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Critiques de Lola Lafon (1371)
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Mercy, Mary, Patty

Voilà typiquement le genre de lecture qui me laisse perplexe : au départ, un livre qui a tout pour plaire (bonne idée de base sur un fait réel, qualités littéraires de l'auteur indéniables), et puis au final, à la lecture, je me dis "pourquoi" ?

Pourquoi ce choix du "vous" permanent ? Pourquoi ce personnage totalement bizarre et creux de la prof Neneva ? Pourquoi ramener l'histoire subitement à une narratrice sortie d'on ne sait où ? Pourquoi ne pas avoir poussé davantage ce portrait de femme ambigu, quitte à tomber dans la fiction autant le faire carrément !

Là, on est dans une pseudo-enquête menée par une pseudo-prof avec une pseudo-assistante devenue 20 ans plus tard égérie de la narratrice qui repart sur les traces de Patty Hearst, mais en fait plutôt sur les traces de cette prof... J'ai été frustrée de tant de complications, tant au niveau de l'histoire que du style (des envolées lyriques hors de propos), alors que le sujet était intéressant (comment savoir lorsqu'une personne est enlevée, dans quelle mesure elle "pactise" avec ses ravisseurs de son plein gré ou non). D'ailleurs cette lecture tombait à pic suite à la diffusion lundi des premiers épisodes de "Thirteen", qui traite un peu du même sujet (le côté politique et contestataire en moins).

Bref, déçue voire agacée par cette lecture...
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Quand tu écouteras cette chanson

Anne Franck. Presque une marque déposée. Vous voilà plongé(e) dans un manque, une injustice criante.

L'auteure s'évertue à nous désapprendre le sentiment désincarné que nous évoque cette histoire. Accrochez-vous : ses petits chapitres sont plus déstabilisants qu'ils n'y paraissent.

Ou alors faites comme moi, lâchez prise. Avancez à petit pas en laissant l'Histoire entrer dans votre quotidien.

J'ai d'abord trouvé ce livre sacrément éparpillé, si ce n'est l'objectif : parvenir à la chambre d'Anne au profit d'une nuit passée dans le musée qui lui est dédiée. Mais des éléments vous viendront de tous les continents et de la propre histoire de l'auteure... qui se fait passeuse d'âmes. Anne Franck devient une histoire vécue de l'intérieur.
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Quand tu écouteras cette chanson

Un essai sobre et émouvant : c’est ce qui reste de la nuit passée dans le Musée d’Amsterdam pour toujours associé à A.Frank ; Ce nom est universellement connu, chacun sait que le pauvre enfermement de sa famille au nombre de 8 dans un e surface exigue a duré 25 mois.

Dans le silence le plus absolu, leur présence étant connue de quelques personnes seulement.

Le journal de la jeune fille se voulait être une oeuvre à part entière et a d’ailleurs été remaniè par son père, dernier survivant.

L.Lafon pour des raisons personnelles et familiales a voulu s’imprégner de cette vie de recluse , mais n’a su accéder à la chambre d’Anne tant les fantômes étaient présents ; ceux de cette famille, mais aussi de la sienne, persécutée de la même façon.

Ce texte est empreint de tristesse, de fragilité, de douleur qui ne s’éteindra jamais.

Un beau livre sur l’Absence.
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Chavirer

Ce roman m'est tombé dans les mains :chance.Cette lecture n'était pas prévue.

C'est l'histoire grise d'une femme dont l'innocence a été bafouée. Il est vrai qu'à 12-13 ans et que vous apprenez à danser , seul le merveilleux peut vous arriver, et lorsque c'est une femme qui en plus de promesses vous apprend le petit "plus" de ce qu'est le beau et les manières qui ne sont pas de mise à la maison, pourquoi refuser?

Quand un cap étrange est franchi, la gêne s'installe mais l'envie des copines de vous ressembler peut vous pousser à les amener vers les mêmes démons.

En fait l'histoire est bien plus complexe, et les souvenirs affluent chez l'ex danseuse devenue adulte, et comme ces souvenirs ne reviennent pas de façon linéaire, il en résulte dans le roman comme un trouble, un bouleversement qui sont les synonymes du titre"Chavirer".

C'est un livre qui traite du remords, du regret, de la tristesse d'avoir senti passer le "mal" si jeune et surtout d'avoir entraîné d'autres filles à sa suite.

Evidemment, c'est une histoire dans l'air du temps, mais traitée sans pathos et surtout avec une belle maîtrise de l'écriture.

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La petite communiste qui ne souriait jamais

Prodigieuse biographie de la gymnaste prodige Nadia Comanecci, ce roman, car c'en est un, décortique le mécanisme du succès (un mélange de travail, de persévérance et surtout d'audace de cette enfant magique que le monde entier à découverte aux Jeux de Montréal et qui finira, bouffie, vulgaire et prisonnière de son destin après s'être évadé du dernier rempart du communisme. Mais le roman ne s'arrête pas là: il y a le jeu entre l'auteur et l'héroïne, l'enquête et surtout le portrait d e deux mondes, l'un communiste, l'autre capitaliste, qui peuvent être tous les deux des prisons malgré leurs miroirs aux alouettes. "En Roumanie, nous avions la censure politique, aux USA, j'ai découvert la censure économique", dira Nadia. A travers cette enfant si touchante et si intelligente, l'auteur dresse un tableau du XXème siècle et de la guerre froide. un monument littéraire!
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Quand tu écouteras cette chanson

Dans le cadre de la très belle collection Une nuit au musée, Lola Lafon choisit le musée Anne Frank à Amsterdam, qui inclut l’Annexe où la famille Frank et cinq de leurs amis ont vécu cachés entre juillet 1942 et août 1944 où ils ont été arrêtés et déportés. Elle hésite longuement à y aller, tombe malade juste avant le départ, mais finalement y va quand même. Sa grand-mère lui a donné une médaille frappée à l’image d’Anne Frank pour ses dix ans, en lui disant de ne jamais oublier. Lola a toujours fait en sorte d’occulter ses racines juives et ce séjour l’oblige à s’y confronter, à se rappeler que son grand-père a survécu à la déportation. Mais le sujet est tabou dans sa famille comme dans de nombreuses familles de rescapés et Lola grandit dans ce silence.



La nuit est longue et blanche, très angoissante. C’est un musée très particulier car il ne célèbre pas une oeuvre mais une absence, l’annexe est vide mais le poids des absents est insupportable. Le musée moderne est relié à l’Annexe où elle passe la nuit, une des expositions est consacrée à la reproduction des photos, cartes postales et images diverses qui tapissent la chambre d’Anne. Lola s’y rend, elle ne peut se résoudre à entrer dans la chambre d’Anne et regarder les images originales, ce qu’elle finira par faire au petit matin juste avant son départ.



Le journal d’Anne Frank est très connu, mais son histoire beaucoup moins. J’ai été très intéressée par cet aspect que je ne connaissais pas du tout, j’ai toujours cru qu’il s’agissait du simple témoignage de cette jeune fille. Mais Anne rêvait de devenir écrivaine, elle a elle-même corrigé et modifié son premier jet pour en faire un texte littéraire. Elle a aussi écrit d’autres textes. Laureen Nussbaum est une des dernières personnes qui a encore connu Anne et la première à étudier son journal comme une oeuvre littéraire à part entière. Dans les années 1950, on écrit une pièce de théâtre d’après le journal, puis Hollywood en fait un film qui a reçu quatre Oscars, mais on trouve l’histoire de la jeune fille trop tragique et on lisse le texte pour en faire une oeuvre de portée plus universelle en gommant tout le contexte historique. On est au début de la construction européenne et on supprime les passages sur le nazisme, ressenti comme politiquement inappropriés dans ce contexte. J’ignorais tout de ces manipulations qui m’ont choquée, c’est comme si on la tuait une deuxième fois.



Ce livre m’a tout de suite fait penser à La carte postale d’Anne Berest, qui raconte aussi avec pudeur l’histoire de sa famille, le poids du silence et des absents. C’est à la fois un document sur Anne Frank,son histoire et celle de la famille de l’auteure qui réfléchit à ce que signifie être juive aujourd’hui. La fin est bouleversante, elle arrive enfin à aller dans la chambre d’Anne et y rend hommage à un autre adolescent qu’elle a connu et qui lui a été victime du génocide perpétré par les Khmers rouges. J’ai lu ce livre en version audio et il m’a beaucoup touchée. Un grand merci à Netgalley et Audiolib pour cette magnifique découverte. Un autre de ces livres indispensables au devoir de mémoire.
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La petite communiste qui ne souriait jamais

Un livre déroutant...

J'ai vraiment été passionné par l'histoire racontée dans ce livre, celle d'une extraordinaire gymnaste dans un pays terrifiant. On est à la croisée de la biographie en moins conventionnel, du livre d'histoire contemporaine, du journalisme, du roman complexe et branchouille....Certains épisodes sont tout à fait sidérants et la vision rétrospective de la Roumanie fait froid dans le dos... et pourtant il y a aussi une forme d'Ostalgie dans ce livre, car tout n'était pas totalement noir en Roumanie et tout n'est pas devenu blanc aujourd'hui.

Je dois dire que ce qui m'a dérouté c'est la narration volontairement complexe et parfois un peu confuse. Un regret personnel, pourquoi sur le modèle de Zatopek n'est-ce pas Echenoz qui s'est chargé de cet ouvrage ?

Et puis tout n'est pas clair dans les sources malgré le passage final...Où l'on découvre d'ailleurs que Nadia Comaneci fait partie des dernières personnes remerciées...En somme qu'est-ce qui est vrai et qu'est-ce qui est faux là-dedans .? Est-ce une resucée d'articles ponctuée de fausses interviews ?

Toujours le même malaise quand un auteur qui n'est pas historien professionnel s'empare de la biographie de quelqu'un pour lui faire dire ce qu'il veut. Il faut tout à la fois une honnêteté intellectuelle et une proximité avec le sujet que je ne suis pas certain d'avoir croisé à 100% dans cet ouvrage.

Pour autant je le répète le livre est passionnant mais me donne plutôt envie de lire les historiens sur le sujet, enfin cela c'est le projet car on ne peut pas dire que l'histoire contemporaine roumaine ait donné lieu à des tas de livres facilement accessibles !

En somme passionnant, réellement, mais contestable, très largement !

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Sororité

💜Ce que j’ai ressenti:



« Autant, à force, ça prend. » Lauren Bastide



Sororité. C’est un mot qu’on dirait presque magique. J’aimerai me l’approprier un peu, mais comme toute magie, il renferme des mystères et des rituels qui m’échappent encore. Alors je le prends dans mes mains, je le regarde, je le cajole, je me laisse séduire, j’essaie de le placer dans mes espaces, j’aimerai le faire pousser, le faire grandir, avec mes Sœurs…L’écrire tellement de fois, que mon correcteur, enfin, arrête de me le faire voir comme une anomalie, une faute d’orthographe, un mot inconnu. J’aimerai le voir briller dans vos yeux, dans vos cœurs. Qu’il devienne non seulement un possible mais une réalité…Contrer le sort de cette disparition du mot de nos quotidiens, mais il n’en sera possible que si nos mains se rejoignent et que nos esprits dépassent certaines mauvaises habitudes…



Alors cet ensemble de textes différents, c’est une manière de ressentir le potentiel de ce mot, la richesse de cette entraide formidable, si jamais, elle avait enfin lieu. On a de la poésie et des chansons, de l’intime et du concret, de l’idéal et des vérités crues, des récits et des témoignages, de la douleur et de la résilience, mais de l’espoir. Beaucoup, beaucoup d’espérances dans ce concept, et en découvrant ces pages, on se rend mieux compte de la pluralité des courants du féminisme et des efforts qu’il reste à fournir pour atteindre cet objectif. Lire ces femmes qui osent, qui s’insurgent, qui écrivent, qui pensent, qui réfléchissent d’une autre manière, qui donnent de la voix, qui ouvrent la voie, qui résistent pour que ce mot Sororité, prenne de la valeur, de la profondeur, de la puissance, une place dans nos vies, c’est émouvant autant que salvateur.



Alors ne vous retournez pas mes Sœurs, avancez vers ce nouvel horizon. Ce recueil de textes 💯% féminin est un indispensable et un énorme coup de cœur! Pour l’intention et le plaisir de découvrir de nouvelles plumes et des femmes sur-puissantes, je ne saurai que trop vous conseiller de vous laisser émerveiller par cette lecture inspirante!



Ne te retourne pas, ma Sœur. Car tu n’y verrais rien. Tout se transforme, enfin. En toi, il y a le feu. Et les métamorphoses. C’est ton poème, vaillant, qui devient prose…Juliette Armanet.



Remerciements:



Je tiens à remercier très chaleureusement Babelio ainsi que les éditions Points de leur confiance et l’envoi de ce livre.
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Chavirer

Des bribes de souvenirs,, de témoignages qui constituent le passé amer d'une adolescente naïve et ambitieuse, il a suffit d'une seule rencontre pour broyer son être intérieur, son honneur, sa dignité....

C'est fluide, un style un peu reportage, ce sont tous ceux qui ont connu Cléo qui se souviennent d'elle, de son passé, de ses début dans sa profession de danseuse...

Ca se lit d'un trait, le thème est presque survolé, on ne remue pas à fond les vieux diables mais on s'offre un moment agréable avec Chavirer!
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Chavirer

Lola Lafon est une auteure que j’ai toujours plaisir à retrouver et, avec « Chavirer », elle a su, une fois de plus, m’emporter dans une histoire poignante et très actuelle.

Dès que vous mettez vos pas dans ceux de Cloé, vous êtes happés par cette histoire tissée de silences, de mensonges et de manipulations.



L’héroïne est une jeune adolescente de 13 ans. Passionnée par la danse, elle rêve de devenir professionnelle, mais les cours ne sont pas dans les moyens de ses parents, modestes employés. Et si ses rêves devenaient réalité grâce à la bourse Galatée qui aide les jeunes filles à réaliser leur projet ? La sublime, la fascinante Cathy la prend dans ses filets et, à grand renfort de promesses et de cadeaux, lui fait rencontrer le « jury », des hommes d’âge mur qui préfèrent à leur talents supposés les corps impubères des naïves adolescentes.

Prise au piège, Cloé se fera complice de la tromperie.



L’auteure excelle à nos décrire les fragilités de l’adolescence, le manque de confiance en soi, la rivalité entre filles et les rêves qui semblent hors de portée.

A la fois victime et complice des bourreaux, Cloé enferme sa culpabilité dans le silence.

Elle finira par décrocher un rôle de danseuse dans « Champs Élysées » l’émission de Michel Drucker qu’elle aimait tant regarder avec sa mère. Elle tournera aussi des clips publicitaires, il faut bien vivre, pour terminer comme danseuse de music-hall dans un cabaret de Montmartre.



La subtilité du roman, c’est, au-delà du récit intime, nous faire découvrir Cloé à travers le regard de ses proches. Il y a Laura, sa petite amie et surtout Claude l’habilleuse qui n’ignore rien de ses « filles » qu’elle habille, écoute et console.

Il y aura aussi, à la toute fin, Enid et Elvire qui enquêtent pour réaliser ce documentaire sur une affaire de prostitution de mineures en plein Paris.



Lola Lafon donne beaucoup d’humanité à ses personnages et nous les rend proches. Elle nous prend par la main et nous fait pénétrer dans les coulisses du monde de la danse. Elle sait comme personne évoquer la souffrance du corps, l’abnégation des danseuses et ce qu’elles endurent pour réparer ce corps et continuer à danser. Il y a aussi ce corps dompté et offert aux regards et à la convoitise des hommes.

On assiste, impuissants, aux sursauts de Cloé pour vivre malgré tout et être heureuse, à son cheminement chaotique vers la résilience.



La plume sensible et pleine d’acuité de Lola Lafon nous bouleverse lorsqu’elle dissèque les retombées d’une adolescence saccagée et d’une violence en sourdine.



Un roman très fort qui va me hanter longtemps



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La petite communiste qui ne souriait jamais

Voici une relique de ma PAL enfin lue !!! C'est qu'à un moment, je voyais ce livre partout... alors, quand je l'ai trouvé dans une brocante, je l'ai pris sans hésiter... Et puis, il a été mis de côté, parce que d'autre chose à lire de plus ''urgent''... et la lecture en a été repoussée, et repoussée, pour au final, finir par être oublié ! Alors, quand j'ai vu qu'il pouvait cadrer dans 2 challenges en 2018, je me suis dit que c'était le moment idéal pour enfin en attaquer la lecture !



J'ai toujours eu cette fascination pour les JO... des athlètes qui se donnent corps et âmes pour leur sport, consacré ou pas, sur quelques secondes de performance... Je pleure très souvent quand je vois la remise des médailles et j'admire leurs disciplines, leur dévouement pour leurs sports et tous les efforts qu'ils y mettent... Alors, je me disais que le sujet de ce livre pouvait m'intéresser... Je suis même aller voir le replay des performances de Nadia sur une plateforme vidéos, parce qu'en 79, je n'étais pas née... Impressionnante... ce p'tit bout de femme, de même pas 40 kg... dans son juste au corps blanc... les os saillants et la détermination dans le regard...



Mais bon, même si j'ai passé un bon moment de lecture, ce livre n'est pas un coup de coeur. J'ai apprécié lire cette espèce de biographie romancée, où Lafon fait parler Nadia là où il y a eu bien des silences... Un parcours impressionnant, des tout débuts aux consécrations... J'ai apprécié également lire sur le après... Mais au final, peut-être que ce livre manquait d'émotions et d'investissement pour moi... parce que j'y suis resté un peu insensible...
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Mercy, Mary, Patty

La lecture du commentaire de Palamede m'a remis dans le livre... que je n'étais pas loin d'abandonner. D'habitude je regrette les commentaires qui racontent l'histoire en divulgachant un peu, mais là, après 130 pages, le style, les ruptures de temps, l'égarement des personnages m'avaient déconcentré. J'ai apprécié que l'on me redonne le cadre de l'histoire, perdu que j'étais dans le parti pris de la narratrice, qui s'adresse en la vouvoyant à l'une des héroïnes qui n'est pas identifiée tout de suite.



Non finalement, je ne me fierai plus aux critiques de Télérama, que je ne crédite déjà plus pour le cinéma. Même remis dans l'histoire, je n'ai compris ensuite ni le propos, ni la thèse de Lola ; ce doit être au lecteur de tirer ses conclusions sur ce syndrome de Stockholm.

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Quand tu écouteras cette chanson

Je n'ai pas trop envie de chroniquer ce livre. Il m'a juste profondément intéressée, émue, retournée, etc.



La narratrice passe la nuit dans le musée Anne Frank et n'arrive pas à entrer dans sa chambre. Mais n'est-ce pas de sa propre histoire dont elle a peur ? Sa famille juive de l'est de l'Europe et même de France ? De son ami qui part avec ses parents se jeter dans la gueule d'un pouvoir dictatorial qui tue sans coup férir ?

Ce livre est un coup de coeur et un coup de point pour moi.

Lisez les autres chroniques elles sont très belles
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Quand tu écouteras cette chanson

Si l’on m’avait demandé si je connaissais Anne Frank, j’aurais répondu que oui, bien sûr, j’avais lu son journal dans le cadre des lectures imposées par l’école, que j’avais été submergée d’émotions lors de ma lecture et qu’il m’avait marqué durablement, même si je ne me souvenais plus des petits détails.



L’important que j’avais gardé dans ma mémoire, c’est que ce récit véridique était un drame, que cela finissait mal : arrestation, emprisonnement, déportation dans un camp (je n’aurais plus su dire lequel) et mort de toutes les personnes, hormis le père d’Anne.



Pauvre imbécile que j’étais, je pensais tout savoir, tout connaître, mais en fait, comme tout le monde, je ne savais rien, mais je pensais savoir… La lecture de ce roman que Lola Lafon a écrit après sa nuit au musée d’Anne Frank a éclairé ma lanterne. Le pire, c’est que j’aurais pu l’éclairer moi-même en allant sur wiki, tout simplement.



Une fois de plus, c’est grâce à La Grande Librairie (avec Augustin, maintenant), que j’ai eu envie de découvrir ce petit essai de l’autrice.



Son passage dans l’émission m’avait déjà grandement éclairé ma lanterne et j’avais été choquée d’apprendre que le journal d’Anne avait été caviardé par certains éditeurs, que ceux qui l’avaient mis en scène avaient voulu faire quelque chose évoquant l’espoir, parce que montrer de la brume montant d’un camp de concentration, c’était trop dur pour les spectateurs.



Quel espoir peut-il y avoir dans ces pages qu’Anne écrivit, durant son confinement de deux années dans l’annexe (autre chose que notre confinement à nous) ? Pour moi, il n’y en avait aucun. L’Homme massacrait des gens pour leur religion, se foutant pas mal que dans le lot, certains ne soient pas croyants, pas pratiquants. On assassinait aussi d’autres personnes, tels des handicapés, des tziganes, des prisonniers politiques, des homos…



Espoir ? Lequel ? Que ça ne se reproduise plus ? Impossible, l’Homme aime massacrer ses semblables.



Pour moi, il ne faut pas édulcorer un récit, on peut adoucir certains passages, mais pas transformer le récit authentique d’Anne Frank en une espèce de film, pièce de théâtre, roman guimauve avec de l’espoir sur l’être humain ou masquer les crimes des nazis.



Il faut haïr les nazis, il faut haïr cette idéologie. Les combattre avec des mots, des témoignages (et non pas à la manière du Pout-pout qui veut juste une excuse pour faire la guerre à l’Ukraine).



Dans cet essai, l’autrice en profite aussi pour s’interroger sur sa vie, sur ses ancêtres, dont l’arbre généalogique a été arraché dans les camps, dans les guerres, les fuites incessantes de pogrom. Cette nuit passée au musée d’Anne Frank, dans cette annexe où il ne reste rien, lui sert aussi de catharsis, d’introspection sur sa famille, sur les non-dits et elle parlera même des Khmers Rouges (ce qui me fait penser que sur le sujet, je ne connais rien).



Lors de ma lecture du journal, je ne me souviens pas m’être identifiée à cette jeune fille, je ne l’aurais pas su, je vivais une petite vie tranquille, sans devoir me cacher. Par contre, j’avais eu peur… Peur qu’un jour le nazisme ne revienne, que l’on recommence à exterminer des gens pour des raisons abstraites, telle une religion.



Qui sait, si un jour, on massacrait des cathos et que je devais me cacher, survivre, abandonner tout ce que je possédais (et quand on est gosse, on est nombriliste, on tient à des futilités qui sont importantes à ce moment-là) ? L’horreur totale, j’avais été glacée, traumatisée aussi.



Maintenant que j’en sais plus sur Anne Frank, sur son journal qui n’en est pas un, puisqu’elle l’a retravaillé dans le but qu’il serve de témoignage, ce qui fait d’elle une autrice à part entière, et non une diariste, je n’ai qu’une envie, relire le livre ! Dans le texte intégral si possible, sans les caviardages, parce que je ne me souviens pas des interrogations d’Anne sur la sexualité…



Anybref, il m’est assez difficile d’arriver à trouver les mots justes sur l’essai de madame Lola Lafon tant cette lecture m’a émue à certains moments.



J’ai eu aussi des moments de rage pure, lorsque j’ai lu que des négationnistes osaient dire qu’Anne Frank n’avait pas existée, que son journal était un faux.



Pire, l’un d’eux à même dit qu’une jeune fille de 15 ans n’aurait pas été capable de penser et encore moins d’écrire ce qu’il avait lu dans son journal.



Une lecture des plus instructives, des plus intéressantes, un mélange entre la nuit passée au musée, les introspections de l’autrice, ce qu’elle a appris sur le journal, sur le comment il a été publié, comment il avait été sauvegardé et sur l’imbécilité des Hommes qui voulaient en faire une œuvre sur l’espoir, parler de la bonté innée des hommes…



Un livre coup de cœur et un sacré coup dans mon cœur, dans mes tripes…


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Chavirer

1984. Cléo, 13 ans, grandit en banlieue parisienne. D'origine modeste, ses journées sont rythmées entre le collège et la MJC où le samedi après-midi, elle prend des cours de danse en modern jazz, à défaut de pratiquer la danse classique dans des écoles privées pour privilégiées. Son rêve à Cléo, c'est de devenir danseuse. Alors lorsqu'une jeune femme se présente à elle et lui fait miroiter une possible bourse financée par une fondation qui veut donner sa chance à de jeunes talents d'origine modeste, c'est un rêve qui devient réalité. Mais la Fondation Galatée n'a rien d'un paradis. Les sélections par un jury fantoche et pervers ne sont que des occasions de piéger sexuellement des jeunes adolescentes qui, on s'en doute, n'iront rien raconter à leurs parents. Cléo, comme tant d'autres, sera une victime. Mais une victime engluée dans un sentiment de culpabilité, celui d'avoir entraîner d'autres jeunes filles dans ce piège.



Des années 1980 à 2019, nous suivons la destinée de Cléo, tout d'abord à travers un narrateur omniscient, puis à travers des personnages qui ont croisé sa route : camarades de collège, amants, collègues, qui offrent au lecteur un portrait recomposé de la jeune femme.

L'histoire de Cléo, c'est tout d'abord celle de l'emprise et de la proie, de la culpabilité et du pardon. Un machiavélique piège pédophile qui s'abat sur des gamines de milieu populaire totalement soumises, amadouées par des cadeaux luxueux et des paroles valorisantes, aveuglées par des rêves d'un futur auquel elles ne croyaient pas. Années 1980, années de liberté d'esprit et sexuelle, durant lesquelles on ne se posait pas de question quand une gamine de 13 ans arrivait accompagnée de son « fiancé » de quarante ans. Toute sa vie, Cléo cherchera le pardon, d'abord vis à vis d'elle-même, puis vis à vis des autres.

L'histoire de Cléo, mise à part l'histoire de ce complot pédophile sordide, c'est aussi celle de toute une génération. C'est celle des années « Champs Elysées », la célèbre émission télé de Michel Drucker devant laquelle des familles se rassemblaient le samedi soir pour assister à du « grand spectacle ». Peut-être qu'ici « je parle d'un temps que les jeunes ne peuvent pas connaître »… A une époque où il n'existait que trois chaînes, c'était un rendez-vous inconditionnel le week-end : générique festif et tapis rouge, danseurs et pirouettes, stars et paillettes… le rêve nous arrivait par la petite lucarne et Cléo rêve devant ces danseuses comme beaucoup l'ont fait... Elle réalisera finalement son objectif : danser avec la troupe du chorégraphe Malko, le ballet de Champs Elysées. Mais derrière les costumes brillants et les sourires contractuels se cachent le stress des danseuses en coulisses, les préparatifs et les artifices, la noblesse de l'artiste qui donne tout pour sa discipline jusqu'à la la souffrance des corps, les salaires au rabais, des heures de travail interminables,… Puis les premières revendications salariales des années 1990 chez les danseuses du Crazy Horse qui firent la grève du sourire. le paysage socio-culturel de ces années 1980 et 1990 est très bien restitué. Lola Lafon nous fait revivre ces années de manière réaliste mais dévoile, à travers ce piège pédophile, tout le factice de cette époque bling-bling.

Un certain malaise, ressenti dès le début du roman, ne m'a pas quitté. C'est comme une tâche qui vient noircir un passé jusque là nostalgique. En refermant ce livre – et avec la multiplication des ouvrages abordant le thème des prédateurs sexuels connus qui sévissaient avec impunité durant ces années -, il ne l'est plus vraiment. Une fois le voile levé, on se rend compte que les années télé-réalité qui ont suivi, avec "Loft story" notamment, n'étaient finalement pas plus dégradantes que l'émission du 31 décembre, où un tonton Gilbert regardaient goulument en famille les seins des filles du Crazy Horse.
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Chavirer

Lola Lafon aborde un thème extrêmement délicat. Afin de ne pas tomber dans la surenchère pathétique, elle nous présente les faits d’une manière originale. Elle nous brosse le portrait de jeunes filles prises dans un piège infernal, par l’intermédiaire de l’entourage et des personnes qu’elles ont rencontrées. A chaque chapitre, le point de vue change et on assiste par ricochet au destin de ces femmes.



Le drame repose sur l’innocence des enfants. Ceux-ci ne connaissent rien, n’ont pas l’expérience de la vie et ne sont pas encore équipés pour différencier le bien du mal. Des personnes malveillantes profitent de leur naïveté et de leur envie de réussir afin de les entraîner dans une spirale diabolique.



A travers cette histoire, l’auteure nous révèle les dessous de variété populaire. Dans ce monde du spectacle superficiel, on découvre les secrets et les souffrances de ces artisans de l’ombre. Mais derrière les paillettes, le texte met en perspective la place des femmes dans la société. On assiste à l’omerta qui régnait ces années-là et la loi du silence qui obligeait les victimes d’agression à se taire par manque d’écoute. Leur trajectoire de vie est complètement perturbée par cet évènement, mais sous les dictats du patriarcat, elles se sentent coupables, comme responsables de ce qui leur est arrivé.



Dans une belle langue ciselée, Lola Lafon nous propose un texte juste et mesuré, qui met le doigt où ça fait mal, sans artifice ni excès. Son approche du sujet est tout en sensibilité. Ce roman qui traite aussi de l’oubli et du pardon est un concentré d’émotions qui m’a touché au cœur.



J’ai l’impression que peu de choses ont changé depuis cette époque. Mais dernièrement, un léger mouvement est en marche. « Chavirer » contribue à ce changement des mœurs. Une lecture nécessaire afin d’ouvrir les yeux !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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Chavirer

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Entre 1984 et 1994, des centaines d'adolescentes ont cru qu'on leur offrirait une bourse pour réaliser leur rêve. La fondation Galatée promettait à toutes ces jeunes filles de leur ouvrir les portes du succès. Mais pour cela, elles devaient se montrer digne de leur confiance et de leur investissement. Elles devaient être "matures" et être les meilleures. Mais en 2019, quand une série de portraits refait surface, c'est l'autre versant de cette histoire qui entre dans la lumière...



Le dernier roman de Lola Lafon est glaçant. Avec une écriture ciselée, une construction parfaitement maitrisée et une héroïne tout en complexité, ce roman est tout aussi troublant qu'émouvant.



Cléo a 13 ans quand commence le récit. Elle est passionnée de danse et ne rechigne devant aucun sacrifice. Son corps est douleur, élongation et ecchymose mais elle est vivante... Quand elle rencontre Cathy, une femme d'une grande classe et qui lui offre des cadeaux hors de prix, ce corps qu'elle façonne et qu'elle fatigue devient l'objet de tous les désirs.

Sans que rien ne filtre, que rien ne s'envisage, que rien ne dénonce, elle va être victime d'abus sexuels. Mais si ces actes ignobles ne la détruiront pas, c'est la honte de ses complicités futures qui vont la hanter.



Cléo a 48 ans quand se termine le récit. Elle a survécu, sans pardonner mais en tentant d'oublier. Le passé qui la ronge devient plus dur à enfouir et les mots, les actes et les devoirs refluent en force à son esprit.

Elle doit se dénoncer. Elle doit demander pardon aux autres victimes. Car elle savait... Et elle n'a rien fait, rien dit, rien arrêter...



Chavirer est un roman où le mal trouve sa place dans les moindres recoins, les plus petites failles, les ombres dévorantes. Mais c'est aussi l'histoire d'une femme qui se bat pour ne pas sombrer et qui, même tard, affrontera son passé...
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Chavirer



Comment ne pas souffrir en lisant "Chavirer" et en suivant le parcours de cette toute jeune adolescente de 13 ans qui rêve de danser, tout simplement danser.. Mais c'est un piège, sexuel, monnayable, qui se referme sur elle et dans lequel elle va entraîner d'autres collégiennes.

Ce livre m'a secoué, la perversité des adultes autour de ces toutes jeunes filles à peine sorties de l'enfance m'a révolté, l'absence de discernement des parents si fiers d'un peu de lumière sur leurs enfants mais totalement inconscients des dangers m'a mise très mal à l'aise.

Adulte, Cléo devenue danseuse professionnelle nous montre le monde de la danse sans fard, pas si drôle de danser sur des génériques télé, dans un cabaret..

Merci à Lola Lafon pour cette histoire bouleversante, aux mots si justes.

A lire absolument.....

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La petite communiste qui ne souriait jamais

Il est difficile d'ajouter quoi que ce soit aux 192 critiques sur le livre de Lola Lafon. J'ai apprécié le ryhtme de la narration, aimé l'écriture où l'on oubliait ponctuation et dialogue mais j'ai trouvé terriblement durs les mots, quelquefois cruels même. Il faut cependant dire qu'ils servent si bien ce rythme énergique, cette cadence (celle que l'on impose aux gymnastes ? ) acharnée. Un moment je me suis demandée si Lola Lafon a aimé son sujet, si elle a pu être attaché à cette légende vivante. Lola Lafon a-t-elle porté Nadia Comaneci dans son coeur pendant un instant ? Peut-être. Je me suis posé la question. Admirable (mais froid) travail de recomposition des faits parmi tous les non-dits entre l'écrivaine/narratrice et la légende/l'athlète/la gymnaste/l'enfant/la femme. Tout s'entrecroise et s'entrechoque dans ce récit tels les gestes si souvent répétés en gymnastique: l'enfant devenant femme, le regard pas toujours moral des hommes et celui parfois méprisant des femmes; les performances et les sacrifices physiques ; grandir en Roumanie sous le régime de Ceaucescu ; le tout dans l'affrontement historique entre communisme et capitalisme. Une lecture pour se rappeler l'esprit des jeux olympiques ? Hummm...
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La petite communiste qui ne souriait jamais

Biographie romancée d’une des meilleures gymnastes du XXe siècle ? Oui, mais pas que … Retour arrière sur deux systèmes politiques et économiques diamétralement opposés ? Absolument, enfin pour partie. Récit prétexte à une analyse du regard concupiscent et impitoyable d’adultes sur le corps d’une enfant à qui on déni le droit de grandir ? Réponse affirmative, à nouveau.

Il y a bien tout cela dans ce très beau roman de Lola Lafon, construit autour d’échanges fictifs avec son héroïne, mais aussi les secrets de fabrication d’athlètes d’exception ou encore l’histoire en raccourci de la Roumanie, pays un peu oublié, qui est passé en quelques années du statut de nation modèle d’une certaine indépendance au sein du bloc de l’est à un l’une des dictatures les plus ubuesques de la planète.

L’autre réussite réside dans le bel équilibre auquel est arrivé l’auteur, entre admiration et mise à distance, recherche de la vérité et respect de son sujet d’investigation. A la fin de cette lecture, on garde longtemps à l’esprit l’image d’une petite fille puis d’une femme hors de l’ordinaire, volontaire, déterminée, brillante qui protège d’arrache-pied une partie de son mystère. Refuser de se dévoiler totalement dans notre société soi-disant transparente nécessite autant de courage que celui de la petite fille qui a défié toutes les lois de l’attraction terrestre à Montréal en 1976.

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