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Critiques de Leo Perutz (192)
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Le Cavalier suédois

Un noble suédois et un voleur se rencontrent par hasard et signent un pacte étrange pour échanger leur place. Leo Perutz signe un roman de capes et d'épées plaisant, nimbé d'une aura fantastique.
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La troisième balle

Comment ne pas aimer lire un auteur qui aime autant écrire ?

Encore une fois, l'Histoire, la grande, défaite, refaite, pour une autre possibilité du même monde et la plongée profonde dans le génie baroque de Leo Perutz.
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Où roules-tu, petite pomme ?

Pour comprendre ce qui est arrivé aux citoyens de l'Austro-Hongrie, je ne crois pas qu'on ait fait mieux.
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Le Cavalier suédois

Nous sommes au début du XVIIIe siècle et Charles VII multiplient les guerres et les batailles. Un jeune noble déserte et erre aux côtés d'un vagabond. Les temps sont durs et la route est longue. Le vagabond, héros de cette histoire, profite de la naïveté et de la faiblesse de son compagnon, l'abandonne, lui laissant croire qu'il va revenir après avoir rencontré sa famille auprès de qui il demandera de l'aide. Il rencontre en effet la cousine de ce noble et tombe amoureux. Son domaine est très mal entretenu. Il décide alors de remplir ses poches d'or avant de revenir pour devenir l'époux de cette jeune fille et le maître de ce domaine. Il devient le capitaine d'un groupe de vauriens et acquiert sa fortune en pillant les églises. Il revient alors comme prévu et se fait passer pour le cousin d'enfance qu'elle a toujours aimé. Le domaine prospère, le travail des champs est dur mais il est récompensé par l'amour de sa femme et de sa petite fille. Pourtant, le bonheur n'a qu'un temps. On est toujours à sa poursuite et il va devoir quitter les siens pour leur éviter le déshonneur. On va d'aventures en aventures, et on se prend vite d'amitié pour ce vagabond qui veut réussir coûte que coûte. Le diable fait parfois son apparition mais notre héros est plus malin que quiconque et déjoue tous les tours. On peut lire le roman comme un conte.
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Le Maître du Jugement dernier

Suspense basée sur une enquête policière qui vire au fantastique.

Je le conseille à ceux qui ont aimé Rouletabille et le mystère de la chambre jaune ou ceux qui apprécient les aventures de Sherlock Homes ou encore le détective Conan.

Un véritable plaisir à lire trouvé par hasard pour le challenge du même nom.



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La neige de saint Pierre

L. Perutz, un écrivain germanophone d’origine juive, a publié ce livre en 1933, l’année de l’accession au pouvoir de Hitler. Les nazis ont évidemment interdit son roman. L’auteur est un maître dans l’art de l’illusion: dans ses récits il laisse planer un doute sur le vrai et le faux et il est impossible de distinguer ce qui appartient au domaine du réel et ce qui relève de l’hallucination. Mais le lecteur n’est pas gêné par cette incertitude, nulle perplexité ne l’empêche de goûter à ce récit qui relève du thriller.

Voici l'histoire. Georg F. Amberg reprend conscience dans un hôpital avec des souvenirs terribles. Il se souvient d’événements extraordinaires survenus dans les semaines précédant son coma. Amberg est un médecin venu soigner les paysans d’un village, sur la demande d'un noble, le baron von Malchin. Quand il évoque ces souvenirs, tout le monde considère qu’il délire. Ce qu’il raconte de ce passé récent a-t-il eu lieu dans la réalité ? Sans doute oui, car des indices vont dans ce sens. Le lecteur prend un grand plaisir à suivre le narrateur dans l’histoire incroyable qui semble avoir été vécue par Amberg. Je ne déflorerai surtout pas l’intrigue de ce livre, ce serait gâcher le plaisir de la lecture.

Un bon roman qu'on doit à un écrivain maintenant un peu oublié.
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Où roules-tu, petite pomme ?

Le capitaine russe et le prisonnier autrichien





L'univers de Leo Perutz me convient à merveille et j'ai déjà eu l'occasion de l'écrire. "Où roules-tu, petite pomme?" fut publié en feuilleton en 1928 dans le Berliner illustrierte Zeitung. Même si j'avoue préférer "Le cavalier suédois" ou "Le tour du cadran", le romanesque et l'aventure sont bien au rendez-vous dans cette Europe d'entre deux guerres.



Les Habsbourg sont tombés, les Romanov aussi et le vieux continent bouge, frénétique. Georg Vittorin, officier viennois, cherche à se venger de son geôlier russe, Sélioukov, en 1919. Son intention est de retourner là-bas, en Russie, mais la fin de la guerre a libéré bien des tensions et bien des appétits, le plus souvent peu reluisants. Devant la vénalité et l'amnésie de ses anciens codétenus Vittorin devra affronter la solitude et le désenchantement. Il devra aussi parcourir l'Union Soviétique, entre nostalgies tsaristes et certitudes bolcheviques, tout aussi "sympathiques". Se méfier également des factions réactionnaires ou révolutionnaires. A propos les balles du peloton d'exécution n'ont pas d'état d'âme. Elles sont balles et c'est tout.



Après des péripéties à Constantinople, Milan, Paris, Vittorin qui aura entre temps exercé maintes activités parfois peu licites retrouvera la trace de l'infâme Sélioukov pour un "duel sans témoins" vraiment surprenant. Comme toujours chez Leo Perutz on n'est pas très loin de la fable et les nationalités y sont avantageusement interchangeables.



On peut bien sûr évoquer à propos de "Où roules-tu, petite pomme?" le difficile retour du soldat, l'amertume des vengeances, la tristesse infinie des bruits de bottes. On peut évoquer ce qu'on veut tant la prose romanesque de Perutz est imaginative et chevauche toutes les frontières.

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Le Judas de Léonard

"On ne peut raconter un roman de Perutz sans gâcher le plaisir du lecteur. On ne dévoile pas la science d'un magicien." (Olivier Cena)



Un roman érudit, avec un vrai travail de réflexion, d'interrogation autour de thèmes récurrents de notre histoire, de notre culture, de nos religions. Une véritable occasion de se poser et de réfléchir un peu...

Ça ne fait pas de mal, dans notre monde trépident.
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La nuit sous le pont de pierre

Au début, cela ressemble à un recueil de quatorze nouvelles de réalisme merveilleux dans la Prague de la fin du 16e siècle, début du 17e. Certaines histoires sont centrées sur le ghetto juif, d'autres sur la cour de l'empereur Rodolphe II, on chance de personnage central à chaque fois... Mais en fait, c'est labellé roman, et c'est un roman, dans le sens que par un jeu de personnages récurrents, de petits mystères qui seront élucidés plus tard dans une autre histoire, on obtient un tout très cohérent. J'aime beaucoup cette structure.



En particulier, le première histoire, la septième et la quatorzième créent, puis élucident un mystère sur la belle Esther, femme du juif Mordecai Meisl (un des personnages principaux, même si on met longtemps à s'en rendre compte), amante en rêve de l'empereur Rodolphe II (un autre personnage central), sans savoir pourquoi. Mais ce n'est qu'un des arcs développés dans cette histoire où la reconstitution historique et le surnaturel digne d'un conte de fées sombre se mélangent intimement.



On y trouve aussi des pièces d'argent maudites, des courtisans corrompus, des chiens qui parlent, des alchimistes incompétents, des fêtes célébrées par des morts, des cambriolages audacieux, et plein de choses merveilleuses. J'ai adoré.

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La troisième balle

Premier roman de Leo PERUTZ, La troisième balle se déroule au début du XVIème siècle, au début de la conquête de l'empire aztèque par Hernán Cortés, soit à la fin de l'année 1519, même si celle-ci n'est pas citée explicitement. Le roman est plus précisément consacré à un personnage imaginaire, Franz Grumbach, allemand luthérien de son état, qui tente de s'opposer à l'irrésistible conquête de l'espagnol. Pour cela il ne dispose que d'une arquebuse et de trois balles, dont l'ultime est destinée à Cortés lui-même. Mais l'Histoire ne peut être modifiée si facilement, ce qui n'est pas le cas du destin d'un homme isolé comme Grumbach.



Leo PERUTZ articule donc son roman autour d'une reconstitution historique et d'un destin imaginaire. En toile de fond il dépeint la querelle théologique entre luthériens et chrétiens, laquelle a réellement fait rage à l'époque de Charles Quint. Cela fait de La troisième balle un roman particulièrement dense, et mâtiné de fantastique, dans la plus pure tradition des écrivains de langue allemande de l'époque (KAFKA, MEYRINCK...).



Si le résultat est convaincant d'un point de vue strictement littéraire, le lecteur pourra néanmoins regretter que PERUTZ ne parvienne pas à rendre ses personnages particulièrement attachants. Il est avant tout descriptif, et laisse de côté toute leur dimension humaine, en particulier celle de Franz Grumbach. Si cela ne fait pas de La troisième balle un mauvais roman pour autant, cela suffit pour ne pas le rendre impérissable.
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La neige de saint Pierre

Nous ressortons tout étourdi de la lecture de ce livre qui se fait d'une seule traite tant l'intrigue est captivante.

Et encore une fois Pérutz nous promène à son gré tout au long de son histoire: ou est la vérité? sa vérité ? la frontière entre la réalité et la fiction est bien tenue pour notre plus grand bonheur de lecteur



Si vous ne connaissez pas Léo Pérutz vous avez une chance inouïe : une grande oeuvre à savourer
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Le tour du cadran

Le tour du cadran ou 24 heures de la vie de Stanislas Demba. Englué dans des situations loufoques, drôles et dramatiques, cet étudiant brillant se débat dans une course en avant déroutante dont nous comprenons les tenants et les aboutissants au fur et à mesure. Un roman original de Leo Perutz qui aurait inspiré Alfred Hitchock pour son film muet Les Cheveux d'or.
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Le Cavalier suédois

Le dernier roman de Leo Perutz, et l’un de ses plus beaux contes cruels.



Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/05/29/note-de-lecture-le-cavalier-suedois-leo-perutz/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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La neige de saint Pierre

Lecture commune avec Bellonzo



3ème Lecture pour ma part de Leo Perutz (auteur né à Prague fin du XIXème)

J’avais été conquise par Le marquis de Bolibar, opus qui a ma préférence à ce jour (ah, LE livre qui nous fait découvrir un auteur est parfois inégalable... ce livre met en scène LE Diable)



Ma deuxième lecture de l’auteur fut le célèbre « cavalier suédois » qui m’a également beaucoup plu (un récit également fantastique où le Diable à nouveau est un personnage presque à part entière).



Quelle est donc l’histoire de cette « neige de Saint pierre » ?



1932, un homme se retrouve à l’hôpital, il se réveille d’un coma qui selon lui a duré quelques jours mais qui, selon l’infirmière et le médecin, a duré plusieurs semaines…il va nous raconter ce qui lui est arrivé pendant ce laps de temps : mais le fait qu’il nous raconte son histoire de son lit d’hôpital ajoute une dimension fantastique à son récit : est-il un affabulateur ou ce qu’il dit s’est réellement passé ?



Georg, ce jeune médecin trouve son premier poste à la campagne. Il nous fait part tout d’abord de ses études où il fait la connaissance d’une certaine Kallisto, étudiante grecque, mais, timide, il n’ose lui déclarer sa flamme et la perd de vue. Etrange coïncidence, il retrouve cette jeune femme juste chez son nouvel employeur, un certain baron ou peut être le Diable ou Dieu allez savoir…. L’homme est étrange et travaille sur l’invention d’un composé chimique qui pourrait « changer l’humanité ». Georg, faible, accepte de participer modestement à ces expériences, puis renonce et fait marche arrière sans le dire à son employeur….ce mensonge précipitera-t-il une issue qu’au fil des pages on devine fatale…. ?



En tout cas, Georg est témoin de ces expériences qui ne sont pas sans rappeler celles qui seront pratiquées plus tard dans les camps de concentration… Visionnaire, Léo Perutz ? en tout cas, ce livre est interdit en Allemagne dès 1933…Dénoncer que l’on puisse ainsi manipuler les foules….



En conclusion : un bon roman où on retrouve des ingrédients fantastiques mais aussi une situation bien réelle, plausible. Le seul bémol est que j’ai rapidement pris en grippe Kallisto et ses minauderies (pfttt cette façon qu’elle a de se faire appeler Bibiche….Bibiche par ci, Bibiche par là ….Je me demande comment on dit Bibiche en Allemand ….)



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Le Maître du Jugement dernier

« le 26 septembre 1909 m'est resté en mémoire comme une journée sans nuage, agitée seulement par un vent chaud. »



C'est ainsi que débute le récit de Gottfried von Yosch, témoin de la mort brutale d'Eugen Bischoff, mari trompé, comédien en difficulté et dont la banque vient de faire faillite.



L'homme s'est retiré après un concert de chambre dans un pavillon isolé et a pris soin de s'y enfermer. Deux coups de feu retentissent. Ses amis accourent. Bischoff git dans son sang. Dans ses mains, un revolver. Son dernier regard, chargé de haine, est pour le narrateur. Suicide forcé ou meurtre ? Tout accable von Yosch, l'ancien amant de Dina.



« le passé reste muet. Aucune réponse ne sortira jamais de l'obscurité. »



Leo Perutz choisit de s'attacher au personnage central, officier de cavalerie, homme froid et impitoyable mais profondément déstabilisé par cette mort étrange. Accablé par un sentiment de culpabilité lancinant, von Yosch cherche à trouver la clé de l'énigme.



D'autres morts violentes survenues dans les jours précédents pourraient être provoquées par le même prédateur. Signe caractéristique de ses victimes : tous des perdants à la recherche du succès. Quelle sorte de pacte faustien ont-ils tous passé ?



La chasse est alors menée par le petit cercle qui entourait Bischoff.



« Nous sommes tous des créatures ratées, des échecs de la grande volonté du Créateur. Nous portons en nous sans le savoir un ennemi formidable. Il ne bouge pas, il dort, il a l'air mort. Gare s'il se réveille ! Pourvu qu'un humain ne revoie jamais plus ce rouge strident que j'ai vu ! Oui, Dieu me vienne en aide, je l'ai vu. »



Dans ces quelques mots sont concentrés les thèmes que Perutz aborde dans ce court chef d'oeuvre : la grandeur et l'angoisse funeste de notre humanité au sein d'un monde aux couleurs impressionnistes, le poids du péché, Dieu et les démons, le salut et la damnation.



Homme de science, employé des compagnies d'assurance, paradoxalement influencé par Freud et l'alchimie, la petite mécanique de Leo Perutz défait les liens entre la réalité et l'imaginaire et se révèle aussi implacable qu'une tragédie grecque.




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Le Cavalier suédois

Pour qui aime les contes fantastiques, étranges, inquiétants, peuplés de fantômes, ce roman là est une jolie trouvaille, la langue est belle, l'histoire bien ficelée, et la chute émouvante. C'est le chef d'oeuvre de Léo Perutz, qui lui a hanté la première moitié du 20ème siècle. Né à Prague, blessé lors de la Grande Guerre, exilé en Israël face à la montée du nazisme, mort en 1957, il nous livre là un très très beau roman, à l'ancienne, mais intemporel, car les affres de ses héros, et des vivants sont partout les mêmes : bonté et malfaisance tout à la fois, pour la grandeur, et la décadence. Rien n'est simple chez Perutz, même si à la fin la morale est sauve - un conte à l'ancienne, je vous dis ;) A découvrir, et à conseiller aux ados qui ont a travailler sur les récits fantastiques, celui-ci ne figure sur aucune liste, et c'est bien dommage.
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Le Cavalier suédois

Un livre passionnant qui pose les questions du bien et du mal et de la force du destin.

C.Meaudre

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Le Cavalier suédois

Quel bijou que ce "Cavalier suédois", roman à la fois ludique et intelligent, qui mêle habilement les genres... !



Histoire d'usurpation d'identité motivée par un coup de foudre pour une belle aristocrate en détresse...

Conte fantastique, hanté par la présence de nombreuses figures maléfiques, fantômes véritables ou vivants que leur incroyable cruauté dote d'une dimension presque surnaturelle...

Récit d'aventures cocasses, dans lequel de célèbres pilleurs d'églises légitiment leurs larcins par une réjouissante philosophie anti-cléricale...



..."Le cavalier suédois" est tout cela à la fois.



Il débute dans le froid hostile d'une forêt de Silésie, où deux hommes subissent un compagnonnage quelque peu forcé.

L'un est déserteur : Christian von Tornefeld, dont le père était suédois, a quitté l'armée polonaise où il était enrôlé pour rejoindre celle de l'ennemi, le Roi Charles de Suède. Hâbleur et susceptible, ses discours de grandeur, d'honneur, ne font pas long feu à l'épreuve de la faim et des températures glaciales...

L'autre, surnommé "Piège-à-Poules", est un vagabond et un voleur réchappé du gibet, qui s'est résigné, ses affaires étant au plus mal, à rejoindre les forges du Prince-archevêque, où se dissimulent, au prix d'un labeur infernal et de traitements cruels, les repris de justice de tout le pays. Ce maraudeur à l'imagination fertile, rusé comme un renard, irrévérencieux, est d'emblée bien plus sympathique au lecteur que son acolyte vantard et pleurnicheur.



Aussi, lorsqu'il se débrouille pour l'expédier à sa place aux forges du Prince-archevêque, pendant que lui-même projette de se faire passer pour le cavalier dans le but de conquérir le cœur de la belle cousine de ce dernier, c'est sans réelle acrimonie que le lecteur songe à lui reprocher cette supercherie... d'autant plus que c'est là l'occasion pour l'auteur d'alimenter astucieusement son intrigue, tant sur le plan de l'action que sur celui de la réflexion.



En effet, au-delà de la tension que permet d'apporter au récit l'usurpation d'identité (l'imposture sera-t-elle découverte ? Par quelles pirouettes le héros déjouera-t-il les doutes des personnes qui ont connu le véritable Christian von Tornefeld ?), elle induit tout un questionnement sur la légitimité sociale des individus (basée sur les origines familiales, et non sur les véritables mérites), mais aussi sur la difficulté à assumer ses mensonges, à lutter contre les démons de la culpabilité qui vous rongent lorsque vous avez sciemment bâti votre bonheur en provoquant le malheur d'un autre... sur l'angoisse insidieuse qui vous étreint en permanence, à l'idée que la découverte de vos secrets anéantisse tout ce que vous construit, et vous fasse perdre l'amour des êtres qui vous sont chers..



Toutes ces interrogations et ces incertitudes font du "Cavalier suédois" un récit passionnant et fort divertissant, auquel son atmosphère sombre, subtilement surnaturelle et sa dimension parfois picaresque confèrent par ailleurs une réelle densité.
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Le Cavalier suédois

Une froide nuit de blizzard en 1701 : deux hommes marchent vers la frontière séparant la Pologne de la Suède. Le premier est un voleur, si dégouté de sa vie qu’il a pris la résolution de s’engager dans les forges du Prince-archevêque, véritable enfer sur terre et refuge de tous les repris de justice du pays. Le second est un nobliau suédois ayant déserté les armées de Pologne pour rejoindre les forces du roi de Suède. Bien qu’ils n’aient rien en commun, la neige et la faim les ont réunis pour quelques heures et le sort s’apprête à leur jouer un bien mauvais tour : dans un moulin abandonné et hanté par le fantôme de son meunier suicidé, leurs deux destins vont bifurquer, empruntant des voies dramatiques et inattendues...

Le Cavalier suédois démarre comme un roman de cape et d’épée…mais c’est bien plus que cela : un roman historique, teinté d’onirisme, à la limite parfois du conte fantastique. C'est aussi une réflexion sur la vie, le mensonge, la manipulation, le destin.

La construction est originale, en quatre parties quasiment égales qui correspondent à quatre étapes successives et décisives de la vie du héros, tantôt voleur et infâme crapule, tantôt homme d’honneur et de courage.

Le rythme est très soutenu, l’histoire intense et passionnante nous tient en haleine jusqu'à l'étonnante fin.

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Le Cavalier suédois

L'histoire tragique de Christian von Tornefeld, jeune noble qui, parti à la recherche des armées du roi de Suède, échangea sa vie avec un malandrin, fut trompé, privé de son enfant, devint pilleur d'églises et forçat condamné à un travail inhumain dans de terribles forges. Ce roman épique, vaguement fantastique, nous emmène sur des champs de batailles, dans des campagnes pelées et des campements de brigands. On ne s'ennuie pas une seconde. On s'attache au héros malgré la répétition de choix douteux, on s'attriste avec lui de l'absence d'une fille, on vibre d'espoir jusqu'à l'issue prévisible.
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