Citations de Louis-Olivier Vitté (27)
- C'est pour quoi, monsieur le curé?
- Apporte-nous donc deux petits verres et la bouteille de prune.
- Celle que le vieux Alphonse a portée hier?
- Oui, celle-là.
- Et bien, vous prendrez garde à m'en laisser un peu, pour mes pâtisseries.
-Émeline, enfin!
Mais elle se retirait déjà, en lançant :
- C'est que je vous connais ! Le Bon Dieu vous aime bien, mais vous, parfois, je me demande si vous ne préférez pas ses vignes ...
Le prêtre avait rougi et dit en souriant :
- Tu vois, nous autres on n'est pas mariés, mais on a droit aux mêmes scènes que vous !
page 79.
Cet ouvrage est d’abord celui d’un promeneur curieux, loin des livres d’histoire traditionnels. Ces p’tites histoires que j’ai choisi de vous raconter sont pour la plupart vraies, mais aussi parfois venues de légendes très anciennes, des légendes toujours rattachées à un lieu, à une émotion, à une curiosité. Ce livre est là pour vous accompagner dans vos balades à la découverte du pays d’Uzerche, avec des faits réels ou imaginaires que l’on se racontait autrefois mais qui ont bien souvent disparu des mémoires….
Cet ouvrage est d'abord celui d'un promeneur curieux. Ces p'tites histoires que j'ai choisi de vous raconter sont pour la plupart vraies, mais aussi parfois venues de légendes très anciennes, des légendes toujours rattachées à un lieu, à une émotion, à une curiosité. Ce livre est là pour vous accompagner dans la découverte de la Xaintrie, avec des histoires que l'on partageait autrefois et qui ont souvent disparu des mémoires. Ainsi, en les racontant à votre tour, vous en sauvegarderez le souvenir...
« Le vent soufflait en rafales qui vous piquaient la peau . Le ciel à peine voilé répandait une lumière blanche qui étirait les ombres. Elle se sentait bien dans cette nature vierge , presque seule au monde devant le spectacle de la vallée qui s’étendait , au loin, dans une brume à peine perceptible . Le vent portait les bêlements des brebis. Devant elle, dépassait un rocher aux formes torturées et vives » ...
« Un souffle plus violent que les autres fit voler une mèche de cheveux sur son visage.
Elle passa la langue sur ses lèvres salées, comme une enfant. Devant elle, la mer roulait son écume sous un ciel gris.
Depuis combien de temps était - elle assise à regarder ainsi , fixement , cet infini de ciel et d’eau ? » .
Max la regardait comme on regarde une oeuvre d'art. Cette femme le fascinait par ces ambiguïtés, ses aspects rugueux que contredisaient ses côtés plus doux, plus lisse.Elle portait en elle quelque chose de terrien, contrebalancé par une forme de noblesse, dont elle n'était pas consciente.
Enfin, les cloches sonnèrent. Johanna se recoiffa, tentant de faire tenir ses cheveux à la mode du jour. Elle venait de passer un joli corsage aux couleurs vives. Elle voulait tant ressembler à ces images qu'elle voyait dans le journal ! Tous ses vêtements dataient d'avant guerre et elle rêvait de pouvoir un jour en acheter des neufs, de se faire belle, comme les autres, celles qui pouvaient se farder, se mettre du rouge à lèvres et du bleu autour des yeux. Elle s'imaginait aussi avec ces bas dont elle entendait parler dans les journaux, que les soldats d' Amérique apportaient de chez eux. Elle rêvait. Elle ne pouvait faire que cela. Tout en marchant, elle essayait de retrouver le visage de Pierre dans sa mémoire, et comme la veille, n'y parvint pas. Et le pire, c'est qu'elle ne s'en attristait plus. Elle n'eut pas à frapper ni même à faire tinter la cloche au-dessus de la porte. Marcelle, qui devait l'attendre, lui ouvrit si tôt qu'elle eut gravi les trois marches du perron.
Chez elle, on ne mourrait pas ainsi, sans que vos voisins ne connaissent votre nom.
L'endroit ne ressemblait à rien de ce qu'il avait pu connaître jusqu'ici. Il venait de franchir la frontière d'un monde en dehors du temps, en dehors du monde des hommes. La vallée paraissait vouloir se refermer sur lui et sur ce long rocher, au pied duquel quelques chaumières se tassaient. Là-haut, les murs d'une cité forteresse ramassée sur elle-même se dressaient, semblant devoir résister à tout, au temps, aux éléments et à toutes les armées de la terre.
Julien et elle avaient fait un mariage d'amour. Et depuis toutes ces années, le couple vivait une vie dure, ils avaient souvent faim, froid, manquaient toujours de deux sous pour faire un franc, mais ils vivaient heureux. Heureux d'etre là,ensemble très simplement.
Julien et Antonine avaient eu trois enfants. Un garçon et deux filles. La plus jeune venait d'avoir ses treize ans. Elle était en age de partir servir chez d'autres, comme c'était souvent l'usage pour les cadets des familles pauvres.
Elle tournait les pages avec douceur, pour ne pas les froisser.
Elle s’en moquait bien. Elle, malgré son âge, plaisait encore. Qui pouvait en dire autant ? Elle se sentait fière de son amant. Elle l’aimait, malgré l’alcool, elle l’aimait, malgré son vin mauvais, elle l’aimait, malgré son égoïsme.
En attendant, les pauvres religieuses, elles y perdent leur latin !
Célestin aimait bien les religieuses, mais il savait aussi que leur façon de voir le monde ne correspondait en rien à sa façon à lui d’appréhender les choses. Il savait que, s’il commençait à donner son opinion, la religieuse finirait par lancer un « Ohhhh !
Il ne faut pas leur en vouloir. Ils sont plus bêtes que méchants.
Marie rêvait, au contraire, de l’amour parfait, de cet homme qui, un jour, viendrait la chercher, viendrait lui dire des mots qu’elle brûlait d’entendre. Elle aimait ses sœurs, mais elle étouffait dans cette auberge trop petite pour elle, dans cette vallée trop sage, entre la rivière et le couvent. Et puis, tous ces hommes qui, chaque soir, un peu trop avinés, la regardaient avec convoitise, tous ces hommes finissaient par lui répugner.
Le temps et les heures ne semblaient pas avoir de prise sur cette femme un peu boulotte, entre deux âges, qui paraissait ne pas se soucier de son aspect physique, encore moins de trouver un mari.
Pour l’heure, elle devait prendre des allures de veuve et se pencher sur la vie d’une femme vieillie prématurément, d’une femme qui se laissait aller pour mieux se laisser cajoler.
Elle se voyait plutôt vivre une de ces histoires d’amour comme on les racontait autrefois, dans les contes, avec un homme venu de loin, un homme qui garderait une part de mystère, un parfum d’ailleurs accroché à sa peau. Au lieu de cela, le seul qui aujourd’hui lui faisait ouvertement la cour se saoulait tous les soirs chez elle ! Il se croyait homme, il n’était qu’enfant.