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Critiques de Laurence Vilaine (93)
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La Géante

Aux côtés de mon amie Patricia, j’ai fait un crochet à la librairie. En parlant de ma recherche de livres au libraire, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir que La géante était sa lecture du moment. Il m’en a parlé avec pleins d’étoiles dans les yeux. Quel plaisir de l’écouter me parler de ce petit livre.



Alors j’ai suivi le fil... Dans ce roman, j’y ai découvert une nature à visage grandiose aux pieds de la Géante, une montagne immuable tantôt au service de ceux qu’elle protège tantôt dangereuse pour ses ennemis.



J’ai rencontré Noële et son frère Rimbaud puis l’hiver et le soleil dans une atmosphère combien mystérieuse et hypnotisante. Une montagne décrite en long et en large sous une pluie harassante d’images toutes aussi belles ou puissantes.



« Jamais la Géante n’a connu de cri de la sorte, jamais dans ses gorges, dans ses bois, dans ses grottes, parmi ses bêtes, jamais de ses milliards d’années d’existence ou bien ce cri peut-être venait-il de là, de ces milliards d’années-là jusqu’à cet instant, un long cri de guerre, celui-là même peut-être qui fait trembler les entrailles de la terre, se dresser les montagnes et rugir les océans - le cri des hommes contre la mort. »



Le fil s’est enrubanné peu à peu autour de moi, prise dans les filets de cette écriture majestueuse. Impuissante à tout démêler, je suis certainement passée à côté de l’histoire de fond qui m’a semblé trop énigmatique. Je n’ai jamais cerné les personnages, je n’ai vu que des ombres, j’ai lu des lettres d’amour car ce livre est à mon sens un hymne à l’amour. Noële si isolée nourrira une fascination sans borne pour les lettres que deux amoureux s’écrivent. Elle y découvrira le nom de l’amour. Elle effleurera la robe de la poésie charnelle, les mots dans ces lettres seront autant d’images d’un sentiment qui doucement s’éveillera en elle.



Mais tout cela est vraiment très subtil. La plume de Laurence Vilaine est tellement impressionnante, regorgeant de métaphores à la pelle que je me suis retrouvée à contempler une œuvre d’art abstraite sans cerner la profondeur de la toile.



Ce fut une lecture hypnotique, berçante que je devrais mieux cerner lors d’une seconde lecture.

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La Géante

La Géante , Laurence Vilaine, Editions Zulma****



Si on me demandait quelle est l’histoire que raconte ce roman, je dirais que c’est une histoire de sens, de leur langage simple à lenteur de fleuve d’où des vérités s’échappent et trouvent leur interlocuteur dans la montagne, la Géante, dans les rivières, dans l’air ou dans le ciel, auprès des bêtes, en foulant la terre. « J’ai été élevée sans broderies et aux couleurs de la pierre et des forêts sombres. » p.107. L’histoire est racontée à la première personne par « Noële, oui. Avec un seul l » p.93. Elle vit au pied de la montagne depuis son enfance, depuis que sa mère a été emportée dans l’au delà en donnant naissance à son frère « ma mère était plus blanche que les lys, elle s’était éteinte sans une braise pour éclairer la nuit qui l’emportait, et Rimbaud naissait sans un cri… Sa voix est restée dans les ténèbres et il est venu au monde sans le dire à personne. » p.44. « Et jamais il ne parle à personne. Jamais une poignée de main et à peine un regard à qui le croise ou lui parle, il n’y a que les pierres et les bêtes qui ont grâce à ses yeux, peut-être parce que, comme lui, les unes n’ont pas de voix et les autres, pas de mots. » p.21.



Je reste sous le charme de la beauté de ce texte à qui la plume de Laurence Vilaine donne souffle d’une manière des plus subtiles. Des mots qui disent le silence la solitude l’amour le désir. L’histoire est racontée par bribes, déchirures, extases, souvenirs, lectures presque indiscrètes de quelques lettres d’une femme amoureuse. Il y a des moments où la narration s’arrête pour suivre les mouvements d’un corps dont le langage frappe les yeux, saisit les entrailles : « ...avec les poings elle a cogné comme on cogne parce qu’on devient fou d’être enfermé. Les coudes saillants sous le grand manteau laissaient deviner son corps fin en dessous, mais le corps fin ne laissait rien préjuger de sa force. » p.17.

Il y a les lettres qu’une femme, Carmen, écrit à l’homme qu’elle aime, Maxim réfugié dans ces lieux pour combattre un crabe qui lui ronge la vie. Elles tombent dans les mains de Noële et le récit, du début à la fin n’est écouté que par la Géante. Quatre personnages et une montagne présente comme leitmotiv, lien, référence, présence immense, force protection et indifférence. Présence - absence, toutes les deux de la même puissance. Et le temps qui va vient et à nouveau s’en va, un pas en avant un pas en arrière, un présent qui se brouille, un passé qui revient, un temps qui monte un temps qui descend, quelques lettre qui laissent entrevoir une histoire , mais un voile cache les lignes nettes et laisse seule une sensation, « ton cœur devient petit, c’est celui de la Géante que tu entends battre. » p.64.

L’histoire se brouille, s’illumine, se noue, se serre, se cherche et se perd, son fil se casse, il est repris plus loin. La force de l’histoire n’est pas dans ses événements mais dans la façon dont elle est ressentie, la Géante en est le témoin fidèle. « Jamais la Géante n’a connu de cri de la sorte...un long cri de guerre… le cri des hommes contre la mort... Et de son dos tellement triste, j’ai été jalouse, de sa nuque pliée et de sa tête à genoux, de l’amour dont elle avait rempli le trou, du couvre-lit pour la nuit éternelle. Et j’ai eu grande pitié de moi. » pp.30-33



Le style de Laurence Vilaine simple, soigné dans le choix des mots, des pauses, des rythmes et de larges respirations donne à cette histoire racontée à la première personne un certain mystère qui présente des personnages plutôt esquissés, suggérés par ce que la vie les a marqués, un manque, un trop plein, un désir à peine avoué par un corps qu’il a touché et surpris. Des silences et des écoutes, un regard tendre sur Rimbaud, le garçon qui ne parle pas : « L’or fait courir le monde mais le monde se trompe de course, on ne fait pas belle fortune en vidant les rivières, et surtout quand l’or est de la pyrite de fer. Aujourd’hui…. Les cailloux qui brillent n’intéressent plus personne car il n’en reste de toute façon plus guère. A part aussi Rimbaud qui cherche et ramasse ceux-là que le monde n’a pas mis dans ses poches, parce qu’à courir, le monde passe à côté de l’essentiel, à côté des discrets, les plus secrets qui scintillent et répondent à la lune... »

La Géante lie relie révèle. Unique, elle est démultipliée dans chacun des quatre personnages, elle fait peur et protège, écoute toujours et ne répond que rarement, mystérieuse et familière, elle est vivante. Elle reconnaît, avec indifférence, les mots qui viennent du cœur, ceux qui s’étouffent et meurent avant de naître, les mots timides, les mots violents, et tous les mots que le silence sait dire si bien.

Une feuille emportée frémit au gré du vent, elle danse, se ploie, gémit chante murmure, elle est fleur et guerrière, elle nourrit notre imagination et touche nos sens du premier au sixième et d’autres encore. C’est aussi l’écriture de Laurence Vilaine. Des pages à relire, s’imprégner d’une atmosphère, et aller jusqu’à la fin car « Sans gravir les montagnes, à moins d’être un oiseau de tout là-haut, on ne peut pas savoir ce qu’il y a derrière. » p.94



Un grand merci à Magali (Ladybirdy), Régine (Zéphirine) et Yves Montmartin qui, par leur chroniques sensibles, m’ont fait découvrir la plume délicate de Laurence Vilaine.
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La Géante

Petite explication

Noële, une femme un peu sorcière et plus toute jeune , vit dans le Mercantour,au pied de la montagne , la Géante, avec son frère un peu simple Rimbaud

Noële va rencontrer Maxim, journaliste très malade, retiré dans une petite maison voisine

Carmen c' est le grand amour de Maxim, une journaliste baroudeuse toujours au bout du monde

Carmen écrit des lettres d'amour

Noële aide le facteur et dépose les lettres chez Maxim.Le récit peut commencer

Pourquoi ce préambule ?Parce que j ‘ aurais bien aimé l' avoir avant de commencer la lecture

Car il est très difficile de s' y retrouver dans les 90 premières pages.Le texte est très beau mais je n'ai pas compris la construction du livre

Qui est cette femme(Noële) qui suit, en cachette,une autre femme mystérieuse (Carmen)?Et ces jolies lettres d'amour , que viennent elles faire dans ce récit de montagne?

Mystère et j'avoue que j' ai été obligé d' arrêter la lecture pour trouver une explication ailleurs avant de replonger dans le livre

Soyez donc patient au début du roman car tout s'explique en seconde partie

Bon roman quand même ? Sans aucun doute car l'ecriture est soignée, poétique et très douce .Elle est aussi très visuelle .

Facile d' imaginer les personnages , l' ambiance de montagne, les saisons, les fleurs et la vie quotidienne.A partir du moment où le récit prend corps,on rentre dans cette ambiance , on se sent complètement immergé et la lecture devient passionnante.

C' est un univers assez proche de celui de Paolo Cognetti Les huit montagnes ou de Erri de Luca

Merci à ma libraire pour cette belle découverte que j' ai beaucoup appréciée malgré un début de livre trop complexe à mon goût





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La Géante

L’intrigue se déroule dans le Mercantour . Fin des années 60 ?

les personnages :

• les ‘’ indigènes’’

La Geante, la montagne avec laquelle chacun des personnages se confronte et fusionne

Noele ( la narratrice) surnommée ainsi par la tante qui l’a recueillie à ses 7 ans, ainsi que son frère nouveau né Léon , après la mort en couche de leur mère et l’abandon par leur père

Léon surnommé Rimbaud par sa sœur , à la sensibilité poétique ne parle pas mais chante avec le petit Duc , passe son temps à chercher dans les ruisseaux les pierre dorées « des cailloux qui brillent, les ors des fous ».

La tante récolte les plantes sauvages pour ses préparations médicinales et initie Noele à son art

Le Grand Joseph qui vient prendre livraison des préparations

Le facteur

• Les étrangers

Maxim, un journaliste, venu se réfugier dans ce lieu perdu pour travailler et mener en solitaire un combat contre la maladie qui dévore son œil.

Carmen ( surnommée Caboche par Noële,) amoureuse de Maxim . Prise par ses occupations professionnelles à travers le monde, elle lui écrit son amour et son inquiétude devant son silence  

Le roman commence avec l’ arrivée de Carmen alias la Caboche dans le hameau.

Le roman met en scène 2 personnages principaux rustiques en osmose avec la nature symbolisée par la Géante, la montagne sur le flan de laquelle se situe leur hameau . Noële et Léon (alias Rimbaud) sont à la fois de la montagne et la montagne elle même. Si le prénom Noële est l’anagramme à une lettre prés ( e) de Léon, ces deux personnages représentent deux principes de la nature. Noële est le végétal ( elle connaît les plantes et leurs vertus) et Léon le minéral ( il collectionne les cailloux de pyrite). Tous les deux sont dans la transmission, Noële destine ses préparations aux soins de vieillards malades, Léon offre ses compositions de cailloux dorés à la vue de qui passera . Tous deux à leur façon veillent discrètement sur les égarés de passage, l’une en allumant le feux et en apportant son courrier à l’inconnu malade ( Maxim) et l’autre en entretenant un abri contre les éléments au sommet de la montagne .Leur vision du monde est de l’ordre du cosmique.Humains et éléments de la nature forment un tout .

Le langage de ces personnages rustiques se compose essentiellement de gestes quotidiens qui assurent la survie et atteignent à l’art champêtre ( l’art des plantes médicinales et l’art de la confection des fagots pour Noële; l’art des cailloux pour Léon qui a développé une sensibilité poétique aux sensations de la nature et aux émotions du vivant )



Commentaires

Ce Roman demande une relecture pour saisir le récit car à la première lecture, l’ attention du lecteur est monopolisée par la compréhension de la structure du récit et des interrogations sur l’identité des personnages.

Le récit s’articule autour de temporalités anachroniques. On y trouve des effets d’abîmes : le passé évoqué s’ouvrant en abyme sur un autre passé à un moment de l’ histoire d’un autre personnage ;

Les personnages apparaissent comme des brindilles séparées qui , à la fin du récit , forment une mini société, ‘’un beau fagot ‘’ comme ceux que la narratrice confectionne habilement.

Les différents personnages sont introduits dans le récit , celui de la narratrice idem, sous la forme d’énigmes ce qui produit un arrêt dans la lecture et crée un sentiment d’agacement et de malaise voulu par l’auteur pour rendre l’atmosphère de l’intrigue inquiétante

Trois figures contribuent également a assombrir le tableau  en suscitant chez le lecteur un sentiment d’insécurité: la Géante, montagne fantasmatique , généreuse et féroce qui est ‘’ le terrain de subsistance ‘’ de la narratrice ; le crabe – cancer qui phagocyte l’oeil de l’inconnu ( Maxim); et la maison froide dans laquelle l’inconnu est venu s’isoler et se réfugier pour fuir celle qui l’aime.

Le lecteur avance dans sa lecture comme un funambule qui sait que progression et risque de chute vont de pair. La vie change de cours pour Maxime qui se débat avec ‘’ le crabe’’ et pour Carmen abandonnée par celui-ci qu’elle aime . Si la vie avait changé de cours pour Noële à l’age de 7 ans - avec le décès en couche (naissance de Léon) de sa mère, l’abandon du père, le recueil par la tante pragmatique  - , un nouvel équilibre s’était installé sur l’oubli. Mais L’équilibre de Noële est soudain rompu par la découverte du langage verbal amoureux qu’elle découvre en lisant le courrier de Carmen l’amante fuie par Maxime . Au fur et à mesure des lectures de ces courriers , les mots lui révèlent ce qu’est le désir , le manque, la passion et l’individualité  et lui revient aussi en mémoire la douceur de l’amour maternel qui fait exister.



Fiction documentée abordable par un lectorat large
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La Géante

Il faut accepter de se perdre au début de La Géante, car l'ascension est fulgurante.



Oui, la lecture peut déboussoler au début. Que font ces lettres dans la narration ? Qui écrit ? Et à qui ? Mais n'est-ce pas ce qui tient en haleine, ce mystère ? Et la colère de cette femme sous son gros manteau - quelle est donc la détresse qui l'anime ? Alors on poursuit la lecture, touchés par la curiosité, et par la grâce aussi de l'écrit. Car si le chemin pour la gravir et arriver jusqu'à son sommet est captivant, c'est bien grâce à la beauté des mots et la poésie de Laurence Vilaine.



Lire La géante c'est prendre le temps d'enfiler ses chaussures pour aller chercher les mystérieuses immortelles bleues avec Noële, c'est partir avec elle pour une merveilleuse randonnée sillonnée de souvenirs -proches et lointains- qui fera surmonter toutes les peurs, même les plus enfouies. Une véritable bouffée d'air pur.
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La Géante

« Partir dans la montagne par une nuit calme et sombre comme l'enfer pour y trouver la folie ou la félicité, c'est peut-être cela vivre quelque chose. »

Jón Kalman Stefánsson



C'est en flânant dans une libraire que mon regard s'est posé sur ce livre aux couleurs franches qui marient la chaleur de l'orange et la profondeur du bleu. Cette couverture m'a rappelé les superbes critiques de mes amies DianaAuzou et Ladybirdy que je vous encourage à lire. Quant à moi, je les remercie, leurs deux billets m'ont permis de découvrir une petite pépite.



Le nature-writing et les jolies plumes poétiques m'attirant comme un aimant, j'ai commencé à le feuilleter et après avoir lu l'incipit, je n'avais qu'une envie, celle de poursuivre ma lecture tranquillement chez moi.



Après une première lecture où je suis malheureusement restée en surface, une relecture m'a permise de ne pas passer à côté de ce roman beau et fort, en comprenant ce qui m'était demeuré trop flou et pas assez explicite au départ.



*

Ce court récit nous emmène dans les vallons de la Bendola, au pied de la Géante, cette montagne dont la présence majestueuse, tranquille et silencieuse est à la fois un baume pour les maux des hommes, une gardienne, une bienfaitrice, mais également un menace, un rappel constant à l'humilité et au respect pour tous ceux qui s'y aventurent.



« Ton coeur devient petit, c'est celui de la Géante que tu entends battre. »



Compagne des bons et des mauvais jours, elle rythme la vie des hommes qui vivent en son sein dans une alternance d'ombre et de lumière, de passé et de présent, où les harmonies complexes des voix se répondent et s'emboitent les unes dans les autres.



*

C'est dans cet endroit reculé plein de rudesse, de mystères et de superstitions que vivent Noële et son frère Rimbaud. Elevé simplement par leur tante, ils ne font qu'un avec cette terre qui les a vu grandir : Rimbaud le muet vit la nuit à l'écoute du Petit-Duc, cherchant à la pleine-lune dans le lit de la rivière Bendola des petits cailloux dorés ;



« Mon unique culotte avait un large trou

- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course

Des rimes mon auberge était à la Grande Ourse

- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou »



quant à Noële, la narratrice, un peu sorcière, elle suit les pas de sa tante, vivant de ce que lui offre généreusement la nature, cueillant dans la montagne des plantes médicinales pour en faire des tisanes et des onguents, ramassant du petit bois pour les longs mois d'hiver. Dans cette vie de labeur et de solitude, elle n'y puise aucune chaleur. Elle ne sait pas ce que signifie aimer. Orpheline, personne ne le lui a appris. Elle ne connaît ni la tendresse, ni le désir, ni le réconfort de bras qui vous enserrent.



« La vie n'est pas sans épine. »



*

Les mots de l'auteure insufflent une force et une âme à ce récit. Mon esprit s'est chargé d'images, d'odeurs, de couleurs et d'impressions.

J'ai aimé suivre Noële, emprunter les sentiers balisés par les sangliers et les chevreuils, mêler mes pas aux siens, la regarder vivre en parfaite harmonie avec la nature. Ignorante, je l'ai regardée fagoter, chercher les plantes qui soignent.



*

Et puis, un jour, un homme, Maxim, vient s'installer pour quelques temps dans « la maison froide ». Il recherche le silence, la discrétion, la solitude, loin de l'agitation du monde dans lequel il baignait jusqu'alors. Il a laissé derrière lui sa vie tumultueuse, bruyante, et Carmen, sa petite amie.







« La guerre battait son plein, il ne voulait personne dans les rangs. Lui seul et le silence, dont il fait son arme. Il voulait tout éteindre, le volume en même temps que la lumière et le bruit du monde, jusqu'aux mots sur le papier qui bruissaient trop fort. Plutôt se taire quand on n'a rien à offrir et aucune promesse à faire… »



*

Noële va se rapprocher de cet homme qui l'intrigue et dont elle sent la peur et la souffrance.

Elle va découvrir les lettres intimes de Carmen qu'il n'ouvre plus et les lire en secret.



Ces lettres d'amour d'une beauté douloureuse sont comme des fils de soie, elles tissent un lien invisible mais résistant entre Carmen et Maxim, entre l'absence et la distance, entre la vie et la mort. Elles sont chargées de douceur et de force, mais aussi de silence et d'ignorance.



« Pour vivre sans l'urgence de te voir, je suis en train de faire de mes espoirs des certitudes pour plus tard. »



« J'ai peur, bien sûr que j'ai peur, mais avec la peur, on ne fait rien. Aussi je la congédie. Parce que la vie, c'est maintenant. »



Pour Noële, cette indiscrétion va lui ouvrir les portes d'un monde qui lui était fermé jusqu'alors. Elle va découvrir ce qu'est l'amour, le désir, l'attirance.



*

L'histoire étant racontée de manière fragmentée, décousue, la structure du récit m'a paru particulièrement obscure au départ. Je ne l'ai comprise que très tardivement, d'où mon envie de reprendre le texte depuis le début.



Sans dévoiler l'intrigue, je vous indique quelques clés pour entrer plus facilement dans ce récit.







*

Ce roman rappelle irrésistiblement un autre roman qui fut un coup de coeur pour moi, celui de « Je chante et la montagne danse » d'Irene Solà dans lequel l'écriture lyrique, la beauté sauvage et mystérieuse de la montagne m'avaient charmée.



*

Pour conclure, Laurence Vilaine est une formidable conteuse.

Je vous encourage à découvrir ce très beau récit dont les thèmes, la solitude et le silence, l'éveil du désir et la découverte de l'amour, la vie et la mort, l'absence et le deuil, peuvent sembler rebattus, mais dont la poésie et la sensibilité m'ont charmée et totalement emportée.

« La géante » est un magnifique roman qui se révèle par la délicatesse des mots, la beauté de la nature et de cette Géante, la simplicité des personnages qui se découvrent comme un voile que l'on soulève et que l'on rabat délicatement par pudeur.
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La Géante

Un roman court et poétique qui est mon premier contact, et quel charmant contact, avec la plume de Laurence Vilaine. Déjà, je sais que je chercherai à revenir à cette auteure à l'écriture agréable, qui colle au sujet avec talent.

Qu'est-ce qu'est la Géante? La Géante, c'est cette montagne au pied de laquelle vit notre narratrice depuis ses sept ans, sans jamais la gravir, sans jamais la quitter, cette montagne dont elle a appris à cueillir les plantes pour constituer ses remèdes, et qui va accueillir un homme malade, grand reporter, dont la narratrice, curieuse, va découvrir le courrier et par-là, s'éveiller à ce que sa vie lui refusait. Dans les mots d'une autre, la maîtresse de ce malade, la chrysalide va peu à peu s'ouvrir, jusqu'à l'arrivée de la femme derrière les mots, et le dernier acte.

C'est très beau, parfois un peu déroutant, ça monte lentement, sûrement, comme sur un chemin escarpé, de mots en mots, et c'est très fort. En revenant sur ma lecture, je me rends compte qu'il reste tout de même une question inachevée dans les révélations de la fin, quelque chose qui est un peu dommage, mais tant pis, la Géante peut bien garder quelques secrets!
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La Géante

Les immortelles bleues.



Noële, la narratrice de ce roman, est rude comme les montagnes qu’elle habite depuis toujours. Ici, l’hiver arrive plus tôt que dans la vallée et les fagots qu’elle prépare pour les cheminées du village sont comme un peu de vie qu’elle ferait entrer dans les maisons. Depuis sa fenêtre, tous les soirs, elle observe la Géante, un pic qui parait inaccessible, au sommet duquel dit-on pousse des immortelles bleues… Mais, depuis peu, elle observe aussi les allers-retours d’un homme venu s’installer dans la Maison Froide, un homme mystérieux et insondable dont elle va, par le biais de lettres volées, découvrir l’histoire.



Laurence Vilaine est une poétesse. Au fil des pages de ce court roman, elle joue avec les mots et dissémine au compte-goutte une intrigue aussi captivante que déroutante. A travers une histoire d’amour contrarié mais aussi le portrait de Noële qui n’a jamais connu la tendresse ni la vie à deux, elle dresse un tableau incroyablement humain et sensible. Ses personnages semblent réels et, quand la fin arrive, on se dit qu’on continuerait bien un peu la route avec eux… La puissance des paysages est décuplée par sa plume ciselée et très originale



Une fable puissante et hypnotique.
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La Géante

Ce que je retiens avant tout de ce livre , c'est l'écriture, car Laurence Vilaine sait, avec les mots, créer un décor, des images, et se mettre au coeur des personnages.

Ici il y a Noële, qui a perdu sa maman à l'âge de sept ans, et cherche dans la nature , outre plantes et petit bois, le réconfort des herbes, la caresse du vent et les odeurs des forêts. Au pied de cette montagne qu'elle appelle La Géante elle vit avec son frère Rimbaud, qui ne parle pas mais chante avec le hibou.

Dans cette vie austère son plaisir viendra de la rencontre avec le facteur, qui lui confie des lettres à apporter à un homme vivant seul, dans une maison loin de tout.

Les lettres portent en elles beaucoup d'amour, d'attente, de joie.

Ce livre est un peu déroutant...J'ai dû parfois relire les phrases dont la poésie peut embrumer le sens, c'est le reproche que je ferai à ce roman.
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La Géante

Ce roman parle d’amour : l’amour de la nature, l’amour à sens unique, la découverte de l’amour, de l’amour de soit.

Ce roman est un poème, une prose qui vous entraîne, qui vous fait rêver et marcher dans forêt.

Ce roman est puissant, grâce à ses métaphores et ses descriptions.

Ce roman est une pause bienvenue dans un quotidien tendu !
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La Géante

Au pied de la Géante, la montagne dominant la vallée, Noële vit avec son frère Rimbaud dans un univers minéral et végétal. Les plantes guident sa vie et ses décoctions qu'elle revend le samedi. Tisanes, onguents, pommades, solutions qui apaisent les maux et éloignent le mauvais œil. Seule la fleur bleue des sommets résistent à Noële. Elle a appris son savoir de sorcière guérisseuse depuis ses 7 ans auprès de la Tante, depuis la mort de sa mère et la disparition de son père, depuis le premier cri muet du frère.

Dans cette vie en harmonie avec la nature et les saisons, deux âmes blessées surgissent : Maxim, reporter malade, venu se réfugier dans la maison froide et Carmen, photographe journaliste, en mal d'amour qui lui écrit des lettres sans réponse.

Bouleversement de l'amour et de la beauté en ces paysages arides et sauvages, Noële devient factrice et spectatrice des messages et attentions.

Un joli roman à la plume poétique qui m'a, je l'avoue, parfois un peu perdue. L'introspection teintée d'impressions fugaces rendent abstrait ce tableau de paysage où l'humain et la nature ne font qu'un.
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La Géante

Il m'a fallu du temps pour entrer dans ce roman, me laisser happer par la langue poétique de Laurence Vilaine, commencer à distinguer les décors, les personnages, la temporalité. Un début de lecture aride et pourtant entrainant, à l'image de cette montagne, La Géante, qui domine la vue, donne et reprend au fil des saisons, ne se laisse apprivoiser que par celles et ceux qui savent le danger des pierriers, les bienfaits des plantes et la chaleur d'un foyer.

Noële y vit depuis toujours une existence aussi rugueuse que ses mains jusqu'au jour où Maxim s'installe a côté de chez elle. Il a choisi l'exil et la solitude pour lutter contre la maladie qui le ronge. Carmen lui écrit chaque semaine des lettres d'amour que Noële lit en cachette.

Elle est peu à peu touchée par ces mots qui ne lui sont pas destinés, des mots plein d'émotions jamais ressenties qui s'infiltrent peu à peu dans sa vie pour y faire naitre un peu de douceur, d'envie et de souvenirs enfouis.

Il se passe peu et beaucoup de choses dans ce roman, des destins qui se croisent, des promesses non tenues, des deuils et des renaissances, des combats à mener et le ressac de la mer.



Un joli moment de lecture plein de poésie qui donne envie de palpitant dans le cœur et de montagne à gravir.
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La Géante

C’est avec ravissement que j’ai découvert l’écriture subtile, poétique et suggestive de Laurence Vilaine dans « La Géante ».

Laurence Vilaine n’a pas sa pareille pour décrire les émotions et nous rendre ses personnages si proches. Ses mots pulsent au rythme des pensées de Noële la narratrice, ils font écho à sa vie rude, proche de la nature. L’auteure excelle aussi à nous décrire cette nature sauvage, parfois effrayante en plantant le décor dans une montagne éloignée et entourée de mystères et superstitions. La nature règne en maître dans ce lieu perdu, on y vit entre soi et l’étranger y est rare. Tout est là, il n’y a plus qu’à dérouler tout doucement l’intrigue.

« Ça sent la terre profonde dans le bois, j’ai pensé aux bêtes sauvages, et aux femmes et aux hommes qui un jour sûrement sont passés par là des années, des siècles avant moi, je me suis dit que le bois n’avait pas voulu d’eux, ni de leurs ponts, ni de leurs chapelles, que la nature est plus forte que les humains qui passent leur vie à chercher leur place »

La Géante, c’est la montagne à l’ombre de laquelle a grandi Noële et son frère muet surnommé Rimbaud, qui se passionne pour les oiseaux. Noële a suivi le chemin tout tracé de la tante qui l’a recueillie et élevée avec son petit frère, elle vit de ce que lui offre la montagne et ramasse ses plantes médicinales et le petit bois qu’elle fagote. Un jour, un journaliste vient s’installer dans « la maison froide » voisine de la sienne. Elle va s’intéresser à cet homme malade et solitaire mais qui reçoit les lettres touchantes d’une femme. Noële, par sa présence discrète, va vivre dans l’ombre de cet homme énigmatique et taciturne. Dépositaire de ces lettres, elle va découvrir l’amour entre les lignes, cet amour qu’elle, l’enfant abandonnée, n’a jamais connu.

On part à la rencontre, au même rythme que Noële, de la femme amoureuse, photographe et bourlingueuse, cette Carmen dont les lettres émaillent l’histoire et c’est émouvant.

« Ses lettres étaient un fils de soie qu’elle tendait dans leur ciel trop grand »



Une belle découverte que ce court roman qui se lit d’une traite et que je recommande.



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La Géante

Un magnifique récit initiatique nous transportant sur les sentiers escarpés de la Géante, révélatrice de sensibilité et d'amour. Des promesses faites au Ciel et des secrets confiés à la Montagne. Noële y fait la rencontre de Maxim, et bientôt de Carmen à travers les lettres qu'elle lui envoie. Par effraction, elle les lisant, elle y apprend l'amour, les silences, le manque, la peur d'un être aimé qui s'en va. Elle qui ne connaissait que la nature grandiose de la montagne découvre des sentiments qu'elle ne connaissait pas...



Laurence Vilaine nous offre un roman humain d'amour et d'apprentissage, tout ce qu'il y a de plus pur, avec une magnifique écriture poétique.
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La Géante

«  Le monde est froid quand tu n'y es pas » .



«  «  La vie n'est pas sans épines, il va falloir que tu t'occupes de tes hommes, petite » .



«  Je déterrais les racines de guimauve, cueillais les dernières noisettes et sous les hêtres guettais les premiers pieds- de - mouton » .



Quelques passages de ce roman si singulier, une nature grandiose aux pieds de cette géante, dans les vallons de la Bendola, cette montagne mystérieuse , à la présence aussi silencieuse que majestueuse, tranquille, immuable, imposant son rythme ,fournir les fagots pour l'hiver, bourrache, gentiane ou bleuet pour les onguents et les tisanes, à la fois baume pour les hommes mais aussi menace grandiose , empreinte de solennité et de gravité , un rappel utile , constant à la fatigue et au chagrin éventuel, sauvage et élégant , rappel à une certaine humilité , au respect pour ceux qui osent y pénétrer .



«  Y pénétrer , c'est dire au monde si le diable veut bien, parce ce que c'est lui qui ouvre la route , caché sous les pierres rondes de la calade, douze lacets abruptes jusqu'à la clairière d'Agu, un chemin de croix sans station » .



«  Tu dois y monter sans t'arrêter, disaient les anciens » .



Noële a toujours vécu au pied de la géante, ,cet endroit pétri de mystère, de superstitions si anciennes , de ruses , un peu sorcière , vivant avec son frère Rimbaud qui ne parle pas mais chante avec le grand - duc, élevés par leur tante , qui les as recueillis , ces deux - là ne font qu'un avec cette terre rugueuse.



Noële sait bien qu'on ne peut rien attendre du ciel , ne lève plus les yeux vers lui depuis longtemps .



Repliée loin de tout , elle mène une existence aussi rugueuse et dure qu'un silex , un chemin à la pente très forte ,vouée au travail, enveloppée dans un nuage de sorcellerie .



Soudain surgit dans sa vie , l'histoire de deux inconnus , dont un certain Maxime , très malade , qui vient s'installer dans «  la maison froide », laissant loin derrière lui, sa petite amie Carmen et sa vie tumultueuse.



Noële découvre alors ce que peut être le manque et le désir, l'amour qui encombre ou qui porte très haut , l'absence , le poids intense des mots , cela bouleversera sa vie …. Elle aimera par procuration ….



C'est un roman initiatique d'une grande beauté , à la structure fragmentée , au début très obscure, l'auteure n'a pas son pareil pour décrire la nature avec un grand N , l'écriture est poétique , subtile, ciselée et originale,



J'ai vraiment eu du mal à comprendre les 90 premières pages malgré la beauté du texte, l'écriture est pourtant très soignée , délicate , la langue riche , incroyablement poétique , puis plus tard le récit très touchant nous prend aux tripes .



Il nous faut patienter et revenir en arrière .



Un roman qu'il faut s'approprier !



« De la douceur je n'ai connu que les oreilles d'ours qu'enfant je cueillais et glissais dans mes poches. La Tante me houspillait, l'école prend déjà bien assez de temps , il y a autre chose à faire que se caresser le menton.



Couper, tailler, cueillir, le bois , le feu, les plantes, ramasser, effeuiller , sécher, ensacher, ranger, aller porter. de la douceur à coups de kilomètres dans les mollets et de besognes en rentrant ,aux fourneaux, au grenier, ,à la table ,jusqu'à tard » …..











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La Géante

Laurence Vilaine raconte avec beaucoup de poésie la solitude sous toutes ses formes dans un paysage qui accompagne très justement ce sujet. On suit pas à pas cette jeune femme qui vit au milieu de cette montagne, sa vie, ses habitudes et sa rencontre avec un autre, avec une autre histoire. C'est très bien écrit. Par moment, je me suis tout de même un peu perdue dans les tournures de phrase. Certaines, bien que très belles sont restées obscures mais cela n'enlève pas rien à ce très beau texte.
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La Géante

Nul besoin de résumer... les synopsis sont nombreux par ici.

Zulma livre encore une fois une pépite littéraire. A lire sans plus d'attente, à croquer les yeux fermés pour mieux savourer.

Rappelant la nature menaçante mais pleine de douce poésie d'un Claudio Morandini ou d'une Bérengère Cournut, ce court roman de Vilaine est (comme sa couverture l'indique) une ode à la nature, au féminin, à la force tranquille de ces géantes.

Les personnages sont magnifiquement développés, sans fioritures. Ils sont réels, vivants. Ils découvrent, grandissent, apprennent et désirent. Ils ont soif de vie.

Incontournable de la rentrée littéraire 2020, ce récit excelle et se détache pour sa clarté. Rien n'y est de trop et tout y est.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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La Géante

Noëlle vit seule depuis le décès de la Tante, au pied de la Géante, cette imposante montagne de laquelle elle tire les ingrédients pour ses tisanes et ses onguents.

Arrive Maxime, journaliste taiseux et sa relation épistolaire avec Carmen qui va venir perturber le quotidien pourtant si simple et pur de Noëlle.



Le récit se veut simple, beau et poétique, pourtant, j'ai eu un peu de mal à être emballée et à me plonger réellement dans l'histoire.
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La Géante

Une tres belle écriture, poétique et imagée, au plus proche de la nature, certes. Mais qui mouline dans le vide. On ne comprend l’intrigue, plus que tenue, qu’à la moitié du livre et le roman ne prend pas plus forme pour autant.

Un livre pour rêveurs peut être qui m’a laissée totalement indifférente.

Le format d’une nouvelle aurait mieux convenu.

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La Géante

J'ai pris un plaisir incroyable à lire ce livre de Laurence Vilaine.

Les mots coulent, glissent et résonnent. Pas de fioriture, juste quelques regards, paroles et pensées magnifiquement déposés sur ces quelques pages.

L'intrigue s'entremêle parfaitement avec la maitrise des mots de l'autrice.

Les temps se mélangent, la Nature et les émotions humaines cohabitent.

L'espace des possibles dans l'ombre d'une montagne immuable et mystique appelée La Géante.

L'histoire d'une femme solitaire qui rentre en écho avec les sentiments amoureux de deux inconnus.

L'amour des lettres et des mots, la Poésie qui surgit au détour d'une virgule, le Brut, le Simple et le Beau qui se réinventent à chaque page…



Je viens de refermer ce livre et manque ostensiblement de subjectivité, mais si cette citation de Laurence Vilaine vous évoque un tant soit peu quelque chose, nul doute que vous ne perdriez pas votre temps à découvrir et parcourir ces quelques pages …



« Ecrire, c'est crier sans bruit, cracher entre les lignes, aimer en secret, frissonner beaucoup ».
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