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Critiques de Lilja Sigurdardottir (213)
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Trahison

Je n'avais pas encore eu l'occasion de découvrir cette auteure islandaise de romans noirs, considérée par beaucoup comme la nouvelle reine du polar nordique. J'ai choisi son dernier opus, Trahison, dans le cadre d'une masse critique de Babelio, tentée par la quatrième de couverture qui promettait un bon moment de lecture pour tout amateur de suspense à la scandinave.



Le livre maintenant terminé, je confirme qu'il s'agit d'un très bon polar venu du froid. Si on n'y trouve aucune violence graphique, l'atmosphère y est tout aussi oppressante et l'intrigue tient le lecteur en haleine jusqu'aux derniers chapitres.



Souffrant de stress post-traumatique et marquée par les horreurs dont elle a été témoin à travers le monde au cours de plusieurs missions humanitaires, Úrsúla revient en Islande auprès de sa famille mais elle ne ressent plus aucune émotion, y compris vis-à-vis de son mari et de ses enfants. En acceptant le poste de Ministre de la Justice et des Transports qu'on lui propose, alors qu'elle n'a aucune expérience politique, elle espère pouvoir redonner un sens à sa vie.



Dès son premier jour en poste, elle accepte d'aider une mère dont la fille dit avoir été violée par un policier, sans qu'aucune action n'ait jamais été engagée par la justice. Ce dont elle ne se doute pas, c'est que cette première promesse va déclencher des événements en cascade sur lesquels elle n'aura aucun contrôle. Les choses se gâtent encore lorsqu'un SDF agressif la poursuit, la contraignant à se replonger dans un passé douloureux, et qu'un cyber-harceleur menaçant l'oblige à engager un garde de corps. Un scandale politique se profile aussi à l'horizon lorsqu'elle se rend compte que sa nomination n'a pour autre but que de faire d'elle un bouc émissaire pour une décision gouvernementale impopulaire.



Dans cet ouvrage, la trahison se présente sous de multiples formes : infidélité, promesses non tenues, fausses accusations, déloyauté et plus encore. Si Úrsúla est trahie par quelqu'un de son entourage, elle en viendra elle-même à trahir une personne proche. Une jeune fille est également trahie par le système judiciaire, alors que les dirigeants au pouvoir trahissent leurs électeurs pour se protéger, confirmant la laideur et parfois la perversité du monde politique.



L'action se déroule sur quelques semaines seulement et le rythme est particulièrement soutenu. Le focus passe constamment d'un personnage à l'autre et, bien que de prime abord ils ne semblent pas tous liés à Úrsúla, l'intrigue est bien ficelée et il faut attendre la fin du livre pour que toutes les pièces du puzzle trouvent leur place.



Chaque personnage a sa propre histoire, chacun singulier ou touchant à sa façon et c'est là l'un des talents de Lilja Sigurdardóttir. Mieux encore, malgré leurs actions parfois répréhensibles, le lecteur s'attache à eux et s'intéresse à leur vie complexe. C'est particulièrement le cas de Stella, une femme de ménage immigrée, parfaitement transparente et ignorée de tous dans les bureaux du Ministère. En dépit de son comportement souvent égoïste voire suicidaire, on ressent pour elle beaucoup d'empathie. À l'instar d'Úrsúla, elle cache des secrets douloureux. Unies par un besoin commun de nicotine, elles se croisent brièvement sur un balcon, le temps d'une cigarette, et Úrsúla prend à chaque fois le temps d'échanger avec elle. Le lecteur se demande alors comment Stella, à la personnalité si compliquée, va bien pouvoir impacter le futur de la nouvelle Ministre.



Trahison est un thriller politique, mais avec le suspense d'un polar et une intrigue très bien construite. Les chapitres de ce livre de 250 pages sont très courts et Lilja Sigurdardóttir a le chic de faire en sorte qu'à la fin de chaque chapitre le lecteur se dise, allez juste un autre ….. et très vite le voilà déjà arrivé à la dernière page !



J'ai été conquise par le style et le talent de Lilja Sigurdardóttir. Patiemment, elle tisse l'intrigue et le lecteur ne peut que se laisser porter par l'histoire, à un rythme effréné.



Trahison vous fera passer un très bon moment. Merci à Babelio et aux Éditions Métailié de m'avoir permis de découvrir ce livre.

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Trahison

Trahison est un roman « indépendant » de Lilja Sigurðardóttir, qui ne fait partie d’aucune série.

Úrsúla, qui a passé une partie de sa vie dans des missions humanitaires au Libéria et en Syrie, se voit proposer le poste d’un vaste ministère regroupant l’intérieur, la justice et les transports. Poste qu’elle accepte. Politiquement, Úrsúla s’aperçoit qu’elle a été choisie pour servir de fusible, pour assumer l’abandon d’un projet routier populaire, que le gouvernement doit pourtant annuler. Elle apprend bien vite les arcanes du pouvoir, jalonnés de jalousies et de coups bas.

Dès le début de son installation, la ministre est confrontée à deux histoires, qui vont servir de colonne vertébrale au roman. D’une part, une mère de famille vient la solliciter pour relancer un dossier judiciaire concernant une plainte pour viol, déposée par sa fille, contre un policier chez qui elle faisait du babysitting. Lilja s’ingénue à distiller le doute sur cette affaire, qu’on essaie visiblement d’étouffer. D’autre part, un vagabond tente par tous les moyens d’entrer en contact avec Úrsúla, pour la mettre en garde contre un grand danger. Mais, ses multiples tentatives vont davantage ressembler à du harcèlement et à des agressions, qu’à une volonté de communiquer. Malheureusement, quand Úrsúla, aidé de son chauffeur et garde du corps, Gunnar, comprendra qu’il est impératif de retrouver et discuter avec ce vagabond, ça sera trop tard.

Côté personnel, la nouvelle ministre a du mal à faire le point sur sa vie sentimentale. Elle demeure amoureuse de son mari, qu’elle trompe pourtant avec un journaliste. L’affaire du vagabond la replonge dans son passé et dans ses relations avec son père, mort en cellule de dégrisement, plusieurs années auparavant, tué lors d’un accès de folie de son codétenu.

Par comparaison avec ses précédents livres de Lilja, celui–ci ne m’a pas bien convaincu. Non pas que ce roman soit mauvais, mais il m’est apparu terne. Le début traine en longueur et il faut attendre un certain temps avant d’entrer dans le vif du sujet. Je me suis longtemps demandé si Trahison était bel et bien un polar ou un thriller. J’ai l’impression que Lilja s’égare un peu sur quelques sujets comme certaines relations amoureuses ou la sorcellerie islandaise. Ces thèmes, en soi, ne sont pas inintéressants, mais on peut se demander ce qu’ils apportent au roman. Bref, Trahison me donne l’impression d’une œuvre transitoire, qui n’a pas été bien travaillée, un peu comme ces chanteurs à qui la maison de production impose de sortir un album !
Lien : http://www.polardesglaces.com/
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Le filet



Nous somme en Islande, en 2011. Lilja Sigurdardottir nous a concocté une intrigue qui nous tient sur des charbons ardents pendant tout le récit. Ses deux héroïnes, Sonja et Agla ont en effet des activités à risque et à tout moment ça peut finir mal pour elles. Sonja passe de la drogue, avec la complicité de Bragi le douanier et Agla fait des manipulations financières pas tout à fait légales. Mais l'auteure a su ajouter à ce suspense permanent, des moments plus tendres comme les scènes de Sonja avec son fils Tomas ou de Bragi avec sa femme malade. Et aussi beaucoup de moments jubilatoires comme par exemple les scènes où Bragi le douanier désigne un passager à contrôler parmi beaucoup d'autres et que ses collègues constatent, après fouille de ses bagages, qu'ils sont effectivement tombés sur une mule. Tout au long de la lecture, on va donc passer par différents sentiments, même si on ne comprend pas toujours les manipulations financières d'Agla.





Ce qui m'a intéressé également, c'est que l'auteure situe son récit par rapport à des événements qui ont marqué l'Islande en ce début de XXIème siècle. La crise financière en octobre 2008, d'une part et une éruption de volcan, en l'occurence le Grímsvötn en mai 2011, d'autre part. Bien sûr ces deux événements constituent un grain de sable - et de taille - dans les plans bien huilés de Sonja et d'Agla, ce qui enrichit l'intrigue. Cet ancrage du roman dans ces événements bien réels implante définitivement le récit en Islande et augmente l'intérêt qu'on porte à sa lecture.





Et puis, il y a aussi cette histoire d'amour entre Agla et Sonja. Est ce un amour impossible? Compte tenu des activités des deux femmes qui ne sont pas libres de faire ce qu'elles veulent, de Sonja en particulier qui se débat dans les mailles d'un filet, on doute qu'elles puissent jamais vivre la vie que toutes les deux souhaitent. Quel sera le prix à payer pour sortir de cette situation? La fin est inattendue comme il se doit dans un bon polar, montrant au passage le côté sombre des hommes de pouvoir. Une critique toutefois, si les chapitres courts donnent du rythme à l'action, ils déshumanisent la narration et interdisent toute poésie, délivrant un récit un peu froid. Dommage. Très bon polar nordique au demeurant.

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 Piégée

Honnête polar. Je n'en garderai sans doute pas un souvenir éternel mais il remplit son office d'agréable distraction. L'Islande et la crise financière en toile de fonds apportent un pittoresque agréable. La confrontation du personnage féminin, ses amours et ses priorités familiales avec la dureté des trafics de drogue et de la corruption m'a fait un peu penser à Breaking bad, en moins étincelant en moins grinçant. J'attaque le tome 2 pour voir si ça pantoufle gentiment ou si ca décolle.
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La cage

Le commentaire de Lynda :



Suite à l'enquête pour fraude bancaire à laquelle Agla a dû faire face, la voilà incarcérée, elle se languit toujours d'amour pour Sonja qui l'a malheureusement abandonnée. Après une tentative de suicide raté elle va faire la connaissance d'un grand industriel qui a besoin d'elle et de son flair pour mener une enquête concernant le stockage d'aluminium. Coincée en prison, elle va demander l'aide de Maria, la femme qui est à l'origine de sa condamnation. Lorsque j'ai commencé la lecture de ce roman, j'ai été très surprise de ne pas retrouver mes marques de suite, en effet, la trame de ce livre se déroule plusieurs années après les faits que j'ai suivis dans les précédents tomes. Dans ce roman, j'ai eu plaisir à suivre Agla, Maria que j'avais déjà rencontrée précédemment et qui a décidé de ce lancer dans le journalisme d'investigation. Une fois de plus, le rythme que l'auteure a réussi à donner à son récit est très bon, un des thèmes abordés m'était complètement inconnu, mais j'ai été intéressé, et cela, m'a été agréable de suivre Maria pendant ses investigations. Maintenant que j'ai eu la chance de lire cette trilogie et il est évident que je vais essayer de lire à nouveau cette auteure, sa plume m'a énormément plu et j'ai complètement adhéré à son style, l'ambiance et l'intensité qu'elle a réussie à donner à son histoire. Si vous ne connaissez pas encore cette auteure, je vous conseille de passer le cap et de vous lancer, plaisir de lecture garantie, cette trilogie est un coup de cœur pour moi.
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 Piégée

C'est dans une Islande tourmentée par une crise financière et les cendres produites par l'éruption d'un volcan que se situe ce roman à suspense. C'est le premier polar d'origine islandaise qui s'insinue sur ma table de chevet, je ne peux donc pas faire de comparaison avec d'autres romans de la même souche. Cela a été une lecture agréable, facilitée par la brièveté des chapitres, mais le style de la traduction demeure très terre à terre, était-ce ainsi dans le texte original? Je n'ai donc pas été soulevé par l'écriture. L'aventure, l'histoire qui se déroule sous nos yeux, est tout de même palpitante et se joue sur plusieurs niveaux. On suit Sonja empêtrée dans un trafic qu'elle n'a jamais souhaité, passeuse de drogue pour une organisation qui la maintient à sa merci, tentant par tous les moyens d'accumuler les fonds nécessaires pour convaincre la cour qu'elle pourrait reprendre une garde partagée de son petit Tómas. Sonja est engagée dans une relation particulière avec Agla, pour sa part impliquée dans des tractations financières qui vaudront à sa firme d'être poursuivie. Et puis, il y a un douanier, Bragi, qui cherche à faire survivre sa relation avec son épouse qui est à un stade assez avancé d'Alzheimer. Malgré le potentiel émotif de ces éléments, Piégée demeure bizarrement réservé, pas autant que le jeu des acteurs dans une oeuvre danoise mais tout de même. Cela fait en sorte que même si j'ai vécu une belle lecture, je me suis senti un peu en retrait, comme un observateur non impliqué. Ce retrait n'est toutefois pas suffisant pour ne pas recommander ce roman à suspense, j'ai aimé.
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 Piégée

désolée, mais ni les personnages, ni l'intrigue, si petite, ne m'ont assurés un bon moment, je n'y pense déjà plus.
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 Piégée

Dès les premières pages, nous sommes dans l'action sans trop en comprendre les enjeux mais en ressentant déjà les tensions. Sonja est passeuse de cocaïne en Islande, prise au piège pour avoir al garde de son enfant elle prend ses risques qui nous paraissent inconsidérés. Mais elle ne laisse rien au hasard, chaque livraison est parfaitement orchestrée... un peu trop même puisqu'elle va intriguer un douanier bien retraité.



Sur fond de crise économique et agrémentée d'une histoire d'amour un peu compliquée, les chapitres courts de ce roman nous tiennent en haleine et filent rapidement sous nos yeux. Les rebondissements sont bien dosés et crédibles.



Ce titre est le premier tome d'une trilogie mais il se termine sans que l'on se demande si le suivant est déjà sorti. Ce qui est un bon point pour moi je n'aime pas me sentir prise en otage !
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 Piégée

Un suspense mené de main de maître. Ses chapitres court donne juste le temps de prendre un répit avant d'aborder une autre scène un peu comme une série télévisée.

Nous suivons les personnages chacun dans leur vie personnelle qui se déroule en parallèle à l'intrigue. L'homosexualité de la protagoniste et son amour pour son fils dont elle doit partager la garde, la maladie (Alzheimer) de l'épouse du douanier et les personnages sombres du commerce de la drogue; tout nous amène à suivre pas à pas ce «scénario» à perdre haleine.

Pour ajouter à ce fond de trafique de drogue l'auteur nous fait voir aussi les dessous du blanchiment d'argent à l'échelle mondiale plongeant des pays dans une crise économique.
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 Piégée

Je sens que je vais me régaler avec cette trilogie.



Dommage que je doive attendre les 2 autres volumes parce que j'ai hâte et je risque d'oublier le rôle de certains personnages.



Pour tous ceux qui apprécient le genre de Stieg Larsson, je crois que cette histoire vous plaira.



Un bon rythme, des chapitres courts, des personnages clefs pas trop nombreux avec un rôle bien particulier et une histoire pas commune et des humains pas toujours très sains ni honnêtes.
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 Piégée

Un livre qui se lit vite, très vite !

Aucune longueur, les chapitres courts s'enchaînent, alternant entre les différents protagonistes, bien dépeints et crédibles face aux événements.

La lecture oscille entre complot, fraude bancaire et trafic de drogues, tout en mettant en avant la psychologie des personnages, notamment leurs relations ou encore leur désespoir.

Malgré ses actes, on ressent ainsi de la sympathie pour cette femme piégée par les narcotrafiquants. Ses voyages sont à chaque fois l'occasion d'une tension de plus en plus palpable. Va-t-elle échapper à ce piège diabolique ? Le filet va-t-il se refermer sur elle ? Ces interrogations nous accompagnent tout au long de l'histoire, sans jamais nous lâcher.

Le rythme s'accélère petit à petit, au fil des événements et des révélations. Le final nous laisse l'envie de découvrir la suite de cette trilogie qui s'annonce d'ores et déjà passionnante.



Une intrigue fluide et captivante avec une trame psychologique particulièrement intéressante. La manipulation s'offre une place de choix et le suspense monte crescendo. Un thriller réussi.
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Froid comme l'enfer

Aurora est une enquêtrice financière qui vit en Angleterre. Quand sa sœur Isafold, vivant en Islande, disparaît des radars, sa mère fait pression sur elle pour qu’elle parte à sa recherche, alors qu’elles entretiennent une relation compliquée. Isafold est victime de violences conjugales, sa disparition est donc d’autant plus préoccupante. Bien que nous lecteurs réalisons assez rapidement que le pire s’est probablement produit, sa mère et sa sœur espèrent la retrouver saine et sauve.



J’ai tout d’abord beaucoup apprécié la double enquête menée par Aurora: la recherche de sa sœur, et l’affaire de criminalité financière sur laquelle elle va tomber un peu par “hasard”. Les choses sont souvent bien faites.



Aurora a une double nationalité: elle est islandaise par son père aujourd’hui décédé, et anglaise par sa mère. C’était intéressant de la voir redécouvrir ce pays dans lequel elle ne s’est jamais sentie vraiment comme chez elle.



Froid comme l’enfer est un roman habité par des personnages aux caractéristiques variées, parfaitement exploités, sauf Aurora, que j’ai l’impression de ne pas connaître si bien que ça, finalement. Mais c'était chouette de rencontrer l’oncle pas vraiment oncle Daniel, un voisin / voisine haut en couleurs et une vieille dame avec son “fils” adoptif réfugié clandestin.



Ce n’était pas forcément un énorme coup de cœur, mais Lilja Sigurðardóttir m’a permis de passer un bon moment de lecture comme j’aime. Rien à redire, une histoire prenante. Hâte de découvrir maintenant Rouge comme la mer, le second tome de cette nouvelle saga, qui m’attend sagement dans ma kindle. J’espère un peu de croustillant !
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 Piégée



Le roman débute par une scène classique du trafic de drogue : l'échange de valises à l'aéroport. Le passeur échange sa valise pleine de drogue avec une valise parfaitement identique appartenant à des passagers inconnus avant le passage en douane, puis la récupère après la douane, prétextant une erreur de sa part. Notons qu'une variante d'échange de bagages est présente dans Le loup dans la bergerie de Gunnar Staalesen. Deux femmes se rencontrent au café, posent leurs sacs à main parfaitement identiques au sol côte à côte, prennent une consommation, puis repartent chacune de leur côté, avec le sac à main de l'autre. De la drogue dans l'un, de l'argent en paiement dans l'autre. La drogue justement, on va suivre son cheminement tout le long du récit de Piégée. Cheminement de la drogue, mais aussi cheminement de l'argent des banques.

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Car l'intrigue de ce roman s'articule autour d'un double suspense. D'une part, on va partager la vie d'une passeuse de drogue : Sonja, piégée par des narcotrafiquants, est contrainte de faire passer de la cocaïne depuis différents pays jusqu'à Keflavik, et ce deux fois par mois. Se fera-t-elle arrêter par les douanes ? Attention! Bragi le douanier commence à la trouver suspecte. Risque-t-elle sa vie au contact de ces trafiquants impitoyables? Et surtout, Sonja pourra-t-elle un jour se libérer de ce piège? D'autre part, on va vivre les ennuis de son amante, Agla, cadre d'une banque islandaise, qui a trempé dans des magouilles financières avec son chef Jóhann et Adam, le mari de Sonja. Jóhann vient d'être mis en examen par le procureur qui enquête sur la criminalité financière. Puis c'est le tour d'Agla. Va-t-elle être sacrifiée et désignée comme seule responsable par son chef, afin qu'il puisse sauver sa peau? Ou va-t-elle s'en tirer en n'étant condamnée que pour manipulation des marchés financiers? On va vivre sur des charbons ardents pendant tout le récit, craignant à la fois pour Sonja et pour Agla.

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Ensuite on va avoir droit à un véritable cours : quelles sont tous les modes opératoires possibles pour passer de la drogue à la douane? Sonja a une imagination débordante et s'adapte à la demande de ses chefs d'augmenter considérablement les volumes, elle rebondit même suite à un échec. Mais si par certains côtés le personnage de Sonja peut apparaître froid et calculateur, par d'autres - son amour pour son fils - il attire notre sympathie. Ce n'est pas le cas du personnage d'Agla, dure en affaires et qui est même capable de faire de l'argent pour sa banque contre les intérêts de l'Islande. En tout cas, l'équipe du procureur n'apprécie pas ces méthodes-là, même si elles apparaissent à première vue comme légales. C'est peut-être le seul point faible de ce thriller haletant : dur de vibrer pour des protagonistes pas très sympathiques!
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Froid comme l'enfer

Dès le départ, on connaît le sort réservé à Isafold. Après qui est le coupable, c'est tout le but de ce roman de l'héroïne qui est spécialisée dans les détournements de fonds. Le roman est facile à lire, l'héroïne et tous les personnages sont ambigus. Le style est facile à lire.
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 Piégée

Efficace et original ! Un roman policier certes, mais qui n'est pas vraiment une enquête, et qui renverse complètement le point de vue habituel. D'ailleurs, le personnage principal n'est pas un enquêteur, mais Sonja, une jeune femme qui se retrouve contrainte de faire passer de la cocaïne en Islande. Et le lecteur ne peut s'empêcher d'éprouver de la sympathie pour elle, et croise même les doigts pour qu'elle ne se fasse pas prendre. Outre l'intrigue romanesque, plutôt bien ficelée et menée à toute vitesse (on ne s'encombre pas trop de détails, c'est le moins qu'on puisse dire), un des intérêts de ce livre réside dans la description de la société islandaise juste après la débâcle de la crise financière de 2008. Une impression de gueule de bois que Lilja Sigurðardóttir rend habillement. Quelques détails m'ont cependant fait un peu tiquer (le tigre en particulier), et certaines "révélations" tombent un peu à plat. J'ai trouvé aussi qu'il y avait un contraste important entre certains personnages bien campés (Sonja, très touchante, ou son amie Agla, tiraillée entre ses problème avec la justice et sa difficulté à accepter son homosexualité), tandis que d'autres sont un peu caricaturaux. Moi qui ne suis pas forcément un grand amateur de roman policier, j'ai eu un plaisir certain à lire ce premier tome, et je vais attaquer le deuxième dans la foulée.
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La cage

Ce tome 3, qui peut se lire indépendamment des deux précédents, clôt la trilogie Reykjavík noir de très belle manière. Lilja Sigurdadottir réussit l'exploit de ne pas se répéter au long de cette œuvre de plus de 1000 pages ni d'ennuyer son lecteur. Cette fois-ci, elle écrit un thriller financier dans lequel on retrouve les personnages des tomes 1 et 2, toujours aussi retors, puissants et sans scrupules. Mais ce qui est bien, c'est que l'autrice ne fait pas de ses "méchants" et de ses "gentils" des caricatures. Les plus redoutables et vicieux ont une vie quasi normale, pas ostentatoire, des bons côtés, sont attachés à leurs enfants et inquiets pour eux, tandis que les femmes qui les combattent ne sont pas dénuées de défauts, de failles. L'ambivalence en permanence, qui humanise les personnages et la fiction.



Toujours mené de la même manière : une alternance de courts chapitres et de narrateurs, ce tome est très bon et met en scène, de nouveau, des femmes pugnaces, qui trouvent des forces dans l'adversité et ne veulent pas se laisse dicter leur vie par des hommes. Pas de rythme ébouriffant, mais des histoires qui se mêlent, des personnages qui se rencontrent fortuitement et qui, chacun de leur côté, sont les principaux héros d'une intrigue. très bien fait, habilement construit, Lilja Sigurdardottir frappe très fort, sans en rajouter dans le gore, le dégoulinant, l'horreur. Chapeau bas.
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Le filet

Tome 2 de la trilogie Reykjavík noir qui prend les mêmes personnages repartis quasiment au point de départ, mais avec une expérience supplémentaire. On prend donc les mêmes et on recommence, toujours sur ce rythme lent, avec cette fois-ci davantage de péripéties. Si je voulais être taquin, je pourrais mettre en doute la crédibilité de cette femme au foyer qui devient experte en passage de drogue et qui joue dans la cour des grands narcotrafiquants, mais à l'aune de certains ouvrages étasuniens, je ravale ma taquinerie, et finalement, peu importe puisque c'est un vrai plaisir que de suivre les aventures de Sonja et d'Agla ainsi que la montée en puissance de Maria la procureure. Ce sont, dans ce tome encore plus que dans le premier, les femmes les plus pugnaces, les plus fortes, ingénieuses travailleuses et entreprenantes. Les hommes tentent d'asseoir leur pouvoir ou de le conforter uniquement par la violence et la peur. Dans ces années, l'Islande va mal et l'autrice s'appuie sur cette période sombre pour bâtir une ambiance noire, lourde dans laquelle le soupçon est partout.



La relation Sonja-Agla est toujours aussi difficile. Agla culpabilise d'aimer une autre femme, son éducation ne l'y a pas préparée. Elle ne sait pas que Sonja passe de la drogue, de même que Sonja ne connaît pas l'ampleur de l'enquête sur sa compagne.



Comme dans le tome 1, Piégée, Lilja Sigurdardottir alterne les chapitres, les narratrices, les histoires et donne une importance capitale aux tourments, questionnements, peurs et angoisses de ses héroïnes. Cela humanise son polar et le rend encore plus passionnant.



Tome 3 bientôt.
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 Piégée

Sonja a trompé son mari et a ainsi perdu la garde de son fils. Sans argent pour se battre, elle est contrainte de s'engager dans le chemin tortueux du trafic de drogue. Devenue passeuse, pressée et menacée par ses commanditaires, elle échafaude un plan pour s'en sortir et éloigner la menace de son fils. Ce roman m'a fait penser au livre de Camilla Lackberg "La cage dorée" dans l'image de la femme méprisée et utilisée par les hommes et qui décide, après la soumission et la peur, de se rebeller. Ce roman est plus soft et manque de peps. Les personnages manquent de profondeur et d'intensité. Le tout manquant de consistance.
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Froid comme l'enfer

Nouvelle reine du polar islandais ai-je lu je ne sais plus où, Lilja Sigurdardottir écrit là un roman policier pas banal, et ce titre sans doute exagéré et galvaudé pourrait néanmoins lui aller fort bien. Trois histoires s'écrivent en parallèle : celle d'Aurora qui recherche sa sœur et trouve une enquête davantage à sa portée, celle de Grimur, voisin d'Isafold, obsédé par ses poils et celle d'Olga, voisine des deux précédents, qui héberge illégalement Omar, un réfugié illégal. Trois histoires dont on se demande comment -et si- elles vont se rejoindre sauf à parler de la proximité géographique. C'est diablement bien fait, puisque jusqu'au bout, je me suis posé la question. Lilja Sigurdardottir sait mener son lecteur par le bout du nez et l'emmène là où elle veut, le perdant dans des intrigues parallèles, dans des fausses pistes et dans une enquête qui n'en est pas vraiment une même si elle existe pourtant. Je ne suis pas clair ? L'autrice l'est davantage que moi, même lorsqu'elle tente et parvient à nous éloigner des principaux suspects.



A base de courts chapitres qui alternent les narrateurs, ce roman est vif, rapide et addictif. Il est difficile de le lâcher une fois débuté. Il est imprévisible, rempli de surprises et captivant. Lilja Sigurdardottir place ses histoires dans le contexte islandais post-crise de 2008, dans lequel des petits malins croient pouvoir s'enrichir de nouveau en magouillant. L'Islande est très présente, géographiquement, certes, mais aussi sociologiquement, par des détails sur la vie des Islandais, sur les us et coutumes. Elle parle aussi des violences conjugales, de la difficulté de certaines femmes à quitter l'homme qu'elles aiment et qui les bat. Tout est bien fait parce que jamais péremptoire, elle évoque, décrit, ne juge pas.



Excellente découverte que ce polar islandais qui me donne très envie de lire les précédents romans de Lilja Sigurdardottir, notamment sa trilogie Reykjavík noir.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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Froid comme l'enfer

C’est d’abord une disparition, celle de la sœur d’Aurora, Ísafold, retournée vivre dans son Islande natale. Aurora et sa sœur sont binationales, ces deux nationalités qu’elles endossent leur viennent de leur mère anglaise et de leur père islandais. C’est un retour en Islande pour Aurora, sûrement pas pour le meilleur, qui a quitté l’île avec sa famille des années auparavant pour vivre à Newcastle : retrouver une sœur avec laquelle elle n’a rien en commun, si ce ne sont leurs origines, mais une sœur qu’elle sait maltraitée par son compagnon islandais. Je vous le disais plus haut, c’est un roman de femmes, écrit par l’une d’elles, de deux sœurs aux antipodes l’une de l’autre, un roman sur la sororité, aussi, ces liens complexes qui les unissent et qui les séparent en même temps. Si c’est une chasse à la sœur disparue qui motive son retour dans ses terres natales, Aurora va s’embringuer dans une autre sorte de chasse, celle au trésor, comme elle l’appelle, à Reykjavík.



Financial investigator, détective privée spécialisée dans le recouvrement de fonds, Aurora n’a rien de ces autres enquêtrices qui nous viennent du nord, encore moins ce prénom plutôt impromptu pour un pays où justement les journées sont presque interminables à partir du mois de juin. Une chasseresse de fraudeurs fiscaux, dont la France regorge aussi à l’instar de nos fiertés nationales que sont Cahuzac, Balkany et cie. Débusquer les criminels en col blanc, c’est son job, et l’Islande qui a connu une énorme crise financière en 2008 n’en est pas en manque. Le côté décalé de cette belle femme, jeune, bien dans sa peau, et dynamique, qui a bien souvent le trésor public pour employeurs et sur la piste des dernières traces d’une sœur maltraitée finit de donner un coup de boost à notre histoire.



C’est aussi une Islande autre que chastement islandaise, un pays, qui est aussi un refuge à ces peuples qui fuient la guerre. À ces exilés qui l’ont quittée, mais qui y sont toujours rattachés d’une manière ou d’une autre. La fille-elfe, la fille-troll, l’auteure n’hésite pas à emprunter au folklore national pour quitter un peu le sol des enjeux purement prosaïques de la finance, de la maltraitance, de l’émigration aussi. J’ai l’impression de redécouvrir l’Islande et ses Islandais, de retoucher du doigt la fine pellicule de leur identité sous les yeux d’Aurora, qui, elle aussi, refait connaissance avec ce pays sous les yeux de l’étrangère qu’elle est devenue. Ce qui me manque dans les derniers romans de Arnaldur Indriðason, que je viens de goûter avec Le mur des silences. Nous avons un léger aperçu de ce pays qui continue de subir les contingences de la débandade financière et bancaire de 2008.



C’est aussi l’histoire, universelle, du renversement des rapports de force, de la sœur cadette qui part protéger l’aînée, plus armée qu’elle physiquement et émotionnellement. De ces belles fortunes qui se débrouillent pour s’affranchir de leur solvabilité derrière des montages dantesques de holding pour offrir un chèque en bois aux impôts. Alors que ces mêmes banques, collaborant avec ces plus fortunés et ces plus roublards, n’oublient pas de tenir les comptes avec une précision d’horloger suisse justement de leurs clients les plus modestes. La crise financière de 2008 a laissé une fracture nette et irréversible en Islande, et imprègne tout le récit de l’auteure. Mais pas seulement. Lilja Sigurðardóttir évoque aussi la vague migratoire de réfugiés syriens qui ont fui leur pays, et dont certains ont trouvé le courage de se tailler une petite place dans le Nord Islandais : l’histoire est amorcée, le poisson est ferré, il nous faudra attendre la suite pour en connaître les grandes lignes, et le dénouement.



Lilja Sigurðardóttir a su redessiner une Islande très moderne atteinte des maux de cette modernité, femme battue, réfugié, trans, fraudeur, marginaux, où l’on ressent une très grande solitude chez tous ses habitants. Elle sait cultiver les mystères de son pays, ou trolls et elfes s’affrontent volontiers dans l’imaginaire collectif, mais aussi une réalité plus pragmatique, ou les escrocs, les hommes violents, les usurpateurs d’identité, les meurtriers ont encore de longs et beaux jours devant eux.












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