AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Laurent Graff (51)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Monsieur Minus

Il me plait bien ce Monsieur Minus, pour son audace et son air de rien ! Il pourrait être le roi du pétrole dans un bureau de la Défense, héritier d’une lignée d’hommes d’affaire. Mais non, ce qu’il veut, c’est juste marcher, dans des conditions correctes accompagné d’un assistant qui organise son trajet et lui tient éventuellement compagnie. Il ne l’a d’ailleurs pas choisi par hasard, retenant parmi les arguments ceux qui auraient plutôt joué en sa défaveur pour n’importe quel autre employeur.

Pendant qu’il aligne les kilomètres se trament à son insu de sombres manigances et des rêves de richesse…



Leçon de sagesse d’un homme qui renonce au pouvoir qu’il était cessé exercer, ce roman met en scène toute une série de personnages hauts en couleurs. Le contraste est frappant entre le rythme tranquille du marcheur et la violence en toile de fond, orchestrée par tous ceux que la richesse potentielle attire.



Une belle découverte, due à Calimero29 que je remercie !



160 pages Le dilettante 2 septembre 2020


Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          481
Monsieur Minus

Monsieur Minus, c'est le faux nom pour préserver son anonymat que s'est donné lui même Bertrand le Marrec, héritier malheureux de la plus grosse fortune de France, au moment de se faire mettre une puce sous la peau à Bruxelles. S'il l'a fait, c'est pour être localisable, malgré la distance qu'il a décidé de mettre avec son héritage. Oui, on peut aussi se rebeller contre une famille nantie et refuser d'avoir à subir son emprise capitaliste. Bertrand le Marrec a choisi quant à lui de marcher, marcher et encore marcher, planifier ses escapades sur le long terme géographique et temporel. Pour cela il profite quand même de son argent et se paye le service d'un intendant à plein temps, pour organiser son périple et la logistique. Martial qu'il s'appelle, le logisticien, un ancien voleur de bijoux qui a payé de quinze ans de vie en prison (Un voleur de vedette aussi j'ai pensé, tant la place qu'il a prise par moments m'a paru importante). Les deux hommes vivotent leur cohabitation, parfois pépère voire monotone, même si des éléments inopportuns comme par exemple un taureau retarde un rendez-vous de fin de randonnée. Voilà en gros pour le pitch, avant que ça ne s'emballe avec l'irruption d'éléments sociétaux.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman qui m'a paru décousu, construit à l'emporte-pièces, sans parler de certains passages, d'images, de sensations, de traits de personnages convenus, gros ou inappropriés.

Par exemple j'ai frémi d'un énorme je-ne-sais-trop-quoi en tombant sur ce passage : « Il monta à l'avant à la place du passager en étirant ses jambes. « Tu n'as pas quelque chose à boire ? J'ai fini ma bouteille. » Martial lui tendit de l'eau. « C'était bien ? », s'enquit le chauffeur avec un coup d'oeil à l'intégrité physique de son voisin. Bertrand résuma en deux mots sa promenade : plat et monotone - c'était bien. ».

Ennui au possible en lisant ça. Et en même temps je me suis dit, mais c'est génial ! Tu t'es ennuyé alors même que c'est (presque) le sujet. Néanmoins, je me pose avec le recul une question littéraire (à deux balles d'importance) : l'auteur est-il obligé de faire ressentir l'ennui au lecteur sous prétexte que le passage évoque la platitude et la monotonie ? (et là je pense à Oblomov)

Il y a bien eu quelques velléités de début de flamme, des passages qui m'ont semblé ciselés. Mais rapidement étouffés par le rythme chaotique, et la désagréable sensation de lignes qui s'effilochent dans un projet incohérent.

Quant à la fin et au climax, ils me font l'effet d'un cocotier secoué par un 33 tonnes : des fruits magnifiques en sont tombés, révélateurs d'évènements plus qu'improbables. le contexte politique attrayant (le début de la fin du capitalisme) n'a pas sauvé le roman pour ma part.

Resté à quai trop longtemps dans le récit, comme scotché sur la ligne de départ, je n'ai pas réussi à rattraper les personnages dans leur périple, et suis resté en lisière de leur balade, en observateur médusé à qui le dernier kilomètre tardait malgré tout.

Un rendez-vous manqué, tout simplement.



Merci malgré tout aux éditions le Dilettante pour cet envoi dans le cadre de masse critique.

Commenter  J’apprécie          370
Monsieur Minus

"La marche lui avait fait découvrir une liberté cachée - enfouie sous le tapis -, un moyen simple et sain de s'esquiver." tiré de Monsieur Minus, de Laurent Graff (qui sort ces prochains jours): un roman malin, drôle, fantaisiste, mélancolique et philosophique. Un homme marche pour fuir sa condition, son destin, sur fond de mouvements sociaux (véganisme, black block, anticapitalisme etc. le plus amusant étant le "mea culpa" - s'accuser soi-même), parfois violents car "les dégâts, les débris, le feu, les ruines" sont "le plus beaux des poèmes". Une histoire qui pense le contemporain et s'amuse aller au-delà - l'imaginaire comme miroir déformant, c'est ce qui fait la force de ce nouveau Laurent Graff qui plaira aux amateurs de Toussaint et d'Echenoz et même aux lecteurs de Houellebecq ou de Tesson, qui trouveront dans Monsieur Minus matière à réfléchir, à rêver aussi. Excellent.
Commenter  J’apprécie          70
Voyage, voyages

Peu de souvenirs de cette lecture. Le titre m'a attirée c'est sûr. Mais il n'a point laissé de traces. (Lu en janvier 2014)
Commenter  J’apprécie          70
Monsieur Minus

Vouloir aborder une blinde de thématiques et de sujets importants en aussi peu de pages, c'est quasi impossible. A moins d'une virtuosité, d'un lyrisme ou d'une poésie géniale. Ce qui n'est pas le cas ici.

Rien de mal fait, rien de mal écrit, rien de "mauvais", mais un livre qui ne me semble pas valoir qu'on le diffuse et détruise des arbres, je ne le trouve pas assez édifiant.
Commenter  J’apprécie          60
La Méthode Sisik

Cet auteur n'a pas son pareil pour s'approprier des sujets contemporains - et philosophiques. Dans l'un de ses précédents livres déjà (Selon toute vraisemblance, 2010), c'est la poétique de l'effacement que l'auteur malin décrivait dans une série de nouvelles qui frôlaient parfois le fantastique. Et ce fantastique est d'ailleurs à nouveau présent dans cette dystopie composée de trois textes où l'auteur brille par son intelligence et sa fantaisie, un triptyque avec en son centre : La Méthode Sisik. Retraité solitaire, Grégoire Sisik fut archiviste, un métier qu'il a aimé car il donnait "dans l'ancienneté plutôt que dans la modernité, dans l'oiseux plutôt que dans l'utile". Dans un souci d'organiser sa vie de la façon la plus minimale possible, Sisik répète jour après jour les mêmes gestes bien précis. À l'inverse de la quête insatiable de nouveautés dont notre époque est complice, Sisik cherche dans la routine la pérennité de toutes choses, la permanence - il s'agit de résilier le temps. Sans le vouloir, il arrête SON temps, et ne vieillit plus. Il regarde toujours le même film - Le Samouraï, de Melville -, écoute uniquement, et toujours à la même heure, les Variations Goldberg interprétées par Glenn Gould, dans un enregistrement datant de 1981 où "la virtuosité démonstrative de la jeunesse a cédé à la modestie du corps vieillissant et au goût du temps". Insolite, la Méthode Sisik est un livre aussi original que passionnant, aussi poétique que drôle, et, le plus souvent, d'une lucidité sidérante quant au regard oblique qu'il porte sur notre époque, sur l'obsolescence de l'Homme et la robotisation de la société.
Commenter  J’apprécie          60
Les Jours heureux

Ce livre n'a provoqué chez moi aucun sourire, l'auteur a une vision du troisième âge pour le moins simpliste, il y a de la moquerie et de la vulgarité à chaque page. Pourtant avec un titre comme celui-ci "les jours heureux" je m'attendais à un peu de poésie...

Une phrase issue de ce livre résume un peu la vision qu'a l'auteur des "vieux" : "Autour de moi, les pensionnaires somnolent, s'endorment et s'effondrent les uns sur les autres".....et bien moi aussi en lisant ce livre j'ai somnolé et me suis endormi.

On est bien loin de la drôlerie des romans loufoques de J.M Erre.
Commenter  J’apprécie          60
Les Jours heureux

Voilà un livre gai sur un sujet triste, c'est un vrai régal.



Antoine est un jeune homme qui se décrit lui même comme un abstentionniste de la vie, sans en être absent toutefois. C'est un contemplatif qui porte sur ses prochains un regard bienveillant.



A 35 ans, après avoir acheté sa tombe, il se fait admettre dans une maison de retraite. Là, il va côtoyer la fin de vie. Son regard est à la fois triste et joyeux, pessimiste et gai, absurde et pourtant si réel.



Le ton est vif, la langue acérée et l'humour toujours présent dans ce monde a priori sans futur. Une méditation bien menée sur le sens à donner à sa vie.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
Commenter  J’apprécie          60
Il ne vous reste qu'une photo à prendre

A l’occasion du Swap Les cinq sens en éveil, Yuya m’avait offert « Il ne vous reste qu’une photo à prendre » de Laurent Graff, un court roman d’une centaine de pages. Un titre bien mystérieux qui a piqué ma curiosité car j’aime la photographie et m’y intéresse. Je dois dire que j’ai tendance à me méfier des romans trop courts, je crains qu’ils ne soient pas assez profonds ou aboutis. Mais celui-ci a tenu mes inquiétudes à distance et je l’ai dévoré en peu de temps. Ce petit conte philosophique et poétique intemporel m’a attendrie.



On y fait la connaissance du narrateur de ce récit, un quinquagénaire désabusé, affecté par la mort de la seule véritable femme qu’il ait jamais aimée, survenue vingt ans auparavant. Passionné par la photographie pendant sa jeunesse, elle a été pour lui d’un immense secours pour immortaliser ses derniers instants avec sa femme, condamnée par une maladie incurable. Après son décès, inéluctable, il a rangé son appareil photo pour ne plus jamais le ressortir. Puis il est complètement passé à côté de sa vie : il a voyagé, collectionné les femmes, tout eu, tout vu, tout fait, mais sans jamais atteindre le bonheur, perdu à jamais en même temps que sa femme. Jusqu’au jour où son chemin croise celui de Clara. Clara, avec laquelle il une relation calme et rassurante. Clara, qui l’emmènera en Week End à Rome où il fera la rencontre d’un mystérieux individu et de son étrange et grave ultimatum : « Il ne vous reste plus qu’une photo à prendre ».



Cette histoire légère est le prélude à une réflexion plus profonde et plus poussée sur des thématiques universelles telles que la peur de l’oubli et l’angoisse de la mort. La photographie est ici présentée comme une façon de se protéger et de se prémunir contre ces angoisses. L’auteur nous livre, sous la forme d’un jeu en groupe, une étude comportementale. Nous observons les réactions de différents protagonistes face à un ultimatum inattendu. Regroupés autour d’un défi, des individus tous très différents se lancent dans un voyage improvisé afin de choisir ou de trouver leur « dernière photo » à prendre. On aperçoit des bribes de leurs vies et de leurs histoires, on découvre une petite facette de chacun de ces individus tandis que l’auteur leur ménage quand même une part de mystère, un jardin secret qui nous reste clos.



Il s’agit d’un petit roman tendre, intelligent et poétique sur la vie et sur la difficulté d’en profiter pleinement – et pas systématiquement à travers un objectif -, sur le temps qui passe et la nécessité de l’immortaliser. Une lecture douce et sensible, un brin fantastique.
Lien : http://www.livressedesmots.c..
Commenter  J’apprécie          50
Monsieur Minus

Tout juste sorti dans les bacs, on m’a parlé de Monsieur Minus comme d’un roman irrésistible. Les qualificatifs ne manquaient pas. Très drôle était l’argument qui titillait ma curiosité. Cela me permettait de me faire une idée sur son auteur, Laurent Graff. Si je ne m’attendais à rien sinon a des situations loufoques, j’ai pu remarquer que le rire, en littérature, est extrêmement variable. C’est dire. Que je ne le qualifierais pas de drôle.



Et cela à commencer par la marche. Je croyais que c’était la toile de fond mais non, c’est le thème central. Le principal de l’action se concentre sur cela. Puis, une amitié autour de cette activité qui n’a, dans ce roman, que fuir toutes les obligations de la filiation impérieuse du protagoniste. Monsieur Minus se situe dans une forme légère d’uchronie contemporaine et il y a des choses qui m’ont gêné, des passages qui focalisent, l’espace d’un petit moment, sur des faits, qui sans être hors contexte n’a presque pas sa place.



Laurent Graff me fait l’effet d’avoir tenté d’assembler 2 thèmes qui n’allaient pas ensemble. Pas sous cette forme en tous cas.

La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/monsieu..
Commenter  J’apprécie          40
Voyage, voyages

La première se déroule sur une année. C’est cette première année dont il est fait allusion dans le résumé, celle où il s’achète une valise coquée, un livre pour le voyage parce que les gens qui voyagent ont toujours avec eux une lecture, un joli costume en lin. On suit donc Patrick entre son travail, sa liaison avec une thaïlandaise mariée, son voisin alcoolique, son médecin qui le vaccine pour tout et n’importe quoi et son appartement deux pièces qu’il conserve tellement immaculé qu’on douterait presque qu’il y vive. Il rêve de partir pour l’étranger mais il ignore totalement sa destination et je n’ai pas eu l’impression qu’il la cherchait réellement : il prend des catalogues de voyage mais ne les ouvrent pas, il ne se renseigne nullement ni sur un pays quelconque ni même sur un continent. C’est la partie où l’on apprend à connaître le protagoniste et je m’y suis rudement ennuyée : les raisons qu’il donne sont justes, parfaitement compréhensibles mais il piétine, ça n’avance pas, l’histoire tourne en rond, son but sonne faux, je n’ai même pas eu la sensation qu’il rêvait réellement de partir, c’est une idée comme une autre : ça ou aller manger une crêpe, c’est kif-kif.



La seconde partie est déjà un peu plus intéressante : 6 ans ont passé, Patrick s’est fixé le but d’économiser suffisamment pour pouvoir vivre de ses rentes à l’étranger et il mène ce projet de front.

Dans la troisième partie, quelques années sont encore passées, des changements radicaux s’opèrent autour de lui qui ne sont pas de son fait : changement de patron, vente de son appartement.

La quatrième partie est sûrement la plus sympathique : Patrick a réussi à concilier son rêve sans pour autant quitter Caen. Par contre, j’ai trouvé que la note d’espoir était tout aussi frileuse que la vie du héros…

Enfin, la dernière partie nous apprend que tout ce que nous avons lu était le journal du personnage principal et on découvre ce qu’il est advenu de son ancienne maîtresse, entre autre.



Le début m’a réellement posé problème, j’ai trouvé le personnage principal antipathique et ennuyeux ; c’est une impression que j’ai conservée tout au long de ma lecture alors que dès la seconde, on le découvre totalement différent, les années passées et plus mûr, mais je suis restée sur mon sentiment de départ et n’ai réussi à m’attacher au héros qu’à la fin… c’était un peu tard.

Une lecture un peu décevante au final.
Lien : http://psylook.kimengumi.fr/..
Commenter  J’apprécie          40
Il ne vous reste qu'une photo à prendre

Il ne vous reste qu’une photo à prendre est une histoire qui tend vers le fantastique. L'écriture est très simple, très belle, sans fioritures. La dernière photo peut être une fin mais aussi un commencement, c’est ce que je retiens.
Commenter  J’apprécie          40
Monsieur Minus

Terre, Minus !

La grande randonnée est le graal de Bertrand le Marec : « Ce qui l'intéressait, c'était la continuité dans l'effort. Il atteignait, dans l'exercice de la marche, des états seconds ou plutôt premiers. Il voyageait avec grâce ». Dilettante patenté, Bertrand s'est baptisé Minus, acceptant d'être tracé électroniquement si son père, richissime entrepreneur, le laisse vaquer librement sur les chemins balisés de France, loin de l'affairisme frénétique et des obligations subséquentes. Bertrand a recruté Martial, placide organisateur au passé tumultueux, ordonnateur de l'hébergement et du ravitaillement. Bertrand marche, rêvasse, Martial ravaude, planifie. Si les deux hommes s'estiment, des pièges jalonnent les itinéraires et l'argent, ce « maître » étalon sans âme, peut ruiner bien des entreprises fussent-elles altruistes et débonnaires.

Laurent Graff a conçu Bertrand le Marec comme un alter-ego détaché des systèmes, en apesanteur dans la traversée des mondes. Avec élégance, l'écrivain mêle le trivial et l'éthéré, filant avec humour et brio la métaphore : « Un homme face à la mer contemple toujours son destin ». Les bonheurs d'écriture fréquents et la finesse des observations aimantent et enthousiasment. La fluidité et la précision des phrases entraînent. Nul temps mort dans ce vagabondage existentiel. Seule la dystopie où des groupes d'action violente antisystème frappent les nantis montre quelques faiblesses de par son traitement lapidaire mais le propos n'est pas là. En navigant aux marges de la société, Bertrand Minus sait que les petites attentions développent une véritable considération, pour les hommes et pour la nature : « Il n'existe qu'un chemin, celui que l'on prend… Dans tous les cas, c'est la vie. La seule qui soit ».
Commenter  J’apprécie          30
La Méthode Sisik

Dans ce roman d'anticipation pas comme les autres l'auteur développe plusieurs innovations. Ainsi cette société pacifiée et aseptisée où l'on enferme la moitié de la population pour "meurtre par prémonition". Pour lutter contre la surpopulation carcérale il faut imaginer un nouveau système répressif, avec des peines adaptées. A partir de l'expérience d'un retraité, dont la routine est devenue mode de vie, un architecte développe un projet promis à un bel avenir. Un récit en trois parties autonomes qui forment un roman déroutant.
Commenter  J’apprécie          30
La Méthode Sisik

Le roman en trois parties de Laurent Graff est un récit loin du romanesque et de l’anecdotique copie SF dont la forme tente d’accompagner tous les sujets évoqués. Chaque page, chaque sujet, chaque personnage a une place très particulière dans le déroulé méticuleux et soigné de ces histoires. La partie la plus longue qui a donné son titre au roman est amenée par un premier texte qui pourrait faire penser à Minority Report par son sujet mais s’en éloigne rapidement. Laurent Graff a un vrai talent d’évocation. C’est grâce à cela qu’il nous plonge dans un monde de pensées, de logique. Il ne s’agit de dépeindre une société codifié mais un état d’esprit global sans user des fioritures du genre. On peut regretter l’absence d’éléments concrets, plus dramatiques, des prises évidentes pour que le lecteur s’accroche. Mais la sécheresse captivante de ces descriptions retient l’attention du lecteur. Le deuxième texte développe encore plus les qualités de ce qui le précède. C’est une lenteur enivrante qui évoque tout un basculement philosophique. L’auteur s’attaque directement aux grands thèmes actuels (l’accélération, l’arrivisme, le temps, la course, l’angoisse…). C’est un texte fin et précis contenant autant des rires que des larmes. Il y a une sorte d’exploit dans la vie de ce monsieur Sisik qui replace l’homme au coeur de tout, dépassant toutes les frontières, réalisant un exploit fantasmé. L’émotion de la fin du texte est alors au centre du troisième texte, plus ancrée dans l’ambiance de science-fiction. J’y ai vu une dénonciation de la récupération de l’exploit et de l’homme par son ensemble. Encore un basculement, encore une dérive. Ce roman décrit une longue descente inéluctable où l’Homme brille et les hommes déçoivent.
Lien : https://tourneurdepages.word..
Commenter  J’apprécie          30
La Vie sur Mars

Lecture abandonnée. Je n'arrive pas à m'intéresser.
Commenter  J’apprécie          30
Voyage, voyages

Le début et le milieu de ce livre m'ont rendue mal à l'aise, mais j'ai aimé la fin. C'est l'histoire d'un homme qui voit passer sa vie. Croupier au casino de Deauville, il passe son temps à rêver de voyages, à s'équiper même en vue du départ et à veiller à vivre de manière minimaliste sans rien laisser derrière lui et pourtant...
Commenter  J’apprécie          30
Le Cri

Wow ! Quel livre, quelle écriture...à lire d'urgence dans un souffle. Je ne dévoilerai pas l'histoire mais ce livre est inspiré par le célèbre tableau de Munsch "Le cri" et tout un monde y gravite autour. J'ai adoré.
Commenter  J’apprécie          30
Voyage, voyages

Notre narrateur approche de la quarantaine et nous raconte avec une grande certitude mais également avec une extrême nonchalance son projet de partir et de tout quitter, son F2 vide et ultra propre et rangé du quartier de la gare de Caen et son poste de croupier dans un petit casino du bord de mer. Tout est prêt pour son voyage, son livret A qui ne cesse de se remplir, sa valise achetée, ses vaccins à jour, il n'y a plus qu'à...



Un petit roman très drôle et cynique ; tout est dans le détail pourtant ce qui se cache derrière est plutôt cruel et désenchanté.
Commenter  J’apprécie          30
Monsieur Minus

Petit livre, petit tirage (2222 exemplaires, il n'y en aura pas pour tout le monde.) mais très sympathique.

Nous suivons un moment de la vie de Bertrand Le Marec, héritier de la fameuse marque L.M première fortune de France. Sauf que Bertrand s'en fiche et renie ce statut, lui ce qu'il veut c'est "qu'on lui f.... la paix"

Alors il marche, accompagne en véhicule par Martial 20 ans de plus que lui, qui a fait de la prison, mais qui accepte ce "travail". Et oui, recruté par L.M et Bertrand, pour cela.

Oh, il s'en passe des choses dans ces 156 pages, que j'ai lu, bien évidemment en peu de temps. Il est vrai que je randonne également, certes pas 30 kilomètres par jour, mais il m'est arrivé d'en parcourir pas mal sur plusieurs jours. Et je comprends tout à fait cette ivresse solitaire du randonneur une fois que le départ est pris.

J'ai ressenti beaucoup de sensations que décrit Laurent GRAFF, ça fait du bien. D'autant plus que cette marche est agrémentée de réflexions de tous ordres, ça aussi j'ai bien aimé. En fait Bertrand est un marginal qui a les moyens financiers.

Bon, il y a parfois des aventures, qui interviennent dans ce roman qui pourraient être évitées, mais on les vis, on respire, et on passe à la suite.

Il arrive à se sortir de sa condition grâce à des évènements graves, décrits par l'auteur qui semblent assez causasses, mais c'est un roman...

Il faut parfois interpréter ce qu'on lit, afin de percer l'état d'esprit de Monsieur Graff.

Voila, une bonne note, et bonne lecture à celles et ceux qui veulent essayer un autre style.



Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Laurent Graff (242)Voir plus

Quiz Voir plus

Dragon ball et Dragon ball Z

(Super facile) Combien d'enfant a Son Goku ?

1
2
3
4

10 questions
760 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}