Lil Evans

Déjà, on est jeudi, le jour le plus long de la semaine. Celui qui nous nargue en disant « pas encore vendredi , encore quelques heures avant le week-end » .Saleté de jeudi !

« Je vous jure sur ma vie que je n’avais jamais autant ri ! Jamais ! Cependant, vous me vexez complètement par votre façon de me traiter. »

— Tu m’as offert quelque chose que je ne pensais pas posséder, donc maintenant que tu l’as repris, je suis en manque.
— De quoi s’agit-il ?
— De mon cœur, Lola.
Je plaque la main sur ma bouche pour étouffer un petit sanglot ému, alors il m’enlace par-derrière, puis ses lèvres se posent contre mon cou. Là, je fonds contre lui, et le serre à mon tour.
— Tout le monde a un cœur, Brooklyn. C’est juste que le tien ne bat que devant les gros seins, ris-je.

Parce qu’en réalité, Isla est plus que ma raison de vivre. Elle est chaque battement de ce cœur qui ne palpite que grâce à elle. De ce cœur qui était mort, et qu’elle a redémarré. Isla est toute la lumière dans mon obscurité,et ce, à tout jamais.

— [...] Avec le recul, j’ai réalisé qu’il n’avait d’emprise sur moi que parce que je le laissais en avoir une.
— Voilà comment fonctionne le monde
[...]
— Si les monstres ont tant de pouvoir, c’est parce que les gens ont peur du noir.

Ici, moi je n’avais plus rien à perdre et je devais défendre mon territoire pour survivre. Ça me rongeait. Ça me bouffait. Et l’ancienne librairie représentait le seul endroit de toute la prison où je pouvais souffler et arrêter de jouer des poings, de me battre, de me défendre et de me prendre des coups. M’évader, ça m’a permis de survivre. Les livres m’ont sauvé.

— Est-ce qu’il s’agit du genre d’endroit où tu te sens bien ? Les bibliothèques ?
— Complètement, m’exclamé-je. J’ai toujours adoré le parfum des livres anciens, les dorures de leurs tranches, les aventures magnifiques qu’on peut trouver entre les pages. Et les bibliothèquessont un peu comme des grottes pleines de savoir où on peut voyager à travers la terre entière, et même à travers les mondes, les univers, en quelques pas à peine. Il n’y a rien de plus magique.

« Jamais il n’aurait assez d’elle, de sa peau contre la sienne, de sa présence dans sa vie. Parce qu’elle était la Lune pour son loup, l’oxygène de ses poumons et le bonheur le plus parfait qui étreignait son cœur autrefois écorché. »

- Vous avez passé une soirée torride de jeudi à vendredi, alors hum...
Il compte sur ses doigts puis revient vers moi, souriant.
- Tu ne l'appelle pas avant mardi soir.
- Comment en es-tu venu à cette conclusion ?
Je suis sceptique et stressée d'avance pour mon futur coup de téléphone.
- J'ai compté le nombre d'heure que vous avez passées ensemble, estimé le nombre de fois que vous avez fait l'amour, multiplié par le quota « tension sexuelle » quand il te regardait danser. Puis j'ai estimé l'alchimie d'après ce que tu m'as dit de lui et divisé par ton âge et le salaire moyen de votre branche professionnelle.

Alors, voilà ce qu'il va se passer. A l'avenir, tous les jours, je vais t'embrasser, t'aimer, et toi, tu feras pareil.
On ne va pas se prendre la tête avec des conneries, de la pression ou quoi que ce soit d'autre.
On va juste se contenter de vivre au jour le jour et de ne jamais se laisser abattre, parce que la vie, elle est trop courte. Trop violente. Trop dangereuse. Et que si on l'a vit en la craignant, en redoutant chaque tournant, ça va être un enfer.
Donc, détends-toi, embrasse-moi et ne pense plus à rien d'autre qu'à mon corps contre le tien...

Je n'ai rien fait pour mériter ça, pour la mériter, elle ; ni même sa compassion, sa douceur, sa présence dans ma vie et pourtant, je ne peux pas la repousser. Je ne la mérite clairement pas, mais je vais l'accueillir dans mon existence sans me poser la moindre question. Pas moyen qu'il en soit autrement. Je la veux. Pour toujours. Près de moi.
C'est à prendre ou à crever.

Rapidement, j'ai compris que sans arme, j'allais souffrir et être pris pour cible, donc dès que j'ai commencé à travailler à l'atelier, j'ai piqué un tournevis à un type et je me suis mis à l'affûter. Ça m'apaisait. Le mouvement sur la lame, le son de l'acier. Et les mecs qui passaient près de ma cage réalisaient alors que je n'étais pas qu'un gosse innocent. J'étais comme eux. Un chien dans un chenil. Un putain de chien prêt à tout pour se défendre.

- Mais j'ai des défauts.
- Je n'en vois aucun quand je te regarde. Je ne comprendrai jamais que les femmes soient aussi obsédées par leur poids, alors que ce qui devrait compter réellement dans leur vie c'est qu'elles puissent continuer à se sentir fières, telles qu'elles sont, dans une société où on les pousse à se détester.

❝ Dans les rangs, la peur et l'angoisse montent d'un cran à chaque seconde qui s'égrène.
Nous nous dirigeons lentement vers les grilles déverrouillées à l'entré de l'atelier, marchant en silence comme si nous étions dans le couloir de la mort, prêts pour l'injection létale. Je ne sais pas pourquoi, mais je le vis de cette façon. ❞

❝ Bordel, j'ai déçu la femme la plus lumineuse du monde.
Bordel, j'ai éteint les étoiles dans ses yeux...
- Ne m'en veux pas, s'te plaît, répété-je.
Avant de quitter les lieux à mon tour. Parce que je ne supporte plus de la voir me détester. Sans un mot, sans un regard, je tourne les talons et replonge dans la seule vie que je mérite.❞

C’est quoi, ce truc, d’abord ? Une version bactériologique de « la morve contre-attaque » ?
Tu as intérêt à préparer quelques litres de chocolat chaud si tu ne veux pas que je te fasse rôtir à petit feu, Ford !

Mais maintenant, elle est dans ma vie. Et comme toute personne qui s'y trouve, je vais la protéger. Sans jamais le lui avouer. Et en faisant tout mon possible pour qu'elle me prenne pour un monstre.

Jamais je ne la laisserai tomber. Jamais, bordel, je ne la laisserai s'éloigner, car j'en crèverai. Parce qu'en réalité, Isla est plus que ma raison de vivre. Elle est chaque battement de ce cœur qui ne palpite que grâce à elle. De ce cœur qui était mort, et qu'elle a redémarré.
Isla est toute la lumière dans mon obscurité, et ce, à tout jamais.

Tu sais ce que Milo serrait dans ses bras, comme pour se protéger avec ce bouclier, quand je l’ai trouvé ?
— Un nounours bleu ridicule, mais mignon, sanglote-t-elle.

Ici, on se trouve en mode ‹‹ chacun pour sa peau ››, même si elle a tendance à se faire lacérer, charcuter et parfois même, arracher.