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Critiques de Lionel Naccache (24)
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Nous sommes tous des femmes savantes

Ouh que j'ai eu du mal à avancer dans ce livre! Il comporte un certain nombre de défauts qui devraient être rédhibitoires mais... mais la thèse est belle et emporte tout.

L'auteur a eu une intuition sur les liens qui unissent sexe et connaissance, en sortant d'une représentation des « Femmes savantes » de Molière. Certes, nous avons tous, au moins ici sur Babelio, fait des jeux de mots approximatifs sur le plaisir d'être un obsédé textuel ou ricané de l'euphémisme qui consiste à connaître autrui, oui, mais bibliquement.

Sauf que Naccache prend vraiment le sujet à bras le corps et c'est parti mon kiki.

Donc, les femmes savantes ou pas de Molière sont ainsi faites qu'elles professent un amour démesuré pour la culture ou pour les plaisirs du conjugo, mais qu'aucune ne semble s'apercevoir qu'on peut au lit faire aussi bien des ratures que des galipettes et se partager entre une pal et un mâle tout autant déclencheurs de plaisirs.

Naccache y voit une névrose pas piquée des hannetons et dresse une typologie de nos maux psychiques, chacun associé à un personnage de Molière.

Bon, là, évidemment, j'ai commencé à souffrir, à voir toute subtilité mise sous le boisseau et ces êtres quasi de chair et d'os figés dans une pathologie forcément réductrice. Mais bon. Freud a déjà fait le coup avec Oedipe. Poursuivons.

Deuxième bronca. Naccache est un scientifique et a besoin pour penser d'investir des formules à haute valeur de technicité ajoutée : il commence moderato avec FIC, avant de proposer hardiment XYX' et de me perdre définitivement en concluant d'un X1X2X1'.

Le pire étant que la modélisation pourrait s'expliquer assez facilement en français standard. Pour dire l'essentiel, le sexe et la connaissance ont en commun de permettre à chacun d'évoluer: en me laissant pénétrer par le corps ou la pensée d'autrui, j'accepte de connaître une expérience qui me transformera.

Sauf que changer est une épreuve que nous cherchons à éviter en réduisant l'autre à un pur objet de consommation. Je me sers d'autrui pour le mettre au service de mes certitudes ; en refusant de le connaître, je choisis aussi de me méconnaître puisque je n'irai pas explorer toutes mes potentialités. Et notre société accroît cette tendance à la pornographie tant physique que mentale: youporn et Wikipedia même combat, qui nous submergent de contenus pour nous éviter tout approfondissement.

Pas mal, non?

Mais Naccache, sans le savoir, nous rejoue une vieille partition: connaître l'autre, le traiter en égal, nécessiterait de s'intéresser à sa sensibilité. Donc, il veut se mettre à nu devant son lecteur, ce qui signifie qu'il nous parle plusieurs fois de sa femme Karine. (mais, je m'en fous moi, que sa femme s'appelle Karine!) Et il vient chercher son lecteur, refusant de parler du haut d'une chaire dans une posture excluante. Alors il cause d'jeune avec des « Allo, quoi » et des emoticons, genre le prof star du collège.

Au-se-cours.

Moi, je crois avec Proust que l'art peut foudroyer et que l'artiste nous élève, mais qu'on se contre-tape contre Sainte-Beuve que cet artiste soit aussi un homme qui préfère les biscottes au petit déjeuner. Je ne veux pas qu'on « partage » avec moi mais je désire qu'on me fasse confiance. Je suis lectrice ou amoureuse. Je prends de l'autre ce qu'il n'avait pas prévu de me donner -ni moi de prendre, et lui aussi aura plus.

Alors, il y a plein de trucs intéressants dans ce bouquin. Mais par pitié, qu'on ne me les assaisonne pas à grands coups de « il faut sauver le soldat Molière » (Si, si, il a osé ). Parce que là, c'est moi qui me sauve.
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Apologie de la discrétion

Et s’il existait une continuité analogique entre la composition de nos états de conscience, notre impression d’une permanence dans notre identité, notre rapport au monde ? Et si le point commun de ces différentes situations se trouvait dans la tension qui existe entre le clôt et le continu ? Entre le fini et la limite indiscernable ?

Tel est le séduisant postulat de Lionel Naccache dans son Apologie de la discrétion. Partant de la définition mathématique des ensembles, distincts ou continus, il montre le parallèle qui existe entre cette vision des nombres et la manière dont fonctionnent nos états de conscience. Sur le plan mathématique, c’est la différence entre les nombres entiers dont la suite est constituée de nombres hermétiquement distincts les uns des autres (1, 2, 3,… et entre chacun d’entre eux, rien) et les nombres réels qui, dès que l’on s’aventure au-delà de la virgule contiennent un infini de chiffres les séparant du suivant. Et effectivement, sur le plan neurologique, que ce soit sur le plan de la transmission synaptique ou sur celui de notre perception sensorielle du monde, la réalité est la même : nous fonctionnons à partir de micro séquences séparées de vide que notre « cinéma intérieur » se charge de lisser, monter, afin que la perception qui en découle soit celle d’une continuité. Histoire sans doute de ne pas être perpétuellement dans l’état d’un fêtard après une nuit sous les flashs d’un DJ halluciné. Là où nous nous éprouvons continu, nous sommes en réalité constitués de haché autonome, et ce à différents niveaux. La démonstration vaut également pour la conscience que nous avons de notre je : elle est l’actualisation éphémère d’un présent qui oblitère tous les autres « je » passés, pas plus qu’elle ne compte sur tous les « je » du présent à venir (vous suivez ?), choisissant pour un temps parmi tous les possibles que recèle une forme de préconscience laquelle a beaucoup à voir avec l’inconscient au sens psychanalytique du terme.

Jusqu’à ce point de la démonstration, j’ai adhéré sans trop de peine, séduite par ce que j’apprenais et par la forme qu’a pris cet essai. Non content de mêler mathématiques, neurosciences, philosophie et humanité, Lionel Naccache a en effet choisi de nous livrer ses réflexions en reprenant la forme de la démonstration logique telle que la pratique Spinoza dans son Ethique. Cela donne donc une série de propositions dument numérotées complétées de leurs scolies. Une définition et un axiome ainsi que trois exercices viendront compléter l’ensemble. Comme tout cela est mené dans un style un peu foutraque qui inclut quelques dialogues imaginaires et une filiation avec l’esprit autodidacte et sans filtre de Bouvard et Pécuchet de Flaubert, c’est tout à fait réjouissant.

Aussi, quand il s’est agi de montrer ce que les mathématiques euclidiennes avaient de fautif, je me suis accrochée et j’ai été super contente de comprendre, sans toutefois vraiment voir ce que ça aurait à faire avec l’aspect du bouquin qui m’attirait le plus : en quoi cette tension discret / continu donnait une clé pour envisager notre rapport au monde, à l’autre. Mais quand il a été question d’aborder la question du discret et du continu à l’aune de la physique quantique, je me suis dit que j’avais bien le droit de lire en diagonal pour ce que j’en captais…

Et puis, à ce stade de la démonstration, je n’avais toujours pas compris pourquoi j’avais dû me fader tout ça. C’est intéressant, hein, plaisant. On imagine bien Lionel Naccache enfant, de ces gosses que vous ne pouvez pas laisser deux minutes seul dans une salle de classe parce qu’ils vont aller barbouiller de gouache les fenêtres, essayer un solo de batterie sur le tabouret en prenant leurs stylos pour baguettes, nourrir le poisson rouge des épluchures de leur taille crayon, avaler deux pots de pate à modeler, tout cela pour la science, en chantant à tue-tête. Epuisant. De ce passé tumultueux que je lui prête, Lionel Naccache a gardé son côté touche à tout, la décomplexion exemplaire et bon enfant avec laquelle il sort de sa zone d’expertise pour arpenter d’autres territoires.

Le seul problème, c’est que, passé le plaisir de la découverte, du côté ébouriffant d’un raisonnement iconoclaste, il faudrait que celui-ci convainque. Et ça n’a pas été le cas avec moi. Je suis restée bloquée par la scolie de proposition XXXVII « les analogies entre atomistes philosophiques, atomistes physiques et atomismes mentaux sont possibles ». C’est-à-dire : c’est la constance de cette tension entre discrétion et continu, à quelque degrés que l’on se penche, qui permet de déporter leurs caractéristiques d’une discipline à l’autre. C’est parce que la discrétion neurologique se retrouve au niveau mathématique ou quantique qu’il est opérant de la poser au niveau éthique.

Bah non. Ou en tout cas, pas démontré comme ça. A force de sauter partout et d’appliquer à ses raisonnements une forme à la logique ostentatoire et de ne traiter arbitrairement qu'un pan d'une question bien plus complexe et multifactorielle qu'il ne la laisse apparaître, Lionel Naccache m’a fichu la migraine mais n’a pas réussi à noyer le poisson : au prétexte qu’il existe des points communs, une analogie, entre deux sujets, on ne peut transmuter les caractéristiques de l’un à l’autre et, surtout, faire de ces dernières les paramètres essentiels de sa définition. Les fraises sont de formes coniques. Une tornade est de forme conique. En connaissant les fraises, je saurai parler des tornades. Mieux même, c’est mon expertise en fraise qui me donne légitimité à pontifier de manière innovante sur les phénomènes météorologiques. Ah ?!

Je dois la découverte de cette Apologie à Anna qui m’avait recommandé les travaux de Naccache au sujet de l’inconscient. Malgré la déception indéniable que j’ai ressentie en comprenant peu à peu que la démonstration de Lionel Naccache n’allait pas me convaincre dès qu’elle sortirait de la sphère scientifique, j’ai trouvé intéressante cette lecture et je remercie ma Babelamie de me l’avoir conseillée. Elle m’a fait ressentir plus intensément encore la pertinence de concepts philosophiques ou sociologiques pour penser cette question du fini et du continuum. L’assise neurologique ne peut suffire à asseoir le raisonnement mais la tension proposée entre ces deux termes de discrétion et continu est tout à fait stimulante et amènerait bien des développements anthropologiques, philosophiques, psychologiques, sociologiques, voire même littéraires autour des notions d’identité, d’altérité, de taxinomie.

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Parlez-vous cerveau ?

Pour que les sciences du cerveau ne soient plus une langue étrangère pour les non initiés! Le professeur Lionel Naccache, neurologue, chercheur à l'Institut du cerveau et de la moelle épinière relève le défi.

Son livre représente une très belle oeuvre de vulgarisation: le langage est clair et accessible. Nous partons à la découverte de ce que recouvrent tous ces termes un peu barbares: synapses, neurones, axones, glie, neurotransmetteurs, récepteurs membranaires, ganglions de la base, hippocampes, corps calleux, aire de Broca.

Le cerveau est le seul organe relevant de deux spécialités: la neurologie et la psychiatrie. Les maladies du cerveau sont très diverses: schizophrénie, maladie d'Alzheimer, AVC, sclérose en plaques, psychose maniaco-dépressive, maladie de Parkinson, autisme, épilepsie... On estime à 1 personne sur 8 actuellement concernée, en Europe, par ce type de maladies. L'enjeu est donc important, d'autant plus que la science du cerveau est une discipline relativement nouvelle, même si des découvertes comme celle de Paul Broca, du temps de Napoléon, ont été décisives. Les techniques de l'IRM (imagerie par résonance magnétique) datent de 1979 environ, les neurones miroirs ont été découverts en 1980 par l'observation de nos cousins primates., la spécialisation de chacun de nos hémisphères a été mise en évidence par Roger Sperry qui a obtenu le prix Nobel en 1981.

Une science qui bouge beaucoup, qui a des répercussions sur l'éducation (les neurosciences dont on parle tant)..

Le livre est passionnant; on était loin d'imaginer ainsi que les deux hippocampes que possède le cerveau ont une fonction de "palais de la mémoire" et de "GPS cérébral"! cette double fonction ayant été mise en évidence en 2014 seulement!

Le cerveau c'est un domaine complexe et qui représente un continent nouveau à explorer! Ainsi nous apprenons dans ce livre que nous n'avons pas moins de 12 systèmes de mémoire qui reposent sur des réseaux cérébraux différents!

Notre cerveau, comme nous l'apprenons dans ce livre, est une sculpture vivante, et sa structure est affectée pat l'expérience vécue!

Livre excellent, qui nous apprend beaucoup; mon seul regret: qu'il n'y ait pas de schémas pour mieux comprendre les tenants et aboutissants de tous ces organes complexes évoqués..

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Parlez-vous cerveau ?

Très belle découverte ! Ouvrage bien expliqué et fourni en détails intéressants.



Alors mon problème à moi, c'est que j'ai parfois (souvent ?) du mal à conceptualiser l'abstrait, surtout quand il s'agit de notions scientifiques. Je m'intéresse énormément aux découvertes scientifiques sur le corps humain, je trouve que c'est un sujet passionnant. Les magazines telles que Science et Vie ou Sciences et Avenir vulgarisent ces sujets pour mieux les faire comprendre aux profanes comme moi. Mais j'avoue devoir relire certaines phrases 3 ou 4 fois pour les comprendre :-)

Eh bien ici, l'auteur qui est neurologue fait le pari de nous faire comprendre le langage du cerveau ; pour cela, il ne vulgarise pas, il utilise des exemples concrets, et avec moi ça a très bien fonctionné ! Il a écrit son livre en compagnie de son épouse, qui n'est pas du domaine, et qui pouvait ainsi l'éclairer sur le degré d'accessibilité de ce qu'il expliquait. Les chapitres sont courts, les termes sont bien expliqués, mentalement schématisés par des illustrations qui nous sont familières, et le tout est teinté d'humour. Que demander de plus ? Allez un exemple, je vais prendre celui des cellules gliales, ces "ménagères du cerveau" : "Les cellules gliales assurent l'oxygénation et l'alimentation des neurones, elles éliminent leurs déchets, elles les couvent pour qu'ils ne prennent pas froid et enveloppent avec douceur leurs axones (la longue queue des neurones) de couvertures isolantes, afin qu'ils puissent communiquer entre eux avec une prodigieuse vitesse et une précision d'horloger suisse". Rassurez-vous, le terme "neurone" est expliqué au chapitre précédent. Bref, j'ai vraiment pris plaisir à lire et à en apprendre davantage sur ma boîte crânienne.

Quelques images du cerveau illustré auraient été un plus.



En tout cas, sur le fond, un organe si complexe ne peut laisser insensible en matière d'émerveillement et donne matière à réfléchir quant à son origine : hasard ou conception ?
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De quoi prenons-nous conscience ?



Le contenu de ce livre est la transcription d'une conférence donnée par l'auteur lors d'un cycle de conférences universitaires dans une chaire "Modélisation des imaginaires".



Le sens de "prendre conscience", ici, est la construction d'une interprétation que vous donnez à ce qui est perçu perçu par vos sens. Par exemple, vous ouvrez les yeux et vous voyez un image : vous constatez qu'il s'agit de l'image d'une personne, puis un visage et vous associez cet visage à celui de votre femme. Et, donc, vous avez votre femme devant vous.



Ceci est tellement automatique chez nous qu'on ne voit pas ce qui peut justifier des études. Et bien, ce n'est pas le cas. Il s'agit d'un problème encore ouvert mais il y a déjà des découvertes. Il y a, en fait, une séquence de cinq opérations exécutées par notre cerveau pour ce faire, dont deux inconscientes et trois conscientes.



Juste quelques mots. Certaines personnes sont atteintes du syndrome psychiatrique de Capgras. Ces personnes sont capables, par exemple, d'identifier le visage de leurs épouses mais pensent qu'il s'agit d'une sosie. Alors, la question est de savoir à quel étape arrive la bifurcation de l'identification de la personne. Des outils pour séparer la partie consciente de celle inconsciente ? Une solution parmi d'autres est la pose d'électrodes dans la paume de la main mesurant la transpiration.



Une des causes de ce syndrome est une mauvaise communication entre des zones différentes du cerveau. Par exemple, chez des individus où le cerveau droit est séparé du cerveau gauche.



Parmi les idées intéressantes... ce texte soulève l'idée que l'on peut avoir de "l'inconscient" selon Freud et celle des neurosciences. On fait appel aux modes de raisonnement rapide et lent (Système 1 / Système 2) tel que découvert par Kahneman.



Un point qu'il traite juste dans une phrase : que deviennent tous ces raisonnements dans notre mémoire ?



Un petit livre très court - une conférence qui condense ses travaux de recherche - qui donne envie de savoir plus.
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L'Homme réseau-nable



C'est ma première lecture de Lionel Naccache - neurologue et professeur de médecine à Pitié-Salpêtrière. C'est une agréable surprise puisqu'il est quelqu'un qui aime sortir des sentiers battus (out of the box thinking). Au moins c'est ce que je constate de ce livre et de ses autres dont j'ai pu jeter un coup d'oeil sur les sujets.



Il s'agit d'une tentative d'extrapolation, par analogie, d'un contexte de son domaine (neurologie) à un contexte dans une société. Du coup, pour ce faire, il touche à la sociologie, à la psychologie et un peu de philosophie des sciences aussi.



Quelles conclusions pourrait-on tirer d'une analogie entre le cerveau, constitué par un réseau de neurones qui communiquent entre eux, et une société, constituée d'un réseau d'individus pouvant aussi communiquer entre eux ? Deux situations sont proposées pour le cerveau : son fonctionnement dans un état normal et celui lors d'une crise d'épilepsie.



L'idée est très intéressante et je simplifie au maximum, juste pour la comprendre.



Le cerveau est constitué d'un grand nombre de neurones, plusieurs milliards, distribués dans des zones. Chaque zone a des fonctions spécifiques. Lors d'un fonctionnement normal, les neurones communiquent entre eux, selon les besoins spécifiques de chacun. Chaque neurone peut être connecté à des dizaines de milliers d'autres neurones. Il décide de son état, actif ou repos, selon les informations qu'il reçoit des autres neurones. Donc, dans ce mode de fonctionnement, seules les informations utiles et nécessaires circulent dans le cerveau. Cela se répercute dans l'état et le comportement de l'individu. La dite "architecture" du réseau de neurones du cerveau - nombre et connexions - définit chaque individu.



L'homologue est la société, avec des individus qui communiquent entre eux. La répercussion des comportements individuels défini l'état de la société. Quelques conflits éclatent par-ci par-là, qui sont résolus par une et une communication entre les individus.



Lors d'une crise d'épilepsie, il y a une saturation de communication entre les neurones avec des contenus homogènes entre plusieurs, ou même toutes, les régions du cerveau. Ceci impacte l'état de l'individu et dont la conséquence la plus grave est la perte de conscience.



Au niveau de la société, l'équivalent serait une communication désordonnée, déclenchée par, par exemple, une diffusion massive des fausses informations (fake news) ou des manipulateurs. On a vu ça dans l'Allemagne Nazie mais on voit ça aussi maintenant dans d'autres situations.



Finalement, L'auteur compare cette situation à celle décrite dans le livre Psychologie des Foules de Gustave Le Bon. Je le sentait venir, et ça a fini par se faire. Dans une telle situation, la conscience, ou intelligence, collective se trouve appauvrie, de la même façon que la perte de conscience dans une crise d’épilepsie.



Alors, la question finale est : est-ce qu'on peut transposer les soins et les médicaments utilisés pour soigner la épilepsie aux crises homologues de la société.



Pour compléter, il y a la question : est-ce qu'une manifestation épileptique au niveau de la société pouvait être traité de la même façon que dans une crise épileptique chez un individu ? La réponse est non. Dans les deux cas, il vaut mieux agir vite pour diminuer le risque de séquelles. Par contre, dans le cas d'une crise épileptique les traitements consistent, dans les cas les plus simples, appliquer une médication qui aura pour effet de mettre au repos l'ensemble des neurones. Dans le cas d'une société, cela constituerait une atteinte à la liberté de chacun.



Voila les grandes lignes (vraiment grandes lignes) !



Un raisonnement par analogie peut toujours avoir ses limites et l'auteur en est conscient. Il les vérifie tout au long de l'ouvrage et à la fin il réfléchi sur les enseignements que l'on peut tirer de tout ça.



L'originalité de la réflexion fait que ce livre est très intéressant. L'auteur part de son domaine professionnel, les neurosciences, et se balade dans d'autres domaines : sociologie, psychologie et même un peu de philosophie des sciences.



Un livre qui se lit facilement et que je recommande vivement.



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Parlez-vous cerveau ?

Très bon ouvrage de vulgarisation. J'ai apprécié les touches d'humour et la clarté des explications. Les analogies sont bien choisies, et le cerveau est fascinant: ses capacités sont incroyables, c'est une merveille de la nature. Bravo à tous ces chercheurs qui sont des pionniers et des aventuriers et qui endossent en plus le costume d'enseignants pour le grand public.
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Le chant du signe

C’est avec une grande curiosité que j’ai engagé la lecture de cet ouvrage, souhaitant mieux comprendre les méandres de nos mécanismes de pensées. La recherche et les thématiques d’ergonomie cognitive étant des problématiques qui m’intéressent beaucoup, je ne pouvais qu’être attirée par ce titre proposé lors de la masse critique de janvier 2017.

Le chant du signe est un essai d’environ 170 pages, dont l’auteur est médecin et chercheur. Ce qui est souvent assez rédhibitoire avec les écrits de chercheurs, c’est la facilité avec laquelle ils complexifient leur discours, faculté que j’interprète (avec sans doute une bonne dose de mauvaise foi) comme relevant d’une certaine paresse pour rendre leur propos compréhensible du commun des mortels.

Cela n’est pas le cas ici: le propos est clair, le sujet accrocheur. Il m’a néanmoins été nécessaire de rechercher la signification de certains concepts pour bien appréhender le texte.

J’ai beaucoup apprécié la démarche proposée ; à savoir s’appuyer sur une expérience somme toute très personnelle, mais universelle, pour construire une démonstration étayée.

En milieu d’ouvrage, une question s’est imposée ; quel est l’objectif du livre ? Me divertir? M’informer sur certains mécanismes de fonctionnement du cerveau ? M'éclairer sur les avancées de la science ? Un peu de tout ça certes. Mais surtout il m’invite à engager mes propres réflexions, à traquer mes constructions mentales à l’aide de mes erreurs d’interprétations. Et m’aider ainsi à une prise de recul salutaire... je vous laisse et m’en vais de ce pas guetter mes accidents de collision avec les signes symboliques.
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Le cinéma intérieur

Fascinant essai de Lionel Naccache que j'ai découvert à l'occasion d'une émission de radio (la conversation scientifique de Etienne Klein je crois).

Comment s'impriment les images dans notre cerveau ? Un peu à l'image d'une pellicule de films en 24 images par seconde. Sauf que des chercheurs ont calculé que pour le cerveau humain c'était plutôt autour de 13 images par secondes. Et le reste, le vide entre chaque image est comblé par la machinerie intérieure qui restitue un film fluide laissant parfois des bugs apparaitre comme dans le film Matrix. Un des plus bel exemple pour se rendre compte de ce phénomène est d'observer la roue d'une diligence vu dans un western qui semble tourner à l'envers mais qui en fait tourne dans le bon sens, c'est notre esprit, comblant les vides entre les images, qui fonctionne ici à l'envers (ou ça marche aussi avec des hélices d'avion).

Il parait que certaines personnes souffrent d'un défaut de cette machine intérieure et perçoivent le monde image par image. Un monde peuplé d'images figées. Saccadées. On parle d'akinétopsie et c'est une souffrance qui à elle toute seule pourrait faire l'objet d'un magnifique roman.

Une lecture hautement recommandable.

Février 2021

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Parlez-vous cerveau ?

Ce livre ,composé de cours chapitres traitant chacun d'un domaine précis (synapse, hippocampe,corps calleux, plasticité cérébrale, dissonance cognitive....) , nous entraîne, dans le monde fascinant du fonctionnement cérébral qui , par la magie des auteurs , nous devient tout à fait accessible.



Ayant suivi l'été dernier, quasi quotidiennement ,les chroniques radiophoniques évoquant les mêmes thèmes , j'ai trouvé la version écrite encore plus claire, plus facile à suivre, plus fluide (possibilités de retour en arrière lorsque cela ne me paraissait pas clair en première lecture ,sans doute )

Les pointes d'humour et autres comparaisons plus ou moins surprenantes , distillées par les auteurs rajoutent au plaisir de cette lecture.

Qu'il est agréable de se sentir un peu moins ignorant en quittant un ouvrage!







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Le chant du signe

Bon, il faut bien commencer, je viens de me faire taper sur les doigts. Bien que j'aie terminé le livre il y a presque deux semaines et que j'aie tenté trois fois au moins d'en faire la critique, j'en suis toujours au même point. Un manque total d'inspiration.



Rien à voir avec le livre en lui-même pourtant. Je l'ai lu, je l'ai plutôt apprécié même si certaines notions me sont assez étrangères. Mais c'est toujours la même chose avec ce qui traite en partie de psychologie, comme la fois où j'ai lu en entier le mémoire d'un ami pour en corriger la version anglaise, ma tête de con bornée comme un cochon se pose la question tout au long de la lecture : à quoi bon savoir ça ? Quelle utilité ? Dans quel but ? C'est en ce sens que ça me dépasse complètement.



Parce qu'en lui-même, le livre est très bien écrit, tout à fait accessible aux néophytes. Il prend des exemples très concrets, qui font écho à nos expériences propres. C'est assez drôle puisque le choix de ce livre fut en fait un accident d'interprétation. Je ne lis guère les résumés quand je choisis mes livres, et je me suis ici attachée aux signes dans le sens des signes que l'on traduit comme signes du destin. J'en avais probablement besoin à ce moment-là et je n'ai pas lâché l'idée jusqu'à ce que j'ouvre le livre et y découvre un essai scientifique.



Mais pas de lézard, j'ai malgré tout beaucoup apprécié cette lecture, qui mine de rien nous en apprend beaucoup sur nous-mêmes. Très intéressant, et pas si inutile...
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Le cinéma intérieur

Certes intéressant, plutôt facile à lire, et croisant intelligemment références cinématographiques, philosophiques et biologiques, ce livre m'a cependant un peu laissé sur ma faim dans la mesure où il se concentre surtout sur les aspects "sensoriels" et que le sujet du "scénario" (dont l'auteur affirme l'importance en disant "sans un scénario de génie, aucun film ne pourra se métamorphoser en chef-d'oeuvre") n'est en fait pas du tout traité.



Le sujet des "allers-retours entre interprétations conscientes et interprétations inconscientes" n'est évoqué que via une intéressante référence à Nancy Huston (cf. citations), qu'on aurait aimé voir développée et approfondie par d'autres analyses de ce type.



Ce livre me semble donc davantage destiné à approfondir des connaissances sur les aspects sensoriels des neuro-sciences mais il explore trop peu les aspects "cognitifs" qu'on aurait pu lier au cinéma : conscience, mémoire.



Bref, il me semble que "LE" livre qui relierait neuro-sciences et cinéma de manière panoramique, à la façon d'un Antonio Damasio ou d'un Berthoz par exemple, reste encore à écrire.





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Parlez-vous cerveau ?

Cet ouvrage nous définit avec des chapitres simples et courts l'ensemble des mots que l'on rencontre quand on parle du cerveau.

Ce livre est accessible au plus grand nombre et se pare d'une légèreté pour nous faire comprendre tous les rudiments de notre cerveau en dépoussiérant les idées reçues et en nous faisant pratiquer quelques petits jeux.
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Le nouvel inconscient

L’histoire a retenu le nom de Sigmund Freud comme le découvreur de l’inconscient ; que reste-t-il de cette découverte au temps des neurosciences triomphantes ? Ces dernières peuvent-elles mettre en évidence l’existence d’un inconscient ? Et au cas où la neurologie mettraient en évidence l’existence d’un inconscient, celui-ci est-il comparable à l’inconscient tel de Freud l’a découvert ? Telles sont les questions à laquelle tente de répondre cet essai de Lionel Naccache neurologue à l’hôpital La Pitié-Salpêtrière et chercheur en neurosciences.





Le grand mérite de la démarche de Lionel Naccache est d’apporter des éléments substantiels à un débat qui est en train de prendre la forme caricaturale d’une querelle de chapelles qui opposerait des psychanalystes « charlatans » à des psychiatres « stipendiés par l’industrie pharmaceutique ». Il existe des psychanalystes qui ne méprisent pas les neurosciences comme il existe des neurologues qui considèrent la psychanalyse avec respect. Lionel Naccache est de ceux-là. Il est un lecteur attentif de Freud. Dans cet essai, il rend un hommage au médecin viennois qui avait délaissé la recherche neurologique pour inventer la psychanalyse une thérapie fondée sur la parole en mettant de côté, sans jamais les rejeter, de toutes approches somatiques de la vie mentale.



C’est que Freud au début de sa carrière de médecin s’intéressait de très près à la biologie du système nerveux. Mais il a abandonné ce terrain de recherche sous l’influence des nouvelles théories de l’hypnose. C’est en s’intéressant aux travaux sur l’hystérie de Joseph Brauer à Vienne et de Charcot à Paris que Freud en est venu à conceptualiser l’inconscient pour inventer sa psychothérapie analytique. Celle-ci est fondée sur la parole du patient et sur l’interprétation de signes (actes manqués ou rêves) venu de cet inconscient. C’est ce dernier concept que Lionel Naccache examine à la lumière de la neurologie d’aujourd’hui.



Lorsqu’il veut mettre en évidence l’existence d’un inconscient neurologique, l’auteur ne part pas de zéro. Depuis longtemps, on a observé des phénomènes relevant de l’inconscient. Le premier d’entre ces phénomènes est le très banal réflexe rotulien que chacun d’entre nous rencontré sous le coup de marteau du docteur. Mais la neurologie en connait bien d’autres qui furent découvertes à l’examen de patients victimes de certaines lésions cérébrales. Ainsi il existe un forme de cécité appelée cécité corticale (en anglais, blindsight, la vision aveugle). Ces malades, dont les yeux et les nerfs optiques sont pourtant fonctionnels, sont incapables de voir un objet lorsque celui-ci se trouve dans une certaine partie de leur champ de vision. Une certaine zone de leur cerveau, lorsqu’elle est lésée les rend incapable de voir ce qui se trouve dans cette partie de leur champ visuel. Or il existe un autre canal qui ne passe pas par le nerf optique qui transporte des informations visuelles dans une autre partie du cerveau (l’amygdale) sur la zone occultée. Des expériences menées avec ces patients montrent que les informations issues de ce second canal sont bien intégrées par le cerveau. Le fait extraordinaire est que ces informations échappent à la conscience du patient. Seul un dispositif expérimental permet de mettre en évidence cette information inconsciente du cerveau. Il n’y a pas la place ici pour rendre compte de ces expériences qui prouvent l’existence d’objets inconscients dans le psychisme : c’est une tâche difficile que Lionel Naccache mène à bien dans ce livre avec un sens de la complexité qui n’enlève rien au caractère spectaculaire des faits qu’il nous dévoile.



Après avoir caractérisé ces phénomènes neurologiques qui sont révélateurs de processus inconscients dans le cerveau, Lionel Naccache en s’appuyant sur les textes de Freud nous fait un exposé des principales caractéristiques du concept d’inconscient dans la théorie psychanalytique. Enfin il compare, point par point, ces deux concepts d’inconscient ; celui de la neurologie et celui de Freud.



Certains traits bien connus de l’inconscient freudien ne résistent pas à la comparaison. Ainsi la possibilité d’existence de souvenirs inconscients remontant à l’enfance est balayée : des contenus psychiques inconscients existent mais ils ne restent pas en mémoire. L’idée de refoulement inconscient aussi est réfutée par la neurologie ; ce livre montre clairement qu’un acte de censure telle que le refoulement ne peut être que conscient et non inconscient comme le voulait Freud dans le dernier modèle de sa théorie.



Au vu de ces résultats, Lionel Naccache se défend d’écrire à charge contre la psychanalyse. Dans la dernière partie de cet essai, il entend distinguer entre une théorie qu’il estime fausse et une pratique psychanalytique dont il entend montrer des effets positifs. Tel Christophe Colomb qui crut arriver aux indes, Freud avait cru découvrir l’inconscient alors qu’il avait en fait découvert une autre approche de l’étude de la vie consciente. Pour Lionel Naccache, Freud était un observateur hors-pair de vie psychique de ses patients. Il rend hommage au médecin viennois de n’avoir pu se satisfaire d’une approche strictement biologisante du psychisme que la biologie et la technologie de son temps n’était pas prête à étudier avec la finesse qu’autorise les outils du XXIè siècle (IRM, tomographie à émission de positrons etc.). Bien qu’athée et fort éloigné des pensées dualistes ou des théories de l’âme indépendante du corps, Freud ne pouvait se résoudre à réduire l’esprit à un tas de neurones. Comme médecin cette approche ne lui permettait pas de soigner. En inventant une nouvelle manière d’écouter ses patients, en attachant de l’importance à leur parole, Freud fut conduit à imaginer une partie de l’esprit où la conscience n’avait pas court. Il nomma inconscient cette entité théorique mais commis l’erreur de lui donner des attributs qui appartiennent à la vie consciente. Le tort de Freud est d’avoir conceptualisé un inconscient anthropomorphe alors que l’observation scientifique ne met en évidence que différentes formes d’inconscient qui n’ont pas de mémoire à long terme et qui sont incapables de « refouler » des pensées anxiogènes.



Mais alors, si elle soigne, comment la psychanalyse soigne-t-elle puisque la théorie est fausse ? Dans un chapitre dont le titre a comme une petite résonance proustienne « La conscience retrouvée » Lionel Naccache développe avec des arguments neurologiques une vision de l’espèce humaine en laquelle Nancy Huston reconnaîtra « L’espèce fabulatrice ». Ici l’essayiste nous entraîne sur un terrain philosophique déjà bien balisé par des philosophes tels que Paul Ricœur par exemple. L’esprit humain est une sorte de machine à interpréter le réel. Nos productions langagières, aussi bien les œuvres de fictions que les paroles d’un patient sur un divan sont des fictions, c’est-à-dire, des sortes de théories qui mettent en mots un réel qui, à la fois nous dépasse et qui à la fois constitue notre seul cadre existentiel. Les fictions des grands artistes ne nous impressionnent que par une audace dont nous nous pressentons incapables. Pour autant nous n’en avons pas moins recourt aux mêmes outils fictionnels dans notre vie quotidienne. Dans un tel contexte théorique, l’art du psychanalyste ne consiste pas à décoder dans la parole les symptômes d’une vie inconsciente pour, en les rendant conscients, en supprimer les effets pathogènes. Il consiste, au contraire à guider le patient dans sa vie consciente pour l’amener à la reformuler dans un nouveau récit. Concluons en citant les dernières phrases de cet essai : « La psychanalyse freudienne me semble véhiculer cet art de composer notre existence sous la forme de ce roman sans cesse révisé que nous n’achevons jamais d’écrire. Freud avait-il fini par réaliser lui-même le niveau de réalité – psychique et non objectif – ce qu’il venait de mettre au jour ? J’ai exposé certains indices, notamment dans l’évolution de son rapport aux neurosciences, qui me laissent penser qu’il avait l’intuition de la signification véritable de sa découverte, mais ceci est ma croyance, c’est-à-dire une fiction consciente que je ne vous demande pas de prendre pour ce qu’elle n’est pas » !
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Nous sommes tous des femmes savantes

Molière a fait rire bien des générations avec ses femmes savantes. Mais derrière la comédie, n’est-ce pas une tragédie qui se joue, affectant les hommes aussi bien que les femmes ? C’est la thèse de ce livre qui révèle l’étendue d’une névrose pétrie de connaissance et de sexualité, deux dimensions centrales de notre existence, plus proches l’une de l’autre que ce que l’on pourrait penser.



C’est en assistant à une représentation des Femmes savantes que Lionel Naccache, neurologue et chercheur en neurosciences, a eu le déclic. Au-delà de la satire sociale, il a vu se dérouler sous ses yeux la tragédie de dix personnages incapables de trouver un équilibre harmonieux entre sexualité et connaissance, les deux pôles qui régissent leur petit univers et résument leurs aspirations. Et de fil en aiguille, sa réflexion l’a conduit à appliquer sa grille d’analyse à notre monde moderne où l’accès à la connaissance et à la sexualité se sont banalisés : liberté sexuelle et accès illimité à l’information. Liberté dont les salons des XVIIe et XVIIIe siècles ont justement été les pépinières.



Sexualité et connaissance, une parenté cachée

Le rapprochement entre sexualité et connaissance peut paraître saugrenu, mais, comme le rappelle l’auteur, ne dit-on pas dans la Bible d’un homme et d’une femme qu’ils se connurent pour signifier qu’ils eurent une relation sexuelle ? Et en remontant plus loin, le récit biblique de la chute met en scène le rapport tragique d’un homme et d’une femme à la connaissance et à la sexualité. Pour l’auteur, le point commun entre sexualité et connaissance est la pénétration. Pénétration sexuelle d’un côté et pénétration de l’information dans notre intimité mentale de l’autre.

Pénétrés par une information sensible, nous pouvons en être métamorphosés ! Mais la transformation sera plus ou moins grande selon que nous nous ouvrirons à l’altérité ou que nous nous caparaçonnerons dans notre identité ou nos certitudes. « Connaître et aimer exigent de savoir et surtout d’oser se mettre à nu, d’oser tomber la garde de notre carapace subjective. » Le drame moderne est de confondre commerce des corps et sexualité, information et connaissance, de multiplier les pénétrations sans se laisser féconder, d’exclure notre Je du jeu. Ce qu’Annick de Souzenelle affirmait déjà dans La Parole au cœur du corps : « La connaissance véritable est celle qui nait de nos transformations intérieures, et non celle dont on se saisit de l’extérieur. La connaissance véritable implique totalement le connaissant : en un mot elle est amour. »



Se laisser pénétrer, transformer

C’est un livre d’exploration qui se lit avec délectation. Nous croyions connaître les territoires explorés mais nous les découvrons avec un regard neuf. La pièce de Molière d’abord, transfigurée par une analyse « pénétrante ». Puis le monde d’aujourd’hui, aboutissement de plus de trois siècles d’émancipation, mais craquant de toutes parts. L’auteur nous ouvre les yeux et nous invite à nous laisser transformer sans peur de la nouveauté et à réintroduire la subjectivité dans nos vies trop superficielles. (...)
Lien : https://www.ouvertures.net/s..
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Parlez-vous cerveau ?

Et si on allait à l'essentiel ! Comprendre comment fonctionne ces 1500 grammes de matière et ces 85 milliards de neurones.



Le cerveau :

Celui qui dirige, perçoit, codifie, interprète, donne du sens.

Celui qui va déclencher les guerres si on le menace, mais peut faire la paix si nécessaire.

Celui qui va barbouiller notre vie avec une palette infinie d'émotions.

Celui qui peut devenir fou.

Celui qui m'autorise à écrire ces lignes.



L'auteur s'est fixé comme objectif de décrypter dans un langage simple, la complexité de la machine, au vu des connaissances actuelles. Pari réussi.

On y apprend entre autres choses que le postulat selon lequel nous n'utiliserions que dix pour cent de nos capacités cérébrales est un mythe, nous utilisons en fait 100%.

Je ne résiste pas à citer l'auteur sur ce sujet ….



« ...Au risque d'être triste Sire, je préfère être franc avec vous ; à chaque instant nous utilisons déjà 100% de notre cerveau ! voilà c'est dit !

Avant d'entrer dans le vif du sujet sachez que déboulonner ce mythe m'est pénible. D'ailleurs, en y travaillant, deux associations libres se sont imposées à moi. Tout d'abord, un souvenir : je suis en moyenne section de maternelle. Je viens de dire à mes petits camarades que le père noël n'existait pas et je suis en train de courir dans un couloir, poursuivi par une meute aussi agressive que désespérée.

Ma seconde association libre est une idée saugrenue : je m'imagine être un descendant de Charles-Henri Sanson qui officia sous Louis XVI, et le décapita ! ..... » fin de citation.



Pas de panique ! j'en entends déjà qui disent « Alors on va rester toujours aussi nuls, si on utilise déjà toutes nos capacités intellectuelles, NO FUTUR »

Lisez ce livre et vous comprendrez ce qu'est la Plasticité Cérébrale...



Comme son prédécesseur ,Henri LABORIT neurobiologiste également, dans son essai « La Colombe Assassinée » (livre fondateur me concernant), Lionnel NACCACHE nous amène à se poser les vraies questions ou tout du moins à prendre le problème à l'endroit.



Ces essais qui décryptent notre fonctionnement neurobiologique et l'interaction avec nos congénères en établissant un cadre scientifique, nous permettrons peut-être un jour d'éviter nos errements dans des conjectures hasardeuses, comme les croyances par exemple.







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Parlez-vous cerveau ?

Un livre très instructif (et accessible) sur le cerveau, son fonctionnement, et les connaissances que nous en avons actuellement. En effet, le cerveau est un mystère qui est loin d'être entièrement élucidé, mais c'est en ça que c'est passionnant.



Il est constitué de plusieurs parties, dans lesquelles nous découvrons de courts chapitres. L'auteur aborde tout d'abord le fonctionnement physique du cerveau, en attribuant un chapitre à chaque protagoniste (neurotransmetteurs, neurones, hippocampe...).

Ensuite, sont explicitées des notions plus ou moins connues, qui nous sont parfois abstraites : la dissonance cognitive, la plasticité cérébrale, la conscience de soi, les neurones miroirs...

Chaque chapitre comporte une explication très claire des mécanismes mis en jeu, des repères historiques, et des notes d'humour qui rendent la lecture encore plus appréciable.
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Le cinéma intérieur

La conscience, voilà un sujet qui m’intéresse, aussi j’ai commandé le livre de Monsieur Naccache, neurologue et spécialiste des neurosciences cognitives. Le sous titre était « projection privée au cœur de la conscience ». Je pensais en apprendre beaucoup sur ce que l’on appelle la conscience ou l’esprit. J’ai bien appris un certain de choses sur l’œil, la vision et sur la transformation des informations envoyées par le nerf optique vers le cerveau. Seul le traitement des informations visuelles est abordé, à peine une phrase sur celle issues du toucher pour les aveugles. Je reste donc entièrement sur ma faim, j’aurais aimé avoir des précisions sur ce qu’est réellement la conscience, sur son fonctionnement et son rôle qui ne se limite pas à transformer les informations venues du monde extérieur à travers notre vision et des images qu’elle retravaille ou parfois invente comme dans les rêves ou les souvenirs. J’avais lu à plusieurs reprises des questionnements de physiciens et astrophysiciens sur cette notion de conscience qui semblent penser qu’elle ne saurait être une émanation de notre cerveau, mais quelque chose d’indéfinissable à ce jour, dans l’état actuel des recherches. Monsieur Naccache ne fait dans ce livre que s’intéresser au processus de traduction de la vision et je reste vraiment frustré par rapport à mon attente.

De plus l’écriture est relativement indigeste, je dirais que l’auteur n’a pas une plume permettant la vulgarisation des connaissances sur son sujet. Pour se rendre plus attractif, il a recours à des clins d’œil humoristiques sans grand intérêt. Enfin, tout ce qui est avancé est basé sur des expériences dont il nous donne le détail ou des témoignages de patients, mais tout ceci ne constitue pas une démonstration que les choses se passent comme il l’a écrit. Alors tant que nous ne connaîtrons pas mieux le fonctionnement du cerveau et de la conscience, rien ne pourra être affirmé et tout le reste demeurera hypothèses et littérature.

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Parlez-vous cerveau ?

Une lecture facile et des explications didactiques pour nous apprendre à 'parler cerveau', c'est-à-dire pour mieux connaître les différentes parties de notre cervelle mais aussi ses différentes et complexes fonctionnalités. Comment voyons nous, parlons nous (plusieurs langues), anticipons nous, avons mal ou apprenons par effet miroir, tout ça d'un point de vue cérébral. Facile donc et didactique, mais parfois peut être un peu trop: un peu plus d'explications n'aurait pas fait de mal à nos neurones qui auraient été largement capables de s'adapter (vive la plasticité cérébrale).
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Nous sommes tous des femmes savantes

Ce livre s'emploie à démontrer l'analogie entre connaissance et sexualité en prenant comme matériaux l'étude des personnages des femmes savantes pour ensuite aboutir à la théorisation d'une nouvelle névrose "le complexe des Femmes savantes".

L'objectif est de mettre fin justement au dualisme corps et esprit, source de tant de malentendu et de névrose. Une oeuvre réjouissante. La chair n'est pas si triste ...
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