Je remercie Babelio et les éditions Harper Collins pour l'envoi de ce livre.
La dislocation est un roman de cette rentrée littéraire qui a fait pas mal de bruit. Pour la petite anecdote, le jour-même où je recevais ce roman, il y avait également dans ma boite aux lettres le dernier Causette et, dedans il y a un très bel article sur l'autrice, Louise Broaweys, et ce roman. J'étais donc très curieuse de découvrir ce qui se cachait derrière cette histoire au résumé intriguant.
Nous suivons le retour d'une jeune femme (dont nous connaîtrons le prénom à la fin du roman) chez elle, après de longs mois à l'hôpital. En arrivant chez elle, tout lui semble inconnu. En effet, elle a perdu la mémoire. L'héroïne se lance alors dans une quête, celle de retrouver qui elle est et ce qu'elle a vécu. Pour l'aider, elle s'appuie sur K, de son vrai nom Camille, un soi-disant voisin. Mais ce chemin pour retrouver la mémoire est douloureux et laborieux et va mener l'héroïne dans des routes insoupçonnées.
L'héroïne de ce roman ne ressemble à aucune autre, c'est la première fois que je tombais sur un tel personnage dans mon parcours de lectrice. Elle est extrêmement complexe et cette difficulté à la cerner est évidemment liée à son histoire personnelle : comment comprendre un personnage quand lui-même ne sait pas qui il est ? Être constamment dans sa tête a été assez compliqué pour moi car c'est une femme qui semble étrangère à toute notion de bonheur. Ses pensées pessimistes sont anxiogènes par moment et j'avais du mal à poursuivre ma lecture. En ce sens, je ne me suis pas particulièrement attachée à elle et je n'ai pas ressenti d'empathie pour elle, malgré son triste passé que l'on découvre au fil des pages. J'ai eu du mal à apprécier les autres personnages, que je trouve tous trop sûrs d'eux. Ils ont l'air de tous détenir la science infuse et de tout savoir du monde. Leur non remise en question m'a agacée.
Le scénario est lui aussi étrange : parfois, j'étais happée par l'histoire et d'autres fois, je m'ennuyais fermement. Par ailleurs, il y avait tant d'idées différentes que je finissais par me perdre. C'est peut-être voulu pour l'autrice mais personnellement, ça m'a éloignée de l'histoire. Le roman aborde des thèmes essentiels, qui dessinent un avenir alarmant pour l'humanité. Louise Broaweys met en avant les travers des humains, les dégâts qu'ils causent à la planète. Si ces mises en garde sur le danger qu'on fait courir à la Terre m'ont beaucoup intéressées, d'autres points m'ont énormément dérangée, notamment ceux sur la place des individus de sexe masculin. Je trouve que certaines idées sont vraiment extrêmes et je ne me suis absolument pas reconnue en elles.
Enfin, c'est indéniable, Louise Broaweys possède une plume forte et piquante. Certains passages sont d'une grande beauté. Néanmoins, son écriture m'a perdue à plusieurs reprises. Et, à chaque fois, j'avais du mal à raccrocher les wagons avec tout ce que j'avais lu précédemment. J'ai une sensation d'inachevé avec ce roman, comme si j'avais couru derrière une vérité qui, au final, ne m'a pas convaincue et me semble erronée.
Avec La dislocation, il est certain que je suis sortie de ma zone de confort littéraire. J'ai découvert un curieux roman, aux personnages difficiles à cerner, à la narration éprouvante et aux messages intéressants mais un peu trop extrémistes à mon goût. Peut-être suis-je trop optimiste pour réellement apprécier un tel livre !
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