chapeaux mondains égarés, plumes au vent. Des flamants roses. Des oies. Rien. Des chevaux. Rien. Parfois un homme. Une maison. Rien. La phrase de Cendrars bat comme un métronome contradictoire. "Il n'y a plus que la Patagonie, la Patagonie qui convienne à mon immense tristesse..."
Ce n'est pas moi qui quitte l'enfance, c'est l'enfance qui me quitte.
Les nazis ont perdu la guerre mais leur Inconscient l'a gagnée. Il règne en mare dans le monde contemporains. Notre société est directement aux prises avec leur idéologie et des conséquences : l'Homme es tant que marchandise, le Surhomme comme projet d'existence.
L'esprit est un grand désert rouge, parfois un mot tombe dans un trou et on ne le retrouve pas tant qu'il n'a pas réussi à se hisser hors de celui-ci. Quand il y arrive, alors le mot nous revient à l'esprit. C(est cela les trous de mémoire.
Il veut être libre. Et pour cela il doit connaître qui il est. Il n'a que trois outils à sa disposition pour gagner sa partie : l'attention constante qu'il prête à lui-même et aux autres; sa lucidité; et son amour inconditionnel de la vérité.
Faudra-t-il que la mondialisation s'étende jusqu'à nous plaquer littéralement aux parois du néant pour que nous nous résolvions enfin à nous retourner vers le dedans ?
Au Chili, me dit mon hôte, on ne pose pas de question. Conséquence de la dictature. Tant mieux. Je n'ai pas envie de parler. Pourquoi suis-je partie ? Nom de Dieu ! Ce matin, je me réveille avec une première ébauche de réponse : pour être seule.
Je me fous de Santiago, oui, je n'ai pas envie de marcher. Je n'irai pas voir le Museo de Arte Precolombiano, je n'irai pas voir La Chascona, ni la Catedral metropolitana, je n'irai pas au palais de la Moneda ni sur la Plaza de Armas, au diable le Cerro San Cristóbal, et Santa Lucía, au diable le Palacio de Belles Artes. Il n'y a de voyage qu'immobile. Et de tourisme qu'intérieur. Je le sais bien. Le voyage commence avec la solitude.
La nuit, j'ouvre les yeux et je vois que nous sommes si hauts dans le ciel que les étoiles sont sur le côté et non plus au-dessus.
Les visages souillés par l'épuisement témoignent de cette dislocation.
C'est encore et toujours à cause de la nuit, qui crée une échancrure dans l'apparence du monde où toutes les entrailles du présent s'épanchent, débraillées.
Implacablement la lumière se répand sur celui qui l’a cherchée au milieu des tourments.Implacablement l’ombre gagne celui qui a cru faire l’économie de la regarder de face.
_ Je vais te dire quelle est la différence entre l'insoumission et la rébellion. Celui qui est rebelle reste fils, il ne fait que s'énerver contre son père. Moutonsnoirs, moutons blancs, tous tondus... Fais attention, Kamel ! L'insoumis, lui, est un homme à part, car il possède son pouvoir personnel.
_ Je me permets de me présenter, Mickaël ; derrière moi au nord, Gabriel pour vous servir ; à l'est, Raphaël, et là-bas, à l'ouest, Ariel. À l'origine nous êtions sept mais les trois autres sont partis rêver d'autres mondes en vue de les amener à l'existence. Pour changer la Terre, il faut changer de rêve. Le voulez-vous ?
Que ta route soit belle. Ne laisse personne entamer tes rêves. Ne fais aucun conpromis sur ta soif. Ne renie jamais tes plus profonds désirs. Ils sont ta vérité.
Mon jeu vidéo sera une expérience spirituelle à part entière, porteuse d'un pouvoir de guérison. Le but du jeu : intégrer son identité réelle, ni surévaluée, ni sous-évaluée, pour obtenir la pai rayonnante et féconde, devenir le christ -poète que nous sommes tous. Yazuki fut poète. J'en suis Christ-poète ! Enraciné dans la vérité, car seul ce qui prend racine dans la terre de la vérité est immortel. Tout le reste sera balayé. Mais en attendant, la minorité des Christ-poètes survit hors du groupe, elle n'a jamais pu prendre le pouvoir et ne le prendra jamais, elle est et reste ce qqui sous-tend éternellement le monde mais ne peut l'habiter. Car cette minorité est seulement constitué de ces Abel, ces souffles de l'éphémère, Abel en hébreu signifie « le souffle », « la buée », le sais-tu ?
_ En vérité, nous sommes vraiment si peu. Ricardo, des anecdotes. Et que faire de cette toute cette souffrance dont il ne restera rien et dont nous apprenons à peine. Alors qu’elle n’existe que pour ça : nous enseigner. Elle n’a véritablement d’autre but.